vendredi 24 janvier 2025

oonna uneAprès de nombreuses tractations et des reports, l’élection du nouveau président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a finalement eu lieu le 30 juillet 2021. Les commissaires de l’institution en charge de l’organisation des élections, au nombre de 15, ont même prêté serment. Mais l’Opposition non affiliée (ONA), par la voix d'Hermann Yelkouni, 2e vice-président de l’APP-Burkindi, dénonce le manque de neutralité dans la gestion de la CENI et dit ce que celle-ci attend du bureau nouvellement constitué.

L’Opposition non affiliée (ONA) est un ensemble de partis politiques n’appartenant ni à la majorité, ni à l’opposition politique burkinabè (CFOP) ou encore à la société civile. Parmi ses membres figure l’Alternative patriotique panafricaine Burkindi (APP-Burkindi). Selon son 2e vice-président, Hermann Yelkouni, durant les 5 années précédentes, la CENI a alterné le bon et le mauvais. « Les dernières élections ont été entachées par des récriminations sur l’organisation pratique de celles-ci», martèle-t-il, et des « insuffisances criardes  ont été relevées par tous les acteurs de la vie politique au cours des élections couplées de 2020 ». Toujours selon Hermann Yelkouni, quand on est commissaire de la CENI, on ne relève plus de l’opposition, de la majorité ni  de la société civile. « On a prêté serment pour agir au nom de la nation », précise ce membre de l’ONA. « Et si les gens ne peuvent ne pas se départir de leur structure d’origine, ça veut dire que la neutralité de la CENI est mise à mal », poursuit-il. oonna 2Toutefois, au nombre des acquis de la CENI, il cite l’enrôlement du corps électoral grâce à la Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) et le vote a minima des Burkinabè de l’extérieur, une première dans l’histoire politique de notre pays. « Le plus grand travail reste à faire, car la majorité des Burkinabè sont hors du système électoral. L’initiative est bonne car elle permet d’enrôler le maximum de nos compatriotes tout en réduisant le coût des élections, mais les gens n’ont pas foi en notre administration, surtout en ce qui concerne sa neutralité vis-à-vis des structures politiques », déplore M. Yelkouni.

oonna 3Revenant sur les points de désaccord ayant retardé la prestation de serment des nouveaux commissaires, Hermann Yelkouni n’a pas manqué de fustiger l’attitude de l’opposition politique. Il martèle que l’opposition n’est pas logique dans sa démarche de récusation du  Sao Naaba (NDLR : Bonaventure D. Ouédraogo, représentant de la chefferie coutumière) comme candidat à la présidence de la CENI, d’autant plus qu’elle n’a pas récusé ce dernier en tant que commissaire de ladite institution. « Nous pensons que les motifs qui ont présidé à la récusation de ce chef traditionnel, représentant de la chefferie traditionnelle, comme candidat à la présidence sont aussi valables pour qu’il soit récusé comme commissaire de la CENI, car il représente une partie de la société civile, censée être neutre. Pire, si on le reconnaît en tant que tel comme politique, ça veut dire qu’en réalité la société civile n’a que quatre représentants et la majorité six. Mais l’opposition l’accepte en tant que commissaire, ce qui veut dire que le jeu est biaisé », argumente-t-il. Et d’ajouter : « Si le CFOP était cohérent, il devait d’abord le récuser en tant que commissaire pour qu’il ne soit pas candidat à la présidence de la CENI».

Tout en déplorant l’absence de femme dans le nouveau bureau de la CENI qui a à sa tête Elisée Ouédraogo, l’ONA espère plus de neutralité dans la gestion de l’institution chargée d’organiser les élections dans notre pays, gage d’une démocratie aboutie et indépendante. « Il faut plus de neutralité dans les différentes composantes  de la CENI pour donner confiance à la population et aux acteurs politiques », affirme Hermann Yelkouni.

L’un des grands chantiers du nouveau bureau en place, c’est bien entendu les prochaines élections municipales. Pour l’ONA, le premier défi à relever par ce bureau, c’est d’inciter les Burkinabè à s’inscrire sur le fichier électoral. « Le potentiel électoral est en déphasage avec le nombre d’inscrits sur le fichier électoral du pays. Motiver les jeunes à s’inscrire sur ledit fichier, c’est le pari qui doit être gagné par le nouveau bureau », a-t-il conclu.

Sié Mathias Kam

dpend uneLe 5 août 1960 à zéro heure, Maurice Yaméogo, alors président de la République de Haute-Volta, a proclamé solennellement l’indépendance de la colonie de Haute-Volta. 61 ans après, les attentes restent grandes et nombreuses. Cette autonomie semble en effet plus théorique que pratique. A qui la faute ? A l’ancienne métropole ou à nos dirigeants politiques ?

« Mes chers compatriotes voltaïques, aujourd’hui 5 août 1960 à zéro heure, au nom du droit naturel de l’homme à la liberté, à l’égalité et à la fraternité, je proclame solennellement l’indépendance de la République de Haute-Volta ! » avait clamé le président Maurice Yaméogo. Depuis, plusieurs chefs d’Etat se sont succédé à la tête du pays. Huit chefs d’Etat pour quatre putschs, une Révolution et deux insurrections populaires auront profondément marqué l’histoire politique de ce pays. Selon le Dr Ali Ouédraogo, historien et enseignant chercheur à l’université Joseph Ki-Zerbo, cette instabilité au niveau politique est à l’origine de notre sous-développement jusqu’à nos jours. « Pour se développer il faut être stable, stable d’abord politiquement avec des dirigeants légitimes qui travaillent pour le peuple », affirme-t-il. Cette instabilité est due, entre autres, aux nombreux soubresauts qu’a connus notre pays. La mal gouvernance, la gabegie, la corruption, le népotisme ont contribué, dès 1966, à installer le doute et le désordre. L’armée entre en scène à la demande des populations insurgées. dpend 2L’irruption de celle qu’on appelle « la grande muette » dans l’arène politique n’est pas sans conséquences. « L’armée a un rôle bien défini : faire appliquer la loi et faire régner l’ordre ; son arrivée au pouvoir a déséquilibré le jeu politique. Pire, elle a géré le pays d’une main de fer 49 années de suite », précise l’enseignant chercheur en histoire de l’université Joseph Ki-Zerbo. Mais, précise-t-il, on doit à l’armée l’une des plus belles périodes de notre pays, l’avènement du Conseil national de la révolution (CNR) avec comme figure de proue Thomas Sankara. Ce dernier, pour rompre avec le passé colonial et redonner à la population son identité, change le nom du pays qui devient Burkina Faso, ou ‘’pays des hommes intègres’’, un « nom donneur d’espoir », selon l’enseignant. « L’ancien nom Haute-Volta ne représentait rien », dit-il. L’hymne national, la devise et l’emblème d’alors seront tous changés par cette Révolution démocratique et populaire.

Selon M. Ouédraogo, la Révolution visait à donner au peuple sa vraie liberté, sa vraie autonomie et l’indépendance tant souhaité. C’est dans ce sens que plusieurs mots d’ordre seront donnés. « Parmi ces mots d’ordre pour libérer jadis la Haute-Volta, on peut citer le ‘’produisons et consommons burkinabè’’ » évoque-t-il. Cette période révolutionnaire est aujourd’hui le fer de lance de la jeunesse, une période pour le moment inégalée. La Révolution a mangé ses fils. Après cette période dorée, même avec la stabilité politique 27 ans durant sous la direction de Blaise Compaoré, le pays est demeuré sous-développé et dépendant.

dpend 3Pengwendé Narcisse Gansonré pense que malgré la période d’espoir de la Révolution, si le pays est toujours sous-développé ce n’est plus la faute à l’ancienne métropole mais à nos dirigeants qui ne sont pas à la hauteur des attentes. « Après 61 ans, ayons honte de ne plus accuser la France et remettons-nous en cause pour construire le pays », affirme cet étudiant. Zoénabou Ouédraogo pense pour sa part que la faute est partagée. Selon elle, l’ancienne métropole ne laisse pas ses anciennes colonies libres pour amorcer son développement. « Ceux qui sont là ont vu ce qui s’est passé avec le capitaine, ils (Ndlr les dirigeants politiques) préfèrent s’allier à la France à travers des accords qui n’avantagent pas le pays pour préserver leur pouvoir et leur vie », fustige-t-elle.

« Les indépendances ont été négociées », disait le Pr Magloire Somé dans son cours magistral « Afrique noire contemporaine ». Et selon le Dr Ali Ouédraogo, l’option de célébrer les festivités de cette indépendance le 11 décembre de chaque année s’explique par « la proclamation de la République le 11 décembre 1958. Le 5 août n’est que la confirmation de cette proclamation».

Après 61 ans d’indépendance, le Burkina Faso est en proie à plusieurs défis : l’insécurité, la vie chère et le chômage des jeunes diplômés battent leur plein.

En rappel, le Burkina Faso, indépendant depuis 1960, est une ex-colonie française. Elle a été conquise en 1895 par la France et rattachée ensuite en 1904 au Haut-Sénégal-Niger dans un vaste ensemble de l’AOF. Le 1er mars 1919, la métropole crée la colonie de Haute-Volta. Supprimée entre 1932 et 1947, celle-ci sera réhabilitée dans ses anciennes limites grâce à la lutte des élites politiques et de la chefferie coutumière. Le 11 décembre 1958, la colonie de Haute-Volta devient autonome. La République est proclamée. 5 août 1960 : proclamation solennelle de l’indépendance par son premier président, Maurice Yaméogo.

Sié Mathias Kam

cconv uneLe ministère de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire ainsi que l’ambassade de France au Burkina Faso ont paraphé une convention ce 3 août à Ouagadougou. Il s’agit d’une subvention pour la mise en œuvre du projet d’appui à la protection et au profilage des Personnes déplacées internes (PDI) et des populations hôtes vulnérables au Burkina Faso.

La signature de cette convention marque le couronnement d’un processus débuté il y a 6 mois. Selon la ministre de la Femme et de l’Action humanitaire, Laurence Marshall Ilboudo, cela témoigne non seulement de l’excellence des relations entre le Burkina Faso et la France, mais aussi et surtout de l’attachement des 2 pays au bien-être des populations affectées par la crise sécuritaire et obligées de relever de grands défis tels que l’accès aux services sociaux de base et le droit à une identité. « La présente convention de subvention permettra d’apporter une réponse significative aux problèmes d’enregistrement et de documentation des PDI », a précisé la ministre.

cconv 2L’objet de cette convention est la mise en œuvre du « projet d’appui à la protection et au profilage des personnes déplacées internes et des populations hôtes vulnérables au Burkina Faso ». D’un montant total de 348 millions de FCFA, elle va permettre l’enregistrement de nombreuses PDI. « La mise en œuvre du projet objet de la présente convention nous permettra, outre l’amélioration de la qualité des données sur les PDI, de délivrer au moins 50 000 CNIB à celles-ci », a précisé la ministre de la Femme. Cette somme permettra également, à l’en croire, d’opérationnaliser le dernier décret pris en Conseil des ministres le vendredi 30 juillet 2021 sur le registre social unique.

Principal bénéficiaire de cette somme, le Conseil national de secours d'urgence et de réhabilitation (CONASUR) reçoit ainsi un important soutien de la part de l’ambassade de France au Burkina. Selon l'ambassadeur Luc Hallade, cette convention vise à apporter un appui matériel, financier et technique au CONASUR afin de l’aider à mieux faire son travail. « Elle contribuera à ce qu’au moins certaines des PDI aient de nouveau une existence légale », a-t-il souligné.

D’après la ministre de l’Action humanitaire, ce pactole servira à enregistrer les PDI pour les identifier, savoir d’où elles viennent et où elles vont pour mieux les accompagner dans leur résilience. « Si ces personnes sont recensées, nous pouvons les aider à repartir dans leurs zones d’origine ou à identifier une zone où elles pourront se sédentariser et être plus résilientes », a-t-elle conclu.

A la date du 30 juin 2021, le Burkina Faso enregistrait un peu plus de 1 312 071 PDI réparties dans l’ensemble des 13 régions du pays, selon les chiffres du ministère de l’Action sociale.

Sié Mathias Kam

fnatt uneL’histoire politique de l’actuel Burkina Faso est jalonnée d’évènements. Les dates marquant lesdits évènements sont restées gravées tant dans la mémoire  individuelle que collective. Il en est ainsi du 4 août, une date historique et mémorable. Dans l’histoire politique du pays des hommes intègres, le 4 août marque un tournant sur lequel il convient de marquer un arrêt. Que constitue cette date aux yeux des citoyens ? Le Dr Ali Ouédraogo, historien, enseignant chercheur, nous fait l’historique de cette date combien importante.

Jadis Haute-Volta à la proclamation de la République le 11 décembre 1958 par Maurice Yaméogo, suivie de la proclamation solennelle de l’indépendance le 5 août 1960, l’appellation actuelle Burkina Faso intervient 24 ans après sous la Révolution démocratique et populaire (RDP) du capitaine Thomas Sankara en 1984.

Arrivé au pouvoir le 4 août 1983 suite à un coup de force contre le Comité de salut du peuple (CSP), alors dirigé par le médecin commandant Jean Baptiste Ouédraogo, le capitaine Noël Isidore Thomas Sankara va marquer de façon indélébile son passage à la tête de l’Etat par plusieurs actions révolutionnaires. 4 août 1983 : prise du pouvoir par le jeune capitaine avec ses frères d’armes Blaise Compaoré, Henry Zongo et Boukary Lingani. Le Conseil national de la révolution (CNR) est mis en place. Selon le Dr Ali Ouédraogo, ce qui a motivé  Thomas Sankara à changer le nom du pays dès l’An 1 de son règne, c’était sa volonté de rupture : rompre avec la passé colonial, donner à la population une identité dans laquelle elle sentirait son appartenance. fnatt 2« Le nom Burkina Faso est synonyme d’espoir. Ce nom redonnait la vraie fierté, le vrai honneur au peuple », dit-il. Et l’histoire ne s’arrête pas là puisque dans le souci de faire table rase du « passé néocolonial », Thomas Sankara change aussi à la même époque le drapeau national. Le drapeau de l’ancienne Haute-Volta, composé de trois bandes (noire, blanche et rouge), est remplacé. Le nouvel étendard national est désormais composé de deux bandes horizontales rouge et verte, frappées d’une étoile jaune à cinq branches au milieu, « le tout représentant la mémoire des hommes et femmes qui ont donné de leur vie pour la liberté », commente le Dr Ali Ouédraogo. Ce changement, précise-t-il, répondait aussi aux idéaux de Révolution démocratique et populaire, de travail de la terre par les fils et les filles de la Nation.

Autre transformation majeure intervenue le 4 août 1984 : le remplacement de l’hymne national d'alors, à savoir ‘’Fière Volta’’, par le Ditanyè ou ‘’chant de la victoire’’. fnatt 3Une victoire multiforme comme le rappelle le Dr Ali Ouédraogo en ces termes : « La victoire sur le néocolonialisme, sur un passé douloureux et sur nos bourreaux d’hier.» Précédemment ‘’Unité-travail-justice’’, la devise nationale devient elle aussi ‘’La patrie ou la mort, nous vaincrons’’. Ces changements, l’enseignant chercheur Ali Ouédraogo les qualifie d’« audacieux et courageux » pour une république qui cherchait ses repères et qui était classée parmi les plus pauvres au monde, avec un pouvoir aux mains d’une armée « bicéphale » partagée entre la politique et la défense de la Nation. Thomas Sankara avait d’ailleurs souligné cela par ces mots : « Il fallait prendre des initiatives audacieuses et radicales, entre autres effacer les traces du colonialisme. À commencer par l’appellation donnée par le colon à notre pays. Le nom Haute-Volta ne répondait ni à des critères géographiques ni à des critères sociologiques ou culturels ».

Burkina est un terme moaga qui signifie « homme intègre » et Faso est un mot dioula qui veut dire « terre natale ». Le Burkina Faso, qui signifie donc de façon littérale « le pays des hommes intègres », est un pays de l’Afrique de l’Ouest indépendant depuis le 5 août 1960. Sa population est estimée à 20 487 979 habitants selon les chiffres du Recensement général de la population et de l’habitation (RGPH) 2020.

Sié Mathias Kam

donsin uneL’ambassadeur de France au Burkina, Luc Hallade, a été reçu en audience ce lundi 2 août par le Premier ministre, Christophe Dabiré. Au menu des échanges, il y avait la sécurisation de  l’axe Ouaga-Kaya-Dori  en vue du retour de l’Etat dans les localités situées dans cette zone et le contrat de concession signé entre le gouvernement burkinabè le groupement français Méridian-AMP pour la réalisation et l’exploitation de l’aéroport international Ouagadougou-Donsin.

A sa sortie d’audience, Luc Hallade dit avoir évoqué avec le Premier ministre burkinabè  quelques sujets d’intérêt communs au Burkina Faso et à la France. Parmi ces derniers figure le programme de sécurisation de l’axe Ouaga-Kaya-Dori. Selon le diplomate français, c’est un axe sur lequel les deux pays travaillent dans le cadre du sursaut civil et du retour de l’administration dans une zone d’où elle a un peu disparu ou fui sous la contrainte à travers le renforcement des capacités de la police et de la gendarmerie.

donsin 2L’autre sujet évoqué par les deux hommes était celui des infrastructures, notamment aéroportuaires.

Luc Hallade s’est réjoui de la décision prise lors du dernier Conseil des ministres burkinabè d’accepter le principe de signer un contrat de concession avec le groupement Meridian-AMP pour la réalisation et l’exploitation de l’Aéroport international Ouagadougou-Donsin. La question de l’aéroport de Dori était également sur la table des discussions. « Je suis venu voir le Premier ministre pour lui demander de m’aider à trouver le fil conducteur ou directeur qui me permettra de bien identifier les besoins exprimés », a conclu le diplomate français.

Bessy François Séni

comss uneLa Commission électorale nationale indépendante (CENI) burkinabè est depuis quelques jours sous le feu des projecteurs. La raison ? La récusation de certains commissaires proposés pour siéger dans l’institution chargée de l’organisation des élections. A ce propos, on peut citer le représentant de la chefferie coutumière, le Sao Naaba, et celui de l'Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA).
 
Cette situation qui mine la CENI a été à l'origine du report à deux reprises de la prestation de serment des nouveaux commissaires. C’est dans ce contexte qu’une note émanant de la communauté musulmane a annoncé le remplacement de son commissaire d’alors et actuel président de la CENI, Newton Ahmed Barry, par un nouveau venu, en l'occurrence le magistrat Adama Kafando.
comss 2Pour Tahirou Barry, président du Mouvement pour le changement et la renaissance (MCR), à qui nous avons tendu notre micro après la prière de l'Aïd el kébir à la place de la Nation, quelle que soit la personne choisie, la priorité, c'est l'unité et l'entente entre Burkinabè. « Tout ce que je peux souhaiter, c'est de prier pour que Dieu sème l'entente dans le cœur des Burkinabè », a-t-il affirmé.
El hadj Mohamed Ouédraogo, vice-président de la communauté musulmane que nous avons également rencontré sur ces lieux, précise que ce changement fait suite à des considérations que le présidium a prises en compte. « Ce changement répond à des considérations à propos desquelles seule la Fédération (NDLR : La Fédération des associations islamiques du Burkina) peut donner de plus amples explications », a-t-il déclaré. comss 3Et el hadj Salif Tassembédo, un autre fidèle musulman, de nous confier : « Je ne sais quoi dire. C'est la volonté de Dieu ».
En rappel, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est constituée de 15 commissaires : 5 issus des partis de la majorité, 5 de l’opposition politique et 5 venant des organisations de la société civile, à savoir 3 représentants des communautés religieuses, 1 représentant de la chefferie coutumière et 1 représentant des associations de défense des droits humains. Le mandat de l'actuelle équipe prend fin le 31 juillet 2021. Il dure 5 ans et est renouvelable.
La date de prestation de serment des nouveaux commissaires n’est pas encore connue mais selon la loi, ils sont censés prendre fonction le 1er août 2021. La raison invoquée par le ministère de l’Administration territoriale est qu’il laisse le temps à la Cour constitutionnelle de statuer sur ces cas de désaccord.
Sié Mathias Kam et Ariane Congo (stagiaires)

mlench uneLe président de la France insoumise, le député Jean-Luc Mélenchon, était face à la jeunesse burkinabè le mercredi 21 juillet 2021 à l’université Joseph Ki-Zerbo. Avec cette frange instruite de la population, l’homme politique et philosophe français a échangé sur le thème « Y-a-t-il un avenir en commun dans la francophonie ? »
 
Dans ce temple du savoir, le candidat à la présidentielle française de 2022 a expliqué aux étudiants, sortis nombreux pour l’occasion, l’intérêt de travailler à sauvegarder la langue commune à l’espace francophone. Il a souhaité voir la création d'une université de la langue commune à cet espace linguistique qui formera des techniciens mais aussi des spécialistes de tout ce qui va avec la technique. Selon l’homme politique français titulaire d’une licence en philosophie, dans ce nouvel âge de l’humanité, il ne faut pas se recroqueviller sur soi-même mais faire appel à une immense réserve d’intelligence. Il a appelé à une collaboration plus étroite entre la France et les pays qui ont en partage la langue française dans plusieurs secteurs d’activité.
mlench 2Si certaines propositions du député français ont reçu l’approbation des étudiants de l’université Joseph Ki-Zerbo, sur d’autres sujets par contre, les avis de ces jeunes épris de liberté restent tranchés.
Par exemple pour Ahmed Tiendrebéogo, vice-président de l’Union internationale des jeunes socialistes, la francophonie dans sa forme actuelle est toujours empreinte de colonialisme et ne vise que la la promotion de la langue et de la culture françaises dans les anciennes colonies de l’Hexagone. Néanmoins, dit-il, lui et ses amis ont porté un grand intérêt à l’intervention du député français Mélenchon, venu leur imprimer sa vision de la francophonie. « Aujourd’hui, rester dans la francophonie, c’est demeurer dans l’impérialisme, dans la colonisation », a-t-il déclaré. Et de suggérer aux jeunes de mener la réflexion pour voir comment en sortir.
mlench 3Pour Nebon Gérard Bado, dit « l’avocat du peuple », également étudiant, Mélenchon est juste venu battre campagne et ne pourra rien changer s’il accède au pouvoir en France. « Il ne pourra pas défendre les intérêts des Africains au détriment de ceux des Français », a-t-il martelé. L’étudiant apprécie néanmoins les propositions de Jean Luc Mélenchon en ce qui concerne la monnaie unique. « Il nous appartient, en tant qu’Africains, de nous libérer des griffes de nos oppresseurs. La France n'aidera pas l'Afrique à son propre détriment», a-t-il lancé.
Bessy François Séni

melench uneL’homme politique français Jean-Luc Mélenchon est présent à Ouagadougou depuis le dimanche 18 juillet 2021 pour une visite de 4 jours. Le candidat de ‘’la France insoumise'' à la présidentielle de 2022 s’est rendu au Mémorial Thomas Sankara accompagné, entre autres, de Valentin Sankara, frère de Thomas Sankara, de Luc Damiba, secrétaire général du comité international Mémorial Thomas Sankara (CIM-TS), et de Serge Bayala, secrétaire général du Cadre Kamita, membre du CIM-TS. A l’occasion de cette visite, Mélenchon a déposé une gerbe de fleurs et planté un arbre en hommage au père de la révolution burkinabè.

Jean-Luc Mélenchon a atterri au Burkina le dimanche 18 juillet 2021 pour une visite de 96 h. Le candidat de ‘’la France insoumise'' à l’élection présidentielle de 2022 dit être venu apprendre l’histoire de Thomas Sankara, un homme digne qui a lutté pour l’écologie et défendu des valeurs. « Nous sommes venus apprendre et non donner des leçons comme y sont enclins les Européens », a déclaré Jean-Luc Mélenchon.

Arrivé à Ouagadougou, l'homme politique français s’est rendu dans l’après-midi sur le site le plus visité de la capitale burkinabè, à savoir le Mémorial Thomas Sankara, si l'on en croit les statistiques du Comité international du Mémorial Thomas Sankara (CIM-TS). Cette visite a été marquée par un dépôt de gerbe de fleurs en hommage au père de la révolution burkinabè. S'en est suivie une visite dans l’enceinte du Mémorial guidée par Luc Damiba, secrétaire général du CIM-TS. Jean Luc Mélenchon a aussi planté un moringa, un arbre « choisi pour ses valeurs nutritives et thérapeutiques », selon Serge Bayala.

mlench 2Pour Jean-Luc Mélenchon, nous avons plus que besoin de l’âme de Thomas Sankara, qui a osé. « L’avenir, ce n’est pas ce qui doit arriver mais plutôt ce que nous devons faire et pour le faire nous avons besoin de la mémoire vivante de Thomas Sankara. Nous voulons l’inscrire dans le Panthéon des idées de la France insoumise », a déclaré Jean-Luc Mélenchon. Il a précisé en sus : « Thomas Sankara est une grande figure des valeurs auxquelles nous adhérons, les valeurs de l’insoumission. L’insoumission n’est pas un état d’esprit de désordre permanent, mais c’est avant toute chose le refus de la résignation, de se plier quelle que soit la nature de l’adversité », a-t-il ajouté. Les autorités françaises ayant déjà remis au Burkina plusieurs lots de dossiers sur l’affaire Thomas Sankara, Jean-Luc Mélenchon a pour sa part promis d’œuvrer à la lumière sur l’assassinat de Thomas Sankara en mettant à la disposition du Faso tous les documents que la France a en sa procession s’il est élu.

mlench 3Le Comité international du mémorial Thomas Sankara (CIM-TS) a exprimé sa satisfaction de cette visite en ces termes : « Nous sommes contents qu’un homme politique qui rend visite dans un pays choisisse de venir au mémorial, de venir rendre hommage et de venir s’inspirer, apprendre de Sankara. Nous pensons que beaucoup de leaders africains doivent s’inspirer de cela ».

Pour Serge Bayala, membre du comité du Mémorial, la visite de Jean-Luc Mélenchon est un acte de reconnaissance, d’acceptation que Sankara symbolise une force de valeur universalisable. Il dit être convaincu de la déclaration de Mélenchon. « Le voir tenir ce discours, c’est une marque de courage, parce que  j’ai rarement entendu cela de la bouche des officiels français ». Et Bayala d'ajouter :  « Je dirai qu'il ne faut pas être assez "con". Il faut aussi tirer d'un discours la force de sa réalité, la force de sa vérité», a conclu le secrétaire du Cadre Kamita.

Durant son séjour du 18 au 21 juillet 2021, Jean-Luc Mélenchon a prévu plusieurs activités, notamment des rencontres avec des autorités burkinabè. Le 21 juillet, il donnera une conférence à l’université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou sur le thème « Y-a-t-il un avenir en commun dans la francophonie ?»

Sié Mathias Kam (stagiaire)

opna uneLes partis politiques membres de l'Opposition non affiliée (ONA),  au cours d'une conférence de presse, se sont prononcés le jeudi 15 juillet sur certains sujets brûlants de l'actualité nationale. Il s'agit notamment de la sécurité, de la réconciliation nationale, de la gouvernance et des grands dossiers d'importance nationale.

Avant tout propos, le conférencier Abdoulaye Soma, président du parti "Soleil d'Avenir", a donné des éclaircissements sur le statut juridique de l'ONA. Selon lui, l'existence de l'ONA est fondée sur la Constitution et les lois de la République, notamment la loi sur le statut de l'opposition politique. "L'opposition politique comporte le groupe de partis politiques regroupés dans le cadre de concertation du Chef de file de l'opposition politique (CFOP) et le groupe de partis politiques regroupés au sein de l'ONA", a-t-il précisé. "L'ONA rejette énergiquement les positions prises par les autorités nationales, notamment le ministre d'État en charge de l'Administration territoriale, de ne considérer comme cadre de l'opposition dans le dialogue politique national que le groupe informel qu'est le le cadre de concertation du CFOP. Le CFOP est un individu et le cadre de concertation qu'il met en place n'est pas prévu par la loi", a-t-il martelé.

opna 2S’appuyant sur ce qui précède, l'ONA réclame sa prise en compte dans les grands dossiers d'importance nationale. Il propose à cet effet que la loi actuelle sur le statut de l'opposition politique soit modifiée ou que l'ONA soit appelée dans tous les débats et instances de représentation de l'opposition politique et de la classe politique au Burkina Faso. Abdoulaye Soma n'a pas manqué de préciser que l'ONA rejette le format du dialogue politique mené entre l’APMP et le CFOP, mais aussi la désignation unilatérale par le CFOP des commissaires représentant l'opposition à la CENI.

"L'ONA se réserve le droit de ne pas se reconnaître dans les conclusions d'un dialogue politique d'exclusion, ni dans la validation d'une CENI irrégulièrement formée", conclut-il.

Bessy François Séni

nium uneLe Comité d'orientation et de suivi du programme américain de développement dénommé Millennium Challenge Account II continue sa démarche de renforcement des capacités de l'énergie solaire au Burkina Faso.

Il a tenu une session ce mercredi 14 juillet 2021 à Ouagadougou afin de réfléchir sur la mise en place d'un organigramme qui va contribuer à diminuer les délestage et coupures dans les unités industrielles et ateliers. Selon le président dudit comité, Mamady Sanoh, ce programme concerne l'énergie solaire, notamment le transport et le stockage de cette ressource énergétique.

nium 2Dans ce sens, le Millennium Challenge Account II travaillera avec la Sonabel, l'Agence de régulation de l'électricité et surtout le ministère de l'Energie dans son ensemble, a-t-il précisé. « L'objectif, c'est de ne plus connaître de délestages, de coupures, de baisse de rendement dans les différentes unités industrielles et même dans les ateliers », a conclu Mamady Sanoh.

Bessy François Séni

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