Le ministre de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale était face aux hommes de media ce jeudi 4 mars. Au cours de cette rencontre, Zéphirin Diabré a présenté sa stratégie de réconciliation nationale et fait le point des différentes rencontres avec les leaders religieux et coutumiers.
Lors de cette conférence de presse tenue au Service d’information du gouvernement (SIG), Zéphirin Diabré a dit reconnaître la complexité de la mission qui lui a été confiée par le président du Faso. Pour la réussir, il entend s’attaquer avant tout aux 145 dossiers de crimes de sang et aux 106 dossiers liés à des conflits communautaires ayant fait d’énormes victimes, ensuite il s’intéressera aux problèmes ayant trait à la situation sécuritaire du pays et enfin aux accords conflictuels entre l’Etat et ses administrés. « Nous avons 169 conflits communautaires, 1 671 conflits liés au foncier, 33 conflits interreligieux et 67 conflits liés aux politiques locales qu’il faudra impérativement résoudre. Certains de nos compatriotes ont pris les armes contre la nation entière, ce qui a entraîné une stigmatisation et un repli communautaire et créé la méfiance entre les populations et les forces de défense et de sécurité, et depuis 1960, on enregistre des rapports conflictuels sur plusieurs registres qui touchent principalement aux carrières professionnelles », a détaillé le ministre d’Etat.
A ces problèmes s’ajoute la question du retour des exilés politiques. A ce sujet, le ministre de la Cohésion sociale assure que toutes les conditions sont en train d’être réunies afin d’y trouver une solution. « Nous allons les recenser (NDLR : Les exilés) et échanger avec eux pour voir les conditions de leur retour. S’il y a des gens qui veulent revenir au bercail, nous leur dirons les conditions dans lesquelles ils pourront le faire, conditions qui seront portées à leur connaissance à l’avance. Il faut être sûr que ce ne sera pas une prime à l’impunité, donc on discutera avec ces exilés d’abord, vu qu’ils sont hors du pays pour certaines raisons», a précisé celui qui fut chef de file de l’opposition politique dans une autre vie.
Tout en admettant que les guerres se terminent grâce à des négociations, Zeph s’est empressé d’ajouter que ce n’est pas pour autant que le Burkina Faso négociera avec les terroristes. « Je dis et je confirme que nous (le gouvernement) ne négocions ni ne négocierons avec les terroristes », a-t-il martelé avant de conclure que la réconciliation nationale ne saurait se limiter à la dimension sociopolitique, car il faut l’implication de tout le monde.
Bruno Bayala