vendredi 24 janvier 2025

ddiabr uneLe ministre de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale était face aux hommes de media ce jeudi 4 mars. Au cours de cette rencontre, Zéphirin Diabré a présenté sa stratégie de réconciliation nationale et fait le point des différentes rencontres avec les leaders religieux et coutumiers.

Lors de cette conférence de presse tenue au Service d’information du gouvernement (SIG), Zéphirin Diabré a dit reconnaître la complexité de la mission qui lui a été confiée par le président du Faso. Pour la réussir, il entend s’attaquer avant tout aux 145 dossiers de crimes de sang et aux 106 dossiers liés à des conflits communautaires ayant fait d’énormes victimes, ensuite il s’intéressera aux problèmes ayant trait à la situation sécuritaire du pays et enfin aux accords conflictuels entre l’Etat et ses administrés. « Nous avons 169 conflits communautaires, 1 671 conflits liés au foncier, 33 conflits interreligieux et 67 conflits liés aux politiques locales qu’il faudra impérativement résoudre. Certains de nos compatriotes ont pris les armes contre la nation entière, ce qui a entraîné une stigmatisation et un repli communautaire et créé la méfiance entre les populations et les forces de défense et de sécurité, et depuis 1960, on enregistre des rapports conflictuels sur plusieurs registres qui touchent principalement aux carrières professionnelles », a détaillé le ministre d’Etat.

diabr 2A ces problèmes s’ajoute la question du retour des exilés politiques. A ce sujet, le ministre de la Cohésion sociale assure que toutes les conditions sont en train d’être réunies afin d’y trouver une solution. « Nous allons les recenser (NDLR : Les exilés) et échanger avec eux pour voir les conditions de leur retour. S’il y a des gens qui veulent revenir au bercail, nous leur dirons les conditions dans lesquelles ils pourront le faire, conditions qui seront portées à leur connaissance à l’avance. Il faut être sûr que ce ne sera pas une prime à l’impunité, donc on discutera avec ces exilés d’abord, vu qu’ils sont hors du pays pour certaines raisons», a précisé celui qui fut chef de file de l’opposition politique dans une autre vie.

diabr 3Tout en admettant que les guerres se terminent grâce à des négociations, Zeph s’est empressé d’ajouter que ce n’est pas pour autant que le Burkina Faso négociera avec les terroristes. « Je dis et je confirme que nous (le gouvernement) ne négocions ni ne négocierons avec les terroristes », a-t-il martelé avant de conclure que la réconciliation nationale ne saurait se limiter à la dimension sociopolitique, car il faut l’implication de tout le monde.

Bruno Bayala

corromp uneDans le dernier rapport en date du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et l’Union pour le progrès et le changement (UPC) sont classés respectivement 1er, 2e et 3e en matière de corruption électorale lors du scrutin couplé de 2020. Mais les principaux partis mis à l’index dans ledit rapport réfutent les faits qui leur sont imputés.

Le REN-LAC, en tant qu’organisation de la société civile, s’est engagé dans l’observation du double scrutin couplé de 2020 en vue de contribuer à lutter contre la fraude et la corruption électorales. Selon le rapport dudit Réseau, la corruption et la fraude électorales s’entendent comme des pratiques ou manœuvres illégitimes dans le processus électoral qui pourraient entacher la sincérité des votes. Sur les 439 pratiques de corruption recensées, on note 314 observations directes et 125 cas de témoignages. corromp 2On y relève également une distribution importante d’argent aux potentiels électeurs à hauteur de 43%, une distribution de carburant de l’ordre de 16%, la distribution de tee-shirts avec ou sans l’effigie du parti (14%). A cela se sont ajoutés les dons en nature (14%) et l’utilisation des biens de l’État à des fins de campagne électorale (5%). Selon ces résultats, en considérant l’ensemble des faits de corruption observés, le MPP est classé 1er avec 46,9% des cas de corruption électorale. Il est suivi du CDP et de l’UPC avec respectivement 10,3% et 7,3%.

Selon le président du parti au pouvoir, après la proclamation des résultats, il y a eu plusieurs rapports et des conclusions ont été tirées. Simon Compaoré estime que c’est la Cour constitutionnelle qui est habilitée à valider les élections. « Chacun fait son rapport. Il y a d’autres structures de la société civile aussi qui ont fait leur rapport. Moi, je veux simplement dire que nous sommes fiers de notre victoire. Nous n’avons jamais compté sur la fraude ni la corruption pour gagner ces élections-là. Vous avez été témoins, en tout cas, je ne vais pas faire de commentaire outre mesure, je vais dire simplement que nous sommes de ceux-là qui sont extrêmement fiers parce que notre victoire n’a pas été volée, elle a été acquise de haute lutte », a martelé le président du MPP.

corromp 3D’après Moussa Zerbo de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), leur parti respecte le rapport fait par le REN-LAC mais ne s’y reconnaît pas. Pour lui, si l’UPC avait effectivement fraudé durant la campagne électorale, elle ne se serait pas classée 3e aux élections. « Est-ce que vous pensez qu’un parti qui a eu les moyens de corrompre des gens pourrait raisonnablement  occuper un tel rang ? Nous, on ne reconnaît pas avoir usé de corruption. Si on avait les moyens de corrompre les gens, je pense que notre classement aux élections aurait été différent », a-t-il affirmé.

Selon ce rapport du REN-LAC, seuls les candidats du MPP, du CDP et de l’UPC avaient des représentants dans au moins 70% des bureaux de vote supervisés ; le REN-LAC et le reste des candidats n’avaient pas de représentants dans plus 80% des bureaux de vote observés.

Bruno Bayala

cifo uneSelon le Centre d’information, de formation et d’études sur le budget (CIFOEB), ce sont 4 354 811 505 FCFA qui ont été servis en moyenne comme rémunération salariale à l’ensemble des ministres des gouvernements de 2016 à 2020. Ainsi, le montant total du trop-perçu des salaires, au regard des dispositions du décret, est  de 2 090 741 505 FCFA.  

Au Burkina Faso, depuis 2008, le salaire des membres du gouvernement et des présidents d’institution est régi par le décret N°2008-891/PRES/PM/MEF du 31 décembre 2008, portant rémunération du Premier ministre, des présidents d’institution et des membres du gouvernement. Ce décret est le résultat des modifications portées aux décrets N°2005-195/PRES/PM/MFB/MFPRE du 04 avril 2005 et N°2007-328/PM/MFB/MFPRE du 25 mai 2007. Sa mise en application a permis de déceler un trop-perçu moyen de 1 068 886 FCFA des ministres de 2016-2020 par rapport à la norme. cifo 2«  Avec les avantages dont ils bénéficient, on pouvait demander aux ministres de ne conserver que leur salaire antérieur. Ils disent être disponibles pour servir le pays, pourtant…», a affirmé Me Kyelem. 

cifo 3Selon lui, on pouvait empêcher cette anomalie qui dure depuis des années par un contrôle de l’exécutif. A l’en croire, les structures de l’Etat chargées de contrôler le budget ne font que dénoncer et produire des rapports qui restent sans suite. « La Cour des comptes, le REN-LAC et l’ASCE-LC produisent chaque fois des rapports et dénoncent certaines pratiques des dirigeants, mais cela ne peut rien changer si l’exécutif lui-même ne contrôle rien », a indiqué l’homme de droit.

De la lecture du coût salarial mensuel prévisionnel du gouvernement Dabiré II, il ressort que le coût salarial mensuel du gouvernement DABIRE, sera de 39 573 000 FCFA si le décret de rémunération conforme au décret N° 2008-891/PRES/PM/MEF du 31 décembre 2008 est respecté.

Dans le cas contraire, ce montant sera de 75 915 133 FCFA si l’on tient compte du salaire mensuel moyen servi aux membres des gouvernements antérieurs.

Bruno Bayala

plt uneZéphirin Diabré, en retirant sa plainte contre Simon Compaoré dans l’affaire dite « tranquillos », a dit vouloir donner le bon exemple en matière de réconciliation au Burkina Faso. Sauf que pour certains de ses compatriotes,  son acte suscite des inquiétudes d’autant plus qu’il fait penser à une réconciliation sans au préalable la justice. Et des voix continuent de s’élever contre ce qu’elles qualifient de « deal politique » du régime en place.

En la matière, la justice a tranché. Pour l’avocat Apollinaire Kyelem, sur le plan du droit, toute personne qui estime être lésée peut mettre en branle l'action publique par une plainte ou par citation directe. La plainte peut ensuite être retirée par celui qui l'a déposée. « Généralement, en matière délictuelle, le retrait de la plainte met fin à l'action publique. Mais en matière criminelle, ce n’est pas le cas », a tenu à préciser l’homme de droit.

plt 2La justice étant indépendante, elle a aussi la possibilité de poursuivre une affaire si le caractère criminel est ressorti et confirmé par celle-ci. Me Kyelem explique que dans le cas Diabré, « si le ministère public est informé des faits, il peut décider de poursuivre, car il a l'opportunité des poursuites. Tout dépend de la qualification des faits, en délit ou en crime, et de la décision du parquet au vu des faits et des circonstances sociopolitiques ». Il a terminé en affirmant que ce n’est pas parce que la plainte du désormais ministre d’Etat a été retirée que ça signifie forcément que cette affaire est close, car la justice a aussi son mot à dire, sinon elle ne serait pas indépendante.

Bruno Bayala

bay uneDepuis la formation du gouvernement Dabiré II, l’arène politique burkinabè s’est métamorphosée. En effet, on constate un déferlement de certains partis politiques vers la majorité suite à la nomination de l’ex-chef de file de l’opposition politique au poste de ministre chargé de la Réconciliation nationale. Une configuration qui laisse à penser qu'il y a des incompréhensions au sein du CFOP. Sur la question, chacun y va de son analyse.  

Le Burkina Faso connaîtra à coup sûr un changement politique de grande envergure les 5 années à venir. Les partis politiques commencent à revoir leur stratégie dans une compétition visant pour eux à rejoindre la mouvance présidentielle. Et déjà la réconciliation nationale semble lancée avec le retrait de la plainte de Zéphirin Diabré contre Simon Compaoré dans l’affaire dite « tranquillos ». Un signal très fort qui n’a laissé aucun acteur politique indifférent. Cette réconciliation tant prônée lors des campagnes électorales ne semble être possible qu’aux côtés du régime en place.  De l’analyse de Lionel Bilgo, il ressort que ce déferlement pourrait se justifier par ce qu’il qualifie de raisons inavouables de certains partis politiques. « Ce mouvement migratoire qui fait de la majorité présidentielle un mammouth dans l'arène politique de notre pays peut avoir plusieurs raisons : un lot de raisons avouées et un lot parfois bien caché de raisons inavouables », a-t-il affirmé.

bay 2Des raisons qui, selon cet analyste politique, vont avoir des répercussions au sein de l’institution chef de file de l’opposition, notamment une réorganisation du champ politique. « L'opposition va devoir, après cette vague de départs, se réorganiser pour tenir en existant dans un champ politique déséquilibré. Je suis convaincu que certains migrants auront la gueule de bois une fois leurs valises posées de l'autre côté sur la rive opposée », a-t-il indiqué. Cet écrivain dit aussi avoir l'impression que l'on assiste à une sorte de retour de gifle de la part des leaders politiques à leurs électeurs. Selon lui, les résultats des élections, à entendre certains opposants, sont paradoxalement à l'opposé du désarroi longtemps chanté par les populations.

bay 3Pour le politologue Abdoul Karim Saïdou, l’une des raisons pour lesquelles des partis décident de rejoindre la majorité serait une rationalité des acteurs et les motivations de la création des partis politiques. « Beaucoup de partis politiques se créent, non pour défendre des idéaux ou une vision précise mais pour espérer que les dirigeants desdits partis puissent avoir des postes politiques et autres opportunités. La compétition politique ne se base pas fondamentalement sur des clivages idéologiques. On peut donc comprendre qu’un parti décide de quitter l’opposition pour rejoindre la majorité », a-t-il expliqué. Selon lui, au lieu que les partis politiques changent de position en fonction des saisons, la question importante que les acteurs doivent se poser est la raison de leur engagement en politique et les valeurs autour desquelles ils créent leur parti.

A l’entendre, si le départ de certains partis politiques pour la majorité est consolidé et renforcé, au Burkina Faso on risque d’assister à un affaiblissement de l’opposition politique. Or, « dans une démocratie lorsque les fonctions oppositionnelles sont très faibles, le risque est d’aller vers les dérives dans la mesure où il n’y a presque personne pour tirer la sonnette d’alarme et cela peut engendrer une vague de contestation », s’est-il inquiété. Abdoul Karim Saïdou dit craindre par ailleurs que cette migration n’oblige le président du Faso à créer d’autres postes politiques pour récompenser les alliés politiques. « On va assister à un élargissement de l’architecture gouvernementale, au fait qu’on crée de toutes pièces des postes politiques pour récompenser les uns et les autres », a-t-il ajouté.

Quoi qu’il en soit, les populations, dans toutes leurs composantes, ne demandent que de meilleures conditions de vie et de travail. Les élections sont terminées, place à la concrétisation des promesses faites.

Bruno Bayala

audic uneLe président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a pris part ce samedi 23 janvier à la 58e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Au cours de cette rencontre tenue par visioconférence, les dossiers du rapport annuel 2020 de la commission, le rapport de la 45e session ordinaire du conseil de médiation de même que le rapport de la 85e session ordinaire du Conseil des ministres de la CEDEAO ont été examinés. Il été aussi question des rapports sur la situation au Mali, du programme de monnaie unique ainsi que de l’état de mise en œuvre de la ZLECAf dans l’espace communautaire.

Le premier point à l’ordre du jour a été le déroulement des élections dans les pays membres de la CEDEAO. A ce propos, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Alpha Barry, a expliqué à la presse que les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont unanimement reconnu le bon déroulement desdites élections. audic 2« On peut dire que les scrutins se sont déroulés globalement sans problème dans les différents pays, et les chefs d’Etat élu ont été félicité par la conférences des chefs d’Etat », a-t-il déclaré. La situation politique au Mali a également fait l’objet d’échanges au cours de cette rencontre par visioconférence. Ce fut l’occasion pour le médiateur de cette crise et les autorités maliennes de faire le point des négociations. « Les autorités maliennes ont assuré que la dissolution du CNP était pour très bientôt », a-t-précisé.

audic 3S’agissant de la gestion de la Covid-19, il a été noté des efforts de la CEDEAO et la disponibilité d’un vaccin contre cette pandémie. Une réflexion sera menée par les chefs d’Etat afin de permettre à chaque pays de l’acquérir et de s’assurer de son efficacité sur ses populations. « Le point de vue des chefs d’Etat était la concertation avec l’OAS et l’OMS pour aboutir à une solution d’approvisionnement, de l’efficacité et du coût du vaccin contre la Covid-19 », a indiqué le diplomate burkinabè.

Concernant la situation sécuritaire, le point des financements a été fait par les chefs d’Etat. Et à ce jour, ce sont environ 900 millions qui ont pu être mobilisés par l’ensemble des pays membres de la CEDEAO. Toutefois, 100 millions sont toujours attendus. Rappelons qu’une partie de ces fonds servira aux opérations dans les frontières.

Bruno Bayala

karist uneAutrefois candidat à la présidentielle, Maitre Bénéwendé Stanislas Sankara et son parti, l’UNIR-PS, se sont alliés à la majorité. Aujourd’hui, il est nommé ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville dans le gouvernement Dabiré II. Radars Info Burkina  a recueilli l’avis de certains  sankaristes à ce sujet.

Le parcours politique du président de l’UNIR-PS, Maitre Bénéwendé Stanislas Sankara, est apprécié de certains sankaristes qui pensent que ce dernier a joué un rôle important dans le monde politique burkinabè. Serge Bayala nous a donné ses impressions : « Ce sont des félicitations que nous adressons à M. Sankara  qui, dans son parcours politique, a apporté de façon spécifique sa pierre à l’édifice nationale ». Pour ce qui est de sa nomination en tant que ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, les sankaristes attendent beaucoup de lui. « Ce que nous attendons de lui en sa qualité de sankariste, c’est de revoir les aspects concernant l’organisation de la ville, l’organisation des rapports sociaux et de toutes les questions liées au foncier, en tant que sankariste c’est une occasion et un défi pour lui de prouver qu’il est à la hauteur de l’idéal de l’homme, un véritable  travail de justice sociale doit être introduit dans l’urbanisme et surtout traiter avec diligence et urgence la question du foncier liée à l’accaparement des terres par des promoteurs immobiliers». A la suite de son intervention, notre interlocuteur nous a rappelé ce qu’était la vision de Thomas Sankara en ce qui concerne le foncier. « Sankara dans sa vision avait perçu la nécessité de faire en sorte que devant la terre, le foncier et le droit au logement, il n y ait pas des citoyens qui aient mille parcelles et qu’il y ait de l’autre côté des milliers de citoyens qui n’aient même pas un non-loti ». La différence de l’idéologie prônée par les sankaristes  et celle du MPP n’est pas un frein à la résolution des problèmes liés à l’urbanisme. karist 2Ainsi, Serge Bayala explique : « Thomas Sankara a travaillé à deux reprises en tant que secrétaire d’information pour un pouvoir hyper libéral et hyper corrompu et il a été aussi Premier ministre sous Jean Baptiste Ouédraogo ; les valeurs qu’il avait n’étaient pas assimilables à celles de ces derniers mais il a su garder sa dignité et il a mis en valeur sa propre vision et sa propre conception de la gouvernance politique ». Avant de terminer, notre interlocuteur rappelle que les espaces verts sont également à protéger. Ainsi, il nous confie : « La gestion du patrimoine vert est également importante parce qu’il permet aux populations de faire le sport ou d’autres activités récréatives nécessaires pour l’hygiène publique, ils sont malheureusement exploités par les promoteurs immobiliers ».

karist 3Toutefois, il espère que l’urbanisation sera réorganisée et que  Maitre Sankara fera en sorte qu’on ressente dans les politiques publiques qu’il viendrait à dégager sa fidélité à l’idéal Sankara.

Quant à  Inoussa Konaté, sankariste, il avoue avoir été surpris de la nomination de Maitre Sankara mais il pense tout de même que ce dernier accomplira bien les tâches qui lui ont été confiées au sein de son ministère : « Je pense qu’il pourra se charger de ce ministre même si c’est en petite partie, cela nous sera utile parce que notre pays vit beaucoup de problèmes liés au foncier et cela est en train de prendre de l’ampleur ». A son avis, il y a trop de problèmes liés à l’urbanisme et il pense que Maitre Sankara devra beaucoup travailler dans ce sens : « cela fait quelques années que les problèmes sont recurrents, il ya beaucoup de personnes qui ont des pacifs en matière de foncier et qui n’ont pas été réglé depuis 2015 ». Dans la suite de son intervention, il explique que le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville doit travailler en collaboration avec celui de la Cohésion sociale parce que ledit ministère ne lutte pas uniquement contre les terroristes mais il traite aussi les questions du vivre-ensemble et les questions de justice sociale et d’équité entre les nantis et les moins nantis. Cette collaboration permettra que personne ne se sente lésé parce qu’il n’a pas la possibilité de plaider pour sa propre cause en tant que citoyen burkinabè. Toutes ces différentes questions doivent donc être réglées dès maintenant  par la question de la justice sociale au niveau du foncier, a-t-il conclu.

Les sankaristes souhaitent un bon mandat au désormais ministre Bénéwendé Sankara tout en espérant voir un changement s’opérer au niveau du foncier.

Stéphanie W.Lallogo

 

diabr uneVoilà qui est clair. Très attendu depuis sa nomination sur son choix de rejoindre la majorité présidentielle, Zéphirin Diabré, au cours d’une cérémonie sobre de présentation de vœux de son parti, a répondu à ses détracteurs mardi 12 janvier. Toutefois, des questions continuent de tarauder les esprits. Ne serait-ce pas là la chute programmée de l’opposant politique historique ? Zeph ne se contredit-il pas en allant à la majorité présidentielle alors qu’il la qualifiait « d’incapable » ?

Finalement, Zéphirin Diabré ne sort pas perdant de la présidentielle de 2020. Dans la nouvelle composition de l’exécutif, il s’est vu solliciter par le président du Faso pour réconcilier les fils et filles du Burkina Faso. Une nomination qui fait couler beaucoup d’encre depuis des heures au sein de l’opinion et qui laisse croire que l’homme aura hypothéqué sa carrière politique. Conscient de la polémique que suscite sa nomination depuis des heures au sein de l’opinion, le désormais ex-chef de file l’opposition politique s’est voulu clair. «Nous nous sommes engagés en politique en décidant de nous-mêmes, et pour tout choix que nous faisons, qu’il soit stratégique ou tactique, c’est d’abord à nous-mêmes que nous devons rendre compte et à personne d’autre », a répondu Zéphirin Diabré à tous ceux qui estiment qu’il a fait un mauvais choix en acceptant de rejoindre la majorité.

diabr 2A travers ce choix qu’il entend assumer avec détermination, le président de la 3e  force politique burkinabè annonce que son parti quitte officiellement l’institution Chef de file de l’opposition politique (CFOP) et ce, pour  une mission plus noble. diabr 3« Ainsi donc, après avoir été un parti d’opposition pendant 10 ans et après avoir dirigé l’opposition politique pendant d’abord 2 ans et ensuite 5 ans, l’UPC ne siège plus au sein de l’opposition politique burkinabè », a-t-il affirmé.

C’est au regard de l’enjeu que représente  la cohésion nationale pour le destin du Burkina Faso, et prenant en compte la position constante de l’Union pour le progrès et le changement sur la réconciliation, que le choix du président du Faso s’est fait délibérément, selon lui. « Les termes de cette nomination et l’ancrage institutionnel montrent clairement que nous sommes dans le registre, non pas d’un ministère classique dont les attributions et l’organisation seraient définies et manipulables à souhait, mais plutôt d’une mission précise à exécuter aux côtés du président du Faso », a soutenu Zéphirin Diabré.

Pour conclure, le désormais ministre d’État, ministre auprès du président du Faso, chargé de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, a assuré le président du Faso de son entière loyauté et de son engagement ferme à réussir la mission qui lui est assignée. 

Bruno Bayala

seil uneAprès la formation du gouvernement Dabiré II, l’équipe gouvernementale a tenu son premier Conseil des ministres dans la matinée du lundi 11 janvier 2021. Au cœur de la rencontre, les orientations du président du Faso où il est attendu des résultats concrets et des comportements qualifiés de rupture avec toutes les couches de la société.

Le nouveau gouvernement burkinabè est connu depuis dimanche 10 janvier. Dans la composition de cette équipe gouvernementale, on assiste à la création d’un ministère de la Réconciliation nationale qui sera dirigé par l’ancien chef de file de l’opposition politique Zéphirin Diabré. La création de ce ministère, explique le Premier ministre, est une réponse au programme de campagne du président Kaboré. « Nous avons fait une ouverture politique de manière à assurer le renforcement du dialogue politique et afin que ce dialogue politique ne soit pas en dehors du gouvernement ; qu’il commence à l’intérieur du gouvernement et se poursuive avec les autres forces politiques qui ne sont pas associées au gouvernement. C’est ainsi que nous avons fait appel à Zéphirin Diabré, qui a accepté de s’associer aux actions du gouvernement pour accélérer le processus de réconciliation nationale », a expliqué M. Dabiré à sa sortie du Conseil des ministres lundi 11 janvier.

seil 2Cette nomination n’est pas une surprise, de l’avis de Me Apollinaire Kyelem de Tambela, qui a  rappelé que « Zéphirin Diabré a lui-même dit qu’il ne faut pas s’attendre à ce qu’il soit dans le CFOP ». Voici l’analyse faite par l’homme de droit  à ce sujet : « S’il dit ça, vous voulez qu’il soit où ? N’étant pas dans le CFOP, il va être où ? Dès le soir des élections, Zéphirin Diabré a compris que sa tactique n’avait pas marché et qu’il lui fallait changer son fusil d’épaule. » L’autre fait marquant est l’arrivée dans ce nouveau gouvernement  de Me Bénéwende Sankara en qualité de ministre de l'Urbanisme, de l’Habitat et de la Ville. seil 3Ce choix a été porté sur le président de l’UNIR/PS pour régler efficacement et juridiquement les questions foncières « parce que la réforme foncière qui doit nécessairement contribuer à faire en sorte que notre politique en la matière soit solide et réponde aux préoccupations de l’ensemble des populations doit être conduite par des hommes qui ont la maîtrise juridique de ces questions », a déclaré le chef de la primature. Mais cet argument est infondé, selon l’analyste Kyelem, qui rappelle que l’UNIR/PS était déjà dans la majorité présidentielle, laquelle a soutenu la candidature à l’élection présidentielle de Roch Marc Christian Kaboré.

Et l’avocat de faire remarquer que Bénéwendé Sankara ne pouvait plus être 1er  vice-président de l’Assemblée nationale d’autant plus que d’autres partis de la majorité présidentielle ont obtenu un nombre plus représentatif de députés à l’hémicycle que le sien. « Etre nommé ministre est plus prestigieux qu’être 3e ou 4e vice-président de l’Assemblée nationale. Il fallait donc contenter Me Sankara parce qu’on ne pouvait laisser l’UNIR/PS sans membre dans le gouvernement », a-t-il poursuivi.

Zéphirin Diabré a, pour sa part, informé la presse que demain mardi 12 janvier, lui et son parti expliqueraient leur option de faire partie de ce gouvernement.

Bruno Bayala

tnnlNommé ministre d’État, ministre auprès du président du Faso, chargé de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, le désormais ex-chef de file de l’opposition burkinabè, Zéphirin Diabré, joue son avenir politique.

Sous les projecteurs, pendant les manifestations appelant à la non-modification de l’article 37 limitant le nombre de mandats présidentiels, il avait stratégiquement mais maladroitement décliné le fauteuil de président de la transition au lendemain de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014. Aujourd’hui, il est disposé à s’accommoder d’une toge de réconciliateur d’un peuple qui a plus mal à sa justice qu’à une supposée réconciliation entre les populations et de présumés criminels politiques, économiques et de sang qui n’auraient pas le courage d’assumer leurs actes. L’idéal serait qu’il soit la courroie de transmission entre l’exécutif et les groupes armés. Les populations pourraient voir d’un bon œil ses talents de facilitateur face à l’hydre terroriste, qui freine l’élan du développement du Burkina Faso.

Probablement résigné par le fait qu’accéder à la magistrature suprême ne sera pas pour lui une évidence, le président du l’Union pour le progrès et le changement (UPC), le parti du Lion, s’est assoupi sous les branches ombragées d’un verger d’orangers (MPP). C’est l’illustration parfaite qu’en démocratie, les jeux d’intérêt priment sur les discours de façade ou de campagne. Certains politiciens sont similaires à des parturientes qui, jurant sur tous les saints, sont prêtes à faire vœu de chasteté.

Quel est aujourd’hui l’avis, au sujet de cette nomination, des militants de l’Union pour le progrès et le changement qui avaient vite fait de qualifier de traîtres les frondeurs et autres démissionnaires dudit parti ? Le ministre réconciliateur pourra-t-il un jour se réconcilier avec les sympathisants de l’UPC qui avaient placé leur plus grand espoir en lui ? Sauront-ils faire la part des choses entre leur leader et le ministre d’État « tout frais » qui estime être en mission républicaine pour l’intérêt supérieur de la nation ? Dans les arcanes du pouvoir, il se susurre que le ministre Diabré et le président Roch ont une haute estime l’un pour l’autre. Le gentlemen agreement tacite entre ces deux sphinx en politique, prévalant pendant le premier quinquennat de Roch, était bien emballé sous le vocable de trêve sociale.

Zeph, le soldat déserteur de l’UPC, aura en face de lui ceux qui sont en conflit avec leur propre pays du fait de certaines pesanteurs politiques ou politiciennes et une grande majorité de Burkinabè qui attendent que justice soit rendue aux nombreux martyrs ne bénéficiant que chaque année d’un simulacre d’hommage et de promesses.  

www.radarsburkina.net  

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