Après la formation du gouvernement Dabiré II, l’équipe gouvernementale a tenu son premier Conseil des ministres dans la matinée du lundi 11 janvier 2021. Au cœur de la rencontre, les orientations du président du Faso où il est attendu des résultats concrets et des comportements qualifiés de rupture avec toutes les couches de la société.
Le nouveau gouvernement burkinabè est connu depuis dimanche 10 janvier. Dans la composition de cette équipe gouvernementale, on assiste à la création d’un ministère de la Réconciliation nationale qui sera dirigé par l’ancien chef de file de l’opposition politique Zéphirin Diabré. La création de ce ministère, explique le Premier ministre, est une réponse au programme de campagne du président Kaboré. « Nous avons fait une ouverture politique de manière à assurer le renforcement du dialogue politique et afin que ce dialogue politique ne soit pas en dehors du gouvernement ; qu’il commence à l’intérieur du gouvernement et se poursuive avec les autres forces politiques qui ne sont pas associées au gouvernement. C’est ainsi que nous avons fait appel à Zéphirin Diabré, qui a accepté de s’associer aux actions du gouvernement pour accélérer le processus de réconciliation nationale », a expliqué M. Dabiré à sa sortie du Conseil des ministres lundi 11 janvier.
Cette nomination n’est pas une surprise, de l’avis de Me Apollinaire Kyelem de Tambela, qui a rappelé que « Zéphirin Diabré a lui-même dit qu’il ne faut pas s’attendre à ce qu’il soit dans le CFOP ». Voici l’analyse faite par l’homme de droit à ce sujet : « S’il dit ça, vous voulez qu’il soit où ? N’étant pas dans le CFOP, il va être où ? Dès le soir des élections, Zéphirin Diabré a compris que sa tactique n’avait pas marché et qu’il lui fallait changer son fusil d’épaule. » L’autre fait marquant est l’arrivée dans ce nouveau gouvernement de Me Bénéwende Sankara en qualité de ministre de l'Urbanisme, de l’Habitat et de la Ville. Ce choix a été porté sur le président de l’UNIR/PS pour régler efficacement et juridiquement les questions foncières « parce que la réforme foncière qui doit nécessairement contribuer à faire en sorte que notre politique en la matière soit solide et réponde aux préoccupations de l’ensemble des populations doit être conduite par des hommes qui ont la maîtrise juridique de ces questions », a déclaré le chef de la primature. Mais cet argument est infondé, selon l’analyste Kyelem, qui rappelle que l’UNIR/PS était déjà dans la majorité présidentielle, laquelle a soutenu la candidature à l’élection présidentielle de Roch Marc Christian Kaboré.
Et l’avocat de faire remarquer que Bénéwendé Sankara ne pouvait plus être 1er vice-président de l’Assemblée nationale d’autant plus que d’autres partis de la majorité présidentielle ont obtenu un nombre plus représentatif de députés à l’hémicycle que le sien. « Etre nommé ministre est plus prestigieux qu’être 3e ou 4e vice-président de l’Assemblée nationale. Il fallait donc contenter Me Sankara parce qu’on ne pouvait laisser l’UNIR/PS sans membre dans le gouvernement », a-t-il poursuivi.
Zéphirin Diabré a, pour sa part, informé la presse que demain mardi 12 janvier, lui et son parti expliqueraient leur option de faire partie de ce gouvernement.
Bruno Bayala