Voilà qui est clair. Très attendu depuis sa nomination sur son choix de rejoindre la majorité présidentielle, Zéphirin Diabré, au cours d’une cérémonie sobre de présentation de vœux de son parti, a répondu à ses détracteurs mardi 12 janvier. Toutefois, des questions continuent de tarauder les esprits. Ne serait-ce pas là la chute programmée de l’opposant politique historique ? Zeph ne se contredit-il pas en allant à la majorité présidentielle alors qu’il la qualifiait « d’incapable » ?
Finalement, Zéphirin Diabré ne sort pas perdant de la présidentielle de 2020. Dans la nouvelle composition de l’exécutif, il s’est vu solliciter par le président du Faso pour réconcilier les fils et filles du Burkina Faso. Une nomination qui fait couler beaucoup d’encre depuis des heures au sein de l’opinion et qui laisse croire que l’homme aura hypothéqué sa carrière politique. Conscient de la polémique que suscite sa nomination depuis des heures au sein de l’opinion, le désormais ex-chef de file l’opposition politique s’est voulu clair. «Nous nous sommes engagés en politique en décidant de nous-mêmes, et pour tout choix que nous faisons, qu’il soit stratégique ou tactique, c’est d’abord à nous-mêmes que nous devons rendre compte et à personne d’autre », a répondu Zéphirin Diabré à tous ceux qui estiment qu’il a fait un mauvais choix en acceptant de rejoindre la majorité.
A travers ce choix qu’il entend assumer avec détermination, le président de la 3e force politique burkinabè annonce que son parti quitte officiellement l’institution Chef de file de l’opposition politique (CFOP) et ce, pour une mission plus noble. « Ainsi donc, après avoir été un parti d’opposition pendant 10 ans et après avoir dirigé l’opposition politique pendant d’abord 2 ans et ensuite 5 ans, l’UPC ne siège plus au sein de l’opposition politique burkinabè », a-t-il affirmé.
C’est au regard de l’enjeu que représente la cohésion nationale pour le destin du Burkina Faso, et prenant en compte la position constante de l’Union pour le progrès et le changement sur la réconciliation, que le choix du président du Faso s’est fait délibérément, selon lui. « Les termes de cette nomination et l’ancrage institutionnel montrent clairement que nous sommes dans le registre, non pas d’un ministère classique dont les attributions et l’organisation seraient définies et manipulables à souhait, mais plutôt d’une mission précise à exécuter aux côtés du président du Faso », a soutenu Zéphirin Diabré.
Pour conclure, le désormais ministre d’État, ministre auprès du président du Faso, chargé de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, a assuré le président du Faso de son entière loyauté et de son engagement ferme à réussir la mission qui lui est assignée.
Bruno Bayala