Au lendemain du scrutin du 22 novembre, l’heure est à l’attente des résultats des élections, marquée par une atmosphère plutôt morose au siège du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).
En cette après-midi du lendemain du scrutin, c’est une ambiance plutôt morose qui prévaut au siège du CDP. En attendant les résultats des élections couplées du 22 novembre, c’est le calme et la sérénité au siège du parti de l’épi et de la daba, même si l’atmosphère y est assez morne. Si certains sont affalés du fait de la fatigue consécutive à la veillée électorale organisée au sein dudit siège, d'autres se lancent dans des débats sur le scrutin couplé. Et chacun y va de son commentaire.
Selon l'analyse des militants du CDP, ils ne sauraient concevoir les résultats du scrutin du 22 novembre sans un second tour. « Le second tour est confirmé », scandent-ils. Et ils se disent confiants en la victoire de leur parti.
Par ailleurs, ils polémiquent sur certaines tendances données par quelques médias de la place. « La télévision nationale a publié des résultats de Kaya et il ressort que sur 100 votants, le MPP a obtenu 109 voix ; il y a donc quelque chose qui ne va pas », s'exclament-ils, exigeant des explications de la part de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Peu après la publication des premiers résultats par la CENI, qui donnent favori le candidat Roch Marc Christian Kaboré du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), quelques protestations se font entendre. Mais pas pour longtemps, car le calme et la sérénité reviennent aussitôt après.
Tandis que le nombre de militants sur les lieux augmente avec de nouvelles arrivées, les festivités commencent. La musique, des pas de dance et de la boisson s'invitent au siège. «On célèbre notre victoire », peut-on entendre çà et là.
A l'heure où nous quittions les lieux, on notait l'absence des cadres dudit parti.
Le QG du Mouvement du peuple pour progrès (MPP) se prépare à fêter son « coup K.-O. Notre victoire est en téléchargement », affirment d’ores et déjà des militants du parti au pouvoir réunis à son siège national. A l’inverse, le siège national de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) est désert.
Au lendemain des élections couplées du 22 novembre, le MPP a déjà dressé un grand podium pour accueillir le candidat dudit parti à la présidentielle dans la soirée. Pour Raoul Dabou, militant du parti du soleil-levant, leur victoire est « en téléchargement », car le parti a battu campagne avec beaucoup de sérieux et d’engagement. « Nous sommes satisfaits des premiers résultats proclamés. La victoire est assurée et notre candidat, Roch Marc Christian Kaboré, pourra continuer les chantiers de développement qu’il a entamés au cours de son premier quinquennat », a-t-il déclaré.
S’agissant de la fraude, il dit que les auteurs seront sanctionnés, qu’ils soient du parti au pouvoir ou de l’opposition. «Le MPP est un parti assez fort pour aller convaincre et mériter ses résultats plutôt que de passer par la petite porte. Je ne crois pas auxdites fraudes, certains candidats, par endroits, ont sûrement vu leurs faiblesses face au MPP, donc ils ont décidé de porter ces accusations. »
Au siège national du l’Union pour le progrès et le changement (UPC), les lieux étaient déserts ; aucune animation. A en croire un militant rencontré sur place, les membres dudit parti, qui dénoncent de multiples « irrégularités ayant entaché le double scrutin », étaient en route pour le CFOP et ont prévenu qu’ils n’accepteraient pas des résultats frauduleux.
Ce dimanche 22 novembre au matin, les candidats de certains partis politiques comme le MPP, l’UPC et le CDP sont allés remplir leur devoir de citoyens en votant. Focus sur ce double scrutin.
Le président sortant a voté dans la matinée de ce dimanche 22 novembre 2020 à Ouagadougou, à l’école primaire B de la Patte-d’oie. Après avoir voté, Roch Marc Christian Kaboré a souligné qu’il est important que chaque Burkinabè aille voter pour choisir celui qui guidera le pays demain. « C’est tout ce qu’on demande », a-t-il dit. Il avait à ses côtés le maire de Ouagadougou, Armand Béouindé, et le ministre de la Défense, Chériff Sy.
Au sujet des accusations de fraude électorale portées par de l’opposition politique contre le parti au pouvoir, Roche Marc Christian Kaboré a indiqué qu’il ne va pas réagir parce que l’heure est au vote et non aux polémiques.
« J’aurai l’occasion, en temps opportun, de revenir sur ces questions », a indiqué le candidat Kaboré.
Le candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), Zéphirin Diabré, lui, a voté à l’école franco-arabe sise à la zone du bois vers 10 h. « C’est un grand jour pour notre démocratie et j’invite l’ensemble de la population à sortir massivement afin d’exprimer son choix et sa volonté à travers les urnes », a déclaré Zéphirin Diabré. Après avoir accompli son devoir citoyen, le Chef de file de l’opposition politique (CFOP) est revenu sur les points clés de la conférence de presse tenue la veille au siège de ladite institution et au cours de laquelle ont été pointées certaines irrégularités, notamment les achats de conscience et la fermeture de certains bureaux de vote aux dernières heures du double scrutin.
« Je suis un homme de paix, mais je ne suis pas l’idiot du village, encore moins le dindon de la farce », a clamé le candidat au scrutin couplé du 22 novembre. Il félicitera le vainqueur si les résultats sont sincères, sinon il n’acceptera pas une mascarade électorale, a prévenu le candidat du parti dont l’emblème est un lion.
Quelques minutes après Zéphirin Diabré, le candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Eddie Komboïgo, accompagné de son épouse, a voté vers 11 h à Ouagadougou à l’école Bogodogo 1, sise à la Zone du bois. Après son vote, il a invité ses compatriotes à remplir leur devoir civique comme lui.
« Nous sommes convaincu que nous allons gagner ces élections parce que le peuple a eu le temps de faire la comparaison entre la gestion du CDP d’avant et la gouvernance actuelle, très négative. Et comme je l’ai promis, si le CDP remporte la présidentielle, nous travaillerons afin que la paix revienne au Burkina, non pas par les armes mais par l’intelligence et la voie diplomatique», a précisé M. Komboïgo.
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Newton Ahmed Barry, a convié les hommes de médias dimanche dans l’après-midi pour leur faire le point du déroulement des opérations de vote.
Selon lui, dans l’ensemble, les bureaux de vote ont ouvert ce matin à 6h dans leur grande majorité et les choses se déroulent plutôt bien.
«Même dans les régions du Sahel et de l’Est où nous avions des inquiétudes, la situation de vote est plutôt satisfaisante. Dans la province du Gourma, 365 bureaux ont ouvert sur les 510. Dans la Gnagna, il y a 436 bureaux de vote qui ont ouvert sur les 528. Par contre dans le Sahel, en temps normal la commune de Djibo a 83 bureaux de vote. On n’a pu ouvrir cette fois qu’à l’intérieur de la ville 38 bureaux de vote.
A Arbinda en temps normal, on a 100 bureaux de vote ; nous avons pu en ouvrir 25», a informé le président de la CENI.
Des difficultés en rapport avec les cartes d’électeur et de certains électeurs qui ne retrouvent pas leur bureau de vote ont aussi été relevées.
«S’agissant des cartes d’électeur, la raison souvent est que beaucoup se sont ré-enrôlés et ils n’ont pas pris le temps de changer de carte d’électeur.
S’ils mélangent les cartes et viennent avec l’ancienne carte pour voter, forcément ils ne se retrouveront pas dans le bureau de vote ancien parce que ce n’est plus le même numéro. Il y a également certaines situations dues à la fusion des bureaux de vote », a expliqué Newton Ahmed Barry.
Selon lui, la solution en pareille circonstance, c’est d’aller sur la plateforme de la CENI en faisant usage de la formule SMS en tapant 3169, d’introduire le message « ceni » en lettres minuscules puis espace suivi de son numéro de carte d’électeur. « Aussitôt, on vous envoie par SMS les données nouvelles de votre situation d’électeur », a-t-il conclu.
Débutée le 31 octobre dernier, la campagne électorale pour les élections couplées du dimanche 22 novembre prend fin ce vendredi à minuit. Radars Info Burkina a pris langue avec Mathias Tankoano, président du Conseil supérieur de la communication (CSC), pour savoir son appréciation de la couverture médiatique de cette campagne.
Radars Info Burkina (RB) : Comment peut-on aujourd’hui envisager l’accès des candidats à la présidentielle et aux législatives aux publics ? Quelles ont été les actions menées dans le cadre de cette forme de communication politique ?
Mathias Tankoano (MT) : Conformément à la loi, le CSC, en période électorale, veille à l’égal accès des candidats et des partis politiques aux médias publics ainsi qu’à l’équilibre et au pluralisme, s’agissant des médias privés.
En ce qui concerne les médias publics, nous avons pris des décisions par le truchement du collège des conseillers en vue d’un passage équitable de tous les candidats à la présidentielle et de ceux en lice pour les législatives. Ainsi, pour la présidentielle nous avons eu deux passages pour chaque candidat au niveau de la Radio télévision du Burkina (RTB) et un passage pour les partis politiques et liste d’indépendants.
Nous pouvons aussi vous assurer qu’en ce qui concerne la RTB télé, la RTB radio et le quotidien d’Etat Sidwaya, tous les candidats ont eu un traitement égalitaire. Il est important de le souligner, car c’est là une première. Je félicite également les premiers responsables de ces médias d’Etat qui ont respecté scrupuleusement les décisions du CSC. Nous avons suivi ensemble au jour le jour l’application de cette décision. A l’heure où nous parlons, nous tirons vraiment une légitime satisfaction du bilan de la gestion de la campagne électorale par les médias d’Etat.
RB : Au-delà de certaines productions du CSC, qu’en est-il des contenus des sessions d’information ?
MT : En ce qui concerne les contenus des sessions d’information, nous avons procédé de la même façon. Tous les candidats à la présidentielle ont eu droit à 13 reportages de leurs meetings et activités. Donc au niveau de la présidentielle, tous les candidats ont eu droit au même nombre de reportages pendant les sessions d’information de la télévision et de la radio publiques. Concernant les législatives, nous avons 126 listes en compétition. Nous étions obligés donc de faire une répartition proportionnellement aux circonscriptions électorales où ces listes se présentaient. Il y a eu des listes ou partis politiques qui ont eu droit à 6 reportages et les plus grands partis qui couvraient les 45 provinces ont eu droit à 16 reportages. Même lors des sessions d’information pendant les journaux parlés et pendant les émissions spéciales, l’équilibre a été respecté.
RB : On pourrait donc en déduire que le principal souci du CSC dans le cadre de la communication électorale réside au niveau des médias privés. Qu’en est-il précisément ?
MT : Dans l’ensemble, les médias privés ont respecté les principes de pluralisme et d’équilibre. Nous y avons veillé. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les faîtières des médias, ce qui nous a permis vraiment d’avoir un tandem efficace. Cette année, nous saluons les médias privés qui ont respecté le principe d’équilibre. Bien que les propriétaires de certains médias privés soient membres du gouvernement ou même candidats de l’opposition à la présidentielle, lesdits médias se sont conformés à la ligne tracée par le CSC. Je crois que c’est exceptionnel qu’on voie cela dans un pays. Cette manière de faire rassure sur notre processus démocratique. C’est la preuve qu’on peut et qu’on doit le consolider sur des bases et sur des principes établis et non sur des intérêts personnels. Bien sûr, il y a eu des dérapages, comme cela peut toujours arriver, mais ils ne sont pas de nature à remettre en cause le principe qui a été établi.
RB : Parlant justement de dérapages, qu’en est-il des messages véhiculés par les candidats ? Est-ce que ces messages transmis aux électeurs n’ont pas été par moments diffusés sur les médias burkinabè, ce qui pourrait être considéré comme des dérives ?
MT : Non. Dans l’ensemble les manquements ne concernent vraiment pas des propos tenus qui sont de nature à troubler la cohésion sociale. S’agissant du discours politique, je vous fais une confidence : nous n’avons pas eu à censurer un seul mot des messages des candidats et des partis politiques. Cela veut dire qu’il n’y a pas eu de volonté de tenir des propos haineux ou portant atteinte à la cohésion sociale.
Les manquements constatés avaient plutôt trait au traitement de l’information, certains n’ayant pas pu manifestement respecter le pluralisme ou l’équilibre. Ce sont des situations qui pourront être corrigées à l’avenir. Il y a également eu des manquements au Pacte de bonne conduite qui avait été signé par tous les acteurs.
Dans l’ensemble, nous pouvons dire que nous sommes satisfaits du contenu du discours politique que nous avons écouté et suivi cette année.
Toutefois, il reste un défi ; le plus grand d’ailleurs. En effet, il faudra que les gens respectent la « journée du silence » qu’est celle du samedi 21 novembre, d’une part, et d’autre part que dans la proclamation des résultats, les médias suivent vraiment la Commission électorale nationale indépendante (CENI). La CENI est la seule habilitée à proclamer les résultats provisoires. Cette année, cette institution proclamera les résultats provisoires commune par commue à travers les médias. Ce sont les médias qui auront la primeur de l’information. Il ne sert donc à rien que certains candidats ou leurs partisans créent la polémique en proclamant des résultats partiels ou se laissent avoir par des fake news.
Pour finir, je dirai qu’il est très important que les médias terminent le travail qu’ils ont si bien commencé.
Nous sommes à trois jours des élections couplées du 22 novembre au Burkina Faso. La campagne électorale à cet effet prend fin vendredi 19 à minuit. Au niveau des législatives Sylvain Bouma Thiéné est candidat sur la liste du Kadiogo en tant que premier suppléant pour le compte de la formation politique Coalition rupture pour un Burkina meilleur. Juriste de formation il a été candidat tête de liste dans le Sanguié aux élections législatives de 2015 sous la bannière du Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF).
Selon Sylvain Bouma Thiéné, l’idée lui est venue de faire la politique depuis le lycée en Côte d’Ivoire en 2005. « En pleine crise ivoirienne, j’ai remarqué que la jeunesse était manipulée par les hommes politiques. Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose pour que cette jeunesse prenne conscience », dit-il.
Il rentre au pays en 2015. Une année après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre le juriste de formation constate que c’est plutôt une insurrection politique car « le peuple a été trahi ». « Ceux qui ont dirigé avec Blaise Compaoré 27 ans durant lui ont tourné le dos pour rejoindre l’opposition afin de le chasser du pouvoir. Ce sont les mêmes personnes qui sont revenues au pouvoir en 2015. Donc il fallait rentrer en politique pour lutter afin que le peuple puisse comprendre réellement les choses », explique Sylvain Thiéné.
Ainsi donc il a créé une association dénommée Union des jeunes Africains pour la paix et le développement (UJAPD) en 2017. Une association dont le but est de réunir toute la jeunesse africaine autour d’un même idéal.
A l’en croire, son association a mené différentes activités. Avec la crise sécuritaire que traverse le Burkina, elle a adressé une lettre ouverte au Président du Faso Roch Marc Christian Kaboré. « Dans cette lettre nous avons fait des propositions de solutions de sortie de crise. Il y a des solutions qu’on ne pouvait pas étaler publiquement. Donc nous avons demandé une audience avec le Prédisent du Faso. Malheureusement il ne nous a pas reçus. C’était plutôt son directeur de Cabinet. Jusqu’à présent on n’a pas eu de retour favorable », regrette le candidat aux législatives.
Pour cette campagne électorale qui s’achève, il est allé sur le terrain convaincre les électeurs. Il a procédé par le porte-à-porte pour leur expliquer sa vision.
« On espère que les électeurs ont compris le message que nous avons véhiculé. On est confiant », déclare Sylvain Thiéné.
Après son accession à l’Assemblée nationale, il compte d’abord faire en sorte que la population qu’il va représenter puisse être au courant de tout ce qui se passe comme adoption de lois.
« Lorsque nous allons avoir un avant-projet de loi, nous allons d’abord analyser la loi et essayer de trouver un mécanisme comme des conférences publiques pour informer le peuple de cette loi. Nous allons expliquer pourquoi nous sommes pour ou contre l’avant-projet de loi. Par la suite c’est ce que le peuple va décider que nous allons suivre », précise M. Thiéné.
Il invite les électeurs à être vigilants, à choisir des hommes qui vont les représenter valablement à l’hémicycle.
« Nous pensons que nous sommes la personne la mieux placée pour représenter dignement ce peuple », conclut-il.
Nous sommes à 5 jours des élections présidentielle et législatives au Burkina Faso. Ils sont treize au total à vouloir s'installer au palais présidentiel de Kosyam.Outre les médias classiques, les réseaux sociaux sont exploités tant par les politiciens que par les activistes, chacun à sa manière.
La campagne électorale a débuté le 31 octobre dernier. Tous les candidats à la présidentielle ont leur page ou compte Facebook. Les partis politiques également disposent de pages fréquemment animées. Certains partis politiques, en plus des publications, font souvent des directs de leurs meetings via ce canal.
Sur Twitter, certains candidats sont également présents. Des partis ont mobilisé des militants qui sont aussi des activistes pour une présence effective sur la toile.
La première semaine de la campagne a été très animée dans la blogosphère avec d’abord la sortie de Simon Compaoré, président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), lors du premier grand meeting de son parti à Bobo-Dioulasso avec l’expression « Hakuna Matata » qui, traduite du swahili au français, signifie « il n’y a pas de problème ». La vidéo, très partagée sur WhatsApp et Facebook a amusé plus d’un internaute.
La réponse du candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Eddie Komboïgo, ne s’est pas fait attendre. « Akuna Shida », a en effet rétorqué ce dernier, ce qui signifie en swahili « il y a problème ».
Par la suite, les internautes ont beaucoup commenté les options opposées entre le président sortant Roch Marc Christian Kaboré et deux adversaires Eddie Komboïgo et Zéphirin Diabré de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), quant à la lutte contre le terrorisme.
Kaboré est opposé à un éventuel dialogue avec les groupes armés. Pourtant Komboïgo et Diabré promettent le dialogue avec les groupes armés s’ils sont élus.
Par la suite, c’est la promesse de Zéphirien Diabré de « creuser un canal du Burkina Faso jusqu’à la mer » qui a mis en ébullition la toile. Pendant que certains croient à la réalisation du projet, d’autres par contre le jugent irréaliste et s’en moquent même.
Fait marquant, le 9 novembre, la page Facebook du ministère de l'Urbanisme et de l'Habitat a publié une vidéo de la mobilisation des militants du MPP dans le Nayala. Très vite, les internautes ont fait des captures d’écran. Des activistes ont, à cette occasion, dénoncé une politisation de l’administration publique. Une publication supprimée quelques minutes après. « La Direction de la Communication et de la Presse Ministérielle s'excuse auprès de l'opinion publique de la publication relative à l'actualité politique. Votre page ne saurait faire l'apologie d'un parti politique », pouvait-on lire sur la page dudit ministère.
En outre, des images des candidats à la présidentielle qui ont de la peine à mobiliser pendant leurs sorties ont été beaucoup partagées.
Depuis le lundi 16 novembre, c’est la sortie de l’artiste musicien Floby qui fait polémique sur la toile. Après avoir presté lors d’un meeting pour le MPP, l’artiste a déclaré : «Nous avons vu le projet de développement. Donc pour moi, c’est donner encore confiance à mon Papa Roch pour signer un nouveau contrat pour les 5 ans à venir pour qu’il puisse finir son projet de développement ».
Une sortie qui a suscité une levée de boucliers pendant que d’autres activistes et internautes soutiennent le musicien.
Selon l'Association des blogueurs du Burkina (ABB), lors de la première semaine de la campagne électorale, Facebook a été le canal le plus utilisé pour cette campagne avec 96%, suivi de Twitter avec 3% et 1% pour média Web. Par ailleurs, 76% des propos sont non incendiaires contre 24% qui sont incendiaires. 45% des publications ont un ton défavorable (critiques négatives, insatisfaction de certains programmes présidentiels, etc., 45% des publications ont un ton favorable. Enfin ceux qui ont un ton neutre représentent 10%.
Au Burkina Faso, on est à J-6 des élections présidentielle et législatives de 2020. Le processus électoral a déjà été impacté par la crise sécuritaire qui secoue le pays. Le dimanche 15 novembre 2020, Newton Ahmed Barry, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), était sur le plateau de la télévision nationale, lors du JT de 20h, pour faire le point de l’organisation du double scrutin.
Selon le président de la CENI, à ce jour, il n’y a que 15 communes sur les 351 que compte le Burkina Faso qui ne pourront pas prendre part aux élections couplées. Ces communes sont localisées dans 4 régions qui sont : la Boucle du Mouhoun, le Nord, le Sahel et l’Est.
« Il n’y a que 860 villages et secteurs qui n’ont pas été concernés par l’enrôlement, soit 6% des 9 299 villages et secteurs que compte le Burkina Faso. 55% des 860 localités sont au Sahel. Sur les 860, la majorité des villages ont été abandonnés. Donc il est inutile d’aller tenir un scrutin dans des localités où il n’y a personne. Là où la CENI est arrivée, on a fait un effort énorme », a affirmé Newton Ahmed Barry (NAB).
En ce qui concerne les préparatifs de ces élections, la CENI est à la phase de finalisation des équipes qui vont se charger de la gestion des bureaux de vote. Les membres desdits bureaux sont en train d’être formés. « S'agissant de la logistique, on est en train de préparer les plis qui vont, dès le mardi 17 novembre, commercer à être acheminés dans les communes en attendant que 24 h avant ils puissent être déposés dans les bureaux de vote », a-t-il assuré.
La CENI veut que le 21 novembre au soir, sur les 21 155 bureaux de vote, on ait tous les plis, tous les kits nécessaires au vote installés dans lesdits bureaux.
Le président de la CENI a précisé que les Forces de défense et de sécurité (FDS) sont en train de travailler à une sécurisation optimum pour permettre aux citoyens d’aller accomplir en toute quiétude cet acte civique le 22 novembre.
Il a ajouté que la sécurité incombe à chacun des électeurs. Par conséquent, c’est à eux, en relation avec les FDS, d’assurer la sécurité des votes, du dépouillement et celle du rapatriement des données des bureaux de vote aux centres de compilation. « C’est une responsabilité nationale et j’en appelle évidemment à la responsabilité de chacun de nous », a conclu NAB.
Le 22 novembre à venir, il se tiendra au Burkina Faso un double scrutin présidentiel et législatif. En prélude à cela, l’Union pour le progrès et le changement (UPC) a organisé un grand meeting le 15 novembre 2020 au stade municipal Issoufou Joseph Conombo dans l’objectif de convaincre l’électorat. Radars Info Burkina y était.
Au stade municipal, le parti du Lion a été honoré de la présence de nombreux chefs traditionnels, des cadres du parti et d’artistes musiciens nationaux et internationaux tels qu’Hawa Boussim, Jean Zoé et le groupe congolais Extra Musica. C’est dans un stade plein à craquer que le candidat de l’UPC, Zéphirin Diabré, a fait son entrée.
Ce meeting a été l’occasion pour les candidats de l’UPC aux législatives et leur président d’inviter leurs militants à voter pour le parti aux législatives comme à la présidentielle. « Si vous votez l’UPC, nous pourrons vivre dans la quiétude dans le pays », a lancé le maire de Komsilga, Issouf Nikiéma.
Prenant la parole, Zèph a dit au public que s'il a décidé de se porter candidat à cette présidentielle, c'est parce qu'il trouve que le gouvernement actuel est incompétent. «Zéro en cinq ans dans toutes les rubriques, que ce soit dans la lutte contre l’insécurité, la promotion de la réconciliation nationale, la lutte contre le chômage des jeunes, la promotion des femmes ou dans la lutte contre la corruption », a-t-il martelé.
C’est pourquoi, selon lui, le Burkina Faso a besoin d’une nouvelle équipe dirigeante qui mettra en place un programme ambitieux. Le candidat Diabré entend alors, s’il est élu président au soir du 22 novembre, remédier aux problèmes actuels du pays. A cet effet, la lutte contre le terrorisme va constituer l’une des premières « urgences des actions » de M. Diabré, qui croit d’ailleurs que l’action militaire seule n’a jamais permis de vaincre le terrorisme.
« On le voit bien en Afghanistan avec les Talibans. Depuis 30 ans, on n’arrive pas à résoudre le problème par l’action militaire », a-t-il fait savoir, tout en proposant d’autres actions en plus de celles militaires. Il a ajouté qu’il entend régler le problème du terrorisme d'une manière différente que le MPP.
En outre, le candidat Diabré veut œuvrer pour le retour des exilés politiques au pays « D’ailleurs sous ma houlette, en tant que président du chef de file de l’opposition (CFOP), nous avons adressé une lettre au président du Faso dans laquelle nous décrivons notre vision et les étapes qui devraient nous amener à une réconciliation nationale ».
Par ailleurs, le porte-étendard de l'UPC a attiré l'attention sur des risques de fraude électorale en ces termes :« Nous avons eu des informations qui nous alarment sur des possibilités de fraude électorale. Un de nos amis a capté un message où on a l’intention de demander aux haut-commissaires et aux préfets d’envoyer la liste des gens qui sont dans les Commissions électorales provinciales indépendantes (CEPI) et dans les Commissions électorales communales indépendantes (CECI). »
Depuis le 31 octobre, nous sommes en pleine campagne électorale au Burkina Faso. 13 candidats briguent la magistrature suprême. Au nombre de ces prétendants au fauteuil présidentiel figure l’expert-comptable et homme d’affaires Wend-Venem Eddie Constance Hyacinthe Komboïgo, candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Radars Info Burkina vous présente sa biographie.
Wend-Venem Eddie Constance Hyacinthe Komboïgo est né le 11 septembre 1964 à Ouagadougou d’un père comptable et d’une mère ménagère. Il obtient le certificat d’études primaires dans une école à Manga puis est envoyé au CEG de Tenkodogo où il réussit au BEPC et à l’entrée en seconde. Après un BEP à l’ex- Lycée technique de Ouagadougou (LTO), il s’inscrit au lycée CEPEC pour faire un Bac G2. Il poursuivra par la suite des études supérieures à l’Institut universitaire de technologies (IUT) de Ouagadougou où il fait un DUT finances-comptabilité. Plus tard, il s’inscrit à l’Institut national des techniques économiques et comptables de Paris. Il en sortira nanti d’un diplôme d’études supérieures en comptabilité et finances.
De retour au bercail le 31 décembre 1993, Eddie Komboïgo officie comme expert-comptable à la Cour d’appel. En janvier 1994, il commence à donner des cours à la Faculté des sciences économiques et de gestion de l’université de Ouagadougou (actuelle UFR-SEG de l’université Joseph Ki-Zerbo).
Il crée en 1994 le cabinet d’audit financier et d’expertise-comptable Komboïgo qui deviendra plus tard CAFEC-KA.
En décembre 2012, Eddie Komboïgo est élu député au compte de la province du Passoré à l’Assemblée nationale sous la bannière du CDP.
Le 9 juillet 2015, il est désigné par les membres du Haut Conseil et du Bureau exécutif national pour défendre les couleurs du CDP au scrutin d’octobre 2015 et est investi le 11 juillet 2015. Mais sa candidature à la présidentielle de 2015 est rejetée.
Le 16 septembre 2015, il est perpétré un putsch contre la Transition. En janvier 2016, Eddie Komboïgo est arrêté puis inculpé de complicité avec les putschistes. Il est incarcéré à la Maison d’arrêt et de correction des armées (Maca).
Après 4 mois et demi de détention, l’expert-comptable bénéficie d’une liberté provisoire. En décembre 2017, il est blanchi dans l’affaire du putsch et le 25 février 2018, il reprend pleinement les rênes du parti.
Le 26 juillet 2020, M. Komboïgo est investi candidat du CDP à la présidentielle du 22 novembre. En guise de nouveau pacte pour l'édification d'un Burkina de paix et de prospérité, le candidat du parti ayant pour emblème l’épi et la daba propose dans son projet de société une offre politique basée sur des actions prioritaires. Au nombre de celles-ci figurent des actions fortes dans les domaines de la sécurité et de la paix sur toute l’étendue du territoire. A ce propos, Eddie Komboïgo propose une réforme des Forces de défense et de sécurité (FDS) pour répondre aux impératifs immédiats et à venir. Selon lui, il s’agira, entre autres, de la réforme des ministères de la Défense et de la Sécurité, de la création d’un centre national de surveillance du territoire, ainsi que de la reconquête des zones du pays occupées par les terroristes. « Il faudra également procéder à la dotation en matériel adéquat des FDS et à leur formation appropriée pour faire face à la menace terroriste », a-t-il indiqué. Le candidat de l’ex-parti au pouvoir promet aussi qu’il veillera, s’il est élu président du Faso, à stabiliser les zones qui auront été récupérées et à assurer le retour des déplacés internes dans leurs localités d’origine.
Une mission conjointe de haut niveau de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union africaine (UA) a séjourné au Burkina Faso du 11 au 14 novembre dans le cadre de la diplomatie préventive visant à promouvoir la tenue d’élections crédibles, transparentes et pacifiques. Ladite mission, conduite par Jean Claude Kassi Brou, président de la Commission de la CEDEAO, et l’ambassadeur Minata Samaté Cessouma, commissaire aux Affaires politiques de l’UA, vise à évaluer l’état de préparation des élections pour un double scrutin crédible et pacifique.
Au cours de son séjour de 96 heures à Ouagadougou, la mission conjointe a été reçue en audience par le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, qui lui a exprimé « sa gratitude pour la manifestation de la solidarité africaine au Burkina Faso et l’a assurée de l’engagement du gouvernement pour la tenue d’élections crédibles et transparentes ».
La mission a été également reçue tour à tour par les ministres des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, de la Sécurité ainsi que par les présidents du Conseil constitutionnel et de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). En outre, elle s’est entretenue avec les responsables de partis politiques, des diplomates africains et européens accrédités auprès du Burkina Faso ainsi que le système des Nations unies.
La mission s’est félicitée des efforts importants consentis par les autorités nationales ainsi que les acteurs politiques pour l’obtention d’un consensus sur les questions majeures relatives au processus électoral, notamment l’audit du fichier électoral.
« La mission conjointe CEDEAO-UA a salué le dialogue politique permanent insaturé très tôt et qui a permis à l’ensemble de la classe politique de régler toutes les questions qui se sont posées, notamment l’audit du ficher électoral, le processus des élections, les questions liées au vote des personnes déplacées internes, l’introduction du vote de la diaspora. Ce dialogue politique a permis de créer un cadre propice à des élections transparentes, crédibles et apaisées », s’est réjoui Jean Claude Kassi Brou.
La mission conjointe, tout en présentant ses condoléances au peuple burkinabè, a fermement condamné la dernière attaque terroriste qui a coûté la vie à 14 soldats du pays des hommes intègres au Sahel.
Eu égard au contexte sécuritaire particulier du pays, elle a invité les autorités burkinabè à continuer à prendre les dispositions nécessaires pour la sécurisation du processus électoral, en particulier des candidats à la présidentielle.
«Nous encourageons tous les acteurs à œuvrer pour que ces élections se tiennent dans de très bonnes conditions. Nous sommes satisfaits de ce que nous avons vu. Nous tenons à féliciter les autorités pour ce qui a déjà été fait et encourageons la CENI à poursuivre le dialogue déjà engagé pour pouvoir régler toutes les difficultés qui pourraient survenir », a déclaré le président de la Commission de la CEDEAO.
La CEDEAO et l’UA déploieront des missions d’observation électorale. La CEDEAO va déployer 70 observateurs électoraux, à savoir 10 de long terme et 60 de court terme. Les 10 observateurs de long terme seront déployés dès ce week-end. Ceux de court terme arriveront le lundi 16 novembre.
L’UA, quant à elle, déploiera 30 observateurs électoraux.