jeudi 21 novembre 2024

secur uneLe ministère de la Défense nationale et des Anciens combattants (MDNAC) a ouvert ce vendredi 23 octobre 2020 à Ouagadougou son premier Conseil d’administration du secteur ministériel (CASEM)  de l’année 2020. Le département de la Défense va plancher sur les thèmes suivants : La Mutuelle des forces armées nationales (MUFAN) et son évolution en  Caisse d’assurance-maladie des armées (CAMA), la comptabilité matière, la situation sécuritaire et la contribution des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).

« Je me réjouis qu’à la faveur de la création et de la mise en place au niveau national de la Caisse nationale d’assurance-maladie universelle (CNAMU), la MUFAN ait évolué en Caisse d’assurance-maladie des armées (CAMA) », a affirmé  le ministre d’Etat, ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, Chériff Moumina Sy, dans son mot d’ouverture de ce CASEM. Il importe de le préciser, la MUFAN compte aujourd’hui 95%  du personnel des Forces armées nationales (FAN) comme adhérents, les soldats PDL n’étant pas autorisés à en faire partie. Elle a mobilisé en 2019 environ un milliard de francs CFA et effectué des dépenses avoisinant huit cents millions de francs CFA. De 2008 à 2019, la MUFAN a assuré les soins à 141 683 militaires et enregistré 792 612 prescriptions.

A en croire le titulaire du maroquin de la Défense, avec cette nouvelle configuration, la CAMA pourra accroître ses recettes à travers les subventions de l’Etat et devrait envisager à moyen terme, pourquoi pas, la prise en charge des familles des militaires. 

En ce qui concerne la comptabilité matière, elle vise à assurer une bonne gouvernance du patrimoine financier de l’Etat. Dans cette optique, un comptable principal des matières du MDNAC  a même été nommé en Conseil des ministres et il s’agit de l’intendant colonel major Issa Compaoré. Jadis assumée par les directeurs des Affaires administratives et financières (DAAF) des ministères, la comptabilité matière fait désormais partie des prérogatives du comptable principal des matières.  

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Sur le plan sécuritaire, le ministre de la Défense a déclaré que la situation reste préoccupante. « A l’instar de l’année précédente, 2020, qui est en train de s’achever, a été aussi difficile sur le plan sécuritaire pour notre pays et particulièrement pour nos FAN », a-t-il dit. Et de rappeler que l’année 2019 a été particulièrement dure pour notre pays d’autant plus qu’elle a été marquée par l’intensification des attaques des groupes armés terroristes avec pour conséquence de nombreuses victimes, des blessés, tant civils que militaires, des déplacements de populations, d’importants dégâts matériels et des fermetures d’écoles et de centres de santé.

« Face à cette adversité, il y a les efforts conjugués des Forces de défense et de sécurité (FDS) pour apporter une réponse conséquente et appropriée à ces attaques terroristes lâches et barbares, à l’extrémisme violent et aux trafics de tous genres ainsi que les efforts conséquents du gouvernement pour équiper et former les Forces de défense, depuis le début de la mise en œuvre de la loi de programmation militaire quinquennale 2018-2022, afin de leur permettre d’être à la hauteur des défis de défense de notre patrie », a-t-il poursuivi.

Sur le plan opérationnel, les FAN ont mené des actions majeures qui ont contribué à réduire la capacité de nuisance des groupes armés. Ce sont, entre autres, le relèvement du niveau du commandement avec le déploiement des états-majors tactiques qui a permis d’améliorer le maillage du territoire, la conduite de nombreuses opérations qui ont permis le démantèlement de plusieurs bases terroristes, l’encadrement réussi par les FAN des VDP, « dont il convient de saluer la création ».

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« Depuis le dernier CASEM en décembre 2019, on peut noter que la situation sécuritaire sur l’ensemble du territoire a connu une légère amélioration », a soutenu Chériff Sy. Cette évolution positive a permis aux FAN de mener en 2020 plusieurs actions sur le terrain. Au nombre de celles-ci on peut citer la création du 14e RIA à Djibo, la contribution des FAN à la sécurisation de l’enrôlement biométrique ainsi qu’au bon déroulement des examens scolaires de 2020, le transport par les FAN et/ou la sécurisation du transport des vivres au profit des personnes déplacées internes (PDI), la sécurisation de la route nationale N°22 (axe Kongoussi-Djibo) avec la reprise effective du trafic, de même que les escortes au profit des structures étatiques ou privées.

Toutes ces actions ont permis le retour progressif de populations déplacées internes dans leurs villages.

« Les groupes armés terroristes, acculés, utilisent souvent des Engins explosifs improvisés (EEI), ce qui est source de dégâts importants aussi bien sur des civils que des FDS. A ce jour, on peut observer que la situation reste globalement calme mais toujours imprévisible», a relevé le ministre de la Défense.

Les défis majeurs à relever dans les jours à venir par les FAN, selon Chériff Sy,  sont la mise en place à l’Ouest d’un état-major tactique, le redéploiement des forces sur les sites au-delà de la RN 23, la sécurisation du processus électoral, l’accompagnement et la réinstallation des personnes déplacées internes, la sécurisation des travaux de bitumage des routes dans les trois groupements de forces, la sécurisation  des frontières, notamment celles des pays où se déroulent des élections.

A l’issue des échanges, des recommandations pertinentes sont attendues pour renforcer la gouvernance militaire.

«J’ai foi en la victoire du peuple burkinabè sur le terrorisme. Mais celle-ci ne se fera pas seulement sur le plan militaire. Chaque acteur est invité à jouer sa partition, car c’est ensemble que nous gagnerons cette guerre», a conclu Chériff Sy.

Aly Tinto

workk uneEn prélude aux élections couplées du 22 novembre prochain, l’Union pour le progrès et le changement (UPC) a organisé une formation de 48h au bénéfice de ses commissaires électoraux des 45 provinces chargés de la supervision des opérations électorales. Ce renforcement de capacités a débuté ce samedi 17 octobre à Ouagadougou.

Selon le député Moussa Zerbo, cette formation vise à fournir à leurs responsables provinciaux, notamment aux secrétaires généraux et aux commissaires électoraux des 45 provinces, des informations afférentes aux élections « afin que nous ayons des élections apaisées, transparentes et dont les résultats seront effectivement acceptés de tous ».

Les bénéficiaires de cette formation, à leur tour, formeront les membres des bureaux des sous-sections dans leurs provinces respectives.  Selon M. Zerbo, c’est la méconnaissance des différents éléments qui entrent en ligne de compte dans la tenue des élections qui  est source de certaines incompréhensions. « Nous pensons qu’il faut les outiller sur les différentes procédures lorsque il y a des réclamations et autres. Ce sont des mesures  préventives pour nous. Il faut éviter que les gens se retrouvent confrontés à des difficultés avant de vouloir apporter des solutions », a soutenu  Moussa Zerbo.

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Alain Olé Kam est le directeur du Centre de formation politique de l’UPC. Il est chargé de ladite formation, qui se tient sur deux jours. « Beaucoup d’opérations sont menées lors des élections. Il faut que nous puissions mieux comprendre ces opérations, mieux les surveiller   afin que, s’il y a des difficultés, on puisse saisir les organes habilités à trancher les litiges en matière électorale », a-t-il expliqué.

Et de préciser qu'un superviseur électoral, c’est avant tout quelqu’un qui s’assure que les délégués du parti sont bien présents dans les bureaux de vote et qu’il ne manque rien dans lesdits bureaux. C’est aussi celui qui  gère les difficultés auxquelles les délégués sont, par exemple, confrontés dans les bureaux de vote. « Il doit donc faire remonter les informations au niveau de notre centre  de compilations des résultats électoraux. C’est lui qui s’assure que toutes les opérations concernant l’UPC se déroulent très bien », a ajouté M. Kam.

L’opération d’observation commence dès l’ouverture du bureau de vote et s’achève avec la transmission des résultats au niveau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Le 1er module concerne la surveillance. « Il y a la commission des consultions électorales, un dispositif provincial, un dispositif communal et un dispositif dans les villages et les arrondissements. On présente ce dispositif, on donne le rôle de chacun et on explique les relations qui sont nouées entre chaque élément du dispositif », a fait savoir le formateur.

workk 3Le 2e module, lui, porte sur la centralisation des résultats. Quant au module 3, qui sera présenté demain dimanche, il a trait à la gestion des difficultés. « Par exemple si nous devons saisir le Conseil constitutionnel, il montre comment procéder et quels sont les documents qu’on doit réunir », a poursuivi Alain Olé Kam.

Adama Dao, secrétaire général de l’UPC dans le Mouhoun, a souligné que c’est le défi de la démocratie qui est en jeu. « Donc si on nous montre comment surveiller et centraliser les résultats des élections, cela contribue énormément à apaiser le climat et à dissiper les suspicions entre les partis et les citoyens », a-t-il affirmé.

On enregistre des démissions en cascade au sein du parti du Lion à quelques semaines du scrutin. « L’UPC continue son petit bonhomme de chemin. Toutes les 45 provinces sont ici aujourd’hui. Ce n’est pas un souci pour nous. Les démissions, ce n’est pas qu’à l’UPC qu'il y en a. Nous pensons que c’est dans l’ordre normal des choses et dans la dynamique même des partis politiques. On milite librement dans un parti. Et lorsqu’on ne retrouve plus ce qui nous a motivés à y venir, on est libre  d’en partir. Je pense qu’il n’y pas de quoi fouetter un chat », a réagi l’honorable Zerbo.

Aly Tinto

isid uneAujourd’hui jeudi 15 octobre 2020, est commémoré le 33e anniversaire de l’assassinat du père de la Révolution burkinabè et de ses compagnons. A Ouagadougou, le public a pris d’assaut la salle du Ciné Burkina pour assister à la grande première du film documentaire « Thomas Sankara l’humain », réalisé par Richard Tiéné. Pendant 2h 33 minutes, il a ainsi pu suivre ce film documentaire riche en archives sonores et visuelles  ainsi qu’en témoignages émouvants.

C’est à 10h ce jeudi que le film documentaire «Thomas Sankara l’humain » a été projeté pour  la première fois au Ciné Burkina sous le patronage du ministre de la Culture, Abdoul Karim Sango, présent dans la salle.

Les personnes-ressources intervenant dans le film sont, entre autres, les frères de Thomas Sankara, Soumane Touré, le Pr Basile Guissou, le diplomate Mélégué Maurice Traoré, Édouard Ouédraogo, directeur de publication du journal L’Observateur Paalga, l’historien Jean Marc Palm et Béatrice Damiba, ministre de l’Environnement et du Tourisme sous la Révolution.  Certaines des scènes du film ont suscité des applaudissements nourris dans la salle. « Ceux qui ne sont pas nés entre 83-87 connaissent mieux ce que la Révolution a apporté à ce pays que ceux qui jugent péremptoirement la Révolution comme attentatoire à la démocratie, aux libertés, etc. Ce sont  des champions de la médisance gratuite, des oiseaux de mauvais augure. Ils n’amènent pas les peuples à se prendre en charge », s’est offusqué le Pr Basile Guissou.

Alouna Traoré était présenté comme le seul rescapé du bain de sang du 15 octobre 87. Mais selon Me Bénéwendé Sankara, avocat de la famille Sankara, la reconstitution des faits a montré qu’il n’en était rien.  « Il y a d’autres rescapés qui vivent toujours et qui ont témoigné », a-t-il indiqué.  

isid 2Des anecdotes sur la vie de Sankara, il y en a à la pelle dans le film, lequel est ponctué également de musiques et de danses contemporaines.

« Cela fait au moins 7 ans que nous travaillons sur ce film. Certaines interviews n’ont été réalisées que très récemment,  tandis que d’autres ont été faites il y a au moins 5 ans. On n’est pas à 100% satisfait du produit rendu, mais à partir d’un certain moment, il faut bien accoucher. C’était donc l’accouchement aujourd’hui », a confié à notre micro Richard Tiéné, le réalisateur du film.

Fier d’avoir proposé ce documentaire, il  dit être ouvert à la critique. « Nous prendrons en compte les remarques pour améliorer cette série documentaire », a-t-il affirmé. Toute l’équipe qui a travaillé à la production de ce film documentaire était présente à cette projection.  Pascal Ilboudo en a assuré le montage. Maï Lengani, Nael Melerd, Ro Nayala et Asley, eux, en ont fait la musique.

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Il importe de souligner que ce documentaire a été réalisé en toute indépendance financière. Et de l’aveu même du réalisateur, la collecte des archives a été une des principales difficultés de ce projet. « Nous avons eu du mal à obtenir certaines archives. Nous disons un grand merci à certains de nos confrères qui ont été très disponibles, qui ont mis à notre disposition des archives. Toutefois, il y a des archives que nous avons dû acheter », a avoué M. Tiéné. Les documents audiovisuels de ce film seront offerts  au comité de pilotage du Mémorial Thomas Sankara.

Harouna Ouédraogo, qui a suivi la projection de bout en bout, a dit être satisfait, car le documentaire est riche en enseignements. « Certaines personnes ont préféré critiquer parce qu’elles n’étaient pas d’accord avec ce qui se faisait sous la Révolution. Mais je voudrais inviter les intellectuels burkinabè à être plus honnêtes, à dire exactement ce qu’ils savent. Certains ne devraient pas mourir en emportant certaines informations. Personnes n’a le droit de mourir avec les secrets d’un Etat », a-t-il déclaré.

« Thomas Sankara l’humain » sera mis à la disposition  des chaînes de télévision à titre gracieux, foi du réalisateur.

Boubié Richard Tiéné est un journaliste burkinabè auteur de plusieurs documentaires et de grands reportages d’enquêtes audiovisuelles. Il est le directeur de publication du journal en ligne Radars Info Burkina, le correspondant de la Deutsche Welle au Burkina et le directeur général de l’agence de communication G.COM.

Aly Tinto

spc uneEn Côte d’Ivoire, l’opposition politique a tenu le samedi 10 octobre 2020 son premier grand meeting qui a attiré environ 30 000 personnes au stade Félix Houphouët Boigny d’Abidjan pour présenter un front uni contre la candidature controversée du président Alassane Dramane Ouattara à un 3e mandat à la présidentielle du 31 octobre 2020.  A 17 jours du scrutin, Radars Info Burkina a joint André Silver Konan,  analyste politique,  fondateur du journal Ivoir’Hebdo pour une lecture de la stratégie de lutte de l’opposition ainsi que de l’évolution du climat politique sur les bords de la lagune Ebrié. 

Radars Info Burkina (RB) : Quelle appréciation faites-vous de la mobilisation lors du meeting de l’opposition politique au stade d'Abidjan  contre la candidature d’Alassane Ouattara à un 3e mandat à la présidentielle du 31 octobre ?

 

André Silver Konan (ASK) : L’opposition ivoirienne a tenu un meeting dont le succès me semble assez mitigé parce qu’elle n’a pas pris les dispositions pour pouvoir contrecarrer la stratégie sournoise du pouvoir qui a consisté à autoriser certes la manifestation  mais à multiplier les entraves. En plus, ce succès mitigé rappelle l’échec de la mobilisation de l’opposition en mars 2004 sous Laurent Gbagbo alors qu’on est dans une sorte d’inversion des rôles. Sous Laurent Gbagbo, c’était l’opposition du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) qui avait été empêchée de manifester avec des moyens violents. Il y avait eu 120 morts au total. Cette fois-ci on a donc une forme sournoise d’empêchement qui n’était pas assez visible mais on a vu quand même des images de personnes qui étaient attaquées dans leur convoi et beaucoup de barricades au Plateau où avait lieu la manifestation. Conséquence, le stade a peiné à se remplir. Il n’était pas plein à certains endroits, ce qui manifestement n’augure rien de bon pour l’opposition, en termes de pression sur le pouvoir.

spc 2RB : Dans son discours, Henri Konan Bédié a appelé l'ONU à « se saisir du dossier ivoirien » pour mettre en place « un organe électoral véritablement indépendant et crédible ». L'ouverture de la campagne électorale officielle est fixée au 15 octobre et le président Ouattara va débuter sa campagne le vendredi 16 octobre 2020 à Bouaké. Est-ce que le temps joue en faveur de l’opposition ?

 

ASK : Le temps ne joue pas en faveur de l’opposition. Cet appel à l’ONU risque justement de tomber dans les oreilles de sourds au siège des Nations unies d’autant plus que rien sur le terrain ne l’oblige à s’inviter dans la présidentielle ivoirienne, surtout à produire une résolution appelant à son report. Il y a eu des manifestations il y a quelques semaines. Mais depuis quelques jours, en dépit de l’annonce de la désobéissance civile par l’opposition, c’est presque le calme plat en Côte d’Ivoire. C’est vrai qu’il y a des manifestations sporadiques dans une ou deux villes, mais cela n’est pas de nature à inquiéter le pouvoir.

RB : Aucune annonce concrète relative aux actions à mener dans le cadre de la désobéissance civile à deux semaines de l’élection. Quelle analyse faites-vous de la stratégie de l’opposition politique ?

 

ASK : L’opposition est en panne de stratégie. Une panne sèche très claire. Elle a lancé un mot d’ordre de désobéissance civile qui n’est pas suivi sur le terrain. Et elle ne se donne pas les moyens de faire suivre cela sur le terrain.

RB : L'élection présidentielle, prévue le 31 octobre en Côte d'Ivoire, aura-t-elle lieu ?

 

ASK : Bien malin qui pourra répondre avec précision à cette question qui relève de l’analyse prospective. Mais la réponse est à la fois oui et non. Elle est oui parce que le pouvoir du RHDP travaille actuellement dans le sens de la tenue du scrutin du 31 octobre. La Commission électorale indépendante (CEI) travaille également dans ce sens. Mais elle est aussi non parce que l’opposition de son côté martèle qu’il n’y aura pas d’élection le 31 octobre. Alors on observe, on va voir comment cela va évoluer.

RB : Existe-t-il des dispositions légales qui permettent de surseoir au vote ?

spc 3ASK : Oui, il y a des dispositions légales pour reporter le scrutin comme par exemple le décès inattendu d’un candidat pendant la campagne électorale ou bien une crise majeure qui porte atteinte à l’intégrité du territoire. Mais ces dispositions légales ne sont pas celles qui existent aujourd’hui. Le retrait d’un candidat de la course n’est pas de nature à faire annuler ou reporter le scrutin.

 

RB : Que nous réserve la côte d’Ivoire d'ici le 31 octobre et après le 31 octobre ?

 

ASK : Difficile de le dire. Mais moi, je pars du postulat que c’est dommage qu’on en soit là. C’est un cri du cœur personnel. En effet, nous sommes dans plusieurs configurations  possibles. Mais ce sont des configurations qui n’appellent pas au renforcement des acquis démocratiques. Le schéma où on a un candidat du pouvoir avec un autre issu de l’opposition mais pas tellement. Un candidat (NDLR : Kouadio Konan Bertin dit KKB, ancien député PDCI, ex-conseiller de Henri Konan Bédié, est  candidat indépendant à la présidentielle) qui mène campagne plutôt contre l’opposition au lieu que ce soit contre le pouvoir qui est à battre. Cette configuration a déjà existé en Côte d’Ivoire  en 1995 alors qu’on sortait juste de 5 ans de régime du parti unique. Donc c’est un recul de 25 ans. Aujourd’hui on assiste à une sorte de crise pré-électorale qu’on n’avait jamais vue en Côte d’ Ivoire. Sinon peut-être en 2000 après l’épisode DU et/ou du général Robert Gueï. Donc là encore, c’est un recul de 20 ans. La Côte d’Ivoire ne devrait plus être au niveau aujourd’hui où on parle de candidats exclus, de doute sur la CEI qui n’est pas faux, de partialité de juges constitutionnels qui préfèrent dire le droit selon leur conviction politique et non selon le droit, de violences pré-électorales. La Côte d’Ivoire ne devrait vraiment pas être à ce niveau encore surtout après ce que nous avons vécu en 2010 avec 3000 morts à l’issue d’une crise postélectorale qui n’aurait jamais dû avoir lieu. On n’en a tiré aucun enseignement, aucune leçon. On s’embarque encore pour une élection contestée avant même sa tenue. C’est malheureux  qu’on en soit là. Je pointe vraiment du doigt la responsabilité des hommes politiques en Côte d’Ivoire et particulièrement du président Alassane Dramane Ouattara, qui avait le devoir de construire une Nation, de construire une démocratie, de renforcer les acquis démocratiques. Malheureusement lui comme ses ex-alliés devenus aujourd’hui ses adversaires ou ses ennemis nous font reculer encore, pour encore augmenter nos craintes, nos peurs et surtout nos appréhensions pour le lendemain.

Interview réalisée par Aly Tinto

otg uneAu Mali, le chef de file de l’opposition politique, Soumaïla Cissé, l’humanitaire française  de 75 ans, Sophie Pétronin, ainsi deux Italiens, à savoir le prêtre Pier Luigi Maccalli et le jeune Nicola ChiaCChio, ont été libérés jeudi 8 octobre 2020 par leur ravisseur, le  Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), contre la relaxe en début de semaine de 210 terroristes présumés incarcérés dans des prisons maliennes. Radars Info Burkina a joint Yehia Ag Mohamed Ali, chercheur à l’Institut de veille et d’études des relations internationales et stratégiques (IVERIS), pour recueillir son analyse de ce dénouement et en savoir plus sur les inquiétudes sur cette transaction.

Radars Info Burkina (RB) : Après plusieurs jours d’incertitude et de rumeurs, la libération des otages a  été effective jeudi soir quand ils sont arrivés à Bamako. Dans quelles circonstances avez-vous accueilli ces informations ?

Yehia Ag Mohamed Ali (Yehia): La libération des otages, surtout de Soumaïla Cissé, a été un très grand soulagement pour nous tous. Je suis originaire de la même région que lui. J’ai même été enlevé de façon très brève par ces gens  une semaine avant l’enlèvement de Cissé (M. Cissé a été enlevé le 25 mars alors qu’il faisait campagne pour les élections législatives dans la région de Tombouctou, Ndlr). Je suis très soulagé, très content et je souhaite le meilleur à M. Cissé et à tous les autres otages. Je sais ce que ça fait d’être privé de liberté. J’en ai déjà fait l’expérience pendant au moins 24h et je sais ce que cela vaut.

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RB : Une victoire pour les nouvelles autorités ?

Yehia : Cette négociation était déjà bouclée bien avant le coup d’Etat. Ce ne sont pas des choses qu’on boucle en deux ou trois semaines. Mais les nouvelles autorités ont eu surtout l’intelligence de laisser le dispositif tel qu’il était plutôt que de le continuer. Naturellement, elles en tirent un bénéfice politique énorme. En effet, faire revenir Soumaïla  Cissé,  sur lequel les rumeurs les plus folles ont circulé, c’est vraiment marquer un très grand point. Et en même temps, faire libérer la Française Sophie Pétronin et les deux Italiens leur permet également d’avoir une certaine crédibilité au niveau de la communauté internationale. Je crois qu’au fond, ces autorités ont frappé un grand coup sans avoir vraiment rien fait parce que tout était fait avant elles.

RB : Au-delà de la réjouissance de la libération des quatre otages, sans compter le montant de la rançon, ce sont 210 terroristes qui ont été relâchés dans des zones qu’ils maîtrisent bien, ne faut-il pas s’inquiéter du déséquilibre de cette transaction, eu égard à son impact éventuel sur la stabilité du Mali et, partant, du Sahel ?

Yehia : La plupart des détenus ne sont pas des terroristes. La majorité étaient des gens qui étaient au mauvais endroit à un certain moment. Ce sont des gens qui ont été arrêtés dans de petits villages  et que Barkhane ou l’armée malienne a emmenés et accusés de terrorisme.  Sur les 200 détenus, je peux dire qu’il y a certainement au maximum 10% de terroristes.  Donc en réalité, ce n’est pas un très grand renfort pour les terroristes. Par contre ce qui est extrêmement important, c’est le coup politique que marque ainsi le GSIM, car il est maintenant présenté comme le redresseur de torts.  Le GSIM a remis des otages qui avaient été arrêtés de façon arbitraire à leurs familles. Toutes ces familles, toutes les communautés auxquelles appartiennent les libérés sont très reconnaissantes au GSIM. Ces derniers temps, il y a beaucoup de poèmes qui fleurissent dans le nord du Mali à la gloire d’Iyad Ag Ghaly et dans le centre du pays à la gloire d’Amadou Koufa. C’est le grand capital sympathie que le GSIM engrange suite à ces libérations d’otages qui est la plus grande victoire.

RB : Dans cette situation, peut-on dire que le rapport de force est en faveur du GSIM ?

otg 3Yehia : Dans ce genre de conflit, on ne peut pas parler de rapport de force. En effet, le propre même des conflits asymétriques, c’est qu’on a deux forces qu’on ne peut pas comparer. L’une est plus grande que l’autre de façon multiple. Maintenant la force faible utilise des moyens de ruse pour éviter une confrontation directe et attaquer l’autre pratiquement à la marge. Je crois que c’est ce qui va continuer. On ne risque pas d’avoir un affrontement direct entre GSIM et les armées nationales, il se ferait écraser immédiatement ; mais peut-être faut-il s’attendre à une multiplication des attaques, des poses de mines, etc.

RB : Cette libération extrajudiciaire de 210 terroristes n’est-elle pas un compromis qui encourage l’impunité ? 

Yehia : Ce n’est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière. Il y a eu plusieurs libérations de prisonniers contre la libération d’otages, surtout ici au Mali dans le Sahel. Je crois que maintenant il faut qu’on cherche une solution définitive au Sahel. Cette question d’instabilité est tellement brûlante !

RB : Mais à quand cette solution définitive tant attendue, d’autant plus que les attaques vont crescendo et qu’il est venu s’y greffer une crise humanitaire sans précédent ?

Yehia : Pour arriver à cette solution, il faut qu’on commence par ouvrir des négociations avec les locaux. On ne peut pas tuer tout ce monde et dire qu’on aura la paix après. On a suffisamment fait la guerre pendant 8 ans sans résultats. A présent, il faut chercher autre chose. Toutes les crises finissent toujours autour d’une table de négociations. Il faut commencer maintenant à discuter avec les locaux, c’est-a-dire les terroristes maliens, burkinabè, pour arriver à un cessez-le-feu. Et après, chercher à établir quelque chose pour permettre à nos pays de sortir de ce tourbillon. Autrement, c’est l’existence même de nos peuples et de nos Etats qui est menacée.

RB : Que veulent ces combattants locaux pour qu’on les convie à la table des négociations ? En plus, quel compromis est possible avec ces terroristes locaux ?

Yehia : Il faut d’abord parler avec les gens pour savoir ce qu’ils veulent et, à partir de là, savoir les compromis qu’il faut faire. Je crois que la première chose qu’on doit faire, c’est demander un cessez-le-feu. Par la suite, il faut avoir des contacts intensifs pour savoir ce que les gens veulent. C’est à partir de ce moment que chacun va fixer ses lignes et voir là où le compromis est possible ou pas. Mais si on se dit à l’avance que rien n’est possible, je crois qu’en fait on se nuit à soi-même. On ne perd absolument rien à négocier.

RB : Quels enseignements tirer de la libération des quatre otages ?

Yehia : La première leçon à en tirer est quand on veut avoir des contacts, on le peut. Il existe des canaux par lesquels on peut obtenir les contacts. Pour moi, ces canaux,  il faut les utiliser maintenant pour aller plus loin et essayer de faire la paix. Il faut profiter de cette euphorie pour enfoncer le clou et essayer de faire la paix.

Interview réalisée par Aly Tinto

kre uneLe Comité international du Mémorial Thomas Sankara (CIM-TS) a tenu un point de presse ce 2 octobre 2020 dans le cadre du 33e anniversaire de l’assassinat du père de la Révolution burkinabè et de ses compagnons  sur le thème « Octobre, mois de mémoire et de gloire pour le Burkina et Cuba ». Objectifs : présenter le programme général des activités de la commémoration, faire le bilan des 4 années du projet de Mémorial Thomas-Sankara et présenter l’œuvre architecturale qui porte la conception et la construction de ce mémorial.

Le projet du Mémorial dédié au président Thomas Sankara a été lancé le 2 octobre 2016 conjointement par l’Etat du Burkina Faso et les acteurs de la société civile internationale. Le Mémorial Thomas Sankara est situé dans l’ancien site du Conseil de l’Entente à Ouagadougou. Le projet de construction de ce Mémorial est né de la volonté de fédérer plusieurs initiatives visant à honorer et à promouvoir la pensée politique et les actions de la révolution burkinabè de 1983 sous le leadership du président Sankara.

L’objectif principal du projet est de réaliser un Mémorial Thomas Sankara avec comme visée de sauvegarder, préserver et promouvoir l’héritage politique de la Révolution et les idées révolutionnaires de Thomas Sankara pour les générations présentes et futures. Le projet est conçu pour être financé par plusieurs sources de financement dont les potentielles sont l’Etat du Burkina Faso, les Etats amis de la Révolution d’août 83, les Etats amis du Burkina Faso d’aujourd’hui, les entreprises du secteur privé du Burkina, les Fondations privées à travers le monde, les organisations régionales africaines, et internationales, les associations et organisations de promotion des idéaux de Thomas Sankara ainsi que les peuples à travers l’Afrique et le monde.

Ce projet est soutenu conjointement par l’État burkinabè et la société civile nationale et internationale. Des départements ministériels de notre pays ainsi que la commune de Ouagadougou sont des partenaires techniques dans la mise en œuvre opérationnelle du projet du Mémorial Thomas Sankara.

kre 2Le 4 août  2018, Kéré Architecture a été désigné pour conduire le pool avec comme membres Cauris Architecture et la Soudanaise. A ce jour, plus de 3000 livres ont été collectés pour le Mémorial.  Le 17 mai 2020, a eu lieu le dévoilement de la statue corrigée de Thomas Sankara et des 12 bustes de ses compagnons. « Aujourd’hui, la statue est vivante et attire du public. C’est le site touristique le plus visité  au Burkina en quatre (4) mois avec 37 333 visites, soit en moyenne 216 visiteurs par jour », a déclaré Luc Damiba, secrétaire général du CIM-TS.

A la date du 31 décembre 2019, le bilan financier se présente comme suit : la contribution de l’Etat du Burkina est de  273 560 000 FCFA, les contributions des personnalités de haut niveau de 15 000 000 FCFA , les souscriptions populaires s’élèvent à 55 953 438 FCFA, les contributions des membres du  CIM-TS sont de 18 300 000 FCFA, les promesses non encore libérées (Etat du Burkina et particuliers) sont de 4 826 287 000 FCFA.

Il est prévu la mise en place d’une unité administrative rattachée à l’Etat car le  projet est conçu pour être exécuté sous forme de Maîtrise d’Ouvrage déléguée en plusieurs années.

Une fois le Mémorial réalisé, son contenu physique se présentera comme suit : un monument appelé « la tour Sankara »  haut de 87 m, un mausolée, une maison des mémoires, un musée, une bibliothèque, une médiathèque, une salle d'exposition temporaire, des statues spécifiques et thématiques sur la femme, l'éducation, la santé, le sport, l’agro-écologie, une salle polyvalente, des ateliers d’innovation, des boutiques, des restaurants, une esplanade, un parc Thomas Sankara, un jardin botanique , une ceinture verte (reliée au parc Bangr-Weogo par un  téléphérique ) et un parking souterrain. Francis Kéré, chef de file du pool des architectes en charge du projet, a participé par visioconférence à ce point de presse depuis l’Allemagne.

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« Le parc national du Mali à Bamako, que j’ai la chance de dessiner pour sa réalisation, est notre référence. Les grandes villes comme Ouagadougou ont besoin d’un poumon vert. Donc il est bien de profiter de l’idée de réalisation du Mémorial Thomas Sankara pour créer un espace de récréation pour tout le Burkina Faso au cœur de la ville de Ouagadougou », a expliqué l’architecte.

Ils ont décidé de préserver des structures existantes, principalement la maison où Sankara et ses compagnons se trouvaient et devant laquelle ils ont été abattus. « Pour la tour qui sera dressée, nous avons décidé de choisir la hauteur de 87 mètres qui correspond à l’année où le Président Sankara et ses camarades sont tombés. A travers cette tour qui sera dans un parc, il est prévu au sommet un château d’eau pour irriguer et arroser tout le site », a fait savoir Francis Kéré.

Il y a des rampes qui vont amener les visiteurs jusqu’au 87 étage de la tour. En outre, un ascenseur suspendu transportera ceux qui ont une mobilité réduite. Et du 87e étage on aura une vue imprenable sur toute la ville de Ouagadougou. Il y aura également un restaurant.

« Avec cette idée, nous avons voulu que chacun, à partir du 87e étage, essaie de se demander quelle est sa contribution à cette Nation. Cela, afin d’amener la jeunesse à poursuivre le rêve de Sankara pour bâtir un Burkina nouveau », a soutenu M. Kéré.

Au-dessous de la tour, il y aura la salle de mémoire qui sera ouverte au public. Des accès plus privés, plus discrets sont prévus pour les familles des victimes, qui pourront s’y recueillir en toute intimité.

Une telle vision ne se construit pas en un jour, ni en deux ni en trois jours, dit-il.

«Si réellement on veut réaliser ce projet  qui va devenir le centre de référence, un lieu de récréation pour tout le Burkina et célébrer la mémoire de Thomas Sankara, il faudra 30 à 35 milliards de francs CFA », a affirmé Francis Kéré.  

Beaucoup d’activités sont programmées dans le cadre du 33e anniversaire de l’assassinat du président Thomas Sankara et de ses compagnons.

On peut citer, entre autres, le lancement officiel des activités de commémoration le jeudi 8 octobre sur le site du Mémorial Thomas Sankara, le pèlerinage des anciens « sur les traces de Sankara à Pô : à la découverte de l’histoire du CNEC », accompagnés par les jeunes et les médias nationaux, le mardi 13 octobre.

Le mercredi 14 octobre aura lieu à 18h la projection du film « Les orphelins de Sankara », de Géraldine Berger, suivie de débats avec d’anciens étudiants de Cuba au Mémorial Thomas Sankara. A 20h, ce sera une veillée-débats entre jeunes et anciens au Mémorial Thomas Sankara. Le lendemain jeudi 15 octobre, sera effectuée une procession de 33 personnes devant la justice militaire où un message sera remis à 8h. A 9h, ce sera l’inauguration de l’Université Thomas Sankara, et à 10h aura lieu au Ciné Burkina la sortie officielle de la série documentaire « Thomas Sankara l’humain ».

Aly Tinto

obsv uneLes Burkinabè sont appelés aux urnes le 22 novembre prochain pour élire et le président du Faso et les députés de la 8e législature. Comme d’habitude, des observateurs électoraux sont attendus le jour du vote dans le but de participer à la crédibilisation du scrutin.  Radars Info Burkina a pris langue avec le Pr Djibrihina Ouédraogo, enseignant-chercheur en droit public dans l’objectif de savoir l’efficacité des missions d’observation électorale pour des élections crédibles et transparentes.

Des observateurs nationaux et internationaux interviennent dans les missions d’observation électorale en vue de crédibiliser les élections.  Les institutions telles la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union européenne (UE) et l’Organisation des Nations unies (ONU) déploient des observateurs. Sur le plan national, en général, certaines organisations de la société civile  vont s’engager également.

« Il faut relever le problème de recrutement des observateurs électoraux. Si ceux qui doivent aller sur le terrain pour faire les observations ne sont pas aguerris, ne maîtrisent pas les règles du contentieux, voire les règles électorales, on ne va pas atteindre l’impact souhaité », a d’abord expliqué le Pr Djibrihina Ouédraogo. 

En plus, se pose la question de la capacité de mobiliser suffisamment d’acteurs pour l’observation électorale. Selon lui, s’il n’y a pas suffisamment de délégués pour se rendre sur le terrain et observer les élections, l’impact sera faible.  «L’exemple le plus patent, ce sont les élections générales de décembre  2018 en RDC. La mission d’observation électorale de l’Eglise catholique a fait un travail incroyable. L’Eglise a mobilisé des milliers d’observateurs de sorte qu’ils étaient partout sur le territoire national », a-t-il poursuivi.

Malheureusement ici, avec le faible nombre d’observateurs, ce sont des échantillonnages qui sont faits. Pourtant l’échantillonnage n’est pas représentatif, a dit l’enseignant-chercheur.

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Pour rendre efficace le processus d’observation électorale, il faut que les délégués soient aguerris, qu’ils soient suffisamment formés  aux règles électorales. Car selon le Pr Ouédraogo, les formations qui sont faites souvent sont trop basiques et liminaires.

«Le deuxième élément est la représentativité. Il ne faut pas envoyer quelques délégués dans quelques localités qui reviendront faire un rapport pour dire que les élections étaient transparentes. J’ai envie de dire que les élections sont plutôt supervisées qu’observées », a-t-il soutenu.

Il a estimé que pour atteindre l’impact souhaité, le vrai modèle, c’est celui que l’Eglise catholique a pu faire en RDC. C’était la plus grande mission d’observation électorale présente dans le pays avec le déploiement de 41 000 observateurs sur le territoire. Mais ce modèle de l’Eglise catholique en RDC exige des moyens colossaux.

« Pour avoir ces moyens colossaux, il faut déjà une synergie  entre les différentes structures qui vont s’engager dans l’observation pour éviter un chevauchement sur le terrain. Les observateurs ne sont pas suffisamment représentatifs. Ce sont des échantillonnages qu’ils font. On peut atteindre l’impact souhaité s’il y a une synergie », a fait savoir le Pr Djibrihina Ouédraogo.

Outre ces missions d’observation, le Conseil constitutionnel envoie également des délégués pour l’observation. « Dans les rapports, le Conseil constitutionnel dit qu’il n’a pas suffisamment de moyens  pour mobiliser davantage d’observateurs. Il aurait été intéressant que le Conseil constitutionnel ait suffisamment de moyens  pour mobiliser des délégués qui pourront faire des rapports  qu’on va confronter à ceux de la CENI », a-t-il indiqué.

Enfin, il faut s’assurer que les Organisations de la société civile (OSC) accréditées  pour faire l’observation  soient crédibles. « Souvent, derrière certaines OSC, ce sont en réalité des partis politiques qui avancent masqués. Il faut s’assurer que les OSC qui enverront des observateurs soient elles-mêmes crédibles », a conclu  l’enseignant-chercheur en droit public.

Aly Tinto

 

lgueDe mars 2020 à nos jours, le Burkina Faso totalise 2008 cas de coronavirus, dont 56 décès. Le nombre de cas confirmés, qui avait considérablement baissé, est remonté fin août, compte tenu du relâchement de la population en matière de respect des mesures barrières édictées par les professionnels de la santé. Radars Info Burkina a tendu son micro à la ministre de la Santé, le Pr Claudine Lougué. Objectifs : savoir ce qu’elle pense de l’engagement des agents de santé auprès de leurs patients dans ce contexte de pandémie de coronavirus, s’enquérir de ses motifs de satisfaction dans le cadre de la riposte à cette maladie et de l’engagement du président Roch Marc Christian Kaboré dans la lutte contre le virus à couronne. 

C’est un truisme de le rappeler, certains agents de santé ont risqué leur vie pour sauver celle d’autres personnes dans le cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus. «Je voudrais remercier du fond  du cœur les agents de santé, dont certains ont bravé leurs propres peurs, supporté la stigmatisation dans leur quartier et même leur famille pour aller travailler afin de sauver des vies au risque de perdre la leur », a affirmé d’entrée de jeu le Pr Claudine Lougué.

Elle a ajouté que certains agents de santé ont même préféré dormir à l’hôpital plutôt que de rentrer à domicile et ce, afin d’éviter d’exposer leur famille  à la maladie dès l’apparition des premiers cas. Environ 120 travailleurs de la santé ont contracté la COVID-19 dans l’exercice de leur activité.

« Au nom de tous, je leur souhaite un prompt rétablissement. Beaucoup d’entre eux sont guéris mais il y a des stigmates psychologiques qui restent. Que le temps, notre amour et nos mots d’encouragements les aident à surmonter ces stigmates », a poursuivi la première responsable du département de la santé.

La ministre de la Santé a également fait un clin d’œil aux retraités qui l’ont appelée pour manifester leur volonté  de contribuer à la lutte contre la pandémie. « Ils ont été là nuit et jour », a-t-elle souligné.

De jeunes volontaires formés en sciences de la santé,  qui n’avaient pas encore été employés à la Fonction publique, ont aussi été là aux premières heures. « Je saisis cette occasion pour les remercier et leur dire que la veille doit continuer », a relevé le Pr Claudine Lougué. Elle a déclaré qu’il ne faut pas que le sacrifice de toutes ces personnes soit vain, vu le nombre de cas qui est en train de se multiplier de nouveau.

clo une« Nous nous préparons  à saluer le mérite des agents de santé. Ils ont joué leur rôle malgré la psychose et nous ont ainsi aidés à sortir d’une mauvaise passe. C’est vrai qu’on n’en est pas encore totalement sorti, donc nous devons continuer à veiller au respect des mesures barrières », a-t-elle indiqué.

Foi de la ministre, le président Roch Marc Christian Kaboré suit de très près et en permanence l’évolution de la situation sanitaire et n’hésite pas à les interpeller le cas échéant. « Il nous interpelle très souvent sur la protection et la motivation du personnel de santé», a-t-elle confié.

Le chef de l’Etat a même mis en place un comité national de gestion de la pandémie dont la présidence a été confiée au Premier ministre. Il a présidé deux sessions du Conseil national de défense axées sur la COVID-19. « En outre, il a constitué auprès de lui-même un haut conseil scientifique pour  orienter les décisions prises. Suite à son appel à la solidarité nationale qui a suscité la mobilisation de tous les acteurs de la société pour contribuer à faire reculer la COVID-19  au Burkina Faso, il y a eu l’engouement de toute la Nation burkinabè comme non burkinabè amie du Burkina Faso. Les gens ont contribué au Coronathon, certains avec leurs modiques 100 francs. C’est dire qu’ils tenaient vraiment à manifester leur solidarité », a poursuivi la ministre. Elle avoue, du reste, avoir beaucoup appris de cette lutte contre la pandémie de coronavirus. «J’ai l’habitude de dire que nous apprenons de nos insuffisances. Tout récemment, il y a quelqu’un qui a été infecté lors du plus haut niveau de la maladie et cette personne on l’a contrôlée encore et elle est positive.  On dit qu’il y a une immunité mais on ne sait pas combien de temps elle dure.  Donc au fur et à mesure, nous avons appris de nos erreurs», a-t-elle précisé.

 «Il faut qu’on aille de l’avant pour la santé des populations et la première chose que nous avons apprise dans l’action est qu’aujourd’hui, nous avons un système de santé plus apte à  faire face aux urgences. Nous avons acquis un certain nombre d’équipements. Je veux parler par exemple des 100 lits de réanimation fonctionnels », a souligné le Pr Claudine Lougué.

Le Burkina Faso ne dispose pas encore d’un service des maladies infectieuses digne de ce nom mais tient  à renforcer son système de santé. « Grâce au Coronathon, nous allons construire trois centres  d’isolement dans les régions et grâce au budget de l’Etat, nous allons construire et équiper des centres. Cette maladie nous a appris qu’il nous fallait renforcer notre système de surveillance, de prise en charge, de prévention et de contrôle de l’infection, notre système de laboratoire et de participation communautaire à la prise en charge de la santé de toute la population », a expliqué la ministre.

Le Pr Claudine Lougué a relevé  que le système de santé burkinabè  a été quand même résilient grâce à ces femmes et à ces hommes  qui l’animent, grâce à « un  gouvernement  responsable qui a donné des orientations responsables ».

« Tout est à faire, tout est à renforcer et nous allons travailler ensemble, main dans la main, avec la participation de la population. Mais en attendant, respectons les  mesures barrières car elles nous permettent de lutter non seulement contre le coronavirus, mais également contre les autres maladies infectieuses dont la transmission se fait par les mains sales, par les aliments », a conclu la ministre Lougué.

Aly Tinto

logue UNELe Burkina Faso enregistre  1950 cas de coronavirus, dont 56 décès, depuis mars 2020. Malheureusement, on constate ces derniers temps un relâchement  de la population en matière de respect des mesures barrières. Par exemple, 189 énarques ont été testés positifs à la COVID-19 le 11 septembre à Bobo-Dioulasso. Radars Info Burkina a tendu son micro au chef du département de la Santé, le Pr Claudine Lougué, pour savoir les actions majeures entreprises par le Burkina dans le cadre de la riposte à la COVID-19 ainsi que ce qui est fait  pour rappeler la pertinence des consignes sanitaires préconisées par les spécialistes de la santé.

La COVID-19 étant au départ une urgence sanitaire, le Burkina  a mis en place une équipe médicale pour rédiger et finaliser un plan de riposte. « Dès que notre pays a été touché par  la pandémie, avec l’identification des deux premiers cas le 9 mars, nous avons réquisitionné des agents de santé et  un hôpital de 500 lits environ (NDLR : Le Centre hospitalier universitaire de Tengandogo), comportant pratiquement toutes les spécialités, qui a été réfectionné et mis aux normes afin de permettre la prise en charge des malades de la COVID-19. Les agents de santé ont été également formés », a tenu à préciser d’entrée de jeu le Pr Claudine Lougué.

En outre, un état d’alerte sanitaire a été institué sur l’ensemble du territoire national comme le prévoyait la loi organique. Pour permettre aux citoyens de se renseigner, un numéro vert a été créé, à savoir le 3535. La surveillance épidémiologique a par ailleurs été renforcée aux points d’entrée et des mesures barrières ont été édictées,  dont le port du masque, le lavage des mains, la désinfection et des conseils de distanciation. « Nous avons renforcé la capacité des agents de santé en matière de diagnostic de laboratoire, de prise en charge, de contrôle et de prévention de l’infection. Le Burkina a suscité un engouement de tous  ses chercheurs tant au niveau national qu’international. Des chercheurs au niveau national et de la diaspora se sont organisés en visioconférence et ont donné des orientations pour la prise de décisions », a ajouté la ministre de la Santé.

Une  communication a été également développée, même s’il existait déjà des actions d’information et de communication pour le changement de comportement parmi les activités du ministère.    « Nous avons intensifié ce volet. Le pays a suscité d’emblée l’engagement communautaire  pour accompagner toutes ces actions et décidé du confinement des voyageurs pour éviter les cas importés avant que ceux-ci ne deviennent communautaires », a-t-elle expliqué.

lougn 2Il y a aussi le renforcement des capacités des agents pour les protéger. « Le chef de l’Etat n’a cessé de nous dire de protéger les agents de santé de première ligne. C’est ce que nous avons essayé de faire, bien qu’il y ait eu des insuffisances. Nous nous sommes efforcés de les corriger au fur et à mesure », a souligné le Pr Lougué.

Sur le plan socio-économique, le gouvernement a instauré un couvre-feu. Il a  décidé, sur les conseils avisés de chercheurs en matière de santé, de la mise en quarantaine de certaines villes où des cas avaient été identifiés. Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays, a aussi procédé à la fermeture des frontières, à la suspension des transports interurbains, à l’interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes.

« Dans le respect des mesures barrières, nous avons eu l’engagement très fort des communautés religieuses et coutumières,  qui ont décidé de fermer les lieux de culte, de mettre en place des dispositifs de lavage des mains et de sensibiliser les populations à la COVID-19. Donc cet engagement a été important pour contenir la maladie. C’est le lieu vraiment de les remercier», a-t-elle relevé.

Toutes ces mesures ont été couronnées par la grande mobilisation au niveau national suite à l’appel à la solidarité du président Roch Marc Christian Kaboré le 2 avril. « Tout cela   a contribué à nous amener au résultat d’étape que nous avions connu avant qu’il y ait un semblant de rebond du fait  de certaines attitudes de relâchement », a ajouté le Pr Lougué.

Selon la ministre, jusqu’au mois d’août le nombre de cas confirmés avait drastiquement baissé, mais il est remonté en fin août en raison du relâchement dans le respect des mesures édictées par son département et non à cause de la réouverture des frontières aéroportuaires, « parce que  nous avons pu contrôler les choses à ce niveau».

La ministre de  la Santé a précisé que selon certaines études, 95% de la population avait une bonne connaissance des mesures barrières. « Mais lorsqu’on interrogeait certaines femmes, il y a seulement 30% qui affirmaient avoir des difficultés pour l’application de ces mesures barrières du fait de certaines contraintes de la vie », a-t-elle indiqué. Et d’ajouter que les mesures sont certes contraignantes, au regard de nos habitudes sociales, mais c’est le prix à payer pour pouvoir ensemble contrôler la transmission communautaire de la maladie. « Il faut que chacun s’y mette», a-t-elle conseillé.

Les chiffres qui incitaient à l’optimisme  pourraient  également expliquer ce relâchement de la population. «Aujourd’hui, la psychose a fait place à un sentiment d’assurance d’autant plus qu’il y a des moments où nous avions publié zéro cas après avoir  dépisté une centaine de personnes.  Les gens ont de l’assurance et se disent que la maladie est derrière nous. En plus, le fait de connaître un peu plus la maladie, de pouvoir faire en sorte que les cas graves ne soient plus fréquents et que la mortalité baisse a fait que les gens   ont vraiment pris de l’assurance et ont commencé à laisser tomber les mesures barrières », a expliqué la ministre de la Santé.

Les plus exposées, ce sont les personnes vulnérables. C’est pourquoi la ministre de la Santé lance un appel auxdites personnes au respect des mesures barrières. Les populations doivent protéger ces personnes en respectant également les mesures barrières.

Enfin, la sensibilisation doit se faire continuellement. «Le ministère de la Santé continue à mener des actions à travers des affiches, des flyers, etc., pour que cet engagement communautaire soit maintenu », a-t-elle affirmé.

A l’en croire, il a été demandé à des communautés coutumières de prononcer des messages à l’endroit des populations pour que « nous nous ressaisissions, vu le relâchement des mesures barrières constaté ces derniers temps,  et que nous  les respections intégralement », a-t-elle conclu.

Aly Tinto

agrUne coalition d'une trentaine d'organisations de la société civile et d'ONG réunies autour du Secrétariat permanent des organisations non gouvernementales (SPONG), du Balai citoyen, de la Confédération paysanne du Faso et de l'Association des femmes juristes du Burkina, avec le soutien d’Oxfam, s'est engagée dans une campagne de plaidoyer pour réduire les inégalités au Burkina. Celle-ci vise à influencer les candidats à l'élection présidentielle de novembre 2020 à travers un engagement public à réduire les inégalités s'ils sont élus. Après sa tournée de plaidoyer auprès des candidats déclarés, la coalition Agir contre les inégalités a tenu un point de presse ce mercredi 23 septembre à Ouagadougou pour présenter le manifeste. La cérémonie de signature des engagements publics aura lieu le vendredi 25 septembre dans la capitale burkinabè.

Selon cette coalition, qui milite pour que « nul ne soit laissé sur le bord du chemin »,  au Burkina Faso les inégalités sont bel et bien réelles et touchent, entre autres, les secteurs économiques, politiques ainsi que ceux sociaux, à savoir l’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable, à l’alimentation et au logement. Ces inégalités affectent les Burkinabè différemment, selon qu’ils sont femmes ou hommes, jeunes ou adultes, ruraux ou citadins. 

Sur le plan économique, les 20% les plus aisés concentrent 44% des revenus, tandis que 80% de la population se disputent les 56% restants. Dans les zones rurales, 47,5% de la population vit encore en dessous du seuil de pauvreté, contre seulement 13,7% en milieu urbain. De même, les disparités géographiques en matière de réduction de la  pauvreté persistent. S’agissant de la santé, la répartition et l’accessibilité physique des services montrent que la plupart des services n’atteignent que les populations urbaines et les classes le plus nanties.

Dans le domaine de l’éducation, alors que les régions comme le Nord, le Plateau central et les Hauts-Bassins enregistraient des taux bruts de scolarisation primaire de plus de 100% sur la période 2018-2019, seulement 82,3% des enfants dans la région du Sud-Ouest, 61,9% dans la région de l’Est et 28,2% dans le Sahel étaient scolarisés au primaire. Sur le plan politique, la participation citoyenne aux sphères de prise de décisions des femmes, des jeunes, des personnes vivant avec un handicap reste faible. Les jeunes de 18 à 35 ans ne constituaient que 20% des élus locaux en 2016 alors qu’ils représentent plus de 30% de la population totale du Burkina.

agr 2« Ces inégalités, qui sont loin d’être exhaustives, risquent de s’amplifier avec les crises climatique, alimentaire, sanitaire liée à la COVID-19, sécuritaire et humanitaire dont notre pays est l’objet et si des réformes conséquentes dans nos politiques publiques ne sont pas entreprises par nos décideurs », a affirmé Sylvestre Tiemtoré, le coordonnateur du SPONG, membre de la coalition Agir contre les inégalités.

C’est ainsi qu’est née cette campagne qui vise à influencer les candidats à l’élection présidentielle du 22 novembre à travers un engagement public à réduire les inégalités s’ils sont élus.

La campagne de plaidoyer a concerné 10 candidats déclarés (et ou leurs représentants) capables de remporter les élections ou de faire des coalitions importantes pour gouverner. Il s’agit de Roch Marc Christian Kaboré, de Zéphirin Diabré, du Pr Abdoulaye Soma, de Kadré Désiré Ouédraogo, d’Eddie Komboïgo, de Yeli Monique Kam, de Maître Gilbert Ouédraogo, de Yacouba Isaac Zida, de Tahirou Barry et de Maître Ambroise Farama.

Il s’agira pour ces prétendants à la magistrature suprême d’intégrer des mesures et des recommandations proposées par la coalition dans leurs programmes de société.

agr 3Il leur est demandé, entre autres, d’affecter 30% du budget national à l’éducation publique, d’appliquer les textes de l’Etat rendant l’école obligatoire jusqu’à 16 ans, d’affecter au moins 15% du budget national au financement d’un service de santé publique gratuit, permanent, universel et de qualité, de rendre opérationnelle l’assurance maladie universelle en l’élargissant à toutes les régions du Burkina, d’avoir une attention sur les politiques fiscales plus progressives pour que l’effort budgétaire soit équitablement réparti, de renforcer la protection des droits du travail et l’adoption des politiques favorisant un marché du travail inclusif, digne et de qualité, en particulier aux femmes et aux jeunes, d’affecter au moins 10% du budget national au soutien du secteur agricole et d’injecter 18 milliards de francs CFA par an pendant 5 ans dans l’acquisition d’intrants et d’équipements agricoles et zootechniques, d’opérationnaliser la loi portant accès à l’information, de positionner les organisations de femmes et de jeunes dans les instances politiques et techniques des cadres sectoriels de dialogue du référentiel national public par la prise de décret et de nommer les femmes (30%) et les jeunes (30) à des postes stratégiques et de décision.

A l’issue de la tournée, « beaucoup ont déclaré être en phase avec les préoccupations et nous les avons conviés à une cérémonie de signature d’engagement public qui aura lieu  le 25 septembre au Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO)», a confié Sylvestre Tiemtoré.

Pour s’assurer que ces candidats respecteront leur engagement, la coalition n’a pour moyen que les médias. « Nous attendons des journalistes qu’ils soient nos yeux et nos oreilles et les yeux de la société pour que lorsque ces candidats vont venir s’engager le 25 septembre, ils relayent l’information afin que les communautés sachent que ces candidats qui prétendent à la magistrature suprême se sont engagés à se préoccuper des souffrances que ces populations vivent tous les jours », a expliqué M. Tiemtoré.

 

Aly Tinto

  

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