Politique : « Notre groupe parlementaire ne donnera jamais sa caution pour une question éminemment politique sans l’accord préalable de la direction du parti », députés UPC
Le vendredi 17 juillet 2020, les députés du groupe parlementaire UPC (l’Union pour le progrès et le changement) ont fait à la presse le point de leurs activités parlementaires de janvier 2020 au 13 juillet courant, date de clôture de la 2e session extraordinaire de l’année. Ladite session, dont les travaux ont débuté le 29 juin 2020, a été marquée par la restitution du rapport sur les sorties de la délégation parlementaire dans les cinq régions du Burkina touchées par l’insécurité. « L’adoption de ce rapport par l’Assemblée nationale a donné lieu à l’expression libre d’opinions parfois violentes. Notre groupe parlementaire ne donnera jamais sa caution pour une question éminemment politique sans l’accord préalable de la direction du parti », ont affirmé les élus du parti du Lion.
L’Assemblée nationale burkinabè a débuté l’année 2020 par une session extraordinaire tenue du 9 au 23 janvier. Ce fut l’occasion pour les députés de se prononcer sur un certain nombre de préoccupations majeures qui ont fait l’objet de projets de loi à eux soumis et d'en débattre. On peut citer à ce propos la loi portant prorogation de l’état d’urgence, la loi portant institution de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et la loi portant modification de la loi N°014-2001 AN portant Code électoral. Le Groupe parlementaire UPC (GP UPC) a donné son quitus pour l'adoption desdites lois.
« L’AN, au regard des difficultés rencontrées par les opérateurs de téléphonie mobile en matière de qualité de leurs prestations et vu les préoccupations liées à la promotion immobilière au Burkina, a pris deux résolutions portant création d’une commission d’enquête sur le système de téléphonie mobile au Burkina et création d’une autre commission d’enquête sur le système de promotion immobilière », a indiqué dans sa déclaration liminaire le Poé naaba, Justin Compaoré à l’état civil, président du groupe parlementaire UPC (GP UPC).
En ce qui concerne la première session ordinaire, l’institution parlementaire a examiné 24 projets de loi, à savoir 23 ratifications et 1 projet de loi portant modification de la loi n° 014-2014 portant création du Tribunal de grande instance de Ouaga II. « Le GP UPC a donné son accord pour ces différentes lois », a dit l'élu national.
Le GP UPC a par ailleurs, au cours de cette conférence de presse, observé une minute de silence à la mémoire de l’honorable Rose-Marie Compaoré, ci-devant 2e vice-président de l’AN.
Pour ce qui est de la 2e session ordinaire, ouverte le 29 juin 2020, elle a permis aux députés d’examiner d’importants projets de loi mais aussi de faire la restitution de plusieurs rapports des missions initiées par l’AN. A propos du rapport sur les sorties de la délégation parlementaire dans les cinq régions du Burkina touchées par l’insécurité, voici ce qu’a affirmé le Poé naaba, l’orateur du jour : « L’adoption de ce rapport par l’AN a donné lieu à l’expression libre d’opinions parfois violentes. L’AN a adopté un rapport dans lequel est contenu l’ensemble de ces 19 recommandations. Et c’est très difficile pour moi d’avoir fait partie d’une mission et de dire après que je ne me reconnais pas dans son rapport. Sauf qu’on veut nous forcer à isoler la recommandation 15 portant découplage des élections pour en faire un sujet à part. Avant l’adoption du rapport, il devait être soumis au président du Faso pour appréciation ainsi qu’au Chef de file de l’opposition politique (CFOP) et à l'Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP). Nous avons adopté un rapport dont le sort dépend donc pleinement de la classe politique. Il n’a jamais été question pour l’Assemblée nationale de prendre une résolution portant prolongation d’un mandat, d’un lenga ». Foi des députés du parti du Lion, le GP UPC ne donnera jamais sa caution pour une question éminemment politique sans l’accord préalable de la direction dudit parti.
Les premières journées parlementaires 2020, tenues en mars à Tenkodogo, avaient pour thème : « Quelle contribution du GP UPC pour l’opérationnalisation du processus de réconciliation nationale au Burkina Faso ? » Une des recommandations de ces réflexions est de «faire la lumière sur les crimes de sang des conflits intercommunautaires et de mettre en place des mécanismes de prise en charge rapide et inclusive des victimes et de leurs familles ».
Aly Tinto