dimanche 24 novembre 2024

poe uneLe vendredi 17 juillet 2020, les députés du groupe parlementaire UPC (l’Union pour le progrès et le changement) ont fait à la presse le point de leurs activités parlementaires de janvier 2020 au 13 juillet courant, date de clôture de la 2e session extraordinaire de l’année. Ladite session, dont les travaux ont débuté le 29 juin 2020, a été marquée par la restitution du rapport sur les sorties de la délégation parlementaire dans les cinq régions du Burkina touchées par l’insécurité. « L’adoption de ce rapport par l’Assemblée nationale  a donné lieu à l’expression libre d’opinions parfois violentes. Notre groupe parlementaire ne donnera jamais sa caution pour une question éminemment politique sans l’accord préalable de la direction du parti », ont affirmé les élus du parti du Lion.

L’Assemblée nationale burkinabè a débuté l’année 2020 par une session   extraordinaire tenue du 9 au 23 janvier. Ce fut l’occasion pour les députés de se prononcer sur un certain nombre de préoccupations majeures qui ont fait l’objet de projets de loi à eux soumis et d'en débattre. On peut citer à ce propos la loi portant prorogation de l’état d’urgence, la loi portant institution de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et la loi portant modification de la loi N°014-2001 AN portant Code électoral.  Le Groupe parlementaire UPC (GP UPC)  a donné son quitus pour l'adoption desdites lois.

poe 2« L’AN, au regard des difficultés rencontrées par les opérateurs de téléphonie mobile en matière de qualité de leurs prestations et vu les préoccupations liées à la promotion immobilière au Burkina, a pris deux résolutions portant création d’une commission d’enquête sur le système de téléphonie mobile au Burkina et création d’une autre commission d’enquête sur le système de promotion immobilière », a indiqué dans sa déclaration liminaire le Poé naaba, Justin Compaoré à l’état civil, président du groupe parlementaire UPC (GP UPC).

En ce qui concerne la première session ordinaire, l’institution parlementaire a examiné 24 projets de loi, à savoir 23 ratifications et 1 projet de loi portant modification de la loi n° 014-2014 portant création du Tribunal de grande instance de Ouaga II. « Le GP UPC a donné son accord pour ces différentes lois », a dit l'élu national.

poe 3Le GP UPC a par ailleurs, au cours de cette conférence de presse, observé une minute de silence à la mémoire de l’honorable Rose-Marie Compaoré, ci-devant 2e vice-président de l’AN.

Pour ce qui est de la 2e session ordinaire, ouverte le 29 juin 2020, elle a permis aux députés d’examiner d’importants projets de loi mais aussi de faire la restitution de plusieurs rapports des missions initiées par l’AN. A propos du rapport sur les sorties de la délégation parlementaire dans les cinq régions du Burkina touchées par l’insécurité, voici ce qu’a affirmé le Poé naaba, l’orateur du jour : « L’adoption de ce rapport par l’AN a donné lieu à l’expression libre d’opinions parfois violentes. L’AN a adopté un rapport dans lequel est contenu l’ensemble de ces 19 recommandations.  Et c’est très difficile pour moi d’avoir fait partie d’une mission et de dire après que je ne me reconnais pas dans son rapport. Sauf qu’on veut nous forcer à isoler la recommandation 15 portant découplage des élections pour en faire un sujet à part. Avant l’adoption du rapport, il devait être soumis au président du Faso pour appréciation ainsi qu’au Chef de file de l’opposition politique (CFOP) et à l'Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP). Nous avons adopté un rapport dont le sort dépend donc pleinement de la classe politique. Il n’a jamais été question pour l’Assemblée nationale de prendre une résolution portant prolongation d’un mandat, d’un lenga ». Foi des députés du parti du Lion, le GP UPC ne donnera jamais sa caution pour une question éminemment politique sans l’accord préalable de la direction dudit parti.

Les premières journées parlementaires 2020, tenues en mars à Tenkodogo, avaient pour thème : « Quelle contribution du GP UPC pour l’opérationnalisation du processus de réconciliation nationale au Burkina Faso ? » Une des recommandations de ces réflexions est de «faire la lumière sur les crimes de sang des conflits intercommunautaires et de mettre en place des mécanismes de prise en charge rapide et inclusive des victimes et de leurs familles ».

Aly Tinto

eph uneLe comité national d’organisation du congrès extraordinaire de désignation et d’investiture du candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) à l’élection présidentielle du 22 novembre 2020 a animé un point de presse ce jour 16 juillet 2020 au siège dudit parti à Ouagadougou. Il a, à cette occasion, fait le point des préparatifs de ce jamboree politique qui s’ouvrira le samedi 25 juillet 2020 à partir de 9h au palais des Sports de Ouaga 2000. «La journée du président du parti sera particulièrement chargée en termes d’actions », a dit le comité.

 

«Ensemble avec Zeph, un nouveau départ en toute sécurité », tel est le thème du congrès extraordinaire d’investiture du candidat de l’UPC à l’élection présidentielle du 22 novembre 2020. « Nous sommes prêts à aller, le 25 juillet 2020 à partir de 9 h, désigner notre candidat. Tout est fin prêt. Au niveau des arrondissements, des communes, les militants sont prêts. Au niveau des délégations des autres provinces, les congressistes sont déjà mobilisés. Après la cérémonie de désignation, il y aura une cérémonie d’investiture », a indiqué Rabi Yaméogo, président du comité d’organisation. Il a ajouté que la journée du président du parti, Zéphirin Diabré, serait particulièrement chargée ce jour-là.

eph 2« Après la cérémonie d’investiture, le président du parti fera un don à des déplacés internes dans la province du Kadiogo. Il remettra également officiellement un forage à des populations d’un quartier non loti. Ces actions montrent son entrée dans la précampagne », a précisé M. Yaméogo.  

Ce sera la 3e fois que l’UPC organise un congrès au palais des Sports de Ouaga 2000. «Lors des deux congrès passés, la mobilisation était gigantesque. Donc ce n’est pas au 3e congrès que nous allons balbutier.  Le président sera encore escorté comme on l’avait fait en 2018 pour aller au palais des Sports. C’est la jeunesse qui le fera. L’UPC est un grand parti avec des militants qui peuvent mobiliser et poser des actions et réussir une activité en quelques minutes, en quelques jours. Donc en ce qui concerne la mobilisation, il n’y a aucun problème », a assuré Rabi Yaméogo.

eph 3S’agissant de l’élection présidentielle à venir, selon l’UPC, le Burkina Faso a besoin d’un nouveau départ, de résilience. « L’occasion est donnée au peuple de corriger l’erreur monumentale de 2015 qui a consisté à confier le pouvoir à des aventuriers qui ont trahi toutes ses attentes. Il est donc temps pour les Burkinabè de renouer avec des valeurs de probité en confiant leur destinée à notre candidat. Notre peuple a besoin de paix, de sécurité et de gestion transparente des affaires publiques », a martelé le parti du Lion.

« L’UPC ira à ces élections avec beaucoup de sérénité. Oui, le Lion va rugir », a déclaré, confiant, M. Yaméogo.

Aly Tinto 

parf uneLe 11 juillet 2020, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a été investi par le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) comme son candidat à l’élection présidentielle du 22 novembre 2020. Le président dudit parti, Simon Compaoré, a profité de l’occasion pour dresser le bilan du quinquennat de Roch Kaboré.  « Nous avons construit, bâti ; nous avons fait bouger les lignes malgré le terrorisme, les tentatives de déstabilisation et la fronde sociale. Le bilan est incontestable», a-t-il indiqué. Radars Info Burkina a rencontré Parfait Silga, journaliste et analyste politique, pour une analyse de ce bilan et des élections à venir.

«Je trouve que la démarche consistant à dire que le bilan est positif est logique quand vous êtes du parti. A l’appui, ils évoquent les réalisations qui ont été faites, tous les acquis du Plan national de développement économique et social (PNDES) dans divers domaines comme la santé, les infrastructures, l’énergie, l’éducation, l’eau potable et l’assainissement. Donc quoi de plus normal pour un parti au pouvoir de dire que son bilan est positif au-dessus de la moyenne pour pouvoir dire au peuple que c’est pour ce parti qu’il faut voter encore en 2020 ! Effectivement, il y a eu des facteurs exogènes qui n’ont pas permis que le programme se déroule comme il le fallait », a d’abord expliqué M. Silga.  

Mais pour l’opposition politique lors d’un point de presse mardi 14 juillet 2020, « au regard de ce mandat jonché de morts et aux odeurs de corruption, le MPP devrait avoir la décence de faire un second mea culpa et de s’éclipser avec ses multiples malédictions ».

«L’opposition, de son côté, va dire que le bilan est totalement négatif. En tant que journaliste, l’appréciation personnelle que je fais, c’est qu’il y a eu des acquis. Mais à la fin d’un mandat, même si tous les Burkinabè  savent que leur armée est vraiment montée en puissance par rapport à 2016, il reste qu’il y a encore des attaques terroristes, il reste que nous avons des milliers de déplacés internes (838 548 personnes déplacées internes à la date du 25 mars 2020, Ndlr).

parf 2Donc ce sont des préoccupations qu’il faut prendre en compte. Evidemment, les populations burkinabè attendent du gouvernement qu’il fasse tous les efforts nécessaires pour parvenir à résoudre ces problèmes », a soutenu l’analyste politique.

Le parti au pouvoir s’est fixé l’objectif de réélire Roch Marc Christian Kaboré dès le 1er tour avec 60%, 6 points de plus par rapport à son élection en 2015.

«C’est une projection du parti mais je ne sais pas sur quoi il se base pour la faire. En tant qu’analyste, je pense que l’élection de 2020 sera plus difficile que celle de 2015.

En 2015, il y a un certain nombre de partis qui n’étaient pas dans la compétition. Aujourd’hui on a le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et d’autres partis qui y sont. Ce qui veut dire que la compétition sera plus rude qu’en 2015. Il y a de nouveaux partis et en cinq ans le CDP par exemple a eu le temps de se recomposer, de refaire ses bases.  Si c’est à travers leur bilan, donc on attendra de voir quelle sera l’appréciation que fera le peuple burkinabè de ce bilan », a estimé Parfait Silga.

Mais quelles sont les chances du président Kaboré d'être réélu ?

«Est-ce qu’à ce stade on peut être totalement affirmatif pour dire qu’il a beaucoup de chances ou non ? Je pense qu’il faut être prudent dans l’analyse. Si on écoute les militants du parti au pouvoir, on peut dire que le bilan qu’ils déroulent peut effectivement être un boulevard pour la réélection sans faute de Roch Marc Christian Kaboré. Mais quand on regarde également toutes les difficultés, à savoir le terrorisme et la crise humanitaire, ce sont des questions qu’il faut prendre en compte. Maintenant il y a un élément dont on doit compte : un parti gagne une élection à travers ses structures. Aujourd’hui, le MPP reste de loin le parti le mieux structuré. Déjà en 2015, en un an d’existence, le parti a pu se structurer sur le terrain. Donc sur la base de la structuration on peut dire que le MPP a beaucoup de chances de faire réélire son candidat. Mais il ne faut pas oublier qu’un parti comme le CDP est également bien structuré. En plus, d’autres partis ne sont pas moins bien structurés. Est-ce que la structuration sera la seule condition qui va déterminer le succès ou non de Roch Marc Christian Kaboré ? On attendra de voir si elle sera vraiment le facteur déterminant de cette élection », a-t-il conclu.

Aly Tinto

hbd uneCe mardi 14 juillet 2020, s’est tenu le point de presse hebdomadaire de l’institution Chef de file de l’opposition politique (CFOP). Les sujets abordés étaient, entre autres, le récent rapport de Human rights watch sur des exécutions sommaires dans le Soum, le congrès d’investiture du candidat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) à la présidentielle et l’examen du CEP, session 2020. Ont animé cette conférence Victorien Tougouma, président du Mouvement africain pour le Progrès (MAP), et Amadou Diemdioda Dicko, vice-président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC).

L’escorte du président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Mathias Tankoano, a été victime d’une attaque le dimanche 12 juillet dans la région de l’Est. « C’est avec tristesse que nous avons appris cette information. Nous souhaitons prompt rétablissement aux blessés et le retour de la paix au Burkina », a dit d’entrée de jeu l’opposition politique.

Cette attaque ne prouve-t-elle pas que le temps finira par donner raison aux députés, qui ont proposé le report d’un an des élections législatives pour des raisons sécuritaires ?

« Si le convoi du président du CSC a pu être attaqué, vous imaginez ce que les braves populations de ces zones vivent au quotidien ? Et c’est cette situation, le véritable problème. A qui la faute en réalité ? Donc cette attaque vient confirmer le fait que le MPP a échoué et que la meilleure façon pour le Burkina de remonter la pente, c’est d’aller à des élections et de mettre un nouveau leader à la tête de notre pays », a déclaré Victorien Tougouma.

hbd 2« Il faut absolument adopter un schéma normal. Les élections peuvent se tenir. On prendra acte après et dans les zones où ces élections n’ont pas pu se tenir, la classe politique peut se retrouver et organiser des élections partielles. Mais arrêter le processus voudrait dire tout simplement qu’on a donné raison aux terroristes qui nous attaquent, qui nous empêchent d’avancer et bloquent le développement de notre pays. Donc il faut qu’on continue pour que cette situation de découplage n’arrive jamais au Burkina Faso. L’opposition comme la majorité, tout le monde est d’avis qu’il faut affronter les difficultés du moment », a affirmé pour sa part Amadou Diemdioda Dicko de l’UPC.

 Dans le rapport des députés remis au président du Faso, les statistiques montrent clairement que de janvier 2016 au 6 juillet 2020, plus de 1 229 civils ont été tués et 436 éléments des forces de défense et de sécurité (FDS) ont passé l’arme à gauche. hbd 3Pour la seule année 2020, à la date du 31 mai, 465 civils ont été tués et 163 éléments des FDS sont tombés. « 465 civils tués en cinq mois par rapport à 1229 en 4 ans, la situation ne fait qu’empirer. Ce qui veut dire que dans un an si nous restons dans cette tendance, on n’aura aucune solution puisque la situation ne fait que se dégrader La seule solution, c’est donc d’aller aux élections », a commenté M. Tougouma.

S’agissant de l’investiture de Roch Marc Christian Kaboré comme candidat du parti au pouvoir à la présidentielle de novembre 2020, l’opposition politique affirme que « le MPP devrait avoir la décence de faire un second mea culpa et de s'éclipser avec ses multiples malédictions, au regard de ce mandat jonché de morts et d'odeurs de corruption ».

« En 5 ans de pouvoir, le MPP et ses alliés ont réussi la triste prouesse d'activer tous les leviers de corruption et de pillage. Ils n'ont pu empêcher l'assassinat de 2000 Burkinabè, l'occupation de près de la moitié du territoire, l'abandon de plus d'un million de Burkinabè qui sont devenus des réfugiés dans leur propre pays et la fermeture de 4000 écoles », a vertement critiqué l’opposition politique.

En ce qui concerne le rapport de Human rights watch sur des exécutions sommaires dans le Soum, le CFOP exige toute la lumière sur cette affaire. « Les accusations d’exécutions sommaires sont répétitives et elles sont de nature à diviser davantage les Burkinabè et à créer un terreau fertile au recrutement des terroristes. L’opposition encourage donc nos FDS à respecter la vie des citoyens et les droits humains dans la lutte contre le terrorisme», ont conclu les représentants du CFOP.

Aly Tinto 

ivst unePlusieurs milliers de militants du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et de l'Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP) ont pris d’assaut le palais des Sports de Ouaga 2000 ce samedi 11 juillet pour participer au congrès extraordinaire d’investiture du candidat du MPP à la présidentielle du 22 novembre 2020. L'envoyé spécial du candidat Kaboré, Siméon Sawadogo, par ailleurs ministre de l’Administration territoriale, a reçu symboliquement le flambeau du MPP des mains du président du parti au pouvoir, Simon Compaoré, signe que c’est Roch Marc Christian Kaboré qui portera une fois encore les couleurs de ce parti à la présidentielle de novembre.

La foule habillée aux couleurs du parti au pouvoir, l’orange, est nombreuse ce samedi matin au palais des Sports de Ouaga 2000. Du discours prononcé par le président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Simon Compaoré, on peut retenir, entre autres, ce qui suit : « Nonobstant les résultats significatifs et positifs engrangés durant le mandat qui s’achève, il apparaît que des défis importants, pour placer notre peuple sur les rampes de la prospérité et du bien-être, restent à relever. C’est l’obligation majeure qui s’impose à notre parti et à son candidat pour le quinquennat 2021-2025 à venir. »

« Au cours du mandat qui s’achève, nous avons construit, nous avons bâti, nous avons fait bouger les lignes, nous avons atteint des performances, réalisé des progrès, malgré un faisceau infernal d’adversité, de contraintes et de fléaux divers. Malgré le terrorisme, les tentatives de déstabilisation, la paranoïa des revendications sociales sectorielles et leur cortège de grèves et de sit-in, malgré la virulence de la pandémie inopinée de Covid-19, notre peuple a résisté et nous avons sauvegardé et maintenu les équilibres macroéconomiques et sociaux, pour que l’Etat ne tombe pas en faillite », a poursuivi celui qui fut maire de la ville de Ouagadougou dans une autre vie.

ivst 2Faisant le bilan des actions du programme quinquennal du président Kaboré, le président du MPP a déclaré : « Notre bilan est incontestable. Aucun régime dans notre histoire n’a pu atteindre de telles performances dans un tel laps de temps. »

Ainsi donc, «c’est l’occasion pour nous de réitérer notre confiance en l’homme (Roch Kaboré, Ndlr), notre reconnaissance de son leadership, notre admiration de son charisme et notre satisfaction des résultats auxquels il est parvenu durant son premier mandat en dépit des vents et des tempêtes contraires », a-t-il conclu.

Dans l’après-midi, le palais des Sports était plein comme un œuf. On notait la présence à cette grand-messe politique de membres du gouvernement, d’élus nationaux, de l’épouse du président du Faso et même du représentant de l’opposition politique.

C’est le ministre de l’Energie, Bachir Ismaël Ouédraogo, par ailleurs secrétaire national chargé de la mobilisation des jeunes du MPP, qui a livré la teneur de la résolution portant investiture du candidat Roch Marc Christian Kaboré en ces termes : « Le congrès extraordinaire du MPP tenu ce jour investit solennellement le camarade Roch Marc Christian Kaboré comme candidat du MPP à l’élection présidentielle du 22 novembre 2020 ».

Et c'est l'envoyé spécial du candidat Roch Kaboré, Siméon Sawadogo, qui a livré le message du candidat sous les applaudissements des congressistes. On en retient ce qui suit : « C’est avec un sentiment de grande responsabilité que j’accueille cette décision du congrès extraordinaire de notre parti, le MPP, de m’investir comme son candidat. Mon quinquennat s’achève dans un contexte encore marqué par les nombreuses épreuves que nous avons endurées sur les plans sécuritaire, sanitaire, social, économique, etc. Elles ne nous ont pas empêchés d’ouvrir des chantiers dans de nombreux domaines. Je m’engage, fort du soutien de toutes les forces du camp de la démocratie et du progrès, à relever avec vous ce nouveau défi. Notre victoire à la présidentielle doit nécessairement s’accompagner d’une majorité confortable, stable et cohérente à l’Assemblée nationale».

Quant à Me Bénéwendé Sankara, représentant de l’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP), il a assuré que l’alliance soutient sans réserve la candidature de Roch Kaboré : « Nous prenons ici l'engagement de mobiliser notre peuple autour de son programme pour une victoire éclatante de notre candidat, Roch Kaboré, au soir du 22 novembre 2020. »

Siméon Sawadogo a reçu par la suite, symboliquement, le flambeau du MPP des mains du président du parti au pouvoir, Simon Compaoré.

Très ému, Simon Compaoré a déclaré : « Cette mobilisation traduit en réalité un soutien indéfectible, au-delà des militants du MPP, de millions de patriotes et de démocrates de ce pays qui croient en un homme. Cet homme, c’est Roch Marc Christian Kaboré ».

Aly Tinto

coal uneLe lundi 29 juin 2020, 5 partis politiques ont mis sur pied une alliance dénommée Coalition Rupture. Leur ambition ? Une rupture dans la gouvernance au Burkina Faso. Ces partis sont l’Alternative patriotique panafricaine/Burkindi (APP/Burkindi), le Mouvement patriotique pour le salut (MPS), les Progressistes unis pour le renouveau (PUR), le Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF) et l’Union pour la renaissance démocratique, mouvement sankariste (URD/MS). La rédaction de Radars Burkina s’est entretenue avec Wahir Justin Somé, membre de ladite coalition, pour en savoir davantage sur la création de ce regroupement politique, ses futures actions et pour avoir sa lecture de certains événements qui ont marqué l’actualité nationale.

Radars Info Burkina (RB) : Vous êtes membre de la Coalition Rupture, c’est la rupture avec quoi précisément ?

Justin Somé (JS) : (Rires) La coalition rupture a entrepris des activés d’analyse de la gouvernance de notre pays, de l’évolution de cette gouvernance et de son impact sur notre population. Nous avons recensé un certain nombre de maux qui minent notre société, notamment le défi sécuritaire auquel on est confronté. A ce défi sécuritaire il faut ajouter la mal gouvernance qui se répercute au sommet de l’Etat par des tâtonnements. Cette situation a des conséquences très dangereuses pour notre pays. En matière de santé, on peut citer la gestion de la COVID-19 et d’autres maux comme les remous sociaux au niveau des syndicats. Donc on a des raisons de croire que notre pays a besoin d’un renouvellement, d’une rupture. Le concept de rupture fait suite à l’insurrection populaire de 2014 qui, à la fin, a été caractérisée par la volonté de la population de voir une meilleure gouvernance. Après les élections, qui se sont soldées, entre autres, par la mise en place d’un gouvernement, cette population s’est rendu compte que les aspirations   qui ont nourri l’insurrection populaire n’ont jusqu’à présent pas été  assouvies. Ce concept est tellement fondamental pour nous qu’il faut l’adhésion de toute la population et de tout le peuple burkinabè pour que nous puissions espérer un Burkina nouveau en matière de gouvernance. C’est l’objet de la Coalition Rupture. Nous avions jugé nécessaire que cette coalition se fasse dans un cadre concerté, de solidarité entre tous ceux qui ont les mêmes aspirations et la même vision que nous.  

coal 2RB : Où en êtes-vous avec le projet de candidature unique au niveau de la coalition à l’élection présidentielle ?

JS : Pour nous, c’est curieux qu’on fasse de la fixation sur la candidature de la coalition. A notre avis, ce qui est important, ce sont la notion et le concept de rupture. C’est pourquoi il y a 5 partis qui constituent la coalition. C’est dire donc que c’est une coalition ouverte. Nous avons promis à notre peuple que s’il y a une adhésion massive à cette coalition, cela lui permettra d’atteindre ses objectifs. Et nous sommes engagés pour une candidature unique portée par la coalition.  A ce jour, on est très avancé. La coalition peut présenter un candidat qui n’est pas forcément issu des partis qui la composent, vu qu’elle est très ouverte. On a déjà des candidatures. Il y a un certain nombre de partis qui avaient déjà annoncé des candidatures avant de rallier la coalition. Mais ils vont se soumettre à la décision qui sera issue de cette dernière. Tout le monde est d’accord sur le principe que c’est à l’unanimité que notre candidat sera choisi. Nous avons actuellement sur table un certain nombre de candidatures pour la présidentielle. Dans les prochains jours, nous allons donc dévoiler le candidat de la coalition.

RB : Selon certaines sources, c’est Yacouba Isaac Zida, président d'honneur du MPS, qui sera votre candidat. Est-ce bien le cas ?

JS : Nous comprenons cette opinion d’autant plus que le MPS avait déjà déclaré que c’est Yacouba Isaac Zida qui était son candidat à la présidentielle. Comme je viens de le souligner, nous nous sommes concertés et la coalition sera solidaire du candidat choisi de manière inclusive, concertée et consensuelle.

RB : La Coalition Rupture est affiliée à quel groupe de l’opposition politique ?

JS : Nous n’avons pas tenu compte d’une affiliation, que ce soit avec le Chef de file de l'opposition politique (CFOP) ou avec l'Opposition non affiliée (ONA). Il y a tous les partis. Pour nous, c’est la vision qui compte.

RB : L’Assemblée nationale a remis le mercredi 8 juillet 2020 au président du Faso un rapport de 19 recommandations, dont le report des élections législatives d’un an, pour des raisons d’insécurité, de représentativité et de légitimité. Quelle en est votre appréciation ?

JS : Les recommandations de ce rapport viennent conforter la coalition dans sa vision. C’est une volonté de ces élus  de se maintenir au pouvoir. Quand un mandat finit, il est fini. Ce n’est pas tout ce que la loi permet qu’il faut appliquer. Je crois qu’il faut avoir de la considération pour notre peuple. Aujourd’hui, notre peuple a plus besoin de paix, de sécurité et de bonne gouvernance. Ils (les députés) ont été très mal inspirés. En effet, si en 5 ans de mandat ils n’ont pas pu trouver des solutions à l’insécurité, ce n’est pas en prolongeant la législature d’une année que de manière magique une solution sera trouvée à l’insécurité. D’ailleurs, quelle garantie avons-nous qu’après cette prolongation l’insécurité sera jugulée ? En outre, si la raison invoquée est vraiment l’insécurité, pourquoi tenir la présidentielle ? En matière de coût, pour un pays qui a des priorités, si nous nous consacrons à ces exigences de la démocratie que sont les élections, je crois qu’il ne faut pas en faire trop. Il est très important que les élections se tiennent à bonne date. On n’a pas besoin de prolonger un mandat pour faire la réconciliation. Et à supposer même qu’on reporte ces législatives et que le président Kaboré ne soit pas réélu à l’élection présidentielle, on fait comment, d’autant plus c’est sa majorité qui sera à l’hémicycle ? Qu’est-ce qui va se passer dans un tel cas de figure ? Si c’est le président de la coalition qui est élu, imaginez les conséquences éventuelles !

Interview réalisée par Aly Tinto

clems uneLe mardi 30 juin 2020, le Chef de file de l'opposition politique (CFOP) burkinabè, Zéphirin Diabré, par voie médiatique, soupçonne le parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), d’avoir introduit des machines frauduleuses dans le système de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). En plus, il a annoncé qu’il exigerait un audit international du fichier électoral avant la tenue des élections. « Sans cet audit, il n’y aura pas d’élections », prévient-il. Radars Info Burkina a contacté Clément P. Sawadogo, vice-président du MPP, pour avoir son appréciation de cette sortie médiatique du président de l'Union pour le progrès et le changement (UPC).

«C’est avec une énorme surprise que nous avons appris cette information d’autant plus que personne dans notre parti ne s’attendait à une telle accusation », a d’abord indiqué Clément Sawadogo. Selon lui, son parti ne sait même pas comment il est possible d’introduire un tel dispositif technologique dans le système de la CENI. « En plus, qu’on nous soupçonne de cette possibilité de fraude, c’est vraiment ahurissant. Je ne sais pas d’où l’idée de ce type de machination peut naître. Au niveau du MPP, personne ne peut le faire. Nous n’allons jamais permettre à qui que ce soit dans notre parti d’imaginer même un tel schéma à plus forte raison de le mettre en œuvre. Nous ne sommes pas nés de la dernière pluie pour imaginer que de telles choses sont faisables dans le cadre de l’organisation des élections », a-t-il poursuivi.  

clems 2Pour le vice-président du parti au pouvoir, c’est purement et simplement de l’affabulation. « Et moi, je me pose beaucoup de questions sur ce qui a poussé Zéphirin Diabré à faire de telles déclarations. Je me demande s’il n’y a pas des choses derrière, si ce n’est pas une volonté d’user de subterfuges pour dénoncer le système électoral pour des raisons qui lui sont propres », s’est-il interrogé. « Nous pouvons gagner les élections sans recourir à la fraude. En 2015, notre parti avait seulement deux années d’existence mais nous avons gagné toutes les élections. Donc vraiment, je ne sais pas à quoi répondent de telles accusations », a soutenu M. Sawadogo.

Et d’ajouter qu’il voit Zéphirin Diabré venir. « Zéphirin est en train de faire un bébé dans le dos de notre pays.  Il est dans une recherche fastidieuse de choses pour justifier peut-être certains comportements», a-t-il avancé.  « En plus, il réclame un audit international et commence par dire que s’il n’y a pas d’audit, il n’y aura pas d’élections. C’est un autre élément qui n’est pas compréhensible. C’est comme s’il avait demandé l’audit et qu’on le lui avait refusé. Le fait de demander un audit, c’est dans l’ordre normal des choses. Personne n’est contre cela. Nous, au MPP, nous ne sommes pas contre un tel audit. C’est un peu comme quelqu’un qui pose une question et qui répond à sa question », a réagi Clément Sawadogo.

Ces derniers temps, beaucoup de cas de tentatives de fraudes ont été dénoncés dans certaines localités du pays. « De toute façon, les acteurs politiques sont vigilants. Partout où il y a ces tentatives, les gens les dénoncent. Et il y a tout un dispositif pour y donner des réponses, à savoir la justice et la CENI. Les cas de fraudes qu’on cite ne sont pas des cas dont le MPP a été rendu auteur », a conclu M. Sawadogo. 

Aly Tinto

 

pnds uneLe Plan national de développement économique et social (PNDES), le programme présidentiel de Roch Marc Christian Kaboré pour son mandat, a fait l’objet d’une évaluation le 29 mai 2020 à Ouagadougou. Il en ressort qu’il y a eu des avancées mais aussi des insuffisances. Si la majorité présidentielle est de cet avis, l’opposition peint tout en noir. Sur la question, Radars Infos Burkina a pris langue avec Urbain Yaméogo, Secrétaire exécutif du MPP, et Alphonse Marie Ouédraogo de l’URD, membre de l’opposition.

Des actions concrètes ont été menées dans plusieurs secteurs, selon le Dr Urbain Yaméogo, enseignant chercheur, secrétaire exécutif du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Parmi celles-ci, il cite le domaine de la santé et celui routier. Il ajoute que le nombre d’écoles sous paillotes a considérablement diminué. Pour lui, les grandes lignes qui ont été tracées dans ce référentiel de développement ont été largement respectées. Pour le Dr Yaméogo, malgré le contexte hostile, il a été constaté des acquis dans plusieurs secteurs, notamment ceux de l'énergie, des infrastructures, de la santé et de l'éducation. En ce qui concerne les objectifs non atteints, le secrétaire exécutif du MPP a cité comme exemple le classement « Doing business » du Burkina Faso qui est resté stable de 2018 à 2019. Il reconnaît aussi qu’il y a des domaines qui nécessitent une attention particulière mais justifie cet état de fait par le climat délétère des affaires. pnds 2En effet, il soutient que l'exécution des actions retenues au niveau du PNDES s'est passée dans un climat sécuritaire assez difficile, avec des centaines de milliers de personnes déplacées. De ce fait, dans certaines zones du pays, la mise en œuvre des activités a connu beaucoup de difficultés si bien que des objectifs fixés n’ont pu être atteints pour certaines cibles.

Cette analyse du Secrétaire exécutif du MPP ne rencontre pas l’assentiment du président de l’Union pour la renaissance démocratique/Mouvement sankariste (URD/MS), parti membre du Chef de file de l’opposition politique (CFOP), Alphonse-Marie Ouédraogo. De prime abord, il réfute tout ce qui a été cité plus haut comme acquis. Pour le « sankariste », le dernier sondage du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) est une preuve de plus que le MPP a échoué dans son PNDES. Le président de l’URD/MS affirme que les cadres du MPP perpétuent tous les jours des actes de terrorisme économique « en louant des ambulances pour battre campagne dans un contexte où nos maigres ressources devraient être utilisées pour équiper nos braves FDS sur le champ de bataille et pour des actions de développement ». A l’en croire, le MPP n’a aucun bilan à présenter, car son régime, par sa gouvernance, a rendu malade le pays des hommes intègres.

Obissa

corr uneLe « scandale » des 300 ambulances, l’enregistrement audio incriminant le conseiller spécial du président du Faso, Adama Kanazoé, et les 30 millions et la diffusion de « fausses informations » sur les leaders de l’opposition sont, entre autres, les sujets abordés ce mardi 30 juin 2020 lors du point de presse hebdomadaire du Chef de file de l’opposition politique (CFOP).

La cérémonie de remise de 185 ambulances sur les 300 prévues, le 23 juin 2020, est une bonne chose en soi mais le Chef de file de l’opposition politique (CFOP), déplore la récupération politique et les scandales de corruption qui ont, dit-elle, souillé la noblesse de l’initiative. En effet, selon le président de l’URD/MS, Alphonse-Marie Ouédraogo, la première chose qui a choqué les Burkinabè, c’est l’affichage d’une photo du président-candidat Roch Marc Christian Kaboré sur les ambulances, comme si les véhicules avaient été achetés avec son propre argent. Alors, l’opposition politique dénonce une escroquerie politique orchestrée par le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), avec ses alliés à travers le gouvernement. Plus grave, soutient le président de l’URD/MS, dans le dernier numéro du bimensuel « Courrier confidentiel », il ressort que les 300 ambulances ont été commandées par un marché PPP, en crédit-bail auprès de Fidelis Finances, Raynal Assurance et Diacfa, exactement les mêmes acteurs impliqués dans l’acquisition des 77 vehicules par la mairie de Ouagadougou. En d’autres termes, selon l’opposition, le MPP n’a fait que « louer les ambulances à un coût de plus de 14 milliards de francs CFA, dont 5 milliards de surfacturations ». Ce matériel est pour l’instant une propriété de l’entreprise Fidelis dont sont actionnaires l’actuel ministre burkinabè des Mines, Oumarou Idani, et celui des Affaires étrangères, Alpha Barry, sans oublier le maire Pierre Armand Béouindé lui-même.

corr 2Une autre affaire vient ternir l’image du gouvernement en général et celle du président de l’AJIR en particulier. Il s’agit d’un enregistrement audio dans lequel on entendrait la voix d’une personne présentée comme le président du parti AJIR, par ailleurs conseiller spécial du président du Faso, Adama Kanazoé, s’entretenant avec un homme d’affaires du nom de Sayouba, sur le partage de millions suite à un marché. « Il faut que tu me donnes 30 millions, c’est le minimum », pouvons-nous entendre dire plusieurs fois M. Kanazoé. A en croire M. Ouédraogo, a écouter la conversation, il s’agit d’un marché de pistes rurales dans la région du Centre-Nord obtenu grâce à des manœuvres du conseiller spécial. D’après le CFOP, dans le même audio, M. Kanazoé, qui se réclame jeune et prône un changement générationnel, souhaite que l’homme d’affaires le soutienne pour qu’il puisse à l’avenir lui octroyer un marché de 20 milliards de francs CFA. Ce scandale, s’il est avéré, révèle une fois de plus le pillage à ciel ouvert et à grande échelle des maigres ressources du pays des hommes intègres. C’est pourquoi l’opposition demande à la justice de s’autosaisir de cette affaire comme elle l’a fait concernant le magistrat Narcisse Yaméogo en procédant à l’arrestation de M. Kanazoé.

Selon les conférenciers du jour, un individu caché derrière une page Facebook s’adonne à la publication de « fausses informations » sur la toile incriminant les leaders de l’opposition. D’après l’opposition politique, cet internaute malintentionné a pour mission de salir la réputation de ses leaders et rien d’autre. Elle affirme que ce sont des officines politiques du pouvoir en place qui produisent et diffusent de telles informations. Elle conseille donc la vigilance à tous les Burkinabè pour ne pas « tomber dans le piège d’un pouvoir moribond et qui s’accroche à tout pour se maintenir ».

Obissa

secai uneL’affaire d’acquisition de 77 véhicules par le maire de Ouagadougou, Pierre Armand Béouindé, fait couler beaucoup d’encre et n’a certainement pas encore livré tous ses secrets. Les conseillers municipaux de l’opposition, lors de leur conférence de presse le jeudi 25 juin 2020, ont évoqué l’article 272 du Code général des collectivités territoriales. Mais que dit exactement ledit article ?

Le Code général des collectivités territoriales a été adopté en séance publique à Ouagadougou le 21 décembre 2004 avec comme président de séance l’actuel président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Il est composé de 338 articles. L’article qui nous intéresse est le 272. Et c’est sur lui que le conseiller municipal de l’opposition Alban Zoungrana et ses camarades s’appuient pour demander la suspension ou la révocation du bourgmestre de la commune de Ouagadougou, Pierre Armand Béouindé, par le ministre des Collectivités territoriales au cas où celui-ci refuserait de démissionner.

Interrogé sur la question après la conférence, le conseiller municipal de l’Union pour le changement et le progrès (UPC), par ailleurs homme de droit, a été formel : « Le maire peut bel et bien être suspendu ou révoqué par le ministre de l’Administration du territoire en application de l’article 272 du Code général des collectivités territoriales. »

secai 2En effet, l’article 272 dudit code dispose qu’un maire ou un adjoint au maire peut faire l’objet de suspension ou de révocation en cas de faute grave. Peuvent entraîner la révocation prévue à l’alinéa ci-dessus les fautes graves suivantes : 1-détournement de biens et/ou de deniers publics ; 2-concussion et/ou corruption ; 3- prêts irréguliers d’argent sur les fonds de la commune ; 4-faux en écriture publique et usage de faux ; 5-endettement de la commune résultant d’une faute de gestion ; 6-refus de signer et/ou de transmettre à l’autorité de tutelle une délibération du conseil municipal ; 7-refus de réunir le conseil municipal conformément aux textes en vigueur ; 8-spéculation sur l’affectation des terrains publics, les lotissements, les attributions de parcelles, les permis de construire ; 9-absence du président du conseil municipal depuis plus de six mois pour des raisons autres que celles relatives à l’intérêt de la collectivité territoriale ou de santé ; 10-poursuite devant un tribunal répressif ou condamnation pour des faits et actes punis par la loi, à l’exception des contraventions de simple police ou des délits d’imprudence, hormis les cas de délit de fuite concomitant. En tout état de cause, le maire ou l’adjoint prévenu des fautes graves ci-dessus énumérées peut faire l’objet d’une suspension préalable prononcée par l’autorité de tutelle.

Mais rien de tout cela n’est, pour le moment, avéré. Le maire Béouindé n’est pas encore poursuivi devant un tribunal répressif. Il serait donc hasardeux pour le ministre de tutelle de s’aventurer sur ce terrain. Lors de la sortie du procureur général, Harouna Yoda, il a dit à propos de l’acquisition de 77 véhicules par crédit-bail par l’édile que l’affaire était en instruction et que les investigations se poursuivaient. C’est donc le wait and see.

Obissa

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