Situation humanitaire au Burkina : La ministre de l’Action humanitaire, Laurence Ilboudo/Marchal, au four et au moulin pour porter assistance aux personnes vulnérables
La ministre de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire, Laurence Ilboudo/Marchal, a fait aux journalistes ce mardi 22 septembre 2020 le point de la situation humanitaire et de la réponse y apportée par le gouvernement burkinabè. Cette situation humanitaire, faut-il le rappeler, est marquée par des déplacements massifs de populations consécutifs à la dégradation de la situation sécuritaire, d’une part, et d’autre part par la question des personnes sinistrées suite aux catastrophes naturelles, notamment les inondations. C’était au Service d’information du gouvernement (SIG).
A la date du 8 septembre 2020, le Burkina Faso enregistrait 1 034 609 personnes déplacées internes (PDI). Elles sont constituées de 16,72% d’hommes, 22,9% de femmes et 60,38% d’enfants répartis dans 112 420 ménages. Ces PDI sont présentes dans 257 communes à travers toutes les 13 régions du pays avec une forte concentration dans les régions du Centre-Nord, du Sahel, du Nord, de l’Est et de la Boucle du Mouhoun. Pour ce qui concerne la réponse du gouvernement dans le cadre de la gestion des PDI, 9 439 ménages ont bénéficié de kits d’articles ménagers essentiels et 4 147 autres ont reçu des abris d’urgence.
Au niveau eau, hygiène et assainissement, 185 180 personnes ont bénéficié d’un accès à l’eau potable, 86 940 personnes ont eu accès à des latrines fonctionnelles. En matière d’éducation, 152 392 enfants non scolarisés âgés de 3 à 17 ans touchés par la crise ont eu accès à l’éducation de base formelle ou non formelle. Sur le plan nutritionnel, 64 318 enfants de 6 à 59 mois souffrant de malnutrition aiguë sévère ou modérée ont été pris en charge. 187 870 enfants ont bénéficié de soutien psychosocial dans des espaces amis des enfants et autres espaces sécurisés.
1623 femmes et filles ont été prises en charge sur le plan des violences basées sur le genre (VBG). 20 000 PDI ont bénéficié de Cartes nationale d’identité burkinabè (CNIB) délivrées gratuitement à Titao, Kaya et Dori. 30 000 PDI et populations hôtes ont bénéficié de jugements supplétifs délivrés gratuitement dans les régions du Centre-Nord, du Nord et du Sahel.
Sur le plan de la sécurité alimentaire, 1 136 970 personnes ont bénéficié d’une aide alimentaire d’urgence et en matière de santé, 740 594 personnes ont bénéficié de soins de santé. Selon Laurence Ilboudo/Marchal, toutes ces actions ont été possibles grâce aux efforts de l’Etat, soutenu en cela par les partenaires humanitaires.
S’exprimant sur la situation des PDI dans la ville de Ouagadougou, la ministre a affirmé que les grandes agglomérations comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso ne peuvent pas être des zones d’accueil et cela, pour des raisons sécuritaires. « Ces PDI sont dans une situation précaire, nous allons discuter avec elles et leur demander de rejoindre les sites où on peut les prendre en charge. Ce n’est pas une obligation, mais je ne viendrai pas en assistance à ces personnes qui refuseront d’y aller. Maintenant, il faut que chacun prenne ses responsabilités », a-t-elle martelé.
Des agents de l’Action humanitaire ont été accusés de détournement de vivres dans le cadre de la prise en charge des personnes vulnérables. «Mes services des inspections sont allés faire le constat des cas de détournement. Ils ont produit des rapports à ce sujet. Je ne vais pas accuser mes agents pour faire plaisir à quelqu’un. Je n’ai pas de preuves qu’un agent a détourné des vivres. Mais si vous, les journalises, avez des preuves qu’un agent du ministère de l’Action humanitaire a détourné des vivres, apportez-les-moi et ce dernier répondra de ses actes devant la loi », a rétorqué la première responsable de l’Action humanitaire.
A l’en croire, souvent ce sont les PDI elles-mêmes qui revendent leurs vivres à des boutiquiers. Des vents violents et des cas d’inondations ont affecté l’ensemble des 13 régions et ce, depuis avril 2020. A la date du 18 septembre, 106 228 personnes sinistrées avaient été recensées, soit 17 705 ménages, dont 50 052 personnes très vulnérables ayant besoin d’une assistance d’urgence. On déplore également 112 blessés, 41 décès, 12 378 maisons d’habitation détruites, des pertes d’animaux, plus de 500 tonnes de vivres détruits, des hectares de champs inondés. 116 communes dans 36 provinces sont touchées par cette situation. Dans le souci d’apporter une réponse prenant en compte les secteurs prioritaires, le gouvernement, qui a déclaré l’état de catastrophe naturelle, a décidé du déblocage d’un montant de 5 milliards de FCFA.
Il a procédé à l’enregistrement de toutes les personnes sinistrées sur l’ensemble du territoire national. Plus de 400 tonnes de vivres ont déjà été distribuées à 18 750 personnes sinistrées, soit 36% des personnes les plus vulnérables. Le gouvernement a assisté 550 personnes en articles ménagers essentiels, procédé à la relocalisation de 520 ménages sur de nouveaux sites après les inondations dans la région du Centre-Nord et à la réhabilitation de 2 700 abris d’urgence. 1400 moustiquaires ont été distribuées, 100 latrines ont été reconstruites dans des habitations détruites, 75 blessés ont été pris en charge, etc.
« S’agissant des personnes démunies, des vivres ont été acheminés dans les 13 régions pour leur assistance. A ce jour, 7 356 tonnes de vivres ont été distribués à 500 434 personnes réparties dans 62 732 ménages », a ajouté madame le ministre.
Elle a souligné que s’agissant de l’accompagnement au relogement, les personnes qui sont dans les zones non dites inondables seront prioritaires. Celles qui ont été dans les zones dites inondables ne sont pas susceptibles d’être dédommagées.
Pour ce qui concerne la gestion de la crise sanitaire liée à la COVID-19, le département de l’Action humanitaire et de la Solidarité nationale a encore octroyé des subventions à 20 000 femmes de fruits et légumes de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso et à 130 personnes handicapées vulnérables. On peut citer comme autres actions la prise en charge alimentaire et financière de 585 détenus graciés, la prise en charge alimentaire de 203 personnes affectées dans les régions du Centre et du Centre-Sud et un cash transfert au profit de 20 000 personnes vulnérables affectées à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.
Aly Tinto
D’ici fin décembre 2020, 5 élections présidentielles se tiendront en principe dans des pays d’Afrique de l’Ouest. Il s’agit du Burkina Faso, du Niger, du Ghana, de la Guinée Conakry et de la Côte d’Ivoire. Les enjeux électoraux sont certes distincts d’un pays à un autre mais dans les deux derniers cités, à quelques semaines des scrutins, la situation sociopolitique est tendue en raison de la volonté des présidents sortants de se maintenir au pouvoir après avoir déjà fait deux mandats. Une chose est certaine, les crises pré-électorales ou postélectorales sont à éviter dans la région ouest-africaine, d'autant plus que les pays du Sahel sont déjà éprouvés par les attaques terroristes itératives, auxquelles est venue se greffer une crise humanitaire sans précédent.
Il s’agira de la 3e confrontation électorale consécutive entre ces deux hommes politiques de ce pays anglophone. L’ancien président l’avait emporté en 2012 devant Nana Akufo-Addo. En 2016, Akufo-Addo est arrivé au pouvoir en battant Dramani Mahama. Le « match » programmé en décembre prochain s’annonce déjà très passionnant. Le Ghana poursuivra très certainement sa transition démocratique à l’issue de cette élection.
Dr Ousséni Tamboura a en outre plaidé pour une transparence permanente de la CENI sur le nombre des bureaux de vote qui ne pourront pas être ouverts le 22 novembre et demandé une transparence intégrale sur l'impact de l'enrôlement des déplacés internes dans le fichier électoral des communes accueillantes. « Il faut que les partis politiques s'engagent à s'abstenir de toute attitude de déstabilisation du processus électoral pour nous éviter des crises pré-électorales ou post-électorales », a-t-il conclu.
En outre, c’est au CC de s’assurer que les résultats des urnes sont « effectivement de bons résultats, qu'effectivement les irrégularités qui ont été commises ont plus ou moins entaché la crédibilité du scrutin ». A son avis, l'inclusion suppose également que ceux qui ont la capacité de voter puissent être enrôlés sur les listes électorales. En plus, il faut que ces listes soient fiables. «Dans ce processus en cours on a évoqué la question de l'enrôlement des déplacés internes. Est-ce que ce n'est pas l'occasion d'avoir des doublons ? » s’est-il interrogé.
RB: Alors que les autres puissances et institutions ont condamné le coup de force, l'ambassadeur russe a été le premier diplomate étranger reçu en audience par l’armée au pouvoir. Quelle analyse faites-vous de cette situation ?

En droit un Etat, c’est un territoire, une population, un système de gouvernement. Mais cette définition ne veut pas dire grand-chose du point de vue pratique. Un Etat, c’est aujourd’hui une gouvernance efficace et qui répond aux besoins des populations. Cela suppose également une vision commune de la classe politique. Il faut certainement qu’à un moment donné au Mali tout le monde accepte qu’il existe un seul Mali et non 2. Il n’y a pas un Mali à Bamako et un autre à Kidal. Tant que cette façon de faire n’aura pas changé, je crains qu’un simple changement de gouvernants ne puisse modifier les choses.

La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a pris hier mardi des sanctions contre le Mali. « Les militaires n'ont fait que répondre aux aspirations de la population. Les prétendues sanctions de la CEDEAO ne peuvent donc se justifier. Il revient aux peuples de prendre leur destin en main et à la CEDEAO de s'adapter aux aspirations des peuples si elle veut conserver sa crédibilité », a critiqué Me Apollinaire Kyelem. 
RB : Ce coup de force est-il un sursaut d'honneur dans l'armée malienne pour siffler la fin de la récréation après le récent rapport des experts de l'ONU qui accuse la direction de la Sécurité de l’Etat et plusieurs de ses hauts responsables d’avoir entravé le processus de paix ?
RB : Etes-vous optimiste quant à l'évolution de la situation ?

En matière d’obligations des parties à l’accord, au chapitre II, il est écrit à l’article 8 :
Le chapitre III de cet arrangement politique ficelé par l’opposition politique est, lui, consacré la gestion du pouvoir d’Etat après les élections.
Il a ajouté : «Ce terrorisme a plusieurs causes et il remonte à la dislocation de la Libye avec la circulation des armes et des combattants jusque dans le Sahel. C’est une contagion régionale, sahélienne. Mais il y a également des causes internes. Ce sont des inégalités territoriales très importantes qui ont été construites au cours des 30 dernières années à travers des politiques d’infrastructures largement centrées sur la capitale et quelques villes. Mais l’intérieur du pays a beaucoup été délaissé, si bien qu’il y a des populations jeunes de l’intérieur du pays qui vivent aujourd’hui dans un sentiment d’injustice qui les met en difficulté vis-à-vis du recrutement terroriste. Donc le terrorisme a aujourd’hui un pied endogène qui nous inquiète.»





