jeudi 23 janvier 2025

invt uneLe week-end du samedi 25 au dimanche 26 juillet 2020 dans la capitale burkinabè a été marqué par de grandes activités politiques comme la tenue des congrès extraordinaires d’investiture des candidats des deux principaux partis de l’opposition à la présidentielle de 2020. Zéphirin Diabré et Eddie Komboïgo ont été investis officiellement candidats respectivement de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) et du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Radars Info Burkina a approché Parfait Silga, journaliste et analyste politique, pour avoir sa lecture des forces et faiblesses de ces partis pour la présidentielle à venir.  

Le palais des Sports de Ouaga 2000 a accueilli une foule immense ce week-end. La mobilisation était au rendez-vous. «Comme tous les grands partis, il y a une question d’image pour l’opinion. Il faut mobiliser des foules pour montrer que le parti a une grande capacité de mobilisation. Sauf qu’on le sait, ces gens qui remplissent les stades ne sont pas forcément des militants, des détenteurs de cartes d’électeurs qui vont voter pour ces partis. Il ne faut pas confondre la foule et les électeurs. Mais c’est bon pour l’opinion que ces partis montrent à la face du monde entier qu’ils peuvent mobiliser des milliers de personnes pour assister à des congrès », a d’abord indiqué l’analyste politique.

Selon lui,s'agissant du CDP, la donne est un peu différente. « On se rappelle que la veille du congrès, le samedi 25, Mahamadi Kouanda a été débouté, par décision du juge, de sa requête de suspension du congrès d’investiture du CDP. Une décision qui a permis effectivement de tenir le congrès le dimanche. On a l’impression que chaque jour apporte son lot de procès, de contradictions. Eddie est officiellement investi mais on ne peut pas d’emblée balayer du revers de la main ces courants et tous ceux qu’ils font comme agitation autour du parti », a poursuivi Parfait Silga.  

invt 2En ce qui concerne les forces des deux partis, «il y a d’abord leur structuration. Un parti gagne une élection par sa structuration. Je pense qu’après le parti au pouvoir, ce sont les deux partis les mieux structurés au Burkina. Avec l’arrivée d’Eddie Komboïgo à la tête du CDP, il y a un travail qui a été fait. Dans tout le Burkina, les sections ont été revitalisées », a expliqué M. Silga.

Les faiblesses ne manquent cependant pas. « Elles se trouvent en leur sein. Pour l’UPC, il y a eu la scission avec le départ des 13 députés qui avaient créé le groupe UPC/RD. On peut se demander, à l’orée de ces élections, quel sera l’impact du départ de ces élus sur les résultats à venir et quelle va être la stratégie qu’ils vont mettre en place pour limiter l’impact du départ de ces 13 députés. Mais l'UPC reste quand même un parti important. C’est elle qui était le fer de lance de la contestation contre le régime Compaoré. S'agissant du CDP, est-ce que les démissions, notamment des pro-Kadré Désiré Ouédraogo, ne vont pas éparpiller les voix qui auraient dû rester dans le parti?», s’est-il interrogé.

« Et même si Eddie Komboïgo dit qu’il tient bien la barque et que les choses vont bien, est-ce qu’on peut dire qu’il y a la sérénité ? C’est une question qu’il faut se poser. Evidemment au stade actuel des choses, il a gagné son procès contre Mahamadi Kouanda et a été investi comme candidat. Pour le moment, la situation est en sa faveur. Je pense que le défi, c’est de travailler à ce que la sérénité revienne et que les gens parlent le même langage dans le parti pour aller en rang serré à cette présidentielle », a conclu Parfait Silga.   

Aly Tinto

ccdp uneDes milliers de militants et sympathisants de l’ex-parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ont répondu présents au palais des Sports de Ouaga 2000, dans la soirée du dimanche 26 juillet 2020, au congrès extraordinaire d’investiture du candidat de cette formation politique à l’élection présidentielle du 22 novembre.  A l’issue des activités du congrès,  Eddie Komboïgo est désormais le candidat officiel du parti de l’ex-président Blaise Compaoré.

Il est 14h au palais des sports de Ouaga 2000. L’ambiance était au rendez-vous  à l’extérieur comme à l’intérieur de la salle. Les hommes de médias ont dû patienter un bout de temps pour avoir accès à la salle dans des conditions difficiles puisqu’il s’agissait de fournir un effort physique important dans cette bousculade devant une porte.

30 minutes avant l’arrivée d’Eddie Komboïgo, la salle était comble. Les militants du parti ont le choix entre l’effigie de Blaise Compaoré, celle d'Eddie Komboïgo et le logotype du CDP.

Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition politique, Gilbert Noël Ouédraogo, président de l'Alliance pour la démocratie et la Fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA), Aziz Dabo de la Nouvelle Alliance du Faso (NAFA) ont fait le déplacement au palais des Sports à cette occasion. L’ex-Premier ministre du dernier gouvernement de Blaise Compaoré, Luc Adolphe Tiao, était aussi présent.

ccdp 2C’est à 16h qu’Eddie Komboïgo a fait son entrée en salle sous de grandes ovations. Après l'exécution de l’hymne national, le Ditanyè, c’est le premier vice-président du CDP, Achille Tapsoba, qui a livré la teneur de la résolution portant investiture du candidat Eddie Komboïgo.

L’artiste Dez Altino viendra par la suite émerveiller les militants et le président du CDP avec son titre « Wende ya wendé ».

Eddie Komboïgo est officiellement fait candidat à travers la réception du fanion du parti des mains d’Achille Tapsoba et c’est l’occasion d’exécuter l’hymne du parti.

«Je me réjouis de cette gigantesque mobilisation au palais des Sports de Ouaga 2000. Maintenant nous allons assister à la danse des baobabs. Nous avons dit que face à ces gens (parti au pouvoir, Ndlr), il faut que nous soyons soudés et rassemblés», a indiqué Zéphirin Diabré.

ccdp 3A l’issue de son investiture, Eddie Komboïgo s’est adressé aux militants de son parti en ces termes : « Fort de toute cette confiance placée en moi, je m'engage ici et maintenant à œuvrer avec tous les militants du CDP et même au-delà de notre parti, à rassembler tous les Burkinabè qui aspirent au changement, dans un vaste mouvement progressiste, pour arracher la victoire totale au soir du scrutin du 22 novembre 2020. Je suis intimement convaincu que rien ne pourra arrêter la marche du CDP vers la victoire finale ».

Il a poursuivi en indiquant que l’insécurité est au centre des préoccupations des Burkinabè, parce qu’elle « nous empêche de vivre en paix, de réaliser nos rêves et de garantir l’avenir de nos enfants ».

Faisant dans la récrimination contre le parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Eddie Komboïga a lancé : « L’économie nationale est à plat. Malgré les discours mirobolants du MPP, les investisseurs ont fui le Burkina Faso. Le président Roch Marc Christian Kaboré arrive à la fin de son mandat avec une véritable fracture sociale et politique. »

Ainsi donc il a parié qu’il est à la hauteur de la tâche qui l’attend au lendemain du 22 novembre pour remettre le Burkina Faso sur les rails. « Je veux impulser au Burkina Faso une gouvernance nouvelle fondée sur les valeurs démocratiques, pour en faire à l’orée 2025, un pays entièrement restauré, un pays de paix, de cohésion et uni, un pays de prospérité partagée pour tous, dans la justice et la fraternité », a-t-il indiqué.

Confiant en ses chances d'occuper le fauteuil présidentiel, Eddie Komboïgo a invité les militants de son parti à se jeter corps et âme dans la bataille électorale dans le respect des textes en vigueur.

Aly Tinto

zephi uneGénération Zeph 2020, un mouvement essentiellement constitué de jeunes et de femmes regroupant 7 partis politiques et 90 associations, a décidé de soutenir la candidature de Zéphirin Diabré à l’élection présidentielle du 22 novembre. Les premiers responsables de cette initiative étaient face à la presse dans la matinée du jeudi 23 juillet 2020, 72h avant la date d’investiture du candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) à l’élection présidentielle.

Parmi les 7 partis politiques de la Génération Zeph 2020, on peut citer la Convergence de L’Espoir dont le président est le Dr Jean-Hubert Bazié, le Parti national des démocrates sociaux (PNDS) de Yumanli Lompo et le Parti des militants pour le peuple (PMP) d'Abdoulaye Arba.

« Ce sont des jeunes qui ont pris l’initiative de s’organiser dans un cadre où ils pourraient donner le maximum de leur force, de leur conviction pour que celui qui est supposé être candidat à l’élection présidentielle de 2020 puisse triomphalement s’affirmer au lendemain du 22 novembre comme le premier responsable de ce pays. Parmi ces jeunes, il y a des responsables de partis politiques. La cheville ouvrière de ce grand regroupement est Abdoulaye Arba, président du PMP. Un adage dit qu’un vieux ne peut aller loin sans que le jeune le porte sur les épaules», a expliqué Jean-Hubert Bazié.

zephi 2« Nous sommes conseillés et soutenus par le collège des chefs de partis. Nous avons décidé de soutenir le président Zéphirin Diabré, parce que c’est l’homme de la situation. Il est capable de relever le Burkina Faso, crucifié et mis à genoux par le régime du Mouvement de peuple pour le progrès (MPP) », a indiqué Abdoul Goudousse Ouédraogo, coordonnateur du mouvement. Selon lui, en 2020 l’insurrection se passera dans les urnes. « Monsieur Diabré mobilisera davantage les Burkinabè, toutes tendances confondues, par-delà les divergences et les différences, pour aller au pardon, à la réconciliation et à la paix; pour former de nouveau une Nation unie et forte », a-t-il poursuivi.

Pour ces jeunes, le parti du Lion  a la réponse à leurs attentes. « Le parti dirigé par M. Diabré est l’un de ceux qui a au sein de son bureau politique national un nombre impressionnant de jeunes. Beaucoup de maires qui dirigent des communes au compte de l’UPC sont très jeunes. zephi 3Donc la jeunesse a une place de choix dans ce parti. Dans son programme de 2015, Zéphirin Diabré faisait déjà la part belle à la jeunesse », a soutenu Zakariya Welgo, coordonnateur national de l’Organisation pour une jeunesse éveillée au Faso (OJEF), membre de Génération Zeph 2020.

S'agissant de l’investiture de "l'enfant terrible de Gombousgou", prévue pour le samedi 25 juillet, la coalition assure qu’il n’y aura aucun souci de mobilisation au palais des Sports de Ouaga 2000. « Nous travaillons sur le terrain depuis un certain temps. Donc la mobilisation sera spectaculaire », a lancé, confiant, Zakariya Welgo.

«Nous sommes des partis structurés qui, bientôt, vont se manifester dans le sens du soutien à la candidature de Zéphirin Diabré. La coalition va se révéler bientôt à travers la présentation de notre programme, de notre logo, etc.», a conclu Jean-Hubert Bazié.

Aly Tinto

 

 pacte une1Des élections présidentielle et législatives vont se tenir le 22 novembre 2020 au Burkina Faso. A 5 mois de ces échéances électorales, la classe politique est marquée par des activités de précampagne et des investitures de candidats. Le Conseil supérieur de la communication (CSC), dans sa mission régalienne de régulation et d’organisation de la couverture médiatique du discours politique en période de campagne électorale, doit assurer sa part de responsabilité. D’où le Pacte de bonne conduite entre candidats, partis ou formations politiques, organisations de la société civile, médias et publicitaires engagés dans les élections de 2020. Radars Info Burkina s’est penché sur celui signé en 2015.

Le Pacte de bonne conduite a été initié par le CSC depuis les élections législatives de mai 2002. « Il est un véritable régulateur des communications des différents acteurs en vue d’élections éclairées et apaisées. Il permet, d’une part, d’éclairer les candidats, les partis ou formations politiques, les organisations de la société civile, les médias et les publicitaires sur la conduite à tenir pendant les campagnes électorales et, d’autre part, d’éveiller la conscience de l’ensemble de ces acteurs sur leur responsabilité sociale en vue d’une communication vertueuse au service de la démocratie », a expliqué le CSC.

Le 20 mai 2020 le CSC a organisé un atelier en vue d’élaborer et de valider un avant-projet de Pacte de bonne conduite des acteurs des élections présidentielle et législatives couplées de novembre 2020.

Pour ce qui est du Pacte de 2015, à l’article 1er on peut lire : « Les parties prenantes au présent Pacte s’engagent à œuvrer pour la sauvegarde de la paix, de la concorde sociale et de l’unité nationale  par l’acceptation des diversités d’options et d’opinions politiques et le rejet de la violence sous toutes ses formes. »

pacte 21En ce qui concerne les règles de conduite,  à l’article 4 on peut lire ceci : « Les débats et les discours politiques doivent être circonscrits à une saine émulation des idées, à la critique des programmes politiques et aux suggestions destinées à améliorer la gouvernance démocratique et la promotion du développement. Ils ne doivent pas traiter de la vie privée, de l’appartenance confessionnelle, sociale, régionale ou ethnique d’un candidat ou d’un citoyen ».

« Les organisations de la société civile s’engagent à assurer leur rôle de veille sociale, conformément à leurs statuts et dans le respect des textes en vigueur. Elles s’interdisent par conséquent tout propos à caractère injurieux, diffamatoire, discriminatoire ou susceptible de rompre l’égalité de chance entre les partis politiques ou entre les candidats aux scrutins. Elles s’engagent, en outre, à une saine utilisation des médias et des agences de publicités ou de communication dans leurs activités », lit-on à l’art 9.

« Les médias privés s’engagent à s’assurer un strict respect de l’éthique et de la déontologie  et à bannir toute discrimination, mensonge, dénigrement et diffamation, directe ou indirecte. Outre l’accès équitable et pluraliste à leurs organes, ils traitent d’une manière impartiale les différents acteurs politiques durant la campagne électorale. Ils s’engagent à ce que les forums (radio, télé, presse écrite et presse en ligne) des internautes soient des espaces de débats sains, respectueux de l’intégrité et de la vie privée des candidats dans l’esprit du présent pacte», indique l’article 11 du Pacte.

A l’article 16, il est mentionné que le CSC « s’engage à jouer un rôle de veille pour l’application du présent Pacte ».

Et l’article 17 de conclure : « Le présent Pacte entre en vigueur dès sa signature par les parties prenantes aux scrutins électoraux ».

Aly Tinto

 

poe uneLe vendredi 17 juillet 2020, les députés du groupe parlementaire UPC (l’Union pour le progrès et le changement) ont fait à la presse le point de leurs activités parlementaires de janvier 2020 au 13 juillet courant, date de clôture de la 2e session extraordinaire de l’année. Ladite session, dont les travaux ont débuté le 29 juin 2020, a été marquée par la restitution du rapport sur les sorties de la délégation parlementaire dans les cinq régions du Burkina touchées par l’insécurité. « L’adoption de ce rapport par l’Assemblée nationale  a donné lieu à l’expression libre d’opinions parfois violentes. Notre groupe parlementaire ne donnera jamais sa caution pour une question éminemment politique sans l’accord préalable de la direction du parti », ont affirmé les élus du parti du Lion.

L’Assemblée nationale burkinabè a débuté l’année 2020 par une session   extraordinaire tenue du 9 au 23 janvier. Ce fut l’occasion pour les députés de se prononcer sur un certain nombre de préoccupations majeures qui ont fait l’objet de projets de loi à eux soumis et d'en débattre. On peut citer à ce propos la loi portant prorogation de l’état d’urgence, la loi portant institution de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et la loi portant modification de la loi N°014-2001 AN portant Code électoral.  Le Groupe parlementaire UPC (GP UPC)  a donné son quitus pour l'adoption desdites lois.

poe 2« L’AN, au regard des difficultés rencontrées par les opérateurs de téléphonie mobile en matière de qualité de leurs prestations et vu les préoccupations liées à la promotion immobilière au Burkina, a pris deux résolutions portant création d’une commission d’enquête sur le système de téléphonie mobile au Burkina et création d’une autre commission d’enquête sur le système de promotion immobilière », a indiqué dans sa déclaration liminaire le Poé naaba, Justin Compaoré à l’état civil, président du groupe parlementaire UPC (GP UPC).

En ce qui concerne la première session ordinaire, l’institution parlementaire a examiné 24 projets de loi, à savoir 23 ratifications et 1 projet de loi portant modification de la loi n° 014-2014 portant création du Tribunal de grande instance de Ouaga II. « Le GP UPC a donné son accord pour ces différentes lois », a dit l'élu national.

poe 3Le GP UPC a par ailleurs, au cours de cette conférence de presse, observé une minute de silence à la mémoire de l’honorable Rose-Marie Compaoré, ci-devant 2e vice-président de l’AN.

Pour ce qui est de la 2e session ordinaire, ouverte le 29 juin 2020, elle a permis aux députés d’examiner d’importants projets de loi mais aussi de faire la restitution de plusieurs rapports des missions initiées par l’AN. A propos du rapport sur les sorties de la délégation parlementaire dans les cinq régions du Burkina touchées par l’insécurité, voici ce qu’a affirmé le Poé naaba, l’orateur du jour : « L’adoption de ce rapport par l’AN a donné lieu à l’expression libre d’opinions parfois violentes. L’AN a adopté un rapport dans lequel est contenu l’ensemble de ces 19 recommandations.  Et c’est très difficile pour moi d’avoir fait partie d’une mission et de dire après que je ne me reconnais pas dans son rapport. Sauf qu’on veut nous forcer à isoler la recommandation 15 portant découplage des élections pour en faire un sujet à part. Avant l’adoption du rapport, il devait être soumis au président du Faso pour appréciation ainsi qu’au Chef de file de l’opposition politique (CFOP) et à l'Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP). Nous avons adopté un rapport dont le sort dépend donc pleinement de la classe politique. Il n’a jamais été question pour l’Assemblée nationale de prendre une résolution portant prolongation d’un mandat, d’un lenga ». Foi des députés du parti du Lion, le GP UPC ne donnera jamais sa caution pour une question éminemment politique sans l’accord préalable de la direction dudit parti.

Les premières journées parlementaires 2020, tenues en mars à Tenkodogo, avaient pour thème : « Quelle contribution du GP UPC pour l’opérationnalisation du processus de réconciliation nationale au Burkina Faso ? » Une des recommandations de ces réflexions est de «faire la lumière sur les crimes de sang des conflits intercommunautaires et de mettre en place des mécanismes de prise en charge rapide et inclusive des victimes et de leurs familles ».

Aly Tinto

eph uneLe comité national d’organisation du congrès extraordinaire de désignation et d’investiture du candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) à l’élection présidentielle du 22 novembre 2020 a animé un point de presse ce jour 16 juillet 2020 au siège dudit parti à Ouagadougou. Il a, à cette occasion, fait le point des préparatifs de ce jamboree politique qui s’ouvrira le samedi 25 juillet 2020 à partir de 9h au palais des Sports de Ouaga 2000. «La journée du président du parti sera particulièrement chargée en termes d’actions », a dit le comité.

 

«Ensemble avec Zeph, un nouveau départ en toute sécurité », tel est le thème du congrès extraordinaire d’investiture du candidat de l’UPC à l’élection présidentielle du 22 novembre 2020. « Nous sommes prêts à aller, le 25 juillet 2020 à partir de 9 h, désigner notre candidat. Tout est fin prêt. Au niveau des arrondissements, des communes, les militants sont prêts. Au niveau des délégations des autres provinces, les congressistes sont déjà mobilisés. Après la cérémonie de désignation, il y aura une cérémonie d’investiture », a indiqué Rabi Yaméogo, président du comité d’organisation. Il a ajouté que la journée du président du parti, Zéphirin Diabré, serait particulièrement chargée ce jour-là.

eph 2« Après la cérémonie d’investiture, le président du parti fera un don à des déplacés internes dans la province du Kadiogo. Il remettra également officiellement un forage à des populations d’un quartier non loti. Ces actions montrent son entrée dans la précampagne », a précisé M. Yaméogo.  

Ce sera la 3e fois que l’UPC organise un congrès au palais des Sports de Ouaga 2000. «Lors des deux congrès passés, la mobilisation était gigantesque. Donc ce n’est pas au 3e congrès que nous allons balbutier.  Le président sera encore escorté comme on l’avait fait en 2018 pour aller au palais des Sports. C’est la jeunesse qui le fera. L’UPC est un grand parti avec des militants qui peuvent mobiliser et poser des actions et réussir une activité en quelques minutes, en quelques jours. Donc en ce qui concerne la mobilisation, il n’y a aucun problème », a assuré Rabi Yaméogo.

eph 3S’agissant de l’élection présidentielle à venir, selon l’UPC, le Burkina Faso a besoin d’un nouveau départ, de résilience. « L’occasion est donnée au peuple de corriger l’erreur monumentale de 2015 qui a consisté à confier le pouvoir à des aventuriers qui ont trahi toutes ses attentes. Il est donc temps pour les Burkinabè de renouer avec des valeurs de probité en confiant leur destinée à notre candidat. Notre peuple a besoin de paix, de sécurité et de gestion transparente des affaires publiques », a martelé le parti du Lion.

« L’UPC ira à ces élections avec beaucoup de sérénité. Oui, le Lion va rugir », a déclaré, confiant, M. Yaméogo.

Aly Tinto 

parf uneLe 11 juillet 2020, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a été investi par le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) comme son candidat à l’élection présidentielle du 22 novembre 2020. Le président dudit parti, Simon Compaoré, a profité de l’occasion pour dresser le bilan du quinquennat de Roch Kaboré.  « Nous avons construit, bâti ; nous avons fait bouger les lignes malgré le terrorisme, les tentatives de déstabilisation et la fronde sociale. Le bilan est incontestable», a-t-il indiqué. Radars Info Burkina a rencontré Parfait Silga, journaliste et analyste politique, pour une analyse de ce bilan et des élections à venir.

«Je trouve que la démarche consistant à dire que le bilan est positif est logique quand vous êtes du parti. A l’appui, ils évoquent les réalisations qui ont été faites, tous les acquis du Plan national de développement économique et social (PNDES) dans divers domaines comme la santé, les infrastructures, l’énergie, l’éducation, l’eau potable et l’assainissement. Donc quoi de plus normal pour un parti au pouvoir de dire que son bilan est positif au-dessus de la moyenne pour pouvoir dire au peuple que c’est pour ce parti qu’il faut voter encore en 2020 ! Effectivement, il y a eu des facteurs exogènes qui n’ont pas permis que le programme se déroule comme il le fallait », a d’abord expliqué M. Silga.  

Mais pour l’opposition politique lors d’un point de presse mardi 14 juillet 2020, « au regard de ce mandat jonché de morts et aux odeurs de corruption, le MPP devrait avoir la décence de faire un second mea culpa et de s’éclipser avec ses multiples malédictions ».

«L’opposition, de son côté, va dire que le bilan est totalement négatif. En tant que journaliste, l’appréciation personnelle que je fais, c’est qu’il y a eu des acquis. Mais à la fin d’un mandat, même si tous les Burkinabè  savent que leur armée est vraiment montée en puissance par rapport à 2016, il reste qu’il y a encore des attaques terroristes, il reste que nous avons des milliers de déplacés internes (838 548 personnes déplacées internes à la date du 25 mars 2020, Ndlr).

parf 2Donc ce sont des préoccupations qu’il faut prendre en compte. Evidemment, les populations burkinabè attendent du gouvernement qu’il fasse tous les efforts nécessaires pour parvenir à résoudre ces problèmes », a soutenu l’analyste politique.

Le parti au pouvoir s’est fixé l’objectif de réélire Roch Marc Christian Kaboré dès le 1er tour avec 60%, 6 points de plus par rapport à son élection en 2015.

«C’est une projection du parti mais je ne sais pas sur quoi il se base pour la faire. En tant qu’analyste, je pense que l’élection de 2020 sera plus difficile que celle de 2015.

En 2015, il y a un certain nombre de partis qui n’étaient pas dans la compétition. Aujourd’hui on a le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et d’autres partis qui y sont. Ce qui veut dire que la compétition sera plus rude qu’en 2015. Il y a de nouveaux partis et en cinq ans le CDP par exemple a eu le temps de se recomposer, de refaire ses bases.  Si c’est à travers leur bilan, donc on attendra de voir quelle sera l’appréciation que fera le peuple burkinabè de ce bilan », a estimé Parfait Silga.

Mais quelles sont les chances du président Kaboré d'être réélu ?

«Est-ce qu’à ce stade on peut être totalement affirmatif pour dire qu’il a beaucoup de chances ou non ? Je pense qu’il faut être prudent dans l’analyse. Si on écoute les militants du parti au pouvoir, on peut dire que le bilan qu’ils déroulent peut effectivement être un boulevard pour la réélection sans faute de Roch Marc Christian Kaboré. Mais quand on regarde également toutes les difficultés, à savoir le terrorisme et la crise humanitaire, ce sont des questions qu’il faut prendre en compte. Maintenant il y a un élément dont on doit compte : un parti gagne une élection à travers ses structures. Aujourd’hui, le MPP reste de loin le parti le mieux structuré. Déjà en 2015, en un an d’existence, le parti a pu se structurer sur le terrain. Donc sur la base de la structuration on peut dire que le MPP a beaucoup de chances de faire réélire son candidat. Mais il ne faut pas oublier qu’un parti comme le CDP est également bien structuré. En plus, d’autres partis ne sont pas moins bien structurés. Est-ce que la structuration sera la seule condition qui va déterminer le succès ou non de Roch Marc Christian Kaboré ? On attendra de voir si elle sera vraiment le facteur déterminant de cette élection », a-t-il conclu.

Aly Tinto

hbd uneCe mardi 14 juillet 2020, s’est tenu le point de presse hebdomadaire de l’institution Chef de file de l’opposition politique (CFOP). Les sujets abordés étaient, entre autres, le récent rapport de Human rights watch sur des exécutions sommaires dans le Soum, le congrès d’investiture du candidat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) à la présidentielle et l’examen du CEP, session 2020. Ont animé cette conférence Victorien Tougouma, président du Mouvement africain pour le Progrès (MAP), et Amadou Diemdioda Dicko, vice-président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC).

L’escorte du président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Mathias Tankoano, a été victime d’une attaque le dimanche 12 juillet dans la région de l’Est. « C’est avec tristesse que nous avons appris cette information. Nous souhaitons prompt rétablissement aux blessés et le retour de la paix au Burkina », a dit d’entrée de jeu l’opposition politique.

Cette attaque ne prouve-t-elle pas que le temps finira par donner raison aux députés, qui ont proposé le report d’un an des élections législatives pour des raisons sécuritaires ?

« Si le convoi du président du CSC a pu être attaqué, vous imaginez ce que les braves populations de ces zones vivent au quotidien ? Et c’est cette situation, le véritable problème. A qui la faute en réalité ? Donc cette attaque vient confirmer le fait que le MPP a échoué et que la meilleure façon pour le Burkina de remonter la pente, c’est d’aller à des élections et de mettre un nouveau leader à la tête de notre pays », a déclaré Victorien Tougouma.

hbd 2« Il faut absolument adopter un schéma normal. Les élections peuvent se tenir. On prendra acte après et dans les zones où ces élections n’ont pas pu se tenir, la classe politique peut se retrouver et organiser des élections partielles. Mais arrêter le processus voudrait dire tout simplement qu’on a donné raison aux terroristes qui nous attaquent, qui nous empêchent d’avancer et bloquent le développement de notre pays. Donc il faut qu’on continue pour que cette situation de découplage n’arrive jamais au Burkina Faso. L’opposition comme la majorité, tout le monde est d’avis qu’il faut affronter les difficultés du moment », a affirmé pour sa part Amadou Diemdioda Dicko de l’UPC.

 Dans le rapport des députés remis au président du Faso, les statistiques montrent clairement que de janvier 2016 au 6 juillet 2020, plus de 1 229 civils ont été tués et 436 éléments des forces de défense et de sécurité (FDS) ont passé l’arme à gauche. hbd 3Pour la seule année 2020, à la date du 31 mai, 465 civils ont été tués et 163 éléments des FDS sont tombés. « 465 civils tués en cinq mois par rapport à 1229 en 4 ans, la situation ne fait qu’empirer. Ce qui veut dire que dans un an si nous restons dans cette tendance, on n’aura aucune solution puisque la situation ne fait que se dégrader La seule solution, c’est donc d’aller aux élections », a commenté M. Tougouma.

S’agissant de l’investiture de Roch Marc Christian Kaboré comme candidat du parti au pouvoir à la présidentielle de novembre 2020, l’opposition politique affirme que « le MPP devrait avoir la décence de faire un second mea culpa et de s'éclipser avec ses multiples malédictions, au regard de ce mandat jonché de morts et d'odeurs de corruption ».

« En 5 ans de pouvoir, le MPP et ses alliés ont réussi la triste prouesse d'activer tous les leviers de corruption et de pillage. Ils n'ont pu empêcher l'assassinat de 2000 Burkinabè, l'occupation de près de la moitié du territoire, l'abandon de plus d'un million de Burkinabè qui sont devenus des réfugiés dans leur propre pays et la fermeture de 4000 écoles », a vertement critiqué l’opposition politique.

En ce qui concerne le rapport de Human rights watch sur des exécutions sommaires dans le Soum, le CFOP exige toute la lumière sur cette affaire. « Les accusations d’exécutions sommaires sont répétitives et elles sont de nature à diviser davantage les Burkinabè et à créer un terreau fertile au recrutement des terroristes. L’opposition encourage donc nos FDS à respecter la vie des citoyens et les droits humains dans la lutte contre le terrorisme», ont conclu les représentants du CFOP.

Aly Tinto 

ivst unePlusieurs milliers de militants du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et de l'Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP) ont pris d’assaut le palais des Sports de Ouaga 2000 ce samedi 11 juillet pour participer au congrès extraordinaire d’investiture du candidat du MPP à la présidentielle du 22 novembre 2020. L'envoyé spécial du candidat Kaboré, Siméon Sawadogo, par ailleurs ministre de l’Administration territoriale, a reçu symboliquement le flambeau du MPP des mains du président du parti au pouvoir, Simon Compaoré, signe que c’est Roch Marc Christian Kaboré qui portera une fois encore les couleurs de ce parti à la présidentielle de novembre.

La foule habillée aux couleurs du parti au pouvoir, l’orange, est nombreuse ce samedi matin au palais des Sports de Ouaga 2000. Du discours prononcé par le président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Simon Compaoré, on peut retenir, entre autres, ce qui suit : « Nonobstant les résultats significatifs et positifs engrangés durant le mandat qui s’achève, il apparaît que des défis importants, pour placer notre peuple sur les rampes de la prospérité et du bien-être, restent à relever. C’est l’obligation majeure qui s’impose à notre parti et à son candidat pour le quinquennat 2021-2025 à venir. »

« Au cours du mandat qui s’achève, nous avons construit, nous avons bâti, nous avons fait bouger les lignes, nous avons atteint des performances, réalisé des progrès, malgré un faisceau infernal d’adversité, de contraintes et de fléaux divers. Malgré le terrorisme, les tentatives de déstabilisation, la paranoïa des revendications sociales sectorielles et leur cortège de grèves et de sit-in, malgré la virulence de la pandémie inopinée de Covid-19, notre peuple a résisté et nous avons sauvegardé et maintenu les équilibres macroéconomiques et sociaux, pour que l’Etat ne tombe pas en faillite », a poursuivi celui qui fut maire de la ville de Ouagadougou dans une autre vie.

ivst 2Faisant le bilan des actions du programme quinquennal du président Kaboré, le président du MPP a déclaré : « Notre bilan est incontestable. Aucun régime dans notre histoire n’a pu atteindre de telles performances dans un tel laps de temps. »

Ainsi donc, «c’est l’occasion pour nous de réitérer notre confiance en l’homme (Roch Kaboré, Ndlr), notre reconnaissance de son leadership, notre admiration de son charisme et notre satisfaction des résultats auxquels il est parvenu durant son premier mandat en dépit des vents et des tempêtes contraires », a-t-il conclu.

Dans l’après-midi, le palais des Sports était plein comme un œuf. On notait la présence à cette grand-messe politique de membres du gouvernement, d’élus nationaux, de l’épouse du président du Faso et même du représentant de l’opposition politique.

C’est le ministre de l’Energie, Bachir Ismaël Ouédraogo, par ailleurs secrétaire national chargé de la mobilisation des jeunes du MPP, qui a livré la teneur de la résolution portant investiture du candidat Roch Marc Christian Kaboré en ces termes : « Le congrès extraordinaire du MPP tenu ce jour investit solennellement le camarade Roch Marc Christian Kaboré comme candidat du MPP à l’élection présidentielle du 22 novembre 2020 ».

Et c'est l'envoyé spécial du candidat Roch Kaboré, Siméon Sawadogo, qui a livré le message du candidat sous les applaudissements des congressistes. On en retient ce qui suit : « C’est avec un sentiment de grande responsabilité que j’accueille cette décision du congrès extraordinaire de notre parti, le MPP, de m’investir comme son candidat. Mon quinquennat s’achève dans un contexte encore marqué par les nombreuses épreuves que nous avons endurées sur les plans sécuritaire, sanitaire, social, économique, etc. Elles ne nous ont pas empêchés d’ouvrir des chantiers dans de nombreux domaines. Je m’engage, fort du soutien de toutes les forces du camp de la démocratie et du progrès, à relever avec vous ce nouveau défi. Notre victoire à la présidentielle doit nécessairement s’accompagner d’une majorité confortable, stable et cohérente à l’Assemblée nationale».

Quant à Me Bénéwendé Sankara, représentant de l’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP), il a assuré que l’alliance soutient sans réserve la candidature de Roch Kaboré : « Nous prenons ici l'engagement de mobiliser notre peuple autour de son programme pour une victoire éclatante de notre candidat, Roch Kaboré, au soir du 22 novembre 2020. »

Siméon Sawadogo a reçu par la suite, symboliquement, le flambeau du MPP des mains du président du parti au pouvoir, Simon Compaoré.

Très ému, Simon Compaoré a déclaré : « Cette mobilisation traduit en réalité un soutien indéfectible, au-delà des militants du MPP, de millions de patriotes et de démocrates de ce pays qui croient en un homme. Cet homme, c’est Roch Marc Christian Kaboré ».

Aly Tinto

coal uneLe lundi 29 juin 2020, 5 partis politiques ont mis sur pied une alliance dénommée Coalition Rupture. Leur ambition ? Une rupture dans la gouvernance au Burkina Faso. Ces partis sont l’Alternative patriotique panafricaine/Burkindi (APP/Burkindi), le Mouvement patriotique pour le salut (MPS), les Progressistes unis pour le renouveau (PUR), le Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF) et l’Union pour la renaissance démocratique, mouvement sankariste (URD/MS). La rédaction de Radars Burkina s’est entretenue avec Wahir Justin Somé, membre de ladite coalition, pour en savoir davantage sur la création de ce regroupement politique, ses futures actions et pour avoir sa lecture de certains événements qui ont marqué l’actualité nationale.

Radars Info Burkina (RB) : Vous êtes membre de la Coalition Rupture, c’est la rupture avec quoi précisément ?

Justin Somé (JS) : (Rires) La coalition rupture a entrepris des activés d’analyse de la gouvernance de notre pays, de l’évolution de cette gouvernance et de son impact sur notre population. Nous avons recensé un certain nombre de maux qui minent notre société, notamment le défi sécuritaire auquel on est confronté. A ce défi sécuritaire il faut ajouter la mal gouvernance qui se répercute au sommet de l’Etat par des tâtonnements. Cette situation a des conséquences très dangereuses pour notre pays. En matière de santé, on peut citer la gestion de la COVID-19 et d’autres maux comme les remous sociaux au niveau des syndicats. Donc on a des raisons de croire que notre pays a besoin d’un renouvellement, d’une rupture. Le concept de rupture fait suite à l’insurrection populaire de 2014 qui, à la fin, a été caractérisée par la volonté de la population de voir une meilleure gouvernance. Après les élections, qui se sont soldées, entre autres, par la mise en place d’un gouvernement, cette population s’est rendu compte que les aspirations   qui ont nourri l’insurrection populaire n’ont jusqu’à présent pas été  assouvies. Ce concept est tellement fondamental pour nous qu’il faut l’adhésion de toute la population et de tout le peuple burkinabè pour que nous puissions espérer un Burkina nouveau en matière de gouvernance. C’est l’objet de la Coalition Rupture. Nous avions jugé nécessaire que cette coalition se fasse dans un cadre concerté, de solidarité entre tous ceux qui ont les mêmes aspirations et la même vision que nous.  

coal 2RB : Où en êtes-vous avec le projet de candidature unique au niveau de la coalition à l’élection présidentielle ?

JS : Pour nous, c’est curieux qu’on fasse de la fixation sur la candidature de la coalition. A notre avis, ce qui est important, ce sont la notion et le concept de rupture. C’est pourquoi il y a 5 partis qui constituent la coalition. C’est dire donc que c’est une coalition ouverte. Nous avons promis à notre peuple que s’il y a une adhésion massive à cette coalition, cela lui permettra d’atteindre ses objectifs. Et nous sommes engagés pour une candidature unique portée par la coalition.  A ce jour, on est très avancé. La coalition peut présenter un candidat qui n’est pas forcément issu des partis qui la composent, vu qu’elle est très ouverte. On a déjà des candidatures. Il y a un certain nombre de partis qui avaient déjà annoncé des candidatures avant de rallier la coalition. Mais ils vont se soumettre à la décision qui sera issue de cette dernière. Tout le monde est d’accord sur le principe que c’est à l’unanimité que notre candidat sera choisi. Nous avons actuellement sur table un certain nombre de candidatures pour la présidentielle. Dans les prochains jours, nous allons donc dévoiler le candidat de la coalition.

RB : Selon certaines sources, c’est Yacouba Isaac Zida, président d'honneur du MPS, qui sera votre candidat. Est-ce bien le cas ?

JS : Nous comprenons cette opinion d’autant plus que le MPS avait déjà déclaré que c’est Yacouba Isaac Zida qui était son candidat à la présidentielle. Comme je viens de le souligner, nous nous sommes concertés et la coalition sera solidaire du candidat choisi de manière inclusive, concertée et consensuelle.

RB : La Coalition Rupture est affiliée à quel groupe de l’opposition politique ?

JS : Nous n’avons pas tenu compte d’une affiliation, que ce soit avec le Chef de file de l'opposition politique (CFOP) ou avec l'Opposition non affiliée (ONA). Il y a tous les partis. Pour nous, c’est la vision qui compte.

RB : L’Assemblée nationale a remis le mercredi 8 juillet 2020 au président du Faso un rapport de 19 recommandations, dont le report des élections législatives d’un an, pour des raisons d’insécurité, de représentativité et de légitimité. Quelle en est votre appréciation ?

JS : Les recommandations de ce rapport viennent conforter la coalition dans sa vision. C’est une volonté de ces élus  de se maintenir au pouvoir. Quand un mandat finit, il est fini. Ce n’est pas tout ce que la loi permet qu’il faut appliquer. Je crois qu’il faut avoir de la considération pour notre peuple. Aujourd’hui, notre peuple a plus besoin de paix, de sécurité et de bonne gouvernance. Ils (les députés) ont été très mal inspirés. En effet, si en 5 ans de mandat ils n’ont pas pu trouver des solutions à l’insécurité, ce n’est pas en prolongeant la législature d’une année que de manière magique une solution sera trouvée à l’insécurité. D’ailleurs, quelle garantie avons-nous qu’après cette prolongation l’insécurité sera jugulée ? En outre, si la raison invoquée est vraiment l’insécurité, pourquoi tenir la présidentielle ? En matière de coût, pour un pays qui a des priorités, si nous nous consacrons à ces exigences de la démocratie que sont les élections, je crois qu’il ne faut pas en faire trop. Il est très important que les élections se tiennent à bonne date. On n’a pas besoin de prolonger un mandat pour faire la réconciliation. Et à supposer même qu’on reporte ces législatives et que le président Kaboré ne soit pas réélu à l’élection présidentielle, on fait comment, d’autant plus c’est sa majorité qui sera à l’hémicycle ? Qu’est-ce qui va se passer dans un tel cas de figure ? Si c’est le président de la coalition qui est élu, imaginez les conséquences éventuelles !

Interview réalisée par Aly Tinto

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