Le « scandale » des 300 ambulances, l’enregistrement audio incriminant le conseiller spécial du président du Faso, Adama Kanazoé, et les 30 millions et la diffusion de « fausses informations » sur les leaders de l’opposition sont, entre autres, les sujets abordés ce mardi 30 juin 2020 lors du point de presse hebdomadaire du Chef de file de l’opposition politique (CFOP).
La cérémonie de remise de 185 ambulances sur les 300 prévues, le 23 juin 2020, est une bonne chose en soi mais le Chef de file de l’opposition politique (CFOP), déplore la récupération politique et les scandales de corruption qui ont, dit-elle, souillé la noblesse de l’initiative. En effet, selon le président de l’URD/MS, Alphonse-Marie Ouédraogo, la première chose qui a choqué les Burkinabè, c’est l’affichage d’une photo du président-candidat Roch Marc Christian Kaboré sur les ambulances, comme si les véhicules avaient été achetés avec son propre argent. Alors, l’opposition politique dénonce une escroquerie politique orchestrée par le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), avec ses alliés à travers le gouvernement. Plus grave, soutient le président de l’URD/MS, dans le dernier numéro du bimensuel « Courrier confidentiel », il ressort que les 300 ambulances ont été commandées par un marché PPP, en crédit-bail auprès de Fidelis Finances, Raynal Assurance et Diacfa, exactement les mêmes acteurs impliqués dans l’acquisition des 77 vehicules par la mairie de Ouagadougou. En d’autres termes, selon l’opposition, le MPP n’a fait que « louer les ambulances à un coût de plus de 14 milliards de francs CFA, dont 5 milliards de surfacturations ». Ce matériel est pour l’instant une propriété de l’entreprise Fidelis dont sont actionnaires l’actuel ministre burkinabè des Mines, Oumarou Idani, et celui des Affaires étrangères, Alpha Barry, sans oublier le maire Pierre Armand Béouindé lui-même.
Une autre affaire vient ternir l’image du gouvernement en général et celle du président de l’AJIR en particulier. Il s’agit d’un enregistrement audio dans lequel on entendrait la voix d’une personne présentée comme le président du parti AJIR, par ailleurs conseiller spécial du président du Faso, Adama Kanazoé, s’entretenant avec un homme d’affaires du nom de Sayouba, sur le partage de millions suite à un marché. « Il faut que tu me donnes 30 millions, c’est le minimum », pouvons-nous entendre dire plusieurs fois M. Kanazoé. A en croire M. Ouédraogo, a écouter la conversation, il s’agit d’un marché de pistes rurales dans la région du Centre-Nord obtenu grâce à des manœuvres du conseiller spécial. D’après le CFOP, dans le même audio, M. Kanazoé, qui se réclame jeune et prône un changement générationnel, souhaite que l’homme d’affaires le soutienne pour qu’il puisse à l’avenir lui octroyer un marché de 20 milliards de francs CFA. Ce scandale, s’il est avéré, révèle une fois de plus le pillage à ciel ouvert et à grande échelle des maigres ressources du pays des hommes intègres. C’est pourquoi l’opposition demande à la justice de s’autosaisir de cette affaire comme elle l’a fait concernant le magistrat Narcisse Yaméogo en procédant à l’arrestation de M. Kanazoé.
Selon les conférenciers du jour, un individu caché derrière une page Facebook s’adonne à la publication de « fausses informations » sur la toile incriminant les leaders de l’opposition. D’après l’opposition politique, cet internaute malintentionné a pour mission de salir la réputation de ses leaders et rien d’autre. Elle affirme que ce sont des officines politiques du pouvoir en place qui produisent et diffusent de telles informations. Elle conseille donc la vigilance à tous les Burkinabè pour ne pas « tomber dans le piège d’un pouvoir moribond et qui s’accroche à tout pour se maintenir ».
Obissa