vendredi 22 novembre 2024

grpp uneLa situation sécuritaire au Sahel se dégrade chaque jour un peu plus. Une semaine après la mort d’Abdelmalek Droukdel, chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), l'armée ivoirienne a subi une lourde perte (12 militaires tombés) lors d'une attaque armée présumée terroriste. L’Union africaine (UA) prévoit de déployer 3 000 hommes au Sahel pour lutter contre le terrorisme. Radars Info Burkina a pris contact avec Yehia Ag Mohamed Ali, chercheur à l'Institut de veille et d'études des relations internationales et stratégiques (IVERIS), pour avoir sa lecture de l’évolution de la situation sécuritaire au Sahel.

Selon le chercheur à l'IVERIS, la mort d'un chef terroriste est toujours planifiée et la question de sa succession réglée. « La mort de Droukdel aura peut-être des répercussions sur la capacité de son successeur à fédérer les katibas, mais la ligne d’AQMI restera », a-t-il poursuivi. Les autorités maliennes avaient annoncé l’ouverture d’un dialogue avec les chefs terroristes maliens Iyad Ag-Ghali et Amadou Koufa, dirigeants des groupes affiliés à Al-Qaïda. Quelles peuvent être les  conséquences de la mort de Droukdel sur d'éventuelles négociations entre le gouvernement malien et les groupes terroristes ? A cette question, voici ce qu’a répondu Yehia Ag Mohamed Ali : « Les négociations n'ont jamais réellement démarré. »

grpp 2En ce qui concerne l’attaque armée présumée terroriste à Kafolo, en Côte d’Ivoire, dans la nuit du 10 au 11 juin, M. Yehia affirme : « Elle est illogique d’après ce que je sais du mode opératoire des djihadistes. La zone est isolée et il n'y a pas une continuité territoriale avec leurs zones de repli».  Et d’ajouter : « Il est possible que ce soit un coup de semonce pour des personnes se livrant à l'orpaillage et qui refusent de payer la Zakat, alors que ces groupes ont favorisé leur implantation.  C’est une hypothèse. »

Quant au déploiement de 3 000 soldats au Sahel par l’UA, le chercheur a soutenu que cela relève plus de la communication que d'une action planifiée, puisque l’annonce en a été faite à plusieurs reprises. « Qui va fournir les troupes ? Qui va payer les équipements, les salaires et pour le fonctionnement ? Où seront-ils déployés ? Quel sera leur mandat ?» s’est-il interrogé.

La rivalité meurtrière entre le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) et l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS), les deux principaux groupes terroristes au Sahel, se poursuit, selon certaines informations. Mais le chercheur relève une accalmie entre le GSIM et l’EIGS. « Je crois que la répartition de l’espace se fera suivant le rapport de force dans les différentes zones. Le GSIM a exclu l’EIGS des zones où il est en position de force et vice versa », a-t-il conclu.

Aly Tinto

 

 

hhhLa tenue des élections présidentielle et législatives en novembre prochain fait des gorges chaudes au Burkina Faso. Si certains sont pour leur report, en invoquant les problèmes sécuritaires et sanitaires, d’autres par contre sont en faveur de leur tenue parce que, disent-ils, la Constitution n’a pas prévu de dérogation. Parti au pouvoir, d’opposition et OCS, chacun y va de son argumentation.

Pour le Dr Urbain Yaméogo, enseignant-chercheur, conseiller spécial du président du Faso et membre du bureau exécutif du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), il n’est pas question de reporter l’élection présidentielle, car la Constitution n'a pas prévu de dérogation au mandat présidentiel même d'un jour. Par contre, pour les législatives, a-t-il poursuivi, une dérogation peut être faite en cas de force majeure mais elle ne doit pas excéder une année. Urb« Il faut donc aller aux élections. C'est d'abord un principe démocratique que le MPP veut et doit respecter. De plus, notre parti tient à respecter la Constitution ; il n'est donc pas question pour nous de défaitisme. Ce n'est pas à cause de cette situation sécuritaire et sanitaire difficile que nous n'allons pas tenir les élections, d’autant plus que le faire, c'est affirmer notre souveraineté sur toute l’étendue du territoire », a-t-il déclaré.

C’est le même son de cloche à l’Union pour le progrès et le changement (UPC). En effet, selon son 4e vice-président, Amadou Diemdioda Dicko, même si ce doit être un vote a minima ou  jugé illégitime, le Burkina doit aller à ces élections. diemd« C’est cela aussi, la démocratie », a-t-il affirmé. D’après l’honorable Dicko, on ne devrait pas s’attarder sur les propos des gens qui rêvent d'un Burkina Faso qui sombrera dans le chaos, parce qu’on doit faire beaucoup attention afin que l'ennemi qui est dehors ne profite pas de la situation pour s’engouffrer davantage au Burkina Faso. Aujourd'hui, a-t-il ajouté, à 100 kilomètres de Ouagadougou, on a déjà des problèmes d’insécurité qui se posent. Si on commence nous-mêmes à nous taper dessus, c'est un grand boulevard qui est ouvert. « Comme on le dit, quand la pluie vous bat, il ne faut pas vous battre entre vous », a-t-il terminé.

Pour Lookmann Sawadogo, journaliste, leader d’OSC, membre initiateur de l’Appel de Manéga, il ne servirait à rien de tenir des élections dans un contexte de crises sociale, communautaire et sécuritaire. « Dans la haine, la vengeance, les règlements de comptes si on fait des élections, quelles institutions vont sortir de ces élections ? Est-ce que des institutions politiques crédibles et légitimes peuvent sortir de ces élections ? »look s’est-il interrogé. Car pour lui, les élections en réalité, c’est pour renouveler les institutions pour mieux gouverner la société qui n’est pas en crise. « Mais si la société même est en crise et qu’on ne la règle pas, on aura des institutions de crises pour continuer la crise », a-t-il déduit. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, nous avions conseillé dans la feuille de route des sages de l’Appel de Manéga, depuis fin janvier, d’aller à la réconciliation nationale avant les élections. A l’en croire, cela permettra de réconcilier les Burkinabè, que les acteurs politiques soient eux-mêmes dans des prédispositions, engagés dans l’amour de leur pays avant d’aller aux élections. C’est seulement ainsi, a-t-il terminé, que les dirigeants qui en sortiront seront légitimes et crédibles.

 Obissa

ksym 2Le traditionnel Conseil ordinaire hebdomadaire des ministres s'est tenu le mercredi 17 juin 2020 sous la présidence de Roch Marc Christian Kaboré, chef de l’Etat burkinabè. Il a été marqué par l'examen de certains dossiers de fonds et des communications orales. Au titre du ministère de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale, le Conseil a examiné un avant-projet de loi modificatif de la loi 014-2001/AN portant Code électoral. Il sera présenté à l'Assemblée nationale lors d'une session extraordinaire pour adoption afin que les élections se tiennent à bonne date le 22 novembre 2020.

Au titre du ministère de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale, le Conseil a examiné un avant-projet de loi portant modification de la loi 014-2001/AN portant Code électoral. Ce projet sera présenté à l'Assemblée nationale, lors d'une session extraordinaire, pour adoption afin que les élections se tiennent à bonne date le 22 novembre 2020.

<<L'apparition de la maladie à COVID-19 a occasionné un certain nombre de retards dans le déroulé de certaines opérations indispensables à la tenue des élections. Le 17 avril 2020, la majorité politique, l'opposition politique et la Commission électorale nationale indépendante (CENI) se sont réunies autour de la question de la tenue à bonne date le 22 novembre 2020 des échéances électorales. Le 2 juin 2020, les acteurs se sont réunis pour harmoniser un certain nombre de points de vue. Seuls les amendements consensuels ont été pris en compte dans ce projet de loi. Il s'agit, entre autres, de l'harmonisation de la durée de la campagne électorale, pour la présidentielle et les législative, de la réduction du délai de traitement des requêtes par la CENI, de la réduction des délais de déclaration de candidature à la présidentielle et aux législatives, des canaux d'acheminement des requêtes et de la révision de la liste électorale>>, a expliqué le ministre de la Communication, Rémis Fulgance Dandjinou.

Au titre du ministère de l'Economie et des Finances, le Conseil a adopté un projet de loi de finances rectificative à la loi de finances initiale pour l'exécution du budget de l'Etat, exercice 2020.  <<L'épidémie de COVID-19 va lourdement impacter l'économie nationale en général et le budget de l'Etat en particulier. Il y a la baisse des ressources propres de l'Etat et l'apparition de nouvelles priorités liées au traitement et à l'accompagnement de tout ce qui est lié à la riposte à la COVID-19 mais également aux conséquences économiques qu'elle a. A ce titre, les recettes totales de la loi de finances initiale étaient de 2 233 milliards, 316 662 000 francs CFA. La loi de finances rectificative sur laquelle nous avons planché aujourd'hui ramène ces ressources de l'Etat à 2 031 milliards, 350 136 000 FCFA. Quant aux dépenses, qui dans la loi de finances initiale étaient de 2 508 milliards 456 662 000 FCFA, elles sont dans la loi de finances rectificative de 2 508 milliards, 081 572 000 FCFA. Nous sommes passés d'un déficit budgétaire de 285, 140 milliards à un déficit de 469, 231 milliards, soit une dégradation de 64%. Dans le même temps le PIB nominal connaît un déficit de 5,31%. Ce budget va permettre de faire face aux mesures sociales, aux décisions d'appui à l'économie, le financement de plan de riposte à la COVID-19>>, a détaillé Monsieur Dandjinou.

Au titre du ministère de la Fonction publique, le Conseil a adopté un rapport relatif à une  autorisation de  recrutement  sur concours au titre de l'année 2020. << Il s'agit, au titre des concours professionnels, de 3 395 postes ouverts, au titre des concours directs de 4 721 postes ouverts et au titre des concours sur mesures nouvelles spéciales de 4 723 postes ouverts>>, a fait savoir Rémis Dandjinou.

Au titre du ministère de l'Eau et de l'Assainissement, le Conseil a donné son autorisation pour la conclusion par procédure d'entente directe de contrats pour la réalisation de travaux dans le cadre du Programme d'urgence pour le Sahel (PUS). Ce sont 14 lots d'un montant total de 2 350 049 105 FCFA TTC avec un délai maximum d'exécution de 180 jours.  Le financement est assuré par le PUS. Il s'agit d'adduction d'eau potable simplifiée, de postes d'eau autonomes, de forages et de latrines.

Au niveau des communications orales, la ministre de la Santé a fait le point de la gestion de l'épidémie de coronavirus. Il y a le lancement très prochain du dépistage massif volontaire. Au titre de la solidarité nationale, au niveau du compte logé au Trésor public, à la date du 16 juin 2020, 2 409 065 197 FCFA ont été reçus. Toujours au titre des contributions, à la date du 16 juin 2020, le montant total des dons en nature se chiffrait à 2 894 176 573 FCFA.

Aly Tinto

elect uneAu Burkina Faso, la convocation du corps électoral est prévue pour le 22 novembre 2020 pour des élections couplées (présidentielle et législatives). Actuellement, prévaut le débat sur l’opportunité ou non de tenir ces élections. Pendant que des acteurs politiques appellent au respect de ce calendrier, d’autres   par contre plaident pour le report des élections.  Radars Info Burkina a approché WANEP-Burkina (West Africa Network for peacebuilding ou Réseau ouest-africain pour l'édification de la paix, en français) pour savoir quelle attitude adopter pour des élections apaisées en 2020.

« Dans une déclaration au mois d’avril 2020 dans le contexte de COVID-19, par rapport au calendrier électoral nous avons suggéré que les élections puissent se tenir à bonne date. C'est un impératif. Le respect de ce calendrier requiert l'implication de tous. Il vaut mieux tenir les élections que de ne pas les tenir. Même si c'est avec un faible nombre d'électeurs », a d’abord indiqué Alice Combary, coordonnatrice nationale par intérim de WANEP-Burkina.

Pour Mme Combary, il faut un dialogue national sur les élections. « Le processus d'enrôlement sur le fichier électoral se poursuit avec des difficultés dans certaines localités liées à l'insécurité. Certaines localités se sont vidées de leur population, ce qui pose problème pour les législatives. Des déplacés internes ont fui leur localité d'origine sans leurs documents civils. Il y a eu le dialogue politique en juillet 2019 mais il y a toujours des remous. Au sein de l'opposition des sous-groupes sont en train de se créer. Donc au niveau des partis de l’opposition il faut un dialogue. Ensuite il faut il faut un dialogue national sur les élections », a soutenu la coordonnatrice nationale par intérim de WANEP-Burkina.

elect 2Au niveau des acteurs politiques, « il faut qu'ils puissent se départir de leurs intérêts personnels pour mettre en avant l'intérêt de la nation. Il faut écouter les difficultés que chaque parti sent venir pour qu'à travers un dialogue on puisse aboutir à une charte consensuelle », a-t-elle estimé.

Quant aux organisations de la société civile (OSC), les acteurs doivent se remettre en cause et jouer pleinement leur rôle qui est de sensibiliser, former, informer et prévenir. « On ne doit pas se démarquer de l'éthique et la déontologie. Ainsi, ils pourront jouer leur rôle et contribuer à la tenue des élections apaisées ».

Pour ce qui est des partenaires techniques et financiers (PTF), ils doivent aider le gouvernement à relever le défi sécuritaire. « Ils doivent accompagner le gouvernement dans la mobilisation des forces de défense et de sécurité pour une meilleure sécurisation des zones instables afin de pouvoir organiser des élections inclusives et sans incidents. Et c'est maintenant qu'il faut commencer les préparations. Les PTF doivent en outre accompagner les OSC en termes techniques et financiers pour qu'elles puissent mener normalement leurs activités », a expliqué Alice Combary.

elect 3Pour ce qui concerne la population dans son ensemble, il faut des sensibilisations sur le civisme électoral. « Pour les femmes, les groupements féminins ne sont pas contents de la loi quota genre (adoptée le 22 janvier 2020) pour le motif qu’elle n’est pas contraignante. Il faut que les différentes formations politiques respectent le quota genre. Ces partis doivent tenir compte des femmes et les jeunes dans l’établissement des listes électorales pour des élections apaisées. Pour que toutes les couches sociales puissent jouer leur rôle, la loi quota genre doit être révisée », a martelé, Mme Combary.

WANEP-Burkina a entrepris des actions dans le sens de l'organisation d'élections apaisées. « A travers son système d'alerte précoce, WANEP prépare le minotoring électoral avant le processus électoral pendant le processus et après les élections. Des acteurs collectent des informations sur les incidents électoraux sur le terrain et les font remonter au temps T et y apporter des réponses à l'instant T. Pour 2020, le défi sera plus grand et nous sommes déjà en activité. Pour cette année électorale, nous aurons à mettre en place une cellule de veille électorale pilotée à travers des salles de décision. Nous allons mettre en place une équipe d'observateurs électoraux en nombre important. Nous avons renforcé les capités de 45 femmes ainsi que de 45 jeunes issus des 45 provinces en matière de civisme électoral et de gestion des conflits électoraux », a fait savoir Ibrahim Sawadogo, chargé d’alerte précoce et prévention des conflits.

Aly Tinto

poltLe point de presse hebdomadaire du Chef de File de l’Opposition Politique (CFOP) s’est tenu ce mardi 16 juin 2020 à Ouagadougou. Il a été animé par le président du RDEBF, Adama Séré, et le 4e vice-président du l’UPC, Amadou Diemdioda Dicko. Les présumées tentatives de fraude lors de l’enrôlement des électeurs dans le Plateau central, le sondage du présimètre et l’affaire Armand Pierre Béouindé étaient, entre autres, au menu des échanges.

Le Chef de file de l’opposition politique (CFOP) a, à la suite de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), condamné vigoureusement les actions « frauduleuses » qui se sont déroulées dans la province de l’Oubritenga ou des individus ont organisé le transport de personnes en vue de leur enrôlement en tant qu’électeurs à Ziniaré, a déclaré d’entrée Adama Séré, président du RDEBF. Selon l’information que détient le CFOP, le transport de ces personnes a été fait avec un véhicule de l’Etat par des cadres du Nouveau Temps pour la Démocratie (NTD), dont certains sont entre les mains de la gendarmerie pour les besoins de l’enquête. A ses militants, le CFOP donne les directives suivantes : « Interceptez les véhicules transportant des électeurs à enrôler et empêchez-les d’avoir accès aux sites d’enrôlement, saisissez le poste de gendarmerie ou de police le plus proche pour constat, tenez informée la direction de vos partis et les démembrements de la CENI », a martelé le président du RDEBF.

La note du président du Faso à l’issue du sondage annuel du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) devrait être de 2/10, pour deux raisons, foi du CFOP. Premièrement pour avoir poursuivi la promotion du Faso dan fani relancé par les dirigeants de la Transition, deuxièmement, pour avoir inauguré les chantiers dont les financements ont été bouclés sous le régime de Blaise Compaoré. Hormis cela, le CFOP soutient que Roch Marc Christian Kaboré a fait reculer le Burkina Faso avec plus de 2000 morts, plus de 4000 écoles fermées et le tiers du territoire occupé par des terroristes.

Les soupçons de corruption qui pèsent sur le maire de Ouagadougou, Armand Pierre Béouindé, suite à l’affaire de bail-location et de vente aux enchères de voitures ont été évoqués par le CFOP. En effet, dans la parution du journal « l’Evénement », qui a révélé que le juge Narcisse Sawadogo et certains de ses collègues avaient demandé au maire une certaine somme pour étouffer cette affaire. « L’opposition politique félicite les juges patriotes et intègres qui, malgré les pressions diverses exercées par le pouvoir en place, refusent de se laisser intimider et d’enterrer cette affaire qui relève à la limite du terrorisme économique », a-t-il indiqué. Par ailleurs, elle demande aux juges de poursuivre la logique en ordonnant l’arrestation et le défèrement à la MACO du maire Armand Pierre Béouindé.

                                                                  Obissa

chrge uneLe ministère de la Santé, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, à travers le Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS), a mis en place un centre d’appels composé de volontaires chargés de donner toutes les informations nécessaires dans le cadre de la lutte. Ils reçoivent des milliers d’appels par jour. Si certains appellent pour effectivement se renseigner sur la maladie, d’autres le font pour proférer des menaces ou même tenir des propos obscènes. A ce propos, le coordinateur national par intérim du plan de riposte rassure que ces volontaires auront un suivi psychologique.  

« Oui, nous n’avons pas oublié cet aspect. Au temps fort de la maladie, certains volontaires au centre d’appels ont bénéficié d’un suivi psychologique quand le besoin s’est fait ressentir », a affirmé le coordinateur national par intérim du plan de riposte à la maladie, le Dr Brice Wilfried Bicaba. A la fin de l’opération, a-t-il poursuivi, un suivi complet sera encore fait pour s’assurer qu’ils vont bien. En plus du suivi psychologique, du fait du port de casques à longueur de journée, des examens ORL seront réalisés pour s’assurer qu’à ce niveau aussi, il n’y a pas de souci. « Apres ces examens, ceux qui auront un quelconque problème seront pris en charge automatiquement. Pour l’instant, il n’y a pas de souci majeur. Tout se passe pour le mieux », a-t-il précisé.

chrge 2Le Dr Bicaba a indiqué que la sous-commission « gestion des appels » fait partie des quatre sous-commissions de surveillance. Elle assure quotidiennement la réception des appels téléphoniques, soit pour des informations sur le Covid-19, soit pour valider un cas suspect pour investigation. Cette supervision des téléopérateurs a révélé des insuffisances et la coordination nationale de la riposte en a fait une préoccupation majeure, d’où la nécessité d’une formation.

En effet, le Dr Bicaba a ajouté qu’en plus du suivi psychologique, les volontaires du centre d’appels, au nombre de 141, ont reçu une session de formation en communication. Selon lui, cette session de formation vise à résorber les insuffisances en matière de communication des informations erronées sur le Covid-19 par certains volontaires et des attitudes moins bonnes lors des conversations téléphoniques.

En rappel, les chiffres enregistrés depuis quelques semaines dans la lutte contre le Covid-19 au Burkina Faso sont un tant soit peu rassurants, du fait de la baisse continue du nombre de nouveaux cas et des cas actifs. Ainsi, à la date du 10 juin 2020, sur 105 échantillons analysés, le pays n’a enregistré aucun nouveau cas de maladie à coronavirus. 8 nouvelles guérisons ont été enregistrées, ce qui porte à 799 le nombre total de guérisons, aucun décès n’est à déplorer et on est actuellement au total à 53 le nombre total de décès. 40 personnes sont encore sous traitement. Depuis le 9 mars 2020, ce sont donc 892 cas, précisément 323 femmes et 569 hommes, qui ont été déclarés positifs sur 9 088 échantillons analysés. Ce qui fait un taux de positivité de 9,8%.

Obissa

pnnt uneLe point de presse hebdomadaire sur l’évolution du coronavirus au Burkina Faso s’est tenu le vendredi 12 juin 2020 à Ouagadougou. Le coordinateur national par intérim du plan de riposte est revenu sur la tendance baissière de la pandémie. La stratégie qui sera mise en place les semaines à venir a été également dévoilée.

Pour ce qui concerne le Burkina Faso, à la date du 11 juin 2020, 105 échantillons ont été analysés. « Ils sont répartis comme suit : 5 tests pour les personnes contacts, 41 tests d’agents de santé, 33 et 8 tests de voyageurs et 18 tests de contrôle. A ce jour, le nombre de cas confirmés est de 0 ; 8 guérisons et 0 décès ont été enregistrés », a énuméré le coordinateur national par intérim du plan de riposte à la pandémie, le Dr Brice Wilfried Bicaba. « Le nombre de cas actifs, c'est-à-dire suivis, est de 40 et le nombre total de cas confirmés depuis le début de la pandémie est de 892 », a-t-il précisé. D’après le coordinateur, la région du Centre reste la seule active car tous les autres foyers ont pu être maîtrisés et éteints.

S’agissant de l’évolution du nombre de cas testés par semaine, elle est en dents de scie avec le ciblage des personnes vulnérables, des cas contacts et des voyageurs. Ce qui donne, à la date du 11 juin 2020, 9 088 échantillons testés. 

Le centre de tri de Bogodogo et celui de Kossodo sont opérationnels, les stratégies de dépistage dans les services d’urgence et de triage ont été lancées au niveau des régions, 1 447 examens ont pu être réalisés sur les cas contacts et 54 ont été notifiés positifs. C’est, entre autres, le bilan jugé satisfaisant des actions menées au cours des semaines passées.

La coordination soutient qu’au cours des semaines à venir, son attention sera focalisée sur l’engagement communautaire afin que les leaders communautaires et les populations s’impliquent et adhèrent aux messages de sensibilisation. En outre, il y aura le renforcement de la surveillance avec la prise en compte de la routine de la maladie. Le dépistage sera aussi ouvert aux volontaires au cours des semaines à venir, foi du Dr Brice Wilfried Bicaba.

Obissa

mrcrediUn Conseil ordinaire des ministres s'est tenu ce jour 10 juin 2020 sous la présidence du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Il a été marqué par l'examen de certains dossiers de fond ainsi que des communications orales. Au titre du ministère de la Santé, le Conseil a marqué son accord pour la mise en œuvre du plan de riposte à l'épidémie de poliomyélite après la détection de deux nouveaux cas dans deux villes.

« Le 5 janvier 2020, le Burkina Faso enregistrait son premier cas dans le district de Ouargaye, dans la région du Centre-Est. Des mesures ont été prises, notamment la vaccination à Ouargaye et à Bitou de plus de 170 000 enfants de 0 à 59 mois, le renforcement de la surveillance et la sensibilisation à la vaccination.  Deux nouveaux cas ont été détectés, dont un dans le district de Kaya et le district sanitaire de Bogodogo. Le Conseil a marqué son accord pour la mise en œuvre du plan de riposte, ce qui va contribuer à interrompre la circulation et la transmission de la maladie sur le territoire national », a indiqué le ministre de la Communication, Rémi Fulgance Dandjinou.

Toujours au titre du ministère de la Santé, le Conseil a reçu un rapport sur l'exécution du marché d'acquisition de 300 ambulances au profit des formations sanitaires du Burkina.

« En rappel, le 12 septembre 2018 le Conseil des ministres avait marqué son accord pour l'acquisition de 300 véhicules. A la date d'aujourd'hui, 185 ambulances ont été réceptionnées depuis le 12 mars 2020. Le Conseil a décidé que les 185 ambulances déjà présentes seront réparties selon les critères de priorité qui seront, entre autres, les communes qui n'ont pas encore reçu d'ambulances, celles qui sont les plus distantes des centres de référence... Il reste 115 ambulances qui doivent être réceptionnées courant fin juillet 2020 », a expliqué le porte-parole du gouvernement.

mrcredi 2Au titre du ministère de l'Economie et des Finances, le Conseil a examiné un rapport relatif à l'érection du bureau national des évaluations environnementales en Etablissement public administratif (EPA). « Le Conseil a donc marqué son accord pour cette proposition et adopté un décret portant érection du bureau national des évaluations environnementales en EPA qui va s'appeler désormais Agence nationale des évaluations environnementales (ANEE). L'objectif visé est de doter cette structure des véritables capacités et également d'une présence sur le territoire pour répondre au bien-être du travail dans ce cadre », a précisé le porte-parole du gouvernement.

Toujours dans cette idée, le Conseil a adopté au titre du ministère de l'Environnement un décret portant approbation des statuts de cette nouvelle agence.

Au titre du ministère de la Fonction publique, le gouvernement a fait la relecture du décret portant création, composition, attribution et organisation de la commission consultative relative aux normes internationales du travail.

« Cette relecture vise à corriger les insuffisances relevées, notamment la faible représentation du ministère du Travail au sein des structures, le manque de précision de la nature juridique de l'acte de désignation des membres suppléant, le vide juridique existant sur la présidence du cadre dans l'hypothèse où le directeur général du Travail venait à perdre sa qualité en cours de mandat », a expliqué M. Dandjinou.

Dans les communications orales, le Conseil a évoqué la situation de la maladie à COVID-19. Claudine Lougué, la ministre de la Santé, a présenté l'évolution des plateaux techniques, de la prise en charge, de la situation des tests, etc. Elle s'est penchée sur les efforts qui doivent être mis en place pour préparer le pays à une éventuelle ouverture des frontières.

Aly Tinto

justic uneLe ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique a entrepris en 2018, avec l’appui de ses partenaires, la réalisation d’un sondage en vue de disposer de données renseignant des indicateurs de la politique sectorielle justice et droits humains (PS-JDH). L’objectif général de l’étude était de mesurer le niveau de confiance de la population vis-à-vis de la justice ainsi que sa perception du respect des droits humains et des règles du civisme au Burkina Faso. L’enquête, réalisée aussi bien en milieu rural qu’urbain, a concerné toutes les 13 régions du pays. L’un des aspects de ce rapport, c'est qu'il s’est penché sur l’accessibilité de la justice. Parmi ceux ayant eu recours à la justice, 51,6% des répondants estiment que la justice est accessible contre seulement 5,2%qui jugent respectivement que la justice est inaccessible et peu accessible.

Selon ce rapport, l’accessibilité de la justice suppose que tout citoyen, quel qu’il soit, doit pouvoir saisir facilement le service public de la justice, avec le moins d’entraves possibles liées aux distances et aux coûts des actes et procédures judiciaires, à l’effet de faire entendre sa cause ou de se faire délivrer tout acte qu’il est en droit d’obtenir. « En vue de recueillir l’opinion des citoyens sur l’accessibilité de la justice, les enquêtés ont été invités à se prononcer sur l’accueil dans les palais de justice, l’accueil dans les établissements pénitentiaires, la distance à parcourir pour accéder à un Tribunal de grande instance (TGI), le coût des actes de justice et le coût des honoraires des auxiliaires de justice. Ils ont été également invités à donner une opinion globale sur l’accessibilité de la justice », précise dans un premier temps le rapport.

justic 2En matière d’accueil dans les palais de justice, sur l’effectif des personnes ayant eu recours à un palais de justice, 53,3% jugent l’accueil satisfaisant contre 30,4% qui le jugent peu satisfaisant et 2,4% le jugent mauvais. Selon le milieu de résidence, 51% des enquêtés vivant en milieu rural sont satisfaits de l’accueil dans les palais de justice. En milieu urbain, cette proportion est de 56,8%.

S’agissant de l’accueil dans les établissements pénitentiaires, 28,5% de citoyens ayant eu recours à la justice se disent satisfaits de l’accueil dans les établissements pénitentiaires (EP), 17,3% sont peu satisfaits et 9,5% trouvent l’accueil mauvais.  44,7% de citoyens n’ont pas donné leur opinion sur l’accueil dans les établissements pénitentiaires (EP).

Pour ce qui est de la distance à parcourir pour accéder à un TGI, sur cet effectif des enquêtés ayant eu recours à un TGI, 60% estiment que la distance pour y accéder est longue, contre seulement 9,6% qui la jugent courte. 27,5% des répondants la jugent moyenne. 3% des enquêtés ne se sont pas prononcés. L’accessibilité physique à un TGI varie selon le milieu de résidence. En effet, les répondants vivant en milieu rural sont 70,3% à juger que la distance à parcourir pour accéder à un TGI est longue, contre 43,2%en milieu urbain.

Concernant le coût des actes de justice, sur l’effectif des personnes ayant eu recours à un TGI, 25,7%jugent le coût des actes peu élevé et 34,9% estiment qu’il est moyen. Ils sont 26,2% à estimer que le coût des actes est élevé.

S’agissant des coûts des honoraires des auxiliaires de justice, 45,8% de la population (ayant eu recours à la justice) n’ont pas une idée des honoraires des auxiliaires de justice, 22,5% les jugent élevés, 31,7% de la population estime le coût peu ou moyennement élevé.

Enfin, en matière d’accessibilité de la justice, il a été posé aux enquêtés la question suivante : «Que pensez-vous de l’accessibilité à la justice ?» Ces derniers pouvaient trouver la justice «inaccessible», «peu accessible», «accessible» ou ils «ne savent pas». Dans la population ayant eu recours à la justice, 51,6% des répondants estiment que la justice est accessible, contre seulement 5,2% et 38,9% qui jugent respectivement que la justice est inaccessible et peu accessible. Selon le milieu de résidence, il ressort que 51,0% des répondants vivant en milieu rural jugent la justice globalement accessible contre seulement 6,7% qui la jugent inaccessible. En milieu urbain, ils sont 52,5% des enquêtés qui estiment que la justice est accessible.

Aly Tinto

tol uneLe ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique a entrepris en 2018, avec l’appui de ses partenaires, la réalisation d’un sondage en vue de disposer de données renseignant des indicateurs de la politique sectorielle justice et droits humains (PS-JDH). L’objectif général de l’étude était de mesurer le niveau de confiance de la population vis-à-vis de la justice ainsi que sa perception du respect des droits humains et des règles du civisme au Burkina Faso. L’enquête, réalisée aussi bien en milieu rural qu’Urbain, a concerné toutes les 13 régions du pays. L’un des aspects de ce rapport, c'est qu'il s’est penché sur la culture de la tolérance et de la paix au Burkina Faso.  Il en ressort qu’une grande majorité de la population burkinabè, précisément 62,4%, déclare qu’elle fera recours à la chefferie traditionnelle en cas de conflits communautaires.

«La culture de la tolérance et de la paix est un domaine un peu complexe qui peut concerner une variété de domaines dans la société burkinabè (culturel, communautaire, religieux, politique, etc.). Dans le cadre du présent sondage, la culture de la tolérance et de la paix est appréhendée à travers l’attitude observée en cas de conflits communautaires, celle observée en cas de désaccord sur les résultats des élections municipales et la connaissance de l’Observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires (ONAPREGECC) », lit-on dans le rapport.

Il y est en outre précisé : « En ce qui concerne l’attitude observée par la population en cas de conflits communautaires, la population dans une large majorité (62,4%), déclare qu’elle fera recours à la chefferie traditionnelle. Le recours à l’administration (autorité administrative et autorité judiciaire) est une solution envisagée par 29,5% de la population. On peut en outre noter que le recours à la justice privée (se faire justice) est une option envisagée par seulement 0,6% de la population. Il existe toutefois des disparités selon le milieu de résidence des répondants. tol 2En effet, on peut observer que le recours à la chefferie traditionnelle est envisagé par 68,7% de la population vivant en milieu rural contre seulement 43,3% de ceux qui vivent en milieu urbain. La proportion de la population envisageant le recours à l’administration (autorité administrative et autorité judiciaire) comme solution est de 25,7% en milieu rural et un peu plus du double (40,9%) en milieu urbain ».

Les élections municipales au Burkina Faso sont souvent marquées par des contestations de partisans de différents bords politiques. Cette étude s’est intéressée à la réaction de la population en cas de désaccord sur les résultats des élections municipales. Ainsi, 1,1% des répondants ont déclaré qu’ils bloqueraient la mise en place du conseil municipal, 0,4% ont déclaré qu’ils commettraient des actes de vandalisme et 43,1% saisiraient la justice. Il faut noter que 55,4% des déclarations concernent d’autres alternatives que les populations envisageraient en cas de désaccord sur les résultats des élections municipales.

En vue de prévenir et d’assurer la gestion intégrée des conflits communautaires au Burkina Faso, il a été créé en 2016 l’ONAPREGECC, qui devrait disposer de démembrements aux niveaux régional, provincial, départemental et villageois afin de toucher au plus près les communautés à la base. « L’une des conditions du succès de cet observatoire qui se veut proche des communautés demeure certainement la connaissance de son existence par les populations. Dans le cadre de ce sondage dont un volet s’intéresse à la connaissance de ONAPREGECC par la population, seulement 6,7% des enquêtés ont déclaré connaître l’ONAPREGECC, contre 93,3% qui déclarent ne pas le connaître. En milieu urbain, 7,3% des populations déclarent connaître l’ONAPREGECC contre 6,5% en milieu rural », indique ledit rapport.

Aly Tinto

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