Le mardi 30 juin 2020, le Chef de file de l'opposition politique (CFOP) burkinabè, Zéphirin Diabré, par voie médiatique, soupçonne le parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), d’avoir introduit des machines frauduleuses dans le système de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). En plus, il a annoncé qu’il exigerait un audit international du fichier électoral avant la tenue des élections. « Sans cet audit, il n’y aura pas d’élections », prévient-il. Radars Info Burkina a contacté Clément P. Sawadogo, vice-président du MPP, pour avoir son appréciation de cette sortie médiatique du président de l'Union pour le progrès et le changement (UPC).
«C’est avec une énorme surprise que nous avons appris cette information d’autant plus que personne dans notre parti ne s’attendait à une telle accusation », a d’abord indiqué Clément Sawadogo. Selon lui, son parti ne sait même pas comment il est possible d’introduire un tel dispositif technologique dans le système de la CENI. « En plus, qu’on nous soupçonne de cette possibilité de fraude, c’est vraiment ahurissant. Je ne sais pas d’où l’idée de ce type de machination peut naître. Au niveau du MPP, personne ne peut le faire. Nous n’allons jamais permettre à qui que ce soit dans notre parti d’imaginer même un tel schéma à plus forte raison de le mettre en œuvre. Nous ne sommes pas nés de la dernière pluie pour imaginer que de telles choses sont faisables dans le cadre de l’organisation des élections », a-t-il poursuivi.
Pour le vice-président du parti au pouvoir, c’est purement et simplement de l’affabulation. « Et moi, je me pose beaucoup de questions sur ce qui a poussé Zéphirin Diabré à faire de telles déclarations. Je me demande s’il n’y a pas des choses derrière, si ce n’est pas une volonté d’user de subterfuges pour dénoncer le système électoral pour des raisons qui lui sont propres », s’est-il interrogé. « Nous pouvons gagner les élections sans recourir à la fraude. En 2015, notre parti avait seulement deux années d’existence mais nous avons gagné toutes les élections. Donc vraiment, je ne sais pas à quoi répondent de telles accusations », a soutenu M. Sawadogo.
Et d’ajouter qu’il voit Zéphirin Diabré venir. « Zéphirin est en train de faire un bébé dans le dos de notre pays. Il est dans une recherche fastidieuse de choses pour justifier peut-être certains comportements», a-t-il avancé. « En plus, il réclame un audit international et commence par dire que s’il n’y a pas d’audit, il n’y aura pas d’élections. C’est un autre élément qui n’est pas compréhensible. C’est comme s’il avait demandé l’audit et qu’on le lui avait refusé. Le fait de demander un audit, c’est dans l’ordre normal des choses. Personne n’est contre cela. Nous, au MPP, nous ne sommes pas contre un tel audit. C’est un peu comme quelqu’un qui pose une question et qui répond à sa question », a réagi Clément Sawadogo.
Ces derniers temps, beaucoup de cas de tentatives de fraudes ont été dénoncés dans certaines localités du pays. « De toute façon, les acteurs politiques sont vigilants. Partout où il y a ces tentatives, les gens les dénoncent. Et il y a tout un dispositif pour y donner des réponses, à savoir la justice et la CENI. Les cas de fraudes qu’on cite ne sont pas des cas dont le MPP a été rendu auteur », a conclu M. Sawadogo.
Aly Tinto