Le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, chargé de la coopération régionale assurant l’intérim du ministre des Affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur a fait au Conseil de ce 2 octobre 2024, une communication relative à la relance de Radio jeunesse Sahel.
Selon le compte rendu du conseil des ministres, le projet Radio jeunesse Sahel est né d’un partenariat entre l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et les cinq (05) pays du G5 Sahel que sont le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.
Il s’est agi d’œuvrer à favoriser la participation des jeunes de quinze (15) à trente-cinq (35) ans du Sahel au développement de leurs communautés à travers un changement positif de comportements.
Le déploiement effectif du projet a commencé avec l’aménagement et l’équipement du siège, ainsi que le recrutement du personnel pour les cinq (5) pays et la mise en place de l’administration.
Dans l’attente du lancement officiel pour la diffusion des émissions produites, l’OIF a décidé le 30 avril 2024 de façon unilatérale de la « suspension temporaire » du projet mettant un terme aux contrats des agents recrutés et l’arrêt des émetteurs.
Les contrats des autres partenaires de la radio ont été également suspendus ou résiliés.
Or, le projet Radio jeunesse Sahel avait pour ambition, d’une part, d’opérer de façon efficace un changement de mentalité chez les jeunes des cinq (05) pays, pour en faire des acteurs de la citoyenneté positive et, d’autre part, de contribuer à leur épanouissement en leur permettant d’échanger entre eux.
Et, ces objectifs restent d’actualité au sein des trois (3) pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
Donc, la nouvelle dynamique communicationnelle enclenchée au sein de l’#AES constitue une belle opportunité pour la relance de la Radio sous une nouvelle forme.
La chargée d’affaires de l’ambassade de la République de Côte d’Ivoire à Ouagadougou, Justine GOSSE, a été convoquée ce lundi 30 septembre 2024 par les autorités burkinabè. Elle a été entendue par le Directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur, l’ambassadeur Dieudonné W. Désiré SOUGOURI.
Cette convocation fait suite au silence observé par les autorités ivoiriennes, après la publication d’un communiqué émanant de l’Alliance de la Jeunesse ivoirienne (AJI) qui a vivement exprimé son opposition à la tenue le 28 septembre 2024, de la Journée spéciale de mobilisation patriotique annoncée par Dié MILLOGO, chargé d’affaires du Burkina Faso à Abidjan, informe le service communication du ministère des affaires étrangères.
La représentante de la Cote d’Ivoire au Burkina Faso, a déploré cette sortie surprise des jeunes de l’AJI durant les échanges avec l’ambassadeur Dieudonné W. Désiré SOUGOURI.
Justine GOSSE a condamné l’acte en ces termes : « nous sommes aussi surpris de voir le communiqué. Nous ne connaissons pas les commanditaires de cette information et nous la regrettons aussi ».
Ayant reconnu l’absence d’un communiqué officiel de la part des autorités de son pays relatif à cette malencontreuse sortie des jeunes de l'AJI, elle a promis de se référer aux plus hautes autorités ivoiriennes afin d'éviter une confusion.
« Nous avons besoin de savoir qui est derrière ce communiqué et quelles en sont les réelles motivations » a-t ’elle dit.
Avouant que les deux pays sont frères et liés par l’histoire et la géographie, les deux parties ont convenu de travailler davantage afin de consolider cette vieille coopération qui existe entre le Burkina Faso et la République de Côte d’Ivoire.
En marge de la 79è session de l’Assemblée générale des Nations Unies, les délégations du Mali du Niger et du Burkina Faso, conduites respectivement par le Colonel Abdoulaye MAÏGA, ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation du Mali, Bakary Yaou SANGARE ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l'Extérieur, et Karamoko Jean Marie TRAORE, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur, ainsi que d’autres membres des gouvernements de l’AES, ont rencontré la diaspora de l’espace AES dans la soirée du 28 septembre à New-York.
Selon la direction de communication du ministère burkinabè des affaires étrangères, ce cadre d’échange initié par les Représentations diplomatiques et consulaires de l’AES aux Etats-Unis, a réuni pour la première fois les diasporas des trois pays de l’AES et leurs autorités de tutelle.
Les porte-paroles des diasporas des trois pays, ont tous exprimé le soutien indéfectible de la diaspora AES, à la vision et aux idéaux des Présidents Assimi GOÏTA, Abdourahamane TIANI et Ibrahim TRAORE.
Pour eux, « avec l’AES c’est l’intégration réelle des peuples, avec l’AES l’exploitation des ressources naturelles sera véritablement au profit des peuples, avec l’AES le terr0risme sera bouté hors de nos pays et le développement sera assuré ».
De ce fait, la diaspora AES a affirmé qu’elle fait bloc derrière les autorités des trois pays, car consciente que la vie et la survie des pays de l’AES dépendent aussi de l’accompagnement de leurs diasporas respectives.
Aussi, elle a pris l’engagement de rester unie et mobilisée, pour donner de la voix et accompagner la vision éclairée des autorités des trois pays, à travers diverses actions dont des manifestations qui connaissent d’ailleurs l’adhésion des ressortissants de pays de la sous-région.
Quant aux chefs de délégations de l’AES, ils ont tour à tour salué la forte mobilisation de la diaspora, preuve qu’elle adhère à la vision des chefs d’Etat, et signe de leur attachement au patriotisme et aux idéaux des Pères fondateurs de l’AES.
Ils ont encouragé la diaspora à véritablement apporter un soutien aux autorités, car le combat sera de longue haleine, mais la victoire est certaine avec une détermination des peuples de l’AES.
Ils ont aussi invité la diaspora à faire attention à la désinformation, et à toujours se fier aux sources officielles pour savoir ce qui se passe réellement dans les pays de l’AES.
La délégation burkinabè qui participe à la 79è Assemblée générale de l’ONU, a eu des rencontres dans la journée du 27 septembre, avec des responsables du Système des Nations Unies, informe le ministère des affaires étrangères.
Le ministre chargé des Affaires étrangères et ses collègues de la Santé et du Budget ont échangé tour à tour, avec la Directrice exécutive de l’UNICEF Catherine RUSSEL, le Directeur adjoint du Programme Alimentaire Mondial Carl SKAU, et la Sous-secrétaire générale des Nations Unies, Aminata MOHAMMED.
Avec ses personnalités du Système des Nations Unies, la coopération entre le Burkina Faso et les Agences des Nations Unies, ainsi que les perspectives de cette coopération, ont été passées en revue.
A l’occasion, la délégation burkinabè a présenté la situation réelle qui prévaut au Burkina Faso, la vision des autorités en place, et surtout les attentes vis-à-vis des partenaires multilatéraux et bilatéraux.
Le chef de la délégation burkinabè et ses collègues, ont indiqué à la partie onusienne, qu’aujourd’hui beaucoup de résultats ont été engrangés grâce à l’engagement des autorités mais aussi grâce au soutien des agences des Nations Unies, et qu’il est plus que jamais nécessaire de consolider ces résultats, à travers une mobilisation de moyens en soutien aux initiatives du gouvernement, pour relever les défis sécuritaires et de développement.
« Nous n’avons pas le droit de laisser les résultats de nos efforts se dissiper, au risque de se retrouver dans une situation où le coût de l’inaction sera plus amer. Et cet engagement des partenaires est attendu aussi bien pour le Burkina Faso que pour les autres pays de l’AES, car en apportant un appui au Sahel, c’est à toute la région ouest africaine que cet appui profitera », a soutenu Karamoko TRAORE.
Avec la sous-secrétaire générale de l’ONU, la délégation burkinabè a insisté sur la nécessité de construire une réponse robuste aux défis sécuritaires et de développement qui se présentent au Burkina Faso et au Sahel, mais cette réponse doit impérativement être trouvée en impliquant les Sahéliens.
Le chef de la diplomatie burkinabè a aussi expliqué les dangers et les risques auxquels les partenaires exposent les populations bénéficiaires de leurs programmes, en mettant en avant les principes au lieu de la réalité.
En outre, le ministre TRAORE a eu des échanges avec l’Administrateur de la Banque Mondiale chargé du Burkina Faso Abdoul Salam BELLO, sur la situation actuelle et l’avenir de la coopération entre cette institution financière internationale et le Burkina Faso.
Dans l’ensemble, les personnalités onusiennes ont eu une oreille attentive vis-à-vis de la délégation burkinabè, à en croire le service de communication du ministère des affaires étrangères. Elles ont fait la promesse de mener le plaidoyer, pour une mobilisation des partenaires au profit du Burkina Faso.
A l’occasion de la 79è Assemblée générale de l’ONU à New-York, Karamoko Jean Marie TRAORE, ministre des Affaires étrangères de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur, et Hon M. Kalani KANEKO, ministre des Affaires Etrangères et du Commerce des Iles Marshall, ont procédé dans la soirée du 26 septembre, à la signature d’un communiqué conjoint sur l’établissement des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et les Iles Marshall.
Selon la direction de communication du ministère des affaires étrangères, le communiqué indique que les gouvernements des deux pays, désirent à travers cet acte, promouvoir la compréhension mutuelle et renforcer leur amitié et leur coopération.
Pour le chef de la diplomatie burkinabè, c’est un pas important qui vient d’être franchi dans les relations entre le pays des Hommes intègres et les Iles Marshall.
« Les Iles Marshall et le Burkina Faso ont déjà eu à collaborer ensemble dans le cadre de soutien mutuel de candidatures, mais aujourd’hui nous venons de consigner cela dans un cadre juridique, qui va désormais accompagner nos actions, et qui va nous offrir davantage de possibilités de travailler ensemble dans le cadre de la coopération bilatérale », s’est réjoui, Karamoko Jean Marie TRAORE.
De son côté, le chef de la diplomatie des Iles Marshall a également exprimé sa satisfaction, de voir cette nouvelle ère qui s’ouvre dans les relations entre son pays et le Burkina Faso.
« Nous allons travailler maintenant à concrétiser ce qui est écrit dans le document que nous venons de signer. Nous sommes très honorés de nouer un partenariat avec le Burkina Faso, un pays qui est à nos yeux une famille. Nous sommes très reconnaissants du Burkina Faso et de son peuple, et nous allons travailler à renforcer ce partenariat au bénéfice des peuples de nos deux pays », a affirmé Hon M. Kalani KANEKO.
En signant le document établissant leurs relations diplomatiques, les gouvernements des deux pays disent être guidés par les principes de la Charte des Nations Unies et du droit international, notamment le respect et la promotion de la paix et de la sécurité internationales, l'égalité entre les Etats, le respect de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale, de l'indépendance et des traités internationaux, ainsi que la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats.
Les Iles Marshall ou les Marshall sont un État de Micronésie, en Océanie. C'est un archipel dont l'indépendance vis-à-vis des États-Unis, a été reconnue officiellement en 1990.
Le Pôle Judiciaire spécialisé de lutte contre le Terr0risme Et la Criminalité Transnationale Organisée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, ont ouvert une enquête contre le journaliste de la chaine française France 24, Wassim Nasr, soupçonné d'être de connivence avec des terr0ristes dans le Sahel, au regard de son soutien flagrant et répétitifs aux groupes terr0ristes actifs dans le Sahel.
Selon trois communiqués publiés simultanément, ce journaliste s'adonne à des commentaires tendancieux au lendemain de chaque attaque terr0riste commise contre les Etats de la Confédération des Etats du Sahel.
Au Burkina, « lors de l'attaque terr0riste commise à Djibo le 29 novembre 2023, invoquant « ses sources propres », il a expliqué le mode opératoire employé par les terr0ristes, tout en spéculant sur le nombre de victimes et les dégâts matériels ».
Sa dernière sortie en date remonte au 17 septembre 2024 où, suite aux attaques terr0ristes perpétrées à Bamako, il indiquait clairement être en contact avec les assaillants qui lui communiquaient en temps réel les objectifs de leurs attaques, leurs positions, les différentes cibles visées ou atteintes et le bilan humain et matériel y consécutif, indiquent les communiqués.
Les pôles judiciaires spécialisés de lutte contre le Terr0risme des trois pays de l'AES, estiment que l'analyse combinée des différentes interventions de Wassim NASR sur les différents médias où il intervient, « laisse apparaître des prises de position et des commentaires s'assimillants à des actes de publicité et de soutien flagrants aux terr0ristes et aux actions des groupes armés terr0ristes sévissant au Sahel ».
Or « ces actes s'analysent pénalement comme pouvant constituer des infractions à la loi pénale, notamment celles d'association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terr0riste, d'apologie du terr0risme et de complicité d'actes de terr0risme ».
C'est pourquoi le Burkina, le Mali et le Niger ont décidé de l'ouverture d'une enquête contre lui et tous autres auteurs, coauteurs et complices des chefs des faits d'association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terr0riste, d'apologie du terr0risme et de complicité d'actes de terr0risme ci-dessus spécifiés, afin qu'ils répondent de leurs actes devant la Justice.
Les procureurs saluent le professionnalisme et la bravoure des Forces de Défense et de Sécurité de la Confédération des Etats du Sahel et rassure l'opinion qu'une enquête diligente sera menée pour faire toute la lumière sur ces faits graves et mettre leurs auteurs, commanditaires et complices hors d'état de nuire.
Dans le cadre de la 79è Assemblée générale de l’ONU, il s’est tenu ce jeudi 26 septembre 2024, une réunion de haut niveau, pour commémorer et promouvoir la journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires, informe le ministère des affaires étrangères.
Le Burkina Faso à travers une déclaration lue par Karamoko Jean Marie TRAORE chef de délégation, a réitéré son engagement en faveur du Traité de Non-Prolifération (TNP) nucléaire et du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).
Selon le ministre des Affaires étrangères, le Burkina Faso se réjouit de la convocation de cette réunion consacrée à l'élimination totale des armes nucléaires, car dit-il, « la sécurité et la paix que nous appelons de tous nos vœux ne peuvent être réalisées avec les velléités de course aux armes nucléaires qui, à l’évidence, constituent un frein à l’édification d’un monde pacifique et sécurisé. Pour cette raison, le Burkina Faso appelle toutes les parties prenantes à œuvrer pour un monde exempt d'armes nucléaires, en tenant compte de la responsabilité particulière des États qui s'en sont déjà dotés ».
À la tribune de cette réunion, la délégation burkinabè a également appelé à la promotion de l’utilisation pacifique de l’atome en réponse aux crises énergétiques, tout en expliquant l’engagement du pays des Hommes intègre pour le nucléaire civile.
« Le Burkina Faso est favorable à la coopération internationale qui promeut l'énergie nucléaire au profit du développement socio-économique de nos Etats. C’est à ce titre que mon pays s’est engagé dans le processus de développement de centrales nucléaires avec l’aide de partenaires sincères. C’est aussi pour résoudre les innombrables défis énergétiques auxquels le Burkina Faso est confronté de manière permanente que, notre Gouvernement a décidé d’installer une centrale nucléaire civile au Burkina Faso avec l’aide de partenaires sincères », a précisé le ministre TRAORE.
Par ailleurs, le chef de la diplomatie burkinabè a formulé le vœu de voir la communauté internationale parvenir à un monde débarrassé des armes nucléaires, pour préserver l’humanité.
A l'issue de la cérémonie d'ouverture de la 6e édition du forum économique Iran-Afrique le samedi 27 avril 2024 à Téhéran, le Premier minister, Dr Apollinaire Kyélem de Tambèla, a demandé l'aide de l'Iran pour construire des infrastructures au Burkina en vue de contribuer au développement économique du pays, selon une vidéo publiée par la primature du Faso. Le Burkina Faso est le pays invité d'honneur à ce forum qui se tient du 27 avril 2024 au 1er mai 2024.
"De tous les continents du monde, c'est le continent africain qui est le moins développé actuellement. C'est le continent africain où il y a encore beaucoup de choses à faire.
Nous avons des routes à construire, nous avons des hôpitaux, des universités, des industries de transformation à construire.
(...). Pour que le monde change, il a fallu de grands découvreurs.
Si je prends l'exemple de l'Europe, il a fallu Marco Polo qui est parti en Chine pour ramener la technique de fabrication des pâtes alimentaires.
Il a fallu encore Christophe Colomb pour aller en Amérique et montrer le chemin de l'Amérique aux Européens. Ce qui a contribué à l'épanouissement du continent européen.
Donc actuellement, nous avons besoin aussi de combattants et des découvreurs de cette époque-là.
Comme nous sommes ici en Iran, nous avons besoin de capitaines d'industries iraniens qui vont venir nous aider à transformer nos pays, à construire les routes, à construire les chemins de fer, à construire les hôpitaux, à installer des industries de transformation, à mettre en place des producteurs d'énergies. Voilà ce dont nous avons besoin".
Tels sont les propos du Chef du gouvernement du haut de la tribune de ce forum à Téhéran.
Le chef de l’État, président de la république du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a reçu en audience ce lundi 22 avril 2024, le Président du Conseil européen, Charles Michel, en visite à Dakar. Les échanges ont porté sur la coopération variée entre le Sénégal et l’Union européenne.
Selon la présidence du Sénégal, le Président du Conseil européen, Charles Michel a exposé sa vision d’une collaboration approfondie entre le Sénégal, l’Europe et la communauté internationale en général. Il aspire à un partenariat repensé, rénové et fécondé par une vision partagée d’un ordre international plus juste, reflétant les réalités du monde actuel.
« Un partenariat adapté aux mutations et capable de soutenir la dynamique novatrice que nous voulons insuffler à nos relations. Je lui ai donc notifié que les amis et partenaires du Sénégal sont invités à nous accompagner dans la réalisation de notre programme pour un Sénégal souverain, juste et prospère dans une Afrique en progrès », a déclaré le chef de l’État sénégalais au cours de l’audience.
Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a également abordé avec le Président Michel les priorités du Sénégal, axées sur un modèle économique endogène d’industrialisation, avec le secteur primaire comme point de départ. « J’ai évoqué avec le président Michel nos priorités qui s’articulent autour d’un modèle économique endogène et d’industrialisation avec comme rampe de lancement le secteur primaire », a-t-il laissé entendre.
En définitive, « nous avons convenu d’œuvrer ensemble au renforcement de notre coopération par une démarche repensée et apte à soutenir nos objectifs. Ensemble, nous voulons faire plus et mieux dans la relation euro-sénégalaise », soutient le président Bassirou Diomaye Faye.
Le peuple sénégalais s'est rendu aux urnes le samedi 24 mars 2024 pour choisir le cinquième président de la république. Dès la soirée du dimanche, les tendances révélaient le candidat de l'opposition Bassirou Diomaye Faye comme vainqueur du scrutin avec 56,13% des voix. En attendant les résultats officiels de la commission électorale, Radars Info Burkina a contacté Mamadou Lamine BA, journaliste sénégalais, consultant en médias et communication, pour qu'il donne sa lecture sur cette actualité politique. Diplômé du Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information (Cesti) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, il a travaillé dans plusieurs médias sénégalais et étrangers, dont la radio internationale allemande, la Deutsche Welle, et est présentement, rédacteur dans un journal privé et consultant en médias et communication.
Radars Info Burkina : Quelle perception avez-vous des tendances des résultats provisoires en attendant les résultats officiels de la commission électorale ?
Mamadou Lamine BA: D’abord, je me félicite de la tenue de cette élection qui a charrié tant de tension, de pression et de stress collectif. A un moment, il y a eu des incertitudes qui ont inquiété plus d’un citoyen sénégalais. Il y a eu finalement élection et à la fermeture de bureaux, une tendance s’est dégagée entre un candidat de l’opposition et le candidat de la mouvance présidentielle. Tard dans la nuit du 24 mars 2024, cette tendance indiquait une nette avance du candidat Bassirou Diomaye Faye sur ses concurrents. Lundi, en début d’après-midi, le candidat Amadou BA a appelé et félicité le jeune vainqueur pour sa victoire dès le premier tour. A sa suite, Macky Sall a félicité Bassirou Diomaye Faye, concédant ainsi la défaite du camp du pouvoir sortant. C’est un soulagement général dans le pays et c’est tant mieux.
Radars Info Burkina : Bassirou Diomaye Faye a été libéré de la prison le 14 mars 2024, après y avoir passé 11 mois pour outrage à magistrat, diffamation et diffusion de fausses nouvelles, peut-on parler d'un retour de Nelson Mandela à la Sénégalaise ?
Mamadou Lamine BA: Oui, symboliquement, on peut l’estimer ainsi. Lui-même ne l’a jamais imaginé ainsi. C’est également dire que les secrets du Seigneur sont insondables.
Radars Info Burkina : De votre point de vue, le candidat du Pastef Bassirou Diomaye Faye, annoncé comme probable Vainqueur, peut-il être l'homme de la situation du Sénégal ?
Mamadou Lamine BA: Je ne crois pas à un messie à la tête d’un pays. Maintenant, c’est lui qui est élu, c’est lui le nouveau Chef de l’Etat qui va devoir prouver qu’il a les épaules assez larges pour supporter la charge de Président de la République parce que le poste de Président de la République est très sérieux. C’est des décisions parfois difficiles à prendre, c’est des arbitrages, c’est des conciliations, c’est la diplomatie, c’est la transparence dans la gestion des affaires publiques avec des acteurs parfois plus enclin à œuvrer pour leurs propres intérêts que pour l’intérêt général. La situation du Sénégal n’est pas si critique que certains veulent la présenter mais il y a des défis à relever et il n’aura pas de période de grâce, tant les attentes sont nombreuses, les défis sont majeurs et les sénégalais sont devenus hyper exigeants, notamment les jeunes. Son parti a beaucoup mis de la pression sur le régime sortant, il y aura forcément un retour du bâton. S’il s’entoure des hommes qu’il faut et qu’il fasse preuve d’attention et d’ouverture, il peut avancer sans grands obstacles. Mais il lui faudra beaucoup de courage, d’énergie, de tolérance et de patience pour diriger le Sénégal.
Radars Info Burkina : Lors de sa campagne, il parlait d'un régime présidentiel moins fort, où l'accent serait mis sur un régime parlementaire, selon vous est-ce une bonne idée ?
Mamadou Lamine BA: C'est l'expression d'un souhait parce qu'effectivement au Sénégal, on constate un pouvoir presidentialiste hyper fort. Le Président de la République a trop de pouvoirs au Sénégal. Il a droit sur tout, il a beaucoup de pouvoir entre ses mains. Il décide quasiment seul dans des domaines divers et sur plusieurs dossiers. Certains estiment qu’il faut les réduire, d’autres pensent que c’est parfois nécessaire dans un contexte africain où certains citoyens abusent de la démocratie, telle qu’elle est importée de l’Occident. Il me parait utile d’encadrer ces pouvoirs par des contrepouvoirs institutionnalisés.
Dans la réalité on ne sait pas ce que ça va donner mais d'ores et déjà, il ne peut pas d'un coup de baguette magique balayer, ce qu'il a trouvé comme système institutionnel et remplacer par un nouveau système. Il va falloir qu'il propose une loi à l'assemblée nationale pour ajouter le poste de vice-président dans la nomenclature des institutions de la république. Sinon il ne peut pas se lever un bon jour, prendre un décret pour l'imposer, ce n'est pas possible.
Je souhaite par exemple, que pour choisir certaines personnes pour diriger certaines institutions du pays, que ce soit un appel d’offre.
Je souhaite que les rapports d’enquête de l’Inspection Général de l’Etat soient directement transmis directement au Procureur de la République et non mis à la disposition du Président de la République qui, selon que les gestionnaires épinglés sont des proches, des parents ou amis, peut les classer sans suite ou les transmettre à la justice.
C’est une exigence du peuple sénégalais qui ne comprend pas que les voleurs de poulets soient punis et que les voleurs de milliards soient épargnés. Maintenant, je ne vois pas comment il va instaurer un régime parlementaire sans un projet de Loi voté à l’assemblée nationale. Encore que rien n’assure que cette Loi passe avec la composition actuelle du parlement. Je peux également comprendre qu’il mette à ses côtés quelqu’un comme Ousmane Sonko et des gens expérimentés qui l’assistent mais je ne crois pas au partage du pouvoir, dans un contexte africain. Dans notre socio-culture, quand on arrive à une instance de décision, surtout celle de Président de la République, c’est perçu comme une opportunité de s’enrichir par les parents, la communauté, les collègues et les amis. Pire, les engrenages du pouvoirs sont étroits et les désirs individuels peuvent parfois prendre le dessus sur l’intérêt général ou même les accords politiques. Je peux citer l’exemple de l’actuel président Gambien, Adama Barrow. En 2016, il avait conclu avec Oussainou Darboe que s’il était élu, il ferait trois ans au pouvoir et il démissionnerait. La suite, on la connait. Aujourd’hui, il est à son deuxième mandant. C’est dire, comme le disait Jacques Chirac, que les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent. Mieux, Abdoulaye Wade disait, dans le même ordre d’idées, que les promesses politiques n'engagent que ceux qui y croient. Je crains qu’il y ait des malentendus dans les rangs du nouveau parti au pouvoir parce qu’il y aura forcément des gens qui se sont battus et qui vont réclamer des dividendes politiques de leurs efforts. Et c’est là où les premiers clashs vont éclater entre eux.
Radars Info Burkina : L'on sait que Faye a été désigné comme candidat de substitution par Ousmane Sonko lui-même, si toutefois celui-ci remporte la victoire des urnes, pensez-vous que Sonko aura une influence ?
Mamadou Lamine BA: Ousmane Sonko aura forcément une influence sur le Président FAYE. Ils ont cheminé ensemble depuis des années. Ousmane était le maitre à penser du Pastef et Bassirou est réputé être un des plus fidèles à Ousmane Sonko. Pendant la campagne, les sénégalais ont constaté qu’il a beaucoup de limites dans son raisonnement et dans sa manière de s’exprimer. Il a un langage corporel à parfaire et une présentation physique à améliorer pour correspondre au statut de Chef de l’Etat. La République, c’est l’élégance et ses premières sorties en tant que Président de la République, lundi soir, ont déçu de nombreux concitoyens. Il a effectivement besoin d’être coaché et assisté et Ousmane Sonko va devoir jouer un rôle à ses côtés pour l’aider à porter le lourd fardeau du manteau de Président de la République. Maintenant, s’ils ne font pas attention, ça risque de créer une dualité à la tête du pays, comme on en a connu entre Abdoulaye Wade et son ancien Premier ministre, Idrissa Seck mais également entre Macky Sall et son ancien ministre des Affaires étrangères, Alioune Badara Cissé. C’est une complémentarité qui nécessitera beaucoup d’habileté et d’humilité.
Radars Info Burkina : Aux termes du mandat de Bassirou Faye si toutefois il remporte les élections, est-ce que Sonko voudrait éventuellement se présenter comme candidat malgré les charges qui pèsent contre lui en justice et qui ont prévalues à son incarcération ?
Mamadou Lamine BA: Je pense que Diomaye ne va pas terminer son mandant. Le schéma que je vois, c’est qu’il va dissoudre l’Assemblée Nationale et organiser des nouvelles élections législatives. Et si Ousmane Sonko passe comme président de cette institution, Diomaye démissionne de la présidence de la République et ce dernier le remplace, comme le dispose la Loi constitutionnelle. Si ce schéma se confirme, Diomaye ne sera donc pas candidat en 2029. C’est Plutôt Ousmane Sonko, en tant que Chef de l’Etat, qui va se représenter. C’est cette éventualité qui me parait vraisemblable.