Nommé le 10 décembre 2021, le Premier ministre Lassina Zerbo était, le vendredi 7 janvier 2022, à l'Assemblée nationale pour sa Déclaration de politique générale (DPG). À travers cette déclaration, le PM a décliné les grands axes de son gouvernement qui portent sur quatre grands piliers, à savoir le retour de la paix, de la sécurité et la consolidation de la résilience ; le retour des personnes déplacées internes dans leurs localités d'origine ; la réconciliation nationale ; et la lutte contre la corruption et l'enrichissement illicite. Radars Info Burkina s'est entretenu avec Dabadi Zoumbara, analyste politique et journaliste, rédacteur en chef du journal «Le Pays», qui fait un décryptage de cette déclaration du chef du gouvernement.
Pour le journaliste et analyste politique Dabadi Zoumbara, la déclaration de politique générale de Lassina Zerbo est plus précise, contrairement aux déclarations des précédents chefs de gouvernement qui étaient plus dans les généralités au point qu’il était difficile de savoir ce qui était prioritaire et ce qui ne l’était pas. <<Aujourd'hui avec la déclaration qui a été faite par Lassina Zerbo, on peut dire que la différence fondamentale, c'est la concision. Il a mis l'accent sur les priorités. C'est vrai qu'il y a des secteurs qui n'ont pas été évoqués, notamment ceux de l'hôtellerie et de la communication, mais on peut dire que la déclaration de Lassina Zerbo tranche avec celles de ses prédécesseurs parce qu'au moins elle met l'accent sur nos priorités. Avant, il faut reconnaître que ces déclarations ressemblaient beaucoup plus à de la démagogie. Tout le monde savait qu'il était impossible de réaliser tout ce qui était annoncé>>, a-t-il déclaré. Selon lui, Lassina Zerbo a compris qu'il fallait aller tout de suite à l'essentiel et il a donné des pistes, c'est-à-dire les moyens à mettre en oeuvre pour répondre aux attentes des Burkinabè qui ne sont autres que le retour de la paix, de la sécurité et la consolidation de la résilience. De l’avis de Dabadi Zoumbara, la priorité parmi les grands piliers annoncés par le chef du gouvernement, c'est naturellement le retour de la paix. Cependant, ce retour n'est pas possible sans des actes forts dans les autres priorités. <<Il est évident que le terrorisme est plus ou moins nourri par la corruption. Et tant qu'on ne va pas lutter contre la corruption, il sera difficile de venir à bout de ce fléau. Je peux donc dire que les autres priorités ne sont en réalité que des moyens qu'il faut mettre en oeuvre pour parvenir au retour de la paix>>, a-t-il insisté. Dans sa déclaration, le chef de la primature dit inscrire également comme priorité dans la lutte contre le terrorisme la rupture de la dynamique de psychose entretenue aussi bien par les terroristes que par des relais opportunistes. Selon le journaliste, le constat est que la psychose vient des publications qui sont faites sur les réseaux sociaux. Car contrairement à ces canaux d’information, les journaux classiques sont animés par des professionnels des médias et lorsque ceux-ci donnent une information, elle est fiable étant donné qu'elle a été passée au peigne fin. Ce n'est malheureusement pas le cas en général sur les réseaux sociaux. << On prend l'information brute, on la balance sur les réseaux sociaux, souvent même sans prendre le temps de la vérifier. Cela crée vraiment la psychose chez les populations. Je pense donc qu'il y a un travail de veille qu'il faut effectuer sur les réseaux sociaux car tant qu'on ne le fera pas, on aura des difficultés pour lutter véritablement contre le terrorisme>>, a-t-il soutenu.
Barthélémy Paul Tindano