C’est fait : les participants aux assises nationales sur la refondation ont trouvé un consensus sur les textes de la Charte constitutive de la transition après les avoir examinés minutieusement. Le président du Faso, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, a apposé sa signature sur ladite charte le mardi 1er mars 2022 à 01h57. Ces assises interviennent suite au coup d’Etat du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) le 24 janvier 2022.
Par consensus, les participants aux assises nationales sur la refondation ont convenu des points suivants : une transition de 36 mois au lieu de 30, un gouvernement de 25 ministres au lieu de 20 et un organe législatif de 71 membres au lieu des 51 initialement proposés par la commission technique. Selon l’ancien Premier ministre Tertius Zongo, qui a présidé ces assisses tenues à la salle de conférences de Ouaga 2000, les débats ont surtout achoppé sur l’inéligibilité des membres de la transition aux élections qui seront organisées à l’issue des 3 ans, mais aussi sur la gratuité du mandat des membres de l’organe législatif de la transition. Ce qu’on peut retenir du second point en définitive, c’est que les membres de l'Assemblée législative de la transition seront rémunérés en tenant compte de la réduction du train de vie de l’Etat, sans plus de précision.
Tout compte fait, les forces vives de la nation ont coupé la poire en deux, puisque aucune partie n’a vu prendre en compte la totalité de ses propositions dans la Charte de la Transition. « C’est un travail de consensus qui a été fait. Si ta voix est minoritaire, il faut suivre la majorité. Nous avons travaillé dans l’intérêt supérieur de la nation », a déclaré Pascal Zaïda, membre de la société civile. A en croire l’activiste, ce sont le président de la Transition, son Premier ministre et les membres de l’organe législatif qui ne seront pas éligibles aux élections organisées à l’issue de cette transition de 3 ans.
Malgré ce consensus, certains participants sont visiblement insatisfaits de la non-prise en compte de leurs propositions. « La jeunesse était représentée à ces assises en tant que composante de la société burkinabè. Nous avons fait des propositions dans le fond et nous osons croire qu’elles seront prises en compte. Concernant la représentation des jeunes aux instances, le Burkina Faso a ratifié la charte africaine de la jeunesse en 2006 qui l’oblige, dans toutes les catégories et les instances de prise de décisions, à tenir compte de la jeunesse. C’est pourquoi nous sommes revenus là-dessus pour dire qu’il faut qu’il y ait quand même une place réservée à la jeunesse au regard de son poids numérique et des engagements internationaux que le Burkina Faso a pris en matière de jeunesse. C’est un débat qui s’est mené et chacun a argumenté. Ce qui a été dit, c’est que les contributions seront prises en compte ; c’est ce qui a permis la signature de la Charte. Et nous, les jeunes, nous nous attendons à ce que les propositions que nous avons faites soient prises en compte pour permettre une transition inclusive», a indiqué Moumouni Dialla, président du conseil national de la jeunesse, par ailleurs président de l’union panafricaine de la jeunesse.
En rappel, les forces vives de la nation ont été conviées le lundi 28 février 2022 à une séance de travail dans la salle de conférences de Ouaga 2000 dans le but d’examiner et de valider les textes de la charte constitutionnelle de la Transition. Initialement prévue pour 15h, la cérémonie de clôture de ladite session de travail a été repoussée à 19h, mais en définitive ce n’est que vers 1h du matin, le mardi 1er mars 2022, que cette signature est intervenue. Quant à la cérémonie d’investiture du Président du Faso, elle est prévue pour le mercredi 2 mars 2022 à la Salle des banquets de Ouaga 2000.
Barthélémy Paul Tindano