dimanche 13 octobre 2024

ppierp uneLe samedi 17 février 2024, les comités de veille citoyenne des 13 régions du Burkina ont demandé une révision de la charte de la transition adoptée par les forces vives de la nation le 15 octobre 2022. La requête a été exprimée au cours d’un meeting à Ouagadougou visant à réaffirmer leur soutien à la transition. L’objectif de cette révision est de prolonger la durée de la transition, qui est actuellement fixée à 21 mois, pour permettre au gouvernement de poursuivre les actions déjà engagées. Faut-il nécessairement prolonger la transition ?   

Pour Dieudonné Tankoano, sociologue, enseignant et écrivain, il faut d’abord savoir qui est légitime pour demander la prolongation de la transition. « Même si les organisations de la société civile constituent un pan essentiel de cette charte, d’abord dans sa rédaction, ensuite dans son suivi et jusqu’à sa modification, etc.,  elles n’en sont pas les seules signataires, les seules garantes. Il y a bien d’autres acteurs, plus habilités, notamment les représentants des partis politiques, les religieux, les coutumiers, etc. », a-t-il martelé.

Selon lui, derrière cette demande, il y a de la manipulation, du mercenariat bien orchestré pour aboutir à une fin qui est déjà connue. « Ces organisations de la société civile sont souvent instrumentalisées, influencées, manipulées, montées juste pour aider la transition à se maintenir, et c’est ça le problème parce que ce sont des organisations presque officieuses, qui n’ont aucune crédibilité légale d’existence, à plus forte raison une crédibilité légale de demande de prolongation de la transition », soutient-il.

Pour lui, la transition a eu gain de cause, parce que les raisons avancées par ces OSC, c’est qu’il faut « permettre au régime d’arranger le pays, de finir la lutte contre l’insécurité avant d’organiser les élections ».

ppierp 2Mais loin d’être pessimiste, il s'interroge : « Quand va-t-on en finir avec cette insécurité ? Si le régime doit rester jusqu’à ce que finisse cette insécurité avant de passer la main, qui sait quand cette insécurité finira ? Est-ce que dans la charte, la condition sine qua non pour que le président Ibrahim Traoré organise les élections, c’était la fin de l’insécurité ? » questionne-t-il.

A son avis, même si c’était le cas, « le capitaine Ibrahim Traoré avait demandé un temps pour en finir avec l'insécurité et dès que ce temps s’épuise, il faut revoir. Il n’est pas question qu’on se laisse berner par des OSC mercenaires ».

En outre, l’idée selon laquelle tous les Burkinabè ne peuvent pas voter « n’est pas pertinente, et il faut évoluer en pensant à un autre système d’élection ».

Par ailleurs, il dit ne pas « être contre la modification de la charte, ni contre le prolongement de la transition », mais « je pense que ce ne sont pas les seuls acteurs qui doivent demander cela ; la société civile est minime, elle est presque insignifiante ».

« Si aujourd’hui tous les Burkinabè s’accordent à dire qu’on donne plus de temps au régime, il n’y a pas de problème. On peut le faire soit par référendum, soit par les représentants de toutes les couches sociales ».

En rappel, à l’issue des assises nationales des 14 et 15 octobre 2022, la charte de la transition adoptée par les forces vives et signée par le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, en son article 21, a fixé la durée de la transition à 21 mois, à compter du 2 octobre 2022. Ainsi, l’élection présidentielle était prévue pour juillet 2024.

Smaïla Guiri, étudiant en 2e année de droit à l’université Thomas-Sankara, pense que « ce délai prévu par la charte, qui sera échu dans seulement 5 mois, est insuffisant pour organiser une élection ».

De plus, la lutte contre le terrorisme, qui n'est qu'au « début de son développement, selon le président Traoré, ainsi que la suspension des activités des partis politiques qui est toujours en vigueur », sont des raisons fondées pour prolonger cette transition, est-il convaincu.

En outre, même si cette requête des « wayiyans » n'a pas encore été prise en compte, déclare-t-il, « tout citoyen patriote doit savoir que mettre fin à la transition en juillet ne sera pas une bonne chose pour notre pays, puisque la situation sécuritaire est loin d'être revenue à la normale ».

C’est pourquoi « prolonger la transition serait mieux pour permettre aux dirigeants d’achever ce qu’ils ont commencé ».

Flora Sanou

aafou uneA Ouagadougou, on observe une présence de psychiatrisés tantôt sur la voie publique, tantôt dans certains espaces publics comme les restaurants. Dans ce contexte d’insécurité, quelles en sont les éventuelles conséquences sur la quiétude des citoyens ? N'est-il pas dangereux de laisser ces personnes dans les rues du fait que des gens peuvent prétendre être des « fous » alors qu'ils ont des intentions malveillantes ? Quelle attitude faut-il adopter face à une personne qui présente un trouble mental ? Des citoyens se sont exprimés au micro de Radars Info Burkina. K. John Arnaud Tiendrébéogo, attaché de santé mentale au service de psychiatrie et major du service d’addictologie au centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo (CHU-YO), a également apporté des éléments de réponse.

Pour NS, vendeuse de fruits sur l’avenue de l’Aéroport de Ouagadougou, la présence de ces personnes ayant des problèmes psychiatriques « constitue un danger pour la population ». « Ce monsieur frappe les gens. Quand tu passes devant lui, il te menace. C’est ici qu’il dort », explique-t-elle, faisant allusion à la présence d’un psychiatrisé aux environs du restaurant « La Cantine ».

Moussa Zoungrana, lui, confie avoir échappé à un coup de bâton d’une personne ayant des problèmes psychiatriques alors qu’il s’était stationné pour passer un coup de fil aux abords d’une voie publique.

Smaïla Guiri estime que ces personnes mettent leur vie en danger mais aussi celles des autres citoyens en danger. « Les personnes aux problèmes psychiatriques peuvent se faire faucher mortellement, elles peuvent commettre des actes violents sur les autres. Par exemple, nous voyons très souvent des malades mentaux pourchasser des gens sans aucune raison », a-t-il indiqué.

Les attitudes à adopter face à un patient errant

Selon l’attaché de santé mentale du service psychiatrique au CHU-YO, il existe deux groupes de malades errants dont des névrosés (patients qui se reconnaissent malades et demandent une prise en charge) et des psychosés (malades dissociés incapables de demander une prise en charge. Seuls les parents ou la population peut demander une prise en charge). Les patients les plus redoutés sont ceux atteints de schizophrénie, le groupe des chroniques.

aafou 2A l’en croire, ce sont ces patients schizophrènes qui errent éventuellement dans les rues, les marchés, s’adonnent à la mendicité dont les conséquences éventuelles sur les citoyens peuvent être des agressions physiques en circulation, des agressions sexuelles (viols).

De ce fait, il faut éviter de développer des attitudes de fuite vis-à-vis de ces patients. Il faut être un peu regardant, car même si ce sont des personnes imprévisibles et que l’on peut être victime d’agression, elles sont « assez dociles », dit-il. De plus, l’addictologue souligne qu’il faut savoir que « le fou n’agresse pas pour agresser, c’est quand il sent qu’il est persécuté qu’il se défend, donc il faut éviter de l’agresser ». Il faut souvent penser à soulager la souffrance de ces personnes par un soutien financier ou alimentaire, en ayant à l’esprit que c’est un frère ou une sœur et qu’on est tous de potentiels « fous », mais tout en restant sur ses gardes, a-t-il ajouté.

Méconnaissance des fonds alloués à la prise en charge des malades errants

Il existe une politique de prise en charge de ces malades errants, à en croire l’attaché de santé mentale, mais sa mise en œuvre reste à améliorer. « Un effort est fait par le gouvernement à travers les collectivités territoriales pour aider ces patients errant dans les villes. Cependant, cet appui est très dérisoire. Il y a manque également de sensibilisation parce que l’autorité communale ignore souvent qu’il existe des fonds pour la prise en charge des malades errants, alors qu’elle devrait intervenir pour préserver l’honneur de ces personnes », souligne-t-il.

Ces malades errant dans les rues peuvent constituer un risque d’infiltration de personnes malveillantes dans ce contexte d'insécurité que connaît le Burkina. En effet, un terroriste ou un voleur pourrait se déguiser en fou pour observer ses cibles et revenir s’en prendre à elles.

Ainsi, si le gouvernement est invité à consentir des efforts pour la création des centres de récupération, de stabilisation et de réinsertion, à restructurer les centres d’accueil déjà existants de ces patients errants dans nos villes, à proposer des formations et des recyclages, car tout cela pourrait aider à réduire les cas chroniques dans les rues, a suggéré M. Tiendrébéogo.

De plus, il exhorte le ministère de la Santé à réviser à la hausse le nombre de spécialistes en psychiatrie en vue de désengorger les différents centres, car « les services se font de plus en plus rares ».

Quant à la population, il l’invite à participer à la prise en charge des malades errants en acceptant la maladie mentale, car « la plupart des parents ne l’acceptent pas et certains veulent la guérison instantanée, pourtant la prise en charge est délicate et difficile », dit-il.

Flora Sanou

retraitcedeao uneLe Burkina Faso, le Mali et le Niger ont décidé de se retirer de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest le 28 janvier 2024. 10 jours après ce retrait, quel est l’impact de cette décision sur la mobilité des personnes issues de ces Etats dans la zone CEDEAO ? Quelles sont les difficultés rencontrées par les voyageurs ? Radars Info Burkina a rencontré certains transporteurs d’hydrocarbures et des responsables de société de transport en commun.

Même si le retrait de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est bien apprécié des chauffeurs de camions citernes, force est de reconnaître que cette décision suscite des inquiétudes.

En effet, selon Sayouba Hema, chauffeur routier international, bien avant le retrait de ces pays de la CEDEAO, il y avait d’énormes difficultés au niveau de certains pays, notamment le Ghana et le Togo. « Il y a trop de barrières policières et beaucoup de rackets ». Lors des contrôles, ils prennent les laissez-passer, la carte grise et la carte nationale d’identité puis te disent que ce n’est pas valable. Pourtant, c'est un Etat qui les a établis. Quand tu essaies de te justifier, on te menotte comme un criminel et on te met de côté.  Parfois on t’attache déposer. Le temps qu’on te libère, tu trouveras que ton camion a été vidé de son contenu », a-t-il expliqué.

retraitcedeao 2Tidiane Ouédraogo renchérit qu’au niveau du corridor de ce pays, « lorsqu’il s’agit d’un véhicule du Burkina Faso, on te fait garer et on te demande de payer telle somme. Souvent, on te demande de présenter une boîte à pharmacie. Ce qui n’est pas le cas pour les chauffeurs des véhicules du Ghana. Normalement si c’est un contrôle routier, il doit concerner tout le monde », s’est-il désolé. Il ajoute que du côté du Togo, il y a une panoplie de péages où il faut payer des taxes.

Au regard de ces difficultés, ces chauffeurs craignent une exacerbation de la situation avec le retrait des pays de l’AES de la CEDEAO. C’est pourquoi ils lancent un appel aux autorités « à trouver des solutions à ces souffrances ».

Pas de difficultés majeures pour le moment en ce qui concerne la mobilité des personnes

Après avoir fait le tour de quelques sociétés de transport en commun, l’on retient qu’à ce jour, le retrait de l’AES de la CEDEAO n’a pas encore d’impact sur la mobilité des personnes. C’est du moins ce qu’ont confié certains responsables.

retraitcedeao 3« Pour le moment, les voyageurs ne nous ont pas fait part de difficultés. Tout se passe bien jusqu'à présent. Et comme la CEDEAO est toujours en pourparlers avec les pays de l'AES, on attend de voir la suite. Nous observons l’évolution des choses », a confié un chef de gare d’une société de transport de la place.

« Il est difficile de déterminer l’impact de cette décision sur les passagers pour le moment parce qu’elle n’a pas encore impacté les relations bilatérales. En tant que citoyen qui se déplace dans quelques pays (Mali, Côte d’Ivoire, Togo), je n’ai pas encore eu de problème sur mes déplacements personnels. Jusque-là, j’entre et je ressors comme d’habitude. Donc on attend de voir ce que ça va donner dans les semaines à venir », a déclaré Drissa Traoré, chargé de communication de la société Transport confort voyageurs (TCV).

Flora Sanou

mutifemi uneCe 6 février, est célébrée la Journée mondiale de lutte contre les Mutilations génitales féminines (MGF). Elles sont certainement nombreuses, les filles et femmes qui vivent sous nos cieux avec des séquelles de ces pratiques.  A l’occasion de cette journée, Radars Info Burkina a tendu son micro à Zourata Zagré, victime d’excision depuis le bas âge. Sur le sujet, certains citoyens ont également opiné.

Zourata Zagré, cette jeune dame de 28 ans, est passée dans les mailles de l'excision. En effet, c'est en République de Côte d'Ivoire, à Derrière Wharf (Port Bouet), alors qu'elle était en bas âge, que ses parents lui ont fait subir cette mutilation. Ayant grandi dans l'ignorance, c'est à travers une causerie des parents qu'elle apprendra qu'elle était excisée.

"Je ne savais pas que j'étais excisée. J'entendais les parents dire en langue mooré : "òb kiënsa zagla bangwa" ce qui veut dire "telle personne a été excisée". On me montrait du doigt. C'est suite à cela que j'ai su que j’étais excisée", relate-t-elle.

Mais, c'est précisément à l'âge de 15 ans qu'elle va découvrir que la morphologie de sa partie génitale était différente de celle de son amie après une douche.

"Quand j'ai vu sa partie intime j'ai crié. C'est là que j'ai vu réellement la différence entre une fille excisée et celle non excisée. Je venais de découvrir que je n'étais pas pareille aux autres. Et comme à l'école, on nous enseigne que l'excision n'est pas une bonne pratique, je me suis dit qu'on m'a fait du mal. Je me sentais inférieure à celles qui n'étaient pas excisées. Je me sentais frustrée parce que je n'étais pas entière", dit-elle.

Ainsi, avec le mariage, Zourata Zagré faisait face à d’autres réalités, étant femme au foyer qui doit remplir son devoir conjugal.

Aujourd'hui reconstituée (après une chirurgie réparatrice) et mère d'un enfant, elle soutient que cela lui redonne confiance. « Cette réparation me redonne un peu confiance en moi, me fait me sentir entière et me redonne le courage de ne plus me sentir ruinée. Ça me donne une certaine satisfaction », a-t-elle confié.

mutifemi 2Désormais, elle lutte pour la cause des « survivantes des mutilations génitales féminines » et pour l’abandon de cette pratique. « On nous a fait du tort. On se sent vraiment mal. Il faut que cela serve de leçon, il faut que cela puisse conscientiser ceux qui sont toujours dans la pratique. Aux femmes victimes, je demande de vous battre. N’abandonnez pas. Peu importent les difficultés qu’on traverse actuellement, il faut que nous ayons un mental fort, pour protéger nos enfants de ce fait ».

L’excision ne guérit pas un mal ; elle est un mal en soi, déclare Carine Tapsoba. « Cette pratique n’est pas bonne au regard des conséquences qu’elle engendre dont la plus grave est la mort. "Cela fend le cœur. De ce fait, pourquoi ne pas arrêter complètement ?" interroge-t-elle

À l'en croire, des familles dans la capitale burkinabè continuent de faire cette pratique clandestinement. Donc, je lance vraiment un appel à l'arrêt de cette pratique. Ce n'est pas écrit quelque part que si on ne mutile pas on a des problèmes. Au contraire c’est quand on excise qu’on court un grand risque », a-t-elle martelé.

Cependant, certains estiment que c’est une bonne pratique qu’il faut améliorer.

Pour R.S., « On n’a jamais entendu qu’il y a une excision moderne. Les actions sont faites pour rompre complètement avec cette pratique ». Or, « l’effet de l’excision bien faite dans la société est positif », à son avis.

 C’est pourquoi il suggère « qu’on modernise la pratique pour qu'elle se fasse dans les hôpitaux. Cela permettra d’éviter les énormes conséquences issues des pratiques clandestines », selon lui.

Flora Sanou

hadjicancerLe 4 février de chaque année, est célébrée la Journée mondiale de lutte contre le cancer. En marge de cette journée, Radars Info Burkina s’est entretenu avec l’artiste musicienne Adji Sanon, qui fait de la lutte contre cette maladie virale son cheval de bataille. Alors qu'elle est en phase de rémission d’un cancer du sein, elle fait de nouveau face à une autre forme de cancer. Le nouvel album mis sur le marché par l’artiste était aussi au cœur de cet entretien.

 

Radars Info Burkina : Vous êtes Adjaratou Sanon, alias « Adji Sanon », artiste musicienne burkinabè. Vous avez sorti un nouvel album le 12 janvier 2024. Pouvez-vous nous parler de ce « nouveau-né » ?

Adji Sanon : Je rends grâce à Dieu pour la sortie de cet album. Il y a un titre qui parle du cancer. Je raconte une histoire et mon attachement à Dieu, qui a permis que je reste connectée à ce monde, au point de pouvoir écrire un album, des chansons pour mes fans.

Radars Info Burkina : Comment avez-vous trouvé l’accueil réservé par le public à cet album ?

Adji Sanon : Beaucoup de fans autour de moi l’ont bien apprécié et je trouve satisfaisant leur accueil.

Radars Info Burkina : Vous aviez contracté le cancer du sein grade 2 triple négatif qui est non seulement le plus violent, mais aussi le plus difficile à traiter. Comment avez-vous vécu cette période ?

Adji Sanon : Ça n’a pas été facile parce que soigner un cancer, ce n’est pas comme soigner un simple mal de tête. Pour les soins, ça a été difficile. Le cancer est comme une montagne. Mais j’ai été attachée à Dieu et par sa grâce, ça m’a permis de ne pas prendre la maladie sur mes épaules mais plutôt de la déposer au pied de la croix, aux pieds du Seigneur qui m’a fortifiée, m’a gardée debout, alors que je devais être couchée, au tapis pendant la chimiothérapie, la radiothérapie, etc.

Radars Info Burkina : Comment avez-vous pu surmonter cette situation ?

Adji Sanon : En m’appuyant véritablement sur le Seigneur. Avoir un cancer et on te dit que c’est le plus violent, le plus agressif, surtout que pour les femmes noires, quand elles sont affectées à un âge très jeune, il faut s’attendre à une récidive

Radars Info Burkina : Avez-vous bénéficié d’un accompagnement pour le traitement ?

Adji Sanon : Oui je rends grâce à Dieu. J’ai bénéficié vraiment de l’accompagnement des autorités du Burkina Faso et j’en profite pour leur dire merci.  Mes remerciements vont également à l’Association burkinabè des femmes artistes musiciennes (ABFAM) et à toutes les structures qui m’ont accompagnée lors du concert pour la lutte contre le cancer du sein, à la presse nationale et à tout le peuple burkinabè. Que Dieu leur rende au centuple leur bienfait.

Radars Info Burkina : Aujourd’hui, vous êtes guérie du cancer du sein. C’était une grande joie certainement pour vous et votre entourage ?

Adji Sanon : Quand les médecins ont annoncé que je n'avais plus de cellules cancéreuses dans le sein, c'était une joie immense et je pouvais dire Seigneur me voici comme une offrande pour toutes ces femmes qui sont dans ce combat.

Je suis en rémission et cela prend 5 ans sans récidive. Malheureusement, j’ai eu une récidive qui est revenue à un autre endroit qu’on appelle le cancer du médiastin que je suis de nouveau en train de soigner par la grâce de Dieu et j'ai foi que mon Dieu fidèle est toujours le même et que ce qu'il a commencé, il va le terminer.

Radars Info Burkina : Que disent les médecins sur le traitement de ce cancer ? Est-ce plus complexe que le premier ?

Adji Sanon : Le médiastin, localisé dans la cage thoracique, est constitué de tous les organes de la région, à l'exception des poumons, c'est-à-dire de la trachée, du cœur, de l'œsophage et des deux bronches souches. C’est un lieu de passage pour la veine cave supérieure, les artères pulmonaires et l'aorte descendante. Les médecins ont proposé le traitement que j'ai pu faire grâce à Dieu. Nous attendons de voir comment cela agit. Ce n'était pas simple car je suis passée encore par la chimiothérapie.

Radars Info Burkina : Comment vivez-vous cette seconde phase ? Êtes-vous optimiste quant à votre capacité à vaincre ce cancer comme le premier ?

Adji Sanon : J'ai foi que Dieu me guérira après les soins des médecins.

Radars Infos Burkina : Quel est votre cri du cœur aujourd’hui ?

Adji Sanon : Maintenant, je suis engagée à accompagner les autres malades en organisant des concerts au profit des femmes que je dépiste.

Radars Info Burkina : Quel message avez-vous pour ces personnes qui souffrent de ce mal dans le silence ?

Adji Sanon : À tous les malades, je dis de tenir ferme sans peur face à la maladie. Ainsi le combat est déjà gagné à 70, voire 80%.

Radars Info Burkina : Quels conseils avez-vous pour les porteurs sains en vue d’une meilleure protection ?

Adji Sanon : Aux personnes qui ont peur de se faire dépister, je conseille de le faire car c'est toujours mieux de connaître sa situation que de rester dans l'ignorance. Aller se faire dépister sauve des vies, ça permet la prise en charge de la maladie, surtout quand elle est diagnostiquée tôt.

Propos recueillis par Flora Sanou

protecdonn 2De plus en plus, l’on assiste à une montée en puissance des cybercriminels au Burkina Faso. Face à cette situation, protéger ses données s’avère plus que nécessaire. Mais quelles précautions faut-il prendre pour protéger ses données ? Radars Info Burkina s’est entretenu, à cet effet, avec le lieutenant de police Julien Legma, chargé de la collaboration policière à la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC). Interview

 

Radars Info Burkina : À quoi renvoie la protection des données, précisément des données personnelles ?

Lieutenant Julien Legma : Pour parler de protection des données, il faut définir la donnée. Selon la loi  001 de 2021 portant protection des personnes à l’égard du traitement des données à caractère personnel qui est portée par la Commission de l’informatique et des libertés (CIL), la donnée personnelle peut se définir comme toute information relative à une personne physique identifiée ou identifiable, que ce soit indirectement, notamment par référence à un numéro d’identification, à un ou plusieurs éléments propres de son identité physique, physiologique, génétique, psychique, culturelle, sociale ou économique. Par exemple, nous avons, entre autres, un numéro d’immatriculation de véhicule, un numéro de téléphone ou une photo.

La protection des données à caractère personnel s’entend comme le mécanisme à mettre en place pour protéger les données à caractère personnel. Cela se fait à plusieurs niveaux. D’abord, il s’agit de faire ce que l’on peut pour protéger les données dont on a la pleine maîtrise.

Ensuite, il y a les données dont on n’a pas la pleine gestion. C’est, par exemple, les données qui sont collectées par des structures comme les opérateurs de téléphonie mobile.

Radars Info Burkina : En matière de protection de données à caractère personnel, quels sont les cas les plus décelés par la BCLCC ?

Lieutenant Julien Legma :La mission de la BCLCC est de lutter contre la cybercriminalité. Cela fait référence aux enjeux liés à la protection des données personnelles car certaines infractions de cybercriminalité impliquent, par exemple, la violation des données à caractère personnel. Les cas généralement rencontrés par la BCLCC qui impliquent la violation des données personnelles sont, entre autres, le chantage à la webcam, les questions de piratage de comptes (Facebook, Gmail, Instagram…), l’atteinte à une personne, à son honneur, à la considération ou à la vie privée. Parmi ces cas, le chantage à la webcam (vidéo) vient en tête.

Radars Info Burkina : En général, quels sont les modes opératoires des cybercriminels ?

Lieutenant Julien Legma : Les modes opératoires sont assez variés en fonction du cyberdélinquant, de la victime ou du cas de l’infraction. Pour ce qui est du cas de chantage à la webcam, quand deux personnes se rencontrent sur Internet, il y a une forme d’amitié qui naît. Le cyberdélinquant travaille à amener la victime sur son terrain qui est d’obtenir ses données intimes. Il procède par un appel vidéo. Si la victime décroche, elle verra quelqu'un qui est nu et ce dernier l’invitera à montrer également votre nudité. Si elle se prête au jeu, le cyberdélinquant va enregistrer ce contenu qu’il utilise plus tard pour lui faire chanter.

En outre, il y a des cas qui sont en vérité des cas de relation amoureuse non aboutie liés aux frustrations. Au moment où les deux partenaires se fréquentent, il arrive qu’ils enregistrent des ébats sexuels. Lorsqu’une partie n’est plus satisfaite de la relation et souhaite y mettre fin, souvent l’autre partie use de ces contenus pour faire chanter l’autre partenaire afin qu’il revienne dans la relation.

Il y a des cas aussi qui sont faits à dessein où pendant des ébats sexuels dans un lieu privé, le contenu est filmé à l’insu d’un des partenaires. Ce contenu est utilisé plus tard comme moyen de pression pour abuser de l’autre ou lui extorquer de l’argent.

Cette situation, malheureusement, peut s’expliquer par plusieurs facteurs comme le manque d’éducation à l’utilisation responsable des TIC. C’est pourquoi la BCLCC travaille dans ce sens en sensibilisant à la réduction de ces types de cas.

Concernant le cas de piratage de compte, généralement, on prend déjà le contrôle du compte d’une personne qu’on utilise pour écrire à l’ensemble de ses amis pour les pousser à l’action. A titre illustratif, vous pouvez recevoir un message d’une connaissance qui vous demande si c’est vous qui avez publié vos photos intimes sur les réseaux sociaux. A ce moment, vous ignorez que le compte de la personne a été piraté. La personne vous envoie un lien et vous invite à cliquer dessus pour les supprimer. Quand vous cliquez sur ledit lien, une fenêtre va apparaître en vous demandant de vous connecter de nouveau. Si vous suivez ces instructions, vous vous ferez pirater, car il aura les accès de votre compte.

En outre, ça peut être des cas où des gens vont sur des sites compromis pour par exemple pour suivre des films pour adultes. Souvent, vous pouvez vous faire piéger et perdre les accès de vos comptes sur ces sites. Il y a des cas où on vous demande de cliquer sur un lien pour avoir des datas gratuits par exemple sur Telecel, Orange ou Telmob. Si vous cliquez dessus, vous ferez souvent l’objet de piratage. On enregistre souvent des cas de loterie où on vous dit de suivre un lien pour répondre à un formulaire afin de gagner un téléphone Iphone ou un ordinateur. Si vous suivez ces instructions, vous allez compromettre vos données personnelles.

protecdonn unePour le cas des atteintes liées à des personnes et en leur honneur, on peut télécharger votre photo sur Internet pour publier en écrivant, par exemple, qu’il y a plan « bizi » (prostitution en ligne) dans tel quartier. C’est comme si on informe que vous faites de la prostitution et que vous êtes disponible dans ce quartier. On met un numéro pour contacter en cas de besoin. En réalité, quand un intéressé contact le numéro, on demande une commission pour une mise en relation avec la personne. Malheureusement la personne qui se trouve sur la photo n’est au courant de rien. Donc cela porte atteinte à votre honneur.

Il y a également des cas de diffamation où des photos ou des données permettant d’identifier clairement des personnes sont utilisées sur Internet tenant des propos diffamatoires. Aussi, nous rencontrons des cas où des personnes, suites à des achats non abouties, prennent la photo de leur créancier pour mettre sur internet et réclamer leur dû tout en oubliant de se référer aux services compétents pour se faire valoir leurs droits. Dans ce type de cas, lorsque la personne dépose plainte, vous allez répondre à des questions relatives à cette infraction.

Il y a d’autres cas où vous pouvez souscrire à des services auprès des structures et ces dernières font l’objet de piratage.

Radars Info Burkina : À combien peut-on estimer le nombre de victimes en 2023 ?

Lieutenant Julien Legma : Durant l’année 2023, la BCLCC a enregistré spécifiquement 3678 plaintes. Plusieurs cas sont énumérés mais pour les cas liés à la protection des données personnelles, le chantage à la webcam représente 630 cas, les accès illégaux dont les questions de piratage de comptes représentent 485 cas et les atteintes à la personne, à l’honneur et à la vie privée comptent 183 cas. On enregistre un dernier cas qui fait aussi assez de victime : l’usurpation d’identité numérique qui représente 145 cas. On peut utiliser vos photos en se faisant passer par vous.

Radars Info Burkina : Combien de cybercriminels ont pu être arrêtés en 2023 et quelle est la tranche d'âge de ces derniers ?

Lieutenant Julien Legma : En 2023, nous avons interpellé près de 93 personnes dont 55 ont été déférées devant les tribunaux pour répondre de leurs actes. La tranche d’âge de ces personnes est assez variée. Selon nos statistiques, elles sont âgées de 15 à 60 ans.

Radars Info Burkina : Peut-on affirmer qu'il y a une avancée en matière de lutte contre la cybercriminalité au Burkina ?

Lieutenant Julien Legma : Oui, on peut affirmer qu’il y a une avancée en matière de la lutte contre la cybercriminalité parce que le cadre juridique et institutionnel a beaucoup évolué. Depuis 2020 la BCLCC a été mise en place pour répondre à ce défi. Le Code pénal a été révisé en 2018, puis en 2019 pour prendre en compte les questions actuelles liées aux infractions numériques et des lois spécifiques comme celle sur la protection des données personnelles ont été révisées en 2021 pour intégrer de nouveaux cas rencontrés actuellement et renforcer le dispositif juridique. Cependant, il faut reconnaître que c’est un phénomène mondial qui évolue au même titre que l’évolution rapide de la technologie. Il y a de plus en plus d’actions de sensibilisation et de répression sur le terrain pour lutter contre ce phénomène.  Il y a encore des défis à relever mais nous pouvons dire que le gouvernement a fait beaucoup d’efforts, que ce soit au niveau de l’arsenal juridique ou institutionnel en matière de lutte contre la cybercriminalité et la protection des données avec une institution qui est pleinement mise en place, à savoir la CIL.

Radars Info Burkina : En se basant sur les statistiques de 2022 et de 2023, y a-t-il une baisse du nombre de plaintes et de cybercriminels ?

Lieutenant Julien Legma : On observe une tendance à la hausse par rapport aux infractions. Mais, il faut noter que par rapport aux années, il y a assez de cas non déclarés qui dépassent le nombre de cas déclarés. Beaucoup n’ont toujours pas connaissance de l’existence de la BCLCC qui est habileté à les accompagner pour ces questions. C’est pour cela qu’on constate une augmentation des plaintes d’une année à l’autre depuis la création de la BCLCC en 2020. Globalement, le nombre d’interpellation a augmenté ainsi que le préjudice qui est à l’ordre de 1 milliard en moyenne chaque année.  En 2023, il est de 1,7 milliards de FCFA.  Il faut noter que le nombre de cas ne fait pas le préjudice. On peut avoir une seule infraction qui fait plus de 100 millions de FCFA et avoir 500 infractions qui ne valent pas 10 millions de FCFA.

Radars Info Burkina : Quelles précautions faut-il prendre pour protéger ses données ?

Lieutenant Julien Legma : En termes de protection, il y a plusieurs aspects. Quand on est sur les réseaux sociaux, il faut éviter les amitiés avec des personnes que vous ne connaissez pas vraiment. C’est souvent suite à l’acceptation des amitiés de ces inconnus que vous pouvez être victime de chantage à la webcam. Il faut éviter de cliquer sur les liens douteux, car c’est à travers ces liens qu’on peut vous piratez. Il faut éviter de suivre les instructions d’une personne qui vous écrive en privé sur Facebook car si c’est une connaissance, la personne essayera de vous appeler.

Avant de cliquer sur un lien envoyé par une connaissance, il est toujours souhaitable d’appeler la personne pour vérifier si elle a le plein contrôle de son compte avant de procéder à l’action. Aussi, il faut éviter de faire le règlement de compte sur internet car vous vous exposez à des sanctions pénales. Nous recommandons fortement d'éviter de mettre toute sa vie privée sur les réseaux sociaux. Cela contribue à exposer vos données personnelles sur Internet. Éviter aussi de partager vos données intimes avec des personnes, qu'elles soient inconnues ou connues. Même avec votre partenaire, nous recommandons vivement d’éviter de partager ces contenus. Nous vous recommandons d’être numériquement citoyen en donnant l’exemple et en contribuant à la cohésion sociale en partagent des contenus y afférents et en accompagnant également les structures qui sont chargées de la lutte contre la cybercriminalité ainsi que la protection des données personnelles dans la mission, en signalant ces types de contenus sur Internet pour leur permettre d’agir. Par ailleurs, il faut savoir que l’internet n'est pas un domaine de non-droit.

Propos recueillis par Flora Sanou

cereoff uneLes élèves du lycée Nelson-Mandela de Ouagadougou ont été honorés, le vendredi 26 janvier 2024, par certains de leurs aînés de la promotion 95-99. Ces anciens « Nelsoniens », à travers un projet dénommé « light » (la lumière en français), ont en effet offert 9 lampadaires solaires à ce temple du savoir. Comme le souligne Nelson Mandela, dont ce lycée de la capitale porte justement le nom, "l'éducation est l'arme la plus puissante qu'on puisse utiliser pour changer le monde". L’initiative des bienfaiteurs du jour, inspirée de cette conviction de Madiba, vise à électrifier les tableaux d'études disséminés dans la cour de l’établissement d’enseignement secondaire en vue de permettre aux apprenants actuels, qui constituent la relève, d’étudier dans de meilleures conditions et de mieux se former.

« Le lycée Nelson-Mandela est notre patrimoine commun. C’est un héritage, un flambeau qui doit rester allumé. L’État seul ne peut pas tout faire, donc ce lycée doit être préservé par chacun de nous en vue de contribuer à inspirer d'autres promotions. Ensemble, nous pouvons réaliser des merveilles pour la postérité. » C’est en ces termes que Richard Boubié Tiéné, membre du comité de pilotage du projet « light », a justifié leur initiative. Il n’a pas manqué d’inviter les bénéficiaires de ce dispositif d’éclairage, à savoir les actuels élèves du lycée, à bien entretenir les lampes et les a interpellés sur le devoir qui sera le leur de réaliser dans les prochaines années de plus grands projets au profit des générations futures.

« Nous exhortons les élèves à prendre soin de ces lampes comme si elles étaient fixées dans leurs maisons. C’est à ce prix que d’autres promotions seront encouragées à venir faire mieux que nous. Vous avez le devoir, dans les années à venir, de réaliser des projets pharaoniques au sein de ce cadre qui contribuera à faire des hommes et des femmes à la tête bien faite et bien pleine », a déclaré M. Tiéné dans son discours.

cereoff 2De son côté, le porte-parole de la promotion 95-99, Ibrahima Coulibaly, a confié que cette idée est partie du constat que les élèves du lycée Nelson-Mandela n’avaient pas de lumière dans la cour pour étudier. Or, « c’est un établissement qui nous a donné beaucoup d’enseignements, de culture. Donc, nous lui sommes beaucoup redevables. C’est pourquoi nous avons apporté la lumière pour permettre à nos enfants de bien étudier », a-t-il affirmé.

Toujours selon lui, à l’instar de « light », d’autres projets sont en cours d’implémentation et « avec la contribution de toute la promotion, on reviendra faire beaucoup de choses ».

Selon le proviseur du lycée Nelson-Mandela de Ouagadougou, Adama Zanté, la promotion 95-99 a fait de la solidarité et de la cohésion son cheval de bataille. Et ce sacrifice de sa part « est un geste patriotique qui interpelle chaque Nelsonien, chaque Burkinabè, à faire sienne la question de l’éducation car elle est trop précieuse pour être laissée au seul soin de l’État ».

cereoff 4Pour M. Zanté, « l’école est l’affaire de toute la communauté » et le lycée Nelson-Mandela, « patrimoine public burkinabè », est ouvert à toute initiative qui lui permettra de servir au mieux la nation.

Avant de clore son intervention, il a invité les élèves à prendre soin des lampadaires pour les céder en bon état à leurs cadets. En outre, il les a exhortés à emboîter plus tard le pas à la promotion 95-99.

Elvira Modestie Kessougbo, déléguée générale adjointe du lycée Nelson-Mandela, porte-parole des bénéficiaires, s’est réjouie de cette action si remarquable de leurs aînés car les élèves pourront ainsi mieux étudier. 

« Nos devanciers ont fait de belles preuves et cela nous conduit à vouloir faire plus. Tous les élèves du lycée Nelson-Mandela, par ma voix, leur disent merci », a-t-elle affirmé. Elle a ajouté qu’en tant que génération consciente, leur promotion s’attellerait à faire mieux que leurs aînés.

« Un enfant doit faire mieux que son père. En tant que génération présente du lycée, nous allons donc nous donner pour défi de faire mieux que nos devanciers.  Le lycée Nelson-Mandela sera une référence" a-t-elle promis.

Abdoulaye Sawadogo, président du bureau des parents d'élèves du lycée Nelson-Mandela, a, au nom de tous les parents d’élèves, exprimé sa joie et sa reconnaissance à ces anciens élèves pour leur don. Il a, en outre, lancé un appel aux bonnes volontés à voler au secours des élèves en contribuant à leur offrir un cadre d'apprentissage approprié car les défis du lycée sont énormes.

« Le lycée Nelson-Mandela est un vieil établissement. Les bâtiments sont vétustes. Notre principal problème concerne la clôture de l'école qui est tombée, ce qui fait que nous sommes exposés à une grande insécurité. Elèves ou personnel du lycée, nul n'est à l'abri de cette insécurité. J'invite toute bonne volonté qui le peut à nous aider à rebâtir cette clôture. Le lycée Nelson-Mandela est un patrimoine qu'il faut préserver », a déclaré M. Sawadogo.

La promotion 95-99 a par ailleurs exprimé tout particulièrement sa reconnaissance à son ancien professeur de philosophie, en la personne de Drissa Komo. cereoff 3Un présent a même été offert par ladite promotion à l’enseignant de philo. Il s’agit d’un tableau sur lequel on aperçoit à la fois les anciens élèves et leur éminent enseignant. Les paroles s’envolent mais les écrits restent, dit-on. Ainsi, le texte ci-après accompagne ces images : « Nous, les élèves de la promotion 95-99 du lycée Nelson-Mandela, de Ouagadougou, vous disons merci pour votre incommensurable contribution à notre éducation ».

A l'occasion de cette réception officielle de lampadaires, plus de 700 ouvrages ont été remis à la bibliothèque du lycée en faveur des élèves mais aussi du corps enseignant. Les « Nelsoniens » ont ainsi été invités à faire bon usage de ces livres et à être des VDP du savoir en vue de participer pleinement au développement du Burkina Faso, car le savoir se trouve dans les livres et non dans les têtes.

Flora Sanou

mnm uneLe président de la Transition, chef de l'État, le capitaine Ibrahim Traoré, a lancé ce mardi 23 janvier 2024 les activités de la toute première usine burkinabè de traitement de résidus miniers, Golden Hand SA, dans la zone industrielle de Kossodo à Ouagadougou.

 

Ce sont les métaux contenus dans les résidus miniers de type charbon fin, scories, cendres et concentré acidique qui seront traités dans cette usine de traitement.

En effet, le Burkina Faso exportait les résidus miniers pour leur traitement et « nous n’avions aucune mainmise sur ce qui se passait », a déclaré le chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré, à l’issue de la cérémonie.

Ainsi, « dans un contexte de souveraineté, donc de prise en main de nos ressources, c’est une évolution positive. Ce que nous avons constaté ce matin, c'est une révolution », a ajouté le chef de l’État.

Le président Traoré a salué la particularité, l'ingéniosité des ingénieurs burkinabè, car « les machines ont été entièrement conçues ici au Burkina. Je peux dire sans risque de me tromper que le Burkina est le deuxième pays en Afrique à développer cette technologie, qui ne s'importe pas. Ça se développe. Ce ne sont pas des machines payées ailleurs pour rassembler ici. C'est conçu ici et tout est fait ici », a-t-il soutenu.

mnm 2Le chef de l’Etat a en outre invité les pays voisins d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale à « laisser migrer vers le Burkina Faso leurs résidus miniers parce que nous avons la technologie sur place pour le faire ».

Aussi, il encourage tous les ingénieurs qui ont la capacité d’inventer à se mettre à la tâche parce que « nous croyons en eux et nous sommes prêts à les accompagner ». Par ailleurs, il invite le secteur privé à investir au Burkina Faso parce qu’il faut croire en ce pays. « Tout ce qui se fait ici pour les Burkinabè, nous allons l’encourager », a conclu le chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré.

mnm 3Selon Joachim Marie Emmanuel Tapsoba, directeur général et promoteur de Golden Hand SA, la société a été immatriculée au registre du commerce et du crédit mobilier en mars 2022 ainsi que son agrément de traitement des résidus miniers au Burkina, le 13 septembre 2023. Elle « entend apporter non seulement sa modeste contribution à l’épineuse question du chômage des jeunes, mais aussi et surtout, à impacter de façon significative l’économie nationale », a-t-il affirmé.

De ses explications, il ressort que les premiers tests de traitement ont déjà été faits avec deux sociétés minières. « Nous avons signé notre premier contrat le 13 décembre 2023 avec la Société minière de SEMAFO Burkina Faso SA du Groupe Endeavour Mining portant sur 392 tonnes de charbon fin. A terme, ces 392 tonnes devraient permettre de dégager 5 304 onces d’or, soit environ 165 kg d’or », a-t-il confié, ajoutant que des tests concluants ont été faits avec la société Rivestone Karma SA, filiale de la société NERE MINING, et que la finalisation du contrat interviendra les prochains jours.

mnm 4Ainsi, il a invité les autres sociétés minières à emboîter le pas aux premières ci-dessus citées pour une meilleure valorisation de leurs résidus.

A en croire Yacouba Zabré Gouba, ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières, « une forte contribution en termes de taxes et impôts au budget de l’Etat est très attendue » de cette société. Elle « devra apporter sa part contributive à la réalisation des ambitions de la Transition. De ce fait, le gouvernement ne managera aucun effort pour l’accompagner dans la réalisation de ses activités », a-t-il indiqué.

Golden Hand SA est une société d’économie mixte au capital social de 10 000 000 F CFA divisés en 1 000 actions de 10 000 francs CFA de valeur nominale. Société de droit burkinabè, ses capitaux sont entièrement détenus par des nationaux, soit 40% par l’Etat burkinabè et 60% par le secteur privé national, en l’occurrence la famille Emmanuel Tapsoba, le promoteur du projet.

Le chiffre d’affaires est estimé à environ 2 milliards de F CFA par an pour les trois années à venir. Elle emploie 124 travailleurs, précisément 70 femmes et 54 jeunes hommes.

Flora Sanou

metareseau uneLe géant des médias sociaux, Meta, a annoncé le mardi 9 janvier 2024 qu'il cacherait désormais les contenus inappropriés, comme les messages sur le suicide, l'automutilation et les troubles de l'alimentation, des comptes d'adolescents sur Instagram et Facebook. Ainsi, ce type de contenu ne s’affichera « plus dans leur fil d'actualité, même s'il est partagé par un compte qu'ils suivent ». Sur cette nouvelle mesure, des acteurs du domaine des médias sociaux ont donné leur point de vue à Radars Info Burkina.

Selon Méta, les utilisateurs adolescents, à condition qu'ils n'aient pas menti sur leur âge lorsqu'ils se sont inscrits sur Instagram ou Facebook, verront leurs comptes placés sur les paramètres les plus restrictifs des plateformes et il leur sera interdit de rechercher des termes susceptibles d'être nuisibles, en plus des contenus inappropriés qui leur seront cachés.

Pour Cyrille Guel, président de l’organisation Educommunik (organisation spécialisée dans l'éducation aux médias et à l'information (EMI), cette décision de Méta « est déjà un bon début quand on sait que les jeunes, surtout les adolescents, n’ont ni le recul nécessaire ni les outils intellectuels requis pour exploiter de manière pertinente, critique et réfléchie, les nombreux contenus distillés sur les réseaux sociaux numériques ». De plus, à son avis, la pertinence de la mesure peut se situer au niveau de l’impact, c’est-à-dire « la portée de ces contenus sur la santé mentale des jeunes ». De ce fait, même s’il est vrai qu’elle (mesure) vise à contribuer à protéger les plus jeunes, il faut que ces derniers jouent franc-jeu en n'utilisant pas des données erronées lors des créations de leurs comptes ou pages ».

metareseau 2Certaines opinions estiment que c'est une décision tardive de la part de Méta, en l’occurrence le groupe de défense des enfants en ligne Fairplay. Sur ce volet, Sieur Guel pense qu’il vaut mieux tard que jamais.

D’ailleurs, « tous les acteurs de la société ont chacun leur part de responsabilité quant à la protection des personnes vulnérables face aux dangers liés aux réseaux sociaux numériques », a-t-il fait remarquer.

C'est ce qui justifie l’engagement de la structure dont il est le premier responsable « dans l'éducation aux médias et à l'information (EMI) pour les catégories plus jeunes, surtout si l'on considère qu'ils sont nés et ont grandi avec les nouvelles technologies et que celles-ci font partie intégrante de leur vie », a-t-il soutenu.

Ange Kambou, président de l’Association des blogueurs du Burkina (ABB), soutient également que c’est une bonne décision qui est à saluer, parce que le plus souvent, il n’y a pas de limitations d'âge sur l'accès aux contenus disponibles sur Internet, de façon générale, et particulièrement sur Facebook. metareseau 3C’est une règle qui permettra d’assainir la plateforme et de réduire les dommages causés aux utilisateurs, notamment la production et la prolifération de tout ce qui est contenu nuisible comme les appels au suicide et autres, selon lui. Et parler de moins de dégâts signifie qu'il n’y a pas de risque zéro. C’est pourquoi il estime que la présente décision de Méta aura des résultats très limités.

« Comme l’entreprise l’a elle-même reconnu, les adolescents peuvent mentir sur leur vrai âge, surtout que la machine n’est pas capable de distinguer les vraies informations des fausses, à moins que Facebook n’exige désormais les pièces d'identité ou passeports pour les inscriptions, ce qui sera compliqué.

Tant qu'il faut juste renseigner un nom, un prénom, une date de naissance, il n'y aura pas vraiment une efficacité par rapport à cette décision de protéger les enfants », défend-il.

Sur la question du retard évoquée par certains critiques, le président de l’ABB pense que malgré les conséquences déjà enregistrées, il n'est jamais trop tard pour bien faire, donc il faut simplement saluer la décision.

De son point de vue, ce travail ne revient pas uniquement à Méta, il faut également un contrôle parental rigoureux.

« C’est la responsabilité de chaque parent d'avoir un regard sur sa progéniture. Il revient aux parents de prendre des précautions sur l’utilisation du téléphone et d’Internet par les enfants en analysant en amont la nécessité d’offrir un téléphone à un adolescent. C’est dommage parce que c’est une triste réalité de notre société actuelle. L’on est face à un retour du bâton de l'hyper liberté.

Il nous faut savoir trouver le juste milieu : bannir les maltraitances d'enfants, mais aussi garder notre manière africaine d'éduquer nos enfants afin qu'ils soient des êtres socialement reconnus et appréciés, des hommes et des femmes bien accomplis », a-t-il argué.

Flora Sanou

nttn uneDe façon générale, les enfants consomment beaucoup d’aliments qui contiennent du sucre, en l’occurrence du yaourt, des bonbons, des jus, des biscuits, du lait, du chocolat et certaines boissons. Quelle quantité de sucre doivent-ils consommer par jour ? Nous nous sommes intéressée aux enfants de 6 à 12 ans. Quels peuvent être chez ces tout-petits les inconvénients d'une consommation excessive de sucre ? Comment la consommation de sucre par les mômes de 6 à 12 ans est-elle gérée par les parents ? Certains géniteurs nous ont fait des confidences sur leur stratégie. Sylvain Ouédraogo, nutritionniste, donc spécialiste de la question, nous éclaire sur le sujet.

La consommation de sucre chez les plus petits nécessite un suivi des parents car ceux-ci ne savent pas comment contrôler leurs envies de manger. C’est ce que nous dit Emérentine Ilboudo. « J’utilise deux carreaux de sucre pour un verre de lait pour chacun de mes enfants chaque jour. Lorsqu’il s’agit du sucre en poudre, c’est une cuillerée à café que je mets. Pour la bouillie, le dosage est fait selon la quantité. Cependant, ceux-ci ont tendance à vouloir en rajouter dès que tu as le dos tourné parce qu’ils estiment qu’il n’y a pas assez de sucre », a-t-elle expliqué.

Pour Arnaud Tapsoba, il est difficile d’éviter que les enfants consomment des aliments contenant des sucres ajoutés. « Par exemple avec les jus, les bonbons, les biscuits, il est difficile de contrôler la quantité de sucre ingérée, surtout quand les enfants partent à l’école. Avec leur argent de poche, ils peuvent facilement s’acheter et consommer comme ils le veulent ce qu’on essaie de réguler à la maison. Néanmoins, j’essaie de les suivre de près comme je peux », nous a-t-il déclaré.

Cette question de consommation de sucre chez les enfants a été abordée par un spécialiste de la nutrition.

nttn 2Ainsi, à la question de savoir s’il y a une quantité journalière précise de sucre ajouté à consommer par les enfants en général et en particulier ceux de 6 à 12 ans, Sylvain Ouédraogo, nutritionniste, répond que de façon générale, la consommation de sucre est à limiter. « Selon les recommandations alimentaires, on ne doit pas consommer plus de deux portions de sucre et de produits sucrés par jour. La consommation maximale de sucre recommandée par jour et par tranche d'âge est la suivante : de 4 à 6 ans : 19 grammes (5 cuillerées à café) ; de 7 à 10 ans : 24 grammes (6 cuillerées à café) ; à partir de 11 ans : 30 grammes (7 cuillerées à café). Quand on parle de sucre et de produits sucrés, au-delà du saccharose que l’on utilise à l’état brut dans les bouillies et les cafés, entre autres, il y a les boissons sodas, les jus de fruits, les confiseries, les biscuits, le lait concentré sucré, etc., qui sont des produits sucrés. De ce fait, il faut réduire à la plus petite quantité possible la consommation de sucre et de produits sucrés », a-t-il conseillé.

Pourtant, nombreux sont ceux qui ne tiennent certainement pas compte de ce dosage. Ces derniers devraient donc savoir qu’il faut éviter la consommation « des sucres libres et des produits sucrés chez les enfants pour prévenir la survenue d’un certain nombre de maladies, notamment le surpoids, surtout chez les enfants qui ne font pas suffisamment d’activité physique, surpoids qui, à la longue, se transforme en obésité ».

Il y a également le diabète qui se caractérise par un taux de sucre sanguin anormalement élevé, c'est-à-dire la glycémie qui fait 1,26 g/l à jeun ou 2 g/l à n’importe quel moment de la journée.

De plus, lorsqu’on consomme le sucre à une quantité supérieure au besoin de l’organisme, on souffre probablement déjà du diabète insuline chez les enfants et c’est dangereux, car le diabète est incurable. Il n’y a pas de traitement qui puisse guérir complètement cette maladie.

Les conséquences d’une consommation exagérée de sucre ne sont plus à démontrer. L’idéal donc, c’est de contrôler la consommation du sucre ajouté pour prévenir essentiellement les maladies chroniques liées à l’alimentation.

A ce propos, le nutritionniste suggère aux parents de créer un environnement alimentaire qui permet aux enfants d’avoir une consommation de qualité en évitant la consommation d’aliments trop sucrés et trop gras. Pour ce faire, « il faut travailler à ce que les enfants ne soient pas exposés à ces types d’aliments dans les ménages et aux alentours des établissements scolaires (présence de fast-foods de toutes sortes), qui ne sont pas bénéfiques à leur santé ».

Toujours selon M. Ouédraogo, il est également essentiel de penser à l’éducation nutritionnelle pour que les enfants comprennent les raisons d’une consommation limitée de sucre. « Il faut beaucoup les sensibiliser aux conséquences de la consommation excessive de sucre. Ils comprendront ainsi par eux-mêmes que l’abus de sucre les expose à un certain nombre de maladies qui peuvent nuire à leur bien-être », a-t-il terminé.

Flora Sanou

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