jeudi 24 octobre 2024

bbnutri2L'épidémie de dengue est toujours d’actualité au Burkina Faso. Selon le ministère de la Santé, du 1er janvier au 15 octobre 2023, c’est un total de 50 478 cas suspects qui ont été notifiés, dont 25 502 cas probables et 214 décès. Dans le cadre de la lutte contre cette maladie virale, des mesures individuelles et collectives de protection ont été recommandées. Ainsi, Radars Burkina, en recueillant des témoignages de personnes affectées, s'est intéressé aux types d'aliments dont il sied de privilégier la consommation en cette période de pandémie. Sylvain Ouédraogo, nutritionniste, nous en parle.

 

Des consignes d'alimentation sont données aux personnes malades de dengue. C’est en tout cas ce constat que nous avons fait, à la lumière des témoignages de certaines personnes ayant pu venir à bout de cette maladie virale.

« Je buvais trois bidons d’1,5 litre d’eau minérale par jour et je me contentais de prendre de l’Efferalgan quand j'avais de la fièvre. Je prenais beaucoup de remontants comme le CAC 1000 et le Biofar, car je n'avais pas d'appétit », nous confie R.T., un patient guéri.

« Quand je souffrais de la dengue, on m'a conseillé de consommer beaucoup de fruits comme la banane et l'orange. Je buvais aussi des jus de fruits et beaucoup d’eau », ajoute V.N.

« Moi, il m'avait été conseillé de boire 3l d'eau par jour et de sucer 3 oranges. Quand je faisais la fièvre ou quand j'avais des douleurs, je prenais des produits pharmaceutiques comme le CAC 1000, le Biofar. J’en prenais toutes les 4h  au lieu de toutes les 6h comme indiqué, car la douleur était intenable », fait savoir Y.B.

Quels aliments faut-il consommer ou du moins privilégier en cette période de pandémie de dengue ?

bbnutriSelon Sylvain Ouédraogo, le traitement proposé jusque-là contre la dengue est symptomatique, c’est-à-dire qu’il vise juste à soulager la douleur des patients. Il est donc important de renforcer le système immunitaire de ces derniers pour leur permettre  de faire face à l’agression du virus de la dengue.

« À cet effet, l’alimentation est cruciale, car elle joue un rôle très important dans le maintien et le renforcement des capacités de réponse de notre système immunitaire. C’est pourquoi il faut privilégier une alimentation qui permet de renforcer ce système de défense et qui donne les capacités nécessaires à l’organisme de combattre le virus », dit-il.

« Il y a un certain nombre de nutriments contenus dans des aliments qu’il faut consommer, ce qui va permettre de booster le système immunitaire. Parmi ces nutriments, on peut citer les vitamines A, C et E, les vitamines du groupe B (B6, B9, B12), le zinc et le magnésium. Les aliments riches en vitamine C sont, entre autres, les agrumes (oranges, pamplemousses, citrons), les légumes comme les épinards, les brocolis, les fraises. Ce sont des aliments à consommer afin de booster le système immunitaire et d’augmenter la capacité de réponse de l’organisme.

Comme aliments riches en zinc, on peut citer les noix de cajou, les abats (le foie, le cœur, la moelle épinière, la langue, la queue, les pattes…), les fruits de mer ou crustacés (crevettes, crabes, langoustes, écrevisses), les cacahuètes, le sésame. S’agissant de la vitamine A, nous avons la citrouille, la patate douce à chair orange (PDCO), les mangues, les melons, la courge, les épinards. Ce sont des micronutriments qui jouent un rôle essentiel dans la production des cellules du système immunitaire et même dans la réponse du système de défense à l’agression de la dengue », a-t-il expliqué. Le spécialiste en nutrition dit que s’il insiste sur ces aliments, c’est « parce qu’il n’y a pas de médicament qui vise le virus ».

« En ce qui concerne le virus, c’est la réponse naturelle de notre organisme qui doit nous permettre d’y faire face, d’où l’importance de renforcer la capacité de réponse de notre organisme, c’est-à-dire du système immunitaire, et l’alimentation y joue vraiment un rôle crucial. En cette période d’épidémie, il faut avoir une alimentation variée et diversifiée, consommer au moins 5 groupes d'aliments par jour et mettre l’accent sur les fruits et légumes », a-t-il déclaré.

« Toutefois, il ne faudrait pas réduire l’alimentation uniquement à ces micronutriments parce qu’on ne peut pas vivre seulement de ceux-ci. Ce sont des aliments qu’on peut consommer pour améliorer notre apport quotidien à l’organisme. Il y a bien évidemment d’autres aliments qu’il faut continuer de consommer tels que les céréales, parce que la nutrition, c’est la consommation d’aliments variés et diversifiés, au moins un groupe d’aliments », a-t-il nuancé.

Concernant la quantité d’eau à ingurgiter par jour, il faut, selon M. Ouédraogo, éviter que l’organisme se déshydrate. C’est pourquoi il est conseillé de boire beaucoup d’eau ; dans les normes pour un individu sain, c’est 1,5 litre/jour en moyenne. « Mais ceux qui ont la dengue ont besoin de s’hydrater davantage, donc ils doivent boire très régulièrement, mais cela ne veut pas dire qu’il faut nécessairement boire 4 ou 5l d’eau par jour », a-t-il conclu.

Flora Sanou

insurr uneLe président de la Transition, chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, a présidé ce jour mardi 31 octobre 2023, au monument des Héros nationaux à Ouaga 2000, la cérémonie d’hommage aux fils et aux filles de la nation tombés pour la patrie lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du putsch manqué du 16 septembre 2015. Etaient présents à cette commémoration certains membres de l’actuel gouvernement.

 

Parents et amis de victimes, associations des victimes et autres mouvements/associations étaient nombreux à venir rendre hommage aux victimes de l’insurrection de 2014 et du coup d’Etat manqué de 2015.

Après le retentissement de la sirène à 10 heures symbolisant l'heure à laquelle est tombée la première victime de l'insurrection populaire, suivi d’une minute de silence, le chef de l’Etat a procédé au dépôt d’une gerbe de fleurs à la mémoire de ces martyrs tombés pour la nation.

Les blessés de l’insurrection, par la voix d’Issouf Nacanabo, l’un des leurs, ont prié le capitaine Ibrahim Traoré de se pencher sur leurs dossiers respectifs en ces termes : « Notre appel aux autorités de la transition, c’est de porter un regard sur le processus d’indemnisation des victimes de l’insurrection parce qu’ils ont des soucis ».

insurr 2De ses explications il ressort que les victimes devraient soumettre au comité chargé de l’indemnisation un certain nombre de documents.

« Certains ont dû s’endetter pour pouvoir établir ces documents », selon lui. « Il faut que ce comité fasse tout pour passer à l’indemnisation et s’il y a des raisons qui l’en empêchent, qu’il s’explique », a-t-il martelé.

Les parents de victimes, eux, attendent toujours que justice soit faite. Seydou Belem, parent de victime, réclame en premier lieu la justice sur tout ce qui s’est passé, même s’il reconnaît qu’il est impossible de ramener à la vie une personne morte. « Il y a eu des morts et des blessés. La première réclamation, c’est donc la justice, pour savoir ce qui s’est réellement passé. C’est vrai qu’on ne peut pas ramener à la vie une personne décédée, mais il faut faire en sorte que les parents puissent savoir la vérité », a-t-il indiqué. Selon lui, à ce jour, il n’y a aucune avancée dans le traitement des dossiers. « Il semble que c’est la Haute Cour de justice qui traite ce type de dossiers. Depuis 2018, jusqu’à l’heure où je vous parle, le dossier, à notre sens, n’a pas bougé parce qu’on nous avait convoqués pour comprendre ce qui s’était passé. Les parents sont allés expliquer ce qu’ils savaient mais jusqu’à présent, on attend toujours que la justice soit faite pour pouvoir faire le deuil de nos disparus », a-t-il déclaré.

insurr3Il ajoute que cette commémoration est une reconnaissance que des gens se sont battus pour la liberté et la démocratie dans notre pays.

À la question de savoir si ces valeurs pour lesquelles ces personnes ont perdu la vie en 2014 sont d’actualité au Burkina, il répond : « Il est difficile de porter un jugement au regard du contexte sécuritaire. Même si nous avons perdu nos parents, il y a des gens qui continuent de faire l’effort de défendre l’intégrité du territoire national. Tout n’est pas rose comme on le souhaite, mais des efforts sont faits ».

Alpha, un autre parent de victime, confie avoir perdu sa femme lors de l’insurrection de 2014. Il explique que le coup est très dur. « C’est la descente aux enfers. L’Etat n’a rien fait pour nous jusqu’à présent », a-t-il déploré.

Il y a une avancée globale dans le traitement des dossiers des victimes, selon le président des parents de victimes. P. K. Victor Pouahoulabou, président des parents des personnes décédées de l’insurrection populaire, soutient, contrairement aux autres, en ce qui concerne l’état des dossiers des victimes, qu’il y a une avancée globale.

« Courant 2019-2020, sous le régime du président Roch Marc Christian Kaboré, nous avons évalué les blessés qui étaient toujours en situation d’urgence. Ceux qui nécessitaient des opérations ont été opérés », informe-t-il. « Malheureusement, beaucoup rechutent aujourd’hui et il n’y a pas de service technique vers qui ces derniers peuvent se tourner pour se faire prendre en charge », a-t-il déploré. C’est pour cela que « nous avons lancé un appel au chef de l’État à se saisir de la question et à la gérer une fois pour toutes ».

insurr4À l’en croire, il y a même une personne qui vit toujours avec une balle logée entre ses poumons et l’opération est très risquée. « Cela nécessite que l’intéressé soit pris en charge continuellement jusqu’à la fin de ses jours parce que c’est une opération qui ne peut pas se réaliser facilement. »

Sur la question de l’indemnisation, « un comité interministériel a été mis en place par la transition. Nous demandons au chef de l’État de donner au moins des instructions, pour que d'ici à la fin de l’année 2023, les blessés soient indemnisés et que les familles puissent faire définitivement leur deuil », a-t-il souhaité.

Rappelons que les personnes mortes lors de l’insurrection populaire de 2014 sont au nombre de 28 et que celles du putsch manqué de 2015 se chiffrent à 14.

Flora Sanou

cancer seinLe cancer du sein, cette maladie virulente, des milliers de femmes en soufrent dans le monde. En effet, cette pathologie constitue la première cause de décès par cancer chez la femme. Nombreuses sont peut-être les personnes qui en sont atteintes, mais qui l’ignorent. Quels sont les premiers signes de la présence d’un cancer du sein chez la femme ? Pourquoi le nombre de femmes atteintes de ce cancer-là est plus élevé que celui des hommes qui en souffrent ? Sur toutes ces questions, le Dr Alice Nikiéma, médecin généraliste, donne des éclaircissements.

Radars Burkina : Quels sont les premiers signes de la présence d’un cancer du sein chez la femme ?

Dr Alice Nikiéma : Les symptômes peuvent associer des douleurs au sein ou des écoulements du sein qui peuvent être sanguinolents, lactescents en dehors de l'allaitement ; le mamelon peut être rétracté, la peau au niveau du sein prend l'aspect de la peau d'orange et, surtout, on peut sentir la présence d'une boule au cours de la palpation du sein. Cette boule est le premier signe d’un cancer du sein, notamment quand elle devient douloureuse.

Radars Burkina : Quels sont les facteurs de risques qui favorisent le développement du cancer du sein ?

Dr Alice Nikiéma : Ces facteurs peuvent être l’âge, la vie génitale prolongée (âge précoce des premières règles, ménopause tardive). Par exemple, une jeune fille qui voit ses premières règles à l’âge de 9 ans, c’est trop tôt. De même, une fille qui, jusqu’à l’âge de 17 ou 18 ans, n’a pas encore ses premières menstrues, peut-être exposée au cancer. L’âge de la ménopause au Burkina se situe entre 49 et 55 ans. À 55 ans, une femme qui voit toujours ses règles court le risque d’être atteinte de cancer. L’obésité, les antécédents familiaux de cancer du sein (une fille dont la mère a souffert d’un cancer du sein, peut avoir probablement le cancer), les rayonnements ionisants, les contraceptifs oraux, l'inactivité physique, voilà autant de facteurs qui peuvent être cités.

cancer sein 2Radars Burkina : Qu’est-ce qui peut expliquer le taux élevé de décès de femmes atteintes du cancer du sein ?

Dr Alice Nikiéma : La mortalité liée au cancer du sein est généralement liée au diagnostic tardif. En effet, lorsque le diagnostic est fait à un moment où aucun traitement ne peut amener la guérison, c’est la mort qui s’ensuit.

Radars Burkina : Pourquoi le nombre de femmes atteintes du cancer du sein est supérieur à celui des hommes souffrant de cette maladie ?

Dr Alice Nikiéma : Le fait que les femmes soient plus touchées que les hommes pourrait s'expliquer par le fait que le développement du cancer du sein peut être influencé par l’imprégnation hormonale de la femme. En d’autres termes, les taux d’œstrogènes et de progestérone, les hormones sexuelles féminines auxquelles elle est soumise, sont différents.

Radars Burkina : Peut-on guérir du cancer ?

Dr Alice Nikiéma : Oui, on peut guérir du cancer s'il est diagnostiqué précocement.

Radars Burkina : Quelle attitude faut-il adopter pour réduire le risque de contracter le cancer du sein ?

Dr Alice Nikiéma : La prévention repose, entre autres, sur l'adoption d'un mode de vie et d’alimentation sain. Le dépistage par l'autopalpation des seins et la consultation au moindre signe permettent aussi d’éviter le pire.

Propos recueillis par Flora Sanou

bbnanisme uneLe 25 octobre de chaque année, est célébrée la Journée internationale du nanisme. Le nanisme est un défaut de croissance caractérisé par une taille anormalement petite, comparativement à la taille moyenne des individus de même âge et de même sexe. Ce jour, mercredi 25 octobre 2023, marque la 11e édition de cette journée. Elle est placée sous le thème « Visons l’autodétermination ». À cette occasion, une équipe de Radars Info Burkina s’est entretenue avec la présidente de l’Association Elan des personnes de petite taille (Elan APPT) du Burkina Faso, Sara Maïga, pour échanger sur les difficultés rencontrées par les personnes atteintes de nanisme et sur la lutte que mène cette association en faveur de ces personnes. Interview.

 

Radars Burkina : Pouvez-vous nous dire dans quel contexte l’APPT a été créée et en quelle année ?

Sara Maïga : Avant la création de notre association, les personnes de petite taille étaient dans diverses associations. Mais étant donné que chaque type de handicap implique des besoins spécifiques, il était primordial pour nous de mettre en place une structure regroupant exclusivement des personnes de petite taille. C’est ainsi que notre association a vu le jour en 2012 dans le but de réunir les personnes atteintes de nanisme, de les sensibiliser pour qu’elles sachent qu’elles ne sont pas seules dans cette condition de handicap et que malgré la stigmatisation, les stéréotypes, la marginalisation dont elles sont victimes, elles peuvent aller de l’avant, s’épanouir comme les autres êtres humains et mener des activités. En outre, notre regroupement a pour objectif de sensibiliser toute la population au fait que les personnes de petite taille sont des êtres humains comme tout le monde qui ont besoin d’amour et d’accompagnement pour être actifs dans la vie sociale. Aujourd’hui, notre association compte plus de 40 membres.

Radars Burkina : Stigmatisation, stéréotypes, marginalisation, est-ce que les membres de votre association parviennent à surmonter toutes ces difficultés ?

bbnanisme 2Sara Maïga : Il est rare de voir une personne de petite taille en circulation, alors que nous sommes nombreuses. C’est à cause de la marginalisation et des préjugés qu’elles préfèrent s’enfermer à la maison. Il y a des parents qui ne laissent pas leurs enfants de petite taille sortir parce qu’ils ont peur du regard, des moqueries des autres. Certains pensent que ce sont des monstres, des génies. Néanmoins, grâce à la sensibilisation que nous faisons, certains arrivent à surmonter les préjugés mais ils ne sont pas nombreux. Nous continuons d’accompagner les autres afin qu’ils puissent s’en sortir également.

Radars Burkina : 11 ans après la création de l’APPT, avez-vous atteint tous vos objectifs de départ ?

Sara Maïga : On peut dire qu’on a atteint quelques objectifs. Aujourd’hui, plusieurs personnes de petite taille sont inscrites à l’école ; certaines travaillent dans la fonction publique, d’autres mènent des activités génératrices de revenus grâce à l’accompagnement de l’Etat et d’autres structures privées. Cependant, beaucoup de défis restent à relever au niveau de la formation professionnelle et de la prise en charge sanitaire.

Radars Burkina : Quelles sont vos autres difficultés, outre les préjugés ?

Sara Maïga : Les personnes de petite taille ont beaucoup de problèmes d’audition, cardiaques, d’affaiblissement des os mais il n’y a pas de prise en charge et c’est difficile. Nous avons des cartes d’invalidité qui devraient nous permettre de bénéficier de soins médicaux : soit la gratuité, soit une subvention, mais jusque-là ce n’est pas pris en compte. Même pour les frais de scolarité, la loi 012 de la Constitution prévoit l’accompagnement des personnes handicapées mais en réalité ce n’est pas le cas. Les outils dans les centres de formation professionnelle ne sont pas adaptés. Nos moyens roulants sont coûteux parce qu’il faut acheter l’engin mais aussi payer les frais de transformation, chose qui réduit la mobilité de nombreuses personnes atteintes de nanisme. Nos besoins spécifiques, en tant que personnes de petite taille, ne sont pas pris en compte, donc on a besoin de soutien pour pouvoir aller de l’avant et nous pensons que l’Etat peut le faire s’il y a de la volonté.

Radars Burkina : Quel commentaire faites-vous du thème de cette journée ?

Sara Maïga : Lorsqu’une personne est autodéterminée, elle peut s’en sortir mais tant qu’elle ne s’accepte pas comme personne de petite taille et si elle n’est pas forte psychologiquement, elle ne peut pas aller de l’avant. Il faut que la personne accepte sa différence. Nos parents nous assistent mais en leur absence qu’est-ce qu’on devient ? Le thème de cette année nous invite donc à transcender notre handicap.

Radars Burkina : Quels sont vos projets ?

Sara Maïga : Il s'agira pour nous de faire adhérer beaucoup plus de personnes en vue de partager les expériences et de chercher des opportunités pour travailler à s'en sortir. Il y a des personnes de petite taille un peu partout au Burkina mais qui ne peuvent pas se déplacer pour adhérer à l’association. Nous souhaitons avoir les moyens d’aider ces personnes dans les provinces en mettant en place des cellules. Nous souhaitons les former en développement personnel, les accompagner à travers une formation professionnelle et les aider à s'installer avec du matériel pour qu'elles puissent travailler pour se prendre en charge et ne pas dépendre des autres.

Nous prévoyons d’avoir un siège pour l'association ; cela nous permettra de mener beaucoup d'activités parce que jusque-là, nous nous rencontrons dans un domicile privé. L'objectif est de travailler également à avoir des médecins pour le suivi des personnes de petite taille.

Radars Burkina : Quel message avez-vous à lancer à l’occasion de cette journée ?

Sara Maïga : D’abord aux familles, je voudrais dire ceci : si la famille n’accepte pas une personne, il ne faut pas qu’elle s’attende à ce que la communauté l’accepte. Si à la maison on ne vous accorde aucune dignité, vous vivrez renfermé sur vous-même. Donc il faut que les familles des personnes de petite taille acceptent leurs enfants tels qu’ils sont et leur apportent beaucoup d’amour pour qu’ils aient confiance en eux-mêmes.

En outre, j’interpelle la communauté afin qu’elle ait un regard positif sur les personnes de petite taille parce que nous sommes des êtres humains comme les autres. Nous voulons que les gens nous voient comme des personnes ayant une différence, certes, mais faisant partie de l’humanité. Nous ne sommes pas des monstres. Savez-vous que dans certaines contrées du Burkina, quand une personne de petite taille meurt, on ne l’enterre pas ? On la trimbale partout jusqu’à ce que son corps disparaisse. Dans certains pays, ces personnes atteintes de nanisme sont même tuées sous prétexte que certaines parties de leur corps peuvent être source de richesse. Les femmes de petite taille sont violées. Il faut que cela cesse, de même que les moqueries.

Par ailleurs, j’invite les autorités à prendre en compte les personnes de petite taille et leurs besoins spécifiques pour les accompagner. En tant qu’association, on ne peut pas tout faire, on a besoin de l’aide de l’Etat et de toute bonne volonté.

Enfin, j’exhorte les personnes de petite taille à s’autodéterminer, à aller au-delà de tout ce qui est négatif, à s’aimer et à accepter leur handicap pour pouvoir aller de l’avant. Le handicap n’est pas une fatalité.

Propos recueillis par Flora Sanou

bbdiasso uneVanessa Diasso, rédactrice en chef de Burkina Info, la première et unique chaîne d'information en continu du pays, vient de décrocher un master international en management des médias de l'université de Lille, en France. Son mémoire de master a porté sur le renforcement de l'engagement des journalistes de la chaîne dans un contexte de contraintes financières.

Hier comme aujourd’hui, le métier de journaliste suscite des vocations chez de nombreux jeunes. Il offre la possibilité de combiner travail sur le terrain, analyse, compétences relationnelles et techniques. Les chemins pour accéder à cette profession sont variés, que ce soit une formation sur le terrain ou un cursus dans une école de journalisme.

Cependant, décrocher un emploi dans les médias au Burkina Faso est devenu un véritable défi. Le contexte actuel, marqué par des enjeux à la fois sécuritaires et économiques, rend la recherche d'emploi dans le secteur des médias particulièrement ardue. Les stages, pour ceux qui ont la chance d'en décrocher, sont souvent renouvelés à maintes reprises, avec peu d'espoir pour les stagiaires d'être embauchés ; pour d'autres, ils sont simplement écourtés. 

Le paysage médiatique burkinabè s'est considérablement diversifié au fil des décennies. En effet, il est riche de 170 radios et 20 chaînes de télévision de toutes catégories. Dans cette concurrence acharnée pour les audiences, les annonces et les partenariats, les médias, en tant qu'entreprises, doivent développer des stratégies pour se démarquer.

bbdiasso 2

La télé Burkina Info, soucieuse de conserver sa position, a entrepris des réformes substantielles. Dans son mémoire de master, la rédactrice en chef dudit média s'est intéressée à la question de savoir comment renforcer l'engagement des journalistes de l’organe de presse dans un contexte de contraintes financières. Une approche managériale participative a été expérimentée pour dynamiser l'équipe rédactionnelle et améliorer la qualité des productions.

Cette démarche s'inscrit dans un paysage médiatique burkinabè en constante évolution, où l'excellence et la compétitivité sont essentielles pour demeurer à la pointe de l'information.

Vanessa Diasso incarne la détermination et le professionnalisme qui caractérisent les journalistes du pays. Dès son adolescence, elle nourrissait un rêve ardent de devenir journaliste. Son parcours académique l'a conduite de l'IFTIC (l’Institut de formation aux techniques de l’information et de la communication) au Niger, à l'Université libre du Burkina (ULB), de même qu’à la radio Oméga, à Ouagadougou.

Au fil des années, Vanessa Diasso a acquis une solide expérience en journalisme, devenant une journaliste polyvalente. Sa carrière l'a amenée à couvrir quasiment tous les événements majeurs.

À présent rédactrice en chef de Burkina Info, elle se distingue par son engagement pour l'excellence journalistique. La rédactrice en chef interagit régulièrement avec les téléspectateurs, recueillant des réactions positives pour son travail.

Au-delà de son rôle professionnel, Vanessa Diasso est également une mère attentionnée. Son parcours et son dévouement à la presse burkinabè font d'elle une source d'inspiration pour les futurs journalistes. Elle incarne les idéaux d'intégrité et d'engagement qui définissent le journalisme de qualité au Burkina Faso. La journaliste continue de viser l'excellence, tant sur le petit écran que dans sa vie personnelle, tout en aspirant à un avenir encore plus brillant pour la presse burkinabè.

 Kandobi Yeda

aasim uneLe gouvernement burkinabè a décidé, le 18 octobre 2023, de limiter le nombre de cartes SIM à 2 par abonné et par réseau dans l’optique de lutter contre le terrorisme et l'insécurité. Par ailleurs, désormais la vente desdites cartes se fera uniquement dans les agences et les points de vente agréés. Suite à cette décision gouvernementale, une équipe de Radars Burkina est allée à la rencontre des vendeurs ambulants de cartes SIM au marché Zaabr-daaga de Ouagadougou, ce lundi 23 octobre 2023. Reportage

Certains munis de cartes SIM, d’autres de téléphones portables, ils sont nombreux ces vendeurs ambulants qui sont aux alentours du marché Zabr-daaga de Ouagadougou, sis à Koulouba, pour proposer leurs services (renseignements, achat de nouvelles cartes SIM, retrait de puces perdues, etc.).

Arrivée sur les lieux à 10h15mn, l’équipe est débordée de questions : « C’est achat ou retrait de puces ? Vous voulez changer l’incassable de votre téléphone ? Vous voulez acheter un téléphone ? » Après avoir esquivé toutes ces interrogations, nous nous sommes enfin approchés d’un vendeur de téléphone pour lui exposer le motif de notre présence.

C’est ainsi qu’il devient notre guide pour planter le décor auprès de ses collaborateurs. Mais personne ne voulait se prononcer sur le sujet. Après quelque temps de négociation, certains décident de donner leurs avis à condition qu’ils ne soient pas photographiés et que leurs identités ne soient pas publiées. Nous allonc donc recourir à des initiales pour les désigner.

Ainsi, les entretiens ont pu commencer à 10h45. Nombre de nos interlocuteurs disent être inquiets de cette mesure gouvernementale, car c’est leur gagne-pain qu'elle risque de compromettre.

« Nous sommes de ‘’petits commerçants’’ et cette mesure ne nous arrange pas. C’est grâce à cette vente qu’on nourrit nos familles. La limitation des puces à 2 va causer une mévente des téléphones parce que plus ces cartes SIM sont vendues, plus les téléphones sont achetés. Cela peut augmenter le banditisme et c’est moins bon », a indiqué M.K.

aasim 2De ce fait, cet interlocuteur propose aux autorités d’exiger des trois opérateurs, une rigueur dans l’identification des abonnés lors des achats des cartes SIM pour qu’on puisse facilement détecter les malfaiteurs.

 T.S., un autre de nos interlocuteurs, exprimant son désaccord, souhaite que le gouvernement augmente le nombre de cartes SIM autorisées à 3 ou 4 parce qu’il y a « certaines personnes qui possèdent plusieurs sociétés et ont besoin de plusieurs puces pour la gestion desdites sociétés ».

De plus, selon lui, que ce soient les agences et les points de vente agréés les seuls habilités à vendre des cartes SIM n’est pas une bonne chose. « Le gouvernement doit plutôt prendre une décision ferme pour que ceux qui vendent en dehors de ces lieux indiqués soient sanctionnés. Cela nous permettra d’avoir notre pain quotidien et de subvenir aux besoins de nos familles », a-t-il soutenu.

D’aucuns estiment que les autorités devraient revoir cette mesure et opter pour d’autres solutions « sinon l’application de cette mesure peut engendrer un grand banditisme si jamais ces vendeurs ambulants n’ont pas d’autres activités génératrices de revenus ».

« Ce n’est pas que nous soyons contre la décision du gouvernement ; nous sommes pour le pays, nous sommes contre les terroristes mais si les gouvernants veulent couper notre pain, ce n’est pas sérieux. Nous sommes tous dans le pays ça ne va pas, si notre activité va régresser, c’est moins bon. Il y a des étudiants, des élèves surtout PDI qui se débrouillent dans cette activité. Donc le gouvernement doit songer à trouver une autre solution », nous a confié O.I.

À la question de savoir comment ils arrivent à avoir les cartes SIM pour les revendre, O.I répond : « Nous avons des patrons avec qui nous les prenons pour chercher aussi notre bénéfice ».

Il était 11h30 lorsque nous prenions congé de nos interlocuteurs.

Flora Sanou

bbnutri unIl y a beaucoup de confusion quant à savoir si manger certains aliments avant le coucher est une bonne ou une mauvaise idée. C’est le cas des fruits, sur lesquels les idées reçues foisonnent quant à l’interdiction d’en consommer certains le soir avant d’aller dormir et aussi pour les femmes en début de grossesse. Faut-il éviter de consommer certains fruits le soir au coucher ? La consommation de certains fruits est-elle interdite pour les femmes en début de grossesse ? Sylvain Ouédraogo, nutritionniste, nous donne des éléments de réponse. Interview

 

Radars Burkina : Y a-t-il des fruits qu'il faut éviter de consommer le soir au coucher ?

 

Sylvain Ouédraogo : Dans la logique de diversification alimentaire, pour pouvoir répondre aux besoins nutritionnels de l'organisme ; le groupe “fruits” peut être réparti en deux sous-groupes, à savoir les fruits riches en vitamine A et les autres fruits qui sont importants et qui sont intégrés dans les groupes alimentaires qu'on doit consommer pour rester en bonne santé. De ce fait, jusqu'à présent, l'évolution de la science n'a pas établi d'évidence pour dire qu'il y a des fruits qu'il ne faut pas consommer la nuit.

Radars Burkina : Que répondez-vous à ceux qui disent que l’orange, le citron et le pamplemousse peuvent provoquer des reflux gastriques la nuit, parce qu'ils sont trop acides, que les pépins des fraises et du raisin peuvent irriter l’intestin ou que le melon et la pastèque favorisent des envies pressantes parce qu’ils sont riches en eau ?

bbnutri 2Sylvain Ouédraogo : Il n'en est rien. Les fruits sont essentiels en ce sens qu'ils contiennent un certain nombre de nutriments, à savoir les vitamines, les sels minéraux, les fibres alimentaires, l'eau, les glucides, qui sont nécessaires au bon fonctionnement de l'organisme.

Actuellement, aucune recherche scientifique n'indique donc qu'il y a un fruit dont la consommation la nuit peut donner des malaises. Ces fruits cités sont des agrumes, riches en vitamine C. La vitamine C a des propriétés antioxydants, c'est-à-dire qu'elle protège l'organisme contre un certain nombre de dommages cellulaires provoqués par le stress.

 Il y a également au niveau de l'organisme l'activité mitochondriale qui produit des radicaux libres qui agressent l'organisme. Ainsi, la vitamine C contribue à éliminer ces radicaux libres.

Et chez les femmes enceintes, le fer est crucial.

Radars Burkina : Y a-t-il des fruits qui peuvent provoquer l'avortement chez une femme en début de grossesse, en l'occurrence l'ananas ?

Sylvain Ouédraogo : C'est une étape de changement physiologique. Tous les besoins nutritionnels de la femme augmentent. Elle a plus besoin de macronutriments et de micronutriments. Dans ce sens, les légumes y contribuent. Les fruits peuvent être consommés à tous les cycles de la vie, sauf chez l'enfant de 0 à 6 mois où c'est l'allaitement exclusif. Donc ce n'est pas vrai. Il n'y a pas de fruits dans notre contrée ici qu'une femme enceinte ne puisse pas consommer. L'ananas est riche en vitamines C et K. La vitamine K est la vitamine anti-hémorragique. Elle entre dans la constitution des substances qui permettent, en cas d'hémorragie, la coagulation du sang. L'ananas n'a pas de substance qui puisse entraîner un avortement ou des fausses couches.

Radars Burkina : Les fruits peuvent donc être consommés sans modération ?

Sylvain Ouédraogo : Tout excès nuit. C'est tout au plus 5 portions de fruits et légumes par jour qu'il faut consommer. Il faut s'assurer également de la sécurité sanitaire des fruits qu'on mange, quelle que soit la période. Quand on parle de sécurité sanitaire, il faut voir la qualité des fruits qu'on consomme, surtout que plusieurs produits sont utilisés aujourd'hui pour faire mûrir les fruits. Il faut donc prendre le soin de bien se laver les mains et les fruits.

Propos recueillis par Flora Sanou

aakadioLe gouvernement a tenu une conférence de presse ce jeudi 19 octobre 2023 à Ouagadougou pour annoncer la couleur sur la 20e édition de la Semaine nationale de la citoyenneté (SENAC), qui se tiendra du 23 au 27 octobre  2023.

La SENAC est un cadre d’information et de sensibilisation, mais aussi de plaidoyer et d’interpellation de l’ensemble des acteurs nationaux à différents niveaux sur l’importance de la prise en compte des valeurs de civisme et de citoyenneté dans tous les secteurs de construction de la vie nationale.

Cette conférence a été une occasion pour les hommes de médias de relever de grandes inquiétudes sur la question des droits humains, en l'occurrence les menaces de certains Burkinabè de prendre des machettes contre d'autres Burkinabè, cela sous le regard silencieux du ministère de la Justice et des Droits humains.

À cette préoccupation, le secrétaire général du ministère de la Justice et des Droits humains, Harouna Kadio, représentant le ministre de la Justice, n'a pas apporté d’éléments de réponse clairs,  affirmant que des voix plus autorisées pourraient éventuellement se prononcer sur la question.

Tout compte fait, il estime que les règles préétablies dans la Constitution permettront de réguler tous les écarts, toutes les atteintes à la citoyenneté et aux droits de l'homme.

aasow"La citoyenneté n'est pas une révolution, ce sont des actions concrètes, avoir la conscience d'agir au nom d'un ensemble d'une société, s'investir pour autrui", a-t-il déclaré.

En outre, le directeur général de la Promotion de la citoyenneté et de la paix, Benjamin Sow, a indiqué que l'organisation de cette Semaine nationale de la citoyenneté a permis d'engranger plusieurs acquis.

Il s'agit, entre autres, de la réduction des manifestations violentes en milieu scolaire et universitaire, de la réduction des actes de vandalisme et de destruction des biens publics et privés lors des manifestations sur la voie publique et autres mouvements d’humeur, de la culture des droits humains.

Par ailleurs, il reconnaît que "les valeurs de la citoyenneté sont mises à rude épreuve" et les défis restent énormes et pressants, en particulier dans un contexte sécuritaire  des plus préoccupants.

Cette 20e  édition de la SENAC est placée sous le thème : « «Citoyenneté en action pour la reconquête de l’intégrité du territoire national » et se justifie par le contexte national, marqué, d’une part, "par la crise de la citoyenneté" et, d’autre part, par "l’effritement progressif des valeurs sociales burkinabè".

Flora Sanou

tiendrebeogojeromeC’est fait ! Depuis le jeudi 12 octobre 2023, les groupes de la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) qui aura lieu du 13 janvier au 11 février 2024 en Côte d’Ivoire sont constitués. Le Burkina Faso se retrouve dans le groupe D en compagnie de l’Algérie, de la Mauritanie et l’Angola. À quoi peut-on s’attendre avec cette composition ? Jérôme Tiendrébéogo, journaliste sportif à la télévision nationale du Burkina, par ailleurs président de l’Association des journalistes sportifs du Burkina (AJSB), fait son analyse dans une interview accordée à Radars Burkina ce vendredi 13 octobre 2023.

Radars Burkina : Le Burkina Faso est logé dans la poule D, aux côtés de la Mauritanie, de l’Algérie et de l’Angola. Quelle appréciation faites-vous de cette composition ?

Jérôme Tiendrébeogo : Le premier constat qu’on fait déjà dans ce groupe D, c’est que ce sont des équipes qui se connaissent assez bien, parce que dans un passé récent, le Burkina a eu affaire et à l’Algérie et à la Mauritanie et à l’Angola en phases éliminatoires, tantôt en coupe du monde, tantôt en coupe d’Afrique. Mais les réalités d’hier n’étant pas celles d’aujourd’hui, chaque équipe va devoir compter sur les forces qui sont les siennes pour pouvoir aborder ces matchs.

Néanmoins, l’Algérie semble être le plus gros morceau du groupe que le Burkina va devoir bien négocier, même si les autres équipes, pour les enseignements que nous tirons de l’histoire, ne sont pas à négliger. Donc le Burkina va devoir se préparer au mieux qu’il peut. Il appartient à Hubert Velud d’arriver à cette CAN avec déjà la connaissance de l’adversaire (c’est important), mais également avec des forces qu’il va construire avec le temps qui reste, à savoir le choix des hommes et aussi les dispositions tactiques qu’il va falloir concocter au regard des adversaires qui sont en face.

C’est un groupe qui est à la portée du Burkina, je n'en doute pas. Une élimination des Etalons serait une surprise mais ce n’est pas du donné. Il va falloir aller se battre avec les armes à disposition pour pouvoir avoir ce ticket. Je ne vois pas non plus pourquoi le Burkina ne pourra pas terminer 1er de ce groupe. L’adversaire le plus coriace c’est l’Algérie mais il faut avoir l’œil sur cet adversaire et ne pas aussi négliger les autres adversaires. Dans tous les cas, il faut se battre pour sortir de cette poule qui, de mon point de vue, est abordable.

Radars Burkina : Certains supporteurs pensent que l’encadrement technique est à améliorer sinon au regard des prestations de l’équipe nationale dans les récents matchs, vouloir remporter cette CAN n’est qu’un rêve. Quel commentaire faites-vous de cela ?

Jérôme Tiendrébeogo : Effectivement quand on regarde les cinq derniers matchs des Étalons, il y a de quoi être inquiet des résultats. Mais je crois que ça c’était dans une autre réalité et il appartient à Hubert Velud et à son staff, de travailler à rehausser véritablement le niveau des Étalons. Quand on regarde les derniers matchs des éliminatoires et les matchs amicaux de la coupe on a quand même des inquiétudes. Je pense que le sélectionneur a encore trois mois devant lui pour regarder tout ce qu’on a comme vivier et faire une sélection avec les meilleurs joueurs en forme du moment.

En outre, il n’y a pas que la sélection; il y a un programme de préparation qu’il faut élaborer avec soin en tenant compte des réalités et travailler à ce que chaque joueur donne le meilleur de lui-même.

C’est ça en fait la compétition! Une CAN ne connaît pas son "client" d’hier. Ce n’est pas parce qu’on est arrivé en demi-finale en 2021 au Cameroun que forcément on doit faire mieux. Non, vous pouvez remporter une CAN et sortir au premier tour. La CAN ne connaissant pas son "client" d’hier, pour parler terrre à terre, le plus important, c’est d’arriver au meilleur de sa forme à la compétition et je pense que c’est le défi qu'Hubert Velud et son staff doivent relever.

Radars Burkina : La Mauritanie et le Burkina sont logés dans la même poule. Un match amical était prévu pour le 17 octobre prochain entre ces deux pays bien avant le tirage au sort. Ce match peut-il encore se jouer ?

Jérôme Tiendrébeogo : Je ne pense pas qu’il faille annuler ce match parce que le hasard a voulu qu’on soit dans le même groupe en CAN. Entre le match amical et la CAN, il y a quand même trois mois. Donc je pense qu’on va considérer cela comme un match aller, chacun va essayer de jauger son adversaire, parce qu’on ne peut pas dire que l’un va jouer pour faire mal à l’autre, ou il ne faut pas se découvrir, non ! C’est un match amical, chacun sait ce qu’il y cherche. C’est dans le programme des préparations et il faut le jouer et se donner les meilleures chances pour être en forme en tirant les leçons de cette préparation.

Radars Burkina : « Le groupe est équilibré et nous avons notre chance. Cependant on ne doit sous-estimer aucun adversaire. Avec la motivation, le Burkina peut soulever des montagnes », a déclaré l’entraîneur Hubert Velud. Qu’en pensez-vous ?

Jérôme Tiendrébeogo : Je partage l’analyse d'Hubert Velud parce que quand on regarde le groupe, on ne peut pas dire qu’il y a des favoris en tant que tels. Quoi qu’on dise, l’Angola est quand même une belle équipe. Quand on regarde aussi ce que la Mauritanie a fait en éliminant le Gabon, je pense que cette équipe a des arguments à faire valoir à la CAN. Même si l’Algérie émerge un peu, face au Burkina, elle ne peut pas dire qu’elle est si favorite que cela. C’est assez équilibré. La motivation va être déterminante également parce que le Burkina aura de la revanche dans l’air avec les trois équipes. Elle sera importante pour les Étalons qui doivent chercher à faire comprendre à ces équipes que ce qui s’est passé par le passé ne tient pas aujourd’hui. Pour cela, il faut de la dream team pour pouvoir dompter ces équipes. Lorsqu’on sort d’un match de poule 1er ou 2e, ça donne de l’énergie, de l’envie d’aller toujours de l’avant et je pense que tout va partir de là. A voir les équipes qui sont à cette CAN, si le Burkina arrive à sortir de cette poule, l’équipe nationale doit avoir son mot à dire.

 

Radars Burkina : Les supporters peuvent contribuer aussi à motiver l’équipe. Est-ce que la proximité du lieu de la compétition n'est pas un avantage pour l'équipe nationale ?

Jérôme Tiendrébeogo : Evidemment ! Le fait qu’on soit à Bouaké, c’est forcément un avantage pour le Burkina parce que l’Algérie, quelle que soit sa bonne volonté, ne pourra pas mobiliser plus de supporters au stade de la Paix que le Burkina. C’est pareil pour l’Angola. Même si la Mauritanie est dans la sous-région ouest-africaine, elle ne peut avoir autant de ressortissants vivant en Côte d’Ivoire que le Burkina. Bouaké n’étant pas si loin du Burkina, des supporters peuvent quitter le pays le matin pour aller suivre le match le soir. Donc c’est forcément un avantage pour les Étalons. J’espère que les supporters des Étalons, que ce soit la diaspora ivoirienne ou ceux qui vont partir du Burkina, vont former une espèce de déferlante sur le stade de la paix. Je pense qu’ils seront ce 12e homme qui va galvaniser davantage les Étalons et leur permettre de se sentir à domicile comme si on jouait au stade du 4-Août.

Propos recueillis par Flora Sanou

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