jeudi 24 octobre 2024

aaretrait uneAprès le départ du Mali en 2022, ce fut au tour du Burkina et du Niger de quitter tous deux la force anti-djihadiste G5 Sahel le 2 décembre dernier. Comment ce retrait est-il apprécié des Burkinabè ? Ce départ des 3 Etats sonne-t-il le glas du G5 ? Les 2 pays restants (la Mauritanie et le Tchad) pourront-ils assurer la mission initialement dévolue aux 5 ? Le retrait du Burkina et du Niger de cette institution n’est-il pas un signal fort sur la consolidation de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) ? Radars Burkina a recueilli quelques avis de citoyens. Adama Kaboré, éditorialiste, et Atiana Serge Oulon, journaliste et écrivain, donnent également leur lecture de la situation.

 

Pour nombre de citoyens interrogés, le G5 Sahel a existé depuis plusieurs années sans actions concrètes. Donc le retrait du Burkina et du Niger de ce regroupement est une bonne chose. Certains estiment même que cela aurait dû se faire plus tôt.

Selon Adama Kaboré, éditorialiste, il n'y avait plus de raison pour le Burkina Faso et le Niger de rester dans le G5 Sahel.

« Le G5 Sahel était fini dès sa naissance en 2014, donc la récente sortie du Burkina et du Niger vient acter cette fin. C’en est fini depuis la sortie du Mali. Le Mali a quitté le G5 Sahel depuis mai 2022, donc il allait de soi, avec la création de l'AES, que ces deux pays lui emboîtent le pas. Ils ont traîné jusqu'au 2 décembre pour faire ce communiqué parce que déjà le 23 octobre dernier, l'Union européenne avait annoncé la suspension de son aide au Niger et au Burkina dans le cadre du G5 Sahel, y compris la force conjointe », soutient-il.

Sa conviction est que si ces 2 pays restaient dans cette instance « téléguidée par des puissances extérieures », « c'était comme avoir une chose et son contraire étant donné que la création de l'Alliance des Etats du Sahel venait dénoncer l'incapacité des Etats et l'incapacité même de la CEDEAO à prendre à bras-le-corps la question sécuritaire au Sahel ».

Donc « cette sortie est la bienvenue. Même si elle est arrivée un peu tardivement, mieux vaut tard que jamais et je pense qu'ils pourront mieux se concentrer au niveau de l'AES pour les questions de sécurité et de développement », ajoute-t-il.

A son avis, théoriquement c’en est fini du G5 Sahel, mais institutionnellement parlant, il va peut-être demeurer encore quelque temps. « Nous nous acheminons vers la fin systématique, institutionnelle du G5 Sahel parce que 2 pays n'auront pas les mêmes objectifs que 5 pays qui n'ont pas les mêmes espaces géographiques ni les mêmes frontières », a-t-il déclaré.

À la question de savoir si ces « départs » constituent un signal fort en ce qui concerne la consolidation de l'AES, il estime que ce n'est pas seulement un signal fort que ces deux pays envoient par leur retrait.

« C'est un signal de confiance que le Burkina et le Niger ont envoyé au Mali, qui est parti du G5 Sahel et de la Force conjointe depuis 2022 ; cela va consolider davantage les relations dans le cadre de la mise en œuvre de l'Alliance des Etats du Sahel et permettra d'accentuer la lutte contre le terrorisme », a-t-il indiqué.

Mieux, il affirme que « c'est une nouvelle géostratégie qui est en train de se dessiner à l'intérieur de l'espace CEDEAO qui, si l'on n’y prend garde va emporter cette institution sous-régionale d'autant plus qu'il y a déjà d’autres pays d'Afrique de l'Ouest qui veulent rejoindre l'AES. « C'est cette consolidation qui risque de faire voler en éclats la CEDEAO dans sa formule actuelle si elle ne change pas », clame M. Kaboré.

aaretrait2Atiana Serge Oulon, journaliste et écrivain, lui, pense que le G5 Sahel était déjà dans une situation de léthargie depuis un bon moment.

« Ça ne date pas d’aujourd’hui. La structure, dès sa création, était confrontée à des problèmes de financement. Cette situation était prévisible parce que depuis un certain temps, cette structure ne fonctionnait pas ».

De plus, pour lui, ce n'est pas évident que la Mauritanie et le Tchad puissent tenir et assurer la mission qui était assignée au départ aux 5 pays du G5 Sahel.

aaretrait3« C’est une structure qui était censée regrouper un certain nombre de pays pour agir principalement au Mali. Dès lors que 3 pays, dont le Mali qui est considéré comme le cœur du problème, sont partis, je ne vois pas comment ça pourrait fonctionner encore.

Il faut donc constater plus ou moins la mort du G5 Sahel tout simplement », a-t-il indiqué.

Contrairement à ceux qui estiment que le retrait du Burkina et du Niger du G5 Sahel est un signal fort sur la consolidation de l'Alliance des Etats du Sahel, Louis Oulon, lui, pense que cela n'a pas de lien. « La preuve en est que le Burkina est membre d'autres organisations. Ce n'est pas parce que ces pays se sont retirés du G5 Sahel que ça renforce l'AES. L'AES est une autre tentative de regroupement qui fera face aussi à ses difficultés, à ses défis et à son agenda. Ça n'a rien à voir avec ce retrait. Il ne faut pas faire d'amalgame », a dit cet intervenant.

Flora Sanou

sitarail uneDans le souci de défendre leurs emplois et, par ricochet, l'intérêt de l'ensemble du peuple burkinabè, des travailleurs du chemin de fer ont, au cours d'une conférence de presse tenue ce mardi 28 novembre 2023 à Ouagadougou, dénoncé et condamné le blocage de la voie ferrée par  “un groupe d'individus se réclamant Association des commerçants du chemin de fer” pour empêcher les trains voyageurs et ceux marchandises, ainsi que les engins de maintenance, de circuler depuis le 21 novembre 2023, ce qui a entraîné l'arrêt de l'activité ferroviaire sur une bonne partie du réseau.

 

D'emblée, les conférenciers ont tenu à préciser que cette association responsable du blocus de la voie ferrée à Bingo, commune rurale de la province du Boulkiemdé, et dans la capitale burkinabè  "n'a aucune reconnaissance légale" et même les faîtières des associations des commerçants des gares de trains s'en sont démarqués.

En effet, au cours de cette conférence, les travailleurs du chemin de fer ont exprimé leur inquiétude quant à ces barricades érigées. "Cette perturbation de l'activité nous inquiète, en ce sens que nos emplois seront menacés si le blocage perdure", ont-ils indiqué.

À les en croire, "1500 cheminots, dont près de la moitié sont des Burkinabè, risquent de se retrouver au chômage technique si rien n'est fait".

sitarail 2En sus, "plus de 3 000 personnes dont l'activité dépend de l'activité ferroviaire, à savoir les manutentionnaires, les prestataires de services se retrouveront aussi sans emploi parce que le train ne circule plus. La survie de plus de 25 000 personnes vivant de l'activité ferroviaire est également menacée", ont-ils fait savoir.

"Nous gardons toujours les douloureux souvenirs des chômages techniques lors des arrêts d'activité de 2002 (18 mois de chômage technique) et de 2010 (3 mois de chômage technique) dont certains passifs d'ailleurs restent toujours en quête de solutions, donc nous ne sommes pas prêts à revivre cela du fait d'une poignée d'individus", ont martelé les conférenciers du jour.

Et d'ajouter : "La conséquence est énorme. Nous sommes payés en fonction de ce qu'on transporte. En termes de statistiques de tonnage, nous serons en baisse et cela peut affecter certaines primes".

En outre, les conférenciers du jour n'ont pas manqué d'alerter sur un risque d'inflation des hydrocarbures, des produits pharmaceutiques et alimentaires en raison de ce blocage.

sitarail 3"Le train transporte une très grande quantité de produits de première nécessité pour le Burkina Faso, comme l'essence, l'huile, le riz, les pâtes alimentaires, etc. Si la situation de blocage des trains de marchandises perdure, une pénurie ou inflation de produits alimentaires, pharmaceutiques et d'hydrocarbures sera inévitable", a prévenu Halidou Zallé, porte-parole des travailleurs de la Société internationale de transport africain par rail (SITARAIL) lors de la conférence.

Ainsi donc, ces travailleurs dénoncent et condamnent fermement ce blocage de la voie ferrée "qui n'est autre que l'œuvre de quelques individus à la recherche de leurs intérêts personnels"

Par ailleurs, ils sollicitent l'intervention des autorités compétentes pour mettre fin à cette tension et permettre la continuité de l'approvisionnement de notre pays. Ils confient néanmoins avoir déjà rencontré les premières autorités ainsi que les manifestants en vue d'une issue favorable.

"Notre but est de trouver des solutions apaisées et de manière pacifique et non de créer d'autres tensions au regard de ce que traverse déjà notre pays", a conclu Halidou Zallé.

En rappel, quelques jours après la reprise du train voyageurs, qui part de Ouagadougou à Bobo-Dioulasso, et vice versa, des manifestants ont bloqué la voie ferrée à Bingo, commune rurale de la province du Boulkiemdé, dans la région du Centre-Ouest, pour exiger que le train voyageurs aille jusqu'à Abidjan, en République de Côte d'Ivoire.

Flora Sanou

harmatan uneBeaucoup de vent et de poussière, telle est la réalité du moment à Ouagadougou et dans d’autres contrées du Burkina, chose qui annonce le début de l'harmattan. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’un tel climat peut provoquer des dégâts sur notre santé. Comment s’y prendre pour éviter au maximum les maladies liées à l'harmattan ? Quelles sont les habitudes de protection observées par la population ?

En ce temps d’harmattan, les maladies respiratoires, en l'occurrence le rhume, l’angine et la toux, sont très fréquentes. En vue de les prévenir, les uns et les autres adoptent des mesures de protection.

Pour certains, se mettre du beurre de karité dans les narines suffit à se protéger de la poussière, car, disent-ils, il leur est difficile de respirer avec un cache-nez. Pour d'autres, la protection se fait par un turban ou foulard enroulé autour de la tête et qui couvre aussi bien les oreilles, la bouche que les narines. D'autres encore procèdent au port de bavette avec des lunettes, le tout accompagné d'un casque.

Cependant, bien qu’utiles, ces mesures ne sont pas suffisantes, selon Gaston Nana, attaché de santé au centre médical urbain du secteur 52 de Ouagadougou.D’après lui, certaines parties du corps telles que les mains et les pieds refroidissent plus vite, donc elles doivent être protégées à l’aide de gants, de chaussures fermées, etc.

harmatan 2Il est important aussi de se couvrir la tête avec un bonnet ou un foulard qui couvre les oreilles. En outre, il est préférable de superposer plusieurs couches de vêtements plutôt que de se contenter d’un seul gros pull-over. À cet effet, l’accent doit être surtout mis sur les enfants, d’autant plus qu’ils sont particulièrement vulnérables à ce climat. Pour terminer, l’attaché de santé souligne qu’avant de balayer un endroit poussiéreux, il faut au préalable asperger le sol d’eau.

Flora Sanou

miseaupoint uneTarget Malaria est-il à l’origine de la flambée des cas de dengue au Burkina ? À cette interrogation, des chercheurs de l'institut de recherche en science de la santé (IRSS) ont répondu par la négative le mercredi 22 novembre 2023, au cours d'un atelier d'échanges avec des experts de l'information et de la communication.

 

En effet, une partie de l'opinion tente de lier la flambée de dengue au lâcher de moustiques effectué depuis 2019 dans les Hauts-Bassins. À ce propos, Emmanuel Nanéma, délégué général du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST), assure que le CNRST, à travers l'IRSS, travaille à trouver des solutions aux problèmes. « Nous sommes des Burkinabè, nous travaillons pour le Burkina. Nous ne travaillons pas à décimer cette population dont nous faisons entièrement partie », a-t-il déclaré.

Pour lui, il y a une confusion faite par la population entre la dengue et le paludisme. « Sachez que la dengue existe au Burkina Faso depuis 1925. Il y a des périodes de forte poussée et des périodes de baisse. Tout cela est lié aux différentes saisons. Les moustiques qui transmettent la dengue sont différents de ceux transmettant le paludisme, donc ils ne doivent pas être confondus. Les actions que nous avons menées dans le cadre du lâcher de moustiques portent sur les moustiques du paludisme et non sur ceux de la dengue. Nous ne sommes pas le premier pays à enregistrer une poussée de la dengue. Elle est périodique. Actuellement, des pays n'ayant même pas mené de recherches sur la dengue connaissent également cette situation. C’est, par exemple, le cas du Togo », a-t-il poursuivi.

A l’en croire, des recherches très poussées sur la dengue feront bientôt l'objet d'ouverture d'un axe de recherche comme ce qui s'est passé avec le coronavirus qui est apparu brutalement et a provoqué des recherches et des résultats ont été atteints.

À sa suite, le Dr Moussa Guelbeogo, président de la commission de la lutte antivectorielle, a également fait une mise au point. miseaupoint 2« Même si les symptômes de la dengue s'apparentent à ceux du paludisme, le pathogène responsable de la dengue et celui responsable du paludisme sont totalement différents. C'est comme comparer un coq à un mouton. En outre, même s’il est vrai que ces maladies sont transmises par un moustique, il ne s'agit pas de la même variété de moustiques. Les moustiques qui transmettent le paludisme sont des anophèles et le pathogène responsable est le plasmodium, alors que les moustiques qui transmettent la dengue sont des Aedes avec pour pathogène un virus. Il n'y a pas d'échange de gènes possible entre eux parce que la nature même protège l'intégrité génétique de chaque espèce. Il n'y a donc pratiquement pas de possibilité quelconque que les moustiques lâchés soient à l’origine de la flambée des cas de dengue qu'on observe », a martelé le chercheur.

Flora Sanou

aamalaria uneAu cours d'un atelier d'échanges tenu ce mercredi 22 novembre 2023 à Ouagadougou avec des journalistes, animateurs et communicateurs, l'Institut de recherche en science de la santé (IRSS) a présenté ses recherches biotechnologiques sur le moustique génétiquement modifié dans le cadre de l'élimination du paludisme en vue de renforcer les connaissances de ces hommes et femmes des médias sur la contribution du moustique génétiquement modifié à l’élimination du paludisme.

 Le Burkina Faso est l’un des 11 pays où le paludisme persiste, selon le rapport 2018 de l’OMS. En 2022, plus de 11 000 000 de personnes ont été infectées par le paludisme sur une population de plus de 21 millions avec 4 243 décès dont plus de 2 925 enfants de moins de 5 ans et 37 femmes enceintes, selon le Secrétariat permanent pour l’élimination du paludisme 2023.

Malgré l'immensité des efforts de l'État burkinabè dans la lutte contre cette pandémie, elle demeure persistante. Face à la résistance des moustiques aux insecticides utilisés, le Centre national de recherche scientifique et technologique (CNRST), par le truchement du projet de recherche Target malaria de son institut de recherche en science de la santé (IRSS), conduit des recherches sur de nouvelles techniques et de nouveaux moyens pour amorcer la dynamique d’élimination du paludisme, notamment les biotechnologies.

L'objectif de ce projet est double : réduire le nombre de moustiques vecteurs de la maladie par le biais de la modification génétique et assurer une lutte anti-vectorielle efficace. Cependant, force est de reconnaître qu'une croisade d'intoxication et de désinformation se développe autour de cette nouvelle technologie.

malaria 2C’est pourquoi les chercheurs ont voulu donner des éclaircissements en vue de remédier aux informations infondées et autres fake news véhiculées sur les réseaux sociaux en ce qui concerne  la recherche Target malaria.

Dans ce sens, une communication présentée par le Dr Abdoulaye Diabaté, chercheur anthologique médical, a porté sur le thème « Target malaria : Approche de lutte génétique pour combattre les moustiques vecteurs du paludisme ».

Selon le docteur, la lutte génétique est marquée par deux approches, à savoir l’approche de suppression qui consiste à impacter la capacité de reproduction du moustique. Il s’agit là de réduire la densité du moustique au point d’avoir une densité extrêmement faible qui ne peut plus soutenir la chaîne de transmission. La deuxième approche est celle du remplacement, par laquelle on modifie les choses de sorte à rendre le moustique incompatible avec le parasite ou le pathogène. À en croire le chercheur, même si ce moustique prend le pathogène, il ne peut pas se développer dans son organisme. Donc quand de tels moustiques sont lâchés, ils vont passer le gène à pratiquement l’ensemble de la population de moustiques sur le terrain et finalement l’on se retrouvera avec des moustiques incapables de transmettre la maladie, ce qui est une bonne chose.

Pour ce qui est de Target malaria, l’approche de suppression est utilisée à cause du fait que ce moustique transmet le paludisme et d’autres maladies. « Si l’on réduit sa densité, le paludisme sera affecté, ainsi que les autres maladies que ledit moustique transmet », a-t-il affirmé.

L’apport de la modification génétique à la lutte contre le paludisme au Burkina

Selon les dires du Dr Diabaté, la communauté scientifique internationale est unanime que les outils conventionnels disponibles pour lutter contre le paludisme ont atteint leurs limites. malaria 3Ainsi, sans apport d’outils nouveaux pour compléter ce qui existe, il sera extrêmement difficile de lutter contre le paludisme. C’est pourquoi, à la faveur des nouvelles technologies qui se développent à fort impact, l’IRSS a décidé d’opter pour la modification génétique. « Par exemple concernant les moustiquaires qu’on recommande à toute la population d’utiliser, la vérité c’est que seuls ceux qui les ont et les utilisent seront protégés. Si on lâche les moustiques dans un village et que ça marche, cela affectera tout le monde et il y aura une réduction importante. Si on lâche les moustiques dans une contrée donnée, ils prendront eux-mêmes les gènes d’intérêt pour les propager au-delà de ladite contrée et les disséminer chez les moustiques des autres villages », a-t-il expliqué.

Le Dr Abdoulaye Diabaté indique que la recherche n'en est encore qu'à ses débuts et que même si les premiers résultats semblent prometteurs, beaucoup reste à faire. Après la première phase, à savoir celle des «moustiques mâles stériles sans impulsion génétique (lorsque  ces moustiques s’accouplent avec des femelles, les œufs pondus par les femelles n’éclosent pas) », l’équipe Target malaria entamera une phase de recherche sur « les moustiques mâles biaisés sans impulsion génétique (ils sont porteurs d’une modification génétique qui mène à des mâles fertiles qui produisent une progéniture majoritairement mâle sachant bien que seules les femelles transmettent le paludisme) ».

« Au final, nous espérons développer des moustiques porteurs d'un élément d'impulsion génétique qui biaisera l'héritage d'un caractère qui pourrait entraîner une diminution de la transmission du paludisme par les moustiques. Les moustiques à impulsion génétique pourraient donc être un outil puissant de lutte contre le paludisme en Afrique qui pourrait compléter les méthodes de lutte anti-vectorielle existantes », a-t-il déclaré.

Flora Sanou

bbprojet uneLes membres de l'Assemblée législative de transition (ALT), au cours d'une séance plénière ce mardi 21 novembre 2023 à Ouagadougou, ont examiné et voté à l'unanimité le projet de loi organique portant attributions, composition, organisation et fonctionnement du Conseil supérieur de la communication (CSC).

 

"Pour les défenseurs de la liberté de presse et d'expression, ce 21 novembre 2023 est un triste jour à l'image du 19 novembre 2019 où le Parlement a voté la loi modificative portant Code pénal", a déclaré le secrétaire général adjoint du  Syndicat autonome des travailleurs de l'information et de la culture (SYNATIC), Aboubacar Sanfo, à l'issue de l'adoption de la loi.

Pour lui, c'est "une remise en cause des acquis démocratiques concernant la liberté d'expression et de presse" qui  avait été dénoncée par les organisations professionnelles de médias il y a quelques semaines suite à l'adoption de l'avant-projet de loi par le gouvernement lors du Conseil des ministres du 4 octobre dernier. "Malheureusement, les inquiétudes que nous avions soulevées sur les différents aspects n’ont pas été prises en compte par les députés car les votes  ont maintenu les dispositions relatives à la nomination du président du CSC par le Chef de l'État", a-t-il déploré, ajoutant cela aurait des conséquences sur la vie de l'institution et sur la régulation des médias.

Cette loi prévoit un renforcement des sanctions contre des journalistes, notamment le retrait de la carte de presse par le CSC. Eu égard à cela, M. Sanfo dit inviter les journalistes à exercer leur métier avec professionnalisme.

bbprojet 2"Si un journaliste a fauté, il est normal que la loi s'applique à lui. Mais concernant cette disposition de la nouvelle loi relative au retrait de la carte de presse, nous estimons que ce n'est pas au CSC de prendre de telle sanction. Il s'agit du comité technique de la carte presse qui est amené à statuer sur le retrait ou non d'une carte de presse qu'il a délivrée à un journaliste", a-t-il notifié.

Pour le ministre de la Communication, représentant le gouvernement, l'adoption de ce projet de loi par les députés à l'unanimité des 70 votants est « la preuve qu'à l’Assemblée législative de transition il y a également une prise de conscience des enjeux de la régulation de la communication publique en général ».

À l'en croire, cet avant-projet de loi organique  permet désormais d'avoir une instance de régulation plus forte, plus indépendante, avec plus de moyens et qui garantit d'avoir une instance en phase avec les enjeux et les grands défis du moment.

De plus, le ministre Ouédraogo dit ne pas voir en quoi cet avant-projet de la loi va ouvrir la voie à un musellement de la presse, comme le prétendent les professionnels des médias.

"Je pense que tant qu'un journaliste ou un média n’enfreint pas la loi, il n'a rien à craindre parce que le Conseil supérieur de la communication (CSC) qui sera issu de ce projet de loi va travailler dans le strict respect de la loi, d’après ce que les textes ont prévu", a-t-il soutenu. 

Et de rassurer que " les journalistes n'ont pas à s'inquiéter tant qu'ils travaillent dans le respect de la réglementation et que leur travail ne porte pas atteinte à la réputation des individus qui peuvent porter plainte, à la cohésion nationale et que leur travail n'est pas porteur de germe de crise et de rupture de l'harmonie sociale de notre société".

Selon le rapport de la commission des affaires générales, institutionnelles et des droits humains présenté au cours de la séance plénière, l'une des raisons justifiant la nomination du président du CSC par le chef de l'État est que l'institution fait face à une absence d'autonomie financière, ce qui fragilise son indépendance.

À ce sujet, Hama Ly, député du groupe des forces vives des régions, s'est interrogé sur pourquoi chercher forcément l'autonomie financière pour le CSC.

bbprojet 3De son point de vue, "ce n'est qu'une modalité dans l'apport au niveau des ressources de la structure. Le mode de gestion, c'est l'autonomie de gestion en attendant les ressources de l'État. Ce que nous craignons ici, c’est que cette autonomie financière ne cache d'autres calculs tels qu’aller se tailler des barèmes avec des émoluments qui ne respectent pas les réalités du pays".

En outre, pour lui, les raisons invoquées par le gouvernement concernant l'élection du président du CSC par les membres "ne sont pas très pertinentes car nous avons vu des membres du CSC qui ont élu leur président et l'autorité, en son temps, avait refusé de prendre le décret pour le nommer".

"Nous avons vu aussi qu'à un certain moment, les membres du CSC n'ont pas pu élire leur président et que le président du Faso a violé les textes en nommant le président du CSC", a-t-il ajouté.

Toutefois, si le chef de l'État nomme le président du CSC, ce dernier doit avoir envers lui « un devoir d'ingratitude, c'est-à-dire qu'il n'est plus sous sa coupe et doit trancher les questions dans le respect des textes », a-t-il insisté.

Flora Sanou

anneauxmariage uneL’année tire à sa fin. Comme à l’accoutumée, c’est la période où il y a une multitude de mariages. Dans nos sociétés, qu'est-ce qui symbolisait le mariage auparavant ? Comment les personnes mariées étaient reconnues ? Qui dit mariage aujourd’hui dit port d’alliances au doigt, signe de l’union entre deux personnes.  Comment et pourquoi les alliances ont intégré nos sociétés ? Pourquoi de plus en plus, certaines personnes ne portent pas régulièrement leur alliance après le mariage ou ne la portent carrément plus ? Radars Burkina a recueilli les avis de quelques citoyens. Patrice Kouraogo, sociologue, s’est également exprimé sur le sujet.

Dans nos sociétés africaines, inspirées des traditions et des coutumes, le mariage symbolise beaucoup de choses.  Selon Patrice Kouraogo, sociologue, « le mariage entre deux êtres humains, homme et femme, c'est d'abord la rencontre entre deux familles, ensuite entre deux communautés. Enfin, c’est l’union de deux villages. Le mariage est une forme de solidarité, dans les bons et mauvais moments, la garantie d’une protection mutuelle. On peut dire que c’est une institution ».

En plus, le sociologue indique qu’il n'y avait pas des alliances qui symbolisaient le mariage. Ainsi, les personnes mariées, surtout les femmes, étaient reconnues dans la société à travers des coiffures qui symbolisaient une alliance et qui montraient que l’on avait affaire à une femme mariée. L’habillement féminin également distinguait la femme mariée de celle qui ne l’était pas. Les femmes des rois, quant à elles, portaient des gourmettes pour se différencier des autres femmes mariées. Cependant, il n'y avait pas de marque visible sur l'homme qui montrait qu'il était marié. Tout cela semble être remplacé de nos jours par des bagues et des alliances.

En effet, on retient des explications de M. Kouraogo que les alliances ont intégré nos sociétés par le biais de l'emprunt culturel et par l'adoption des religions révélées.  « Que ce soit sur le plan moderne ou sur celui religieux, on a adopté maintenant les bagues et les alliances. Sinon autrefois, c'était par exemple par des dons de choses à la famille de la femme, qui elle-même les aurait réclamées, que le futur mari et sa famille exprimaient la demande de main et ensuite suivait le mariage. C'est le don de ces choses qui montrait que désormais le lien était scellé », a-t-il dit, précisant que l’usage des alliances est importé de la culture égyptienne.

anneauxmariages 2Mais à l’en croire, l’alliance « symbolise tout ». « L'alliance est ronde. Il n'y a pas de voie de sortie. On est dans un cercle d’où personne, en principe, ne peut encore sortir. Ça exprime l’éternité. On reste ensemble pour le bon et pour le mauvais et on ne se marie pas en ayant à l’idée qu'on va quitter le foyer un jour. On s'est mis volontairement dans un cercle infernal d’où personne ne peut sortir et laisser l'autre », a-t-il expliqué.

Mais pourquoi certains hommes ou femmes refusent de porter leurs alliances après le mariage ?

Pour Hervé Nikiéma, marié depuis 10 ans, « certains mariés le font parce qu'ils ne connaissent pas l'importance de l'alliance. Mais d'autres ne la portent pas, parce qu’ils veulent cacher leur situation matrimoniale ».

Et ce citoyen qui a requis l’anonymat, marié il y a un an, de dire : « La seule raison, c'est pour que les gens ne sachent pas qu'ils sont mariés et ainsi ils peuvent tout se permettre. Avoir des aventures avec des hommes ou des femmes autres que leurs partenaires ». Pour lui, « ne pas porter son alliance après le mariage est un signe d’infidélité ».

Sara Dramé estime qu’il peut y avoir plusieurs raisons à cela. En effet, selon elle, « certaines personnes ne sont pas habituées à porter du métal. Donc ça les dérange. Le mariage, ce n’est pas l’alliance. L’alliance est juste un symbole ». Elle ajoute que des marié.es retirent l’alliance parce qu’il « n’y a plus d’entente dans le foyer et ils ne veulent pas rester emprisonner par cette alliance. Ils veulent être libres dans l’optique d’entamer une autre relation ».

Par ailleurs, elle pense que la grossesse peut aussi être une raison pour certaines femmes d’enlever leur alliance parce qu’elles prennent du poids et risquent de se créer des soucis si toutefois leur alliance ne peut pas être retirée.

 Flora Sanou

aadiabete uneChaque 14 novembre est célébrée la Journée mondiale du diabète. Le diabète est une maladie chronique caractérisée par la présence d'un excès de sucre dans le sang appelé « hyperglycémie ». « Accès aux soins du diabète », tel est le thème de cette année 2023. L’alimentation n’est pas en marge des soins, car elle fait partie du traitement du diabète. À l’occasion de cette journée, Radars Burkina a échangé avec certains malades du diabète qui ont fait des confidences sur leur alimentation.

Habituées à un régime alimentaire qui ne nécessitait pas probablement d’exigence, les personnes atteintes du diabète doivent se soumettre à un régime alimentaire pour réduire les symptômes et les conséquences dangereuses de la maladie, notamment les hypoglycémies et les risques de maladies cardio-vasculaires, en vue de mieux vivre avec la maladie. S’adapter à un nouveau régime alimentaire n’est pas chose aisée pour certains diabétiques.aadiabete 3

Salamata Goueme, une quiquagénaire, affirme avoir été diagnostiquée atteinte du diabète en 2021. Depuis lors, ses habitudes alimentaires ont connu un chamboulement. « On m’a conseillé de consommer des aliments comme le riz étuvé, la patate douce, le poisson, les fruits de mer, les légumes, les fruits, surtout les agrumes, la pomme, la poire, l’avocat, le haricot, les pois de terre, les lentilles et le soja », a-t-elle indiqué. Selon elle, c’est un régime assez difficile à suivre mais qu’elle fait l’effort de respecter.

Donatien Kyélem, un sexagénaire, lui, est sous régime diabétique depuis près de 6 ans. D'après lui, « les consignes alimentaires pour diabétiques sont favorables aux personnes nanties. « Manger beaucoup de légumes, de fruits, de riz étuvé, etc., c’est difficile pour les personnes qui se débrouillent comme moi ». Mais puisque « vivre avec le diabète, c’est se plier à un régime alimentaire difficile, surtout quand on ne veut pas vite mourir ou se faire amputer un membre, on est obligé de s'y soumettre », a-t-il dit d’un air triste.

aadiabete 2Selon les agents de santé, le diabétique doit veiller à éviter certains aliments, car en plus d’augmenter le risque d’hypoglycémie, ils nuisent à l’organisme à long terme. Ce sont, entre autres, les aliments riches en sucre ajoutés tels les yaourts sucrés, les vinaigrettes et sauces en conserve, les biscuits, les gâteaux et les confitures. A cela s’ajoutent les acides gras saturés que l’on retrouve généralement dans certains beurres, crèmes, fromages, viandes grasses et charcuteries.

Les aliments industriels tels les boissons gazeuses et les sirops sont à proscrire et la consommation d’alcool à modérer.

Les personnes diabétiques doivent donc changer considérablement leur style de vie, surtout leur régime alimentaire, pour éviter toute complication (la cécité, l’amputation, les urgences cardiaques), parce que l’alimentation joue un rôle important dans leur bien-être.

Flora Sanou

surmen uneVoilà maintenant plus d’un mois que les élèves ont repris le chemin de l’école. Les évaluations ont certainement débuté et l’heure n’est peut-être plus aux jeux. De plus en plus, les parents, surtout ceux des apprenants en classe d’examen, multiplient les activités afin de mieux les préparer. Aux exercices et leçons à l'école s’ajoutent l’encadrement du répétiteur, sans oublier le sport, la catéchèse pour les enfants catholiques et bien d’autres activités. Ainsi, certains enfants n'ont quasiment pas de repos. Quelle perception ceux-ci ont-ils cet état de fait ? Qu’en disent leurs parents ? Dans ces conditions, les scolaires ne courent-ils pas des risques de surmenage ? Comment les aider à y échapper ? Certains apprenants et parents se sont exprimés sur le sujet. Madina Touré/Sako, coach scolaire, donne aussi des directives à suivre.

De nombreux élèves, particulièrement ceux en classe d’examen, sont soumis le plus souvent à des programmes chargés.

Pour certains parents, cela est nécessaire pour un élève en classe d’examen, parce qu’il doit s’exercer, apprendre suffisamment et c’est juste pour un laps de temps précis. « Au bout des 9 mois de cours, l’élève pourra se reposer. Il faut donc vraiment mettre le paquet, faire en sorte qu’il soit studieux afin d’avoir de bons résultats en fin d’année », affirme Arnaud Tapsoba, parent d’élève. Cependant, tous les enfants supportent-ils cette pression ?

La réponse semble être « non » car selon Mme Oui, son enfant en classe de cours moyen deuxième année (CM2) prend parfois la fuite pour sortir se détendre parce qu’il étudie 7 jours sur 7.

Habib Traoré, élève en classe de troisième, affirme que ce n’est pas facile, mais « je m’efforce de m’adapter pour rendre mes parents fiers de moi ».

Que dit la spécialiste en éducation sur cette question de programme chargé des jeunes apprenants ?

Selon elle, les enfants courent un risque de surmenage parce qu’il n’existe pas de risque zéro. « Il y a toujours un risque qu’un enfant soit surmené s’il a trop d’activités ».

Les alertes de risque de surmenage

A en croire la coach, le surmenage est très similaire au burn out (épuisement professionnel pour les adultes), car on ne constate les signes que lorsque ça fait des ravages. « C’est lorsque les dégâts sont déjà causés qu’on se rend compte qu’il y a un problème et là, on est déjà face aux conséquences », précise-t-elle. surmen 3Les signes de surmenage, souligne-t-elle, sont l’extrême fatigue de l’enfant, le désintérêt total pour les activités auxquelles il est soumis malgré lui, un désintérêt pour les cours, l’apprentissage de leçons, les cours d’appui ou d’autres activités extrascolaires, entre autres. Il agit alors en « mode automatique » parce qu’il ne réfléchit plus. Cela peut créer un manque de confiance en soi, car la surcharge entraîne un manque de concentration avec pour conséquence un rendement qui n’est pas à la hauteur des attentes des parents ou des attentes de l'apprenant lui-même.

Aider les enfants à éviter le surmenage

Des explications de Madina Sako/Touré on retient qu’il est certes intéressant de mettre des programmes d’activités en dehors de l’école, mais il faut aussi faire attention à ne pas meubler entièrement tout le temps de l’enfant. Les parents doivent prendre les mesures nécessaires en amont, faire de leur mieux pour soumettre les enfants à un programme acceptable, pas à un programme chargé. L’enfant, en fonction de son âge, doit respecter le volume horaire de sommeil requis. Il a également besoin d’heures d’oisiveté ; cela est extrêmement important, parce qu’il lui permet de développer sa créativité, son imagination. Il faut lui laisser un temps libre où il peut décider de ce qu’il fait.

Les attitudes à observer en cas de surmenage

La coach scolaire indique qu’il faut suivre les enfants de près, s’assurer qu’il y a vraiment un surmenage. Il faut échanger avec l’enfant pour essayer de comprendre ce qu’il ressent, ce qu’il vit, comment il perçoit tout son programme, son fonctionnement, ne pas être critique, essayer, par le langage corporel ou procéder par des dessins pour que l’enfant se sente compris.

En cas de signes de surmenage après un diagnostic, il y a lieu d’y remédier immédiatement. « On n’attend pas de faire face aux conséquences d’un net ou partiel surmenage avant de chercher une solution », a-t-elle conseillé.

En sus, pour les parents qui font déjà face aux conséquences d’un surmenage, il convient de trouver une solution le plus rapidement possible pour ne pas en arriver au point ultime car au-delà du désintérêt, l’enfant va détester l’école. Il ne voudra plus aller à l’école ou étudier. Il va se désengager complètement, prévient-elle. Il faut faire en sorte que l’enfant se sente partie prenante à l’élaboration de son programme.

« Lorsque les conséquences sont trop graves, il faut recourir à des professionnels comme les psychologues, les coachs scolaires, les thérapeutes qui ont les outils nécessaires pour communiquer plus aisément avec les enfants, mettre le doigt sur ce qui ne va pas et trouver des solutions concrètes », a-t-elle insisté.

Flora Sanou 

papsanou uneAu cours d’une conférence de presse tenue le lundi 6 novembre 2023 à Ouagadougou, les organisations partie prenante au meeting du 31 octobre dernier ont dénoncé et condamné la récente vague de réquisitions visant certains de leurs membres, des leaders d’opinion, des journalistes ainsi que des hommes politiques. Ils exigent « l’annulation pure et simple desdites réquisitions » et disent tenir « le capitaine Ibrahim Traoré et son MPSR 2 pour responsables de toute atteinte à l’intégrité physique et morale » de leurs camarades et de tous les citoyens victimes de ces « pratiques répressives ». Ils entendent, par ailleurs, « utiliser tous les moyens légaux pour refuser ces réquisitions punitives ».

 

La religion des conférenciers du jour est faite : ce sont exclusivement « ceux qui émettent des avis critiques vis-à-vis de la gestion du pouvoir qui sont concernés par les réquisitions » et « cela n’est pas l’esprit de la loi. Ces réquisitions ne respectent ni l’esprit de la loi encore moins le besoin de la lutte contre le terrorisme ».

Ils poursuivent : « La loi dit que c’est sous l’expression des besoins de la lutte contre le terrorisme qu’on émet les réquisitions. Par exemple, le président de l’ODJ est professeur titulaire de sociologie. Jusqu’à l’émission de sa réquisition, nous n’avons pas appris que dans le cadre de la lutte, il y a un besoin spécifique de recrutement de professeur titulaire de sociologie pour aller au front ».

Refuser les réquisitions n’est-il pas un manque de patriotisme ?

Bien au contraire, selon ces organisations ! « Il faut que les gens évitent de croire que la lutte contre le terrorisme, c’est ceux qui sont au front. Non ! L’enseignant qui est à Ouagadougou, qui fait ses cours, les médecins qui sont à Yalgado et soignent les blessés qui reviennent du front, luttent contre le terrorisme ».

papsanou 2À la question de savoir pourquoi c’est maintenant qu’ils exigent l’annulation des réquisitions d’autant plus qu’il y en a eu plusieurs dans le passé, Nicolas Ouédraogo répond : « Nous avons entrepris de créer une coalition qui sera un regroupement ayant une certaine force afin de donner de la voix sur des dérives que nous estimons qu’il faut dénoncer ici et maintenant. Nous ne pouvons pas continuer à nous taire ». Yempani Lankoandé, secrétaire général adjoint du bureau exécutif national de l’Organisation démocratique de la jeunesse du Faso d’ajouter : « Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Nous avons pris le temps d’observer. Ce sont les faits qui nous permettent de voir que les réquisitions ne sont pas faites conformément à l’esprit et à la lettre de la loi. C’est bien que ça soit maintenant ».

Ils ont appelé leurs militants et sympathisants « à s’organiser pour résister à l’arbitraire et à toutes formes de manifestation d’injustice et à rester à l’écoute de tout mot d’ordre que recommanderait l’évolution de la situation ».

Cette exigence d’annuler les réquisitions sera-t-elle entendue ?

En tout cas, Yempani Lankoandé, secrétaire général adjoint du bureau exécutif national de l’Organisation démocratique de la jeunesse du Faso l’espère car il estime « qu’il y va même  de la valeur accordée à ces réquisitions ».

Les organisations syndicales plaignantes entendent attaquer la décision en justice

Les organisations syndicales et de la société civile disent avoir pris contact avec leurs conseils pour  voir quelle action judiciaire entamer parce qu’elles sont, disent-elles, attachés à l’État de droit. « On n’exclut rien ! Nous allons utiliser tous les moyens légaux en fonction de l’évolution de la situation pour refuser d’être embastillés de la sorte. Pour avoir exprimé notre opinion, nous n’allons pas accepter cette punition. C’est hors de question. Il y va de l’avenir de la nation. et de la victoire dans cette guerre contre le terrorisme. Nous ne pouvons pas continuer à nous taire… nous allons nous assumer », ont martelé les tenants du crachoir.

papsanou3Par ailleurs, les conférenciers ont dénoncé « l’attitude partisane du président de la délégation spéciale de la commune de Ouagadougou, Maurice Konaté », lui reprochant d’avoir refusé leur meeting du 31 octobre 2023 et dans le même temps autorisé la tenue d’un meeting à d’autres organisations de la société civile, mais aussi d’avoir été « silencieux face aux menaces » contre leurs organisations.

Pour eux, « si tous les citoyens sont égaux devant la loi, il y a là, du deux poids deux mesures. Nous avons l’impression qu’il y a certains citoyens qui ont le droit de faire tout ce qu’ils veulent, même sans tenir compte de loi, et qu’il y a d’autres, même si leurs actions sont conformes à la loi on leur refuse ; ce n’est pas acceptable. C’est plutôt cette gouvernance qui permet aux uns de tout faire et qui bafoue les droits des autres qui est source d’aggravation de la fracture sociale ».

Et de renchérir que « si les actions des autorités font  qu’il y a déjà des catégories de citoyens, nous croyons que c’est un très mauvais signal envoyé dans la lutte contre le terrorisme »

C’est une douzaine de personnes qui ont reçu récemment des notifications de réquisition. Il s’agit, entre autres, de : Zinaba Rasmané, Bassirou Badjo, Issaka Lengani, Ablassé Ouédraogo, Gabin Korbeogo, Ladji Bama. Ils sont réquisitionnés pour une durée de quatre mois allant du mardi 7 novembre 2023 au 6 février 2024. « Le conditionnement se fera d’abord dans la région du Centre-Nord et le déploiement sera fait dans le grand Ouest du pays », a précisé Zinaba Rasmané, l’une des personnes réquisitionnées

Flora Sanou

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