Plus de 1 000 véhicules, faisant l’objet de fausses déclarations douanières dont certaines datent de 10 ans, ont été appréhendés et mis en fourrière par la coordination nationale de lutte contre la fraude. L’annonce a été faite, ce mardi 30 avril 2024, au cours d’une conférence de presse.
Un manque à gagner de plus d’un milliard, il s’agit de tout type de véhicules, notamment de véhicules de transport en commun, de véhicules de travaux publics, de véhicules personnels, etc.
En effet, c’est dans le cadre de ses missions que la Coordination nationale de lutte contre la fraude a décidé de porter un regard sur les plaques d’immatriculations dans cette phase de transition de plaques d’immatriculations blanches à celles jaunes au Burkina.
À l’issue des investigations que la coordination a menées, des réquisitions ont été envoyées au ministère des Transports demandant les immatriculations d’une certaine période par région.
« Les documents qui nous ont été soumis, nous avons fait des confrontations avec le document qui existe dans la base de données de l’administration douanière. Nous avons trouvé qu’il y avait un fossé. Quant au ministère des Transports, on nous donne des informations d’une déclaration qui a immatriculé un véhicule et que nous rentrons dans la base de données de la douane, nous nous rendons compte qu’au lieu que ça soit un véhicule, c’est une déclaration qui traite carrément de l’engrais, du sel et autres », a expliqué le coordonnateur.
C’est-à-dire, qu’après les importations auprès des services douaniers, « il se trouve des usagers qui, sur la base de manipulations infographiques, parviennent à modifier des déclarations de sel, engrais, huile alimentaire, herbicides, marchandises diverses, etc. »
Ainsi, l’objectif de cette manipulation est de « faire correspondre les caractéristiques des véhicules en leur possession sur les déclarations afin de faire croire qu’il s’agit d’une opération régulière de dédouanement. Avec ce nouveau document falsifié, ils arrivent à s’octroyer une immatriculation qui est certes légale puisque délivré par le ministère des Transports, mais malheureusement ces véhicules n’ont pas fait l’objet de dédouanement, c’est-à-dire les recettes n’ont pas été payées dans les caisses de l’Etat et le ministère des Transports n’a pas su que ce sont des véhicules qui n’ont pas été dédouanés parce qu’il n’a pas les moyens de vérifier cela », a précisé le coordonnateur.
A l’en croire, le préjudice causé à l’Etat est estimé en moyenne, à plus d’un milliard de francs CFA, pour l’instant car l’enquête suit toujours son cours.
Des dires du coordonnateur, tous les propriétaires des véhicules saisis « vont devoir régulariser leur situation. En sus, des amendes leur seront appliquées au profit de la nation entière ».
Dans une déclaration publiée ce lundi 29 avril 2024, la coordination Nationale des Enseignants-chercheurs et des Chercheurs (CENEC) exige l'annulation immédiate du "licenciement arbitraire" de leur collègue Moussa Diallo, enseignant-chercheur au Centre universitaire de Manga (CUM), par ailleurs secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B).
Selon elle, Moussa Diallo "continuait d'assumer ses obligations d'enseignant, et ce même après son enlèvement avorté".
"Il s'est juste"mis en sécurité après avoir échappé à cette tentative d'enlèvement qui n'a jamais été condamnée à ce jour par aucune autorité", indique la déclaration, ajoutant que Moussa Diallo "a corrigé et transmis au CUM les copies de ses étudiants et a proposé un sujet de rattrapage qui a été administré à ses étudiants le 25 mars 2024 de 15h à 17h".
"Comment peut-on demander à un enseignant victime de tentative d'enlèvement de rejoindre son poste si ce n'est pour l'enlever ? Quelle garantie le pouvoir a-t-il donnée pour permettre au camarade de rejoindre son poste sans risque d'enlèvement ?", interroge la coordination.
Ainsi, elle "tient le gouvernement, en particulier le ministre d'État, ministre de la Fonction Publique, Bassolma BAZIE, et le ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (MESRI), le Pr Adjima THIOMBIANO, pour responsables de l'intégrité physique du camarade Moussa DIALLO".
La CENEC "rappelle si nécessaire que les bourreaux et leurs complices répondront de leurs actes dans ce pays. Au moment venu, personne ne pourra nier ses responsabilités, comme on l'a vu au cours de procès emblématiques comme celui sur l'assassinat de DABO Boukary".
Par ailleurs, elle demande aux enseignants-chercheurs, aux chercheurs et à tous les démocrates de se mobiliser et de se tenir prêts pour répondre aux mots d'ordre que l'évolution de la situation commanderait, car "notre syndicat ne s'est jamais couché devant la tyrannie et il ne le fera jamais".
Il se dressera activement aux côtés de notre peuple pour faire barrage à l'instauration de tout pouvoir despotique dans notre pays", lance la coordination Nationale des Enseignants-chercheurs et des Chercheurs (CENEC).
Ci-dessous un extrait de la déclaration
Halte à la traque du SG de la CGTB par le pouvoir du MPSR2!
(...)
🛑Le 20 février 2024, un communiqué du Professeur Issa Abdou MOUMOULA, président de l'Université Norbert Zongo (UNZ) (dont relève le CUM), le sommait de rejoindre son poste dont il serait irrégulièrement absent depuis le 8 décembre 2023, sous peine qu'une procédure administrative soit engagée à son encontre.
🛑Pourtant le camarade continuait d'assumer ses obligations d'enseignant et ce même après son enlèvement avorté. Il a ainsi corrigé et transmis au CUM les copies de ses étudiants et il a proposé un sujet de rattrapage qui a été administré à ses étudiants le 25 mars 2024 de 15h à 17h.
🛑Après ce communiqué, la CNEC a déposé une demande d'audience auprès de messieurs le président de l'UNZ et le ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (MESRI), le Pr Adjima THOMBIANO, respectivement le 04 et le 15 mars 2024 pour discuter des menaces qui pésent sur notre collègue et camarade. A ce jour, ces deux demandes sont restées sans suite malgré plusieurs relances.
🛑Le 25 avril 2024, nous apprenions le licenciement arbitraire du camarade Moussa DIALLO en conseil des ministres en même temps que les licenciements de deux autres enseignants-chercheurs de l'Université Thomas Sankara (Aminata Boapoundi TOE/TOGUYENI et Relwendė Apollinaire NIKIEMA).
🛑Mais, à l'évidence, ces deux derniers licenciements servent juste de saupoudrage pour camoufler la traque lancée contre notre SG et tenter de duper l'opinion publique. A titre d'illustration, Aminata Boapoundi TOE/TOGUYENI est en disponibilité depuis au moins deux ans (comme l'a indiqué le conseil des ministres) et vit au Canada avec sa famille. Elle avait même par la suite déposé sa démission de son poste d'enseignant-chercheur de l'université Thomas Sankara. Peut-on mettre sur le même pied ce cas avec celui du Dr Moussa DIALLO qui s'est mis en sécurité après avoir échappé à une tentative d'enlèvement qui n'a jamais été condamnée à ce jour par aucune autorité ?
🛑Cette décision inique montre encore une fois de plus que le MPSR2 est coutumier de mensonges, de mauvaise foi manifeste et de perfidie. Comment peut-on demander à un enseignant victime de tentative d'enlèvements de rejoindre son poste si ce n'est pour l'enlever?
Quelle garantie, le pouvoir a-t-il donnée pour permettre au camarade de rejoindre son poste sans risque d'enlèvement? Si un fait quelconque est reproché au camarade, aucune autorité ne l'a exprimé officiellement à ce jour.
🛑Cette répression qui s'abat sur notre camarade n'est pas un cas isolé. En effet depuis l'avènement du MPSR2, les enlèvements de citoyens par des hommes encagoulés, en tenues des forces de défense et de sécurité (FDS) ou en civil se sont banalisés dans notre pays, au mépris total de la loi et en violation flagrante des libertés et droits consacrés par notre Constitution que le capitaine Ibrahim TRAORE s'est juré de respecter et de faire respecter. On peut citer entre autres les cas de Anselme KAMBOU, Lamine OUATTARA, Maitre Guy Hervé KAM, Bassirou BADJO, Rasmane ZINABA, etc. et ce malgré des décisions de justice qui sont allégrement foulées aux pieds et avec mépris par les puissants du moment.
🛑Ces attaques répétées contre la liberté politique et en particulier les libertés démocratiques et syndicales participent de cette volonté farouche de décapiter une centrale syndicale combative comme la CGTB et répond au désir du pouvoir de faire taire toute voix capable de critiquer sa gouvernance et en particulier l'exploitation à outrance imposée à nos populations en général et aux travailleurs en particulier, devenus la vache à lait du MPSR2.
🛑Face à cette situation, la Coordination Nationale des Enseignants-chercheurs et des Chercheurs (CNEC):
🛑S'insurge contre les attaques répétées contre les libertés démocratiques et syndicales par le pouvoir du MPSR2;
🛑Apporte son soutien sans réserve au camarade Moussa DIALLO et exige l'annulation immédiate de son licenciement arbitraire;
🛑Tient le gouvernement, en particulier le ministre d'État, ministre de la Fonction Publique Bassolma BAZIE et le ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (MESRI), le Pr Adjima THOMBIANO, pour responsables de l'intégrité physique du camarade Moussa DIALLO.
🛑 Elle rappelle si nécessaire que les bourreaux et leurs complices répondront de leurs actes dans ce pays. Au moment venu, personne ne pourra nier ses responsabilités comme on l'a vu au cours de procès emblématiques comme celui sur l'assassinat de DABO Boukary;
🛑Lance un appel à l'ensemble des enseignants-chercheurs et chercheurs et à tous les démocrates à défendre leurs organisations de lutte et leurs responsables et à organiser la solidarité autour de toutes les victimes de l'arbitraire du régime du MPSR2;
🛑Demande aux enseignants-chercheurs, aux chercheurs et à tous les démocrates de se mobiliser et se tenir prêts pour répondre aux mots d'ordre que l'évolution de la situation commanderait.
🛑Notre syndicat ne s'est jamais couché devant la tyrannie et il ne le fera jamais. Il se dressera activement aux côtés de notre peuple pour faire barrage à l'instauration de tout pouvoir despotique dans notre pays.
🛑Non aux enlèvements et aux persécutions! Non aux violations des décisions de justice et au déni de justice!
Le jeudi 25 avril 2024 à Bobo-Dioulasso, l’administration douanière a offert un lot de moyens roulants, du carburant, des moustiquaires et des effets d’habillement aux Forces de défense et de sécurité (FDS) ainsi qu’aux Personnes déplacées internes (PDI), informe l’Agence d’information du Burkina.
D’une valeur de plus de 22 millions F CFA, ce sont trente motocyclettes, un lot de moustiquaires, 5050 litres d’essence et 860 litres de gasoil à l’armée, 5 motocyclettes à la police municipale, 5 motocyclettes à la direction régionale de la police nationale, ainsi qu'un lot d’effets d’habillement à la direction régionale chargée de l’action humanitaire au profit des PDI.
Selon le directeur général des douanes, Adama Ilboudo, ce geste répond à la nécessité pour ses services de dynamiser la collaboration des autres corps qui contribuent à l’atteinte des objectifs de la protection de l’économie et de la santé publique.
Pour le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Mariama Konaté, cet élan de solidarité des Douanes en faveur des autres corps militaire et paramilitaire vient renforcer les capacités opérationnelles des FDS dans la lutte contre le terrorisme.
L'Association des consommateurs du Burkina (ACB), le Réseau national des consommateurs du Faso (RENCOF), et le Vigi Consommateurs (VG), dans un communiqué datant du 28 avril 2024, rappellent que cela fait un peu plus d’un mois, que "dure la vague orageuse" de coupures d’électricité.
Selon eux, cette crise énergétique, la plus longue et la plus éprouvante du pays paralyse les secteurs d’activités et l’économie nationale.
Cela constitue une "violation flagrante des droits fondamentaux des consommateurs", qui ne" saurait être tolérée".
Ainsi, ces associations de défense des consommateurs, demandent à la SONABEL de rétablir la situation à la normale au plus vite et sans délai.
Elles, l’invite à mobiliser les économies enregistrées, ces dernières années, pour renouveler ses installations électriques industrielles, à réhabiliter les barrages endommagés, à renforcer les centrales solaires photovoltaïques avec les batteries de dernière génération, capables de stocker l’énergie une partie ou toute la nuit.
Par ailleurs, elles exhortent le gouvernement à procéder à des audits sur la SONABEL et les autres sociétés d’Etat en peine.
Lire l'intégralité du communiqué ci-dessous 👇👇👇
Voilà déjà un peu plus d’un mois, 26 mars 2024, que dure la vague orageuse de coupure d’électricité. Ouagadougou, la capitale et toutes les villes de l’intérieur du pays vivent au rythme des coupures de courant qui durent trois (3) jours ou un (1) jour et en moyenne quatorze (14) heures par jour.
Cette crise énergétique, la plus longue et la plus éprouvante du pays, désarticule nos habitudes quotidiennes et paralyse les secteurs d’activités et l’économie nationale.
La violation flagrante des droits fondamentaux des consommateurs à des services de qualité et continus, à la sécurité, à l’information, au choix, à la satisfaction et à la réparation ne saurait être tolérée.
Ce d’autant plus que le Secrétaire général de la Société Nationale d’Electricité du Burkina Faso (SONABEL), fort d’une expérience de plus de 70 ans, nous avait rassuré que la société n’avait pas prévu de délestage cette année ; qu’au contraire, l’offre aussi était suffisante pour couvrir la demande qui a augmenté par rapport à l’année précédente.
Les explications du Directeur Général de la SONABEL, associant ces coupures à un rationnement drastique au Ghana, secoué par une panne technique, ne saurait tenir un mois après, car le Ghana a résolu ladite panne et repris son cours normal de desserte.
Le consommateur burkinabè qui paye ces factures à bonne date ne saurait le comprendre. Il ne saurait le comprendre, car la SONABEL aurait pu réaliser des économies substantielles avec le prix d’achat du KWH de l’interconnexion, facturé à 70 F CFA et le coût de production de l’énergie solaire, estimé à 40 F CFA, alors quele coût de production de l’énergie thermique est de 122 F CFA.
Le consommateur est bien curieux de connaitre la valeur de la facture de ce mois d’Avril, taxée sur l’indice de 133 F CFA, le KWH.
En attendant, la Plateforme des Associations de Défense des Droits de l’Homme (PADDH) invite la SONABEL à RETABLIR la situation à la normale, au plus vite et sans délai.
Elle l’invite à mobiliser les économies enregistrées, ces dernières années, pour renouveler ses installations électriques industrielles, à réhabiliter les barrages
endommagés, à renforcer les centrales solaires photovoltaïques avec les batteries de dernière génération, capables de stocker l’énergie une partie ou toute la nuit.
Aussi, la PADDH appelle le gouvernement de la Transition, engagé dans la lutte contre la corruption, à diligenter les audits de la SONABEL et des autres sociétés d’Etat en peine.
Elle l’invite à situer les responsabilités des dirigeants actuels et précédents dans
cette crise, révélatrice de « choix stratégiques alimentaires » aux antipodes des intérêts des consommateurs.
La PADDH exhorte le gouvernement à rompre le silence, car cette crise énergétique, aux apparences anodines, peut se transformer en une crise sociale, avec des relents politiques, aux conséquences dommageables pour le consommateur qui, depuis quelques années, est déjà confronté à une spirale inflationniste, à la baisse de son pouvoir d’achat et à la double crise sécuritaire et humanitaire.
La PADDH, se réservant le droit d’explorer toutes les voies de recours et d’actions, appelle à prendre, avec responsabilité, la mesure de la situation, pour abréger les souffrances interminables et insupportables des populations.
Créée le 13 février 2021 en tant qu'association, Go Paga devient une Fondation pour mieux servir les causes justes, être à côté des plus vulnérables et dessiner l’avenir avec plus de sérénité. Le lancement officiel a eu lieu dans la soirée de ce jeudi 25 avril 2024 à Ouagadougou.
Selon, Fadima Kambou, présidente de la Fondation Go Paga, la mutation de l’association en fondation s’inscrit dans l’optique d’ouvrir les programmes à toute personne victime de tragédie au Burkina Faso.
Les objectifs de la fondation sont, entre autres, l’appui à l'insertion socio-économique des femmes déplacées internes, les veuves et orphelins des FDS, VDP tombés au front, l’assistance et le renforcement de la résilience des familles et survivants de tragédies, l’engagement pour une bonne corrélation entre les populations affectées par le fléau sécuritaire.
Après trois ans de phase pilote avec les militaires, les paramilitaires et certaines familles civiles, la désormais fondation Go Paga entend en cette année 2024, accompagner les autorités à prendre en charge les familles de ceux qui sont victimes du terrorisme que notre pays rencontre, car « il y a un fort besoin ». « Nous n’allons pas seules. Nous allons nous rapprocher des autorités et on est déjà en rapport avec le ministère de l’Action humanitaire pour mettre en synergie nos actions. Les autorités prennent des décisions et nous devons venir en aide en suivant leur feuille de route », a-t-elle indiqué.
Au dire de Fadima Kambou, la première action de la Fondation sera la construction d'une crèche pour les filles mères à l'université Norbert-Zongo de Koudougou. « On entend le cri de cœur des étudiantes mères qui ne savent pas comment garder leur enfant. Donc à la rentrée prochaine, nous allons essayer d’offrir une crèche aux jeunes filles mères de l’université Norbert-Zongo de Koudougou » a-t-elle déclaré.
Aussi, « nous allons mettre en place des structures pour pouvoir accueillir les orphelins civils ou autres pour qu’ils puissent se réinventer, pour qu’ils puissent penser l’avenir autrement dans les camps des déplacés internes », a-t-elle ajouté.
Le Colonel-Major Ernest Kisbedo, chargé de mission du ministre d’Etat, ministre de la Défense et des anciens combattants, a salué l’initiative de la fondation pour ses efforts en soutenant le gouvernement pour la prise en charge des orphelins, les veuves et les blessés de guerre.
« Nous espérons que vous n’allez pas oublier nos FDS et que vous allez continuer à œuvrer à leur profit », a-t-il déclaré tout en souhaitant à la nouvelle fondation un « bon vent pour la nouvelle aventure ».
Valérie Sanou, conseillère technique de la ministre de la Solidarité et de l'Action humanitaire, a soutenu que la fondation Go Paga est le témoignage d’une détermination noble pour mieux servir autrui, en lui donnant espoir et sourire.
Au nom de la ministre de la Solidarité, Valérie Sanou a lancé un message à l’endroit de tous les Burkinabè : « s'engager au service des autres nous permet de contribuer collectivement au développement harmonieux de nos sociétés tout en constituant une source d’enrichissement humain pour chacun. Ensemble, engageons-nous à ne laisser personne de côté », a-t-elle exhorté.
La Fondation Go Paga va intervenir dans toutes les 13 régions du Burkina, selon l’accessibilité aux zones. Mais pour le projet pilote, l’accent sera mis sur la région du Centre.
Notons que durant ses trois années d’existences, Go Paga a pu mettre à la disposition de l’armée, environ 15 sites, notamment des centres de formations pour les veuves et orphelins, des centres pour les blessés de guerre, des crèches. Ces centres ne sont pas au compte de la fondation mais appartiennent à l’armée. Plus de 1000 enfants ont été scolarisés, un millier de carte d’assurance maladie délivrée et 500 veuves accompagnées à travers des formations.
Selon le témoignage d’une bénéficiaire, Andréa Koudri, Go Paga, à travers son initiative soutenue par le gouvernement, leur a donné « une nouvelle vie ».
A l’issue de cette cérémonie de lancement, le PDG de Coris Bank, Idrissa Nassa, représenté par le président de la fondation Coris, Emmanuel Sawadogo, a offert une subvention de 100 millions de FCFA.
Fatima Kambou donne rendez-vous en octobre pour faire le premier bilan de la fondation Go Paga.
Cette cérémonie a été couronnée par des prestations d'artistes dont Don Sharp de Batoro et le chœur polyphonique de Ouagadougou.
Face aux forces vives de la région des Cascades le 23 avril dernier, le Capitaine Ibrahim Traoré, a exprimé la volonté du gouvernement à faire sortir le Burkina de la dépendance alimentaire. Pour lui, on ne doit plus voir les Burkinabè comme des mendiants qui tendent toujours la main pour demander de quoi se nourrir. De sa conviction la région des cascades est un grenier qui peut nourrir tous les Burkinabè. De ce fait, il a invité les agriculteurs à préparer leurs champs, parce que dans deux semaines, un programme sera lancé pour les soutenir au maximum, pour les accompagner qu’il puisse produire suffisamment.
Lire ci-dessous le message du Capitaine Ibrahim Traoré.
« On vous a enseigné que nos sols sont pauvres. On cultive juste pour survivre et le reste nous importons contre nos richesses que nous avons ici.
Est-ce vraiment le cas ? Je ne pense pas.
C'est un esprit de colonisation qui nous avait amené à être dans cette situation.
Il est temps que nous nous décolonisons.
Et ça commence par les mentalités. Je compte sur chaque autorité pour pouvoir décoloniser les mentalités. (…)
La région des cascades est une région modèle. Ici, c’est le grenier, ça peut nourrir tout le Burkina, dans toutes les spéculations.
On doit se mettre au travail pour que notre rêve soit une réalité.
Il faut que vous ayez confiance en vous, que vous ayez confiance en la patrie. Nos ancêtres se sont battus pour nous réserver ce que nous appelons aujourd'hui le Burkina Faso il n'y a pas de raison que nous ne puissions pas nous battre pour léguer un Burkina meilleur à nos enfants. (...).
Nous nous préparons, nous sommes prêts, nous défendrons nos terres jusqu'au sacrifice suprême.
Ce que Thomas Sankara disait : quand le peuple se met debout, l'impérialisme tremble. Ça tout son sens aujourd'hui. Face à l'insécurité le peuple s'est mis débout. Face à l'insécurité alimentaire vous êtes debout. Face à cette mentalité d’esclavage, d’impérialisme, vous êtes plus que jamais débout. Le bout du tunnel n'est pas loin. Nous savons très bien que nous allons réussir.
Nous souhaitons que tous les jeunes se mobilise parce que dans deux semaines s'il plaît à Dieu nous lancerons un programme qui doit soutenir au maximum nos agriculteurs, pour les accompagner du mieux que nous pouvons, pour que nous puissions produire.
Ça sera de façon concrète. Nous avons réuni un certain nombre de choses. Vous devrez comprendre que nous sommes engagés coûte que coûte à ne plus tendre la main. On ne doit plus nous voir comme des mendiants.
Ce n'est plus au Burkina Faso qu'on viendra donner des miettes parce qu'on a faim. C'est nous qui devons désormais donner ce que nous n'avons pas fini de consommer. C'est nous qui devons faire des dons (...)
J’invite donc les gens à changer de mentalité. Croyez en vous. C’est possible. Il y a beaucoup de défis. Il y a beaucoup de choses à réaliser. (…)
Cette année, préparez vos champs, nous allons vous accompagner comme il faut ! »
Dans l’optique de renforcer les liens éducatifs entre la Russie et le Burkina Faso, le ministre de l’Éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, Jacques Sosthène Dingara, a eu des échanges avec une délégation russe dédiée à l'Education, lors d’une vidéoconférence le vendredi 19 avril 2024.
Un éventail d'axes de coopération, destiné à hisser le système éducatif burkinabè vers de nouveaux sommets de qualité ont été abordés au cours de cette réunion virtuelle.
Il s’agit entre autres de l’introduction du russe comme langue d’enseignement dans les écoles au Burkina. Selon le service communication du ministère de l’éducation, « cette initiative ambitieuse vise à ouvrir de nouvelles perspectives culturelles et linguistiques pour les élèves, tout en renforçant les relations entre les deux pays ».
Un autre point essentiel de cette coopération Russie-Burkina est la mise en place d'une plate-forme numérique adaptée aux besoins éducatifs spécifiques du Burkina Faso. « Cette initiative vise à moderniser l'enseignement et à favoriser l'accès à une éducation de qualité pour tous », indique le département ministériel.
En outre, la Russie, en collaboration avec des techniciens burkinabè, prévoit d’intervenir dans la mise en place d'un matériel pédagogique destiné à renforcer la préparation professionnelle des élèves, tout en tenant compte des réalités locale.
Par ailleurs, la formation des enseignants sur l'utilisation efficace du matériel didactique, la promotion des valeurs de patriotisme au sein des écoles burkinabè, ainsi que la préparation des cadres dans le secteur de l'aviation ont également été au cœur des discussions.
La Communauté catholique mère du divin amour (CMDA), sous le leadership du Frère Jean Emmanuel Clément Akobe, fondateur de ladite communauté, tient une tournée missionnaire à Ouagadougou, du 4 au 7 avril 2024. L'annonce a été faite le lundi 1er avril 2024 au cours d'une conférence de presse à Ouagadougou.
"On ne peut pas être en contact avec Dieu sans bénéficier des choses qu'il nous communique. De par ce contact avec le Seigneur, il y a une bonne nouvelle à annoncer. C'est toujours une bonne nouvelle de savoir qu'on annonce le salut en Jésus-Christ", a déclaré Père Serge Fallet, provincial de la CMDA au Sahel, dès l'entame de la conférence.
Trois principales activités sont au menu de cette tournée missionnaire. Il s'agit en premier lieu d'une "École nationale d'intercession" qui aura lieu du jeudi 4 avril au vendredi 5 avril 2024, dans la salle des banquets de Ouaga 2000 de 18h à 21h. Le thème qui sera développé au cours de cette école est : "Se tenir devant le trône de Dieu".
Selon le Frère Jacques Badini, président de "Évangélisation Vision 2000 plus pour le Sahel (organe qui accompagne toutes les missions du fondateur), "l'intercession est un élément central et important. Le monde va très mal et pour pouvoir relever les défis de ce monde, il faut qu'il y ait des hommes et des femmes pour prier". Et "dans le contexte particulier du Burkina, il s'agit de prier afin que le Seigneur apporte la paix, la prospérité et le développement à notre nation", a-t-il notifié.
C'est pourquoi l'intercession est au cœur de cette tournée missionnaire. À cet effet, ceux qui exercent déjà un ministère de l'intercession, ou qui veulent apprendre à intercéder, sont visés par cette école. À l'en croire, au regard du sujet stratégique de l'intercession, le père fondateur a jugé nécessaire de mettre en place dans chaque pays une école d'intercession pour que les hommes et les femmes soient formés à l'intercession.
Cette formation vise donc à donner des rudiments aux intercesseurs, elle sera sanctionnée par des attestations.
Au dire des conférenciers, une première session de l'école d'intercession a connu la participation de près de 600 personnes et pour cette deuxième session, 800 intercesseurs sont attendus pour se former.
Pour prendre part à cette école, une contribution de 10 000 FCFA par personne est demandée.
En deuxième lieu, un dîner gala dénommé "Dîner-Gala des Associés de l'évangélisation Gospel partners" aura lieu le samedi 6 avril 2024 sous le thème "Rien n'est impossible à Dieu", à partir de 18h à Palace hôtel.
Sont conviées à ce rendez-vous toutes personnes qui veulent servir Dieu et soutenir l'œuvre d'évangélisation selon le protocole divin ainsi que celles qui sont intéressées par le thème. La participation est de 25 000 FCFA par personne.
En troisième lieu, une grande campagne d'évangélisation se tiendra au profit de tout le peuple de Dieu dans la grande cuvette du palais des Sports de Ouaga 2000 le dimanche 7 avril à partir de 14h. La participation est libre et gratuite.
Pour le provincial, Père Serge Fallet, "on ne sait pas à quel moment Dieu peut intervenir dans nos vies. C'est pourquoi c'est ouvert gratuitement à tout le monde".
De ce fait, "nous demandons à tous de venir, surtout ceux qui ont besoin d'entendre la Parole de Dieu, ceux qui ont besoin du salut. Quand on dit salut, ce n'est pas aller au ciel seulement. Mais tout ce que nous pouvons vivre comme souffrance ici sur terre, quand Dieu intervient, ça fait partie du salut. Donc ceux qui ont toute sorte de maladies, les problèmes spirituels, les attaques, nous les invitons. Si Jésus-Christ a vaincu la mort, il n'y a rien d’autre qu'il ne puisse pas vaincre", a-t-il lancé.
La Communauté catholique mère du Divin amour (CMDA) est une association de fidèles catholiques qui regroupe des religieux et religieuses, des prêtres, des laïcs consacrés, des personnes mariées, des célibataires. Elle a vu le jour le 29 janvier 1989 et a pour vocation d'être amour au cœur de l'Eglise et du monde avec pour grâces particulières la contemplation, l'évangélisation et le développement. Présente sur les différents continents, elle est subdivisée en quatre provinces dont la province du Sahel qui est composée du Sénégal, du Niger et du Burkina et qui a son siège à Ouagadougou.
Au regard de la situation sécuritaire qui prévaut sur le territoire national, le président Ibrahim Traoré a signé un décret le 19 avril 2023 portant mobilisation générale et mise en garde pour une période de douze (12) mois. Cette période expire le18 avril 2024. Cependant, afin de consolider les acquis et de poursuivre la lutte contre le terrorisme dans notre pays, le gouvernement a décidé en Conseil des ministres du 27 mars 2024 de prolonger la durée de cette mobilisation générale et mise en garde. Que retenir de la première mise en application de cette loi ? Que faut-il améliorer durant cette période de prolongation ? À ce sujet, Radarsburkina.net a recueilli des avis de citoyens.
Dans l'optique de continuer la mobilisation des ressources, de restaurer la sécurité et d'assurer la protection des populations et de leurs biens contre la menace et les actions terroristes, la période de mobilisation générale a été prolongée de 12 mois à compter du 19 avril 2024 à zéro heure.
Pour Dieudonné Tankoano, sociologue- enseignant-écrivain, les populations n'attendaient pas une loi quelconque pour se mobiliser parce que le pays est en guerre.
"Quand vous êtes menacés, que vous n'avez ni police ni gendarmerie, allez-vous attendre qu'une loi vous dise de vous mobiliser pour vous défendre ? Non! Cette loi a vu le jour dans un contexte où les gens étaient déjà mobilisés", indique-t-il.
A son avis, la loi est venue "peut-être pour remplir des conditions administratives et aussi donner plus de poids, plus d'orientation aux dirigeants d'assouvir leurs besoins de réquisitionner les gens. Ce n'est pas une loi qui est faite pour mobiliser dans le sens de la mobilisation générale que nous savons".
En effet, ce qui est déplorable et qu'il faut retenir, affirme Dieudonné Tankoano, "c'est que ç’a été vraiment décevant de voir que la loi a été faite seulement pour couvrir les dirigeants et leur permettre de se venger de toutes les voix discordantes sur leur régime, de donner selon eux une leçon. Et cette leçon, comme ils le disent, c'est de faire goûter le terrain à tous ceux qui critiquent, que ce soit des critiques négatives ou positives. Ç’a été une loi d'avant-garde pour ces dirigeants pour vraiment manifester leur désir de faire taire tout le monde afin que les gens n'aient plus envie de critiquer leur régime alors que la critique est avant tout positive. Elle a été une loi de force, qui ne ciblait que des gens qui donnaient d’autres points de vu que le régime, des gens qui à un moment ont contribué de par leur propre vision, leurs idées et leurs critiques".
Or pour lui, "il n'y a jamais de critique qui n'arrange pas celui qu'on critique ou qui n'arrange pas celui qui critique.
Donc, cette loi "ne devrait pas être juste faite pour cibler des têtes, les mobiliser de force", dit-il.
"On s'attendait à une loi qui peut venir trouver que Dieudonné Tankoano que je suis, j'ai des compétences quelque part qui peuvent servir pour la nation sur le terrain ; parce que j'ai fait peut-être l'école militaire dans un pays étranger, parce que je suis un militaire parti à la retraite très tôt et je suis encore en position de force pour combattre, parce que j'ai fait du taekwondo, du karaté, je maîtrise les arts martiaux, etc. Au vu de ces compétences on pouvait dire qu'au nom de la mobilisation générale, je suis réquisitionné pour aller combattre et libérer le pays. Là, c'est la nation qui gagne et je ne peux pas dire le contraire", a-t-il souligné.
Ainsi, M. Tankoano pense qu'il faut améliorer la mise en œuvre de cette loi.
Il espère que la prorogation de la loi pour cette année sera "très améliorée de sorte qu'on ne réquisitionne pas ou ne mobilise pas pour mobiliser, qu'on ne mobilise pas pour se venger, pour corriger, qu'on ne mobilise personne sur la base de ses idées, de ses critiques".
Lucien Zié, Secrétaire général du "Mouvement Le Faso, Ma Patrie", de son côté, soutient que c'est bien réfléchi par le gouvernement de prolonger la durée de la mobilisation générale et mise en garde parce que " le terrorisme n'est pas totalement vaincu au Burkina Faso. Quoi qu'on dise, c'est une lutte qui va rester permanente pour les pays du Sahel".
Il pense que pour un "État qui a été absorbé à moitié par l'hydre terrorisme, la lutte ne peut se limiter à une seule année".
Donc, il faut mobiliser les moyens nécessaires "pour maintenir le cap de nos militaires sur le terrain et avoir toujours une supériorité sur l'ennemi", notifie-t-il.
Contrairement à Dieudonné Tankoano, Lucien Zié pense que la première phase de la mobilisation a été "un succès".
"Ç'a été une phase d'engagement patriotique qui a permis à l'ensemble du peuple burkinabè d'apporter sa contribution. Ç’a été un succès. Dans un contexte de guerre, le peuple ne peut se mettre à l'écart des efforts à consentir pour libérer son pays. Comme le disait le capitaine Thomas Sankara, lorsque le peuple est attaqué par des ennemis, c'est au peuple d'assurer sa sécurité. Il ne saurait confier sa sécurité à un petit groupe, peu importent ses compétences. Donc cela a permis de cultiver et de renforcer le sentiment de patriotisme en beaucoup de Burkinabè et de reconquérir beaucoup de zones", a-t-il affirmé.
Tout compte fait, il estime que le gouvernement doit revoir les objectifs pour cette deuxième phase de mobilisation générale, de peur d'asphyxier les populations.
"On a pu atteindre 100 milliards de francs lors de la première phase. Il ne sied plus qu'on maintienne les mêmes objectifs lors de cette deuxième phase car ça pourrait étouffer l'élan de mobilisation", a-t-il relevé.
Par ailleurs, pour améliorer la mise en œuvre de la mobilisation générale, il suggère la mise en place de dispositifs pour sensibiliser un plus grand nombre de Burkinabè en vue de contribuer au Fonds de soutien patriotique, car "chaque Burkinabè, de l'intérieur ou de l'extérieur, doit se sentir concerné par cette guerre", soutient-il.
Il estime aussi qu'il faut "renforcer la culture du patriotisme à travers des exemples concrets".
"Il y a des gens qui ont donné des camions-remorques pour le transport de vivres et d'autres biens. Il faut les valoriser. Il ne s'agit pas de faire la communication autour d'une personne, mais de valoriser les actes qui sont posés. Cela permettra d'inciter d'autres personnes qui ont les moyens à leur emboîter le pas", propose-t-il.
Selon le rapport statistique mensuel de l'Education en situation d'urgence (ESU), en fin février 2024, le nombre d'établissements scolaires fermés est de 5 336 contre 5 365 en fin janvier 2024. Les élèves affectés passent de 833 818 en fin janvier 2024 à 823 340 en fin février 2024 ; les enseignants touchés par la crise passent de 23 308 en fin janvier 2024 à 24 158 en fin février 2024. Ainsi, pour assurer la continuité éducative des élèves déplacés internes dans les zones à forts défis sécuritaires et les zones de repli, le ministre de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales a annoncé au Conseil des ministres du 20 mars 2024 l’instauration des Classes alternées d’urgence (CAU). Que faut-il comprendre par classes alternées d'urgence ? Dans une interview accordée à Radarsburkina.net, Tahirou Traoré, coordonnateur national de la Coalition nationale pour l’éducation pour tous au Burkina Faso (CNEPT-BF), en parle.
Radars Info Burkina: Que pensez-vous de l'instauration des classes alternées d'urgence au profit des élèves déplacés internes ?
Tahirou Traoré : Je pense que la mesure concernant les classes alternées a été précédée d'un processus. Il y a eu d'abord des ateliers sur la question. Elle permettra aux nombreux enfants déplacés internes qui sont dans les camps ou des écoles d'accueil cohortes de poursuivre les études et comme il y a assez d'enseignants, cela permettra de les occuper à prendre en charge ces enfants. La mesure permettra un encadrement beaucoup plus efficace des élèves déplacés internes qui sont en difficulté suite à la crise sécuritaire. Elle permettra aux enseignants d'avoir un effectif réduit et d'offrir un enseignement qualitatif aux élèves.
Radars Info Burkina : Que faut-il entendre par classes alternées d'urgence ?
Tahirou Traoré : Ce sont des classes avec des effectifs pléthoriques. Les classes alternées d'urgence sont autrement appelées classes à double flux. C'est une classe constituée de deux groupes, c'est-à-dire deux cohortes : l’une vient le matin et l'autre le soir avec des emplois du temps différents. Ça peut être le même enseignant ou ça peut être deux enseignants. Il y a deux systèmes à cet effet : le 112 et le 212.
Lorsqu'il s'agit d'un seul enseignant, cela corrrespond au système 112 : un enseignant-une classe-deux groupes (cohortes). Dans ce cas, l'enseignant tient un premier groupe le matin et le soir, il prend l'autre groupe.
Mais avec le système 212, il s'agit de deux enseignants-une classe-deux cohortes. Là, un enseignant tient une cohorte le matin et l'autre enseignant s'occupe du deuxième groupe le soir puis les deux alternent.
Radars Info Burkina : Comment cette mesure pourrait être mieux exploitée avec ces systèmes ?
Tahirou Traoré: Dans la pratique, si les infrastructures existent, ce qui serait intéressant, c'est de faire en sorte que pendant que le premier groupe est en classe le matin avec le maître, le second groupe puisse être occupé par un autre enseignant à des activités pratiques. Puis le soir, lorsque le second groupe sera en classe, le premier groupe, lui, vaquera à des activités pratiques.
Dans le cas présent, ça dépendra de la situation réelle des écoles et des enseignants, effectivement, et le nombre d'élèves. L'organisation pratique permettra à chaque école de penser le système qui conviendra le mieux à sa situation. De plus, les enseignants qui doivent encadrer les élèves doivent être mis à jour et accompagnés.
Radars Info Burkina :Si le processus de mise en application des CAU doit débuter pendant l'année scolaire en cours, serait-il bénéfique pour les élèves quand on sait qu'on est à quelques pas des vacances ?
Tahirou Traoré : C'est vrai que nous sommes à la fin du deuxième trimestre, que nous tendons vers le troisième trimestre et qu’il ne reste qu'un ou deux mois de cours pratiquement, mais mieux vaut tard que jamais. Donc la mesure où il serait plus efficace à partir de la rentrée à venir, mais ça peut être un apport pour l'année en cours pour les élèves PDI en classe d'examen, parce que si les élèves de la classe sont répartis en groupes et qu’on a plusieurs enseignants, les élèves seront mieux encadrés.