vendredi 22 novembre 2024

A la barreAu Tribunal de grande instance de Ouagadougou (TGI), SA, moniteur de profession, a comparu le jeudi 27 mai 2021. Il pesait sur lui les chefs d’accusation de coups et blessures volontaires, menaces de mort et injures sur la personne de GJ, qui se trouve être sa mère.

3e enfant de sa mère, SA est accusé par son frère aîné et sa sœur cadette de porter régulièrement la main sur leur maman depuis 2 ans.

Habitante d’une cour commune appartenant à son défunt mari, Dame GJ y vit avec son fils SA ainsi que des locataires. L’un d'eux confirme avoir vu effectivement SA battre sa pauvre mère tandis qu’un autre locataire affirme n’avoir jamais entendu de dispute ni de bagarre entre le fils et la mère. Un autre locataire ayant  déménagé soutient n’avoir jamais, en 10 ans de cohabitation dans la cour, vu ni entendu la mère se faire battre par son fils. Cependant, le frère et la sœur du prévenu, qui n’habitent plus dans la cour, de même que Mme GJ, signent et persistent : SA bat sa génitrice. Et la présumée victime des coups de SA de lancer : «Une fois il m'a soulevée et jetée par terre et jusqu'à présent, tout mon corps me fait mal.»

C’est au vu des faits qui lui sont reprochés que SA a été interpellé par le commissariat de Bogodogo le 3 avril 2021 pour être entendu. S'en est suivi son déferrement le 6 avril.

Mais l’accusé nie les faits, même s'il  ajoute à propos de sa mère : « Comme c'est elle qui m'a donné la vie et qui dit que je l'ai frappée, je ne vais pas la contredire. »

« Pourquoi vous détestez votre mère ? » le questionne le juge.

« Elle ne m’a rien fait », répond l'accusé.

« Pourquoi vous l’avez frappée alors ? » relance le juge.

« Je ne l’ai jamais frappée », affirme SA.

« Il y a une nièce qui sort et rentre tard et quand il veut parler, la vieille défend la petite, sinon il n’y a rien », déclare la femme de SA.

« Je n’ai pas entendu parler d’agression d’Amado sur sa maman »,  dit pour sa part la sœur du défunt père de l’accusé.

« Comment se fait-il que votre frère et votre sœur vous accusent? » interroge le juge.

« On ne s’entend pas, c’est tout », répond l’accusé.

La procureure lui assène alors une série de questions :

- Avez-vous une fois porté la main sur votre maman ?

- L’avez-vous insultée ?

- L’avez-vous menacée de brûler la maison ?

A toutes ces questions, la réponse de l'accusé a été invariablement la même : « Non »

L’avocat de l’accusé a interpellé le tribunal en ces termes : « Nous sommes en Afrique et il suffit de ne pas céder à certaines caprices des mères pour qu’elles vous traitent de tous les noms ». Pour lui, les faits sont là : les voisins et un locataire des lieux n’ont jamais vu ni entendu SA porter la main sur sa mère. Selon lui, c’est un complot du frère et de la sœur du prévenu afin de  le chasser de la cour.

« Je demande de relaxer mon client pour infraction non constituée ou au bénéfice du doute », a plaidé l’avocat de SA.

La procureure a demandé que l'accusé soit relaxé au bénéfice du doute, car les faits ne permettent pas d’affirmer avec certitude que l'infraction est constituée.

Mais le tribunal ne l'a pas suivie dans sa requête. Il a déclaré SA coupable et l'a condamné à une peine de prison de 12 mois et à 500 000 F CFA d’amende, le tout avec sursis.

Sié Mathias Kam (stagiaire)

 

Boucher le jour voleur la nuitDR, boucher de profession, a comparu au Tribunal de grande instance de Ouagadougou (TGI) le 27 mai 2021 pour vol et tentative de vol aggravé dans le domicile de SY.

Courant mai 2021, DR a escaladé la clôture de SY vers 1h30mn du matin dans l’intention d'y voler une moto. Lorsque l’intrus a éteint la lumière du salon, l’épouse  de SY a poussé un cri, ce qui a aussitôt alerté le chef de famille qui disposait d’une arme à feu. C’est ainsi qu’il a ouvert le feu sur le cambrioleur nocturne, le blessant à la cuisse.

« Oui, je reconnais les faits qui me sont reprochés », telle a été la réponse de l’accusé DR.

« Pourquoi vous êtes boucher le jour et voleur la nuit ? », le questionne le juge.

Celui-ci répond que la vente de viande ne marche pas.

Le juge le questionne de nouveau : « N’est-ce pas plutôt parce que avant vous pouviez voler de la viande et que maintenant avec la présence des koglwéogo vous n’arrivez plus à voler que vous vous êtes maintenant tourné vers le vol la nuit ? »

« Non, c’est parce qu’il n’y a plus de marché », répond l’accusé.

« Je demande pardon, je ne recommencerai plus », plaide-t-il.

Quant à SY, celui que DR a tenté de cambrioler, il a réclamé un dédommagement de 12 800 F CFA.

Le procureur a requis contre le cambrioleur une peine d’emprisonnement de 60 mois, dont 36 ferme, ainsi qu’une amende de 1 million de francs CFA assortie de sursis.

48 mois de prison, dont 24 ferme, et 12 800 francs à verser à SY comme dédommagement, tel fut en définitive le verdict du tribunal. DR dispose de 12 jours pour faire appel dudit verdict.

Sié Mathias Kam (Stagiaire)

 

COPAGEN 1« La problématique des semences maraîchères dans les systèmes alimentaires durables territorialisés en Afrique de l’Ouest », c'est sous ce thème que s'est tenue le 15e forum régional de la Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain (COPAGEN ) les 27 et 28 mai à Ouagadougou. Durant deux jours, les chercheurs et producteurs semenciers ont échangé sur les voies et moyens de préserver les systèmes alimentaires durables territorialisés dans la sous-région et de s'alimenter de façon responsable et durable.

Selon la COPAGEN, les semences paysannes occupent une place centrale en agroécologie paysanne et dans les systèmes alimentaires durables territorialisés. Elles ont l'avantage d'être plus productives dans les conditions de changeantes de nos territoires, plus nutritives et correspondent mieux à nos choix alimentaires ainsi qu’à nos valeurs socioculturelles. Pour la COPAGEN, la dynamique actuelle d'essaimage des systèmes alimentaires durables territorialisés en Afrique de l’Ouest témoigne d'une prise de conscience plus accrue de la nécessité de produire et de s'alimenter de façon responsable et durable. En dépit de tous ces avantages, le constat est que dans les villes qui ont vu naître des initiatives et des dynamiques de production de cultures maraîchères, les superficies emblavées connaissent un rétrécissement alarmant à cause des politiques d'expansion urbaine accélérée. En outre, la plupart des semences utilisées dans le maraîchage sont d'origine exotique et les pays de l'Afrique de l’Ouest sont encore largement dépendants des importations de ces intrants.

COPAGEN 2

La COPAGEN estime que tout cela résulte des enjeux économiques et commerciaux qui se nouent désormais autour de la semence et qui favorisent l'émergence de cadres politiques et juridiques, creuset d'un système semencier industriel commercial aux conséquences désastreuses pour les systèmes alimentaires durables territorialisés. Toutes ces entraves non exhaustives constituent, selon la COPAGEN, des facteurs qui inhibent les capacités des paysans et des paysannes à garantir la souveraineté alimentaire en Afrique de l'Ouest. La Coalition, dans sa déclaration de Ouagadougou, dit protester vigoureusement contre toutes les formes apparentes ou subtiles de piratage de nos ressources, à travers les manipulations biotechnologiques hasardeuses et au moyen de cadres politiques illégitimes.

Bessy François Séni

 

Proces vol de disjoncteursA la barre du Tribunal de grande instance de Ouagadougou (TGI) le 27 mai 2021, BA, vigile de profession, était accusé du vol de plusieurs disjoncteurs à la salle des arts martiaux de l’INJEPS.

Alimenté par plusieurs disjoncteurs pour son bon fonctionnement, l’INJEPS se voit délesté chaque semaine de plusieurs disjoncteurs, ce qui cause d’énormes dégâts à l’alimentation des salles. C’est après ce constat que l’équipe chargée de la gestion des lieux mène une enquête pour démasquer le ou les voleurs. Après plusieurs remarques de la secrétaire sur les entrées et sorties suspectes de BA, l’alerte est donnée par celle-ci à ses supérieures le dimanche 9 mai pour que soit interpellé le suspect BA.

Après une course-poursuite, celui est interpellé et dans le coffre de sa moto, sont retrouvées 3 têtes de disjoncteurs, ainsi que des trousseaux de clés.

Mais BA nie les faits qui lui sont  reprochés. Selon lui, il était dans les locaux de l’INJEPS pour suivre un match de handball.

« Et que faisiez-vous avec 3 têtes de disjoncteurs dans le coffre de votre moto ? » l’interroge le juge.

« J’ai personnellement acheté les 3 têtes de disjoncteurs, 3 semaines avant mon interpellation, pour changer l’ampérage de mon disjoncteur chez moi », répond l’accusé pour sa défense.

« Et les trousseaux de clés ? » le relance-t-on.

« Ils ont été mis dans le coffre de ma moto par les jeunes qui m’ont arrêté parce que ces derniers veulent me charger», répond l’accusé.

« Avez-vous les compétences requises pour changer l’ampérage de votre disjoncteur installé par la SONABEL ? » demande le juge.

« Non, ce sont mes disjoncteurs et j’ai voulu changer l’ampérage », réponds l’accusé.

« Où avez-vous acheté ces disjoncteurs ? » le questionne-t-on de nouveau.

« Au marché, mais je ne saurais reconnaitre les lieux », répond BA.

De l’avis des plaignants, derrière l’accusé BA qui, faut-il le rappeler, souffre de problèmes pulmonaires, se cache quelqu’un qui exerce cette frauduleuse activité lucrative et pour eux, l’accusé n’est qu’une marionnette  et le véritable cerveau de ces vols répétés de disjoncteurs à l’INJEPS est tapi dans l'ombre.

Pour le tribunal, si les disjoncteurs installés à l’INJEPS ont des reçus et des numéros, il y a la possibilité de vérifier si ce sont les mêmes disjoncteurs que possédait BA lors de son arrestation.

Le tribunal a donc renvoyé le délibéré au 3 juin 2021, le temps de prendre attache avec le commissariat de Boulmiougou pour avoir des pièces à conviction et les comparer aux numéros de série figurant sur les reçus de l’INJEPS.

Sié Mathias Kam (stagiaire)

Noyades denfantsLe barrage de Tanghin, réalisé pour l’approvisionnement en eau potable de la ville de Ouagadougou, constitue l’un des poumons écologiques de la capitale burkinabè. Malheureusement, les retenues d’eau du pays sont de plus en plus soumises à la pression croissante des activités humaines. La pêche, l’une des activités exercées dans ce barrage, a attiré notre attention ainsi que la question des noyades d’enfants.

Chaque année, c’est le même spectacle avec la danse de déchets solides, de plastique et de sachets sur les eaux des barrages de Ouagadougou à la tombée des premières pluies. Pire, cette pollution s’accompagne d’odeurs nauséabondes et fétides. « Les déchets sont logés au fonds du barrage et d’autres même sont aux abords du barrage ; cela n’a pas d’effet sur les poissons », nous dit Salif Soré, pêcheur dans ce barrage. En effet, l’insalubrité du barrage pose question sur les effets de la consommation des produits issus dudit barrage sur la santé humaine, surtout les poissons prisés par les populations environnantes. Pour notre interlocuteur, l’explication à donner à cela est peut-être le prix bas qu’ils offrent. « L’achat se fait chez nous par kg en raison de 500 F », nous confie Salif Soré. Et d’ajouter que « les prix sont logiquement différents de ceux du marché ».

Jean Ilboudo, un autre pêcheur sur les lieux, donne son avis. Pour lui, le poisson peut être consommé sans crainte. « Les poissons ne mangent pas n’importe quoi ; ils ont leur nourriture qu’ils mangent donc pour moi les poissons sont sans danger pour la consommation », affirme-t-il. Toujours selon lui, la pêche est rentable et nourrit son homme.

Le même barrage suscite des interrogations, vu les pertes en vies humaines constatées chaque année. Pour Jean Ilboudo, c’est le jeu des enfants qui provoque ces noyades. « C’est en jouant et en se baignant qu’ils se noient mais à ce moment il n’y a pas une grande personne à côté pour les secourir », relate Jean Ilboudo. La solution selon, Salif Soré, c’est la sensibilisation. « C’est à la société de jouer un rôle de sensibilisateur et d’éducateur sur les enfants, leur dire que ce n’est pas partout qu’on doit jouer », suggère-t-il. Jean Ilboudo va plus loin et préconise des mesures drastiques pour réprimer les auteurs des mauvais actes. « La solution, c’est de mettre quelques éléments de la police aux abords du barrage afin d’embarquer tous les enfants qui tournent autour au commissariat et de faire payer des amendes entre 30 000 et 50 000 F CFA aux parents », dit-il. « Il faut surtout sensibiliser les talibés afin qu’ils évitent de jouer autour du barrage, ce sont eux les plus exposés car ils se baladent partout », conclut Salif Soré.

Sié Mathias Kam (stagiaire)

 

COVID et secteur de la sonorisationLa pandémie de COVID-19 a porté un coup à plusieurs secteurs socio-économiques du Burkina Faso. C’est le cas du secteur de la location de matériel de la sonorisation. Pour en savoir davantage Radars Info Burkina a rencontré pour vous Bob Konaté, promoteur d’une agence de location de matériels de sonorisation et d’animation. Il nous parle de son activité et des difficultés rencontrées au cours de l’année 2020 avec la crise sanitaire qui n’a pas encore desserré son étau sur le secteur de la culture.

« Quand nous arrivons sur le terrain de travail, c’est le coup d’œil qui compte en premier lieu. Parce que la difficulté dans notre activité souvent, ce n’est pas la puissance de la sonorisation qui compte c’est l’endroit et la façon de faire la disposition », indique d’entrée de jeu notre interlocuteur.

Selon Bob Konaté l’important n’est pas d’avoir du matériel d’une certaine puissance mais d’avoir un bon emplacement. Un emplacement défaillant peut faire perdre en termes de qualité de sons a-t-il précisé avant d’ajouter qu’une des difficultés majeures c’est l’approvisionnement en électricité sur les sites d’animation. Pour ces promoteurs beaucoup d’organisateurs de spectacles ou d’évènements ne tiennent pas compte de la sonorisation. Ils laissent d’autres acteurs faire leur travail d’installation au détriment des techniciens de la sonorisation. Il a cité en exemple certaines salles de spectacles qui ne sont pas munies d’un système de branchement électrique conséquent. « Il y a des salles de spectacles de la ville de Ouagadougou comme le SIAO, la salle des banquets de Ouaga 2000 où malheureusement pour trouver des prises électriques c’est hyper compliqué. Souvent, c’est celui qui vient le premier qui occupe les prises qui sont disponibles. Quelquefois on a de petits soucis avec les techniciens de la lumière qui quand ils viennent avant nous occupent toutes les prises électriques et après on est obligé de jongler », s’indigne Bob Konaté.

Le secteur de la location de matériels de sonorisation et d’animation a subi une forte pression durant les moments forts de la Covid-19. Malgré les nombreux efforts faits par les autorités culturelles pour venir au secours du domaine, ce fut la traversée du désert pour les acteurs.  «On a connu des moments très difficiles. Nous avons traversé l’année 2020 sans pratiquement travailler. Cela a duré du mois de mars au mois de novembre. Nous avions des mariages qui étaient programmés sur toute la période de l’année mais qui ont été reportés », déplore le promoteur.

Bob Konaté reconnaît malgré tout que le secteur est prometteur même si de nombreux efforts restent à faire du côté organisation des acteurs. « Si nous étions organisés en faîtière je pense qu’on aurait pu avoir certains garde-fous, notamment en ce qui concerne le côté tarifaire dans la couverture des évènements. Aujourd’hui, il faut le dire pratiquement, tout est entré dans la sono et il n’y a pratiquement plus de prix et le client est obligé d’aller vers le moins offrant. Si nous arrivions à nous organiser les choses allaient être bien. Le problème, ce n’est pas le fait d’avoir du matériel de sonorisation, c’est de pouvoir tenir ton public en haleine et ça tout le monde ne peut pas le faire. Beaucoup viennent dans le domaine alors qu’ils n’ont aucune culture musicale », explique-t-il avant d’ajouter que ce métier qu’il exerce depuis plus de quinze ans lui a permis d’entrer dans beaucoup de lieux où il n’espérait pas et de se faire un carnet d’adresses bien fourni.

Comme tout métier, celui de la sonorisation et de l’animation nécessite une connaissance de base qui passe nécessairement par la formation. « Il y a des structures qui sont là pour la formation, notamment le CENASA que je connais et bien et bien sûr d’autres structures privées qui sont dans le domaine qui font de l’animation suivie de la formation. Au niveau de la culture musicale, c’est personnel. Aucune école de formation ne t’enseignera ces choses. On ne te dira pas que dans les années 80 c’était tel ou tel style musical qui ‘’gammait’’ », conclut-il.

Bessy François Séni

 

Deplaces de PazanniSituée à quelques encablures de la ville de Ouagadougou, Pazanni est une localité qui a accueilli un grand nombre de déplacés internes fuyant les violences terroristes. C’est là que l’artiste musicien Sydir, en collaboration avec des partenaires, a décidé de faire parler son cœur à travers des formations en faveur des femmes et des enfants victimes d’attaques terroristes, par le truchement d'un programme dénommé « Dignité vertueuse ».

C’est suite à des recherches menées par l’association Kalfa sur le site de Pazanni que ses responsables ont pu toucher du doigt les difficultés que vivent les femmes et les enfants du site de déplacés internes. Présidée par l’artiste musicien Sydir, ladite association, en collaboration avec Africa for Africa et l’association Lolo, a tendu la main à ces femmes et enfants meurtris dans leur chair.

« Cela est inscrit dans l’un de nos axes prioritaires. Nous avons suspendu un tant soit peu certaines de nos activités pour nous concentrer sur Pazanni. La situation des enfants de Pazanni est d’intérêt national et concerne tout le monde », explique l’artiste.

Avec ses amis, Sydir soutient donc les déplacés de Pazanni non seulement en leur offrant des vivres et en leur faisant bénéficier de formations en production de savon et de pâte d’arachide, mais aussi en initiant les enfants à la musique, à la fabrication d’objets d’art et à la danse. « Cela nous permet de détecter des talents que nous allons suivre en collaboration avec d’autres structures spécialisées pour soutenir la carrière artistique de ces enfants », précise l’artiste.

Sur le terrain, nous confie-t-il, les difficultés ne manquent pas, mais leur amour du travail leur permet de surmonter ces obstacles.

Les principaux bénéficiaires de l’appui de l’artiste et de ses partenaires sont les femmes et les enfants. « Beaucoup de chefs de famille sont décédés ou sont partis pour d’autres cieux en quête de travail. Ce sont les femmes et les enfants qui sont les plus affectés par la crise », explique le philanthrope.

Pour rendre plus perceptibles ses actions, l’artiste projette de sortir un album intitulé « Leki » qui évoquera toutes les difficultés auxquelles sont confrontés ces déplacés internes. Il assure que les fonds récoltés grâce à cette œuvre discographique serviront à soutenir ces personnes qui ont été contraintes de tout abandonner pour fuir.

« Nous lançons un appel à soutenir ces personnes, notamment les enfants, qui sont le plus dans le besoin. Notre vision, c’est d’étendre le projet à d’autres sites et notre objectif, c’est de permettre à ces réfugiés dans leur propre pays d’être autonomes », a déclaré Sydir qui a ajouté : « Nous voulons multiplier des concerts dont les retombées serviront à soutenir ces déplacés. Nous lançons aussi un appel aux partenaires à soutenir cette action de bienfaisance. »

Selon Sydir, le soutien à ces femmes et enfants se fait après renseignement. « Certaines femmes ont expliqué que les choses ne sont pas faciles. Leurs familles ont été décimées par les terroristes. La plupart d’entre elles ont perdu leur mari. Certains des hommes ont pu fuir pour échapper à la mort, mais les familles ont perdu presque tous leurs biens. Certaines femmes, jusqu’à présent, n’ont aucune nouvelle de leur époux et cela les tourmente. Pendant les ateliers de dessin, par exemple, les enfants dessinent ce qu’ils ressentent au plus profond d’eux-mêmes. On se rend compte qu’ils ont vraiment été traumatisés », conclut l’artiste.

Bessy François Séni

Accordez lui une peine avec sursisOAI, entrepreneur de 40 ans, marié et père de deux enfants, a comparu le 19 mai 2021 devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou pour faux en écriture privée et en écriture publique.

Courant avril 2018, OAI a été attributaire de deux marchés de fourniture de matériaux auprès d’une entreprise où exerce ZD, une de ses connaissances. L’heureux adjudicataire s’empresse alors de contracter un prêt bancaire de 40 millions de F CFA. Escroqué par la suite par une de ses connaissances résidant aux USA,  c’est complètement désemparé, à bout de souffle et ayant des idées suicidaires que OAI décide de falsifier la signature de ZD et, à l’aide d’un faux bordereau, de justifier la livraison à la banque desdits matériaux.

Mais joint par la banque, ZD dit ne pas reconnaître le bordereau portant sa signature. C’est alors que lui et ledit établissement bancaire portent plainte contre OAI.

« Je reconnais les faits qui me sont reprochés », a déclaré le prévenu. Il affirme en sus être tombé d’accord pour un remboursement progressif du montant dû à la Banque s’il peut continuer à travailler. « J’ai promis à la banque que je rembourserais le crédit, quoi qu’il arrive, si je peux continuer à travailler », confie-t-il.

« Pourquoi n’avoir pas porté plainte pour escroquerie et signalé les faits à la banque quand votre connaissance s’est enfuie avec l’argent que vous avez emprunté ? » interroge le procureur. « J’ai d’abord pensé à me suicider, car j’étais désemparé et ne savais pas où donner de la tête. Je me suis en outre demandé comment porter plainte contre quelqu’un qui est aux USA », a répondu OAI. « Ce n’est pas parce qu’il est aux USA que vous ne pouvez pas porter plainte contre lui ; si vous l’aviez fait, on ne serait certainement pas là aujourd’hui, car beaucoup de choses auraient été évitées », lui a répliqué le procureur.

Son client ayant reconnu les faits, l’avocat de la défense a plaidé pour sa remise en liberté provisoire. « Accordez-lui une peine avec sursis et vous aurez rendu justice. Mon client souffre de problèmes cardiaques ; le condamner à la prison ferme serait creuser sa tombe et je pense que ce n’est pas l’objectif recherché ; il sera plus utile en liberté provisoire », a-t-il ajouté.

Le procureur a requis contre le prévenu une peine d’emprisonnement de 60 mois dont 24 ferme ainsi qu’une amende de 1 million de F CFA, dont 900 000 F CFA ferme.

Quant au plaignant, ZD, il a déclaré que ce qui lui importait, c’était d’être lavé de tout soupçon dans cette affaire.

Sié Mathias Kam (stagiaire)

 

children uneIl ne se passe pas un seul jour sans que l’on entende ou lise un communiqué de disparition d’enfants dans les radios ou sur la toile. Aminata Gansoré est une mère dont l’enfant avait disparu pendant quatre (04) jours dans la grande ville de Ouagadougou. Elle nous raconte sa mésaventure.

« Mon fils s’est rendu le mercredi dernier à l’école comme d’habitude. Au coucher du soleil je l’ai attendu en vain. J’ai alors décidé d’aller me renseigner chez ses amis. Ces derniers m’ont dit que Amado les avait devancés à la maison. C’est alors que j’ai commencé à paniquer », raconte la mère de l’enfant.  « Nous n’avons pas dormis de la nuit. Nous avons contacté quelques radios de la place pour des communiqués », continue-t-elle.

Les recherches de la mère d’Amado sont restées vaines et ce durant trois autres nuits. « J’étais tellement découragée que je passais le temps à pleurer et à prier », confie la mère du petit enfant.

Dans la nuit du 3e jour, Aminata dit avoir reçu un appel indiquant que son fils avait été retrouvé au quartier Kourita. Elle enfourcha son vélo pour s’y rendre. Fausse alerte, il ne s’agissait pas du petit Amado. Elle retourna bredouille à la maison toute en larmes.

children 2Dans son récit, la mère ne pouvait contenir ses larmes. « Imaginez un enfant que vous avez porté pendant 9 mois et qui vient à disparaître sans vous sachiez où il se trouve. Je me suis dit que peut-être que mon fils était mort et que personne ne voulait me le dire », explique Aminata.

La disparition momentanée de son fils a rendu Aminata malade. Sa douleur ne fut que de courte durée. Au 4e jour, la mère fut alertée par une connaissance sur le fait qu’elle aurait aperçu Amado au quartier Nagrin. Elle n’en croyait pas ses oreilles. Sur place, elle vit son fils qui était content de retrouver sa mère.

Aminata n’est pas la seule à avoir souffert les affres d’enlèvements d’enfants. Issouf est un couturier à la Patte d’oie. « J’ai une fois été contacté par mon frère afin de convoyer des jeunes filles qui devaient se rendre au Mali en passant par Bobo. Je n’y ai vu aucun inconvénient. Mais mon hospitalité allait me coûter la prison », raconte-t-il. « Je ne savais pas qu’il s’agissait d’un réseau de trafiquants d’enfants. J’ai eu la vie sauve grâce à l’intervention d’une association de la communauté nigériane à Ouagadougou », continue-t-il.

En effet, nous avons pu entrer en contact avec ladite association qui fait de la réinsertion des jeunes filles exploitées son cheval de bataille. Le trafic d’enfants et même d’adultes est un phénomène qui hante de plus en plus nos cités. La plupart des jeunes victimes du chômage et du gain facile font les frais de ces réseaux de malfaiteurs.

Bessy François Séni

monitt uneDevenu pratiquement une mode chez les usagers de la route, l’usage de l’avertisseur sonore, aussi appelé « klaxon », et des clignotants dans la circulation dérange le plus souvent. Arouna Bandaogo, moniteur à Prestige auto-école, s’est exprimé à notre micro sur la question.

La sécurité routière incombe à tous les usagers de la route. Arouna Bandaogo fait remarquer que tous n’observent malheureusement pas les règles en matière de circulation. « On constate trop de laisser-aller dans la circulation, ce qui crée du désordre », affirme-t-il.

Alors que son rôle premier est d’avertir les usagers d’un danger, le klaxon est immodérément utilisé et même banalisé, au point que certains automobilistes et motocyclistes se saluent en circulation en klaxonnant. Selon Arouna Bandaogo, klaxonner n’importe comment peut provoquer des accidents. « Au lieu d’avertir les usagers, vous risquez de provoquer des accidents, car le bruit du klaxon dérange, surtout les personnes hypertendues », nous dit-il.

L’utilisation de l’avertisseur sonore et des clignotants est régie par le Code de la route. « En ville, l’usage du klaxon est interdit, sauf en cas de force majeure ; on l’utilise pour prévenir un danger ou dans un virage pour prévenir qu’un engin arrive », nous confie le moniteur en ce qui concerne l’utilisation du klaxon. monitt 2Les clignotants, censés guider les usagers sur la direction que doit prendre leur prédécesseur, sont aussi banalisés. Si ce ne sont les bras qui sont utilisés, ce sont des changements de direction sans signalisation aucune qu’on constate. « On doit impérativement utiliser les clignotants quand on veut tourner à gauche ou à droite », martèle Arouna Bandaogo. Toujours selon notre interlocuteur, c’est un mauvais réflexe de tendre le bras pour signaler sa volonté de changer de direction. « Le bras ne remplace pas le clignotant ; le tendre pour manifester son intention de changer de direction en circulation peut provoquer des accidents », précise-t-il. monitt 3Et d’ajouter que c’est le manque de concentration qui amène les usagers à oublier de désactiver le clignotant après avoir changé de direction. « Avoir la tête ailleurs quand on circule peut amener à oublier de désactiver son clignotant », affirme notre interlocuteur.

Les solutions en la matière, il y en a. Selon Arouna Bandaogo, il faut, par exemple, accentuer les visites techniques des engins à moteur mais aussi accepter de faire des formations sur le Code de la route pour prévenir les accidents. « Avoir un engin à moteur, c’est bien ; mais il ne faut pas oublier que c’est quelqu’un qui conduit l’engin. Si cette personne n’a aucune formation en matière de Code de la route, elle met la vie des autres usagers en danger », fait remarquer Arouna Bandaogo. « J’invite tous les usagers à être prudents en circulation et à éviter les excès de vitesse », a-t-il conclu.

Sié Mathias Kam (stagiaire)

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