vendredi 22 novembre 2024

COVID-19 et entreprises de location et d’animation : « On a connu des moments très difficiles », Bob Konaté, promoteur

COVID et secteur de la sonorisationLa pandémie de COVID-19 a porté un coup à plusieurs secteurs socio-économiques du Burkina Faso. C’est le cas du secteur de la location de matériel de la sonorisation. Pour en savoir davantage Radars Info Burkina a rencontré pour vous Bob Konaté, promoteur d’une agence de location de matériels de sonorisation et d’animation. Il nous parle de son activité et des difficultés rencontrées au cours de l’année 2020 avec la crise sanitaire qui n’a pas encore desserré son étau sur le secteur de la culture.

« Quand nous arrivons sur le terrain de travail, c’est le coup d’œil qui compte en premier lieu. Parce que la difficulté dans notre activité souvent, ce n’est pas la puissance de la sonorisation qui compte c’est l’endroit et la façon de faire la disposition », indique d’entrée de jeu notre interlocuteur.

Selon Bob Konaté l’important n’est pas d’avoir du matériel d’une certaine puissance mais d’avoir un bon emplacement. Un emplacement défaillant peut faire perdre en termes de qualité de sons a-t-il précisé avant d’ajouter qu’une des difficultés majeures c’est l’approvisionnement en électricité sur les sites d’animation. Pour ces promoteurs beaucoup d’organisateurs de spectacles ou d’évènements ne tiennent pas compte de la sonorisation. Ils laissent d’autres acteurs faire leur travail d’installation au détriment des techniciens de la sonorisation. Il a cité en exemple certaines salles de spectacles qui ne sont pas munies d’un système de branchement électrique conséquent. « Il y a des salles de spectacles de la ville de Ouagadougou comme le SIAO, la salle des banquets de Ouaga 2000 où malheureusement pour trouver des prises électriques c’est hyper compliqué. Souvent, c’est celui qui vient le premier qui occupe les prises qui sont disponibles. Quelquefois on a de petits soucis avec les techniciens de la lumière qui quand ils viennent avant nous occupent toutes les prises électriques et après on est obligé de jongler », s’indigne Bob Konaté.

Le secteur de la location de matériels de sonorisation et d’animation a subi une forte pression durant les moments forts de la Covid-19. Malgré les nombreux efforts faits par les autorités culturelles pour venir au secours du domaine, ce fut la traversée du désert pour les acteurs.  «On a connu des moments très difficiles. Nous avons traversé l’année 2020 sans pratiquement travailler. Cela a duré du mois de mars au mois de novembre. Nous avions des mariages qui étaient programmés sur toute la période de l’année mais qui ont été reportés », déplore le promoteur.

Bob Konaté reconnaît malgré tout que le secteur est prometteur même si de nombreux efforts restent à faire du côté organisation des acteurs. « Si nous étions organisés en faîtière je pense qu’on aurait pu avoir certains garde-fous, notamment en ce qui concerne le côté tarifaire dans la couverture des évènements. Aujourd’hui, il faut le dire pratiquement, tout est entré dans la sono et il n’y a pratiquement plus de prix et le client est obligé d’aller vers le moins offrant. Si nous arrivions à nous organiser les choses allaient être bien. Le problème, ce n’est pas le fait d’avoir du matériel de sonorisation, c’est de pouvoir tenir ton public en haleine et ça tout le monde ne peut pas le faire. Beaucoup viennent dans le domaine alors qu’ils n’ont aucune culture musicale », explique-t-il avant d’ajouter que ce métier qu’il exerce depuis plus de quinze ans lui a permis d’entrer dans beaucoup de lieux où il n’espérait pas et de se faire un carnet d’adresses bien fourni.

Comme tout métier, celui de la sonorisation et de l’animation nécessite une connaissance de base qui passe nécessairement par la formation. « Il y a des structures qui sont là pour la formation, notamment le CENASA que je connais et bien et bien sûr d’autres structures privées qui sont dans le domaine qui font de l’animation suivie de la formation. Au niveau de la culture musicale, c’est personnel. Aucune école de formation ne t’enseignera ces choses. On ne te dira pas que dans les années 80 c’était tel ou tel style musical qui ‘’gammait’’ », conclut-il.

Bessy François Séni

 

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