vendredi 22 novembre 2024

plais uneRachid, un célibataire de 29 ans, a comparu devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou ce 30 juillet 2021 pour vol aggravé. Reconnu coupable, il a écopé de 26 mois de prison et de 500 000 F CFA d’amende.

Les faits remontent au 26 février 2021. Ce jour-là, Rachid aurait escaladé le mur d’enceinte de d’un nommé George et, par la cuisine, se serait introduit dans la maison de ce dernier. Là-bas, il a frauduleusement soustrait un ordinateur portable et une tablette. S’étant brouillé avec son paternel, Rachid logeait, au moment des faits, au domicile d’un certain Jean. C’est d’ailleurs à lui qu’il envisageait de vendre le matériel volé chez sa victime.

A la barre, l’accusé a reconnu les faits qui lui étaient reprochés. Cependant, il a précisé que le soir où il a commis son forfait, il était affamé. C’est ce qui l’aurait conduit à agir de la sorte. « Quand je suis entré dans la maison, j’ai vérifié dans la cuisine ; il y avait des légumes crus que je ne pouvais pas manger. J’ai donc pris l’ordinateur et la tablette que j’ai vus et je me suis enfui», a-t-il confié. plais 2Le nommé Jean, au domicile duquel il habitait, lui aurait demandé d’où venait ce matériel. « Je lui ai d’abord dit que c’était mon matériel mais il m’a rétorqué que je mentais. Je lui ai donc finalement avoué que j’avais volé ledit matériel à un habitant nouvellement arrivé au quartier », a déclaré Rachid au tribunal.

Le procureur, dans ses réquisitions, s’est offusqué de l’attitude du jeune homme, qui a pris pour prétexte la faim pour justifier son forfait. « Vous avez trouvé des légumes que, selon vous, vous ne pouviez pas manger ; mais l’ordinateur et la tablette que vous avez subtilisés, est-ce que vous les avez mangés ? Quand on a faim, on cherche à manger et non à voler. En réalité, vous n’êtes qu’un voleur », a martelé le  procureur, qui a requis contre le prévenu une peine d’emprisonnement de 36 mois ferme et une amende de 2 millions de FCFA. Contre le logeur de Rachid, c’est-à-dire Jean, elle a requis la même peine et demandé qu’il soit placé sous mandat de dépôt, car il savait bien que celui qu’il hébergeait était un voleur.

Le tribunal a reconnu Rachid coupable des faits de vol aggravé qui lui étaient reprochés et l'a condamné à une peine de prison de 26 mois et à 500 000 FCFA d’amende avec sursis. Jean, lui, a écopé de 8 mois ferme et d’1 million de FCFA d’amende.

S. M. K.

pavage uneSpécialisée dans le pavage des voies aussi bien au Burkina que dans d’autres pays de la sous-région, Yelhy Technology Africa est une entreprise qui a bâti sa  réputation sur la qualité des ouvrages qu’elle livre et son strict respect des délais d’exécution. C’est cette société dont l’expertise est reconnue au-delà de nos frontières qui est en charge de la réalisation des travaux de la rue du 17-Octbore, sise à l’arrondissement 12 de Ouagadougou. Lesdits travaux consistent au revêtement de cette voie, longue de 600 m, de pavés pour la rendre carrossable. Radars Info est allé au contact des populations installées le long de cette artère du quartier Patte-d’oie pour recueillir leurs impressions.

De plus en plus, les voies dans nos villes sont revêtues de pavés en lieu et place du traditionnel bitume, ce qui visiblement n’est pas pour déplaire aux riverains de ces artères qui trouvent cela plus esthétique en même temps qu’ils se réjouissent d’être ainsi protégés de la poussière et de la boue en cas de pluie. pavage 2Ainsi, Halidou Kabré, commerçant installé près de la maison Tovio au quartier Patte-d’Oie, ne cache pas sa satisfaction de voir joliment revêtue de pavés cette route qui passe juste devant sa boutique. « Le pavé est bien joli et on est content d’avoir une nouvelle rue », affirme le jeune commerçant. Pierre Zoungrana, couturier de la place, apprécie lui aussi la qualité du travail qui, selon lui, réflète la modernité. A l’instar de nos deux interlocuteurs, les autres résidents de ce quartier qui a fière allure, en grande partie grâce aux travaux en cours, exultent.

« Ils (NDLR : Yelhy Technology Africa) avaient dit que les travaux seraient exécutés en 3 mois, mais on constate qu’ils sont même en avance. C’est donc dire qu’en plus de la qualité, car ce qu’on voit c’est du solide, ils sont aussi ponctuels », apprécie Boukari Yolé. Il ajoute : « Des entreprises ponctuelles, rigoureuses et efficaces, il n’y en a pas beaucoup dans ce pays. Vraiment, Yelhy Technology Africa est à encourager et à féliciter ».

pavage 3Prévus pour durer 3 mois, les travaux tirent déjà à leur fin, comme nous l’a attesté Henry Belemsigré, qui conduit lesdits travaux. « Il nous reste juste une semaine de travail pour que tout soit achevé », a-t-il assuré.  « Tout a été respecté dans l'exécution ; c’est du bon boulot», déclare-t-il. Selon le conducteur du projet, le choix du pavage en lieu et place du bitumage s’explique non seulement par la qualité du béton, qui est beaucoup plus résistant que le bitume, mais aussi par la rapidité dans l’exécution des travaux, comparativement au bitumage. « Ici, on utilise du ciment tandis que pour les routes bitumées, c’est du bitume qui est utilisé. En outre, les routes en béton sont plus résistantes que celles en bitume. En effet, les voies que nous revêtons ont une épaisseur de 12 cm. Elles peuvent donc supporter de très lourdes charges. Or généralement, les routes en béton bitumineux ont seulement une  épaisseur de 8 mm, voire de 6 mm, selon le trafic », a expliqué M. Belemsigré.

En rappel, le pavage de la rue du 17-Octobre est entièrement financé par la commune de Ouagadougou sur le budget communal 2020.

Sié Mathias Kam et Ariane Congo (stagiaire)

zampalLe moins qu’on puisse dire, c’est que le chômage frappe de plein fouet la frange jeune de la population burkinabè, ce qui oblige celle-ci à recourir de plus en plus aux services d’agences de placement. Ces structures ont ainsi vu leur nombre croître au regard de la forte demande en matière d'intermédiaires dans le secteur de l'emploi. Razack Zampaligré,   responsable du cabinet de placement Elite du Faso, nous entretient sur ce sujet.

A en croire Razack Zampaligré, gérant d’une agence spécialisée dans le placement de personnel dans les petites et moyennes entreprises au Burkina, ce secteur d’activité se porte assez bien,  quoiqu'il ne soit pas connu de beaucoup de Burkinabè. « C'est un secteur qui n’est pas encore bien connu des demandeurs d’emploi burkinabè et  qui a besoin d’organisation », affirme M. Zampaligré.

Ces dernières années, on constate une augmentation considérable de la demande en matière d’emplois. Plusieurs facteurs expliquent cet état de fait, parmi lesquels la pandémie de Covid-19. En effet, cette maladie a causé des désagréments à nombre d’employeurs, les obligeant même à  se défaire d'une partie de leur personnel. Conséquence : ces nouveaux chômeurs ont grossi les rangs des demandeurs d’emploi. « Nous essayons tant bien que mal de répondre à ces différentes sollicitations en nous organisant à notre façon. Nous avons une organisation qui nous permet de recevoir l’ensemble des offres qui nous arrivent, de les compiler en fonction des différentes catégories d’emploi et de faire du placement de personnel dans des entreprises », nous explique Razack Zampaligré.

placema 2Ces dernières années, le tissu économique burkinabè a connu une mutation positive du fait de la multiplication des petites et moyennes entreprises. En effet, de nombreux jeunes ont pris l’initiative d'entreprendre plutôt que de chercher à être employés par l'Etat.  Mais de l’avis de Razack Zampaligré, le nœud du problème, c’est que l'État burkinabè n'a pas de véritable politique en matière d'emploi. « Nous constatons que l’Etat s'est désengagé en matière d’emploi », regrette-t-il. Et de conclure : « En tant que responsable d’entreprise, je préconise un suivi de l’application des règles en matière de création d'emplois et d'entreprises par l'organisation des entreprises de placement de personnel. »

Bessy François Séni

loungeLe lounge Heaven VIP dans la capitale burkinabè Ouagadougou aurait, dans la nuit du samedi 24 au dimanche 25 juillet, subi la furie d'un haut gradé de la police. Dans cette interview, le propriétaire de l'établissement, Koffi Paul (K.P.) se prête à nos questions.

Radars Info : Veuillez décliner votre identité.

KP: Je suis Koffi Paul, ex-manager du Zébier bar, propriétaire du lounge Heaven VIP.

Radars Info : Que pouvez-vous nous dire sur l'incident survenu dans la nuit du 24 au 25 dans votre bar ?

KP: Je suis un peu surpris par l'acte, parce que avant l'ouverture du lounge, j'ai pris le soin de convier tous les voisins. Je suis allé en personne remettre des cartes d'invitation à tous les voisins. L'ouverture a eu lieu le 15 juillet dernier. Certains voisins n'ont pas répondu à mon invitation, comme ce monsieur qui a commis les dégâts. A la remise de la carte d'invitation il n'était pas là, j'ai donc laissé la carte à sa femme. C'est vers 3h du matin (dans la nuit de samedi à dimanche) que j’ai vu quelqu'un débarquer en arme et commencer à marteler la vitre du bar. Il est ensuite entré dans le lounge et a commencé à le saccager, à casser les appareils, etc. C’était la panique chez les clients et certains ont même fui sans avoir réglé leur facture.

Radars Info : Pensez-vous que c'était prémédité ?

KP: Moi, je ne vois pas ça comme un incident, parce qu'il est venu sans demander à voir le propriétaire des lieux, les responsables, ni les gérants et le manager donc je pense que ça a été fait sciemment. Débarquer chez les gens, arme en main, on ne sait pas qui tu es, facilement on aurait cru que c'était un djihadiste vu l'insécurité grandissante au pays. C'est après avoir bien regardé que j'ai constaté que c'était le commissaire. Donc j'ai dit aux gens de le laisser faire. Les preuves sont là en images. Les mots me manquent. J'ai mis un lourd investissement dans ce bar, le matériel qu'il a saccagé est très coûteux. Et là je me demande comment faire pour remettre tout en ordre pour rouvrir.

Radars Info : Vous accusez un commissaire, les faits sont extrêmement graves, quels liens entretenez-vous avec ce dernier ?

saccage 2KP: Je n'accuse pas un commissaire dans le vide. C'est parce qu'il est venu avec son arme dans mon établissement. Quand je suis arrivé dans le quartier, on m'a dit qu'il y a un commissaire de police qui habite le quartier et tout. Le lounge est à 25m de sa maison, et depuis l'ouverture aucun voisin n'est venu se plaindre du son. Donc je ne sais vraiment pas pourquoi il a débarqué et s'en est pris à mon bar. Je l'accuse parce qu'il est venu dans mon établissement sans passer par la voie normale. En tant qu’homme de tenue, il aurait pu passer par les juridictions pour régler le différend s'il y en avait.

Radars Info : Pourquoi s'est-il en pris à vous et à vos clients ? Aviez-vous des soucis particuliers avec lui ?

KP: Non, il ne s’en est pas en pris directement à moi. Il a d'abord attaqué mon personnel et les clients. Parce qu'il est allé dans chaque salon avec son arme pour faire sortir les gens de force. Les gens couraient de partout, du coup les verres et bouteilles sur les tables se cassaient.

Des bouteilles de liqueurs qui n'étaient pas ouvertes se sont cassées, puisque quand tu es occupé à fuir, la stabilité des tables est la dernière de tes préoccupations. Seuls quelques-uns sont restés sereins. Je n'arrive pas à comprendre le nœud du problème. Et même si c'est un problème de bruit, tu viens m'interpeller d'abord et on le règle à l'amiable ou simplement passer par la justice pour que je vienne répondre.

Radars Info : À combien peut-on évaluer les dégâts ?

KP: Pour les dégâts, on attend qu’un huissier de justice vienne faire les constatations d'usage. Mes deux écrans télé sont cassés. Un écran coûte 2 millions 200 mille FCFA. Il y a des factures impayées de plus de 200 000 FCFA. Plus les verres, les bouteilles de champagne et le comptoir qu'il a aussi cassé.

Radars Info : Avez-vous porté plainte ?

KP: Aujourd'hui c'est dimanche ça ne travaille pas, mais je vais porter plainte dès lundi matin directement à la justice parce qu'ils sont mieux placés pour juger cette affaire.

Radars Info : Qu'elles sont vos attentes après ce saccage ?

KP: C'est bien sûr s’être dédommagé. Qu'il rembourse tout ce qu'il a fait comme casse.

Il a dit qu'il a les moyens de me rembourser tout. C'est sorti de sa bouche pendant qu'il commettait son forfait.

Radars Info : Merci.

KP: C'est moi qui vous remercie.

Sié Mathias Kam (stagiaire)

mcoo uneL’initiative est du groupe ‘’Génération 2000’’, qui a initié à l’instar de plusieurs autres activités culturelles à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), une formation sur le thème : ‘’Juste un sourire d’espoir’’. Celle-ci a débuté le 4 mars 2021, mais c’est le vendredi 23 juillet que la restitution, qui marque la fin de ladite formation, a été faite dans l’enceinte de l’établissement pénitentiaire. C’était en présence du directeur adjoint de la MACO, Alexis Paré, du chef des activités culturelles et sportives de la prison et d’autres acteurs culturels comme Syatik du groupe « Gombo.com », d’ailleurs parrain de cette formation.

Tenue sur le thème  ‘’Juste un sourire d’espoir’’, cette formation a réuni une quarantaine de détenus, mais seulement une dizaine d’entre eux ont été retenus pour la phase finale. A cette restitution, des attestations et du savon leur ont été offerts. Mention spéciale a été faite à l’unique fille ayant participé à la formation qui, en plus de l’attestation, a reçu un carton de tampons périodiques. mcoo 2« C’est une première dans l’histoire du Burkina Faso que l’humour pose ses bagages à la MACO et cela est à encourager », s’est félicité « Benga Kabakourou ».

‘’Génération 2000’’, c’est ce duo formé de Jean Bayili, dit « Johnny Johnny », et de Baboudi Michel Neya, alias « Benga Kabakourou », qui a déposé ses valides à la MACO pour former les détenus à l’humour en vue de contribuer à leur réinsertion sociale. Selon « Johnny Johnny », cette formation donnée par son binôme entre dans le cadre de la préparation de la relève. « On le fait déjà à l’extérieur de la prison. Nous avons donc voulu donner aussi une chance aux détenus. C’est une forme de participation à leur réinsertion sociale », explique M. Bayili.

mcoo 3« Syatik », Idrissa Nikiéma à l’état civil, parrain de cette formation, a encouragé ces détenus, qui ont tenu jusqu’au bout. « Cette formation, vous verrez, fera votre bonheur. Soyez forts et courageux pour la suite », leur a-t-il dit. Se trouvant entre les quatre murs de la prison, peinés, angoissés et stressés, ces détenus initiés à l’humour ont trouvé là un moyen de divertissement. « Le rire est thérapeutique », a rappelé Baboudi Michel Neya. Toujours selon lui, cette formation vise à permettre aux bénéficiaires de se libérer et de s’exprimer. « Ils ont là un moyen de faire passer un message, un moyen de se lâcher, un moyen de s’amuser et pourquoi pas en cellule se raconter des blagues pour déstresser et détendre l’atmosphère ? » a affirmé « Benga Kabakourou ».

La bonne nouvelle de cette formation, a déclaré M. Neya, c’est qu’à leur sortie de prison, ces détenus bénéficieront d’un cadre qui leur sera offert pour se perfectionner et exercer en tant qu’humoristes. « Génération 2000 s’engage à accompagner ces détenus une fois qu’ils seront libérés de la MACO », précise « Benga Kabakourou » du Groupe Génération 2000. « L’objectif de Génération 2000, c’est d’étendre ce genre de formation à toutes les prisons du Burkina Faso », a conclu l’humoriste « Benga Kabakourou », qui se surnomme lui-même « l’homme qui saute les clôtures ».

Sié Mathias Kam (stagiaire)

detn uneLe métier d’humoriste attire plus d’un. C’est sans complaisance que certains jeunes ont fait de cette activité un métier d’avenir et porteur. Le rire est thérapeutique, dit-on. Il a su trouver une thérapie lors de son incarcération à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). Ben Ali Ouédraogo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, jouit de sa liberté. Radars Info est allé à sa rencontre.
 
Entre les 4 murs de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), celui que l’on surnommait ‘’l’honorable Bauer’’ a su mettre à profit son talent d’acteur. Ben Ali Ouédraogo a durant 8 ans dormi dans les couloirs de la prison. « C’est en 2012 que tout bascule dans ma vie. Une histoire de vol de vélomoteur. Avec des copains de retour d’un show piscine, on a décidé de façon unanime de repartir avec le vélomoteur de quelqu’un qu’on ne connaissait pas », nous dit-il. Suite à des recherches, la police met la main sur le groupe et ses membres doivent être déférés à la MACO. Ben Ali Ouédraogo a su se faire un nom en taule et ce, grâce à l’humour. « Je n’avais pas confiance en moi et c’est derrière les barreaux que j’ai compris que j’ai quelque chose à prouver dans ce domaine ; que j’avais de quoi faire valoir », précise M. Ouédraogo. A la faveur des différentes activités culturelles organisées pour aider les détenus, Ben Ali Ouédraogo se fraye un chemin pour sortir de prison, car plutôt que de purger totalement sa peine, il est en semi-liberté. « La semi-liberté est une faveur qu’on accorde à la MACO pour récompenser la bonne conduite de certains détenus », souffle-t-il.
dten 2« Mon séjour en prison n’a pas été facile, car c’est un endroit qui a ses exigences et règlement intérieur. Si tu ne les respectes pas, tu as des ennuis », confie l’ex-détenu à la MACO. Et d’ajouter : « Aucun prisonnier n’aime les gardes pénitentiaires et je pense que cela est compréhensible. Mais après, j’ai compris qu’ils ne sont pas à l’origine de ce que nous traversons et je me suis vite rangé (…) Ils trouvaient que je faisais honneur à la prison. C’était un bel exemple de réinsertion sociale donc on était beaucoup amis », raconte-t-il. Libéré du poids de la prison, c’est tout confiant que Ben Ali affirme mettre à profit ce qu’il a appris derrière les barreaux. « C’est pour cela que je n’hésite pas à me battre corps et âme pour rattraper le retard, même si je sais que cela ne sera pas facile. Je suis résolument engagé dans l’humour », affirme-t-il. Mais au préalable, l’homme nous dit qu’il a fait des formations et est qualifié pour faire valoir son savoir-faire. « Actuellement je suis retenu pour deux castings de tournage de film. J’ai aussi fait pas mal de formation en ce qui concerne l’humour. La formation, quoi qu’on dise, est capitale pour tout projet et toute activité », a-t-il rappelé. Dans le but de partager son expérience et lever le voile sur les suppositions dans le domaine carcéral, Ben Ali Ouédraogo se dit prêt à faire des témoignages à tout organisme. Il invite la jeunesse a la retenue et à faire de la bonne pratique son cheval de bataille.
Ben Ali Ouédraogo avait été condamné à 9 ans de prison ferme pour vol et évasion. Il a purgé une peine de 8 ans avant d’être remis en liberté.
Sié Mathias Kam (stagiaire)

mdee uneLe Salon international du textile africain (SITA) a organisé le samedi 17 juillet 2021 une soirée podium à son siège à Ouagadougou. A cette occasion, le créateur de mode OB Style a été mis en lumière pour son travail de valorisation du textile "made in Burkina". Cette soirée était parainnée par le ministre de l'Énergie, des Mines et des Carrières, le Dr Béchir Ismaël Ouédraogo.

Après François 1er et Prince Dessuti, le SITA a frappé fort en allant dénicher dans la belle cité de Sya OB Style ou Boubacar Ouédraogo à l’état civil. Ce talentueux créateur dont la carrière a débuté en 1994 est l’un des porte-flambeaux de la mode burkinabè. Au cours de cette soirée podium, le public a été gratifié d’un défilé de mode qui lui a permis de découvrir le génie créatif de ce natif de la capitale économique du Burkina.

L’homme qui a pour marque de fabrique dans ses créations le Faso Danfani a, une fois de plus, émerveillé le public par ses collections artistiques pour hommes et femmes.

mdee 2Le SITA, créé en 2009, s’inscrit dans un processus de valorisation des créateurs de mode. “Pourquoi attendre d'aller jusqu’à Djibouti pour valoriser le textile d’autres pays en oubliant le nôtre ? Cette soirée est vraiment la bienvenue pour le textile et les acteurs du textile au Burkina Faso’’, a précisé le commissaire général du SITA, Abdoulaye Mossé, à l’ouverture du défilé.

mdee 3Présent à cette soirée, le parrain de l’événement, Béchir Ismaël Ouédraogo, ministre de l'Énergie, des Mines et des Carrières et par ailleurs président des jeunes du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), s'est réjoui de cette  initiative nationale de valorisation du textile et a promis d’en faire le plaidoyer auprès de qui de droit. ‘’La meilleure façon d'accompagner ces millions de Burkinabè qui travaillent dans le textile, c'est d'encourager ce genre d'initiative. C'est aussi la seule manière de faire en sorte que notre économie soit productive'', a lancé Béchir Ismaël Ouédraogo. Et d'ajouter : ‘’Accompagner ces initiatives, c'est nous accompagner nous-mêmes, car c'est accompagner la production et l'emploi. Cela permet aux Burkinabè de vivre de façon décente. Je prends l'engagement de faire le plaidoyer de cet événement auprès de qui de droit pour booster le textile''.

A en croire le ministre Ismaël Ouédraogo, cette initiative permettra au Burkina de conserver des devises qu'il perd en important des vêtements et contribuera non seulement à créer des emplois mais aussi à faire vivre toute la chaîne qui travaille le coton.

Cette soirée qui est la 3e du genre s’est achevée en beauté ; en témoigne le sourire qui se lisait sur les visages. Et ce n'est certainement pas OB Style qui dira le contraire, lui qui a dit être honoré par cette initiative inédite. C’est par une exposition-vente des tenues d’OB Style qu'a pris fin l’événement.

Sié Mathias Kam (stagiaire)

scur uneLa Confédération paysanne du Faso (CPF) a organisé ce vendredi 16 juillet une conférence de presse relative à l'accaparement des terres rurales et à la sécurisation foncière au Burkina Faso. Selon elle, plusieurs facteurs empêchent le foncier d'être un des leviers du développent durable dans ce pays.

Les politiques et pratiques antagonistes, la léthargie des institutions légales de gestion foncière, voire leur absence, ainsi que l'urbanisation accélérée des terres destinées à la production et à la conservation, tels sont les facteurs explicatifs du désastre foncier cités par la CPF au cours de sa conférence de presse. Si ces obstacles ne sont pas levés, la CPF pense que la course effrénée vers la terre à des fins de promotion immobilière, d'agro-business ou d'exploitation minière pourrait entraîner des risques d'exclusion foncière avec à la clé des conflits, des menaces pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, de même que pour la cohésion sociale et la paix.

scur 2Les conférenciers se sont prononcés sur le projet de réalisation du « Grand Ouaga ». Selon Marc Gansoré, citant la déclaration liminaire, le « Grand Ouaga », c'est 3 450 km2,  soit un rayon de 25 km. Quel avenir pour les exploitations familiales et maraîchères périurbaines, étant donné que près de 80% des terres agricoles deviendront des terrains urbains dans un proche avenir ?

Selon la CPF, cette situation change les conditions de sécurisation foncière. Sur ces terres du projet « Grand Ouaga », les exploitants familiaux ne pourront plus se faire délivrer d'Autorisation de possession foncière rurale (APFR) pour sécuriser leurs droits fonciers conformément à la loi 035-2009, portant régime foncier rural.

scur 3Pour venir à bout de ces difficultés qui minent le secteur foncier, la CPF recommande la réalisation d'un audit foncier rural, suivie du rétablissement dans leurs droits des ruraux floués par les accapareurs de terres ; la mise en œuvre de l'article 218 du Code général des collectivités territoriales qui dispose que la commune rurale comprend un espace d'habitation, un espace de production et un espace de conservation ;  la cessation de la confusion et du chaos qui règnent dans le domaine du foncier rural, notamment l’accaparement des terres par les agences immobilières, qui est contraire à la loi 034-2009 ; la mise en place d’opérations spéciales subventionnées de délivrance d'APFR au profit des populations rurales ; la mise en œuvre d’un programme national de sécurisation foncière des exploitations familiales avec délivrance d'APFR collectives ; l’amendement de la loi 034-2009 portant régime foncier rural pour y introduire des mécanismes de régulation des transactions foncières plus rigides, notamment en ce qui concerne les ventes ; la mise en place dans les meilleurs délais d’un fonds national pour la sécurisation foncière en milieu rural et, enfin, la préservation du patrimoine foncier pour les générations futures.

Bessy François Séni

bacho uneLa pluie de ce vendredi 16 juillet 2021 a sonné comme une bénédiction pour certains candidats au Bac, session 2021. Au lycée Wend-Puiré de Saaba, c’est peu après 10h 15 mn que les délibérations ont débuté. Radars Info Burkina y était.

Le lycée Wend-Puiré a accueilli les candidats des jurys 230, 231 et 232 de Ouagadougou. Et ils étaient nombreux, malgré la pluie matinale, à attendre leurs résultats après plus de 9 mois de dur labeur. Confiants, certains l’étaient. « Au vu de ce que j’ai fait comme travail, je reste confiant malgré le stress», nous confie Claude Idani, candidat au Bac D. Mariam Ilboudo, elle, est crispée mais attend patiemment la proclamation des résultats. Si elle est admise, ce sera pour elle la récompense de toutes les nuits blanches passées à bûcher. « Je sens actuellement un poids, mais j’espère que je serai soulagée après la proclamation. On a passé des nuits à ‘’bosser’’ et maintenant on attend le dénouement », dit la jeune candidate au baccalauréat A4.

bacho 2Sous la houlette du Pr Jean Célestin Ki, les présidents des jurys ont délibéré. Les premiers cris de joie se font entendre. « Alléluia ! On s’en fout de la mention » ; « Merci, Seigneur », scandaient à pleins poumons des admis au 1er tour. Après des cris bien nourris, la première des choses que font certains d’entre eux, c’est de passer un coup de file à leur famille pour l’informer de la bonne nouvelle.

bacho 3Mais comme c’est aussi en général le cas lors de la proclamation des résultats d’un examen,  à côté des effusions de joie, c’est la tristesse et la déception chez les candidats recalés. Pleurant à chaudes larmes, certains se retirent, accompagnés d’amis qui essaient de les consoler et de leur remonter le moral. « C’est enfin la libération ; pour la suite je ne sais pas, mais en tout cas je vais passer d’excellentes vacances », nous dit Boukary Kaboré, fraîchement admis au Bac A4. Même son de cloche chez Ilboudo Martin qui affirme, jovial : « Je suis simplement content ; je vais dormir tranquille ! »

Au jury 230, 70 candidats sont admis dès le 1er tour, tandis que 61 sont au second tour. Au jury 231, il y a 55 admis au 1er tour et 57 candidats sont au second tour. Quand au jury 232, on y dénombre 59 admis au 1er tour et 49 admissibles.

L’administration des épreuves du second tour se fera le lundi 19 juillet 2021 et le mercredi 21 juillet 2021, le mardi 20 juillet étant férié en raison de la fête de Tabaski.

Sié Mathias Kam (stagiaire)

gnouf uneSur l’initiative d’Olivier Kiswendsida Gansaoré, danseur, chorégraphe et formateur, les détenus de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) ont restitué une partie de la formation en danse dont ils ont bénéficié. C’était ce jeudi 15 juillet 2021 en présence du directeur adjoint de la MACO, Alexis Paré, et de nombreux acteurs culturels comme Ildevert Méda, Jean Bayili « Johnny Johnny », Maï Lingani et bien d’autres.

« Vagues des ailes », c’est le nom du projet grâce auquel des détenus ont été formés. Selon Olivier Gansaoré, « Vagues des ailes » a vu le jour, car il n’avait plus envie de se contenter de se plaindre des vices que rencontrent les jeunes, mais de poser des actions concrètes. « J’avais envie de poser des actions (…) », confie-t-il. L’une des raisons ayant conduit à ce projet est la marginalisation et, selon son initiateur, le danseur est marginalisé comme un détenu qui sort de prison. « J’ai senti que l’artiste a un peu une vie comparée à celle d’un détenu ou ex-détenu (…). La danse comme métier n’est pas très considérée. On pense que c’est le résultat de l’échec scolaire ; pourtant, la danse est une vocation. Le danseur et même l’artiste est un peu mis à l’écart. Cela m’a inspiré l’idée du détenu : quand il sort de prison, il est marginalisé et laissé pour compte », nous explique M. Gansonré.

gnouf 2Mais au-delà de la danse, Olivier Gansaoré dit vouloir montrer que l’art participe au développement durable. « Ces détenus ont un vide en eux et la danse vient en quelques sorte comme un rempart pour eux », dit-il. Et de préciser : « Je suis venu à la MACO dans un cadre très spécial pour montrer au détenu, qui est considéré comme le raté de la famille, le marginalisé, que par la danse, il peut être un exemple de la société et pour sa famille. Qu’il puisse inspirer d’autres ».

A l’instar de l’initiateur de ce projet, Ildevert Méda, homme de culture et écrivain, salue cette initiative qui vise à soutenir les détenus et à leur faire prendre conscience que la société, dehors, les attend impatiemment pour leur réinsertion. gnouf 3« Acceptez votre peine pour vous améliorer. Nous vous attendons dans la société avec enthousiasme pour que cet apprentissage vous soit utile une fois que vous serez dehors et que vous puissiez vivre de votre art », a-t-il martelé.

« Un détenu qui sort et qui arrive à s’insérer et à s’occuper de sa famille par la danse, c’est évidemment un produit concret », s’est réjoui Olivier Gansaoré. « A travers ce projet, je veux donner aux détenus un cadre récréatif, que la danse puisse leur permettre d’apaiser le poids de la prison », conclut Olivier Gansaoré tout en déplorant le manque de soutien des autorités, dont il attend un peu plus de soutien pour réaliser ses nobles projets.

La restitution finale de cette formation est prévue le 18 novembre 2021 dans l’enceinte de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).

Sié Mathias Kam (stagiaire)

  1. Les Plus Récents
  2. Les Plus Populaires
  1. Articles vedettes