La période des rentrées scolaire et universitaire est en général un moment où les fournitures scolaires ainsi que les moyens de déplacement comme les vélos et motos s'achètent bien. Cependant, comme Radars Info Burkina a pu en faire le constat cette année dans quelques lieux de vente de bicyclettes, l'engouement est loin d’être aussi grand que les années précédentes. D'un côté, les clients se plaignent de la hausse des prix et de l'autre, les commerçants pointent un doigt accusateur sur la crise sanitaire.
Dans les lieux de vente de cycles que nous avons visités, l'affluence n'est pas au rendez-vous. Pendant que les vendeurs se plaignent de la morosité du marché, les clients, eux, dénoncent la cherté des cycles. Au quartier Ouaga 2000, Inoussa Compaoré possède deux points de vente de vélos. Il nous confie que les années passées à pareil moment, l'on ne pouvait pas trouver autant de vélos dans ses points de vente, car la demande était très forte. Il ajoute que par jour, il n'arrive pas à vendre plus de dix vélos. Les quelques clients que nous avons trouvé là-bas, quant à eux, crient à la hausse des prix des bicyclette.
Ibrahim Goumbani est étudiant. Il vient juste d'acheter un vélo. Selon lui, les vélos qu'on pouvait avoir à 45 000 F CFA sont actuellement vendus à 50 000 ou 55 000 F CFA.
Le même constat peut être fait en ce qui concerne les prix des vélos des tout-petits. Et ce n’est certainement pas Claudine Dagmogda, une cliente que nous avons rencontrée, qui dira le contraire. À la question de savoir pourquoi la plupart des parents attendent jusqu’à la veille de la rentrée scolaire pour acheter les fournitures scolaires de leurs enfants, notre interlocutrice répond qu’à son avis, c’est parce que les parents d’élèves mettent justement à contribution les vacances pour faire des économies pour faire face aux dépenses de la rentrée à venir. L’opinion d’Inoussa Compaoré est que la hausse des prix est due à la crise sanitaire. Les coûts du transport ayant augmenté, eux, les commerçants, n'avaient d'autre choix que de répercuter ce renchérissement sur le prix des articles qu’ils vendent, se justifie-t-il.
Au quartier Zone du Bois de Ouagadougou, Aïcha Sinaré vend uniquement des vélos pour enfants. D’après dame Sinaré, actuellement elle n’arrive pas à écouler plus de trois bicyclettes par jour et les clients que nous avons trouvés en ce lieu ont unaniment décrié la cherté de la vie. Une chose est en tout cas certaine, la double crise sécuritaire et sanitaire qui secoue le Burkina n’est pas étrangère à ce renchérissement de la vie.
Barthélemy Paul Tindano
Au Tribunal de grande instance de Ouaga I, 4 prévenus étaient à la barre le mardi 18 septembre 2021 pour répondre des faits de vol et de complicité de vol. Parmi eux figurait Alassane, condamné à 12 mois de prison et à une amende de 500 000 F CFA.
Les faits remontent à juin 2021. Alassane (NDLR : Il s’agit d’un nom d'emprunt), célibataire sans enfant résidant à Ouagadougou, est allé voler du matériel dans une entreprise de la place en escaladant le mur. Bouba, Ali et Belko (NDLR : Ce sont également des noms d'emprunt), sont des étudiants faisant office de vigiles dans ladite entreprise. Lorsqu’Alassane a été appréhendé sur les lieux par ces 3 veilleurs pendant qu’il commettait son forfait, ceux-ci ont menacé de le conduire à une brigade de gendarmerie. C'est alors que l'indélicat ‘’visiteur’’ a promis aux 3 agents de sécurité de ne plus remettre les pieds là-bas, tout en leur filant la somme de 20 000 F CFA pour qu'ils ne le livrent pas aux pandores. Mais comme l’habitude est une seconde nature, Alassane n'a pu s'empêcher de revenir dans la même société pour voler. C'est ainsi que, comme la première fois, il fut pris par les vigiles qui décidèrent de ne pas le laisser filer cette fois.
Le prévenu ayant révélé à la barre que des vigiles de l’entreprise ‘’visitée’’ l’avait laissé filer à l'anglaise une première fois en contrepartie de la somme de 20 000 F, le parquet a fait comparaître également Bouba, Ali et Belko pour complicité de vol et refus de dénoncer un voleur. Ces 3 personnes ont reconnu les faits de complicité à elles reprochés.
Après avoir statué, le tribunal a déclaré Alassane et ses 3 complices coupables. Par conséquent, il a condamné le premier cité à 12 mois de prison ferme et à une amende de 500 000 F. Quant aux vigiles mis en cause, ils écopent chacun de 3 mois de prison et d’une amende de 500 000 F. Etant des étudiants, ces derniers ont imploré le tribunal de leur permettre de poursuivre leurs études, avec la rentrée académique qui s’annonce. Une requête à laquelle le tribunal a accédé.
B.P.T.
La hausse généralisée et continuelle des prix des denrées alimentaires et la cherté du matériel scolaire dans un contexte de reprise des cours ont été les sujets majeurs évoqués par la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) ce mardi 28 septembre à Ouagadougou au cours d'un point de presse. Cette structure dénonce le manque de fermeté des autorités.
« La vie est de plus en plus chère au Burkina ». C’est en tout cas le constat fait par la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) et cela, depuis fin 2020. Dasmané Traoré, président de la LCB, pointe du doigt le laxisme du gouvernement burkinabè, car malgré les nombreuses interpellations, force est de reconnaître que la situation n’a guère changé. « La preuve en est que le prix moyen de l'huile, qui était de 850 F le litre en fin 2020, est passé à 1300 F CFA en 2021, soit une hausse de 34,61%. Quant au prix moyen du sac de maïs de 100 kg, il a connu une hausse de 17 000 à 22 000 F CFA, soit une hausse de 22,72% sur la même période. Le prix de recharge de la bouteille de gaz de 6 kg, lui, est de 2500 F CFA dans certaines localités alors que le prix officiel est de 2220 F CFA », affirme-t-il. La LCB déplore la prise tardive des décisions, surtout à un moment où ces produits de consommation sont difficiles à trouver sur le marché. « On note une absence ou une insuffisance de communication et de sensibilisation pour une meilleure mise en œuvre des mesures prises par le ministère du Commerce », précise M. Traoré. Selon lui, cette absence de répression conduit les commerçants à « augmenter les prix du jour au lendemain». Face à une telle situation, la LCB propose la convocation de la commission tripartite (Gouvernement-Secteur Privé-OSC) pour échanger sur la situation afin de trouver des solutions concertées et innovantes.
Cette situation de vie chère s’accentue avec la rentrée scolaire et académique au Burkina Faso. Et la LCB dénonce un tapage publicitaire des établissements d’enseignement et de formation dans les médias avec des pubs parfois mensongères ; le coût très élevé des frais de scolarité, surtout dans les établissements privés : cas de la maternelle et des universités privées ; l’obligation de paiement des frais de cotisations des APE, qui varient d’une école à l’autre sans raison apparente et dont l’utilisation n’est pas toujours justifiée. A ce sujet justement, la LCB demande « la suppression pure et simple des frais APE, devenus la chasse gardée de certains responsables d’établissement au détriment des élèves eux-mêmes ».
La LCB a saisi cette occasion pour saluer le récent démantèlement d’un réseau de trafic de carburant et encourager tous les acteurs engagés dans cette action afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire. « La LCB tient à rassurer les consommateurs qu’elle suit attentivement le dénouement de cette affaire », a confirmé Dasmané Traoré. Il appelle les consommateurs à la vigilance et à la dénonciation toutes les fois où elle constatera des manquements.
Sié Mathias Kam
Effectuée depuis le 15 septembre dernier, la rentrée administrative s’est faite dans un climat de tension. L’administration de nombre d’établissements de la capitale a connu un remue-ménage avec le redéploiement des élèves du lycée Philippe Zinda Kaboré, fermé, mais aussi le mécontentement, voire l’opposition de certains enseignants à cette mesure. Radars Info Burkina a promené son micro dans quelques établissements pour s’enquérir des grands défis à relever au cours de cette nouvelle année scolaire.
2021-2022 est un nouveau défi à relever pour le monde de l’éducation. D’un côté les lycées qui ont la lourde charge de supporter des effectifs grossis tout en assurant une bonne année scolaire et de l’autre, certains qui attendent de voir les conséquences de la fermeture du plus grand lycée du pays. Au lycée Nelson Mandela de Ouagadougou, par exemple,les préparatifs de la reprise vont bon train et l’on peut se permettre d’affirmer qu’on s’achemine lentement mais sûrement vers une rentrée apaisée. A notre arrivée sur les lieux, nous constatons une file d’attente de parents d’élèves et d’élèves qui sont là pour l’inscription ou pour prendre des renseignements. La liste des élèves réaffectées du Zinda au Nelson Mandela est affichée. Ces derniers sont au nombre de 160. Le censeur du Nelson nous reçoit. Pour lui, les épisodes de l’année scolaire précédente sont derrière nous et il faut se donner la main pour avoir une année scolaire 2021-2022 sans échauffourées. « Tout va dans le bon sens pour qu’au Lycée Nelson l’année scolaire soit sans troubles ; c’est en tout cas ce que nous souhaitons », a affirmé le censeur Athanase Nikiéma. Il fait tout de même remarquer qu’en matière d’infrastructures, le lycée Nelson Mandela souffre. « Un lycée qui n’a pas de portail, imaginez un peu à l’intérieur ! L’association des anciens élèves s’est manifestée pour nous venir en aide et nous attendons. L’Etat veut, mais il se trouve qu’il est sur tous les fronts et c’est difficile », a-t-il poursuivi. Il demande aux bonnes volontés de venir en aide à cet autre grand lycée de Ouagadougou.
Vieux de 63 ans, le premier lycée scientifique du Burkina, le lycée Bogodogo, peaufine ses préparatifs pour une bonne année scolaire malgré les difficultés. Le délégué du personnel dudit établissement, à notre arrivée, nous informe d’un deuil, ce qui explique le calme qui règne dans l’enceinte du lycée. « Le conseiller principal d’éducation (CPE) est décédé brutalement le 10 septembre dernier », nous apprend M. Didier Néya. Il nous confie que rien n’est fait pour le moment au « Bog ». « Les orientations de façon de précise des élèves admis en seconde ne sont pas encore disponibles. Même les affectés du lycée Zinda Kaboré sont aussi dans l’attente », a-t-il dit. Il ajoute que les répartitions des enseignants du lycée Zinda ne sont, pour l’heure, pas encore affichées. « C’est à partir du lundi 26 septembre que tout sera entamé », assure néanmoins le délégué du personnel du Bogodogo. Nos tentatives de rencontrer le censeur ou le proviseur dudit lycée sont restées sans suite. Ce fut le même résultat au lycée Marien N’Gouabi, où ni le censeur ni le proviseur n’était disposé à nous recevoir.
Faut-il le rappeler, la rentrée scolaire 2021-2022, c’est le 1er octobre 2021 sur toute l’entendue du territoire national burkinabè.
Sié Mathias Kam
Les pertes et les vols de matériel et/ou de documents sont récurrents de nos jours. En cas de perte ou de vol d'objets, il est très important pour la victime d’aller signaler cela à la police ou à la gendarmerie, pas seulement pour retrouver l'objet dérobé ou perdu, mais surtout pour sa propre sécurité. Radars Info Burkina a “orienté ses radars” ce mardi 21 septembre vers le commissariat central de Ouagadougou pour en savoir davantage sur ce sujet.
Selon le commissaire Brahima Boni, chef du service Légalisations du commisariat central de Ouagadougou, le nombre de déclarations de perte ou de vol est monté en flèche depuis 2015. Et chaque jour dans tous les commissariats de Ouagadougou, ce sont des centaines de personnes qui font des déclarations de perte ou de vol. << Ici, il y a environ 300 déclarations de perte ou de vol par jour. Et ce chiffre, c'est non compris les déclarations enregistrées dans les commissariats d’arrondissement>>, a-t-il fait savoir.
Les déclarations de perte portent essentiellement sur la CNIB, la carte grise et le permis de conduire. Cependant, le fonctionnaire de police déplore que certains citoyens fassent de fausses déclarations de perte simplement parce que lors des contrôles documentaires de la police sur les voies, leurs documents leur ont été retirés vu quils n'étaient pas en règle. Et ces citoyens-là préfèrent aller se faire établir de nouveaux documents plutôt que de payer la contravention.
Néanmoins, le commissaire Boni soutient la nécessité pour toute victime de faire une déclaration en cas de perte ou de vol. Car une personne de mauvaise foi peut prendre l'objet de quelqu'un d’autre, aller commettre un crime et surtout quand il s'agit de documents d'identité. Et dans ce cas le suspect, c'est la personne à qui appartient l'objet. Mais une fois que la perte d'un objet est signalée à la police, un certificat de déclaration de perte ou de vol est délivré à l'intéressé, et l'on pourra vérifier lorsqu'un problème intervient sur l'objet en question. Concernant les cas de vols, les dossiers sont transférés à la police judiciaire qui, elle, fera les enquêtes pour retrouver l'objet perdu. Le chef du service Légalisations du commisariat central de Ouagadougou précise que le certificat de déclaration de perte ou de vol ne peut en aucun cas remplacer les pièces perdues. Pour les usagers qui se plaignent souvent de l’indisponibilité de la fiche de déclaration, le commissaire Boni affirme que la police est dans une dynamique d’informatisation de ses services. En attendant, il exhorte les bonnes volontés qui le peuvent à aider le commissariat central avec des photocopieuses à ne pas hésiter à leur donner un coup de main, car l'unique qui est à leur disposition n'est plus fonctionnelle.
Barthélémy Paul Tindano
Rodrigue, né en 1973, père de 6 enfants, orpailleur de profession, a comparu devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou ce mardi 21 septembre 2021 pour avortement aggravé et usurpation de titre. Avec lui, Sali sa secrétaire est accusée de complicité d’avortement. Mousso, étudiante, célibataire sans enfant, et Rouki, mère d'un enfant et célibataire, appelées toutes les deux à la barre pour avortement volontaire.
Selon les faits, Rodrigue aurait acquis une réputation dans l'avortement. Il aurait à son actif plus de 60 interruptions de grossesses. C’est une villa louée dans le quartier Kamboinsin qui lui sert de base pour commettre son forfait. Condamné à 4 ans de prison ferme en 2008, Rodrigue aurait appris l'art de la médecine en prison comme bénévole. Une fois dehors, il met cet acquis en pratique. Dans sa ‘’clinique’’ comme il l'appelle, la consultation coûte 2 000 F et 30 000 F par mois de grossesse pour la faire sauter. Rodrigue utilise des produits dont lui seul à la connaissance pour évacuer la grossesse de ses patientes, pire il introduit souvent des objets dans leur partie intimes. Sali lui servait de secrétaire, et de copine du coup. Son rôle : délivrer les tickets d'accès à l'opération concoctés par Rodrigue. Parmi ses victimes, au nombre de six trouvées sur les lieux au moment de son interpellation par la Brigade anticriminalité le 24 juillet dernier, figurent les deux suscitées, Mousso et Rouki.
Mousso pour débuter, elle affirme qu'elle a lâchement suivi un dénommé « binguiste » qui lui aurait promis ciel et terre mais au fil de la relation elle s'est rendu compte du mensonge de ce dernier mais était déjà en grossesse de un mois. Sans solution ni soutien parental, c’est au sein du campus de Koudougou où elle est étudiante qu'elle tombe sur l'information d'un réputé infirmier qui exécute l'avortement ni vu ni connu. Pour le cas de Rouki, mère d'un enfant, cette dernière affirme aussi être tombée dans les mailles d'un garçon qui a refusé la paternité de sa grossesse. Les deux se seraient rencontrés dans un maquis où elle exerce comme serveuse. Tout au long de la grossesse, cette dernière n’a cessé de vouloir mettre un terme à cette grossesse sans succès jusqu'à la rencontre du réputé orpailleur devenu infirmier spécialiste de l'avortement, Rodrigue.
A la barre, Rodrigue, reconnaît tous les chefs d'accusation requis contre lui. Cet orpailleur a frauduleusement établi un cachet avec mention "infirmier à la retraite" dont il se servait pour cacheter ses ordonnances. Il soutient que ce sont ces filles-là qui le supplient de faire l'acte d'avortement et même que ces dernières ont déjà entamé le processus et lui n'est que le dernier rempart. Il ajoute que des parents viennent en pleurs le supplier de faire avorter leur enfant pour préserver leur image. Jusqu'à ce jour, soutient-il, aucun décès ni conséquences après l'acte n'a été signalé chez une de ces patiente et cela depuis 2018 qu’il le pratique.
Le procureur dans ses observations, a reconnu la prouesse de Rodrigue qui s'est fait une réputation en la matière en si peu de temps au point que des personnes viennent de partout pour faire l'avortement chez lui en un temps record souvent même en un seul jour. Pour le procureur, c'est inadmissible que dans notre société on puisse s'adonner à de tels actes. Même les agents de santé sont punis s'ils viennent à commettre de tels forfaits sans autorisation n'en parlons d’un usurpateur, précise le procureur. À Mousso l'étudiante, le procureur s'est étonné qu'à son niveau d'instruction, elle en arrive à prendre une grossesse non désirée. C'est elle qui devait conseiller les autres sur cette mauvaise pratique et voilà qu'elle même la commet, appuie-t-il. À Rouki, déjà mère d'un enfant, que la brigade a retrouvé en sang dans les locaux servant de ‘’clinique’’ à ce pseudo infirmier, le procureur observe là, les prouesses des deux personnes qui n'ont pas eu froid aux yeux pour arrêter 5 mois de grossesse. Avec tous les risques qui en cour. Pour le procureur, les faits sont extrêmement graves et on ne saurait les tolérer. Qui plus est, l'accusé reconnaît ses actes sans les regretter. À la suite de ses observations, il a requis de tous les garder dans les liens de la détention conformément à la réglementation en vigueur. Il a donc requis 10 ans de prison et 5 millions de F CFA d'amende, le tout ferme contre Rodrigue, 5 ans et 2 millions contre Sali sa secrétaire. Contre Mousso et Rouki, 12 mois dont 6 ferme et 250 000 F CFA d'amende avec sursis.
L'avocat de Rodrigue a plaidé en faveur de son client. Sans nier la culpabilité de son client, il affirme que le condamner à la peine maximale conformément à la loi ne permettra pas d'arrêter l'avortement. Il soutient que son client n'est nullement l'inventeur de l'avortement au Burkina, pire, c'est les parents même qui conduisent leur enfant chez lui. Et pour lui, s'il y a des cas comme celui de Rodrigue c'est parce qu'il y a des irresponsables, des familles qui répudient leurs enfants pour cause de grossesse. Même si le tribunal condamne ce dernier à la peine maximale, dehors l'avortement continuera, affirme-t-il. Et donc selon l’avocat, le tribunal devait être clément et appliquer la loi dans sa douceur.
A sa suite, l'avocate de Mousso a plaidé pour sa cliente étudiante sur qui déjà la culpabilité pèsera à jamais du fait de son avortement. Son statut d’étudiante sera à jamais entamé et sa vie en partie gâchée, ajoute son avocate. Elle soutient que la grossesse peut bel et bien être non désirée et que ça peut arriver à tout le monde par une simple erreur ou un oubli affirme l’avocate. A en croire l’avocate de Mousso, prendre une décision d'avorter est difficile car les mêmes risques qui existent dans l'accouchement existent dans l'avortement. Elle a demandé la clémence du tribunal surtout avec la rentrée universitaire qui se peaufine et a demandé une peine avec sursis comme le recommande la loi pour les détenus primaire afin que sa cliente puisse reprendre les cours.
Le tribunal dans son délibéré a reconnu tous les accusés coupables des faits à eux reprochés et a condamné en répression Rodrigue à 60 mois de prison dont 36 mois ferme et à une amende de 2 millions de F CFA ; les trois autres accusées, Mousso, Rouki et Sali à une peine d’emprisonnement de 12 mois et à 500 000 FCFA d’amende, le tout assorti de sursis.
S. M. K.
La 9e édition des journées nationales de concertation État-Organisations non gouvernementales, associations de développement et fondations s'est tenue les 16 et 17 septembre 2021 à Ouagadougou. Objectif : contribuer au renforcement des synergies d'actions et à la recherche de stratégies adaptées pour l'accès des jeunes à des emplois décents. La clôture des travaux a été présidée par le chef du gouvernement, Christophe Marie Dabiré.
C'est sur le thème “ Problématique du chômage et de l'insertion socioprofessionnelle des jeunes au Burkina Faso : quelles stratégies et synergies d'actions entre l'État et les ONG/AD pour l'accès des jeunes à des emplois décents ?” que se sont déroulés les échanges. Il s’est agi, au cours de cette rencontre, de faire le point des politiques publiques nationales mises en oeuvre, d’entrevoir les perspectives en matière de lutte contre le chômage et de promotion de l'entrepreneuriat des jeunes ; de partager les expériences des ONG /AD et fondations en matière de lutte contre le chômage et de promotion d'emplois des jeunes ; de faire l'état des lieux de la collaboration État-ONG/AD et fondations en matière de promotion d'emplois et, enfin, de définir les axes de renforcement des synergies d'actions entre l'État et ses partenaires afin de réduire le chômage et de promouvoir l'auto-emploi des jeunes au Burkina Faso.
Après les échanges à huis clos avec le Premier ministre, la représentante des ONG/AD et fondations, Mavalou Christelle Kalhoulé, a confié que les acteurs du développement souhaitent être impliqués davantage dans la mise en oeuvre des recommandations afin de relever les nouveaux défis d'envergure nationale et, in fine, de contribuer à l’érection d’une nation forte où personne n'est laissé de côté. Le chef du gouvernement s'est félicité de la tenue de cette session d’autant plus qu’elle va contribuer à la réalisation du programme présidentiel. “ONG comme État, nous avons besoin de travailler de façon concertée et dans une logique de complémentarité pour réaliser les ambitions, particulièrement en matière de réduction du chômage, de formations adaptées et de création d'emplois pour les jeunes et les femmes”, a-t-il déclaré.
Paul Tindano
Un nouveau-né vient de voir le jour au sein de la société civile burkinabè. Le Cadre d’action pour la patrie (CAP), puisque c’est de ce mouvement associatif qu’il s’agit, a officiellement lancé ses activités le vendredi 17 septembre 2021 à Ouagadougou. Il a pour objectifs, entre autres, la promotion de la paix et d’un développement harmonieux du Burkina et entend jouer sa partition dans la lutte contre le terrorisme tout en contribuant au débat public dans notre pays.
« Le Cadre d’action pour la patrie (CAP) va réunir la jeunesse burkinabè pour des actions citoyennes », a déclaré en guise d’introduction le président de ce nouveau mouvement. Face à la recrudescence des attaques terroristes, l’union sacrée de tous les Burkinabè est primordiale. Chaque Burkinabè doit apporter sa contribution pour la défense de la liberté, cette liberté que nous ont léguée nos grands-parents et parents. C’est dans cette logique que s’inscrit le CAP. Selon son président, Péma Néya, cette structure a en ligne de mire la contribution citoyenne ainsi que la promotion de l’unité et de la solidarité entre Burkinabè dans une diversité d’idées et d’actions républicaines. « C’est pourquoi le CAP exhorte les différents acteurs politiques burkinabè, quels que soient leurs bords politiques, à mettre de côté leurs calculs politiques, à parler le même langage et à conjuguer leurs efforts, au nom de l’intérêt supérieur, afin que la paix et la sécurité reviennent dans notre pays et pour montrer au reste du monde de quoi est capable un peuple uni », a plaidé Péma Néya.
Au Burkina, le constat qu’on fait est qu’il y a une pléthore d’associations et de mouvements. L’opinion du président du CAP à ce propos est que la beauté de la démocratie, c’est justement parce qu’elle consacre la pluralité des opinions et reconnaît à chaque citoyen la liberté de s’exprimer mais aussi le devoir d’assumer ses opinions. « Nous allons mener des débats sur la gouvernance de notre pays, nous prononcer. Nous allons participer à la sensibilisation sur un certain nombre d’actions pour le bien de notre cher Faso», a affirmé M. Néya. Il a ajouté : « Il n’y a jamais un mouvement de trop si les jeunes décident de se mettre ensemble et de participer au débat public ».
Ce lancement des activités du CAP a été marqué par une conférence qui a eu pour thème : « La jeunesse burkinabè face au défi de l’engagement politique pour une participation active à la défense de la patrie et au développement harmonieux du Burkina Faso ». Le conférencier a soutenu que la jeunesse a un rôle prépondérant à jouer dans la lutte contre le terroriste. « Il nous faut prendre conscience qu’on n’a qu’un pays qui est le Burkina Faso, donc encourageons nos hommes qui sont au front ; il nous faut aussi avoir le courage de nous investir comme certains jeunes le font à travers des actions », a déclaré Bernard Bougma.
« C’est sur le terrain que vous verrez notre singularité », a conclu Péma Néya.
Sié Mathias Kam
De nos jours, les réseaux sociaux sont devenus incontournables dans la vie de la population. En ville comme en campagne, bon nombre de personnes, particulièrement les jeunes, ont recours auxdits réseaux, soit pour échanger avec leurs amis ou parents, soit pour se divertir. Au Burkina Faso, les réseaux sociaux les plus utilisés sont Facebook, WhatsApp, YouTube, Telegram et SnapChat, le premier cité arrivant en tête. Aujourd’hui, l’utilisation de Facebook s’est accrue grâce à certains réseaux de téléphonie mobile qui ont rendu son accès gratuit, selon Yabo Lankoandé. Cet expert en informatique qui a bien voulu se prêter aux questions de Radars Info Burkina,prévient toutefois que l'utilisation sans retenue des réseaux sociaux par certains internautes exposent ces derniers à des risques.
Pour Yabo Lankoandé, avant de parler de protection, il faut savoir contre qui vous voulez vous protéger. Car si c’est contre les concepteurs des réseaux sociaux, c’est peine perdue car cela est impossible. « Tu ne peux pas vouloir protéger tes données contre quelqu’un qui les garde », fait-il remarquer. On entend par « données personnelles » les informations qui concernent une personne et permettent de l’identifier, c’est-à-dire l’élément de base de la vie privée de l'individu.
D’après cet expert en informatique, ce qui est raisonnable, c’est de protéger ses données personnelles des autres utilisateurs mais là aussi, on ne peut en réalité qu’en restreindre l’accès. Par exemple, décidez de : qui peut être votre ami, qui peut voir votre numéro de téléphone, qui peut vous identifier, etc. Et cela se fait dans la limite des possibilités offertes par chaque réseau social, car les possibilités offertes varient d’un réseau à un autre. « Il n’y a pas de règles d’or mais ce que je peux vous recommander, c’est de ne jamais conserver les paramètres par défaut lorsque vous intégrez ou installez un réseau social. La majorité des internautes se contentent d’installer Facebook, WhatsApp, sans se renseigner préalablement sur ces applications et commencent à les utiliser. Or en règle générale, les configurations par défaut vous exposent plus. Par exemple quand vous installez WhatsApp, par défaut tout le monde peut voir votre photo de profil, voir à quelle heure vous étiez en ligne, vous ajouter dans n’importe quel groupe sans votre consentement, etc., alors que vous avez la possibilité de modifier tout cela dans vos paramètres. Si vous ne le faites, vous voyez donc que vous êtes plus exposé ! Et il en est ainsi sur tous les réseaux sociaux », a-t-il affirmé. Ce qui recommandable lorque vous finissez d’installer une application, c'est d'aller dans les paramètres et de voir les possibilités que l’appli vous offre afin de limiter la divulgation de vos informations personnelles. L'expert informaticien continue en précisant que les données personnelles peuvent être protégées vis-à-vis des autres utilisateurs et non vis-à-vis du concepteur ! « Je suis également du domaine de la conception d’applications web et mobiles. J’ai eu à travailler sur des applications similaires d’envergure nationale et à ce propos, je puis vous dire que vos données ne sont pas protégées comme vous le pensez. On vous fait croire que vos données le sont mais pour dire vrai, les entreprises possèdent des données que vous-même n’avez pas. Autrement dit, elles vous connaissent mieux que vous-même, d’autant plus qu’elles étudient les discussions, les publications au quotidien des internautes, connaissent les gens avec qui ceux-ci sont amis, tout cela pour se faire une idée de la personnalité des utilisateurs. Si par exemple je vous demande tout de suite de me citer les 100 dernières vidéos que vous avez « liké » sur Facebook, vous ne pourrez pas le faire, car votre cerveau n’a pas retenu tous ces détails. Facebook non plus ne vous donne pas directement cette possibilité ! Pourtant, vous pouvez me croire que ce réseau social a accès à des informations comme celle-ci et, sur cette base, fait des analyses pour connaître par exemple vos goûts et autres. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres que j’ai pris afin que vous compreniez que contrairement à ce qu’on vous sert comme discours tendant à vous rassurer, vos données ne sont pas si protégées que vous le pensez. Sans oublier qu’aucun système n’est infaillible. En effet, il est arrivé de nombreuses fois que des réseaux sociaux soient piratés et que les données de leurs utilisateurs soient volées», a longuement expliquement l’expert en informatique.
Barthélemy Paul Tindano
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