La période des rentrées scolaire et universitaire est en général un moment où les fournitures scolaires ainsi que les moyens de déplacement comme les vélos et motos s'achètent bien. Cependant, comme Radars Info Burkina a pu en faire le constat cette année dans quelques lieux de vente de bicyclettes, l'engouement est loin d’être aussi grand que les années précédentes. D'un côté, les clients se plaignent de la hausse des prix et de l'autre, les commerçants pointent un doigt accusateur sur la crise sanitaire.
Dans les lieux de vente de cycles que nous avons visités, l'affluence n'est pas au rendez-vous. Pendant que les vendeurs se plaignent de la morosité du marché, les clients, eux, dénoncent la cherté des cycles. Au quartier Ouaga 2000, Inoussa Compaoré possède deux points de vente de vélos. Il nous confie que les années passées à pareil moment, l'on ne pouvait pas trouver autant de vélos dans ses points de vente, car la demande était très forte. Il ajoute que par jour, il n'arrive pas à vendre plus de dix vélos. Les quelques clients que nous avons trouvé là-bas, quant à eux, crient à la hausse des prix des bicyclette.
Ibrahim Goumbani est étudiant. Il vient juste d'acheter un vélo. Selon lui, les vélos qu'on pouvait avoir à 45 000 F CFA sont actuellement vendus à 50 000 ou 55 000 F CFA.
Le même constat peut être fait en ce qui concerne les prix des vélos des tout-petits. Et ce n’est certainement pas Claudine Dagmogda, une cliente que nous avons rencontrée, qui dira le contraire. À la question de savoir pourquoi la plupart des parents attendent jusqu’à la veille de la rentrée scolaire pour acheter les fournitures scolaires de leurs enfants, notre interlocutrice répond qu’à son avis, c’est parce que les parents d’élèves mettent justement à contribution les vacances pour faire des économies pour faire face aux dépenses de la rentrée à venir. L’opinion d’Inoussa Compaoré est que la hausse des prix est due à la crise sanitaire. Les coûts du transport ayant augmenté, eux, les commerçants, n'avaient d'autre choix que de répercuter ce renchérissement sur le prix des articles qu’ils vendent, se justifie-t-il.
Au quartier Zone du Bois de Ouagadougou, Aïcha Sinaré vend uniquement des vélos pour enfants. D’après dame Sinaré, actuellement elle n’arrive pas à écouler plus de trois bicyclettes par jour et les clients que nous avons trouvés en ce lieu ont unaniment décrié la cherté de la vie. Une chose est en tout cas certaine, la double crise sécuritaire et sanitaire qui secoue le Burkina n’est pas étrangère à ce renchérissement de la vie.
Barthélemy Paul Tindano