Rigobert, 40 ans, marié et père de deux enfants, a comparu au Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou ce 3 septembre. Le prévenu était à la barre pour détournement d’une mineure et abus sexuel sur cette dernière.
Courant juillet 2021, Rigobert, natif de la ville de Bobo-Dioulasso, aurait détourné Vanessa à l’insu des parents de cette dernière et l’aurait emmenée dans une maison louée par ses soins dans un quartier de Ouagadougou afin de l’y héberger. Déjà en couple et père de deux enfants, le quadragénaire aurait décidé de se mettre avec la petite Vanessa, seulement âgée de 14 ans.
A la barre, l’accusé reconnaît les faits qui lui sont reprochés. Cependant, il prétend qu’il croyait que la fille avait 17 ans et non 14. « A votre âge vous ne savez pas distinguer une fille qui a 17 ans d’une autre qui est beaucoup moins âgée ? » lui a demandé le procureur. Et l’accusé de persister qu’il pensait que la jouvencelle avait 17 ans. « Comment on procède lorsqu’on veut épouser une femme ? » lui demande le parquet. « On fait une demande à la famille », répond Rigobert. « Pourquoi n’avoir alors pas fait cette demande ? » lui rétorque le juge. Cette fois, l’accusé reste sans réponse. « Avez-vous eu des rapports sexuels avec la fille ? » demande le parquet. « Oui, j’ai couché avec elle », reconnaît Rigobert.
Dans son réquisitoire, le procureur, tout en déplorant l’absence de la victime dans la salle d’audience, a fait remarquer que le but premier de Rigobert était de coucher avec Vanessa et non de l’épouser, comme il l’a prétendu pour sa défense. Selon l’homme de droit, « la fille est une gamine qui n’a pas le discernement nécessaire pour dire clairement non aux manigances de cet homme ». Il ajoute que quand on veut se marier à une femme, on suit les démarches en la matière pour obtenir préalablement l’autorisation des parents de cette dernière. Et que si Rigobert ne l’a pas fait, c’est qu’il savait que les parents de la fille allaient être catégoriquement opposés à sa demande. Mieux ils allaient prendre des précautions pour protéger leur enfant. Le procureur a donc demandé que Rigobert soit reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés et condamné à une peine d’emprisonnement de 15 mois, dont 12 ferme, et à une amende de 100 000 FCFA.
A la suite du procureur, le tribunal a reconnu Rigobert coupable des faits de détournement de mineure et d’abus sexuel qui lui étaient reprochés et l'a condamné à une peine de prison de 12 mois et à 500 000 FCFA d’amende.
Conformément à la loi, Rigobert dispose de 15 jours pour faire appel de ce verdict.
S. M. K.