Robert, la vingtaine révolue, célibataire sans enfant,était à la barre du Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou ce mardi 17 août pour répondre des faits de vol aggravé et tentative de vol de 4 sacs de maïs.
Les faits remontent à mai 2021. Robert, un client de Karim, a été surpris en flagrant délit de vol d’un sac de maïs. C’est vers 3h du matin qu’il s’est glissé dans le grenier de Karim pour y dérober des sacs de maïs. Réveillé par les bruits, Karim met la main sur l’indélicat visiteur, qui avait en sa possession un sac de maïs de 100kg. « Je l’ai attrapé au moment où il s’apprêtait à s’en aller avec le sac de 100 kg », confie Karim. Ce dernier dit avoir perdu au cours des trois jours ayant précédé l’interpellation de Robert trois autres sacs de maïs et à son avis, Robert en est l’auteur. Ce dernier reconnaît les faits qui lui sont reprochés, mais prétend qu’il voulait emporter seulement un sac de maïs et non quatre.
« Je suis venu avec deux sacs vides dans le but de répartir le sac de maïs dans lesdits sacs et de les transporter un à un », clame le prévenu. Mais la religion du plaignant Karim est faite que c’est Robert qui a commis les autres vols chez lui, même s’il admet que le jour de l’interpellation de ce dernier, il n’était effectivement en possession que d’un sac de maïs. En tout cas pour le parquet, il n’y a pas l’ombre d’un doute que l’accusé est bel et bien l’auteur du vol des trois autres sacs de maïs dans le grenier de Karim.
Le procureur a requis contre l’accusé qu’il soit reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés et condamné à 6 mois de prison et à 500 000 F CFA d’amende ferme.
Le tribunal, dans son délibéré, a reconnu Robert coupable des faits de vol aggravé qui lui sont reprochés et l’a condamné à 12 mois de prison ferme ainsi qu’à 500 000 F CFA d’amende.
Conformément à la loi, l’accusé dispose de 12 jours pour interjeter appel du verdict du tribunal.
Les catholiques burkinabè ont célébré, à l’instar des autres nations du monde, le dimanche 15 août 2021 la solennité de l’Assomption qui marque « la montée de la Vierge Marie après son séjour terrestre au ciel auprès de son fils Jésus Christ ». Réunis au sanctuaire marial Notre-Dame de Yagma à Ouagadougou, des milliers de fidèles venus des quatre coins de la capitale ont pris part au pèlerinage diocésain qui s’est tenu sur le thème « Avec les légionnaires de Marie, jubilons et supplions le Seigneur pour le Burkina Faso ». Ce fut pour eux l’occasion de prier pour que la paix règne dans notre pays.
Au sanctuaire marial Notre-Dame de Yagma, les fidèles catholiques du diocèse de Ouagadougou ont célébré la solennité de l’Assomption, cette fête dédiée à la Vierge Marie, à « son élévation vers son fils Jésus-Christ ». Prières, chants et danses ont couronné cette célébration qui a réuni environ 20 900 fidèles. Cette solennité marque les 100 ans de la légion de Marie. L’homélie de Son Eminence le cardinal Philippe Ouédraogo a porté surtout sur la vie en famille. Le cardinal a insisté sur les valeurs qu’incarnait Marie dans la famille. Selon Mgr Philippe Ouédraogo, « les textes liturgiques présentent Marie comme modèle à imiter…Chaque chrétien doit être un apôtre, à l’exemple de Marie ; vivre en se faisant proche de tous comme l’a été Marie, par la bonté, la tendresse, l’affection fraternelle, l’exemple de la vertu et la douceur toujours attrayante », a-t-il déclaré. Le cardinal a invité les fidèles à vivre la charité de la « mère de Dieu » en rendant visite aux personnes âgées, même si elles ne sont pas de leur famille, ethnie ou religion. « Dans notre contexte de réseaux sociaux, cela peut se traduire aussi par des coups de fil ou des messages ; mais il reste que tous ces moyens de communication ne devraient pas nous faire oublier la joie que procure la présence physique », a insisté l'homme de Dieu.
« La sainte famille de Nazareth doit être le prototype et l’exemple de toutes les familles chrétiennes », a rappelé le dignitaire religieux. Pour l’archevêque métropolitain de Ouagadougou, les familles chrétiennes devraient constituer de véritables communautés de vie et d’amour ; unies dans la prière, à l’exemple de la famille de Nazareth, qui a été un lieu de prière. Elle est la première école d’éducation, de socialisation et d’intégration de l’enfant et par extension de la personne humaine. « Comme mère Thérésa le disait ‘’une famille qui prie ensemble reste ensemble’’. Une famille qui prie ensemble tient ferme contre toutes les difficultés et les tribulations », a déclaré le cardinal. Il a par ailleurs fustigé les assertions selon lesquelles le retard dans le développement de l’Afrique est dû à sa démographie galopante. « Nous devons dire Non à tous les concepts démagogiques et antinatalistes. Nous devons, en tant que chrétiens rejeter toutes les politiques mensongères qui nous disent que notre pauvreté est due à notre nombre (…). Le chemin du développement de nos pays n’est pas prioritairement conditionné par la limitation des naissances. Non … luttons plutôt contre la corruption, l’analphabétisme, la mal gouvernance et les injustices sociales », a martelé Son Eminence.
Après l’homélie, place à la procession avec des offrandes mais aussi à la procession mariale au cours de laquelle les religieux et les jeunes ont fait le tour des lieux avec la statue de la Vierge Marie sous les acclamations et les cris des fidèles. Face à l’insécurité grandissante et à la menace humaine sur la faune de ce lieu, l’abbé Pascal Zabré, le recteur du sanctuaire, a fait le point du projet de rehaussement de la clôture du sanctuaire qui fait 112 hectares. Un effort de quête a été en outre effectué pour achever la construction de ladite clôture.
La légion de Marie, qui a fêté ses 100 ans, est une association de catholiques, qui a pour but la sanctification personnelle de ses membres par la prière et la vie fraternelle. Elle s’est engagée à travers l’Apostolat à gagner des âmes à Christ par la Vierge Marie.
La solennité de l’Assomption, encore appelée « la 15 août », est célébrée chaque année avec une organisation, une mobilisation et une coloration très différentes des autres fêtes. Quelle que soit la localité dans laquelle ils se trouvent sur le territoire national, les ressortissants dagara font tout leur possible afin d'être présents dans leur village à l'occasion de cet événement, car cela est considéré comme le signe de l’attachement ombilical de l'individu à ses racines. Comment « la 15 août » est-elle parvenue à s’imposer comme un symbole aussi fort dans ce groupe ethnique du Burkina, voire dans toute la région du Sud-Ouest ? Éléments de réponse.
A l’instar des autres catholiques du monde, ceux de toutes les régions du Burkina célèbrent le 15 août de chaque année la « montée de la Vierge Marie au ciel au terme de sa vie terrestre ». Dans le Sud-Ouest, cette fête revêt un caractère tout particulier. Selon les ressortissants de cette partie du Burkina, tout serait parti de Dissin, ville habitée en majorité par des Dagara. «Tout commence vers la fin des années 70 avec une association des jeunes de Dissin, qui avaient opté de se retrouver pendant les vacances pour se recréer. Donc après quelques années de rencontres récréatives qui se faisaient les jours ordinaires, quel que fût le mois, l'association décida de faire coïncider cela avec l'élévation de la Vierge Marie au ciel qui n'est autre que la date du 15 août (…). Elle a alors approché l'Eglise catholique pour que la célébration de cette fête soit plus solennelle. C’est ainsi qu’au fil des années, la fête gagna tout le diocèse », nous confie Wodiman Dabiré, ressortissant de Dano. Monseigneur Der Raphaël Dabiré, évêque du diocèse de Diébougou, ajoute qu’avant que cet évènement n'ait une telle envergure, au départ, c’était une organisation dont les festivités étaient portées par l’Eglise catholique et cela permettait aux pensionnaires du séminaire et aux autres élèves et étudiants qui n’avaient pas l’occasion de se retrouver de le faire. « Au tout début, à cette occasion, comme activités il y avait une kermesse et une nuit culturelle qui étaient organisées par les différentes associations d’élèves et d’étudiants vacanciers. C’était une occasion pour les parents de savoir ce que chacun des fils du village menait comme activité, où il résidait… », affirme Mgr Der Raphaël Dabiré.
Selon un autre de nos interlocuteurs, c'est parce qu'en août, beaucoup partent en vacances et ce sont des occasions de retrouvailles, lesquelles sont facilitées par la période. En effet, le mois d’août est un mois de vacances pour les élèves et étudiants. Chacun en profite donc pour se rendre au village et donner un coup de main à la famille en ce mois agricole, période de vaches maigres des populations. « Qui dit fête dit joie ; c'est une manière d'exprimer la joie, surtout pour les retrouvailles. Chacun est content de retrouver son ami, son frère, qu'il a vu il y a un an ou plus », nous dit Adeline Dabiré. Pour Wodiman Dabiré, étant donné que la religion catholique avait vite gagné le peuple dagara, cette date du 15 août s'était finalement affichée comme l'une des grandes fêtes catholiques. « Certes, elle attire du monde parce qu'elle se fête pendant les vacances et même les périodes de congés, mais elle n'est pas aussi fêtée à une grande échelle comme les fêtes de Noël et de fin d'année comme le penseraient certains », fait remarquer M. Dabiré. Certaines régions tentent d’emboîter le pas au Sud-Ouest dans le souci de mieux communier avec les fils et filles desdits zones. Un pèlerinage diocésain est organisé, par exemple, par l’archidiocèse de Ouagadougou chaque année au sanctuaire marial de Yagma.
Pour l’heure, on pourrait dire que la fête du 15 août dans le Sud-Ouest profite à plus d’un. « Ces derniers jours on a constaté un léger flux de voyageurs vers le Sud-Ouest. C’est un peu mieux que l’an passé », nous a révélé un convoyeur d’une compagnie de transport à Ouagadougou.
Le Conseil national de la jeunesse du Burkina Faso (CNJ-BF) célèbre ce jour 12 août la Journée internationale de la jeunesse (JIJ). Placée sous le thème « Contribution de la jeunesse à la consolidation et à la cohésion sociale dans un contexte d'insécurité », cette journée est célébrée à Tenkodogo en partenariat avec le ministère de la Jeunesse, de la Promotion de l'entrepreneuriat et de l'Emploi. C’est l’occasion pour le président du CNJ-BF de revenir sur les préoccupations essentielles des jeunes burkinabè. A notre micro, Moumouni Diala fait un diagnostic des préoccupations de cette frange de la population. Selon lui, la jeunesse est utilisée pour l’atteinte d’objectifs politiques au détriment de l’intérêt général.
Pour Moumouni Diala, la Journée internationale de la jeunesse (JIJ) est une occasion pour marquer un arrêt et examiner les préoccupations des jeunes. Ce n’est pas une fête, c’est une journée pour faire une introspection. « Durant cette journée, l’occasion est donnée de faire le bilan de ce que nous avons eu à réaliser pour la jeunesse et corriger ce qui n’a pas marché et faire des projections pour l’avenir », a-t-il affirmé. Un avenir qui est incertain pour une frange de la jeunesse qui manque de vision et est en pleine crise de confiance. Selon le président du CNJ-BF, cette crise de confiance chez les jeunes est imputable aux anciens.
Ce sont eux, affirme-t-il, qui ont créé cette crise de conscience en écartant cette frange de la population. « Aujourd’hui, ceux qui sont préoccupés par la question de la jeunesse, ce sont les partenaires extérieurs. Ce sont les bailleurs de fonds qui viennent dire au gouvernement qu’il doit associer les jeunes et c’est ahurissant », a-t-il déploré.
Même si elle est décriée à cause de plusieurs maux qui la minent, notamment le manque de volonté et de patience ou encore le manque d’affirmation de soi, la jeunesse burkinabè, de l’avis de Moumouni Diala, est « formidable et exceptionnelle » du point de vue de la responsabilité, de l’engagement citoyen et du travail.
Dans ce sens, elle doit davantage être associée aux prises de décisions. « Il y a des jeunes qui siègent au Conseil économique et social CES), mais leur point de vue n’est pas mis en exergue ou n’est pas pris en compte dans l’élaboration des différents référentiels », explique M. Diala. Toujours selon lui, c’est comme si « tout était déjà ficelé avant que les jeunes ne donnent leur avis ». A en croire notre interlocuteur, « la jeunesse burkinabè est dynamique » et c’est sûrement ce dynamisme qui lui vaut aujourd’hui d’être exploitée. « Si on dit que la jeunesse est en manque de confiance, c’est parce qu’elle est exploitée avec des promesses non tenues », confie-t-il. De l’avis du président du CNJ-BF, les préoccupations majeures des jeunes se situent à deux niveaux. « De façon globale, ces préoccupations tournent autour de l’emploi et de leur implication dans la gestion du pays », affirme-t-il.
En ce qui concerne l’employabilité des jeunes, le président du CNJ-BF déplore que l’auto-emploi soit devenu une sorte de thème de campagne. « L’auto-emploi est devenu un thème de campagne électorale ; tout le monde parle d’auto-emploi sans un minimum de conditions favorables pour faciliter une insertion des jeunes », précise Moumouni Diala. Pour lui, si les conditions sont réunies, les jeunes vont s’affirmer. « Il y a des jeunes qui n’ont pas d’argent mais qui ont des connaissances et qui peuvent soumissionner à des marchés avec leurs connaissances et s’en sortir. Il faudra donc qu’on crée les conditions nécessaires à la participation et à la compétition des entreprises des jeunes et ces conditions doivent être créées de concert avec les jeunes », a martelé le président du CNJ-BF, Moumouni Diala. Cependant, il reconnaît les efforts faits par le gouvernement en matière d’orientation dans les filières professionnelles dans les universités du pays.
L’avenir est incertain, dit-on, mais Moumouni Diala pense que l’heure de la jeunesse sonnera bientôt. « Je puis vous assurer que les choses vont changer : soit on va passer à une transition générationnelle de façon pacifique, soit on va passer de force. Dans tous les cas, il y aura une transition », a-t-il conclu.
S’il y a un lieu où les embouteillages sont fréquents dans la capitale burkinabè, c’est bien au rond-point de l’hôpital pédiatrique, rue 979 boulevard des Tensoba, situé à la Zone I. Les travaux de réhabilitation de cette artère vont bon train, certes, mais l’insécurité routière y est criarde et les files d’attente des usagers sont anormalement longues. Cette route essentielle pour le ralliement du centre-ville connaît un trafic routier assez dense. Véhicules articulés, automobiles et motocyclettes font de ce tronçon un véritable pont pour rallier tous les autres points de Ouagadougou. Avec les travaux et le trafic assez important, la fluidité de la circulation est dès lors menacée. Radars Info Burkina s’est rendu sur les lieux pour un constat.
Passer de longues minutes sans pouvoir avancer d’un centimètre, c’est le quotidien des usagers du tronçon échangeur de l’Est-SIAO. Des embouteillages causés par la réhabilitation des lieux et le sens unique de la voie, assez restreinte d’ailleurs. Selon un des riverains, les bouchons sur cette artère étaient même déjà récurrents avant le début des travaux de réfection. « Les embouteillages ont toujours été monnaie courante ici, ce n’est pas nouveau », affirme Arouna Ilboudo. En effet, au rond-point de l’hôpital pédiatrique Charles de Gaulle, les longues files d’attente font poireauter les usagers, ce qui assurément a pour conséquence des retards pour ces derniers. De l'avis de certains, l’emplacement même de l’hôpital pédiatrique Charles de Gaulle serait le souci majeur. « On a l’impression que la pédiatrie est mal placée, qu’elle empêche la fluidité du trafic », déclare Ali Ouédraogo. Paul Kaboré, lui, pense que les embouteillages sont surtout causés par les passants eux-mêmes à cause de leur « manque de discipline ». Pour lui, la solution serait de positionner des agents de sécurité à ce carrefour. « Hier (Ndlr, mardi) les policiers étaient là et la circulation était fluide. Les gens ont tendance à ne plus respecter les VADS. Pire, les autres jeunes qui sont là pour réguler la circulation le font dans le désordre par moments. Résultat, on assiste à des embouteillages et souvent même à des accrochages », nous confie M. Kaboré. Puis il ajoute : « Il suffit que chacun fasse preuve de patience et vous verrez que le trafic sera fluide ici ».
Madi Koanda, lui, confesse qu’il n’emprunte cette voie que quand il n’a pas le choix : « En général, je préfère faire un grand détour plutôt que de passer par cette voie, car l’emprunter c’est presque toujours synonyme de retard ». Même s’ils sont impatients que les travaux de réhabilitation de cette artère majeure de la capitale soient terminés, certains usagers se consolent en se disant que leur calvaire ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir. « Vivement que les travaux s’achèvent le plus rapidement possible pour que la circulation dans les deux sens soit de nouveau possible », a souhaité Halidou Ouattara.
Les travaux de réhabilitation du boulevard des Tensoba, communément appelé « la circulaire », ont été lancés en 2019 par le président Roch Marc Christian Kaboré. La fin des travaux est prévue pour le 31 décembre 2021.
Du 19 au 23 juillet 2021, s’est tenue la rencontre d’échanges gouvernement-syndicats, après quatre années de suspension. Ce cadre a permis aux deux parties d’échanger sur les préoccupations majeures du monde du travail. Une occasion pour l’Unité d’action syndicale (UAS) de porter à la connaissance du Premier ministre le cahier de doléances de 2017 à 2021. Au cours de ces pourparlers, l’un des points saillants des discussions, à savoir le relèvement du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), a trouvé une issue favorable, selon le président du mois des centrales syndicales, Ernest Abdoulaye Ouédraogo. Ce dernier livre à notre micro des détails sur la possible révision à la hausse du SMIG à hauteur de 60 000F CFA.
« Le SMIG actuel est très dérisoire », c’est sur ces mots que nous accueille le président du mois des centrales syndicales, Ernest Abdoulaye Ouédraogo. S’il y a un point sur lequel tous les travailleurs semblent d’accord, c’est bien la question salariale. Le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) au Burkina Faso s’élève actuellement à 33 139 F CFA. Une somme qui, de l’avis d’Ernest Abdoulaye Ouédraogo, est dérisoire, vu le coût de la vie aujourd’hui. Selon lui, le relèvement du SMIG est un devoir du gouvernement vis-à-vis des travailleurs car, dit-il, la donne a changé ; les charges se sont beaucoup accrues. « Au regard de la vie chère, ce SMIG ne peut même pas faire vivre les travailleurs. Je ne parle même pas de vivre décemment. Nous pensons qu’il fallait mettre l’accent sur cela et obtenir une augmentation », a-t-il déclaré. après quatre anné
Dans ce sens, les échanges gouvernement-syndicats, tenus le mois dernier, ont permis de poser les jalons de cette augmentation qui, de l’avis du président du mois des centrales syndicales, est sur de bons rails. « Nous avons eu un son de cloche assez favorable du gouvernement et très rapidement la chose a été acceptée. En tout cas le gouvernement est prêt à ouvrir les discussions pour un relèvement du SMIG », confie M. Ouédraogo. Cette hausse réclamée, selon Ernest Abdoulaye Ouédraogo, soulagera à coup sûr les travailleurs. « Nous avons demandé que le SMIG soit porté à 60 000 F CFA », précise-t-il. Et d’ajouter, optimiste : « Nous pensons que le gouvernement pourra un tant soit peu porter un regard particulier à cette préoccupation, parce que aujourd’hui c’est devenu plus qu’une nécessité de relever le SMIG. Quand on regarde l’enchérissement de la vie, les réalités du travailleur, on voit bien que vivre avec ce montant actuellement, c’est vraiment plus qu’un casse-tête parce que aujourd’hui quand on prend les produits de première nécessité, rien que le sac de maïs ou de riz, les coûts sont exorbitants et le SMIG actuel est très dérisoire ».
C’est dire que le dialogue gouvernement-syndicats, qui a repris après 4 ans de suspension, est tombé à pic en dépit du contexte sécuritaire grave que connaît le pays. « Nous sommes restés collés à la réalité du Burkina Faso. Une réalité caractérisée par un contexte sécuritaire difficile. Néanmoins, nous avons exposé les préoccupations des travailleurs », a déclaré le président du mois des centrales syndicales, Ernest Abdoulaye Ouédraogo.
Dans la même veine que l’UAS, Boukary Ouédraogo, agent au ministère de l’Education nationale, salue cette réforme en cours car, selon lui, elle va permettre de lutter contre la vie chère. « On se plaint des coûts élevés des différents produits parce qu’on a des salaires insuffisants, mais avec ce relèvement du salaire minimum, je pense qu’on va moins se plaindre », martèle cet employé du MENA. Plus loin, Emile Nikiéma reste perplexe quant à l’aboutissement d’une telle demande. Selon lui, le pays est en proie au terrorisme et cette augmentation du SMIG n’est pas pour demain au regard des priorités du moment. « Les gens ont tendance à prendre des engagements juste pour se débarrasser de leurs interlocuteurs. Des promesses mais rien. Moi ma préoccupation aujourd’hui, c’est la paix au pays et je crois que c’est ce que chaque Burkinabè souhaite, sinon augmenter le SMIG, qu’est-ce qu’on va en faire si notre tombe est déjà creusée ? » se demande-t-il. « Les engagements sont pris pour être respectés et si tel n’est pas le cas, nous saurons prendre les mesures qu’il faut pour nous faire entendre. Toutefois, nous prenons le Premier ministre au mot, puisqu’il a invité tous les ministères de manière sectorielle afin que les gens puissent se retrouver pour poser leurs problèmes et y trouver une issue favorable. Donc si au niveau sectoriel les questions sont en permanence débattues et résolues, nous pensons qu’il y aura moins de problèmes sur le plan national », a conclu Ernest Abdoulaye Ouédraogo, président du mois des centrales syndicales.
La rémunération minimale fixée par l’État est un point récurrent de discussion entre les partenaires sociaux dans différents pays. Selon les pays, on la nomme Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), Salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) ou Salaire national minimum garanti (SNMG). Il s’agit, en fait, de la rémunération minimale des salariés définis par les États. Ce montant qui s’élève à 33 139 F CFA au Burkina Faso est, par exemple, de 60 000F CFA en Côte d’Ivoire et au Tchad, de 47 700 au Sénégal et de 31 074 F CFA et 30 047F CFA, respectivement au Mali et au Niger.
Le Burkina Faso fête ce 5 août 2021 les 61 ans de son accession à l'indépendance. A cette occasion, Radars Info Burkina a tendu son micro à Simon Ouédraogo, 73 ans. Il est inspecteur du travail à la retraite et président de la Maison des retraités Antoine-Nanga à Ouagadougou. Il revient sur cette époque des indépendances et dépeint les changements considérables intervenus depuis lors au pays des hommes intègres. Selon ce septuagénaire, « il y a pas mal de valeurs humaines que nous avons perdues ».
Simon Ouédraogo est né en avril 1948. A l’époque des indépendances, ce septuagénaire était au CM2. C’est par le biais de nos instituteurs d’école que lui et ses amis ont eu vent de la proclamation des indépendances. Originaire de Zagtouli, localité située à quelques encablures de la capitale burkinabè, Simon Ouédraogo explique que ce n’était pas tout le monde qui avait la possibilité d’avoir un poste radio et que c’est son directeur d’école à l’époque, Jacques Kiba, qui leur a expliqué le sens de l’indépendance. « Jusqu’en 1961 nous chantions toujours l’hymne national français », fait remarquer Siméon Ouédraogo. « Pour ce qui concerne les changements intervenus de 1960 à nos jours, c’est au niveau de l’alphabétisation que nous étions assez ouverts sur le monde. Nous avons appris que le monde ne se limitait pas à la Haute-Volta de l’époque. Nous savions qu’il y avait aussi d’autres pays qui accédaient à l’indépendance Dans un premier temps, c’était l’euphorie mais on ne savait pas exactement ce que l’indépendance signifiait. Il fallait peut-être être un fonctionnaire pour savoir comment fonctionnait l’administration, le changement qui a pu se faire depuis cette indépendance. Elèves que nous étions à l’époque, nous avons commencé à comprendre l’indépendance vers les années 1968-1969, année où nous aussi nous avons commencé à travailler comme cadre de l’administration générale pour servir à la fonction publique. »
Les mœurs ont-elles évolué ? Voici la réponse de notre interlocuteur à cette question : « Aujourd’hui, on peut dire qu’avec les moyens de communication qui ne sont pas seulement sous le contrôle des parents, les enfants aussi s’éduquent avec la télé et le téléphone portable. On peut dire qu’aujourd’hui, les parents sont désorientés par rapport à l’avance que les enfants ont prise. Ils contestent ce qu’on leur avait appris dès le bas âge. C’est un peu décevant. Aujourd’hui, l’être humain n'a plus de valeur. A l’époque on pouvait passer un long temps sans entendre que quelqu’un a été tué dans le village mais aujourd’hui tous les jours on n’entend que des nouvelles d’assassinats, des cadavres sont déterrés, on tue des gens pour leur prélever des organes. Aujourd’hui, les gens se comportent comme des animaux. Sur le plan moral, de 1960 à nos jours, ce n’est plus la même chose. Il y a pas mal de valeurs humaines que nous avons perdues. »
Qu’en est-il de la crise de l’éducation ? « A notre époque, le maître d’école était presque comme un dieu. Aujourd’hui on voit des parents faire irruption dans des classes pour menacer des enseignants, ce qui n’est pas normal. Aujourd’hui un élève du primaire veut se mêler des programmes que le gouvernement met en place. On ne sait pas avec quelle expérience un élève du primaire peut distinguer ce qui est bon de ce qui est mauvais dans un programme scolaire. On a l’impression que les jeunes d’aujourd’hui sont trop impatients de remplacer les autorités en place alors que chacun doit être patient et attendre son temps », a répondu le septuagénaire.
"L'héritage de la révolution sankariste", c'est le thème développé ce mercredi 04 août 2021 par l'écrivain Adama Amadé Siguiré au cours d'un panel organisé par le Mouvement Conscience Nouvelle (MCN) dans le cadre de la célébration du 38e anniversaire de la révolution sankariste à Ouagadougou. Selon le panéliste du jour, l’idéal sankariste peut aider le Burkina à se ressaisir dans un contexte mondial de plus en plus incertain.
« L’idéal sankariste peut aider le Burkina à se ressaisir. Il suffit d’être réaliste, de repartir en arrière et de voir les valeurs que Thomas Sankara défendait », a affirmé Adama Amadé Siguiré à l’entame de ses propos. Des valeurs qui se situent à trois (03) niveaux, selon l’écrivain. « D’abord sur le plan moral. Il faudrait que les gens sachent que Sankara était un homme assez honnête qui s’intéressait à la morale. Aujourd’hui, on peut mettre cela en pratique. Il suffit que les dirigeants fassent preuve d’exemple et cela, chacun peut le faire à son niveau. Sur le plan politique, et contrairement à la politique politicienne comme elle se mène aujourd’hui où c’est un système qui consiste à emmagasiner des biens, on peut se référer à la vision politique de Sankara qui était de ne pas travailler pour soi-même mais pour le pays, d’avoir une vision collective pragmatique qui pousse à poser des actes pour le développement. C’est une chose qui est possible aujourd’hui. C’est une question de volonté. Enfin, sur le plan national, notamment en ce qui concerne l’organisation de la nation à travers les projets de développement. On peut s’inspirer de l’idéal sankariste », a-t-il expliqué avant de préciser qu’«il faut un engagement, une éducation, une conscientisation. Sankara a fait tout cela à partir d’un engagement, à partir d’une conscientisation ».
Le panéliste du jour n’a pas passé sous silence la question de la crise scolaire qui a secoué le Burkina les mois écoulés. Selon lui, l’idéal sankariste contient bien des éléments à améliorer l’éducation au Burkina. « Thomas Sankara a voulu révolutionner l’éducation en poussant d’abord les Burkinabè à être fiers d’eux-mêmes », affirme-t-il. C’est l’école qui doit transmettre des valeurs de fierté, de morale et d’intégrité. « A partir du moment où après le départ de Sankara on est revenu sur un système éducatif purement colonial, voire néocolonial qui apprend plus à connaitre les valeurs des autres qu’à’être fier de nous-mêmes, il y va de soi que nous grandissons avec les germes de cette école », déplore-t-il, d’où la nécessité selon lui de considérer l’école comme un levier fondamental pour construire la société en y instaurant les valeurs de Sankara si nous voulons emprunter l’idéal sankariste de développement.
En ce qui concerne son appréciation du leadership politique actuel au Burkina en rapport avec cet idéal sankariste, le panéliste pense que ce dernier est un leadership pour soi, pour paraitre afin de tout accaparer autour d’un groupuscule, d’un parti politique. « Ce n’est pas un leadership national », conclut-il.
La téléconsultation est désormais possible au pays des hommes intègres. La ministre de l'Économie numérique et son homologue de la Santé ont procédé au lancement du projet Téléconsultation entre le Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo de Ouagadougou et le centre hospitalier régional de Tenkodogo le mardi 3 août. Ounteni Cyrille Ouoba, ingénieur de conception en informatique, nous explique le fonctionnement de cette technologie.
C'est une plateforme sur laquelle un logiciel gère le dossier du patient et le centralise au niveau du cloud gouvernemental, où l'ensemble des données sur le malade est centralisé. Les deux centres médicaux de Ouagadougou et de Tenkodogo, par exemple, peuvent s’interconnecter grâce audit logiciel sur la base des données qui y seront partagées. Ils vont partager exactement les mêmes données relatives au patient déjà mises au point par les médecins à Tenkodogo. Le spécialiste qui est à Ouagadougou charge alors le dossier et, ce faisant, peut voir l'ensemble des informations concernant la consultation pour laquelle le patient est venu. Ensuite, tous les deux praticiens commencent la téléconsultation. En d’autres termes, ils se connectent à la plateforme avec la vidéo sur le patient. Cela va permettre au spécialiste de consulter la partie du patient qu’on a besoin de visualiser pour pouvoir poser le diagnostic. La caméra sera, si possible, repositionnée pour permettre de voir les lésions sur le corps du patient. A la fin de cette consultation visuelle du patient à distance, le spécialiste établit un rapport de consultation, dresse un bilan qui va consister à demander par exemple des examens complémentaires et, éventuellement, fait une prescription qui va être l'ordonnance adressée au patient.
Après qu’il a fait tout cela grâce au logiciel, le médecin qui se trouve à Tenkodogo va recharger les données et avoir accès au rapport du spécialiste, aux examens médicaux demandés ainsi qu’à la prescription qui a été faite. Il lui suffit alors d'imprimer toutes ces informations à la fin, de les remettre au patient qui va aller réaliser les examens et payer les produits pharmaceutiques demandés. Comme on le constate, cette façon de procéder évite au médecin et au patient de longs trajets.
La ministre de l'Économie numérique, des Postes et de la Transformation digitale, Hadja Fatimata Ouattara, et le ministre de la Santé, le Dr Charlemagne Ouédraogo, ont procédé au lancement du projet *Téléconsultation* entre le Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo de Ouagadougou et le centre hospitalier régional de Tenkodogo.
Favoriser des consultations entre des praticiens de la santé à distance, c'est l'objectif assigné à la téléconsultation médicale. C'est à travers un exercice pratique que cela a été vérifié en présence de la presse. Pour le ministre burkinabè de la Santé, le Dr Charlemagne Ouédraogo, cet exercice de téléconsultation à distance entre des praticiens du milieu rural et ceux de la capitale possible comme constaté. Cette technologie a pour avantage, selon le premier responsable de la santé, de permettre de combler un gap en ressources humaines qualifiées qui n'existent pas au niveau de certaines régions sanitaires. Elle permet aussi aux différents praticiens de mener un débat contradictoire pour l'intérêt du malade. « Vous avez vu que grâce à l'appui de médecins spécialistes en dermatologie de l'hôpital universitaire Yalgado-Ouédraogo, un médecin généraliste qui se trouve dans un centre hospitalier régional en province a eu un renforcement de capacités. Il a eu des orientations pour que le malade puisse être dans un circuit pour améliorer son diagnostic, pouvoir recevoir un traitement adéquat et pouvoir guérir dans les délais », a expliqué le ministre de la Santé.
La ministre de l'Économie numérique, des Postes et de la Transformation digitale, Hadja Fatimata Ouattara, s'est réjouie du succès de l'opération qui est, selon elle, une solution adaptée à notre environnement. « Nous avons vu aujourd'hui que cela s'est bien passé. Le secteur de la santé est très sensible et nous avons besoin d'avancer prudemment », s'est elle exprimée.