Littérature : La 2e édition du livre « Moah, le fils de la folle », présentée au public
Lauréat du 1er prix du Grand Prix national des arts et des lettres de la Semaine nationale de la culture (GPNAL-SNC) 2018, Alexis Yaméogo, dont le nom d'auteur est Clément Zongo, dépeint dans son œuvre romanesque « Moah, le fils de la folle », les travers de la société dans laquelle nous vivons. La 2e édition de l'ouvrage, qui par ailleurs sensibilise la population à la souffrance du genre humain, a été présentée le samedi 19 juin 2021 à Ouagadougou.
« Moah, le fils de la folle », c’est l’histoire d’un enfant de 5 ans très attaché à sa mère, une malade mentale. Ces 2 « marginalisés » survivent grâce à la générosité de bonnes volontés et aux restes de repas glanés dans les poubelles des plus nantis.
Le roman déroule ainsi les difficultés de la vie de cet enfant qui, malgré ses débuts difficiles dans la vie, finira président de la République gombolaise, le pays imaginaire dans lequel se déroule l’histoire.
Dans sa présentation de l’œuvre, le Dr Ghislaine Sanou, enseignante chercheure en littérature africaine au département de Lettres modernes de l’université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, a souligné que l’auteur a puisé dans la vie quotidienne pour composer sa première œuvre romanesque éditée. Selon la présentatrice de l’œuvre, l’auteur crée un éloignement de la réalité et un rapprochement de la fiction. « Le roman mêle réalité et fiction en impliquant d’importantes interrogations : roman fiction ou réalité ?» a-t-elle questionné. Et de préciser que l’ouvrage de M. Yaméogo présente le vécu d’un pays au nom fictif de « Gomboland » qu’un lecteur averti pourrait très vite associer à chacun des pays africains où sévissent des maux tels que la corruption, la dictature et la mauvaise gouvernance. « Il s’est agi pour l’auteur de forger une langue, un style pour reconstituer une histoire à ce jeune enfant en pleurs. On pourrait également lire l’œuvre comme un conte issu du cycle de l’orphelin », souligne-t-elle. Une histoire racontée en 210 pages subdivisées en 34 chapitres.
« Moah, le fils de la folle », est inspiré d’une histoire vraie, celle d’une malade mentale et de son fils qu'a connus l’auteur. Une histoire qui l’a tellement bouleversé qu’il a tenu à l’écrire en y ajoutant de la fiction pour la romancer. « Voir cet enfant dans ce marché ce jour-là, qui refusait d’aller chez sa mère, c’était très touchant. Je me suis demandé pourquoi un enfant qui était d’habitude avec sa maman avait choisi ce jour-là de refuser d’aller chez celle-ci. J’avoue que cela m’a tellement marqué que 2 semaines plus tard, je me suis mis à écrire l’histoire de cet enfant », a confié l’auteur à propos de la genèse de son œuvre.
« Au-delà de l’œuvre, j’ai voulu faire passer un message aux gens afin qu’ils soient sensibles à la souffrance des autres. Pour moi, nous nous devons d'être solidaires les uns des autres », a lancé l’auteur.
Le monde de la littérature, qui a fortement apprécié la 1re édition de cette œuvre de fiction, a néanmoins déploré le manque d’intérêt des Burkinabè, de façon générale, pour la lecture.
« Moah, le fils de la folle », est vendu au prix unitaire de 4 000 F CFA et est disponible dans les librairies du Burkina Faso.
Faut-il le rappeler, la 1re édition de « Moah, le fils de la folle », a été publiée le samedi 2 février 2019.
Sié Mathias Kam (stagiaire)