"L'héritage de la révolution sankariste", c'est le thème développé ce mercredi 04 août 2021 par l'écrivain Adama Amadé Siguiré au cours d'un panel organisé par le Mouvement Conscience Nouvelle (MCN) dans le cadre de la célébration du 38e anniversaire de la révolution sankariste à Ouagadougou. Selon le panéliste du jour, l’idéal sankariste peut aider le Burkina à se ressaisir dans un contexte mondial de plus en plus incertain.
« L’idéal sankariste peut aider le Burkina à se ressaisir. Il suffit d’être réaliste, de repartir en arrière et de voir les valeurs que Thomas Sankara défendait », a affirmé Adama Amadé Siguiré à l’entame de ses propos. Des valeurs qui se situent à trois (03) niveaux, selon l’écrivain. « D’abord sur le plan moral. Il faudrait que les gens sachent que Sankara était un homme assez honnête qui s’intéressait à la morale. Aujourd’hui, on peut mettre cela en pratique. Il suffit que les dirigeants fassent preuve d’exemple et cela, chacun peut le faire à son niveau. Sur le plan politique, et contrairement à la politique politicienne comme elle se mène aujourd’hui où c’est un système qui consiste à emmagasiner des biens, on peut se référer à la vision politique de Sankara qui était de ne pas travailler pour soi-même mais pour le pays, d’avoir une vision collective pragmatique qui pousse à poser des actes pour le développement. C’est une chose qui est possible aujourd’hui. C’est une question de volonté. Enfin, sur le plan national, notamment en ce qui concerne l’organisation de la nation à travers les projets de développement. On peut s’inspirer de l’idéal sankariste », a-t-il expliqué avant de préciser qu’«il faut un engagement, une éducation, une conscientisation. Sankara a fait tout cela à partir d’un engagement, à partir d’une conscientisation ».
Le panéliste du jour n’a pas passé sous silence la question de la crise scolaire qui a secoué le Burkina les mois écoulés. Selon lui, l’idéal sankariste contient bien des éléments à améliorer l’éducation au Burkina. « Thomas Sankara a voulu révolutionner l’éducation en poussant d’abord les Burkinabè à être fiers d’eux-mêmes », affirme-t-il. C’est l’école qui doit transmettre des valeurs de fierté, de morale et d’intégrité. « A partir du moment où après le départ de Sankara on est revenu sur un système éducatif purement colonial, voire néocolonial qui apprend plus à connaitre les valeurs des autres qu’à’être fier de nous-mêmes, il y va de soi que nous grandissons avec les germes de cette école », déplore-t-il, d’où la nécessité selon lui de considérer l’école comme un levier fondamental pour construire la société en y instaurant les valeurs de Sankara si nous voulons emprunter l’idéal sankariste de développement.
En ce qui concerne son appréciation du leadership politique actuel au Burkina en rapport avec cet idéal sankariste, le panéliste pense que ce dernier est un leadership pour soi, pour paraitre afin de tout accaparer autour d’un groupuscule, d’un parti politique. « Ce n’est pas un leadership national », conclut-il.
Bessy François Séni