Débuté le 13 avril dernier, le mois de ramadan a pris fin avec la célébration officielle de l’Aïd el-fitr ce jeudi 13 mai 2021 au Burkina Faso. A la place de la Nation, à Ouagadougou, la prière s’est déroulée en présence des autres communautés religieuses, coutumières et de personnalités politiques, signe de la cohésion nationale. Le prêche du jour a porté sur la paix et la cohésion sociale.
Tôt en cette matinée du 13 mai 2021, jeunes, vieux, hommes et enfants ont investi les mosquées et places publiques pour célébrer l'Aïd el-fitr marquant la fin de 30 jours de jeûne, de prière et de partage. Le prédicateur du jour, Cheikh Abdallah Ouédraogo, a souhaité que « le Burkina Faso retrouve sa paix d’antan et que les fils et filles de la Nation s'unissent pour relever les défis auxquels fait face le pays ».
Présent sur les lieux pour la prière, Alassane Bala Sakandé, le président de l’Assemblée nationale, a déclaré que ce jour est très spécial en ce sens qu’il marque la fin du jeûne musulman.
En effet, le ramadan est pour les musulmans un «mois saint», car c’est une période de jeûne, de prière et de partage qui renferme d'innombrabes grâces. Ce jour est spécial parce que, d’une même voix, les fidèles ont prié pour la paix au Burkina Faso. «Nous avons prié pour qu'il y ait la paix et la cohésion sociale au Burkina Faso », nous confie Alassane Bala Sakandé, qui ajoute : «Nous saluons la cohésion sociale entre nos différentes religions, marquée par leur présence à cette prière solennelle. C'est un message fort qui va contribuer à renforcer les liens entre les Burkinabè».
Notons que le dimanche 9 mai, l'archevêché de Ouagadougou a accueilli dans la soirée une délégation de la Umma pour la rupture du jeûne musulman. «Nous avons foi que la cohésion sociale sera retrouvée et que la paix reviendra au Burkina », a conclu le président de l'Assemblée nationale.
Faisant l’objet d’attaques terroristes, le Burkina Faso a, en effet, beaucoup besoin des prières de ses fils et filles, qu’ils soient chrétiens, musulmans ou adeptes de la religion traditionnelle.
«Nous voulons, à travers notre présence, marquer notre solidarité avec nos frères musulmans qui, durant 30 jours, ont prié pour la paix, la cohésion sociale et la prospérité au Burkina Faso», martèle pour sa part le ministre Clément Sawadogo. Pour le ministre de l'Administration territoriale, c'est un honneur pour notre pays de voir se réunir autour d'une même table et en un même lieu les différentes religions pour marquer l'union. Le Burkina Faso n'a jamais connu au cours de son histoire de graves dissensions entre les différentes communautés religieuses. Voir le cardinal Philippe Ouédraogo se passer de ses propres obligations en ce jour d'Ascension et être présent à cette célébration est un geste vraiment fort », conclut le ministre Clément Sawadogo.
Dans le même ordre d’idées, le cardinal Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou, prône l’unité de tous les Burkinabè, quelle que soit leur appartenance ethnique ou religieuse. Pour lui, chrétiens et musulmans sont tous des enfants de Dieu et aucune discrimination ne doit exister entre eux. «Nous sommes heureux avec nos frères musulmans qui célèbrent le ramadan aujourd'hui », a déclaré Son Eminence Philippe Ouédraogo. Et celui-ci de s’empresser d’ajouter : «Il faut démolir les murs de la haine, de la violence et de l'incompréhension et établir des ponts de fraternité et de solidarité ». Le cardinal a terminé son propos en souhaitant bonne fête aux musulmans.
Dans ce contexte où la sécurité nationale est sans cesse menacée, la communion de ces différentes autorités religieuses à cette fête de ramadan doit faire tache d’huile pour que le vivre-ensemble des Burkinabè soit inébranlable.
Contexte sécuritaire national oblige, c’est sous haute sécurité que s’est déroulée la célébration de ce jour.
Sié Mathias Kam (stagiaire)