Si l’explosion de la téléphonie mobile au Burkina Faso a créé de nouveaux métiers, il n’en demeure pas moins qu’elle a contribué au ralentissement de certains types d’activités comme la vente des montres-bracelet. En effet, les téléphones munis d’horloge ont considérablement réduit les entrées financières des marchands ambulants de ce bijou autrefois très prisé. Moussa Kaboré, vendeur de montres depuis 7 ans au marché de Nabi Yaaré, se demande s’ils pourront continuer ce commerce dans une ville comme Ouagadougou.
« Avant, nous faisions vraiment de bonnes affaires dans la vente des montres, mais ce n'est plus le cas. » Ces propos sont ceux d’un des plus anciens vendeurs de montres-bracelet de la ville de Ouagadougou. A l’en croire, la vente de montres n'est plus lucrative comme par le passé. En effet, la plupart des téléphones portables ont une horloge intégrée, ce qui fait que les porteurs de montres-bracelet se raréfient.
Dans la capitale burkinabè, beaucoup de jeunes s’efforcent d’avoir de petits métiers dans un contexte économique de plus en plus difficile. Moussa Kaboré, lui, semble tirer son épingle du jeu. « Malgré toutes ces difficultés, nos chiffres d'affaires sont satisfaisants. Nous avons une catégorie de clients qui achètent ces montres juste pour paraître beaux », déclare-t-il.
Antoine Yaméogo n’est cependant pas du même avis que Moussa Kaboré. « Il m’arrive de penser à me reconvertir en réparateur de téléphones portables, car les affaires marchent beaucoup mieux pour ceux qui mènent cette activité », soutient-il avant de nous confier, désespéré, que « certains ont même bradé leur stock de montres juste pour pouvoir changer d’activité ».
La pandémie de COVID-19 frappe de plein fouet le secteur des petits métiers, et c'est un truisme de le rappeler. D'ailleurs à ce propos, de nombreux pays africains étudient des stratégies de relance économique pour atténuer la souffrance de leurs populations.
Bessy François Séni