vendredi 22 novembre 2024

Santé : « Le terrorisme scientifique doit s'arrêter au Burkina Faso... Nous refusons d'être des cobayes d'une science hasardeuse », Ali Tapsoba, porte-parole du Collectif citoyen pour l'agroécologie (CCAE)

toxi uneLe Collectif citoyen pour  l'agro-écologie (CCAE) a tenu une conférence de presse ce samedi 15 mai à Ouagadougou. Les échanges avec les hommes de médias ont porté principalement sur trois points : le contexte général de l’agrochimie et des Organismes génétiquement modifiés (OGM),  le cas du Burkina Faso et enfin les perspectives.

S’agissant du premier point à l’ordre du jour, il a été question de situer le contexte général de l’agrochimie et des OGM. Selon Ali Tapsoba, le secteur agrochimique est responsable du monde toxique dans lequel nous vivons. « L’impact environnemental et celui sanitaire des produits chimiques sont désastreux : disparition des insectes, pollution des eaux, des sols, de l’air, cancers ... », alerte-t-il.

Au second point des échanges, spécifiquement pour le cas du Burkina Faso, la CCAE dénonce la « transformation de notre biotope en un laboratoire à ciel ouvert ». Selon son porte-parole, les marches organisées en 2015 et en 2018 ont contribué à l’abandon du coton BT mais d’autres dangers subsistent. « Plusieurs autres tentatives d’introduction de cultures transgéniques sont en cours au Burkina Faso, notamment le niébé BT et les moustiques génétiquement modifiés », affirme-t-il.

toxi 2« Target malaria » est un programme conçu dans le but de lutter efficacement contre le paludisme et il est financé par la fondation Bill et Melinda Gates de la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA), un organe de l’armée américaine. Dans ce programme, il s’agit de la manipulation de moustiques génétiquement modifiés confiés à l’Institut de recherche en science de la santé (IRSS) du Burkina. Pour le conférencier du jour, les populations, sans même le savoir, sont les cobayes d’une expérience hasardeuse et suicidaire. « Target Malaria pourrait aboutir à la création d’une arme bactériologique à travers le bricolage des insectes », déclare-t-il. Toujours selon lui, depuis les lâchers de moustiques GM en juillet 2019, aucune étude d’impact n’a été faite pour en tirer les conséquences.

Les moustiques de Soumoussou sont aussi un programme dénoncé par la CCAE. « Cette expérience suicidaire consiste à pulvériser les moustiques à l’aide d’une décoction de champignon toxique, de gêne d’araignée d’Australie et du scorpion du désert », explique Ali Tapsoba avant de compléter son propos par l’impact de cette expérience sur les insectes : « Le champignon génétiquement modifié sécrète une puissante neurotoxine qui sera fatale aux moustiques. » « Les moustiques existent parce qu'ils doivent exister ; la cause du paludisme, c’est l’absence d’assainissement », conclut-il.

Pour ce qui est du niébé BT ou haricot, c’est une variété de niébé génétiquement modifiée conçue pour résister à l’insecte ravageur « Maruca Virata » afin de réduire les pertes de rendements des grains de niébé, selon les chercheurs. Le Burkina Faso a-t-il tiré des leçons du Covid-19 ? S’interroge le porte-parole de la CCAE, pour qui « le virus de Wuhan », qui défie toutes les avancées scientifiques aujourd’hui, devrait nous pousser à stopper la manipulation des virus. « Avec la manipulation des moustiques génétiquement modifiés, le Burkina Faso risque d’être le prochain foyer d’expansion de pathogènes », confie-t-il. Toujours selon M. Tapsoba, nous risquons pire que le Covid-19 car la transmission du virus se fera par les moustiques.

S’agissant du dernier point au menu des échanges, la CCAE a parlé des perspectives et, de l’avis de son porte-parole, des actions citoyennes sont à mener continuellement : interpellation des décideurs (gouvernement et parlementaires), mobilisation citoyenne, actions en justice, préservation des semences paysannes, etc.

La CCAE exige un moratoire sur les OGM et appelle ainsi à stopper toute manipulation de virus. « Le terrorisme scientifique doit s’arrêter au Burkina Faso ... Nous refusons d’être les cobayes d’une science hasardeuse », a conclu le porte-parole du CCAE, Ali Tapsoba.

Sié Mathias Kam (stagiaire)

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