mercredi 19 février 2025

kayawt uneCe vendredi 26 février, l’artiste burkinabè Abdoul Kaboré, dit Kayawoto, a présenté officiellement son tout premier album. Intitulé « Maouland », l’opus, composé de 14 titres qui parlent pour la plupart d’argent, s’adresse à la jeunesse. « Maouland », c’est aussi des featuring avec Floby et Smockey.

Très attendu des mélomanes, Kayawoto, qui se considère comme un phare et une balise de la nouvelle génération hip-hop burkinabè, voire africaine, relate des faits dont seraient victimes les jeunes. Dans les chansons qu’il propose à ces fans, l’artiste rappeur véhicule en mooré des messages à travers lesquels il exprime ce qu’il sait, voit et désire. L’album « Maouland », selon Kayawoto, « parle essentiellement de la vie, de la galère et d’argent. J’ai mis l’accent sur l’argent parce que tout le monde ne travaille que pour l’argent. Le message que je passe s’adresse surtout à la jeunesse, victime principale des vices de la société. Vous verrez que dans les titres proposés, ce sont les questions en rapport avec la situation des jeunes qui sont abordées ».    

kayawt 2L’album « Maouland », c’est aussi des feat avec Floby et Smockey, preuve que la nouvelle génération de rappeurs burkinabè peut compter sur les aînés pour se propulser. A entendre Smockey, les titres chantés en mooré sont en rapport direct avec les réalités des populations. «  C’est la nouvelle génération qui monte et on ne peut que l’accompagner lorsque c’est bon. On n’oublie pas d’où on vient », a-t-il ajouté.

kayawt 3Une telle collaboration, affirme Smockey, doit continuer. Vu la vague de rappeurs qui commencent à se faire connaître positivement dans le milieu du show-biz burkinabè, c’est tout le Faso qui gagne. « Je crois qu’il faut multiplier ces types de connexion afin de toujours fait rêver la jeunesse burkinabè qui n’attend que ça. Cela permet à la musique burkinabè de connaître un brassage et d’en sortir quelque chose de naturel », a-t-il affirmé.

Kayawoto, depuis quelque temps, s’est fait le porte-voix d’une tradition de l’oralité où tout ce qui existe se plie à la force et à la richesse de la parole. Ainsi, son style de rap se veut populaire, imprimant sa puissance sur les jeunes. Très vite, le clip de sa première chanson, « Tabi Yonsé », sortie en février 2019, s’est hissé aux sommets des hit-parades nationaux, voire internationaux. Kayawoto promet des concerts dans les régions du Burkina Faso afin de faire connaître son album.

Bruno Bayala

 

gmbo uneLe groupe Gombo.com organise un spectacle ce samedi 27 février 2021 au CENASA. Dénommé « Tout va se savoir », ce spectacle est un cri du cœur de ces humoristes burkinabè dont le talent n’est plus à démontrer. Pendant qu’ils étaient en pleine répétition ce jeudi 25 février, Radars Info Burkina s’est intéressé aux thèmes qu’ils aborderont à l’occasion dudit spectacle. 

Après les élections couplées du 22 novembre 2020, l’heure est au bilan pour le groupe Gombo.com dans un style humoristique visant à dénoncer les faits qui fâchent. Les deux complices, en compagnie de quelques comédiens burkinabè, vont tenir en haleine leur public durant plus d’une heure en dénonçant plusieurs faits sociaux.

Selon Ousmane Bamogo, dit kérékékakounka, « le spectacle ‘’Tout va se savoir’’ est un cri du cœur qui englobera plusieurs thèmes d’actualité dont l’élection présidentielle, la question des dialyses, la suppression de la dot au Burkina Faso et le coronavirus », a-t-il affirmé.

gmbo 2Pour Irissa Nikiéma, dit Siatik, ce spectacle, à l’instar des autres qu’ils ont déjà eu à donner, vise surtout à dire haut et fort ce que beaucoup n’osent pas dénoncer. « Nous sommes des journalistes humoristes. Ce qui se passe dans nos pays, on le dit. Nous sommes la voix des sans voix. S’il y a quelque chose qui se passe, on le dit pour tout le monde pour que chacun puisse prendre conscience de la ‘’vraie réalité’’. En dénonçant les faits, notre objectif est que les choses changent positivement », a-t-il indiqué.

« Tout va se savoir » est un spectacle dont les préparatifs ont débuté il y a 2 mois et qui devait se tenir l’année dernière, mais la COVID-19 a obligé à des reports. Et c’est finalement le samedi 27 février que rendez-vous a été donné à tous les fans de ce groupe. 

Irissa Nikiéma, dit Siatik, et son acolyte, Ousmane Bamogo, alias kérékékakounka, promettent, lors de ce spectacle, de dénoncer des choses qui se sont passées et à venir dans l’espoir de faire bouger les lignes. 

Bruno Bayala  

pmc uneDe nos jours, de plus en plus de personnes exercent la profession  de maître de cérémonie. Parmi elles figurent des femmes. Cette présence de l’autre moitié du ciel est positivement appréciée par les hommes qui s’adonnent à cette activité depuis des années. 

Au départ considérée comme un métier d’homme au Burkina, elle est aujourd’hui également exercée par des femmes. La maîtrise de cérémonie, puisque c’est de cela qu’il s’agit, est une activité que tout le monde peut exercer. La surprise de voir une femme jouer le rôle de maîtresse de cérémonie s’explique par un « conditionnement » culturel et ne saurait empêcher celle-ci de faire mieux que les hommes. Pour la présentatrice-télé Stéphanie Zongo, cette surprise peut bien se justifier dans le contexte africain. « C’est normal que ce soit une surprise quand on est dans contexte africain où à la base la femme n’a pas droit à la parole, donc quand il s’agit de parler en public, c’est sûr que ce n’est pas la femme qui va dire qu’elle va parler en premier. Mais les choses ont évolué et on constate que les femmes qui s’adonnent à cette activité sont aussi compétentes que les hommes qui l’exercent », a-t-elle affirmé.

pmc 2De l’avis de Mahamadi Ouédraogo, dit Mdi, tout comme les hommes, les femmes peuvent bien exercer ce métier. Selon ce maître de cérémonie, le constat que les femmes ne sont pas aussi bien connues que les hommes pourrait se justifier par certaines charges de la femme africaine qui doit s’occuper de son conjoint et des enfants. « Nous sommes dans une société africaine et les femmes doivent s’occuper de leur époux et des enfants. Et si l’époux n’est pas en mesure de comprendre la complexité du métier de MC, la femme peut, du jour au lendemain, être obligée d’arrêter, surtout que l’animation de certaines cérémonies requiert qu’on ait 2 maîtres de cérémonie de sexes différents et que certains conjoints craignent pour la survie de leur couple », a-t-il ajouté.

pmc 3A entendre de nombreux présentateurs, la maîtrise de cérémonie, à l’instar d’autres métiers, nourrit bien son homme au Burkina Faso, il faut juste est professionnel et savoir satisfaire l’assistance. Malheureusement, de nos jours, plusieurs personnes se déclarent MC sans aucune formation en la matière. Et ce secteur d’activité risque d’être saturé par les amateurs qui sont sollicités par leurs amis qui préfèrent leur faire appel plutôt que de s’adresser aux professionnels du domaine, qui coûtent plus cher.

« Quoi qu’il en soit, c’est à l’œuvre qu’on reconnaît le vrai artiste », a déclaré Stéphanie Zongo, qui estime que les femmes peuvent exercer ce métier aussi bien que les hommes qui y excellent.

Bruno Bayala

 

amzy uneAprès différents singles et plusieurs duos, le jeune artiste musicien Amzy vient de mettre sur le marché discographique son 2e album intitulé « Ma mission ». Ce « bébé musical » contient 12 titres et est chanté en différentes langues.

Amzy, à l’état civil Hamza Ganem, est un jeune artiste talentueux qui a déjà fait ses preuves à travers ses différents titres. Après son premier album, l’artiste vient de sortir un 2e intitulé « Ma mission » pour le plaisir de ses fans. Il explique que « l’album parle de relations sociales parce que lorsqu’un pays est pauvre, c’est qu’il est pauvre de mentalité et c’est dans le social qu’on peut apprendre à se cultiver, à se donner des leçons, à se former et à être meilleur ».

Plusieurs thèmes tels que l’amour du prochain, le vivre-ensemble, le patriotisme et l’affirmation de soi sont abordés dans ce nouvel opus. « On y trouve des titres comme ‘’Tu me manques’’, ‘’M’ma guess fo biiga’’, ‘’Le monde te ment’’, ‘’C’est la vie’’… », nous a cité l’artiste, qui a ajouté que dans certaines des chansons de son album, il est en featuring (NDLR : en duo) avec d’autres artistes comme Kayawoto, Young Ced, Greg le Burkimbila, Mix premier et Serge Beynaud de la Côte d’Ivoire. Et de préciser que les titres sont chantés en mooré, en français et en anglais.

amzy 2Selon Amzy, son ambition à  travers « Ma mission est de contribuer à donner plus d’éclat au drapeau du Burkina à tout point de vue. Ma mission sonne comme la mission de tous, celle d’apporter le meilleur de ce que nous avons à notre partie, qui nous a tout donné et que nous avons la responsabilité de construire, d’élever parmi les grandes nations. C’est donc un appel à un engagement citoyen et à la responsabilité commune ».

amzy 3« Ma mission » a bénéficié de la maestria des meilleurs arrangeurs dans les genres de prédilection de l’artiste. Il s’agit de : Shadow Stone, Petit Jeano, Mister Leo et H-Cone. C’est en somme un album aux couleurs variées allant de l’afro-rap à l’afro-trap en passant par le drill, l’afro-beat et le warba dancehall.

En rappel, Amzy a été lauréat aux FAMA (Faso Musique Awards) dans la catégorie prix de l’ambassadeur du Maroc. En avril 2019, il fut le Kundé de la révélation, de même que Personnalité culturelle de l’année 2020 (12 PCA) et nominé en janvier 2021 pour le meilleur featuring de l’année avec Greg (12 PCA).

Stéphanie W. Lallogo

hla uneLa 9e édition des Personnalités culturelles de l’année (PCA) s’est déroulée le vendredi 29 janvier 2021 dans la Salle Canal Olympia Yennenga Ouaga 2000. Au cours de cette soirée haute en couleur, des acteurs culturels ont vu leur mérite reconnu. Dans une interview, le promoteur revient sur l’organisation de cette édition dans un contexte de covid-19. Lisez plutôt.

Radars Info Burkina : Êtes-vous satisfait de l’organisation de la 9e édition des Personnalités culturelles de l’année (PCA)?

Hervé David Honla : Ma satisfaction dépend du public et des acteurs culturels qui y ont consacré leur temps le 29 janvier dans la salle Canal Olympia Yennenga Ouaga 2000. Au regard des messages de félicitations que je reçois depuis la fin de la cérémonie, je peux affirmer que je suis satisfait malgré quelques aspects qu'il faudrait améliorer.

RB : Quelle a été la particularité de cette édition ?

HDH : Nous avons voulu qu’elle soit transparente au maximum tout en reflétant la géopolitique culturelle de notre pays. C’est la raison pour laquelle les nominés viennent également des autres régions du Burkina. Le thème « Résilience » y est également pour quelque chose, au regard des différentes crises (sanitaire et sécuritaire) qu’il y a eu en 2020.

RB : Qu’est-ce-qui, à votre avis, peut être fait pour améliorer cet évènement majeur de l’agenda culturel au Burkina?

HDH : Ce qui peut être amélioré, c'est l'organisation, précisément la gestion des invités qui sont de plus en plus nombreux. Nous n'arrivons plus à contenir le monde. En outre, il y a le timing et la réduction du nombre d’artistes qui prestent.

RB : Il vous est reproché la désignation relativement arbitraire des nominés. Quel commentaire vous faites à ce sujet?

HDH : Parler de désignation arbitraire des nominés, c'est exagéré. Nous passons 6 mois de l'année, lors de réunions, à choisir d'abord les catégories ensuite les nominés avec l'aval des personnes-ressources du milieu. Donc je ne pense pas que la désignation soit arbitraire.

RB : Le fait d’être organisateur d’un événementiel désignant des lauréats n’entache-t-il pas vos analyses critiques de journaliste culturel ?

HDH : Bien au contraire, mes analyses critiques doivent me permettre de donner l'exemple quand je fais de l'évènementiel. Ce n'est pas moi qui désigne les nominés ni qui choisis les lauréats. Je ne suis qu'un organisateur d'événements, un facilitateur. Je ne m'occupe pas du jury.

hla 2RB : Un journaliste peut-il être manager d’artiste ou attaché de presse d’artiste ?

HDH : Attaché de presse oui, cela est même vivement conseillé. Bon nombre d'artistes de renommée internationale ont des attachés de presse qui sont des journalistes. Or, manager un artiste, c'est consacrer la quasi-totalité de son temps à le faire. Pour un journaliste en fonction, c'est difficile d'exercer les deux métiers.

hla 3RB : Le journaliste culturel est-il payé en monnaie de singe par les artistes burkinabè ?

HDH : Au Burkina, le métier de journaliste ne nourrit pas son homme. C'est encore pire quand on est journaliste spécialisé dans la culture et la critique. Si un artiste sollicite nos services, nous mettons parfois le prix qu'il faut ; malheureusement, nous n'avons jamais gain de cause. Bien au contraire, on nous traite de mendiants ou d'usurpateurs.

RB : Que pensez-vous de la relève des journalistes culturels?

HDH : Il n’y a pas de relève! C'est un terme à mon avis caduc. On ne donne pas la place aux jeunes. Chacun doit se former pour exceller dans son métier. Quand on travaille avec un aîné et qu'on est obéissant, on finit de se frayer un chemin. Le jeune acquiert sa place naturellement.

RB : Pourquoi vous appelle-t-on le chat?

HDH : On m'appelle ainsi parce que je suis discret dans des événements nocturnes et mes écrits écorchent parfois les artistes ; d’où les « griffes du chat ».

www.radarsburkina.net

dagn uneLe producteur-réalisateur scénariste burkinabè Oumar Dagnon termine l’année 2020 en apothéose. En effet, avec son film « A bout de souffle », il vient de  remporter le 1er prix du meilleur long métrage au  Sprouting Seed International Short Film Festival (SSISFF) en Inde. Bien que le réalisateur n’ait pas pu assister à la cérémonie solennelle de remise, COVID-19 oblige, son trophée arrivera très prochainement au Burkina Faso.

Le « Festival du film » est le plus grand événement cinématographique en Inde. C’est une plateforme unique d'exploration artistique et de divertissement, l'un des plus grands festivals de films publics au monde. Il attire chaque année des dizaines de milliers de visiteurs du monde entier.

Pour l'industrie cinématographique et les médias, c'est également l'un des événements les plus importants du calendrier annuel et un forum commercial indispensable.

Le Festival Sprouting Seed International Film est ouvert aux films, courts et longs métrages, fictions ainsi qu'aux documentaires.

 Ces films amènent les stars du cinéma international à Maharashtra et font découvrir de nouveaux talents. Le Festival accompagne les cinéastes de toutes disciplines sur leur chemin vers les projecteurs et soutient les carrières, les projets, etc. Cinq pays, à savoir le Burkina Faso, l’Inde, l’Italie, la Colombie et le Portugal, étaient en compétition dans cette catégorie.   

dagn 2Voici ce qu’on peut retenir du synopsis du film « A bout de souffle » : c’est quelqu’un qui décide de sortir du banditisme pour entrer dans le droit chemin. Par la suite, des difficultés surgissent. « Face à ces difficultés va-t-il se battre pour demeurer dans le droit chemin ou va-t-il basculer ? C’est toute la problématique du film », a expliqué le réalisateur.

C’est un long métrage porté par Issaka Sawadogo, l’acteur principal de cette fiction ; Coulio, interprété par Moïse Tiemtoré. Sonia, la fiancée de Malik dans le film, est interprétée par Josiane Hien.

Cette fiction de 80 mn a été  tournée en 2018. Elle a fait sa première mondiale lors du FESPACO 2019. Ensuite le film a voyagé dans plusieurs festivals hors des frontières du Burkina. En novembre 2019, il a remporté deux prix aux ZAFAA Awards à Abuja au Nigeria.

dagn 3C’est un sentiment de fierté qui anime Oumar Dagnon aujourd’hui. Sa plus grande satisfaction, c’est de voir que cette œuvre sortie de son imagation arrive à représenter le Burkina Faso dans le monde, qu’elle a fait son bonhomme de chemin et est aujourd’hui  reconnue sur le plan international.

« Nous avons cru à ce projet et son écriture nous a pris trois ans. Elle a été réalisée sur fonds propres. Pour nous, c'était un défi énorme à relever. Vu le parcours du film, on ne peut qu’en être fier car on l’a réalisé avec toute notre force, en croyant en nous-mêmes », s’est-il réjoui.     

Au cours de l’année 2020, Oumar Dagnon a produit des courts métrages dont Madjigui, écrit et réalisé par Mouna N'Diaye. Ce film a fait le tour des festivals à travers le monde et a rempoté des prix.

Le réalisateur  Dagnon et Mouna N’Diaye viennent d’ailleurs de rentrer de Dakar où Madjigui était en compétition. Oumar Dagnon y a  été certes pour le festival mais aussi pour explorer les possibilités en matière de cinéma. « Actuellement au Sénégal, il y a une floraison de séries télévisées. Le pays est devenu un pôle d’attraction. Pour moi, c’était une occasion de voir dans quelle mesure m’inspirer de ce qu’ils font, de nouer des contacts et, pourquoi pas, faire des coproductions entre le Burkina et le Sénégal », a-t-il indiqué.

Pour Dagnon, son objectif a été atteint car il est revenu du pays de la Téranga porteur d’espoir en se disant qu’à partir de 2021, la véritable industrie du cinéma burkinabè sera lancée.

« A Waati Films, on va entrer dans une production massive. Durant cette année, on a écrit énormément de scénarios en séries et en longs métrages. Je pense que les cinéphiles seront servis à partir de 2021, car le Burkina a sa place dans cette industrie», a conclu le jeune réalisateur.  

Aly Tinto

sanat uneLa pandémie de coronavirus a impacté presque tous les secteurs d’activité au Burkina Faso, déjà confrontés au manque de touristes du fait de l’insécurité. Radars info était avec des commerçants d’œuvres d'art et vous fait un focus sur la situation que vivent ces derniers en temps de covid-19.

L’artisanat contribue pour plus de 25% au PIB et occupe plus d'un million d'actifs au Burkina Faso. La filière art plastique appliqué et artisanat d’art, en particulier, est une des plus importantes en termes de contribution économique (29% du PIB culturel et 15% des emplois culturels). Toutefois, les acteurs du domaine demeurent confrontés à des problèmes depuis que le Burkina Faso est devenu la cible de certaines attaques terroristes et récemment face à la covid-19 qui fait des ravages partout dans le monde.

Interrogé sur la fréquentation des lieux dans ce contexte de pandémie de coronavirus, M. Ouédraogo explique que les clients se font rares. D’ailleurs, la rareté de la clientèle est antérieure à la crise sanitaire, ajoute-t-il. « Avec d’abord Ebola, ensuite la crise sécuritaire et maintenant la COVID-19, nous avons perdu tous nos clients. Depuis que la maladie a commencé et entraîné la fermeture des frontières, rien ne va ici parce que nos clients sont généralement des Européens, des touristes … », raconte-t-il avec amertume. sanat 2M. Ouedraogo se rappelle le bon vieux temps où, par mois, il pouvait enregistrer une à deux commandes de 1 à 3 millions F CFA en Europe.

sanat 3Depuis son l’apparition de la Covid-19 en mars 2020, l’artisanat a connu une baisse sur le plan commercial au Burkina Faso. En effet, la  maladie a fait que les touristes ne voyagent plus. « Je suis dans l’inquiétude, parce que nos ventes ne font que baisser et de nombreux commerçants d’œuvres d’art comme moi abandonnent le métier actuellement », a précisé Karim Ouédraogo.

Il lance un appel à la population à respecter les différentes mesures barrières mises en place par le ministère de la Santé pour éviter la propagation de la maladie.

Sawadogo K. Arnold Junior (stagiaire)

rptt uneAvant de monter sur scène, les artistes musiciens ont nécessairement besoin de se rendre dans une salle de répétition pour jouer. Radars Info Burkina s’est entretenu avec des tenanciers de salles de répétition ainsi que des artistes musiciens burkinabè pour savoir la part de contribution desdites salles  au succès d’un spectacle et les réalités dans ce domaine.

Selon Nourat, grande voix du reggae burkinabè, la salle de répétition permet à l’artiste de se préparer, musicalement et même psychologiquement, pour affronter la scène. Et Alif Naaba, chanteur auteur-compositeur et interprète, d’ajouter qu’elle contribue énormément et est la base du succès du spectacle.

Au Centre national des arts du spectacle et de l'audiovisuel (CENASA), il existe une salle de répétition « beaucoup sollicitée ». Ernest Bonkoungou, directeur du Théâtre national Koamba-Lankoandé, indique qu’au regard de ce que cette salle a comme dispositifs technique et acoustique, une contribution de 2 500 francs CFA par heure est demandée à ceux qui veulent l’utiliser. « Les artistes trouvent que c’est dérisoire comme contribution. Pour une répétition, on n’a pas besoin d’une très grande salle et toutes les conditions sont réunies pour  permettre de répéter. Notre salle a une qualité sonore appréciable si bien que quand on fait la répétition dans ces conditions acoustiques, on n’a plus beaucoup de choses à régler quand on arrive au spectacle », soutient-il. Il précise que ceux qui répètent dans cette salle conviennent avec lui qu’elle est vraiment appropriée.

rptt 2Parmi les conditions d’exploitation de la salle, ont doit se déchausser  avant d’y accéder. A l’en croire, c’est une condition très rigoureusement respectée. En plus, il est interdit d’y fumer, manger ou boire.

Au jardin de la musique Reemdoogo, la salle de répétition coûte également 2 500 F par heure.  Pour Nourat, les coûts des salles de répétition sont abordables et fixés en fonction de la qualité desdites salles. « Il existe des  salles à qualité moyenne, dont les prix sont de 2000 F l'heure par exemple, et les plus performantes sont à 3000 F l'heure.  On constate qu'au fur et à mesure,  les salles deviennent performantes et multiples, vu que la musique live se développe aussi », explique-t-elle.

rptt 3Alif Naaba fait savoir qu’il existe  4 ou 5 salles répondant aux normes qui contribuent à la création et aux préparations des spectacles. « Les coûts sont moyens pour un certain niveau comme dans la sous-région. On constate qu’il y a vraiment une qualité de travail proposée par les artistes sur les scènes au Burkina et ailleurs dans le monde », poursuit-il. 

Joseph Tiemtoré est technicien au jardin de la musique Reemdoogo. Selon lui, une salle de répétition doit être bien tapée, avec une bonne acoustique, bien climatisée avec du matériel professionnel. Le bassiste doit entendre la guitare basse, le guitariste doit entendre la guitare solo qu’il joue. Pareil pour les vocales.  « Il faut qu’il y ait un peu d’espace dans la salle ; c’est un critère important », ajoute pour sa part Alif Naaba.

Toujours selon ce dernier, quand un artiste joue dans une salle qui ne répond pas aux normes, il n’est pas inspiré et est moins motivé. Par conséquent, cela joue sa performance. « A 3000F l’heure, il faut que le minimum soit là », dit-il. 

M. Tiemtoré a regretté le fait que les techniciens travaillent toujours dans l’analogique alors que c’est surtout le numérique qui est utilisé de nos jours.. « Nous demandons aux autorités de nous accompagner pour qu’on ait une bonne formation et du matériel en numérique pour exceller dedans », demande-t-il.

Aly Tinto  

 

 

  

tati uneTatiana Nadé Guéria, danseuse ivoirienne résidant au Burkina Faso depuis 2016, est élève à l’Ecole de danse Irène-Tassembédo (EDIT) depuis 2018. Radars Info Burkina vous plonge  dans l’univers artistique de la danse à travers cette passionnée.

L’histoire d’amour entre la jeune Tatiana et la danse dure depuis l’adolescence de cette dernière. On pourrait même dire que celle-ci est née avec le virus de la danse, car fille d’un percussionniste et d’une danseuse. Passionnée de danse, elle commence très jeune à prester sur des scènes artistiques dans sa Côte d’Ivoire natale avant de partir à l’aventure en vue de se perfectionner et de mieux dompter cet art qu’est la danse.

Dans cette quête de la perfection, ses pas la conduisent en 2016 au Burkina Faso, où elle s’inscrit en 2018 à l’Ecole de danse Irène-Tassembédo (EDIT). Depuis, elle y suit une formation professionnelle de danse supposée durer 3 ans.

« La danse m’a apporté beaucoup de choses ; je ne suis pas encore au bout de mes objectifs mais la danse me permet d’être moi-même sur scène car je danse la vie, je respire, je souris, je suis joviale, en colère, j’exprime toutes ces émotions. Pour moi, danser, c’est vivre », nous confie la jeune danseuse en formation.

 « Ce qui m’a le plus marquée dans la danse, c’est mon stage de 6 semaines au Sénégal durant lequel j'ai collaboré avec plusieurs danseurs et danseuses de plusieurs nationalités. Ce fut une superbe expérience », raconte avec émerveillement la jeune femme, qui a des rêves plein la tête. Par exemple, elle ambitionne d’ouvrir des écoles de danse afin d’enseigner ce qu’elle appelle le savoir-vivre de la danse. tati 2«  Je voudrais, à l’image de ‘’tata Irène Tassembédo’’, être une figure emblématique de la danse en Afrique, voire sur le plan international », confie-t-elle.

En rappel, l’Ecole de danse internationale Irène-Tassembédo (EDIT), créée en octobre 2009, est un établissement de formation artistique offrant une formation professionnelle ainsi que des cours pour amateurs adultes et enfants. tati 3Elle a formé à ce jour plusieurs danseurs et chorégraphes professionnels parmi lesquels Eric Nébié, Florent  Nikièma et Rama Koné, qui sont des références en la matière.

Comme perspectives, l’EDIT prépare la 9e édition du Festival international de danse de Ouagadougou (FIDO), qui se tiendra du 23 au 30 janvier 2021 sur le thème « Privation de liberté » à l’institut français et au sein de l’EDIT.

Farida Elise Sawadogo (stagiaire)

megac uneAu CENASA, dans la nuit du 5 au 6 décembre, Donsharp de Batoro a fait vibrer le public. Le moins qu’on puisse dire est que le concert prestige, acte III, a été riche en émotions. Radars Infos Burkina y était et vous fait revivre l’évènement.

C’est sous le patronage d’Abdoul Karim Sango, ministre de la Culture et du Tourisme, ainsi que le parrainage conjoint de Marguerite Ouédraogo, présidente de la CIL, et de Claudine Lougué, ministre de la Santé, que le concert s’est déroulé. Etaient également présentes des personnalités comme Frédéric Titinga Pacéré et Whalib Bara, directeur général du BBDA.

Dans une salle du CENASA pleine à craquer, de nombreux artistes invités à l'image de Smarty, Sissao, Elesser Oubda et Miss Tanya, pour ne citer que ces derniers, ont fait monter le mercure en attendant que Donsharp lui-même monte sur scène. 

megac 2Le « grand parolier » a remercié les invités, les spectateurs, les autorités, les hommes de médias et tous ceux qui ont contribué de quelque manière que ce soit à la tenue effective du concert. Il faut souligner que l'événement était également diffusé en direct sur Facebook afin de permettre au maximum de personnes de le suivre. 

megac 3Donsharp, à travers cet événement culturel, veut faire prendre consciense au peuple burkinabè des maux qui minent notre société. Ces maux ont pour noms le viol, les risques que court la jeunesse sur les réseaux sociaux, l’incivisme grandissant… D’où son invite au peuple à changer de comportement et de manière de voir et de faire les choses dans son vécu quotidien, afin que le Burkina Faso connaisse des lendemains meilleurs, cela d’autant plus que, selon lui, nous n’avons pour héritage que notre Faso. C'est d'ailleurs ce qui justifie le choix du thème « Je n’ai que mon Faso ».

La jeunesse doit impérativement prendre conscience des problèmes actuels et faire l'effort de changer qualitativement sous peine de perdre son identité, ses origines et ses valeurs, a conseillé Donsharp de Batoro.

Arnold Junior Sawadogo  (stagiaire) 

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