mercredi 21 mai 2025

manneq uneLe domaine de la culture regorge de potentialités pour booster l’économie burkinabè. Si certains secteurs dudit domaine tels que la musique, la danse ou l’humour sont sous le feu des projecteurs, d’autres comme le mannequinat peinent à se faire connaître. Le mannequin Amadou Bandé, dans les lignes qui suivent, nous parle des difficultés de son métier.

Etudiant, mannequin, acteur comédien et humoriste, Amadou Bandé nous confie que le mannequinat est pour lui un rêve d’enfance. C’est ainsi qu’en 2019, il décide de se lancer dans ce domaine après une formation proposée par une agence de mannequinat suite à un casting à l'issue duquel il  est retenu. C’est après 6 mois de formation qu’il a réellement commencé avec les défilés, selon ses dires.

Une nouvelle aventure commence alors pour le jeune homme. Mais la réaction de sa famille, de confession musulmane, ne se fait pas attendre. « C’est vrai que les gens aimaient ce que je faisais et m'encourageaient, mais du côté de ma famille c'était différent, car on considérait ce métier comme une dépravation des mœurs », explique Amadou Bandé. Mais à force de persister  et après avoir longuement expliqué les contours de ce métier, « ma famille a fini par me comprendre, à commencer par ma mère ».

manneq 2Très vite, Bandé est sollicité par des stylistes de la ville de Ouagadougou pour la promotion de leurs produits. Membre de la Ligue des sapeurs du Burkina, le jeune mannequin côtoie sur les podiums d’autres amoureux des défilés de mode comme le doyen Moussa, un professionnel qui défile un peu partout dans le monde. « C'est un grand frère avec qui je discute beaucoup et qui me donne des conseils », précise-t-il.

Selon Amadou Bandé, le mannequinat, « c’est un métier qui nourrit son homme, qui nous rend libres ». Il déplore néanmoins que le mannequin burkinabè soit moins valorisé que celui du Sénégal ou de la Côte d’Ivoire. 

« Les mannequins burkinabè sont mal payés, ce problème de cachets se rencontre même dans la musique, l'art, le théâtre », s’offusque-t-il avant d’ajouter qu’il faut travailler à professionnaliser le métier.

Les mannequins burkinabè rencontrent de nombreuses difficultés sur le terrain, notamment en ce qui concerne leur prise en charge lors des prestations.

A l’endroit du ministère de la Culture, Amadou Bandé lance un appel à la professionnalisation du secteur du mannequinat. « Il faut vraiment insister sur la formation afin d'avoir des acteurs professionnels, car les gens ont tendance à négliger ce métier », a-t-il souhaité.

Pour finir, Amadou Bandé conseille aux jeunes qui veulent se lancer dans le mannequinat « de se fixer des objectifs à atteindre et de se donner à fond pour les réaliser. Il ne faut pas faire du mannequinat simplement par curiosité ou juste pour avoir des ‘’vues’’ sur les réseaux sociaux ».

Bessy François Séni

nconte uneLa 3e édition des Grandes Nuits du conte s’est ouverte le mardi 23 mars 2021 dans l'enceinte de la résidence coutumière du Larlé Naaba Tilgré à Ouagadougou.

« C’est une émotion aussi vive qui me fait verser des larmes, me donne la chair de poule et me fait frémir. Je n’avais pas vécu autant que ce soir », ainsi s’exprimait le Larlé Naaba Tilgré à cette cérémonie d’ouverture de la 3e édition des Grandes Nuits du conte.

Pour cette première nuit, c'est par le spectacle « Supiim », une scénographie sur le travail des forgerons et les techniques d'extraction de fer, qu’a été planté le décor. Pour le promoteur de cette rencontre culturelle qui n’est autre que le célèbre conteur burkinabè KPG, « Supiim » est un spectacle qui tisse les liens. nconte 2« C’est une allégorie qui reflète cette union, cette interintelligence qui existe dans l’atelier de forge. Elle permet de montrer au reste du monde que le continent africain est à l’image de l’atelier de forge, où tous les éléments sont interdépendants », explique-t-il.

nconte 3Cette édition qui se tient du 23 au 26 mars 2021 connaîtra la participation de musiciens et d’humoristes comme Bassitey (Burkina Faso),  Maréchal Zongo (Côte d'Ivoire), Abdoulaye Farouk (Bénin), Ozaguin (Centrafrique) et Sawani (France).

Un autre programme de musique live est également prévu, avec à l'affiche des créateurs comme Soul Bang's  de la Guinée, Kisto Koinbré, Dez Altino et Habibou Sawadogo du Burkina Faso.

Les Grandes Nuits du conte, 3e édition, ce sera l'occasion de voir de grands orateurs d'Afrique, ces véritables griots des temps modernes, dans la narration de leurs histoires les plus captivantes. Entre autres invités il y aura Massaba Gueye et Mor M'beng (Sénégal), Petit tonton conteur (Mali) et Al Sidi (Togo).

Bessy François Séni

kayawt uneCe vendredi 26 février, l’artiste burkinabè Abdoul Kaboré, dit Kayawoto, a présenté officiellement son tout premier album. Intitulé « Maouland », l’opus, composé de 14 titres qui parlent pour la plupart d’argent, s’adresse à la jeunesse. « Maouland », c’est aussi des featuring avec Floby et Smockey.

Très attendu des mélomanes, Kayawoto, qui se considère comme un phare et une balise de la nouvelle génération hip-hop burkinabè, voire africaine, relate des faits dont seraient victimes les jeunes. Dans les chansons qu’il propose à ces fans, l’artiste rappeur véhicule en mooré des messages à travers lesquels il exprime ce qu’il sait, voit et désire. L’album « Maouland », selon Kayawoto, « parle essentiellement de la vie, de la galère et d’argent. J’ai mis l’accent sur l’argent parce que tout le monde ne travaille que pour l’argent. Le message que je passe s’adresse surtout à la jeunesse, victime principale des vices de la société. Vous verrez que dans les titres proposés, ce sont les questions en rapport avec la situation des jeunes qui sont abordées ».    

kayawt 2L’album « Maouland », c’est aussi des feat avec Floby et Smockey, preuve que la nouvelle génération de rappeurs burkinabè peut compter sur les aînés pour se propulser. A entendre Smockey, les titres chantés en mooré sont en rapport direct avec les réalités des populations. «  C’est la nouvelle génération qui monte et on ne peut que l’accompagner lorsque c’est bon. On n’oublie pas d’où on vient », a-t-il ajouté.

kayawt 3Une telle collaboration, affirme Smockey, doit continuer. Vu la vague de rappeurs qui commencent à se faire connaître positivement dans le milieu du show-biz burkinabè, c’est tout le Faso qui gagne. « Je crois qu’il faut multiplier ces types de connexion afin de toujours fait rêver la jeunesse burkinabè qui n’attend que ça. Cela permet à la musique burkinabè de connaître un brassage et d’en sortir quelque chose de naturel », a-t-il affirmé.

Kayawoto, depuis quelque temps, s’est fait le porte-voix d’une tradition de l’oralité où tout ce qui existe se plie à la force et à la richesse de la parole. Ainsi, son style de rap se veut populaire, imprimant sa puissance sur les jeunes. Très vite, le clip de sa première chanson, « Tabi Yonsé », sortie en février 2019, s’est hissé aux sommets des hit-parades nationaux, voire internationaux. Kayawoto promet des concerts dans les régions du Burkina Faso afin de faire connaître son album.

Bruno Bayala

 

gmbo uneLe groupe Gombo.com organise un spectacle ce samedi 27 février 2021 au CENASA. Dénommé « Tout va se savoir », ce spectacle est un cri du cœur de ces humoristes burkinabè dont le talent n’est plus à démontrer. Pendant qu’ils étaient en pleine répétition ce jeudi 25 février, Radars Info Burkina s’est intéressé aux thèmes qu’ils aborderont à l’occasion dudit spectacle. 

Après les élections couplées du 22 novembre 2020, l’heure est au bilan pour le groupe Gombo.com dans un style humoristique visant à dénoncer les faits qui fâchent. Les deux complices, en compagnie de quelques comédiens burkinabè, vont tenir en haleine leur public durant plus d’une heure en dénonçant plusieurs faits sociaux.

Selon Ousmane Bamogo, dit kérékékakounka, « le spectacle ‘’Tout va se savoir’’ est un cri du cœur qui englobera plusieurs thèmes d’actualité dont l’élection présidentielle, la question des dialyses, la suppression de la dot au Burkina Faso et le coronavirus », a-t-il affirmé.

gmbo 2Pour Irissa Nikiéma, dit Siatik, ce spectacle, à l’instar des autres qu’ils ont déjà eu à donner, vise surtout à dire haut et fort ce que beaucoup n’osent pas dénoncer. « Nous sommes des journalistes humoristes. Ce qui se passe dans nos pays, on le dit. Nous sommes la voix des sans voix. S’il y a quelque chose qui se passe, on le dit pour tout le monde pour que chacun puisse prendre conscience de la ‘’vraie réalité’’. En dénonçant les faits, notre objectif est que les choses changent positivement », a-t-il indiqué.

« Tout va se savoir » est un spectacle dont les préparatifs ont débuté il y a 2 mois et qui devait se tenir l’année dernière, mais la COVID-19 a obligé à des reports. Et c’est finalement le samedi 27 février que rendez-vous a été donné à tous les fans de ce groupe. 

Irissa Nikiéma, dit Siatik, et son acolyte, Ousmane Bamogo, alias kérékékakounka, promettent, lors de ce spectacle, de dénoncer des choses qui se sont passées et à venir dans l’espoir de faire bouger les lignes. 

Bruno Bayala  

pmc uneDe nos jours, de plus en plus de personnes exercent la profession  de maître de cérémonie. Parmi elles figurent des femmes. Cette présence de l’autre moitié du ciel est positivement appréciée par les hommes qui s’adonnent à cette activité depuis des années. 

Au départ considérée comme un métier d’homme au Burkina, elle est aujourd’hui également exercée par des femmes. La maîtrise de cérémonie, puisque c’est de cela qu’il s’agit, est une activité que tout le monde peut exercer. La surprise de voir une femme jouer le rôle de maîtresse de cérémonie s’explique par un « conditionnement » culturel et ne saurait empêcher celle-ci de faire mieux que les hommes. Pour la présentatrice-télé Stéphanie Zongo, cette surprise peut bien se justifier dans le contexte africain. « C’est normal que ce soit une surprise quand on est dans contexte africain où à la base la femme n’a pas droit à la parole, donc quand il s’agit de parler en public, c’est sûr que ce n’est pas la femme qui va dire qu’elle va parler en premier. Mais les choses ont évolué et on constate que les femmes qui s’adonnent à cette activité sont aussi compétentes que les hommes qui l’exercent », a-t-elle affirmé.

pmc 2De l’avis de Mahamadi Ouédraogo, dit Mdi, tout comme les hommes, les femmes peuvent bien exercer ce métier. Selon ce maître de cérémonie, le constat que les femmes ne sont pas aussi bien connues que les hommes pourrait se justifier par certaines charges de la femme africaine qui doit s’occuper de son conjoint et des enfants. « Nous sommes dans une société africaine et les femmes doivent s’occuper de leur époux et des enfants. Et si l’époux n’est pas en mesure de comprendre la complexité du métier de MC, la femme peut, du jour au lendemain, être obligée d’arrêter, surtout que l’animation de certaines cérémonies requiert qu’on ait 2 maîtres de cérémonie de sexes différents et que certains conjoints craignent pour la survie de leur couple », a-t-il ajouté.

pmc 3A entendre de nombreux présentateurs, la maîtrise de cérémonie, à l’instar d’autres métiers, nourrit bien son homme au Burkina Faso, il faut juste est professionnel et savoir satisfaire l’assistance. Malheureusement, de nos jours, plusieurs personnes se déclarent MC sans aucune formation en la matière. Et ce secteur d’activité risque d’être saturé par les amateurs qui sont sollicités par leurs amis qui préfèrent leur faire appel plutôt que de s’adresser aux professionnels du domaine, qui coûtent plus cher.

« Quoi qu’il en soit, c’est à l’œuvre qu’on reconnaît le vrai artiste », a déclaré Stéphanie Zongo, qui estime que les femmes peuvent exercer ce métier aussi bien que les hommes qui y excellent.

Bruno Bayala

 

amzy uneAprès différents singles et plusieurs duos, le jeune artiste musicien Amzy vient de mettre sur le marché discographique son 2e album intitulé « Ma mission ». Ce « bébé musical » contient 12 titres et est chanté en différentes langues.

Amzy, à l’état civil Hamza Ganem, est un jeune artiste talentueux qui a déjà fait ses preuves à travers ses différents titres. Après son premier album, l’artiste vient de sortir un 2e intitulé « Ma mission » pour le plaisir de ses fans. Il explique que « l’album parle de relations sociales parce que lorsqu’un pays est pauvre, c’est qu’il est pauvre de mentalité et c’est dans le social qu’on peut apprendre à se cultiver, à se donner des leçons, à se former et à être meilleur ».

Plusieurs thèmes tels que l’amour du prochain, le vivre-ensemble, le patriotisme et l’affirmation de soi sont abordés dans ce nouvel opus. « On y trouve des titres comme ‘’Tu me manques’’, ‘’M’ma guess fo biiga’’, ‘’Le monde te ment’’, ‘’C’est la vie’’… », nous a cité l’artiste, qui a ajouté que dans certaines des chansons de son album, il est en featuring (NDLR : en duo) avec d’autres artistes comme Kayawoto, Young Ced, Greg le Burkimbila, Mix premier et Serge Beynaud de la Côte d’Ivoire. Et de préciser que les titres sont chantés en mooré, en français et en anglais.

amzy 2Selon Amzy, son ambition à  travers « Ma mission est de contribuer à donner plus d’éclat au drapeau du Burkina à tout point de vue. Ma mission sonne comme la mission de tous, celle d’apporter le meilleur de ce que nous avons à notre partie, qui nous a tout donné et que nous avons la responsabilité de construire, d’élever parmi les grandes nations. C’est donc un appel à un engagement citoyen et à la responsabilité commune ».

amzy 3« Ma mission » a bénéficié de la maestria des meilleurs arrangeurs dans les genres de prédilection de l’artiste. Il s’agit de : Shadow Stone, Petit Jeano, Mister Leo et H-Cone. C’est en somme un album aux couleurs variées allant de l’afro-rap à l’afro-trap en passant par le drill, l’afro-beat et le warba dancehall.

En rappel, Amzy a été lauréat aux FAMA (Faso Musique Awards) dans la catégorie prix de l’ambassadeur du Maroc. En avril 2019, il fut le Kundé de la révélation, de même que Personnalité culturelle de l’année 2020 (12 PCA) et nominé en janvier 2021 pour le meilleur featuring de l’année avec Greg (12 PCA).

Stéphanie W. Lallogo

hla uneLa 9e édition des Personnalités culturelles de l’année (PCA) s’est déroulée le vendredi 29 janvier 2021 dans la Salle Canal Olympia Yennenga Ouaga 2000. Au cours de cette soirée haute en couleur, des acteurs culturels ont vu leur mérite reconnu. Dans une interview, le promoteur revient sur l’organisation de cette édition dans un contexte de covid-19. Lisez plutôt.

Radars Info Burkina : Êtes-vous satisfait de l’organisation de la 9e édition des Personnalités culturelles de l’année (PCA)?

Hervé David Honla : Ma satisfaction dépend du public et des acteurs culturels qui y ont consacré leur temps le 29 janvier dans la salle Canal Olympia Yennenga Ouaga 2000. Au regard des messages de félicitations que je reçois depuis la fin de la cérémonie, je peux affirmer que je suis satisfait malgré quelques aspects qu'il faudrait améliorer.

RB : Quelle a été la particularité de cette édition ?

HDH : Nous avons voulu qu’elle soit transparente au maximum tout en reflétant la géopolitique culturelle de notre pays. C’est la raison pour laquelle les nominés viennent également des autres régions du Burkina. Le thème « Résilience » y est également pour quelque chose, au regard des différentes crises (sanitaire et sécuritaire) qu’il y a eu en 2020.

RB : Qu’est-ce-qui, à votre avis, peut être fait pour améliorer cet évènement majeur de l’agenda culturel au Burkina?

HDH : Ce qui peut être amélioré, c'est l'organisation, précisément la gestion des invités qui sont de plus en plus nombreux. Nous n'arrivons plus à contenir le monde. En outre, il y a le timing et la réduction du nombre d’artistes qui prestent.

RB : Il vous est reproché la désignation relativement arbitraire des nominés. Quel commentaire vous faites à ce sujet?

HDH : Parler de désignation arbitraire des nominés, c'est exagéré. Nous passons 6 mois de l'année, lors de réunions, à choisir d'abord les catégories ensuite les nominés avec l'aval des personnes-ressources du milieu. Donc je ne pense pas que la désignation soit arbitraire.

RB : Le fait d’être organisateur d’un événementiel désignant des lauréats n’entache-t-il pas vos analyses critiques de journaliste culturel ?

HDH : Bien au contraire, mes analyses critiques doivent me permettre de donner l'exemple quand je fais de l'évènementiel. Ce n'est pas moi qui désigne les nominés ni qui choisis les lauréats. Je ne suis qu'un organisateur d'événements, un facilitateur. Je ne m'occupe pas du jury.

hla 2RB : Un journaliste peut-il être manager d’artiste ou attaché de presse d’artiste ?

HDH : Attaché de presse oui, cela est même vivement conseillé. Bon nombre d'artistes de renommée internationale ont des attachés de presse qui sont des journalistes. Or, manager un artiste, c'est consacrer la quasi-totalité de son temps à le faire. Pour un journaliste en fonction, c'est difficile d'exercer les deux métiers.

hla 3RB : Le journaliste culturel est-il payé en monnaie de singe par les artistes burkinabè ?

HDH : Au Burkina, le métier de journaliste ne nourrit pas son homme. C'est encore pire quand on est journaliste spécialisé dans la culture et la critique. Si un artiste sollicite nos services, nous mettons parfois le prix qu'il faut ; malheureusement, nous n'avons jamais gain de cause. Bien au contraire, on nous traite de mendiants ou d'usurpateurs.

RB : Que pensez-vous de la relève des journalistes culturels?

HDH : Il n’y a pas de relève! C'est un terme à mon avis caduc. On ne donne pas la place aux jeunes. Chacun doit se former pour exceller dans son métier. Quand on travaille avec un aîné et qu'on est obéissant, on finit de se frayer un chemin. Le jeune acquiert sa place naturellement.

RB : Pourquoi vous appelle-t-on le chat?

HDH : On m'appelle ainsi parce que je suis discret dans des événements nocturnes et mes écrits écorchent parfois les artistes ; d’où les « griffes du chat ».

www.radarsburkina.net

dagn uneLe producteur-réalisateur scénariste burkinabè Oumar Dagnon termine l’année 2020 en apothéose. En effet, avec son film « A bout de souffle », il vient de  remporter le 1er prix du meilleur long métrage au  Sprouting Seed International Short Film Festival (SSISFF) en Inde. Bien que le réalisateur n’ait pas pu assister à la cérémonie solennelle de remise, COVID-19 oblige, son trophée arrivera très prochainement au Burkina Faso.

Le « Festival du film » est le plus grand événement cinématographique en Inde. C’est une plateforme unique d'exploration artistique et de divertissement, l'un des plus grands festivals de films publics au monde. Il attire chaque année des dizaines de milliers de visiteurs du monde entier.

Pour l'industrie cinématographique et les médias, c'est également l'un des événements les plus importants du calendrier annuel et un forum commercial indispensable.

Le Festival Sprouting Seed International Film est ouvert aux films, courts et longs métrages, fictions ainsi qu'aux documentaires.

 Ces films amènent les stars du cinéma international à Maharashtra et font découvrir de nouveaux talents. Le Festival accompagne les cinéastes de toutes disciplines sur leur chemin vers les projecteurs et soutient les carrières, les projets, etc. Cinq pays, à savoir le Burkina Faso, l’Inde, l’Italie, la Colombie et le Portugal, étaient en compétition dans cette catégorie.   

dagn 2Voici ce qu’on peut retenir du synopsis du film « A bout de souffle » : c’est quelqu’un qui décide de sortir du banditisme pour entrer dans le droit chemin. Par la suite, des difficultés surgissent. « Face à ces difficultés va-t-il se battre pour demeurer dans le droit chemin ou va-t-il basculer ? C’est toute la problématique du film », a expliqué le réalisateur.

C’est un long métrage porté par Issaka Sawadogo, l’acteur principal de cette fiction ; Coulio, interprété par Moïse Tiemtoré. Sonia, la fiancée de Malik dans le film, est interprétée par Josiane Hien.

Cette fiction de 80 mn a été  tournée en 2018. Elle a fait sa première mondiale lors du FESPACO 2019. Ensuite le film a voyagé dans plusieurs festivals hors des frontières du Burkina. En novembre 2019, il a remporté deux prix aux ZAFAA Awards à Abuja au Nigeria.

dagn 3C’est un sentiment de fierté qui anime Oumar Dagnon aujourd’hui. Sa plus grande satisfaction, c’est de voir que cette œuvre sortie de son imagation arrive à représenter le Burkina Faso dans le monde, qu’elle a fait son bonhomme de chemin et est aujourd’hui  reconnue sur le plan international.

« Nous avons cru à ce projet et son écriture nous a pris trois ans. Elle a été réalisée sur fonds propres. Pour nous, c'était un défi énorme à relever. Vu le parcours du film, on ne peut qu’en être fier car on l’a réalisé avec toute notre force, en croyant en nous-mêmes », s’est-il réjoui.     

Au cours de l’année 2020, Oumar Dagnon a produit des courts métrages dont Madjigui, écrit et réalisé par Mouna N'Diaye. Ce film a fait le tour des festivals à travers le monde et a rempoté des prix.

Le réalisateur  Dagnon et Mouna N’Diaye viennent d’ailleurs de rentrer de Dakar où Madjigui était en compétition. Oumar Dagnon y a  été certes pour le festival mais aussi pour explorer les possibilités en matière de cinéma. « Actuellement au Sénégal, il y a une floraison de séries télévisées. Le pays est devenu un pôle d’attraction. Pour moi, c’était une occasion de voir dans quelle mesure m’inspirer de ce qu’ils font, de nouer des contacts et, pourquoi pas, faire des coproductions entre le Burkina et le Sénégal », a-t-il indiqué.

Pour Dagnon, son objectif a été atteint car il est revenu du pays de la Téranga porteur d’espoir en se disant qu’à partir de 2021, la véritable industrie du cinéma burkinabè sera lancée.

« A Waati Films, on va entrer dans une production massive. Durant cette année, on a écrit énormément de scénarios en séries et en longs métrages. Je pense que les cinéphiles seront servis à partir de 2021, car le Burkina a sa place dans cette industrie», a conclu le jeune réalisateur.  

Aly Tinto

sanat uneLa pandémie de coronavirus a impacté presque tous les secteurs d’activité au Burkina Faso, déjà confrontés au manque de touristes du fait de l’insécurité. Radars info était avec des commerçants d’œuvres d'art et vous fait un focus sur la situation que vivent ces derniers en temps de covid-19.

L’artisanat contribue pour plus de 25% au PIB et occupe plus d'un million d'actifs au Burkina Faso. La filière art plastique appliqué et artisanat d’art, en particulier, est une des plus importantes en termes de contribution économique (29% du PIB culturel et 15% des emplois culturels). Toutefois, les acteurs du domaine demeurent confrontés à des problèmes depuis que le Burkina Faso est devenu la cible de certaines attaques terroristes et récemment face à la covid-19 qui fait des ravages partout dans le monde.

Interrogé sur la fréquentation des lieux dans ce contexte de pandémie de coronavirus, M. Ouédraogo explique que les clients se font rares. D’ailleurs, la rareté de la clientèle est antérieure à la crise sanitaire, ajoute-t-il. « Avec d’abord Ebola, ensuite la crise sécuritaire et maintenant la COVID-19, nous avons perdu tous nos clients. Depuis que la maladie a commencé et entraîné la fermeture des frontières, rien ne va ici parce que nos clients sont généralement des Européens, des touristes … », raconte-t-il avec amertume. sanat 2M. Ouedraogo se rappelle le bon vieux temps où, par mois, il pouvait enregistrer une à deux commandes de 1 à 3 millions F CFA en Europe.

sanat 3Depuis son l’apparition de la Covid-19 en mars 2020, l’artisanat a connu une baisse sur le plan commercial au Burkina Faso. En effet, la  maladie a fait que les touristes ne voyagent plus. « Je suis dans l’inquiétude, parce que nos ventes ne font que baisser et de nombreux commerçants d’œuvres d’art comme moi abandonnent le métier actuellement », a précisé Karim Ouédraogo.

Il lance un appel à la population à respecter les différentes mesures barrières mises en place par le ministère de la Santé pour éviter la propagation de la maladie.

Sawadogo K. Arnold Junior (stagiaire)

rptt uneAvant de monter sur scène, les artistes musiciens ont nécessairement besoin de se rendre dans une salle de répétition pour jouer. Radars Info Burkina s’est entretenu avec des tenanciers de salles de répétition ainsi que des artistes musiciens burkinabè pour savoir la part de contribution desdites salles  au succès d’un spectacle et les réalités dans ce domaine.

Selon Nourat, grande voix du reggae burkinabè, la salle de répétition permet à l’artiste de se préparer, musicalement et même psychologiquement, pour affronter la scène. Et Alif Naaba, chanteur auteur-compositeur et interprète, d’ajouter qu’elle contribue énormément et est la base du succès du spectacle.

Au Centre national des arts du spectacle et de l'audiovisuel (CENASA), il existe une salle de répétition « beaucoup sollicitée ». Ernest Bonkoungou, directeur du Théâtre national Koamba-Lankoandé, indique qu’au regard de ce que cette salle a comme dispositifs technique et acoustique, une contribution de 2 500 francs CFA par heure est demandée à ceux qui veulent l’utiliser. « Les artistes trouvent que c’est dérisoire comme contribution. Pour une répétition, on n’a pas besoin d’une très grande salle et toutes les conditions sont réunies pour  permettre de répéter. Notre salle a une qualité sonore appréciable si bien que quand on fait la répétition dans ces conditions acoustiques, on n’a plus beaucoup de choses à régler quand on arrive au spectacle », soutient-il. Il précise que ceux qui répètent dans cette salle conviennent avec lui qu’elle est vraiment appropriée.

rptt 2Parmi les conditions d’exploitation de la salle, ont doit se déchausser  avant d’y accéder. A l’en croire, c’est une condition très rigoureusement respectée. En plus, il est interdit d’y fumer, manger ou boire.

Au jardin de la musique Reemdoogo, la salle de répétition coûte également 2 500 F par heure.  Pour Nourat, les coûts des salles de répétition sont abordables et fixés en fonction de la qualité desdites salles. « Il existe des  salles à qualité moyenne, dont les prix sont de 2000 F l'heure par exemple, et les plus performantes sont à 3000 F l'heure.  On constate qu'au fur et à mesure,  les salles deviennent performantes et multiples, vu que la musique live se développe aussi », explique-t-elle.

rptt 3Alif Naaba fait savoir qu’il existe  4 ou 5 salles répondant aux normes qui contribuent à la création et aux préparations des spectacles. « Les coûts sont moyens pour un certain niveau comme dans la sous-région. On constate qu’il y a vraiment une qualité de travail proposée par les artistes sur les scènes au Burkina et ailleurs dans le monde », poursuit-il. 

Joseph Tiemtoré est technicien au jardin de la musique Reemdoogo. Selon lui, une salle de répétition doit être bien tapée, avec une bonne acoustique, bien climatisée avec du matériel professionnel. Le bassiste doit entendre la guitare basse, le guitariste doit entendre la guitare solo qu’il joue. Pareil pour les vocales.  « Il faut qu’il y ait un peu d’espace dans la salle ; c’est un critère important », ajoute pour sa part Alif Naaba.

Toujours selon ce dernier, quand un artiste joue dans une salle qui ne répond pas aux normes, il n’est pas inspiré et est moins motivé. Par conséquent, cela joue sa performance. « A 3000F l’heure, il faut que le minimum soit là », dit-il. 

M. Tiemtoré a regretté le fait que les techniciens travaillent toujours dans l’analogique alors que c’est surtout le numérique qui est utilisé de nos jours.. « Nous demandons aux autorités de nous accompagner pour qu’on ait une bonne formation et du matériel en numérique pour exceller dedans », demande-t-il.

Aly Tinto  

 

 

  

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