Maîtrise de cérémonie : Un métier en vogue chez les femmes à Ouagadougou
De nos jours, de plus en plus de personnes exercent la profession de maître de cérémonie. Parmi elles figurent des femmes. Cette présence de l’autre moitié du ciel est positivement appréciée par les hommes qui s’adonnent à cette activité depuis des années.
Au départ considérée comme un métier d’homme au Burkina, elle est aujourd’hui également exercée par des femmes. La maîtrise de cérémonie, puisque c’est de cela qu’il s’agit, est une activité que tout le monde peut exercer. La surprise de voir une femme jouer le rôle de maîtresse de cérémonie s’explique par un « conditionnement » culturel et ne saurait empêcher celle-ci de faire mieux que les hommes. Pour la présentatrice-télé Stéphanie Zongo, cette surprise peut bien se justifier dans le contexte africain. « C’est normal que ce soit une surprise quand on est dans contexte africain où à la base la femme n’a pas droit à la parole, donc quand il s’agit de parler en public, c’est sûr que ce n’est pas la femme qui va dire qu’elle va parler en premier. Mais les choses ont évolué et on constate que les femmes qui s’adonnent à cette activité sont aussi compétentes que les hommes qui l’exercent », a-t-elle affirmé.
De l’avis de Mahamadi Ouédraogo, dit Mdi, tout comme les hommes, les femmes peuvent bien exercer ce métier. Selon ce maître de cérémonie, le constat que les femmes ne sont pas aussi bien connues que les hommes pourrait se justifier par certaines charges de la femme africaine qui doit s’occuper de son conjoint et des enfants. « Nous sommes dans une société africaine et les femmes doivent s’occuper de leur époux et des enfants. Et si l’époux n’est pas en mesure de comprendre la complexité du métier de MC, la femme peut, du jour au lendemain, être obligée d’arrêter, surtout que l’animation de certaines cérémonies requiert qu’on ait 2 maîtres de cérémonie de sexes différents et que certains conjoints craignent pour la survie de leur couple », a-t-il ajouté.
A entendre de nombreux présentateurs, la maîtrise de cérémonie, à l’instar d’autres métiers, nourrit bien son homme au Burkina Faso, il faut juste est professionnel et savoir satisfaire l’assistance. Malheureusement, de nos jours, plusieurs personnes se déclarent MC sans aucune formation en la matière. Et ce secteur d’activité risque d’être saturé par les amateurs qui sont sollicités par leurs amis qui préfèrent leur faire appel plutôt que de s’adresser aux professionnels du domaine, qui coûtent plus cher.
« Quoi qu’il en soit, c’est à l’œuvre qu’on reconnaît le vrai artiste », a déclaré Stéphanie Zongo, qui estime que les femmes peuvent exercer ce métier aussi bien que les hommes qui y excellent.
Bruno Bayala