dimanche 13 octobre 2024

rwnd une«Ethereality», c'est le film de la réalisatrice rwandaise Gahigiri Kantarama, projeté le mardi 19 octobre au Grand Méliès à l'Institut  français de Ouagadougou. En compétition dans la catégorie court métrage,  ce film relate le vécu de la diaspora africaine. Malgré la distance,  ces Africains vivant à l'étranger gardent un profond attachement à leur continent.

Gahigiri Kantarama a illustré son message dans ce film  à travers un astronaute revenu sur terre après plusieurs années d'absence. Un astronaute qui marche à la recherche de son identité  mais invisible par la population. C’est une façon pour cette Rwandaise née en Suisse d'attirer l'attention des Africains en général et de la diaspora africaine en particulier. Les différents intervenants dans ce documentaire de 15 mn réalisé en Suisse  ont réaffirmé leur attachement à l'Afrique. L'un d'eux, pour le confirmer, indique qu'à l'étranger, on ne parle ni  de Nigérian, ni de Burkinabè,  ni de Sénégalais, etc., mais juste d'Africains. rwnd 2<< Le message principal du film est un message de souveraineté, d'unité et d'identité de mes personnages. S'ils ont été déplacés depuis 20 ans,  40 ans mais  essaient de vivre et de créer quelque chose qu'ils ont  perdu,  c'est une bonne chose>>, a déclaré la réalisatrice.  Gahigiri Kantarama dit avoir réalisé ce film après une expérience qu'elle a vécue en contact avec  les autres Africains de la diaspora, surtout qu'elle même fait partie de cette diaspora. <<Ces personnes m'ont ouvert leur coeur,  leur univers, et plusieurs années après, j'ai compris qu'en fait  je parlais aussi de moi-même et de mon parcours, car j'ai dû quitter le Rwanda il y a longtemps>>, a-t-elle conclu. Gahigiri Kantarama n'est pas à son premier film. En effet, elle a réalisé son  premier long métrage de fiction, <<Tapis Rouge>>, en 2014. Ce film sorti en salle en Suisse en 2015 et en France en 2017, a été récompensé à plusieurs reprises, notamment du prix du Meilleur long métrage francophone en 2014 au Festival international du film de Genève et de la Meilleure mise en scène en 2015 au Festival du film de Chelsea à New York. La réalisatrice a travaillé avec un autre réalisateur rwandais, Kivu Ruhorahoza, sur un thriller, <<Tanzanite>>. Elle est également actrice dans  “The Mercy of the Jungle” de Joël Karekezi, sorti en 2018. Un film qui a remporté   l'Étalon d'or au FESPACO 2019.

Barthélemy Paul Tindano

lasc uneDébuté le 16 octobre 2021, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) bat son plein. Lundi nuit, les cinéphiles ont eu droit au long métrage du réalisateur burkinabè Boubacar Diallo « Les trois lascars ».

« Les trois lascars » est le seul film burkinabè en compétition pour l’Etalon d’or de Yennenga. Il n'en fallait pas plus pour motiver les cinéphiles, sortis massivement pour ne pas se faire raconter ledit film. Longue file d'attente, pénurie de tickets, salle pleine, c'est ce à quoi les cinéphiles ont eu droit ce soir du lundi. « Les trois lascars » traite de l’infidélité dans les couples. Trois hommes nantis se tapent trois autres femmes, des "tchiza", dans le dos de leurs épouses respectives. Mais au finish, c’est un faux voyage qui tourne  mal qui fera découvrir aux épouses de ces « trois lascars » qui ils sont réellement. Mais l'histoire montre qu'en amour, seul le pardon importe et tout finit par rentrer dans l'ordre. « La thématique abordée par ce film est d'actualité, c'est le quotidien des Africains. Il nous a tenu en haleine du début à la fin. C'est une manière très différente de faire, une façon comique de faire passer un message », a déclaré à la fin du film Abdoulaye Diallo, coordonnateur du Centre de presse Norbert Zongo.

lasc 2« Le message, c'est juste vous décourager, vous les hommes, avec vos histoires de deuxième bureau ou tchiza. Le réalisateur a voulu dépeindre cela sur un ton comique et il a eu raison, vu l'engouement. Les gens ont aimé », a poursuivi Aïda Nianda, épouse d'un des lascars dans le film. Halidou Sawadogo, dit Payangdé, acteur comédien, a quant à lui très positivement apprécié ce long métrage. « C'est formidable. C'est une première, on n’est pas habitué à la comédie dans ce genre de festival. Le film est totalement réussi, l'acteur et cinéphile que je suis a totalement apprécié ce film », s'est-il réjoui. lasc 3Si le public a adoré le film, un long chemin lui reste à faire : retenir l’attention des membres du jury. L’acteur comédien soutient : « Une chose est de faire aimer son film au public et une autre est de le faire apprécier du jury. C'est lui qui a le dernier mot. Si le film ne répond pas aux critères du jury, le public peut crier mille et une fois sur le montage mais ça ne passera pas ».

En rappel, « Les trois lascars » du réalisateur burkinabè Boubacar Diallo est passé à la loupe du jury long métrage le lundi 18 octobre 2021. C’est une satire de 90 minutes. A ses côtés, 16 autres longs métrages sont en lice pour remporter le Graal au soir du 23 octobre 2021 et succéder au Rwandais Joël Karekezi, lauréat de l’étalon d'or en 2019.

Sié Mathias Kam

oliver uneDepuis le clap d’ouverture du 27e FESPACO le 16 octobre,  les projections de films se succèdent.  Dans la soirée du lundi 18 octobre, c'est <<Oliver Black>> du  jeune réalisateur marocain Tawfik Baba qui a été projeté au Ciné Burkina. L'auteur croit en ses chances de remporter l'Etalon d'or.

“Oliver Black” est le premier  long métrage  du réalisateur Tawfik Baba.   C'est un film qui retrace l'histoire d'un jeune homme noir appelé Vendredi, qui traverse le désert pour rejoindre un cirque au Maroc. Travailler dans un cirque, c’est son rêve. Dans ce désert aride, Vendredi fait la rencontre d'un vieux maghrébin perdu  qu'il appelle Homme blanc.  Se méfiant l'un de l'autre au début,  les deux hommes finissent par cheminer ensemble sur cette terre hostile au péril de leur vie. À plusieurs reprises, Vendredi  sauve le vieil homme de la mort. Par exemple, il a volé à son secours quand celui-ci  a posé par inadvertance le pied sur une mine. Cependant, aucun des deux hommes ne pourra réaliser son rêve. Vendredi, quant à lui, a été enrôlé par des hommes armés.

 À travers ce film,  le réalisateur dit vouloir rendre hommage aux victimes de l'esclavage des Noirs. <<J'ai voulu rendre un hommage à la fameuse porte de Gorée que tout le monde connaît. Jadis cette porte servait aux Américains et aux Européens à prendre les gens de force et à les vendre comme esclaves dans le Nouveau Monde>>, a indiqué Tawfik Baba. Selon lui,  c'est un film à la quête de l'identité perdue.

oliver 2“Oliver Black” a été projeté dans de nombreux festivals internationaux et a remporté de nombreux prix, dont celui du meilleur long métrage international au Festival de cinéma de Alter do Chao au Brésil et le prix du meilleur film international au Festival international de cinéma de Lleida en Espagne. oliver 3Il a également raflé le prix du meilleur acteur grâce à son héroïne, Hassan Rishoy, et celui de meilleur acteur assistant, remporté par l’acteur sénégalais Modu Nabaw, lors de la 21e édition du Festival national du film de Tanger.

Le film est sélectionné aux côtés de plusieurs films étrangers et arabes au Golden Globe 2021. Les Golden Globes  sont des récompenses de cinéma et de télévision américaines décernées chaque année depuis 1944 par la Hollywood Foreign Press Association (HFPA).

Barthélemy Paul Tindano

ouvv uneLa capitale burkinabè abrite pour la 27e fois la biennale de la fête du cinéma africain. C'est dans un palais des Sports de Ouaga 2 000 relooké que le clap de départ a été donné ce samedi 16 octobre 2021 par le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré. C’était en présence de plusieurs personnalités. Le thème retenu pour cette édition est : « Cinémas d’Afrique et de la diaspora : nouveaux regards, nouveaux défis ».

La cérémonie d’ouverture de la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou  (FESPACO) a été marquée par de nombreux actes symboliques et une prestation d’artistes. C’est Amzy avec son titre ‘’Bienvenue à Ouaga’’ qui a ouvert le bal artistique, accompagné sur scène par des célébrités comme agent Oyou, Iron Biby ainsi que Souké et Siriki. A sa suite, ce fut le mot de bienvenue aux festivaliers d’Armand Pierre Bouindé, maire de la ville de Ouagadougou, ainsi que celui du président du comité international d'organisation, Salifou Taïta.

Le représentant du président du Sénégal, pays invité d’honneur, s’est quant à lui réjoui de l’honneur fait à son pays à l’occasion de cette 27e édition. Selon lui, cela est la preuve de la qualité relationnelle entre ces deux pays. ouvv 2« Le Fespaco est une réalité. Il est un patrimoine de tout notre continent et de la diaspora. C'est un héritage de notre culture aux sources intarissables. Nous sommes un même peuple, nous vivons les uns chez les autres », a déclaré Abdoulaye Diop, ministre sénégalais de la Culture. Le Dr Fonyama Elise Thiombiano/Ilboudo, ministre de la Culture, a salué ses devanciers et s’est engagé à poursuivre leur œuvre. Elle n’a pas manqué de rendre hommage à l'ensemble des artistes burkinabè et du monde qui contribuent à émerveiller les peuples par leurs créations. « Le thème se veut un faisceau de rassemblement de tous les acteurs du cinéma. La tenue de cette édition nous donne l'occasion de réfléchir sur le devenir du cinéma africain. Et la contribution de la diaspora est la bienvenue. La flamme allumée depuis 1969 doit toujours briller », a-t-elle dit. Selon la ministre de la Culture, les difficultés dans le monde du cinéma, il y en a. « Nous devons ensemble relever le défi du manque de financement, des difficultés de diffusion des films », a-t-elle énuméré.

ouvv 3Après ces différentes interventions, place au clou de la cérémonie d’ouverture, à savoir le clap de départ donné par le chef de l’Etat, qui ouvre officiellement la compétition pour la conquête de l’Etalon d’or. « Aujourd’hui, toute l’Afrique a les yeux rivés sur le Burkina. Le thème qui a été choisi vise à voir quelles sont les difficultés, les contraintes, les perspectives du cinéma africain. C’est un thème qui est important et il faudra que l’ensemble des acteurs du monde se penchent  sur ces difficultés pour lever le verrou qui empêche le cinéma africain de prospérer », a martelé le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.

Une semaine durant, les festivaliers sont donc invités à se rendre dans les salles de ciné pour suivre les différentes projections. Sur un total de 1 132 films, ce sont 239 qui ont été retenus, dont 17 en lice pour le graal qu’est l'Etalon d'or de Yennenga.

Sié Mathias Kam

cceremon uneDans quelques heures, le palais des Sports de Ouaga 2000 va vibrer au rythme du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Sur le plan technique, tout est fin prêt et la compagnie « Faso danse théâtre » de Serge Aimé Coulibaly, pour sa part, promet un spectacle à la hauteur de cet événement culturel majeur. Radars Info Burkina a fait le constat des préparatifs de ladite compagnie dans la soirée du jeudi 14 octobre.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que pour que son spectacle soit à la hauteur de l’événement, la compagnie «Faso danse théâtre» de Serge Aimé Coulibaly travaille sans relâche et ne ménage pas ses efforts. Ainsi, elle    fait des répétitions chaque jour de 10h à 21h au palais des Sports de Ouaga 2000, le lieu devant  accueillir   la cérémonie d'ouverture et de la clôture  du FESPACO, version 2021. Décor déjà planté,  danseurs chorégraphes faisant des acrobaties spectaculaires, techniciens procédant à des branchements, etc., c'est le  constat que nous avons fait à notre arrivée sur les lieux.

cceremon 2Selon le chef d’orchestre de ce «show» artistique, Serge Aimé Coulibaly,  le rendez-vous sera respecté. «C'est vrai que nous avons eu quelques soucis au début concernant le matériel, qui n'est pas arrivé tôt, mais    tout est rentré dans l’ordre», a-t-il d’ailleurs assuré. Hervé Kouamé, technicien vidéo venu spécialement de la Côte d'Ivoire pour la circonstance, affirme qu’il n'y a pas à s'inquiéter. «En ce qui concerne notre domaine, tout se passe bien. Nous avons presque fini», a-t-il lancé.

cceremon 3Situation sécuritaire oblige, les forces de défense et de sécurité burkinabè veillent au grain pour que cette grand-messe du cinéma africain se déroule dans la quiétude. En rappel, cette édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou se tient du 16 au 23 octobre.  Le thème retenu est : «Cinéma d'Afrique et de la diaspora, nouveaux talents, nouveaux défis».

Barthélemy Paul Tindano

cmbary La grand-messe du cinéma africain, c'est dans deux jours.  239 films, toutes catégories confondues,   seront projetés lors de ce 27e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou ( FESPACO ). Parmi ces films, 17 sont en compétition pour l'Etalon d'or de Yennenga, dont “Les trois Lascars” de notre compatriote Boubacar Diallo. Radars Info Burkina s'est entretenu avec Evariste Combary, journaliste culturel, ancien directeur de la Télévision nationale et actuel directeur des chaînes thématiques de la RTB, non seulement pour en savoir davantage sur la contribution de la télévision à la promotion du FESPACO, mais aussi pour recueillir son point de vue sur l'avenir de ce grand rendez-vous du cinéma africain.

Pour que les films burkinabè soient plus compétitifs au FESPACO, l'ancien directeur de la Télévision nationale pense   quil est souhaitable de créer une compétition annuelle au niveau national. Dans ce cas,  il faudra peut-être procéder à un appel à candidatures de scénarii   pour préparer ceux qui vont concourir au FESPACO. En outre, il faut former les acteurs du cinéma, leur attribuer  des bourses d'études. combary 2En plus, la professionalisation du cinéma burkinabè est une nécessité. Pour cela, il faut développer deux sortes de cinéma : le cinéma populaire, que  tout le monde peut faire, et le cinéma du cinéma, qui est réservé aux   professionnels. Selon M. Combary, c'est le cinéma  populaire qui est en train de prendre le dessus de nos jours sur celui professionnel.

En ce qui concerne l'avenir de la biennale du cinéma africain, le présentateur de l'émission “Scène'' à la Télévision nationale pense qu'il faut revoir son organisation dans la forme et dans  le fond, car il y a “beaucoup de folklore” aujourd'hui au FESPACO. De l’avis d’Evariste Combary, il faut faire attention car aujourd'hui il y a davantage  de musique que de cinéma au FESPACO et en général dans tous les événements au Burkina Faso. combary 3Or,  la musique doit accompagner le FESPACO et non prendre sa place. Pour le journaliste culturel, il est également nécessaire de rapprocher le FESPACO des populations en faisant des projections dans les quartiers, car l'événement semble réservé aux acteurs du cinéma, aux techniciens et aux journalistes.

Selon Evariste Combary, le FESPACO a beaucoup évolué depuis sa création en 1969 grâce à la politique des autorités burkinabè, surtout avec l'ancien président Sangoulé Lamizana qui a eu le courage de nationaliser les salles de cinéma.<<Avant, les salles de cinéma étaient la propriété de Blancs. C'étaient eux  qui géraient la plupart des salles de cinéma>>, rappelle-t-il. Pour lui, cette évolution a été possible grâce à la télévision qui assure la visibilité de l'événement mais aussi qui fait la promotion des films . <<Entre le FESPACO et la télévision, c'est un mariage de coeur.  Il n'y a pas de FESPACO sans télévision. C'est la raison pour laquelle le volet télévision a été ajouté, sinon avant il n'y avait pas le terme ‘’télévision'' dans l’acronyme FESPACO >>, a-t-il fait remarquer pour terminer.

Barthélemy Paul Tindano

ffespaco uneDans 8 jours, la ville de Ouagadougou,  capitale du cinéma africain, va vibrer au rythme du 27e  Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Pour que les cinéphiles puissent savourer tranquillement les différentes productions cinématographiques dans les salles de ciné, les responsables de ces cinés mettent les bouchées doubles pour être au rendez-vous. Radars Info Burkina est allé à la rencontre du président de l'Association des exploitants de salles de cinéma au Burkina Faso (AESCB), Rakis Rodrigue Kaboré, par ailleurs coordonnateur de la salle de cinéma Neerwaya,  pour en savoir davantage.

À notre arrivée au ciné Neerwaya,  les lieux étaient en pleins travaux : par-ci on procédait à la pose de carreaux, par-là on peignait certaines parties de l’édifice afin de  lui donner un coup de jeunesse. Mais le patron des lieux est confiant, bien que les preparatifs aient commencé tardivement. « Il y a 2 ou 3 mois, nous étions encore dans l'incertitude quant à la tenue effective du FESPACO. C'est vrai qu'on en avait fixé la date, mais tout était conditionné par l'évolution de la maladie à coronavirus», a déclaré Rakis Rodrigue Kaboré.

Pour l’édition 2021 de cette biennale du cinéma africain, des innovations seront introduites. Elles tiennent compte non seulement de l'évolution du numérique, mais aussi du contexte international. «Nous allons privilégier les téléconférences et les vidéos projections afin de permettre à ceux qui ne peuvent pas effectuer le déplacement à Ouaga de suivre le FESPACO comme s’ils y étaient. Vous le savez sans doute, il y a des pays dont les frontières sont toujours fermées. Mais nous allons leur permettre de suivre en direct  l'engouement des cinéphiles dans les salles de cinéma. ffespaco 2Ce sera quelque chose d'assez nouveau d'être assis à Paris, Marseille, New York, Washington, etc.,  et de pouvoir suivre sur le Net le FESPACO. La deuxième innovation  est que  nous allons utiliser du matériel plus performant. Le matériel DCP est du haut de gamme et donne une meilleure qualité de vision des films qui ont été sélectionnés», a-t-il soutenu.

Mais que l'arbre ne cache pas la forêt. Malgré  cette  volonté d’améliorer le FESPACO, les difficultés, notamment celles financières, demeurent. Et cela s'explique par le fait que les salles de cinéma sont essentiellement gérées par des promoteurs privés qui ont des obligations et des charges personnelles. Outre cela, il y a le manque d'accompagnement de l'État. « On avait quelques difficultés avec le FESPACO mais on a pu trouver un terrain d'entente, parce le FESPACO même est confronté à des difficultés financières», a affirmé le président de l’AESCB. Mais Rakis Rodrigue Kaboré    déplore que jusqu'à présent aucune salle nationale n'ait encore de vidéo projecteur numérique. A l’en croire, seul Canal Olympia en dispose. Il demande donc à l'État  d'en acheter au lieu d’en louer chaque fois, ce qui revient plus cher.  «Il faut qu'on arrête de dire que ce sont des privés et qu’ils doivent se débrouiller. Depuis, les salles de cinéma ne font que fermer. Aujourd'hui, on est passé de 59 salles de cinéma à 4», a-t-il déploré.

Le président de l'AESCB assure qu’en dépit de la double crise sanitaire et sécuritaire qui secoue le Burkina, tout est mis en oeuvre pour que les projections se passent dans la quiétude.

Barthélemy Paul Tindano

kkund uneTout est fin prêt pour la tenue de la 20e édition des Kundé  le vendredi 26 novembre 2021 au palais de sports de Ouaga 2000.  C’est l’information donnée par le comité d’organisation de cet événement culturel majeur lors de sa  toute première conférence de presse de l’année tenue ce 6 octobre à Ouagadougou. L’édition de 2020 n’ayant pu avoir lieu pour cause de Covid-19, celle de cette année sera jumelée à l’édition de 2021, ce qui donnera la 20e édition. Autre innovation : il y aura cette année 5 nominés dans chaque catégorie,  contre 3 aux éditions passées.

Les œuvres sélectionnées pour les Kundé sont celles ayant été produites entre le 1er mars 2019 et le 28 février 2021, c’est-à-dire dans l’intervalle des deux Kundé. Au total, 13 65 œuvres ont été produites à cette période, précisément 557 en 2019-2020 et 708 pour les Kundé 2020-2021. kkund 2Avec le jumelage des deux Kundé, il y aura donc 250 œuvres dans la catégorie clips œuvres ; 342 dans la catégorie albums de musique religieuse ;16 en musique traditionnelle ; 923 en musique profane ; 254 dans la catégorie artistes féminins dont 142 religieuses ; 4 au niveau des artistes étrangers vivant au Burkina ; 4 dans la catégorie artistes burkinabè de la diaspora ; 110 au niveau des ‘’kundeables'', c’est-à-dire les auteurs qui ont plus d’un album pour prétendre au Kundé d’or. À ce niveau, ils sont 82 hommes contre 28 femmes.

kkund 3Selon  le commissaire général des Kundé, Salfo Soré dit Jah Press, les petits plats sont mis dans les grands plats pour la bonne tenue de cette édition qui coïncide avec le 20e anniversaire des Kundé.  A cet effet, toutes les dispositions sont prises sur les plans sanitaire et sécuritaire. A la question de savoir la raison de la baisse de productions dans certaines catégories, Jah Press répond que cela pourrait  s’expliquer par le fait que la crise sanitaire a beaucoup impacté le milieu. Selon ce dernier, la cérémonie des Kundé est une première en Afrique au regard de la longévité et de la continuité de l’événement, ce qui constitue un motif de satisfaction. Après cette édition, des réflexions seront menées sur l’avenir des Kundé. Le concert after Kundé, quant à lui, aura lieu le 27 novembre.

Barthélémy Paul Tindano

fspaco uneLe spectacle chorégraphique  que la compagnie de danse théâtre de Serge Aimé Coulibaly préparait à l'ouverture et à la  la  clôture du grand rendez-vous du cinéma africain   qu’est le FESPACO depuis cinq mois risque de ne pas avoir lieu. En tout cas,  c'est l'information que le chorégraphe a donnée le lundi 4 octobre 2021 à Ouagadougou  aux 80  danseurs professionnels  auditionnés et engagés  pour l'événement. Une information qui a plongé ces danseurs dans la déception et le désarroi.  D’après Serge Aimé Coulibaly,  la ministre burkinabè de la Culture juge le spectacle  budgetivore.

Selon Serge Aimé Coulibaly, c'est depuis le mois d'avril qu'il a commencé l'organisation du spectacle jamais réalisé au Burkina Faso après avoir été contacté par l’actuel délégué général du FESPACO, Moussa Alex Sawadogo. Pour anticiper les choses, il a mis les moyens qu’il fallait dans l'organisation en ayant recours à l'expertise internationale et en engageant 80 danseurs du Burkina Faso et d'ailleurs. 15 millions de francs ont été injectés dans cette organisation. Mais à un moment donné, le délégué général lui a donné l’information selon laquelle c'est la ministre de la Culture, Élise Foniyama Ilboudo/ Thiombiano,  qui s'occupe désormais du budget des spectacles.

fspaco 2Serge Aimé Coulibaly a pu obtenir une audience avec la ministre, à qui il a expliqué en détail le le spectacle qu'il prépare et la portée de celui-ci. Mais à sa grande surprise, la ministre lui aurait dit que non seulement elle n'était pas au courant de la tenue dudit spectacle, mais en plus le budget qu’il nécessite est trop élevé. La patronne du département de la Culture a en outre supprimé certaines scènes du spectacle qui devait  réunir des célébrités nationales et internationales, parmi lesquelles Iron Bibi, Amzy, Oyou, Souké et Sidiki.   Alors que le chorégraphe a proposé un budget plus bas par rapport aux précédents FESPACO. Il dit qu’il ne comprend pas qu’après 50 ans du FESPACO,     le Burkina Faso ne soit pas capable d'organiser un spectacle chorégraphique d’une telle envergure.  Pire, M. Coulibaly confie qu’il a appris, à moins de deux semaines de la biennale du cinéma africain, que d'autres artistes ont été contactés pour présenter le spectacle.

fspaco 3Du côté des danseurs, la déception est totale d’autant plus qu’ils disent avoir mis entre parenthèses leurs autres activités pour se consacrer à la préparation de ce spectacle chorégraphique, allant même jusqu’à acheter un billet d’avion pour être présents au Burkina.

Rasmata Kourago, danseuse, dit ne pas comprendre comment on peut confier un travail à une personne, la personne prend tout son son temps pour bien faire ledit travail et au final c’est ainsi. Pour elle, les Burkinabè n’ont aucune considération pour les artistes. Pour John Fatiou Adiatou, c'est la première fois qu'on confie un projet à quelqu'un à l'occasion du FESPACO et à la dernière minute on le lui retire. Pour lui,  il faut que les artistes restent unis afin de se faire entendre par la ministre.

En rappel la 27e édition du FESPACO, le plus grand festival de cinéma en Afrique,  se tient  du 16 au 23 du mois courant à Ouagadougou.

Paul Barthélemy Tindano

mmzongoDans le cadre de l'édition 2021 du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), principal festival africain du 7e art, la sélection des films avait été dévoilée par le comité de sélection. Sur un total de 239 productions filmiques, 34 proviennent du Burkina, pays hôte du Festival. Avec le réalisateur Michel Zongo, qui s’est prêté à nos questions, nous évoquons cette sélection ainsi que les chances du Faso de remporter l’Etalon d’Or Yennenga et de faire bonne figure dans le classement final.

« Avoir 239 films sur plus de 1 000 est la preuve qu’il y a eu beaucoup de productions à travers l’Afrique, ce qui traduit le dynamisme des réalisateurs », a déclaré d’entrée de jeu Michel Zongo. A cette 27e cuvée de la biennale du cinéma africain, le Burkina Faso est bien représenté dans plusieurs sections avec 34 sélections au total. Pour le réalisateur Michel Zongo, ce chiffre n’est pas négligeable quand on sait les difficiles conditions des cinéastes, surtout qu’il n’y a aucun financement de l’Etat. « Ce n’est pas peu. Je suis d’ailleurs étonné qu’il y ait ce nombre de films. C’est la preuve que les gens se sont vraiment battus pour réaliser ces films », affirme-t-il. 17 films ont été retenus dans la section « Films fictions long métrage » avec seulement un film burkinabè en compétition. A en croire le jeune documentariste, il n’est guère question de quantité mais de qualité. Il ajoute : « C’est peut-être une stratégie, une organisation interne ou une vision du FESPACO » car, notons-le, aucun pays n’a plus d’un film dans cette section qui prime l’Etalon d’Or de Yennenga.movie 2« C’est une compétition, peut-être qu’il faut aller avec le film qui a beaucoup plus de chances », a-t-il ajouté. Même si à cette biennale de la culture plusieurs prix seront décernés, le cinéaste Michel Zongo déplore que le FESPACO soit rattaché uniquement à son prix. Selon lui, le cinéma, c’est beaucoup plus que cela ; c’est un art majeur, donc il faut aller au-delà du simple prix. « Après vous voyez qu’il n’y a que 3 prix (Ndlr : Or, Argent et Bronze). Il n’y a pas de prix pour tout le monde, les prix sont les célébrations de l’excellence mais ça ne veut pas dire que les autres films ne sont pas bon », fait remarquer le jeune réalisateur. « Il faudra voir le dynamisme des jeunes qui créent, il faudra voir l’occasion que les cinéastes offrent de voir des films. Des films qui ne sortiront pas forcément en salle, qui ne rencontreront pas leur public. C’est tout un ensemble qu’il faut apprécier », explique M. Zongo. Mieux, il pense que l’art, en particulier le cinéma, ne peut pas être vu dans ce créneau. C’est réducteur, appuie-t-il. « On doit célébrer nos cinéastes qui sont au FESPACO. Faire un film est déjà un trophée », martèle-t-il.

movie 3Michel Zongo n’a pas manqué de fustiger le fait que les cinéastes soient seulement mis en lumière lorsque le FESPACO approche. « Il m’a tout l’air que le cinéma n’existe vraiment qu’1 ou 2 mois avant le FESPACO », déclare l’homme de cinéma. Toujours selon lui, il faut faire exister le cinéma dans son ensemble avant le FESPACO. « Le FESPACO, c’est la grande fête du cinéma, certes, mais pendant les 2 ans aussi les gens font des choses, travaillent ; les films sortent, les gens tournent faire des films. Comment on fait pour que ce dynamisme soit porté pour les encourager et aussi pour trouver des solutions ? » c’est là la grande interrogation.

A cette biennale du cinéma africain, plus de 50 pays sont représentés. Selon le cinéaste Zongo, le FESPACO fait partie des évènements qui « vendent » le Burkina à travers le monde et font parler du Faso. Et pour lui, « c’est de la diplomatie culturelle », donc il faut parler du cinéma chaque année. L’autre constat, c’est que le public  tend à se détourner des salles de cinéma. Pour remédier à cette situation, Michel Zongo propose qu’on « amène » le cinéma là où se trouvent les gens. « De nos jours, la ville, notamment le centre-ville, où se trouvent justement nos salles de ciné, est éloignée des gens. Je pense que s’il y avait des salles obscures dans les zones périphériques comme il y a des maquis, les gens les fréquenteraient », suggère-t-il. Le réalisateur a conclu en encourageant ses collègues cinéastes (aussi bien ceux dont les films ont été sélectionnés que ceux dont les productions n’ont pas été retenues cette fois) et a souhaité bonne chance aux premiers cités ainsi qu’une fête du cinéma réussie.

En rappel, la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) se tiendra du 16 au 23 octobre 2021 dans la capitale burkinabè sur le thème « Cinéma d’Afrique et de la diaspora, nouveaux talents, nouveaux défis ». Cette année, c’est le Sénégal qui est le pays invité d’honneur.

Sié Mathias Kam

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