dimanche 13 octobre 2024

wkr 2Du 22 au 26 juillet 2020 à Ouagadougou, s’est tenue au Parc urbain Bangr-Weogo une exposition-vente dénommée « Wekré ou éclosion ». Une 1re  édition qui vise à promouvoir le secteur des arts plastiques au Burkina. Radars Info Burkina a rencontré  Aboubacar Sanga, entrepreneur et opérateur culturel, et Christophe Sawadogo, plasticien, fondateur des Ateliers Maaneeré, initiateurs  du projet Wekré, pour avoir un bilan de cette activité.

Selon Aboubacar Sanga, l’idée d'organiser cet évènement a germé pendant cette période de COVID-19 qui a contraint les artistes à rester sur place. « J’avais la chance de connaître déjà Christophe Sawadogo, quelqu’un pour qui j’ai beaucoup d’estime. Des idées orientées vers le secteur des arts plastiques me passaient par la tête. C’est dans ce foisonnement d’idées que j’ai eu bien envie de faire quelque chose pour ce secteur. Un secteur qui mérite encore d’occuper plus de place au Burkina. En termes de notoriété hors du pays, c’est l’un des secteurs les plus prolifiques et qui représentent beaucoup le Burkina à l’étranger », a-t-il expliqué.

Ainsi donc le plasticien Sawadogo a adhéré au projet et a accepté de porter le projet Wekré à travers les Ateliers Maaneeré  avec Aboubacar Sanga. 

«En termes de bilan, pour une première édition je dirais que le bilan est positif.  Nous avions pour objectif de mobiliser 50 artistes, nous les avons effectivement touchés. En termes de participation, on a eu plus de 45 participants. Les absents ont eu des contraintes sociales. Au niveau communication et visibilité pour le secteur des arts plastiques, le bilan est encore satisfaisant. Le lancement de l’activité devant l’ancienne Assemblée nationale a drainé du monde. Les médias ont répondu massivement à l’invitation.

wkr 3 Notre équipe de communication digitale a également fait un travail extraordinaire sur les réseaux sociaux. Comme toute exposition, sans être prétentieux, pour une première édition, on ne s’attendait pas à des ventes. Mais déjà devant l’AN il y a eu des ventes. Ensuite à  Bangr-Weogo pour l’exposition-vente, à partir du 24 les affaires ont commencé à être florissantes. Le bilan des ventes est largement positif. Sur les trois derniers jours, il y a eu vraiment des ventes et des promesses en termes d’achat. Globalement le bilan de Wekré est positif », s’est réjoui l’entrepreneur et opérateur culturel.

Une activité qui ne s’est pas déroulée sans surprise. «Pour moi la surprise des surprises, c’est la révélation de jeunes artistes comme Wilfried Sanou. Il est un artiste assez jeune qui n’a pas eu tellement d’occasions d’exposer à des événements majeurs. Nous avons été surpris de voir son travail remarqué. Beaucoup d’amateurs, de collectionneurs nationaux s’intéressent à ce qu’il fait.  Wekré pour nous, c’est de faire éclore de nouveaux talents», a relevé, pour sa part, Christophe Sawadogo.

En termes de perspectives, selon M. Sanga, il faut permettre aux artistes de travailler et de continuer dans la création. « Les artistes sont à la base de tout projet dans le milieu des arts et de la culture. Les artistes étant des créateurs d’œuvres, ce n’est pas à eux d’organsiner des évènements. Notre souhait et notre vœu, c’est d’être aux côtés de gens comme Christophe Sawadogo pour porter leurs projets en termes d’événementiels et organisationnels», a-t-il précisé.

Les initiateurs de Wekré souhaitent donner aux arts plastiques toute la place qu’il mérite ici au Burkina. « Donc c’est de travailler à ce que les Burkinabè commencent à acheter les tableaux, les sculptures, etc.», a conclu Aboubacar Sanga.

Aly Tinto

str uneLe showbiz burkinabè est en plein essor et ses acteurs sont de plus en plus professionnels. Il pourrait aller encore mieux si acteurs et Burkinabè acceptaient de se conformer aux normes internationales. Les réseaux sociaux, qui devaient être un tremplin pour se faire promouvoir, sont souvent mal utilisés. Alors, quelle attitude les « stars doivent-elles avoir sur les réseaux sociaux ?

De l’avis du présentateur et animateur radio et télévision Jacques Bassono premier jumeau, alias Jacky El Féno, au Burkina Faso, on veut faire du showbiz mais on a des réserves. En effet, à l’en croire, nous voulons faire du showbiz mais nous ne voulons pas nous conformer à la norme internationale. « Le showbiz, ce n’est pas nous qui l’avons créé. Il a ses règles, ses implications et ses obligations. Soit on va en étroite collaboration et on reste en phase avec ce que ces normes demandent, soit on libère le showbiz », a-t-il martelé.

str 3Il est revenu sur l’épisode Ka Kora et sa photo plutôt « hot » sur les réseaux sociaux. « Tout ce que je peux dire sur ce point, vous pensez que si elle n’était pas sûre d’elle, elle allait le faire ? Vous pensez que si elle doutait de sa capacité elle allait poster cette photo ? Laissez les femmes s’exprimer. Dans tous les cas, elle n’était pas nue. On a imaginé, c’était une configuration. Nous, on n’y peut rien », s’est-t-il offusqué. Quand tu acceptes d’être sur les réseaux sociaux, a-t-il poursuivi, il y a des choses que tu ne dois pas commenter. Tu regardes et tu passes. « Moi aussi j’ai vu, mais je n’ai pas commenté. Cela veut dire que soit je suis indifférent, soit ça me plaît mais je garde cela pour moi, soit ça ne me plaît pas et dans ce cas aussi, je garde cela pour moi. On n’est pas obligé de parler tout le temps», a-t-il affirmé.

Du reste, Jacky El Féno n’a pas manqué de faire un « big-up » à la nouvelle génération. « Je suis fan. Voilà des gens qui ont compris qu’à un moment donné, il faut mettre de côté les considérations à deux balles et s’inscrire véritablement dans l’univers de ce qu’ils veulent faire. Et moi, je leur dis chapeau », s’est-il réjoui. L’animateur télé et radio termine en disant : « Que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans la vie, on ne peut pas plaire à tout le monde. Si tu me cherches sur les réseaux sociaux, je ne te répondrai pas, on aura l’occasion de se rencontrer. Je pense que c’est être minable que d’insulter quelqu’un sur les réseaux, surtout quand on le fait derrière un faux profile. La solution, c’est de ne pas répondre. C’est tout ».str 2

Même son de cloche chez Mariam Dramé, plus connue sous le nom d’Amity Meria. Elle se dit fière de cette nouvelle génération d’artistes musiciens qui émergent. « Je dirai qu’elle est beaucoup plus processionnelle et c’est tout à son honneur. Avec cette relève, je suis certaine que le Burkina Faso, dans un avenir proche, fera parler de sa musique », a-t-elle précisé.

Pour ce qui concerne le comportement des artistes surtout sur les réseaux sociaux, la diva de la musique burkinabè soutient que le domaine de l’art est le lieu où la liberté s’exprime le plus et le mieux. Chaque artiste a donc son style et sa manière de faire et c’est ce qu’il fait de lui ce qu’il est. « J’encourage tous les jeunes qui se fraient un passage louable dans la musique. Nul n’a le droit de juger son prochain, au-delà de cela, la musique c’est la grande liberté. Dans ce domaine, tout est permis et accepté, pourvu que vive la musique. Aujourd’hui avec les réseaux sociaux, c’est un tremplin qui permet à l’artiste de se promouvoir. Le buzz, par exemple, apporte un plus. Moi en tout cas, j’adore le buzz,       même si je me garde d’en faire », a conclu Amity Meria.

 Obissa

 

ameria uneAmity Meria célébrera en 2021 ses 30 ans de carrière musicale, commencée officiellement en 1991 d’après elle. Avec son staff, la pionnière de la musique afro-urbaine aux colorations mandingues burkinabè est en train de mettre les petits plats dans les grands pour la réussite de cet événement. Radars Burkina a eu un entretien avec elle.

Amity Meria, à l’état civil Mariam Dramé, prépare un triple album de 30 titres à l’occasion de la célébration de ses 30 ans de carrière musicale. En effet, cette diva qui est l’une des doyennes de la musique afro-urbaine du pays des hommes intègres a commencé la musique officiellement en 1991, d’après elle. « Je suis sur un grand projet. C’est vrai que c’est le confinement mais cela me permet de travailler seule, de faire aussi le studio. Je suis sur les préparatifs de la célébration de mes trente années de carrière. J’ai commencé officiellement la musique en 1991, donc en 2021 j’aurai trente ans de carrière musicale. A cet effet, je suis en train de préparer un triple album de 30 titres pour les trente ans de carrière. Voilà sur quoi je travaille, je prie Dieu que cette célébration nous trouve en bonne santé et dans la paix », a-t-elle confié.

En effet, Amity Meria est arrivée très jeune dans la musique car née d’un père guitariste. C’est véritablement en 1990 que sa carrière commence avec la sortie de son premier album baptisé « La Paix ». Cet album sera récompensé l’année suivante par le 2e prix d’un concours local couronné d’une tournée nationale. Tour à tour, la pionnière de la musique afro-urbaine teintée de rythmes et de sonorités mandingues sort « Diarabi », « Kanou », « Djé N’Ganda », « Maaya », etc. ameria 2Elle a reçu de nombreuses distinctions au Burkina et de par le monde. On peut citer, entre autres, le « Kundé d’or » en 2001, Artiste de l’année par l’Union des radios et télévisions nationales d’Afrique en 2003, meilleure artiste d’Afrique de l’Ouest aux Koras 2004.

Malgré cette belle et riche carrière, l’ambassadrice de la musique burkinabè a de la peine à choisir son album de cœur. « C’est comme si vous demandiez à une maman qui a plusieurs enfants de choisir l’un d’entre eux. J’aime chacun de mes albums. Je ne peux donc pas faire le choix», a-t-elle affirmé. Du reste, Amity Meria devait être en tournée en Europe mais coronavirus oblige, « elle est en chômage technique » parce que tous les festivals d’été ont été annulés. Chaque année, a-t-elle affirmé, de mai à août, elle effectue une tournée hors du Burkina.    

Obissa

tok uneLes « homotokés » sont composés de deux jeunes humoristes. « Homo », parce qu’ils portent le même prénom, Yacouba, et « Tokés », qui signifie créatif. Le premier, Yacouba Nana, est garde de sécurité pénitentiaire (GSP) et l’autre, Yacouba Belem, titulaire d’une licence en lettres modernes, est formateur en théâtre. Radars Info Burkina les a rencontrés pour vous.

Radars Info Burkina (RB) : Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Yacouba Nana (YN) : Nous ne nous connaissions pas mais je discutais avec mon homonyme sur Messenger sans savoir que je l’avais déjà vu sur les planches. C’est en 2018, lors d’un spectacle de « El Presidente », que nous nous sommes croisés. Nous avons constaté que nous avions la même vision du monde, donc nous nous sommes demandé pourquoi ne pas former un groupe. C’est ainsi que notre groupe a vu le jour.

RB : Depuis que votre groupe existe, donnez-vous des spectacles sur les plans national et international ?

YN : Sur le plan national nous le faisons, mais pas encore sur le plan international, même si nous avons des projets en la matière. Nous avons beaucoup voyagé à l’intérieur du pays pour des spectacles.

RB : Ce que vous faites, c'est de la comédie ou de l’humour ?

Yacouba Belem (YB) : Nous faisons de l’humour et pour être un bon humoriste, il faut passer par le théâtre pour en connaître le b.a.-ba.

tok 2RB : Avez-vous suivi une formation en la matière ?

YB : Oui, tous deux, nous avons suivi des formations en humour ainsi qu’en théâtre. Personnellement, je donne même des cours de théâtre.

YN : Nous avons bénéficié de formations en humour et d’ateliers. Personnellement, en 2017 j’ai suivi la formation du Cercle des arts vivants de Gérard Ouédraogo. Après cela, nous avons suivi des formations avec John de génération 2000 à camp vacances humour.  

YB : Je voudrais ajouter que suite à notre spectacle du 22 novembre 2019, que nous avons dénommé « Bienvenue au QG », en featuring avec Soum le sapeur, des aînés très connus nous ont également coachés.

RB : Avec le Covid-19, comment vos activités se déroulent-elles ?

YN : Franchement, le Covid-19 a négativement impacté nombre de secteurs, à l’instar de celui de la culture. La scène nous manque parce qu’un artiste sans scène, c’est la catastrophe. C’est sur scène que nous apprenons beaucoup  et s’il n’y en a plus, il faut tout faire pour ne pas se faire oublier par son public et ses fans.  

YB : En dehors de l’humour, nous faisons des vidéos que nous postons sur les réseaux sociaux. Et en cette période de coronavirus, nous en avons fait beaucoup. C'est  un moyen pour nous de communiquer avec nos fans.

RB : M. Nana, en tant que garde de sécurité pénitentiaire, ne rencontrez-vous pas des contraintes ? Si oui, comment arrivez-vous à concilier emploi du temps de fonctionnaire et spectacles ?

YN : Je remercie énormément ma hiérarchie  qui me permet d'exercer ma passion. Je suis à la Direction des arts et de la culture ; du coup, cela me facilite la tâche. Et Dieu merci, on ne m'a jamais refusé d’autorisation.

RB : Est-ce que l’humour nourrit son homme au Burkina ?

YN : Pour  le moment, l’humour ne nourrit pas vraiment son homme, mais comme dans toute activité, il faut avoir une vision car c’est cela qui mène au succès. Au Burkina, nous avons des devanciers qui s'en sortent, donc je peux dire que ça va. Même si tout n’est pas rose, nous remercions Dieu et espérons que ça ira. En tout cas, nous ne regrettons pas d’être des humoristes.

RB : Etant donné que vous êtes deux, comment se fait la répartition de vos cachets ?

YB : C'est l’entente, le respect et la confiance qui passent avant tout.

RB : Avez-vous déjà reçu un prix ?

YB : Oui, nous avons été sacrés Meilleurs humoristes émergents au Ouistiti d’or 2019.

RB : Quelle sera votre actualité après la pandémie de coronavirus ?

YN : Il y a un festival au Niger auquel nous devons participer. Pour le moment, nous ne pouvons pas fixer de date, vu que toutes les activités ont été annulées. Toutefois, nous nous préparons actuellement pour notre propre spectacle après le Covid-19.

RB : Votre dernier mot ?

YN : Je lance un appel à nos autorités pour qu’elles se penchent sur la question du terrorisme. Le Covid-19 tue, certes, mais pas comme le terrorisme. Il ne faudrait pas que nos autorités oublient le volet sécuritaire. Je lance aussi un appel aux populations pour que tous ensemble, nous collaborions avec les forces de défense et de sécurité afin de lutter contre le terrorisme. Et surtout, respectons les mesures barrières.

YB : Le meilleur est à venir. Que Dieu protège le Burkina Faso.

Elza Nongana (Stagiaire)

cnteurL’oralité au cœur de la cité ; un moment où l’écoute, le chant et la parole s’entremêlent, se heurtent, créent une énergie apaisante, celle de l’univers fantastique de la terre rouge du pays des hommes intègre : tel est le concept de « l’Atelier de la forge » initié par le conteur professionnel Pengdwendé Gérard, dit KPG. Nombre de thèmes y sont abordés par « Pakisd Naba kisk-rem de l’inamovible enclume ». Radars Info Burkina s’est entretenu avec lui le jeudi 14 mai 2020. Lisez plutôt.

Radars Burkina : Le conte a-t-il encore sa place dans une société dominée par les TIC et l’éducation classique ?

Kientéga P. Gérard : Il a toujours sa place parce qu’il s’adapte. Que ce soit dans le monde numérique ou à la télé, nous avons vu que le conte s’est adapté à travers les dessins animés et les films. Parce que le conte, ce sont des histoires que l’on raconte et les histoires, on les retrouve un peu partout dans toutes les productions artistiques. On profite du numérique pour pouvoir faire passer le conte qui est universel et transversal. Mais je conviens avec vous que le conte, dans sa façon d’être racontée, peine à s’installer. On a laissé ce domaine.

RB : Quel est l’objectif « du conte à l’école » que vous avez initié ?

KPG : C’était un devoir pour nous parce qu’on a remarqué que la plupart de nos enfants n’avaient pas de rêves ou du moins rêvaient de héros qui nous viennent d’ailleurs. Il a fallu qu’on fasse un travail toponymique, de réhabilitation de notre histoire mais aussi de nos héros pour permettre à nos enfants de rêver à partir de leur propre histoire et de leur propre culture. Aujourd’hui, sans culture fondamentale, on ne peut pas cultiver une vraie éducation. C’est la raison pour laquelle on a mis sur place « Le conte à l’école » parce que comme on dit, pour sauvegarder un patrimoine, une culture, il faut le (la) confier aux enfants. Nous, on s’est dit que le conte est important car c’est le canal de transmission que nos ancêtres ont utilisé et que nous continuons d’utiliser. Toutes les théories s’inspirent du conte. La structure du conte fait qu’on peut éduquer une vie et toute la société avec. Donc pour structurer la vie de l’enfant, le conte est incontournable.

RB : Vous êtes le fondateur du centre culturel « Koombi solidarité ». Quelles sont les activités que vous menez dans cet établissement ?

KPG : D’abord, le conte à l’école fait partie des activités de ce centre. C’est un centre de formation destiné aux enfants et aux jeunes non scolarisé ou déscolarisés, ou alors scolarisés en milieu rural. Vu la situation, on a commencé ici, c’est-à-dire à Ouagadougou, mais nous allons nous étendre dans les autres régions. L’objectif du centre est de valoriser notre culture et le conte. Ses autres activités, c’est la danse par l’appropriation des différents types de danses qui existent au Burkina, la musique et la confection d’instruments de musique. Il y a aussi des activités de tournées en Afrique, en Europe, aux Etats-Unis, etc.

RB : Comment vous est venue l’idée de « l’Atelier de la forge » ?

KPG : C’est un projet qui existait depuis longtemps mais qui tardait à voir le jour. C’est un projet métaphorique où on traite la symbolique de tous les outils de la forge. En tant que forgeron moderne, conteur, ce qu’on peut faire, c’est bien évidemment forger les mots, modeler les histoires, les transformer et en même temps les rassembler pour en faire une histoire afin de permettre à la population de les écouter et d’entretenir la cohésion sociale. Dans « l’Atelier de la forge », nous travaillons sur les mythes, les légendes, les épopées, les fables. D’ailleurs, nous avons écrit une fable contemporaine qui s’inspirait de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et qui est intitulée Kosyam.

RB : Le mooré est beaucoup présent dans vos créations. Est-ce un fait du hasard ?

KPG : Ce n’est pas un fait du hasard. C’est bien normal pour nous. Parce que moi quand je réfléchis, je le fais d’abord dans ma langue, c'est-à-dire en mooré, et ensuite je traduis cela en français. Cette gymnastique me ralentit à un certain moment puisque je suis obligé de réfléchir doublement. Ce qu’il est important de souligner ici, c’est que le mooré vient renforcer et donner une autre forme poétique au français que je parle. De toute façon, je suis moaga et tout ce que je véhicule, ce sont des valeurs mossé.

RB : « Ragaandé », un disque de contes sorti en janvier 2016, a reçu un accueil positif du public. D’autres disques suivront-ils ?

KPG : « « Ragaandé », c’est effectivement un projet de conte et de musique que nous avons créé avec un groupe de musique en France. La production a été assurée par moi-même. C’est un spectacle très riche en contenu. Nous avons vendu près de 3000 disques. Nous en sommes fiers parce que c’est une production personnelle. Il y a beaucoup de créations, notamment dans la base de données de « l’Atelier pakisd Naba kisk-rem de l’inamovible enclume », qui attendent d’être produites. Malheureusement pour faire un disque, il faut en avoir les moyens. Si nos projets culturels ne sont pas défendus comme il le faut, c’est parce que les gens ne connaissent pas leur culture. 

Propos recueillis par Obissa

vivrens uneLe 16 mai, est célébrée la Journée internationale du vivre-ensemble dans la paix, laquelle a été décrétée par l'ONU le 8 décembre 2017. Le Burkina Faso est actuellement secoué par une crise humanitaire sans précédent liée à la recrudescence des attaques terroristes et à la violence. C’est pourquoi l’artiste-musicien Sana Bob a fait du vivre-ensemble son cheval de bataille depuis 2018. A l’occasion de l’édition 2020 de cette journée, Radars Info Burkina lui a tendu son micro.

C’est par un single célébrant le vivre-ensemble que Sana Bob a commencé ses actions en faveur de la cohésion sociale. Par la suite, précisément en mai 2018, il a organisé une tournée nationale dont le thème était « Vivre-ensemble ».

« Le Burkina Faso, comme d’autres pays du Sahel, connaît actuellement des crises sécuritaire et humanitaire. Donc mener des actions en faveur du vivre-ensemble est très important. Nous devons vivre ensemble dans la solidarité. A travers le single ‘’Vivre-ensemble’’, j’ai décidé d'aller auprès des populations pour véhiculer un message sur la coexistence pacifique», a expliqué l’artiste.

C’est ainsi qu’il a pris l’initiative d’organiser des concerts populaires dans les provinces au niveau des palais royaux. Le dernier concert a eu  lieu en décembre 2019 à Tenkodogo au palais royal. « Sans formalité aucune, enfants, femmes, bref toutes les couches sociales ont pu y assister. Le message a été bien reçu et c’est très important. Ces tournées sont financées sur fonds propres à 70%. Il y a de bonnes volontés qui soutiennent un peu cette initiative », a précisé Sana Bob.

vivrens 2«A l’occasion de la Journée mondiale du vivre-ensemble, célébrée le 16 mai 2020, le vivre-ensemble doit demeurer malgré la pandémie de coronavirus.  Au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Tchad, des crises perdurent. Je voudrais donc lancer un appel à l’humanité entière, en particulier aux Africains, à travailler pour la prospérité.   Nous devons bannir les petites querelles intestines et éviter de nous entre-tuer. L’Afrique a besoin de tous ses fils aujourd’hui. Quand il y a crise, on doit se retrouver et discuter pour y trouver une solution. La solution, ce n’est pas le recours aux armes. En tant que parrain du vivre-ensemble, je me dois d’œuvrer pour la paix non seulement pour la présente génération, mais aussi pour celles à venir. Dès la fin de la pandémie de coronavirus, je vais donc reprendre mes actions en faveur du vivre-ensemble. Après avoir bouclé ma tournée à l’intérieur du pays, j’irai au niveau sous-régional. La clôture se fera au Burkina Faso lors d’une nuit spéciale à laquelle tous les diplomates en service au Burkina seront invités », a conclu l’artiste.

Aly Tinto

tnya uneDepuis l’apparition du coronavirus au Burkina Faso, les activités culturelles ont été suspendues sur décision du gouvernement. Ainsi, il n’y a plus de spectacles ni de concerts et ce, jusqu’à nouvel ordre. Certains artistes, pour éviter de tomber en léthargie, font des lives, des directs et composent même des chansons. Douti Tanya Bikienga, alias Miss Tanya, jeune artiste burkinabè évoluant dans l’AfroTrap, est de ceux-là. Elle a ainsi composé le week-end dernier une chanson intitulée « Bass M’buuda ». Ce nouveau titre est, selon elle, sa manière de contribuer à la lutte contre le Covid-19 et contre le terrorisme.  

Sortie le week-end dernier, la chanson « Bass M’buuda » aborde des sujets comme le terrorisme et le Covid-19.  « Bass M’buuda » signifie en français « laisse mon peuple ». C’est, à en croire l’artiste, une manière pour elle de dire stop au terrorisme et au Covid-19. « Je dis dans cette chanson stop au Covid-19 et au terrorisme », précise Miss Tanya, qui dit avoir préféré composer une chanson pour apporter son soutien au peuple Burkinabè, particulièrement au personnel soignant et aux forces de l’ordre, plutôt que de faire des lives ou des directs. A la question de savoir pourquoi, elle répond qu’elle n’a simplement pas voulu en faire.  

tnya 2Dans le titre « Bass M’buuda », la jeune artiste sensibilise également les  citoyens au respect des mesures barrières, encourage ceux qui sont souffrants et rend hommage aux personnes décédées des suites du Covid-19 et du terrorisme. « Bass M’buuda » est chanté en français et en mooré. En seulement une semaine, ledit titre est déjà à 16 000 vues. C’est la preuve, si besoin était, que le message de l’artiste passe bien.  A travers cet opus, Tanya dit vouloir aussi rester en contact avec ses fans et rester présente sur la scène artistique. Son actualité, à l’en croire, est en stand-by pour le moment en attendant la reprise des activités culturelles. S’agissant de son programme après-Covid-19, l’artiste répond que la décision revient à son staff. «  Avec mon Staff, on verra si on doit réaliser un single ou tout un album », dit-elle. Pour Miss Tanya, même si les activités culturelles sont suspendues, il ne faut pas baisser les bras mais continuer à vivre. Elle invite par ailleurs chaque citoyen au respect des mesures barrières.

Elza Nongana (Stagiaire)

covidlive uneTrois entreprises culturelles, à savoir Vision parfaite, No Limit Consulting et Ikam Burkina, dans ces moments de confinement, ont initié le « Covid-Live ». Il s’agit de faire des concerts live qui sont diffusés uniquement sur les réseaux sociaux et les sites Internet des artistes qui ont pris part au concert. Une autre particularité de ce concept, c’est que tout se déroule dans une salle pratiquement vide mais avec un décor « féerique ». L’un des initiateurs, Kenzo, à l’état civil Maurice Zoungrana, directeur de Vision parfaite, nous en dit plus.

Le manager et directeur de « Vision parfaite », Kenzo, à l’état civil Maurice Zoungrana,  le président des managers du Burkina, responsable de la structure « No Limit Consulting », Ibrahim Zerbo, et le directeur général d’Ikam Burkina, Issouf Balima, ont initié Covid-Live, un modèle d’expression artistique unique. Le concept a permis de divertir en ces temps de confinement et de couvre-feu mais aussi de sensibiliser aux mesures de protection pour stopper la propagation du coronavirus.

De quoi s’agit-il exactement ? Pour le directeur général de Vision parfaite, c’est un ensemble de concerts live qui sont réalisés et qui seront diffusés uniquement sur les réseaux sociaux et les sites Internet des artistes qui ont pris part à ces concerts et les partenaires du projet. covidlive 2« Ces concerts se sont déroulés dans une salle quasiment vide mais avec un décor féerique », a-t-il déclaré. A l’en croire, une dizaine d’artistes ont été associés à ce projet innovant au Burkina Faso. Des artistes comme Freeman Tapily, Nourat et bien d’autres sont déjà passés. Pour Kenzo, l’un des concepteurs de cette idée, le bilan est satisfaisant car, d’après lui, le concept avait pour but essentiel de répondre à un double besoin. « Premièrement il s’agissait de combler un vide et de poursuivre les créations et les expressions artistiques dans ces moments de confinement. Deuxièmement, il était aussi question de créer une large tribune pour sensibiliser les gens aux mesures préventives du coronavirus afin de  limiter la propagation du virus », s’est-il réjoui.

covidlive 3Honorine Zoma, plus connue sous le sobriquet de Nourat, une des artistes ayant participé au Covid-Live, s’est dit honorée d’avoir été associée à cette expérience qui s’adapte au contexte. « C’est un grand coup dans le milieu artistique car il fallait développer de nouvelles idées pour que les artistes puissent rester en contact avec leur public », a-t-elle soutenu. Elle a souligné que c’était une belle initiative et a salué les initiateurs car le concept a permis de sensibiliser la population. Amza Gane, alias Amzy, et W. Timothée Arthium Soubeiga, alias Toksa sont en pleins préparatifs pour leur passage ce soir à partir de 20 h au Centre national des arts, du spectacle et de l’audiovisuel (CENASA). Pour eux, l’initiative est à saluer à sa juste valeur. « C’est un beau concept car il nous permet de retrouver nos habitudes, même si ce n’est pas totalement la même chose », a-t-il dit. « C’est une super idée », lance Toksa. Pour lui, il s’agit de divertir tout en sensibilisant. « C’est vraiment bien réfléchi », a-t-il terminé.

Obissa

wend uneDez Altino, à l’état civil Tiga Wendwaoga Désiré Ouédraogo, et son personnel entretiennent une relation d’équipe. C’est du moins ce qu’il a confié à radarsburkina.net au cours d’une interview qu’il a bien voulu nous accorder le mercredi 06 mai 2020 à son domicile, au quartier Cissin de Ouagadougou. L’homme du « Wend ya Wendé », sans langue de bois, est aussi revenu sur le début de sa carrière et le fameux épisode de son admissibilité au concours d’entrée à l’école nationale de douane.

Radars Burkina : Présentez-vous.

 Dez Altino : Je suis Dez Altino ; Tiga Wendwaoga Désiré Ouédraogo à l’état civil. Je suis artiste musicien, auteur-compositeur, interprète burkinabè, le prince national, le prophète de la joie. L’homme de « Wend ya Wendé ».

RB : Quelle relation entretenez-vous avec vos danseurs et toute votre équipe ?

DA : Entre mes danseurs et moi, c’est une relation de travail et surtout d’équipe. Parce qu’au-delà des danseurs, il y a le personnel qui est composé du manager, du Dj, du technicien, du photographe et du chauffeur. J’ai à ma charge une dizaine de personnes, sans compter mon équipe live.

R.B : Est-ce que le contrat qui vous lie est respecté par les deux parties ?

DA : Le contrat qui nous lie est respecté parce que les danseurs et danseuses sont payés par prestation. Donc autant de prestations, autant d’argent. Au-delà de ça, il y a d’autres avantages qu’ils ont, mais c’est de prime abord ce qui nous lie et jusque-là, tout va bien, aucune partie ne se plaint.

RB : Dites-nous combien ils gagnent à peu près par prestation.

DA : Je ne peux pas dévoiler ce qu’ils gagnent, car c’est leur salaire et le dévoiler pourrait ne pas leur plaire.

RB : Parlez-nous justement de la vidéo que vous avez réalisée avec eux sur le coronavirus ?

DA : L’idée de cette vidéo est venue de moi. Je n’avais même pas prévu un titre sur le coronavirus. C’est sur un coup de tête, un soir où j'étais confiné chez moi, que j’ai commencé à fredonner au son avec ma guitare en compagnie avec ma fille. A un moment, je me suis demandé pourquoi ne pas faire une composition. J’ai proposé cela à mon équipe parce que les gens ont l’habitude de nous voir mais pas avec tout notre staff. J’ai écrit le texte et dès le lendemain, avec le personnel nous avons commencé la programmation. C’était pour faire de la sensibilisation.

wend 2RB : Avez-vous conscience que la vidéo est susceptible de leur ouvrir des portes. Quel a été votre intention en réalisant cette vidéo avec eux ?

DA : Pour moi, c’est mon équipe et j’ai fait ça sans arrière-pensée. Si cela peut leur ouvrir des portes, c’est tant mieux. Quand tu travailles avec quelqu’un, tu souhaites qu’il gagne assez pour pouvoir s’épanouir.

RB : Certaines artistes ont invoqué la crise du COVID-19 pour limoger leurs danseurs ou ont tout simplement refusé de les payer. Qu’en pensez-vous ?

DA : Oui, en effet, certains l’ont fait. Personnellement, je pense qu’à cause de la pandémie on ne devrait pas limoger des gens. De toute façon tout doit continuer après la pandémie. Pour moi, c’est le moment d’être au contraire plus solidaire parce que si on l’est avec les voisins, la population, on doit l’être davantage avec ses collaborateurs directs. On ne peut pas dire tout ce que l’on fait mais jusque-là, il n’y a aucun souci entre mon groupe de travail et moi.

RB : Quels seront les sentiers de Dez Altino après la pandémie ?

DA : C’est reprendre en main tout ce qui était prévu par rapport aux prestations. On a des promoteurs qui nous font beaucoup confiance. Beaucoup avaient donné des avances pour des prestations. Des mois après, personne n’a réclamé quoi que ce soit. On a même appelé certains pour leur renvoyer les avances perçues, ils ont tous dit non. En plus de cela, j’avais programmé des concerts live à Ouagadougou et avec la Camerounaise Lady Ponce à Paris dans la salle Olympia. Il y avait, en effet, beaucoup de projets ; pour moi c’est une expérience, car l’homme propose et Dieu dispose. Ça ne devrait rien changer dans tout ce qu’on avait prévu.

RB : On dit que le prince national était enseignant avant de faire carrière dans la musique. Est-ce vrai ?

DA : (Rires, Ndlr). Non c’est trop dire. Je n’ai pas été enseignant en tant que tel mais j’ai fait mon Service national pour le développement (SND) comme enseignant à l’inspection de Titao. Après mon retour à Ouagadougou, je donnais des cours à domicile. J’encadrais des élèves dans les écoles privées en matière de théâtre. C’est peut-être pourquoi les gens disent que j’étais enseignant.

RB : Racontez-nous l’épisode de votre vie où vous avez failli être douanier.

DA : D’abord, j’étais plus attaché à la musique. Quand on m’a dit de faire le concours de la douane, j’étais dubitatif et j’avais même refusé de m’y rendre. A la dernière minute je m’y suis rendu et j’ai trouvé que tout le monde était dans la salle d’examen. Finalement j’ai composé et plus tard j’ai appris que j’étais admissible. Il fallait passer au sport qui était mon point fort parce que je pratiquais les arts martiaux. Malheureusement le jour des épreuves sportives, j’ai eu une petite déchirure. Mais je ne regrette pas car ma passion, c’est la musique.

RB : Avez-vous un dernier mot ou un appel à lancer ?

DA : Je dis merci à mes fans, à la presse qui m’a beaucoup sollicité ces derniers temps. A quelque chose malheur est bon parce qu’on n’avait pas le temps, on bougeait beaucoup. Merci aussi à tous ceux qui nous soutiennent et sont de cœur avec nous. Je souhaite un prompt rétablissement à tous les malades du COVID-19. Vivement que le Burkina vienne à bout de ce virus pour que les choses reprennent. Que Dieu nous bénisse. Wend y a Wendé.

Interview réalisée par Obissa

cendn uneBill Aka Kora et Cendrine Nama se démarquent des autres artistes dans ce contexte de coronavirus. Ils organisent en effet des concerts live en direct sur Facebook. Une façon pour ces deux artistes de rester en contact avec leur public et aussi d’apporter leur contribution à la lutte contre la pandémie de coronavirus. La rédaction de Radars Info Burkina est allée à leur rencontre. Lisez plutôt.

Dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus, le gouvernement burkinabè a pris des mesures au nombre desquelles l’interdiction de tout regroupement de plus de cinquante personnes. La conséquence en est que les activités culturelles, les festivals et les concerts en vue ont été annulés jusqu’à nouvel ordre. Malgré la suspension de ces activités artistiques, Cendrine Nama et Bill Aka Kora ont décidé de ne pas rester les bras croisés. Ils organisent ainsi des concerts live sur Facebook dans le but de rester en contact avec leur public et c’est, disent-ils, leur manière d’apporter leur contribution à la lutte. « Pour moi, mes concerts live sont une manière de dire que nous devons rester connectés malgré tout et que c’est ensemble que nous allons vaincre la maladie. J’entends ainsi donner un peu de moi-même et me rapprocher de toute la communauté et de tous ceux qui croient en moi et qui m’accompagnent », affirme Cendrine Nama. Apporter un peu de musique et d’évasion à ceux qui sont confinés au Burkina et ailleurs, c’est l’objectif du fondateur du Djongo système, qui affirme : « Je profite de mes concerts live sur Facebook pour sensibiliser aux gestes barrières. Ça nous permet aussi, en tant que musiciens, d’échanger et de nous donner de petits moments de respiration d’une heure ou de quarante-cinq minutes ».

Cette initiative, les fans de ces deux artistes musiciens y adhèrent pleinement. Ces artistes publient des annonces sur le jour et l’heure sur leur page Facebook et le jour du live, les internautes se connectent pour suivre le direct. Bill Aka Kora déclare que lors des premiers concerts live sur Facebook, son staff a pu remarquer qu’il était suivi par au moins douze mille personnes. Il renchérit que plusieurs médias rediffusent leurs mini-concerts sur leurs plateformes. Cette initiative engage quelques petits frais mais pour nos artistes, c’est une façon de contribuer à la lutte contre le coronavirus. billy ak uneUn artiste est un griot qui relaie un message et c’est dans ce sens que la plus grande contribution que pourrait apporter un artiste dans cette lutte contre le Covid-19, c’est d’utiliser sa voix et son image pour sensibiliser la population aux gestes barrières, chose que nombre d’artistes font déjà. L’arrêt des activités culturelles, selon Bill Aka Kora et Cendrine Nama, c’est un moment d’introspection, de réflexion, de méditation et de redéfinition des objectifs de tout un chacun. Leur souhait est commun : l’éradication de la pandémie.

Elza Nongana (Stagiaire)

                                

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