vendredi 24 janvier 2025

formt uneDans le but de développer le cinéma burkinabè, Africasting a entrepris depuis quelques années le renforcement des capacités des comédiens par la formation au « jeu d’acteur ». La session 2020 se tient du 15 août au 15 septembre à l’université Swiss UMEF Burkina. « Pour cette session, nous avons élaboré un programme plus performant en nous appuyant sur nos expériences passées », a affirmé Issaka Sawadogo, acteur-formateur burkinabè.

Selon Issaka Sawadogo, l’un des initiateurs de la formation, « le Burkina est le pays le connu dans le monde quand on parle du cinéma africain, du cinéma de l’homme noir. Malheureusement de nos jours, nous constatons qu’ici, en matière d’acquis du cinéma burkinabè on est un peu à la traîne. Par contre à l’extérieur, on voit du concret dans certains pays qui se sont appuyés sur l’exemple du Burkina. C’est à cette situation qui n’honore pas notre pays que nous avons voulu remédier. Et nous avons compris que le nœud de la bataille, c’est la formation. Nous, artistes, si nous ne nous mettons pas au travail, si nous ne cherchons à consolider et à renforcer nos capacités ainsi que nos connaissances par la formation et des échanges, nous n’irons nulle part ».

C’est pourquoi Africasting a décidé de se consacrer à la formation des acteurs. « Avec Oumar Dagnon, qui est un technicien derrière la caméra et moi qui suis un technicien devant la caméra, on s’est dit qu’on a quelque chose à partager avec nos frères et sœurs », a ajouté M. Sawadogo

formt 2S’agissant des participants à la formation, « nous avons demandé comme contribution la modique somme de 50 000 francs CFA à ceux qui vont être initiés, la somme de 75 000 F aux semi-professionnels et 100 000 F aux professionnels. Ces sommes représentent les frais que vont engendrer cette formation pendant toute la session. En réalité, nous dispensons la formation gratuitement. Ni moi, ni Dagnon, ni les techniciens, ni les maquilleurs, ni les décorateurs et tout les corps du métier du cinéma qui vont participer à cette formation ne sommes rémunérés. Pour cette session, nous avons élaboré un programme plus performant en nous appuyant sur nos expériences passées.  Et pour cette édition, c’est l’université Swiss UMEF Burkina qui nous a ouvert ses portes. C’est un cadre agréable pour la formation en jeu d’acteur », a expliqué l’acteur-formateur. 

formt 3Le ministre de la Culture, Abdoul Karim Sango, a répondu à l’invitation des initiateurs à l’occasion de la cérémonie officielle d’ouverture de la formation le lundi 17 août dans la soirée.  « En tant que premier responsable du secteur de la Culture, je ne peux qu’être solidaire d’une initiative de ce genre. Vu l’état végétatif du cinéma burkinabè, je suis souvent peiné quand on dit que Ouagadougou est la capitale du cinéma africain. Il faut que nous nous remettions sérieusement en cause au Faso. Cela ne veut pas dire que nous n’avons pas de mérite. Un certain nombre de nos compatriotes commencent à avoir une envergure internationale et il faut se réjouir qu’ils veuillent à leur retour mettre à la disposition des plus jeunes leur expérience afin que le cinéma du Burkina aille beaucoup plus loin. C’est un domaine très concurrentiel, donc il faut qu’on accepte de se former. Chaque fois qu’il y aura des initiatives visant à renforcer les capacités des acteurs, ils pourront compter sur l’accompagnement du gouvernement », a assuré le ministre, qui a signé le livre d’or.

Oumar Dagnon a informé le public qu’il vient d’apprendre ce jour 17 août « qu’un de nos étudiants qui a été formé à Africasting durant trois sessions vient de signer son premier contrat dans un film hollywoodien en partenariat avec l’Union européenne. Il s’agit de Moussa Yanogo.  C’est une fierté pour nous. Nous espérons qu’à l’issue de cette formation, d’autres jeunes ici présents pourront faire du chemin sur des plateaux à l’international. »  

Jessica Sawadogo, actrice, participe à cette session de formation. « On n’a jamais fini d’apprendre. C’est une occasion pour nous de nous perfectionner. A l'issue de cette formation, je voudrais être une actrice confirmée qui accède à l’international. C’est mon souhait », a-t-elle dit.

Aly Tinto

rprzz uneC’est un truisme de le dire, la pandémie de coronavirus a eu un impact désastreux sur beaucoup de secteurs d’activités au nombre desquels le 7e art, les projections ayant été suspendues pendant des mois.  Fort heureusement, il y a actuellement une reprise des projections dans les salles de cinéma. Radars Info Burkina a pris langue avec Abdoul Bagué et Wendyam Fidèle Compaoré, respectivement réalisateur et acteur burkinabè, afin de s’enquérir de l’impact de la pandémie sur leurs activités et de leur appréciation de cette reprise.

Selon le jeune réalisateur de cinéma Abdoul Bagué, la pandémie du virus à couronne a eu à la fois un impact positif et négatif sur son activité professionnelle, même s’il s’empresse d’ajouter que les inconvénients dépassent évidemment les avantages. « De façon générale, l’activité cinématographique a été impactée par les mesures restrictives afférentes à la pandémie qui ont été prises dans notre pays. On a ainsi été financièrement et psychologiquement touchés. Cependant, en tant que réalisateur je dois aussi avouer que j’ai eu du temps pour travailler, écrire et préparer beaucoup de projets », a-t-il affirmé.

rprzz 2« Toutes les activités que nous avions programmées dans le cadre du cinéma ont été suspendues. Les trois plateaux de tournage sur lesquels j’étais ont connu des difficultés à cause des mesures de restriction édictées par le gouvernement burkinabè pour endiguer la propagation du virus. Pourtant en tant qu’acteurs, nous avons besoin de spectacles pour la promotion de nos activités », a regretté pour sa part Wendyam Fidèle Compaoré.

En ce qui concerne la reprise des projections filmiques, le film « Djandjou » d’Abdoul Bagué est programmé au ciné Burkina.  « Beaucoup ont dit que c’était un risque. Le gouvernement nous a permis de reprendre nos activités à condition que nous respections les mesures barrières. En prêtant mon film à la relance de ces activités, c’est ma façon d’accompagner les activités cinématographiques. Que le retour financier soit bon ou mauvais, pour moi cela donne déjà un coup de pouce à cette reprise. C’est vrai qu’il n’y a pas eu d’affluence comme d’habitude, mais beaucoup de cinéphiles apprécient le film. C’est cela qui est positif. Je suis satisfait du retour de la part du public après avoir suivi le film. En donnant ce top de départ aux gens, nous voulons leur dire que les activités reprennent et que nous sommes toujours prêts à faire de beaux films pour eux », a-t-il soutenu.

rprzz 3Il a en outre précisé que le ciné Burkina était à son troisième film depuis la reprise et que beaucoup de films suivraient.

Pour Wendyam Fidèle Compaoré, cette reprise de leurs activités est un ouf de soulagement mais des inquiétudes demeurent. « Quand on a commencé sur un plateau, 3 à 4 mois après beaucoup de choses peuvent changer physiquement ou moralement chez les acteurs. Par exemple, certains vont perdre du poids tandis que d’autres vont en prendre. Avec la reprise, on arrive à rattraper certaines choses mais avec des difficultés. En cette période il y a beaucoup de castings et de tournages si bien que si on doit rattraper tout le temps perdu, le programme est forcément chamboulé », a-t-il précisé.

Par conséquent, « on est obligé de raccrocher certains projets et de se rattraper sur d’autres. Cela crée des désagréments : soit à l’acteur, soit au producteur ou encore au cinéaste », a conclu l’acteur.

Aly Tinto

wkr 2Du 22 au 26 juillet 2020 à Ouagadougou, s’est tenue au Parc urbain Bangr-Weogo une exposition-vente dénommée « Wekré ou éclosion ». Une 1re  édition qui vise à promouvoir le secteur des arts plastiques au Burkina. Radars Info Burkina a rencontré  Aboubacar Sanga, entrepreneur et opérateur culturel, et Christophe Sawadogo, plasticien, fondateur des Ateliers Maaneeré, initiateurs  du projet Wekré, pour avoir un bilan de cette activité.

Selon Aboubacar Sanga, l’idée d'organiser cet évènement a germé pendant cette période de COVID-19 qui a contraint les artistes à rester sur place. « J’avais la chance de connaître déjà Christophe Sawadogo, quelqu’un pour qui j’ai beaucoup d’estime. Des idées orientées vers le secteur des arts plastiques me passaient par la tête. C’est dans ce foisonnement d’idées que j’ai eu bien envie de faire quelque chose pour ce secteur. Un secteur qui mérite encore d’occuper plus de place au Burkina. En termes de notoriété hors du pays, c’est l’un des secteurs les plus prolifiques et qui représentent beaucoup le Burkina à l’étranger », a-t-il expliqué.

Ainsi donc le plasticien Sawadogo a adhéré au projet et a accepté de porter le projet Wekré à travers les Ateliers Maaneeré  avec Aboubacar Sanga. 

«En termes de bilan, pour une première édition je dirais que le bilan est positif.  Nous avions pour objectif de mobiliser 50 artistes, nous les avons effectivement touchés. En termes de participation, on a eu plus de 45 participants. Les absents ont eu des contraintes sociales. Au niveau communication et visibilité pour le secteur des arts plastiques, le bilan est encore satisfaisant. Le lancement de l’activité devant l’ancienne Assemblée nationale a drainé du monde. Les médias ont répondu massivement à l’invitation.

wkr 3 Notre équipe de communication digitale a également fait un travail extraordinaire sur les réseaux sociaux. Comme toute exposition, sans être prétentieux, pour une première édition, on ne s’attendait pas à des ventes. Mais déjà devant l’AN il y a eu des ventes. Ensuite à  Bangr-Weogo pour l’exposition-vente, à partir du 24 les affaires ont commencé à être florissantes. Le bilan des ventes est largement positif. Sur les trois derniers jours, il y a eu vraiment des ventes et des promesses en termes d’achat. Globalement le bilan de Wekré est positif », s’est réjoui l’entrepreneur et opérateur culturel.

Une activité qui ne s’est pas déroulée sans surprise. «Pour moi la surprise des surprises, c’est la révélation de jeunes artistes comme Wilfried Sanou. Il est un artiste assez jeune qui n’a pas eu tellement d’occasions d’exposer à des événements majeurs. Nous avons été surpris de voir son travail remarqué. Beaucoup d’amateurs, de collectionneurs nationaux s’intéressent à ce qu’il fait.  Wekré pour nous, c’est de faire éclore de nouveaux talents», a relevé, pour sa part, Christophe Sawadogo.

En termes de perspectives, selon M. Sanga, il faut permettre aux artistes de travailler et de continuer dans la création. « Les artistes sont à la base de tout projet dans le milieu des arts et de la culture. Les artistes étant des créateurs d’œuvres, ce n’est pas à eux d’organsiner des évènements. Notre souhait et notre vœu, c’est d’être aux côtés de gens comme Christophe Sawadogo pour porter leurs projets en termes d’événementiels et organisationnels», a-t-il précisé.

Les initiateurs de Wekré souhaitent donner aux arts plastiques toute la place qu’il mérite ici au Burkina. « Donc c’est de travailler à ce que les Burkinabè commencent à acheter les tableaux, les sculptures, etc.», a conclu Aboubacar Sanga.

Aly Tinto

str uneLe showbiz burkinabè est en plein essor et ses acteurs sont de plus en plus professionnels. Il pourrait aller encore mieux si acteurs et Burkinabè acceptaient de se conformer aux normes internationales. Les réseaux sociaux, qui devaient être un tremplin pour se faire promouvoir, sont souvent mal utilisés. Alors, quelle attitude les « stars doivent-elles avoir sur les réseaux sociaux ?

De l’avis du présentateur et animateur radio et télévision Jacques Bassono premier jumeau, alias Jacky El Féno, au Burkina Faso, on veut faire du showbiz mais on a des réserves. En effet, à l’en croire, nous voulons faire du showbiz mais nous ne voulons pas nous conformer à la norme internationale. « Le showbiz, ce n’est pas nous qui l’avons créé. Il a ses règles, ses implications et ses obligations. Soit on va en étroite collaboration et on reste en phase avec ce que ces normes demandent, soit on libère le showbiz », a-t-il martelé.

str 3Il est revenu sur l’épisode Ka Kora et sa photo plutôt « hot » sur les réseaux sociaux. « Tout ce que je peux dire sur ce point, vous pensez que si elle n’était pas sûre d’elle, elle allait le faire ? Vous pensez que si elle doutait de sa capacité elle allait poster cette photo ? Laissez les femmes s’exprimer. Dans tous les cas, elle n’était pas nue. On a imaginé, c’était une configuration. Nous, on n’y peut rien », s’est-t-il offusqué. Quand tu acceptes d’être sur les réseaux sociaux, a-t-il poursuivi, il y a des choses que tu ne dois pas commenter. Tu regardes et tu passes. « Moi aussi j’ai vu, mais je n’ai pas commenté. Cela veut dire que soit je suis indifférent, soit ça me plaît mais je garde cela pour moi, soit ça ne me plaît pas et dans ce cas aussi, je garde cela pour moi. On n’est pas obligé de parler tout le temps», a-t-il affirmé.

Du reste, Jacky El Féno n’a pas manqué de faire un « big-up » à la nouvelle génération. « Je suis fan. Voilà des gens qui ont compris qu’à un moment donné, il faut mettre de côté les considérations à deux balles et s’inscrire véritablement dans l’univers de ce qu’ils veulent faire. Et moi, je leur dis chapeau », s’est-il réjoui. L’animateur télé et radio termine en disant : « Que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans la vie, on ne peut pas plaire à tout le monde. Si tu me cherches sur les réseaux sociaux, je ne te répondrai pas, on aura l’occasion de se rencontrer. Je pense que c’est être minable que d’insulter quelqu’un sur les réseaux, surtout quand on le fait derrière un faux profile. La solution, c’est de ne pas répondre. C’est tout ».str 2

Même son de cloche chez Mariam Dramé, plus connue sous le nom d’Amity Meria. Elle se dit fière de cette nouvelle génération d’artistes musiciens qui émergent. « Je dirai qu’elle est beaucoup plus processionnelle et c’est tout à son honneur. Avec cette relève, je suis certaine que le Burkina Faso, dans un avenir proche, fera parler de sa musique », a-t-elle précisé.

Pour ce qui concerne le comportement des artistes surtout sur les réseaux sociaux, la diva de la musique burkinabè soutient que le domaine de l’art est le lieu où la liberté s’exprime le plus et le mieux. Chaque artiste a donc son style et sa manière de faire et c’est ce qu’il fait de lui ce qu’il est. « J’encourage tous les jeunes qui se fraient un passage louable dans la musique. Nul n’a le droit de juger son prochain, au-delà de cela, la musique c’est la grande liberté. Dans ce domaine, tout est permis et accepté, pourvu que vive la musique. Aujourd’hui avec les réseaux sociaux, c’est un tremplin qui permet à l’artiste de se promouvoir. Le buzz, par exemple, apporte un plus. Moi en tout cas, j’adore le buzz,       même si je me garde d’en faire », a conclu Amity Meria.

 Obissa

 

ameria uneAmity Meria célébrera en 2021 ses 30 ans de carrière musicale, commencée officiellement en 1991 d’après elle. Avec son staff, la pionnière de la musique afro-urbaine aux colorations mandingues burkinabè est en train de mettre les petits plats dans les grands pour la réussite de cet événement. Radars Burkina a eu un entretien avec elle.

Amity Meria, à l’état civil Mariam Dramé, prépare un triple album de 30 titres à l’occasion de la célébration de ses 30 ans de carrière musicale. En effet, cette diva qui est l’une des doyennes de la musique afro-urbaine du pays des hommes intègres a commencé la musique officiellement en 1991, d’après elle. « Je suis sur un grand projet. C’est vrai que c’est le confinement mais cela me permet de travailler seule, de faire aussi le studio. Je suis sur les préparatifs de la célébration de mes trente années de carrière. J’ai commencé officiellement la musique en 1991, donc en 2021 j’aurai trente ans de carrière musicale. A cet effet, je suis en train de préparer un triple album de 30 titres pour les trente ans de carrière. Voilà sur quoi je travaille, je prie Dieu que cette célébration nous trouve en bonne santé et dans la paix », a-t-elle confié.

En effet, Amity Meria est arrivée très jeune dans la musique car née d’un père guitariste. C’est véritablement en 1990 que sa carrière commence avec la sortie de son premier album baptisé « La Paix ». Cet album sera récompensé l’année suivante par le 2e prix d’un concours local couronné d’une tournée nationale. Tour à tour, la pionnière de la musique afro-urbaine teintée de rythmes et de sonorités mandingues sort « Diarabi », « Kanou », « Djé N’Ganda », « Maaya », etc. ameria 2Elle a reçu de nombreuses distinctions au Burkina et de par le monde. On peut citer, entre autres, le « Kundé d’or » en 2001, Artiste de l’année par l’Union des radios et télévisions nationales d’Afrique en 2003, meilleure artiste d’Afrique de l’Ouest aux Koras 2004.

Malgré cette belle et riche carrière, l’ambassadrice de la musique burkinabè a de la peine à choisir son album de cœur. « C’est comme si vous demandiez à une maman qui a plusieurs enfants de choisir l’un d’entre eux. J’aime chacun de mes albums. Je ne peux donc pas faire le choix», a-t-elle affirmé. Du reste, Amity Meria devait être en tournée en Europe mais coronavirus oblige, « elle est en chômage technique » parce que tous les festivals d’été ont été annulés. Chaque année, a-t-elle affirmé, de mai à août, elle effectue une tournée hors du Burkina.    

Obissa

tok uneLes « homotokés » sont composés de deux jeunes humoristes. « Homo », parce qu’ils portent le même prénom, Yacouba, et « Tokés », qui signifie créatif. Le premier, Yacouba Nana, est garde de sécurité pénitentiaire (GSP) et l’autre, Yacouba Belem, titulaire d’une licence en lettres modernes, est formateur en théâtre. Radars Info Burkina les a rencontrés pour vous.

Radars Info Burkina (RB) : Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Yacouba Nana (YN) : Nous ne nous connaissions pas mais je discutais avec mon homonyme sur Messenger sans savoir que je l’avais déjà vu sur les planches. C’est en 2018, lors d’un spectacle de « El Presidente », que nous nous sommes croisés. Nous avons constaté que nous avions la même vision du monde, donc nous nous sommes demandé pourquoi ne pas former un groupe. C’est ainsi que notre groupe a vu le jour.

RB : Depuis que votre groupe existe, donnez-vous des spectacles sur les plans national et international ?

YN : Sur le plan national nous le faisons, mais pas encore sur le plan international, même si nous avons des projets en la matière. Nous avons beaucoup voyagé à l’intérieur du pays pour des spectacles.

RB : Ce que vous faites, c'est de la comédie ou de l’humour ?

Yacouba Belem (YB) : Nous faisons de l’humour et pour être un bon humoriste, il faut passer par le théâtre pour en connaître le b.a.-ba.

tok 2RB : Avez-vous suivi une formation en la matière ?

YB : Oui, tous deux, nous avons suivi des formations en humour ainsi qu’en théâtre. Personnellement, je donne même des cours de théâtre.

YN : Nous avons bénéficié de formations en humour et d’ateliers. Personnellement, en 2017 j’ai suivi la formation du Cercle des arts vivants de Gérard Ouédraogo. Après cela, nous avons suivi des formations avec John de génération 2000 à camp vacances humour.  

YB : Je voudrais ajouter que suite à notre spectacle du 22 novembre 2019, que nous avons dénommé « Bienvenue au QG », en featuring avec Soum le sapeur, des aînés très connus nous ont également coachés.

RB : Avec le Covid-19, comment vos activités se déroulent-elles ?

YN : Franchement, le Covid-19 a négativement impacté nombre de secteurs, à l’instar de celui de la culture. La scène nous manque parce qu’un artiste sans scène, c’est la catastrophe. C’est sur scène que nous apprenons beaucoup  et s’il n’y en a plus, il faut tout faire pour ne pas se faire oublier par son public et ses fans.  

YB : En dehors de l’humour, nous faisons des vidéos que nous postons sur les réseaux sociaux. Et en cette période de coronavirus, nous en avons fait beaucoup. C'est  un moyen pour nous de communiquer avec nos fans.

RB : M. Nana, en tant que garde de sécurité pénitentiaire, ne rencontrez-vous pas des contraintes ? Si oui, comment arrivez-vous à concilier emploi du temps de fonctionnaire et spectacles ?

YN : Je remercie énormément ma hiérarchie  qui me permet d'exercer ma passion. Je suis à la Direction des arts et de la culture ; du coup, cela me facilite la tâche. Et Dieu merci, on ne m'a jamais refusé d’autorisation.

RB : Est-ce que l’humour nourrit son homme au Burkina ?

YN : Pour  le moment, l’humour ne nourrit pas vraiment son homme, mais comme dans toute activité, il faut avoir une vision car c’est cela qui mène au succès. Au Burkina, nous avons des devanciers qui s'en sortent, donc je peux dire que ça va. Même si tout n’est pas rose, nous remercions Dieu et espérons que ça ira. En tout cas, nous ne regrettons pas d’être des humoristes.

RB : Etant donné que vous êtes deux, comment se fait la répartition de vos cachets ?

YB : C'est l’entente, le respect et la confiance qui passent avant tout.

RB : Avez-vous déjà reçu un prix ?

YB : Oui, nous avons été sacrés Meilleurs humoristes émergents au Ouistiti d’or 2019.

RB : Quelle sera votre actualité après la pandémie de coronavirus ?

YN : Il y a un festival au Niger auquel nous devons participer. Pour le moment, nous ne pouvons pas fixer de date, vu que toutes les activités ont été annulées. Toutefois, nous nous préparons actuellement pour notre propre spectacle après le Covid-19.

RB : Votre dernier mot ?

YN : Je lance un appel à nos autorités pour qu’elles se penchent sur la question du terrorisme. Le Covid-19 tue, certes, mais pas comme le terrorisme. Il ne faudrait pas que nos autorités oublient le volet sécuritaire. Je lance aussi un appel aux populations pour que tous ensemble, nous collaborions avec les forces de défense et de sécurité afin de lutter contre le terrorisme. Et surtout, respectons les mesures barrières.

YB : Le meilleur est à venir. Que Dieu protège le Burkina Faso.

Elza Nongana (Stagiaire)

cnteurL’oralité au cœur de la cité ; un moment où l’écoute, le chant et la parole s’entremêlent, se heurtent, créent une énergie apaisante, celle de l’univers fantastique de la terre rouge du pays des hommes intègre : tel est le concept de « l’Atelier de la forge » initié par le conteur professionnel Pengdwendé Gérard, dit KPG. Nombre de thèmes y sont abordés par « Pakisd Naba kisk-rem de l’inamovible enclume ». Radars Info Burkina s’est entretenu avec lui le jeudi 14 mai 2020. Lisez plutôt.

Radars Burkina : Le conte a-t-il encore sa place dans une société dominée par les TIC et l’éducation classique ?

Kientéga P. Gérard : Il a toujours sa place parce qu’il s’adapte. Que ce soit dans le monde numérique ou à la télé, nous avons vu que le conte s’est adapté à travers les dessins animés et les films. Parce que le conte, ce sont des histoires que l’on raconte et les histoires, on les retrouve un peu partout dans toutes les productions artistiques. On profite du numérique pour pouvoir faire passer le conte qui est universel et transversal. Mais je conviens avec vous que le conte, dans sa façon d’être racontée, peine à s’installer. On a laissé ce domaine.

RB : Quel est l’objectif « du conte à l’école » que vous avez initié ?

KPG : C’était un devoir pour nous parce qu’on a remarqué que la plupart de nos enfants n’avaient pas de rêves ou du moins rêvaient de héros qui nous viennent d’ailleurs. Il a fallu qu’on fasse un travail toponymique, de réhabilitation de notre histoire mais aussi de nos héros pour permettre à nos enfants de rêver à partir de leur propre histoire et de leur propre culture. Aujourd’hui, sans culture fondamentale, on ne peut pas cultiver une vraie éducation. C’est la raison pour laquelle on a mis sur place « Le conte à l’école » parce que comme on dit, pour sauvegarder un patrimoine, une culture, il faut le (la) confier aux enfants. Nous, on s’est dit que le conte est important car c’est le canal de transmission que nos ancêtres ont utilisé et que nous continuons d’utiliser. Toutes les théories s’inspirent du conte. La structure du conte fait qu’on peut éduquer une vie et toute la société avec. Donc pour structurer la vie de l’enfant, le conte est incontournable.

RB : Vous êtes le fondateur du centre culturel « Koombi solidarité ». Quelles sont les activités que vous menez dans cet établissement ?

KPG : D’abord, le conte à l’école fait partie des activités de ce centre. C’est un centre de formation destiné aux enfants et aux jeunes non scolarisé ou déscolarisés, ou alors scolarisés en milieu rural. Vu la situation, on a commencé ici, c’est-à-dire à Ouagadougou, mais nous allons nous étendre dans les autres régions. L’objectif du centre est de valoriser notre culture et le conte. Ses autres activités, c’est la danse par l’appropriation des différents types de danses qui existent au Burkina, la musique et la confection d’instruments de musique. Il y a aussi des activités de tournées en Afrique, en Europe, aux Etats-Unis, etc.

RB : Comment vous est venue l’idée de « l’Atelier de la forge » ?

KPG : C’est un projet qui existait depuis longtemps mais qui tardait à voir le jour. C’est un projet métaphorique où on traite la symbolique de tous les outils de la forge. En tant que forgeron moderne, conteur, ce qu’on peut faire, c’est bien évidemment forger les mots, modeler les histoires, les transformer et en même temps les rassembler pour en faire une histoire afin de permettre à la population de les écouter et d’entretenir la cohésion sociale. Dans « l’Atelier de la forge », nous travaillons sur les mythes, les légendes, les épopées, les fables. D’ailleurs, nous avons écrit une fable contemporaine qui s’inspirait de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et qui est intitulée Kosyam.

RB : Le mooré est beaucoup présent dans vos créations. Est-ce un fait du hasard ?

KPG : Ce n’est pas un fait du hasard. C’est bien normal pour nous. Parce que moi quand je réfléchis, je le fais d’abord dans ma langue, c'est-à-dire en mooré, et ensuite je traduis cela en français. Cette gymnastique me ralentit à un certain moment puisque je suis obligé de réfléchir doublement. Ce qu’il est important de souligner ici, c’est que le mooré vient renforcer et donner une autre forme poétique au français que je parle. De toute façon, je suis moaga et tout ce que je véhicule, ce sont des valeurs mossé.

RB : « Ragaandé », un disque de contes sorti en janvier 2016, a reçu un accueil positif du public. D’autres disques suivront-ils ?

KPG : « « Ragaandé », c’est effectivement un projet de conte et de musique que nous avons créé avec un groupe de musique en France. La production a été assurée par moi-même. C’est un spectacle très riche en contenu. Nous avons vendu près de 3000 disques. Nous en sommes fiers parce que c’est une production personnelle. Il y a beaucoup de créations, notamment dans la base de données de « l’Atelier pakisd Naba kisk-rem de l’inamovible enclume », qui attendent d’être produites. Malheureusement pour faire un disque, il faut en avoir les moyens. Si nos projets culturels ne sont pas défendus comme il le faut, c’est parce que les gens ne connaissent pas leur culture. 

Propos recueillis par Obissa

vivrens uneLe 16 mai, est célébrée la Journée internationale du vivre-ensemble dans la paix, laquelle a été décrétée par l'ONU le 8 décembre 2017. Le Burkina Faso est actuellement secoué par une crise humanitaire sans précédent liée à la recrudescence des attaques terroristes et à la violence. C’est pourquoi l’artiste-musicien Sana Bob a fait du vivre-ensemble son cheval de bataille depuis 2018. A l’occasion de l’édition 2020 de cette journée, Radars Info Burkina lui a tendu son micro.

C’est par un single célébrant le vivre-ensemble que Sana Bob a commencé ses actions en faveur de la cohésion sociale. Par la suite, précisément en mai 2018, il a organisé une tournée nationale dont le thème était « Vivre-ensemble ».

« Le Burkina Faso, comme d’autres pays du Sahel, connaît actuellement des crises sécuritaire et humanitaire. Donc mener des actions en faveur du vivre-ensemble est très important. Nous devons vivre ensemble dans la solidarité. A travers le single ‘’Vivre-ensemble’’, j’ai décidé d'aller auprès des populations pour véhiculer un message sur la coexistence pacifique», a expliqué l’artiste.

C’est ainsi qu’il a pris l’initiative d’organiser des concerts populaires dans les provinces au niveau des palais royaux. Le dernier concert a eu  lieu en décembre 2019 à Tenkodogo au palais royal. « Sans formalité aucune, enfants, femmes, bref toutes les couches sociales ont pu y assister. Le message a été bien reçu et c’est très important. Ces tournées sont financées sur fonds propres à 70%. Il y a de bonnes volontés qui soutiennent un peu cette initiative », a précisé Sana Bob.

vivrens 2«A l’occasion de la Journée mondiale du vivre-ensemble, célébrée le 16 mai 2020, le vivre-ensemble doit demeurer malgré la pandémie de coronavirus.  Au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Tchad, des crises perdurent. Je voudrais donc lancer un appel à l’humanité entière, en particulier aux Africains, à travailler pour la prospérité.   Nous devons bannir les petites querelles intestines et éviter de nous entre-tuer. L’Afrique a besoin de tous ses fils aujourd’hui. Quand il y a crise, on doit se retrouver et discuter pour y trouver une solution. La solution, ce n’est pas le recours aux armes. En tant que parrain du vivre-ensemble, je me dois d’œuvrer pour la paix non seulement pour la présente génération, mais aussi pour celles à venir. Dès la fin de la pandémie de coronavirus, je vais donc reprendre mes actions en faveur du vivre-ensemble. Après avoir bouclé ma tournée à l’intérieur du pays, j’irai au niveau sous-régional. La clôture se fera au Burkina Faso lors d’une nuit spéciale à laquelle tous les diplomates en service au Burkina seront invités », a conclu l’artiste.

Aly Tinto

tnya uneDepuis l’apparition du coronavirus au Burkina Faso, les activités culturelles ont été suspendues sur décision du gouvernement. Ainsi, il n’y a plus de spectacles ni de concerts et ce, jusqu’à nouvel ordre. Certains artistes, pour éviter de tomber en léthargie, font des lives, des directs et composent même des chansons. Douti Tanya Bikienga, alias Miss Tanya, jeune artiste burkinabè évoluant dans l’AfroTrap, est de ceux-là. Elle a ainsi composé le week-end dernier une chanson intitulée « Bass M’buuda ». Ce nouveau titre est, selon elle, sa manière de contribuer à la lutte contre le Covid-19 et contre le terrorisme.  

Sortie le week-end dernier, la chanson « Bass M’buuda » aborde des sujets comme le terrorisme et le Covid-19.  « Bass M’buuda » signifie en français « laisse mon peuple ». C’est, à en croire l’artiste, une manière pour elle de dire stop au terrorisme et au Covid-19. « Je dis dans cette chanson stop au Covid-19 et au terrorisme », précise Miss Tanya, qui dit avoir préféré composer une chanson pour apporter son soutien au peuple Burkinabè, particulièrement au personnel soignant et aux forces de l’ordre, plutôt que de faire des lives ou des directs. A la question de savoir pourquoi, elle répond qu’elle n’a simplement pas voulu en faire.  

tnya 2Dans le titre « Bass M’buuda », la jeune artiste sensibilise également les  citoyens au respect des mesures barrières, encourage ceux qui sont souffrants et rend hommage aux personnes décédées des suites du Covid-19 et du terrorisme. « Bass M’buuda » est chanté en français et en mooré. En seulement une semaine, ledit titre est déjà à 16 000 vues. C’est la preuve, si besoin était, que le message de l’artiste passe bien.  A travers cet opus, Tanya dit vouloir aussi rester en contact avec ses fans et rester présente sur la scène artistique. Son actualité, à l’en croire, est en stand-by pour le moment en attendant la reprise des activités culturelles. S’agissant de son programme après-Covid-19, l’artiste répond que la décision revient à son staff. «  Avec mon Staff, on verra si on doit réaliser un single ou tout un album », dit-elle. Pour Miss Tanya, même si les activités culturelles sont suspendues, il ne faut pas baisser les bras mais continuer à vivre. Elle invite par ailleurs chaque citoyen au respect des mesures barrières.

Elza Nongana (Stagiaire)

covidlive uneTrois entreprises culturelles, à savoir Vision parfaite, No Limit Consulting et Ikam Burkina, dans ces moments de confinement, ont initié le « Covid-Live ». Il s’agit de faire des concerts live qui sont diffusés uniquement sur les réseaux sociaux et les sites Internet des artistes qui ont pris part au concert. Une autre particularité de ce concept, c’est que tout se déroule dans une salle pratiquement vide mais avec un décor « féerique ». L’un des initiateurs, Kenzo, à l’état civil Maurice Zoungrana, directeur de Vision parfaite, nous en dit plus.

Le manager et directeur de « Vision parfaite », Kenzo, à l’état civil Maurice Zoungrana,  le président des managers du Burkina, responsable de la structure « No Limit Consulting », Ibrahim Zerbo, et le directeur général d’Ikam Burkina, Issouf Balima, ont initié Covid-Live, un modèle d’expression artistique unique. Le concept a permis de divertir en ces temps de confinement et de couvre-feu mais aussi de sensibiliser aux mesures de protection pour stopper la propagation du coronavirus.

De quoi s’agit-il exactement ? Pour le directeur général de Vision parfaite, c’est un ensemble de concerts live qui sont réalisés et qui seront diffusés uniquement sur les réseaux sociaux et les sites Internet des artistes qui ont pris part à ces concerts et les partenaires du projet. covidlive 2« Ces concerts se sont déroulés dans une salle quasiment vide mais avec un décor féerique », a-t-il déclaré. A l’en croire, une dizaine d’artistes ont été associés à ce projet innovant au Burkina Faso. Des artistes comme Freeman Tapily, Nourat et bien d’autres sont déjà passés. Pour Kenzo, l’un des concepteurs de cette idée, le bilan est satisfaisant car, d’après lui, le concept avait pour but essentiel de répondre à un double besoin. « Premièrement il s’agissait de combler un vide et de poursuivre les créations et les expressions artistiques dans ces moments de confinement. Deuxièmement, il était aussi question de créer une large tribune pour sensibiliser les gens aux mesures préventives du coronavirus afin de  limiter la propagation du virus », s’est-il réjoui.

covidlive 3Honorine Zoma, plus connue sous le sobriquet de Nourat, une des artistes ayant participé au Covid-Live, s’est dit honorée d’avoir été associée à cette expérience qui s’adapte au contexte. « C’est un grand coup dans le milieu artistique car il fallait développer de nouvelles idées pour que les artistes puissent rester en contact avec leur public », a-t-elle soutenu. Elle a souligné que c’était une belle initiative et a salué les initiateurs car le concept a permis de sensibiliser la population. Amza Gane, alias Amzy, et W. Timothée Arthium Soubeiga, alias Toksa sont en pleins préparatifs pour leur passage ce soir à partir de 20 h au Centre national des arts, du spectacle et de l’audiovisuel (CENASA). Pour eux, l’initiative est à saluer à sa juste valeur. « C’est un beau concept car il nous permet de retrouver nos habitudes, même si ce n’est pas totalement la même chose », a-t-il dit. « C’est une super idée », lance Toksa. Pour lui, il s’agit de divertir tout en sensibilisant. « C’est vraiment bien réfléchi », a-t-il terminé.

Obissa

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