Dez Altino, à l’état civil Tiga Wendwaoga Désiré Ouédraogo, et son personnel entretiennent une relation d’équipe. C’est du moins ce qu’il a confié à radarsburkina.net au cours d’une interview qu’il a bien voulu nous accorder le mercredi 06 mai 2020 à son domicile, au quartier Cissin de Ouagadougou. L’homme du « Wend ya Wendé », sans langue de bois, est aussi revenu sur le début de sa carrière et le fameux épisode de son admissibilité au concours d’entrée à l’école nationale de douane.
Radars Burkina : Présentez-vous.
Dez Altino : Je suis Dez Altino ; Tiga Wendwaoga Désiré Ouédraogo à l’état civil. Je suis artiste musicien, auteur-compositeur, interprète burkinabè, le prince national, le prophète de la joie. L’homme de « Wend ya Wendé ».
RB : Quelle relation entretenez-vous avec vos danseurs et toute votre équipe ?
DA : Entre mes danseurs et moi, c’est une relation de travail et surtout d’équipe. Parce qu’au-delà des danseurs, il y a le personnel qui est composé du manager, du Dj, du technicien, du photographe et du chauffeur. J’ai à ma charge une dizaine de personnes, sans compter mon équipe live.
R.B : Est-ce que le contrat qui vous lie est respecté par les deux parties ?
DA : Le contrat qui nous lie est respecté parce que les danseurs et danseuses sont payés par prestation. Donc autant de prestations, autant d’argent. Au-delà de ça, il y a d’autres avantages qu’ils ont, mais c’est de prime abord ce qui nous lie et jusque-là, tout va bien, aucune partie ne se plaint.
RB : Dites-nous combien ils gagnent à peu près par prestation.
DA : Je ne peux pas dévoiler ce qu’ils gagnent, car c’est leur salaire et le dévoiler pourrait ne pas leur plaire.
RB : Parlez-nous justement de la vidéo que vous avez réalisée avec eux sur le coronavirus ?
DA : L’idée de cette vidéo est venue de moi. Je n’avais même pas prévu un titre sur le coronavirus. C’est sur un coup de tête, un soir où j'étais confiné chez moi, que j’ai commencé à fredonner au son avec ma guitare en compagnie avec ma fille. A un moment, je me suis demandé pourquoi ne pas faire une composition. J’ai proposé cela à mon équipe parce que les gens ont l’habitude de nous voir mais pas avec tout notre staff. J’ai écrit le texte et dès le lendemain, avec le personnel nous avons commencé la programmation. C’était pour faire de la sensibilisation.
RB : Avez-vous conscience que la vidéo est susceptible de leur ouvrir des portes. Quel a été votre intention en réalisant cette vidéo avec eux ?
DA : Pour moi, c’est mon équipe et j’ai fait ça sans arrière-pensée. Si cela peut leur ouvrir des portes, c’est tant mieux. Quand tu travailles avec quelqu’un, tu souhaites qu’il gagne assez pour pouvoir s’épanouir.
RB : Certaines artistes ont invoqué la crise du COVID-19 pour limoger leurs danseurs ou ont tout simplement refusé de les payer. Qu’en pensez-vous ?
DA : Oui, en effet, certains l’ont fait. Personnellement, je pense qu’à cause de la pandémie on ne devrait pas limoger des gens. De toute façon tout doit continuer après la pandémie. Pour moi, c’est le moment d’être au contraire plus solidaire parce que si on l’est avec les voisins, la population, on doit l’être davantage avec ses collaborateurs directs. On ne peut pas dire tout ce que l’on fait mais jusque-là, il n’y a aucun souci entre mon groupe de travail et moi.
RB : Quels seront les sentiers de Dez Altino après la pandémie ?
DA : C’est reprendre en main tout ce qui était prévu par rapport aux prestations. On a des promoteurs qui nous font beaucoup confiance. Beaucoup avaient donné des avances pour des prestations. Des mois après, personne n’a réclamé quoi que ce soit. On a même appelé certains pour leur renvoyer les avances perçues, ils ont tous dit non. En plus de cela, j’avais programmé des concerts live à Ouagadougou et avec la Camerounaise Lady Ponce à Paris dans la salle Olympia. Il y avait, en effet, beaucoup de projets ; pour moi c’est une expérience, car l’homme propose et Dieu dispose. Ça ne devrait rien changer dans tout ce qu’on avait prévu.
RB : On dit que le prince national était enseignant avant de faire carrière dans la musique. Est-ce vrai ?
DA : (Rires, Ndlr). Non c’est trop dire. Je n’ai pas été enseignant en tant que tel mais j’ai fait mon Service national pour le développement (SND) comme enseignant à l’inspection de Titao. Après mon retour à Ouagadougou, je donnais des cours à domicile. J’encadrais des élèves dans les écoles privées en matière de théâtre. C’est peut-être pourquoi les gens disent que j’étais enseignant.
RB : Racontez-nous l’épisode de votre vie où vous avez failli être douanier.
DA : D’abord, j’étais plus attaché à la musique. Quand on m’a dit de faire le concours de la douane, j’étais dubitatif et j’avais même refusé de m’y rendre. A la dernière minute je m’y suis rendu et j’ai trouvé que tout le monde était dans la salle d’examen. Finalement j’ai composé et plus tard j’ai appris que j’étais admissible. Il fallait passer au sport qui était mon point fort parce que je pratiquais les arts martiaux. Malheureusement le jour des épreuves sportives, j’ai eu une petite déchirure. Mais je ne regrette pas car ma passion, c’est la musique.
RB : Avez-vous un dernier mot ou un appel à lancer ?
DA : Je dis merci à mes fans, à la presse qui m’a beaucoup sollicité ces derniers temps. A quelque chose malheur est bon parce qu’on n’avait pas le temps, on bougeait beaucoup. Merci aussi à tous ceux qui nous soutiennent et sont de cœur avec nous. Je souhaite un prompt rétablissement à tous les malades du COVID-19. Vivement que le Burkina vienne à bout de ce virus pour que les choses reprennent. Que Dieu nous bénisse. Wend y a Wendé.
Interview réalisée par Obissa