samedi 26 avril 2025

Entrepreneuriat culturelAu Burkina Faso, l’entrepreneuriat culturel  peine à se faire une place au soleil parce que peu créateur d’emplois. Malgré ce contexte difficile, certains promoteurs culturels ont su transformer leur rêve et en faire une activité qui apporte un plus à l’économie nationale. Sont de ceux-là Sébastien Baziemo, styliste modéliste, fondateur de la maison Sébastien Baziemo, plus connu sous le nom de Bazemsé, et Wenkouni Olivia Ouédraogo, comédienne, conteuse qui sont parvenus non seulement à vivre de leur art, mais aussi à en faire profiter à d’autres personnes.

Plus connu sous le nom de Bazemsé, Sébastien Baziemo est un styliste modéliste burkinabè qui force l’admiration. Aujourd’hui fondateur de la maison Sébastien Baziemo, M. Baziemo fait ses premiers pas dans la couture dès son plus jeune âge. Déjà à l’école primaire il était un mordu de couture et, comme il le dit, «  je n’étais pas un garçon comme les autres parce qu’on trouvait toujours des coupons de tissus et des chiffons dans mon sac d’écolier. Je faisais chaque fois un tour chez le couturier pour ramasser des chiffons et des aiguilles et une fois en classe, tandis que le maître était en train de donner la leçon du jour, j’étais sous la table et je cousais des morceaux de tissus ».

C’est avec une abnégation sans faille qu’il parviendra à convaincre sa mère de l’inscrire dans une école de couture malgré l’opposition de son père qui trouvait ce métier était fait pour les femmes. « A un certain moment, j’ai dit à mes parents que je ne voulais plus continuer l’école. C’était une chose qui était très difficile pour mon père. Il aurait préféré que je fasse la mécanique car pour lui,  la couture était un métier de femme. Il s’est farouchement opposé et c’est ma mère qui a pris ma formation de couturier en charge. Elle m’a conduit chez son couturier pendant un an pour voir si ce n’était pas un caprice d’enfant. Vu ma motivation, elle a décidé de m’inscrire dans une école de couture pour une formation de trois ans. Après ma formation, j’ai commencé difficilement à m’installer à mon propre compte et c’est ma mère qui a été mon premier mannequin », raconte Sébastien.

Wenkouni Olivia Ouédraogo, comédienne, conteuse burkinabè, nous parle de son parcours de pionnière semblable à celui du styliste modéliste. « J’ai commencé en tant que conteuse autodidacte à l’âge  de 13 ans. Au début on m’a dit que l’art ne nourrissait pas son homme et qu’il fallait le  faire seulement pour la passion sans rien attendre en retour. Personnellement, j’ai lancé le défi à mes parents en leur disant que j’allais le faire l’art et même en faire un métier. Aujourd’hui, malgré ma petite carrière j’arrive à vivre de mon art et je ne dirai pas que l’art ne nourrit pas son homme ».

Parvenir à faire fonctionner une entreprise culturelle au Burkina Faso est un grand défi pour les acteurs du domaine. Après 20 ans de métier, Sébastien et Olivia ont fini par comprendre qu’il faut se faire accompagner si on souhaite asseoir une entreprise culturelle viable. Ayant bénéficié de l’appui du programme Afrique Créative, ils sont arrivés à stabiliser leurs entreprises respectives en s’entourant d’une équipe dynamique.

« Il faut dire qu’à  la base je suis créateur de mode et non chef d’entreprise. Il m’a fallu 20 ans pour savoir comment m’y prendre avec une entreprise et ce n’est pas chose aisée. Au départ, c’était moi qui gérais tout mais aujourd’hui j’ai équipe avec  qui je  travaille et maintenant je commence à être soulagé », raconte Sébastien Baziemo.

« Au début, c’était très difficile pour moi. A un moment donné,  je voulais même arrêter. En plus de cela, l’Etat ne nous facilite pas les choses. Dès que tu commences à travailler,  les services  des impôts sont à tes trousses parce qu’on te voit tous les jours à la télé et on se dit que tu as certainement beaucoup d’argent. Entre-temps je me suis même demandé s’il fallait chercher à grandir ou rester petit », s’est-il indigné.

De son côté, Olivia s’est interrogée sur le fait de son retard à comprendre la notion d’entreprise culturelle. «  A mon niveau, je me suis demandée pourquoi  c’est après 20 ans qu’on arrive à comprendre l’idée d’entreprise culturelle. Il fallait alors s’arrêter et corriger tout ce qu’on a eu à mettre en place. Aujourd’hui, j’ai une compagnie de théâtre avec laquelle je fonctionne et je fais des monologues et aussi des spectacles de salons, bien sûr avec une équipe mise en place à cet effet», conclut-elle.

Bessy François Séni

Cinema burkinabeGénéralement opposé au film d’auteur, le film populaire suscite de plus en plus d’intérêt, tant du côté des réalisateurs que de celui des cinéphiles burkinabè. Des spécialistes de la question expliquent les raisons d’un tel attrait pour ce type de film dans les salles de cinéma

Mamadou Badolo est réalisateur, scénariste et premier assistant réalisateur pour le film populaire « Infidèle ». Selon ce spécialiste de questions cinématographiques, le film populaire, contrairement au film d’auteur, aborde généralement des sujets proches des populations et des réalités communautaires. Il cite en exemple la plupart des films tournés autour du thème de l’excision. Pour lui, les films indiens, par exemple, doivent leur succès au choix de ce type de films. « La plupart des films indiens sont des films populaires. Ils mettent en exergue leur culture, leur façon de faire. Dans leurs films, l’habillement et tous les gestes de l’acteur principal est un trait de la culture indienne et toute la population s’y identifie », explique-t-il.

Pour Aboubacar Diallo, étudiant en formation à l’ENAM en cinéma et audiovisuel, la raison première pour quelqu’un qui vient au cinéma, c’est le loisir. On a besoin de s’identifier aux acteurs qui sont dans le film. Aboubacar Diallo pense que les cinéphiles ont besoin de sentir parfois que c’est leur histoire qui est en train d’être racontée. « Le public burkinabè a vraiment faim et soif de produits cinématographiques burkinabè, surtout lorsqu’ils sont faits dans le style populaire », a-t-il martelé.

 L’étudiant estime que les films d’auteur traitent rarement des histoires d’amour et le grand public ne s’y retrouve pas souvent. Par contre, avec le film populaire, il y a un grand engouement qui conduit parfois à visionner le même film plusieurs fois. Il a aussi fait savoir que les films populaires sont une solution pour faire revivre les salles de cinéma qui ont été délaissées pendant longtemps.

Selon lui, les salles ne sont pas construites pour rester vides et qu’il faut aussi voir dans le cinéma une industrie où la loi de l’offre et la demande est à prendre en compte. « Quand on crée un produit qui n’est pas demandé, il ne faut pas être surpris que la population ne soit pas intéressée », renchérit-il

 Aboubacar Diallo pense aussi que le cinéma d’auteur est l’idéal, même s’il n’est pas forcément commercial et que c’est la vocation première du cinéaste. Il reste le meilleur produit cinématographique qu’un cinéaste peut espérer produire parce que c’est ce film qui va voyager à l’international.

« Sans être un spécialiste du cinéma ; je me dis quand même qu'on fait le film c’est pour les populations. Lorsque les films sont populaires et aimés par la plupart des gens, c'est ce qui va les attirer vers les salles de cinéma Si vous voyez aujourd'hui que les gens donnent plus d'importance aux films du Nigeria, c'est parce que ces films sont populaires. Lorsque nous faisons des films pensons à la cible parce que les films populaires sont l'avenir du film burkinabè à mon avis », explique Ibrahima Badiel, représentant de la ministre de la femme à l'occasion de la projection du film « La Dette » du réalisateur Aimé Bado

Selon Abdoul Bagué, réalisateur de cinéma, quant à lui dira que « quand un public adhère à quelque chose forcément cela va faire du bruit, cela va faire de l'écho ». Il affirme que le cinéma populaire est l'avenir du cinéma burkinabè. « Le cinéma populaire permettra aux cinéphiles de faire revivre le cinéma en salle et de redonner une couleur à ce secteur qui dort un peu. Je pense que c'est la voie pour donner un coup de pouce à notre à notre cinéma », conclut-il.

Bessy François Séni

mrds uneLa musique burkinabè a subi beaucoup de mutations ces dernières décennies. On constate l’émergence d’une génération d’artistes musiciens ayant un style différent de celui de leurs prédécesseurs. Pour Marius Diessongo, journaliste et consultant culturel, la musique burkinabè a puisé pendant longtemps dans ses propres racines, même si elle a été souvent influencée par des bases rythmiques extérieures.

« Je ne vois pas en quoi la musique moderne burkinabè est une copie de la musique ivoirienne », a déclaré d’entrée de jeu Marius Diessongo. Il a ajouté que la musique était cyclique en citant comme exemple l’âge d’or de la musique congolaise. Au Burkina Faso, par exemple, des artistes comme Georges Ouédraogo et Issouf Compaoré faisaient soit de la soul music, soit de la chanson française, c’est-à-dire que la base rythmique de leurs chansons était de la soul music ou de la chanson française mais ils ne chantent qu’en mooré. Et Marius Diessongo de préciser qu’à cette époque-là, il y avait un certain nombre d'artistes qui faisaient du warba.

Pour le consultant culturel, l’âge d’or de la musique congolaise a influencé la base rythmique des chansons des musiciens burkinabè. Des musiciens comme Zaksoba (qui a fait un featuring avec le musicien congolais Defao) et le Groupe Oxygène illustrent cette influence de la rythmique congolaise sur les musiciens burkinabè avec le soukouss, le zaïko et bien d’autres genres. L’influence de la musique ivoirienne n’est apparue que tout dernièrement avec le mouvement coupé-décalé avec le Groupe As DJ en 2002. C'est à ce moment que quelques artistes burkinabè faisaient du coupé-décalé. Il y a eu aussi l’influence du zouglou avec le Groupe Djafoul Staff qui faisait un mélange de liwaga et de zouglou, mais qui a eu du mal à s'imposer.

mrds 2Marius Diessongo a en outre fait remarquer que c’est à partir de 2005 qu’on a vu apparaître un artiste musicien comme Yoni avec son album Nonglom. C’était une œuvre musicale faite purement de la musique burkinabè à sa base rythmique avec un mélange de musiques moaga, peule et de wedbindé.  Yoni a transmis son rythme à Floby qui à son tour l’a transmis à d'autres comme Sofiano et ainsi de suite. Hamed Smani a créé le takborsé, Dez Altino est arrivé avec sa rythmique issue de Ouahigouya. « Peut-être qu'il y a eu des influences sur des consommateurs parce ces derniers sont friands de musique ivoirienne, mais pas sur les artistes forcément », a indiqué Marius Diessongo.

Il a rappelé que les musiques d'inspiration traditionnelle occupent une place de choix dans le show-biz burkinabè avec de grands noms comme Kisto Koinbré, Zougna-Zagmda et Hado Gorogho Léontine.

« La base rythmique de la musique mandingue a aussi influencé la musique burkinabè d’artistes comme Solo Dja Kabako et Bassita Diabaté », a précisé M. Diessongo, pour qui cette influence extérieure est à mettre au compte des acquis culturels. « C'est d'ailleurs une bonne chose parce que quand vous allez dans les confins du Burkina Faso, vous constatez que c’est ce qu’une grande partie des populations écoutent. L’avantage, c’est que cela suscite des collaborations entre artistes de la musique traditionnelle et artistes de la musique moderne », a affirmé le consultant.

Bessy François Séni

cltr uneIl fait partie des artistes incontournables en matière d’humour au Burkina et en est l’un des précurseurs. Membre du groupe Génération 2000 dont il est aujourd‘hui le leader, Jean Aimé Bayili, alias JONH’ES, nous dit  ce qu’il pense de la promotion de la culture au Faso dans cet article.

 « On a commencé par l’animation de soirées culturelles, de ballets et de sketches », raconte JONH’ES à propos de leurs débuts. Au fil du temps le groupe a grandi et déployé ses ailes aux quatre coins du Burkina. Aujourd’hui, il procède à la formation de jeunes en humour malgré la modicité de ses moyens.

De cette écurie sont sortis des artistes humoristes comme le groupe Gombo.com, Son Excellence Gérard, Moussa Petit Sergent, pour ne citer que ces derniers. De l’avis de notre interlocuteur, la relève est assurée.

JONH’ES, jamais en manque d'inspiration, met en place  le ‘’Camp vacances humour’’, une initiative qui permettra de révéler davantage de talents cachés. Cela a permis l’apparition de talents comme Momo l’intellectuel, Ouistiti d’or 2020, Bala le citoyen, les Homotokés, etc. cltr 2Interrogé sur l’importance du groupe Génération 2 000, Momo l’intellectuel ne tarit pas d’éloges sur celui qu’il appelle affectueusement « papa ». « Ce groupe a été la porte d’entrée pour bon nombre d’acteurs et ce qu’on est aujourd’hui, c’est à lui qu’on le doit », nous confie le lauréat du Ouistiti d’or Momo l’intellectuel.

Le groupe Génération 2 000, comme tout autre, a connu des hauts et des bas, à en croire JONH’ES. « Nos difficultés sont surtout d’ordre financier. L’initiative ‘’Camp vacances’’ a été financée sur fonds propres et la participation est gratuite. C’est dire que si je devais tendre la main, je n’allais pas être à la 5e édition de cette activité», explique-t-il. 

Notre interlocuteur nous confie avoir pour ambition la création d’un centre de formation professionnelle dédié à l’humour et au rire. Dans ce sens, il lance un appel aux autorités nationales à accompagner davantage les artistes qu’ils sont. « Nous avons besoin de l’accompagnement de notre ministère de tutelle pour aller plus loin », plaide Jean Aimé Bayili. Des formations au profit de la jeunesse sont organisées mais, relève l’humoriste JONH’ES, c’est seulement de manière sporadique. « Mon objectif, c’est d’avoir un lopin de terre pour en faire une école d’humour et du rire », a-t-il conclu.

Sié Mathias Kam (stagiaire)

rlst uneL'édition 2021 du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), principal festival africain du 7e art, initialement prévue du 27 février au 6 mars, se tiendra finalement du 16 au 23 octobre. Oumar Dagnon, producteur, réalisateur, scénariste burkinabè, se réjouit que le FESPACO revienne.

Réalisateur, producteur, scénariste burkinabè et P-DG de la structure Watigroupe SARL, Oumar Dagnon ne cache pas sa joie quant à la reprogrammation de la biennale du cinéma. « Cela me fait chaud au cœur de savoir que le FESPACO revient. C'est vrai qu'il n'avait pas été annulé mais reporté. Qu'on ait une date maintenant, je pense que cela permettra à chacun de se préparer pour voir comment aborder ce festival », a-t-il affirmé. « Vu que des films ont été soumis à l'appréciation du comité de sélection, on va attendre que les résultats sortent », a-t-il ajouté.

Oumar Dagnon pense que le FESPACO a toujours été un moment de rencontres, un moment décisif dans la vente de programmes. C'est aussi le moment de tisser des partenariats pour voir dans quelle mesure construire des coproductions entre différentes productions et différents pays et surtout espérer avoir des accompagnements financiers, faire des réseautages, c'est-à-dire avoir un maximum de contacts possible.

Le réalisateur a saisi l’occasion pour évoquer les difficultés que le secteur rencontre au Burkina Faso. Des difficultés qui sont pour la plupart financières. 

« Pour produire des films, vous avez beau avoir un bon projet, si vous n'avez pas de financement assez conséquent pour mener à bout les aspects artistiques, techniques et esthétiques le projet, cela va sans dire que le projet va prendre des coups sur le résultat final », a-t-il martelé. Oumar Dagnon propose qu’il soit mis en place un fonds spécial dédié au cinéma burkinabè comme cela se fait au Sénégal et en Côte d'Ivoire dans la mesure où le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) n'est pas spécialement dédié au cinéma.

Le réalisateur, producteur, scénariste burkinabè s’est aussi prononcé sur la forte présence actuelle des techniciens du cinéma burkinabè sur de nombreux plateaux de cinéma à l’international. « Ce sont surtout les techniciens burkinabè qui sont sur beaucoup de plateaux de cinéma avec la série Cacao en Côte d’Ivoire, la série Wara au Sénégal. La plupart du temps, ce sont les techniciens burkinabè qui sont sollicités parce qu'on a de grands techniciens au Faso. Le fait que l'industrie cinématographique ne soit pas encore en marche ici fait que les choses stagnent ; forcément ils vont donc aller  monnayer leurs compétences ailleurs et c'est de bonne guerre », estime Oumar Dagnon.

Le réalisateur a conclu ses propos en invitant les autorités burkinabè à mettre l'accent sur le financement du cinéma parce que avant tout, c'est le Burkina qui est représenté à l'extérieur : « Quand on parle du FESPACO, tout de suite c'est le Burkina Faso. Je pense qu'on peut toujours avoir notre place dans le concert des nations mais en mettant en place des mécanismes de financement réels de tout ce secteur ».

Bessy François Séni

hmr uneIls font partie des meilleurs humoristes du Burkina. Eux, c'est Syatik et Kérékékankoukan du groupe Gombo.com, ce duo de fous du rire qui relève le défi d'être de plus en plus vu à des cérémonies lors desquelles il incarne le rôle d’enfants bien éduqués qui n’hésitent pas à dire tout à tout le monde. Qu’est-ce qui fait la particularité de ce groupe qui, depuis maintenant une dizaine d’années, arrache le sourire au public ? Réponse dans cet article.

Le groupe Gombo.com, composé de Syatik, Idrissa Nikiéma à l’état civil, qui est passé par le département d’études anglophones de l’université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, et d’Ousmane Bamogo dit Kérékékankoukan, titulaire d'un BTS en maintenance électronique et informatique, a un parcours atypique, et c'est le moins qu'on puisse dire. Ayant fait leurs premiers pas dans le théâtre, ces deux amis d’enfance ont finalement opté pour l’humour.  «C’est après des formations en humour qu’on s'est rendu compte qu’on était à côté de la plaque ; on a opté pour l’humour mais à nos heures perdues, on fait du théâtre car cela nous permet de mieux nous former pour être meilleurs dans l’humour», nous a confié Ousmane Bamogo. hmr 2Comme on a coutume de le dire, la vérité sort de la bouche des enfants. C’est conscient de cela que ce duo a décidé d’incarner le rôle d’écoliers. « On a opté d’incarner le rôle d’enfants car l’enfant est pardonné d’office malgré tout ce qu’il fait et dit», a expliqué Idrissa Nikiéma. L’essentiel, c’est de proposer une représentation de qualité au public. Pratiquement absent depuis son dernier spectacle en février 2021, le groupe Gombo.com observe une sorte de pause mais, à en croire Ousmane Bamogo, « c’est un retranchement pour mener la réflexion sur de nouveaux personnages à incarner. » Avec la multiplication des spectacles, le groupe doit savoir qu’il lui est nécessaire de se réinventer s'il veut éviter de sombrer dans le piège de la monotonie, du déjà-vu. C'est en tout cas l’avis de John’s, artiste comédien, qui affirme : « Les artistes ont besoin d’explorer d’autres univers, artistiquement parlant, pour voir ce que cela donne, pour pimenter leur art. » Et d’exhorter la nouvelle génération à la créativité. Mais, ajoute Ousmane Bamogo, « la latitude est laissée au promoteur, voire au public, de choisir le rôle à incarner par Gombo.com : un rôle d’enfants ou de nouveaux personnages. » Toutefois, le groupe déplore le manque de salles pour les spectacles et invite le ministère de la Culture à œuvrer à diversifier les infrastructures dans tout le pays.

Syatik et son acolyte envisagent de créer au profit des jeunes qui désirent faire carrière dans l’humour un cadre leur permettant de se mettre en lumière après que ceux-ci auront été formés. « Le 2e mandat sera époustouflant », a conclu, taquin,  Idrissa Nikiéma.

Mathias Kam (stagiaire)

aka uneC'est l'espace culturel « Le rendez-vous » qui a servi de cadre le vendredi 9 avril 2021 pour le lancement officiel du clip vidéo du titre iii  de l'album Fulu de Bil Aka Kora. Entièrement réalisée au Canada, cette œuvre a tout de même gardé le parfum de l'esprit Djongo. L'artiste a également offert un concert riche en couleurs et en sonorités musicales pour faire vivre de bons moments à ses mélomanes sortis nombreux pour la circonstance.

C’est dans une ambiance festive que l’artiste musicien burkinabè Bil Aka Kora a communié avec ses fans. Après avoir fait vibrer la scène avec des titres mythiques comme Dibayagui, Vessaba, Fulu et bien d’autres, l’homme de la « Djongo music » a dévoilé le clip vidéo du titre iii de l'album Fulu. Entièrement réalisé au Canada, ce clip parle d’amour. « Je me suis remarié il n’y a pas longtemps et cela fait partie de la même dynamique », explique l’artiste.

aka 2Présent à cette soirée artistique, l’artiste Smockey n’a pas manqué d’éloges à l’égard de Bil. « C’est un musicien merveilleux. Ce qu’il faut retenir ce soir, c’est que les vieilles marmites font de la bonne sauce. Bil est un musicien qui a un bagage musical assez varié et puisé dans le terroir national», a-t-il déclaré.

L’album Fulu est composé de 11 titres et a été coproduit avec Shamar Empire de Jonathan Pitroipa. Du 10 juin au 19 juillet prochain, Bil Aka Kora sera en tournée en Italie. En décembre prochain, il sera respectivement à Ouagadougou et à Pô, sa ville natale.

Bessy François Séni

hmour 1Sous le haut patronage de la ministre de la Culture, Élise Ilboudo/Thiombiano, et du directeur du Bureau burkinabè du droit d'auteur (BBDA), Walib Bara, la 14e édition du FIRHO s’est ouverte le vendredi 9 avril 2021 au CENASA sur le thème «Humour et droit d'auteur». C’était en présence d’un nombreux public.

Cela fait 14 ans que se tient au Burkina le Festival international du rire et de l'humour de Ouagadougou (FIRHO), dont la promotrice n’est autre que la comédienne Augusta Palenfo. Dans son mot de bienvenue, celle-ci a remercié le public ainsi que les partenaires de cet événement culturel annuel et souhaité un bon festival à tous. «Le rire est thérapeutique, il guérit et rallonge la vie», a déclaré le directeur du Bureau burkinabè du droit d'auteur (BBDA), Walib Bara. Il a assuré que les dispositions étaient prises par sa structure pour honorer ses devoirs envers les artistes et a invité ces derniers à travailler à leur bien-être. hmour 3«C'est un honneur pour le BBDA d'être pris en compte dans le thème de ce festival. Cela nous invite à la veille pour assurer aux artistes un plein droit à leur dû qui récompense leurs efforts et travail», a dit M. Bara.

Augusta Palenfo, promotrice du FIRHO et par ailleurs ambassadrice des droits d'auteur, quant à elle, a lancé aux artistes un appel à l'union et les a exhortés à verser au BBDA leur contribution afin que celui-ci puisse la leur restituer le moment venu. «Les artistes doivent savoir que leur premier salaire est le droit d'auteur, donc ils doivent se déclarer au BBDA et accepter les exigences que cela implique afin de pouvoir bénéficier plus tard des retours», a-t-elle martelé avant d'ajouter que le thème de cette 14e edition invite tous les acteurs culturels à jouer leur partition pour un épanouissement artistique car «aimer l'art, c'est honorer l'artiste».

hmour 2Le FIRHO, qui se tient cette année du 9 au 11 avril, a traversé vents et marées avant de se positionner comme un festival international avec des humoristes venant des quatre coins du monde pour l’occasion.  Pour cette édition, Kôrô-Abou et Walass seront de la partie. L’une des principales innovations cette fois-ci est la participation au FIRHO de 10 filles des 13 régions du Burkina Faso formées à Ouagadougou pendant 10 jours pour «relever le défi féminin dans l'humour». Il y a également au programme un défilé de mode humoristique couronné par une coupure de gâteau d'anniversaire en présence de la première Dame du Faso, Sika Kaboré, et du couple Komboïgo.

Sié Mathias Kam (stagiaire)

frh uneLa capitale burkinabè, Ouagadougou, abritera ce week-end le Festival international de rire et de l’humour (FIRHO) pour sa 14e édition. Cette rencontre culturelle du rire qui se tiendra du 9 au 11 avril 2021 sous le patronage de la ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, aura pour thème « Humour et droit d’auteur ».

Le FIRHO est un évènement humoristique qui s’est imposé au fil du temps au Burkina Faso. C'est un véritable cadre d’expression mais aussi un tremplin pour les humoristes. A quelques jours de l’ouverture de ce festival, sa promotrice, Augusta Palenfo, nous raconte l’ambiance qui prévaut.

L’envie de bien faire, d’être à la hauteur de l’évènement fait monter la pression mais « c’est une ambiance bon enfant qui m’anime malgré le stress », nous confie la promotrice d’entrée de jeu. Ayant un thème en rapport avec le Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA), à savoir « Humour et droit d’auteur », cette édition se veut une tribune de sensibilisation des artistes à se déclarer et à payer leurs contributions au BBDA. « Il faut que chaque artiste sache que son premier salaire, c’est le droit d’auteur ; cela sous-entend qu’il faut que chacun déclare ses œuvres mais également que chacun verse sa contribution afin que le BBDA puisse nous les reverser au moment opportun », explique Augusta Palenfo.

frh 2Un thème qui est un plaidoyer envers les artistes à faire leur part mais aussi une invite au BBDA à respecter sa part du contrat. La crise sanitaire qui secoue le monde n’arrange pas les choses en ce qui concerne le financement qui est un maillon essentiel du bon déroulement de toute activité, à en croire Augusta Palenfo : « Beaucoup a été fait et reste à faire à travers les bonnes volontés et les sponsors avec au premier plan le public.  Avec pour ambition nourrie de voir émerger de nouveaux talents issus des centres de formation.»

Augusta Palenfo lance un appel au public à sortir massivement rire avec des humoristes tels que Kôrô-abou, Pizaroro, Choco B, Oualas et bien d’autres  pour « guérir de tous ces maux qui minent notre société », Elle a conclu en exhortant «les jeunes à aimer ce qu’ils font et à se donner les moyens d’atteindre leurs objectifs».

Sié Mathias Kam (stagiaire)

catalg uneLe samedi 5 avril 2021 a eu lieu à la mairie centrale de Ouagadougou le lancement du premier catalogue de mode et de tourisme au Burkina Faso. Une initiative qui a permis de mieux faire connaître l’identité culturelle burkinabè à travers des stylistes.

Sous le haut parrainage de Sika Kaboré, première Dame du Faso, et en présence des ministres du Commerce et des Affaires étrangères a eu lieu le tout premier catalogue de mode et de tourisme du pays des hommes intègres qui vient à point nommé nous rappeler que notre culture est un patrimoine touristique et que de ce fait, tout apport qui vise à mieux faire connaître le Burkina Faso est le bienvenu. Le ministre Alpha Barry des Affaires étrangères a salué cette initiative qui vise à « donner un visage à la mode burkinabè ». Elle se veut transcontinentale et c’est pourquoi le ministre Barry exhorte les acteurs de ce secteur et les membres du corps diplomatique à vendre cette image du pays afin de le faire connaître davantage. Il s’engage à cet effet à « faire en sorte que ce catalogue soit dans les valises des voyageurs, soit présenté dans toutes les ambassades et tous les consulats généraux, dans toutes les missions diplomatiques et partout ailleurs pour montrer aux étrangers la culture burkinabè ». catalg 2Mode rimant avec pagne et tissu, cet événement a été l’occasion pour le ministre burkinabè du Commerce et de l’Artisanat, Harouna Kaboré, de saluer tous les artisans du pays avant d’inviter à la pérennisation d’une telle initiative pour que la destination Burkina Faso en ces temps de crise sécuritaire soit vue autrement, voire appréciée. « Soyez fier de vous habiller burkinabè, en faso-danfani, en koko-donda », a-t-il conclu.

Le rideau fut levé par Sika Kaboré sur la page de couverture du premier catalogue de mode et de tourisme accompagné des officiels présents.

catalg 3A noter qu’a également eu lieu à cette occasion le lancement officiel de la boutique virtuelle pour les créateurs de mode dénommée « tondaaga », qui signifie « notre marché » en langue nationale mooré. Selon le promoteur Issa Malgoubri, « acheter un produit chez tondaaga, c’est rendre service aux artisans burkinabè ».

Ce catalogue, œuvre d’Issa Sorgho alias « Sorobis », créateur de mode, directeur de publication et par ailleurs promoteur de Fashion Alive, à travers toutes son équipe et avec le soutien de la première Dame du Faso a rassuré de la disponibilité de ce joyau culturel.

Les catalogues sont disponibles et seront mis à la disposition du public dans les prochains jours. Ils sont à retrouver au musée national et à meuble de robe, sis à Ouaga 2000.

Sié Mathias Kam (stagiaire)

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