Le producteur-réalisateur scénariste burkinabè Oumar Dagnon termine l’année 2020 en apothéose. En effet, avec son film « A bout de souffle », il vient de remporter le 1er prix du meilleur long métrage au Sprouting Seed International Short Film Festival (SSISFF) en Inde. Bien que le réalisateur n’ait pas pu assister à la cérémonie solennelle de remise, COVID-19 oblige, son trophée arrivera très prochainement au Burkina Faso.
Le « Festival du film » est le plus grand événement cinématographique en Inde. C’est une plateforme unique d'exploration artistique et de divertissement, l'un des plus grands festivals de films publics au monde. Il attire chaque année des dizaines de milliers de visiteurs du monde entier.
Pour l'industrie cinématographique et les médias, c'est également l'un des événements les plus importants du calendrier annuel et un forum commercial indispensable.
Le Festival Sprouting Seed International Film est ouvert aux films, courts et longs métrages, fictions ainsi qu'aux documentaires.
Ces films amènent les stars du cinéma international à Maharashtra et font découvrir de nouveaux talents. Le Festival accompagne les cinéastes de toutes disciplines sur leur chemin vers les projecteurs et soutient les carrières, les projets, etc. Cinq pays, à savoir le Burkina Faso, l’Inde, l’Italie, la Colombie et le Portugal, étaient en compétition dans cette catégorie.
Voici ce qu’on peut retenir du synopsis du film « A bout de souffle » : c’est quelqu’un qui décide de sortir du banditisme pour entrer dans le droit chemin. Par la suite, des difficultés surgissent. « Face à ces difficultés va-t-il se battre pour demeurer dans le droit chemin ou va-t-il basculer ? C’est toute la problématique du film », a expliqué le réalisateur.
C’est un long métrage porté par Issaka Sawadogo, l’acteur principal de cette fiction ; Coulio, interprété par Moïse Tiemtoré. Sonia, la fiancée de Malik dans le film, est interprétée par Josiane Hien.
Cette fiction de 80 mn a été tournée en 2018. Elle a fait sa première mondiale lors du FESPACO 2019. Ensuite le film a voyagé dans plusieurs festivals hors des frontières du Burkina. En novembre 2019, il a remporté deux prix aux ZAFAA Awards à Abuja au Nigeria.
C’est un sentiment de fierté qui anime Oumar Dagnon aujourd’hui. Sa plus grande satisfaction, c’est de voir que cette œuvre sortie de son imagation arrive à représenter le Burkina Faso dans le monde, qu’elle a fait son bonhomme de chemin et est aujourd’hui reconnue sur le plan international.
« Nous avons cru à ce projet et son écriture nous a pris trois ans. Elle a été réalisée sur fonds propres. Pour nous, c'était un défi énorme à relever. Vu le parcours du film, on ne peut qu’en être fier car on l’a réalisé avec toute notre force, en croyant en nous-mêmes », s’est-il réjoui.
Au cours de l’année 2020, Oumar Dagnon a produit des courts métrages dont Madjigui, écrit et réalisé par Mouna N'Diaye. Ce film a fait le tour des festivals à travers le monde et a rempoté des prix.
Le réalisateur Dagnon et Mouna N’Diaye viennent d’ailleurs de rentrer de Dakar où Madjigui était en compétition. Oumar Dagnon y a été certes pour le festival mais aussi pour explorer les possibilités en matière de cinéma. « Actuellement au Sénégal, il y a une floraison de séries télévisées. Le pays est devenu un pôle d’attraction. Pour moi, c’était une occasion de voir dans quelle mesure m’inspirer de ce qu’ils font, de nouer des contacts et, pourquoi pas, faire des coproductions entre le Burkina et le Sénégal », a-t-il indiqué.
Pour Dagnon, son objectif a été atteint car il est revenu du pays de la Téranga porteur d’espoir en se disant qu’à partir de 2021, la véritable industrie du cinéma burkinabè sera lancée.
« A Waati Films, on va entrer dans une production massive. Durant cette année, on a écrit énormément de scénarios en séries et en longs métrages. Je pense que les cinéphiles seront servis à partir de 2021, car le Burkina a sa place dans cette industrie», a conclu le jeune réalisateur.
Aly Tinto