Le domaine de la culture regorge de potentialités pour booster l’économie burkinabè. Si certains secteurs dudit domaine tels que la musique, la danse ou l’humour sont sous le feu des projecteurs, d’autres comme le mannequinat peinent à se faire connaître. Le mannequin Amadou Bandé, dans les lignes qui suivent, nous parle des difficultés de son métier.
Etudiant, mannequin, acteur comédien et humoriste, Amadou Bandé nous confie que le mannequinat est pour lui un rêve d’enfance. C’est ainsi qu’en 2019, il décide de se lancer dans ce domaine après une formation proposée par une agence de mannequinat suite à un casting à l'issue duquel il est retenu. C’est après 6 mois de formation qu’il a réellement commencé avec les défilés, selon ses dires.
Une nouvelle aventure commence alors pour le jeune homme. Mais la réaction de sa famille, de confession musulmane, ne se fait pas attendre. « C’est vrai que les gens aimaient ce que je faisais et m'encourageaient, mais du côté de ma famille c'était différent, car on considérait ce métier comme une dépravation des mœurs », explique Amadou Bandé. Mais à force de persister et après avoir longuement expliqué les contours de ce métier, « ma famille a fini par me comprendre, à commencer par ma mère ».
Très vite, Bandé est sollicité par des stylistes de la ville de Ouagadougou pour la promotion de leurs produits. Membre de la Ligue des sapeurs du Burkina, le jeune mannequin côtoie sur les podiums d’autres amoureux des défilés de mode comme le doyen Moussa, un professionnel qui défile un peu partout dans le monde. « C'est un grand frère avec qui je discute beaucoup et qui me donne des conseils », précise-t-il.
Selon Amadou Bandé, le mannequinat, « c’est un métier qui nourrit son homme, qui nous rend libres ». Il déplore néanmoins que le mannequin burkinabè soit moins valorisé que celui du Sénégal ou de la Côte d’Ivoire.
« Les mannequins burkinabè sont mal payés, ce problème de cachets se rencontre même dans la musique, l'art, le théâtre », s’offusque-t-il avant d’ajouter qu’il faut travailler à professionnaliser le métier.
Les mannequins burkinabè rencontrent de nombreuses difficultés sur le terrain, notamment en ce qui concerne leur prise en charge lors des prestations.
A l’endroit du ministère de la Culture, Amadou Bandé lance un appel à la professionnalisation du secteur du mannequinat. « Il faut vraiment insister sur la formation afin d'avoir des acteurs professionnels, car les gens ont tendance à négliger ce métier », a-t-il souhaité.
Pour finir, Amadou Bandé conseille aux jeunes qui veulent se lancer dans le mannequinat « de se fixer des objectifs à atteindre et de se donner à fond pour les réaliser. Il ne faut pas faire du mannequinat simplement par curiosité ou juste pour avoir des ‘’vues’’ sur les réseaux sociaux ».
Bessy François Séni