samedi 23 novembre 2024

Bobo-Dioulasso : « Dafing dagolo », une chaussure à la mode

Dafing dagoloDans la ville de Sya, s’il y a une chaussure qui est actuellement appréciée par bon nombre de personnes, c’est bien les sandales artisanales communément appelées  « Dafing dagolo », qui signifie en dioula « lèvres de Dafing ». Radars Info Burkina s’est intéressé à cet univers atypique de la mode bobolaise.

Les sandales artisanales encore appelées « Dafing dagolo » est un phenomène en vogue à Bobo-Dioulasso. Ce nom attribué à ces chaussures atypiques n’est que la résultante de la parenté à plaisanterie entre les ethnies Bobo et Dafing. Il faut noter que ce sont les Dafing que l’on retrouve le plus dans ce métier. Considérant alors qu’ils ont les lèvres noires, les Bobo ont décidé d’attribuer ce nom à leur chef-d’œuvre.

A l’instar de beaucoup de jeunes, Amadou DJERMA, a fait de la fabrication de ces chaussures, son gagne-pain. Dans le quartier Dogona, au secteur n°13 de Bobo-Dioulasso, monsieur DJERMA répète tous les jours les mêmes gestes.  Il fabrique au quotidien au moins une vingtaine de paires de sandales.

« C'est un travail très minutieux : on commence par faire des tracées sur la surface intérieure du pneu avec des moules de différentes pointures. Ensuite, on découpe la semelle et on y fait des entailles (latérale et avant), où on introduit les bouts d'une sangle préalablement découpée et ornée. Après cela, on dépose la sandale sur une petite enclume, et avec un marteau, on enfonce de toutes petites pointes au niveau de la sangle. Cela permet de la maintenir à l'intérieur de la semelle et d’éviter qu'elle ne sorte pendant la marche », explique Amadou DJERMA.

sandale dafing dagolo

Les prix de ces sandales oscillent entre mille (1000) et deux milles (2000) francs CFA. Elles sont très appréciées notamment par la gente féminine. « Ce sont de chaussures très résistantes et confortables », apprécie Kady BARRY, élève en classe de 1ère D au Lycée Privé Technique Marie Adélaïde de CICEE. Quant à Sandrine Aminata DABILGOU, elle trouve qu'elles sont esthétiques et valorisent l'artisanat burkinabè en particulier.

Amadou DjermaDJERMA propose une panoplie de modèles de chaussures, allant des plus simples aux sangles assorties de décorations. Il n’y a pas de sot métier, il n’y a que de sottes personnes dit-on. « J’exerce ce métier depuis sept ans déjà. Il me permet de subvenir aux besoins de ma famille », a-t-il confié.

Aujourd’hui, son vœu, c’est de bénéficier d’un soutien financier qui lui permettra d’accroître sa production journalière.

 

Yessy BAKO

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