La Coordination nationale de lutte contre la fraude (CNLF) a annoncé ce vendredi 27 septembre 2024, avoir saisi 20 tonnes de produits pharmaceutiques prohibés soit 933 000 plaquettes, dissimulés dans 506 cartons, sur deux véhicules de transport de personnes transformés en camions de transport de marchandises. Cette saisie a été effectuée dans la nuit du 7 au 8 août 2024 au Centre-Est.
Les produits sont composés d’amphétamines et d’autres substances dangereuses. Il s’agit de :
630 000 plaquettes de Cold tablets ;
195 000 plaquettes de Norfloxacin ;
30 000 plaquettes de Paracétamol ;
36 000 plaquettes de Viagra King night ;
2 000 plaquettes de Tramaking ;
40 000 plaquettes de Cipro.
La valeur financière des produits saisis est estimée à 366 088 461 millions de FCFA, a indiqué le Coordonnateur National de la CNLF.
Dr Yves Kafando a déploré que de tels actes continuent de mettre en péril non seulement les caisses de l’État, mais aussi la santé publique, en exposant les consommateurs à des risques graves.
Il a appelé à une prise de conscience collective et à une éducation citoyenne, particulièrement vis-à-vis des jeunes, principales cibles de ces produits dangereux.
Par ailleurs, pour éradiquer la fraude sous toutes ses formes, il estime qu’il est impératif de renforcer la synergie entre l’État, les populations et les acteurs économiques.
Cinq ans après sa tenue à Ouagadougou, la capitale burkinabè a accueilli ce jeudi 11 juillet 2024, la deuxième session ordinaire du Conseil des Ministres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) à l’Agence principale de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Cette session a examiné tous les points inscrits à son ordre. Vous trouverez ci-joint dans une vidéo, les points saillants de cette rencontre.
Au terme de l’échéance, le président du Conseil, le ministre des Finances et du Budget de la
République de Côte d’Ivoire, Adama Coulibaly, s’est réjoui de la qualité des échanges, preuve de la détermination de l’Organe à contribuer significativement à la consolidation du processus d’intégration au sein de l’Union.
Il a précisé que les perspectives économiques de l’Union restent favorables en 2024 même si cela dépend de l’évolution de la conjoncture internationale, de la situation sécuritaire et socio-politique dans l’Union ainsi que des effets du changement climatique.
En effet, soutiendra Adama Coulibaly, au premier trimestre 2024, l’activité économique est restée dynamique avec une progression de 5,1% du PIB réel, contre une hausse de 4,8% enregistrée au dernier trimestre 2023, grâce principalement à l’augmentation des recettes d’exportation et la mobilisation de ressources extérieures par les Etats membres de l’Union.
En outre, le PIB connaîtrait une accélération selon les prévisions de la BCEAO révélées par le président du Conseil des ministres de l’Union, à travers la bonne tenue des productions extractives et manufacturières ainsi que des services.
« La croissance du PIB de l’Union, en termes réels, ressortirait à 6,1% en 2024 contre 5,3% en
2023 », a-t-il affirmé.
Cependant, l’on enregistre un taux d’inflation, au sein de l’UEMOA, de 2,8% au premier trimestre 2024 contre 2,3% au dernier trimestre 2023 dû à la faible performance de la production céréalière réalisée durant la campagne agricole 2023-2024 dans l’Union, suivie d’une hausse progressive des prix des produits alimentaires, a-t-il expliqué.
Au regard de ce qui précède, il a exhorté l’ensemble des membres du Conseil à poursuivre les efforts de consolidation budgétaire entrepris, en vue de renforcer les marges budgétaires et contribuer ainsi à la stabilité monétaire et financière de l’Union.
Ainsi, le Conseil a réaffirmé son engagement à œuvrer ensemble pour le développement économique et social de la région, dans un esprit de solidarité et de coopération.
Le Conseil des Ministres de l’UEMOA est l’organe de l’Union chargé de la mise en œuvre des orientations générales définies par la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement.
Il se réunit tous les trois mois en session ordinaire et tient des sessions extraordinaires en cas de besoin. Chacun des huit Etats membres de l’Union (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo) est représenté au Conseil par deux Ministres dont celui chargé des Finances.
La Présidence du Conseil est confiée à un des ministres des Finances, élu pour un mandat de deux ans. Depuis le 1er janvier 2023, le ministre des Finances et du Budget de la République de Côte d’Ivoire, Adama Coulibaly, assure ce poste.
Dans le cadre du 9e Symposium africain sur la fiscalité, qui a débuté depuis le 29 mai 2024, à Nairobi, dans la capitale du Kenya, Dr Aboubakar NACANABO, ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective du Burkina, a donné une communication sur « la fiscalité d’hier, d’aujourd’hui et de demain » le vendredi 31 mai 2024, selon son service de communication.
Au cours de cette communication, Dr Aboubakar NACANABO, expert en fiscalité internationale, a proposé aux administrations fiscales africaines l'utilisation de l'intelligence artificielle pour booster davantage les performances.
En effet, selon lui, les administrations fiscales africaines, par le passé, étaient caractérisées par une organisation fragmentée avec de nombreux inconvénients parmi lesquels une absence de vision globale sur la situation des contribuables, une superposition des contrôles, l’alourdissement des coûts administratifs.
De plus, ces administrations fiscales d’hier étaient peu performantes, communiquaient très peu et privilégiaient la mise en œuvre des prérogatives de puissance publique.
En ce qui concerne les administrations fiscales aujourd’hui, le ministre de l'Economie burkinabè souligne qu'elles utilisent les technologies de l’information et les systèmes de paiement électronique, avec comme effets induits la réduction du coût de gestion de l’impôt, la réduction de la corruption, la réduction des pertes d’informations, l’amélioration du recouvrement des impôts, etc.
Ce sont également des administrations fiscales qui communiquent davantage et prônent la transparence. Elles travaillent au quotidien à rétablir la confiance avec les contribuables.
Ainsi, pour performer davantage, Dr Aboubakar NACANABO indique que les administrations fiscales africaines du futur pourraient utiliser l’Intelligence artificielle( IA) comme alliée pour juguler les coûts exorbitants de la fraude fiscale, estimée à un peu plus de 8 milliards de dollars par an en Afrique par l’organisation Tax Justice Network.
A son avis, l’utilisation de l’Intelligence artificielle dans les contrôles fiscaux permettra également une meilleure exploitation des bases de données (datamining).
Par ailleurs, Dr Aboubakar NACANABO estime que l'IA offrira également aux administrations fiscales la possibilité d’examiner d'importants volumes de données financières et d’identifier des anomalies qui pourraient indiquer des fraudes fiscales et un meilleur ciblage des entreprises à contrôler.
Par appel public à l'épargne sur le marché financier de l'UEMOA lancé entre le 11 avril et le 13 mai 2024, le Burkina Faso a pu lever 130 milliards FCFA contre 120 milliards FCFA recherchés au départ, ce malgré le contexte sécuritaire et géopolitique difficile, informe le ministère de l'Économie.
« L'emprunt réalisé par syndication sur le compartiment obligataire de la BRVM (Bourses régionales des valeurs mobilières, place financière de l’UEMOA, NDLR), a enregistré un taux de souscription de 108% », précise le ministère de l'Économie du Burkina.
Notons que la syndication au niveau financier fait référence à l'action de plusieurs partenaires bancaires regroupés pour délivrer des financements ou des crédits en vue d'une opération financière.
En outre, les pays qui ont participé à cette souscription en plus du Burkina Faso sont,t, entre autres, le Niger, le Togo, le Bénin, la Côte d'Ivoire et le Sénégal.
Cet appel public à l’épargne a un taux d’intérêt annuel qui fait 6,3% sur 5 ans, et 6,55% sur 7 ans respectivement (TPBF 6,3% – 2024-2029, TPBF 6,55% 2024-2031).
Il a été conduit sous le leadership de la Société africaine d’ingénierie et d’intermédiation financières (SA2IF), arrangeur principal et chef de file avec comme co-chefs de file de l’opération la Société de Gestion et d'intermédiation (SGI) Togo et la SGI Bénin.
En rappel, avant le Burkina Faso, le Mali a levé 52 milliards FCFA en 13 jours après le 2 mai où il avait adjugé 24,892 milliards FCFA.
Le Niger, quant à lui, a pu récolter 535 milliards en l'espace de 10 jours, après avoir levé 457,991 milliards FCFA le 26 avril 2024.
Dans une tribune, l’ancien président Macky Sall, envoyé spécial du Pacte de Paris pour les peuples et la planète, affirme que le système financier international est défavorable aux pays en développement. Selon lui, quelle que soit la solidité de nos politiques économiques, l’accès aux capitaux est à la fois restreint et excessivement cher, les politiques fiscales et monétaires sont dictées par des banques centrales lointaines.Ainsi, pour rendre le système financier international plus équitable, il invite les pays à rejoindre le Pacte de Paris afin de réécrire les règles de la finance mondiale, de donner aux pays en développement un plus grand poids dans les institutions financières internationales et de mobiliser des fonds pour une croissance durable.
Lire ci-dessous un extrait de sa tribune.
« Lorsque je réfléchis à mes douze années passées à la tête du Sénégal, une leçon prévaut : le système financier international est défavorable aux pays en développement comme le mien.
Quelle que soit la solidité de nos politiques économiques, nous sommes considérés comme un pari risqué. Notre accès aux capitaux est à la fois restreint et excessivement cher. Nos politiques fiscales et monétaires sont dictées, en fait, par des banques centrales lointaines. Et lorsque nous essayons de protester, nous découvrons que nous n’avons pas de voix.
Selon la Banque mondiale, 60 % des pays à faible revenu présentent un risque élevé de surendettement ou y sont déjà confrontés. Les paiements d’intérêts de ces pays ont quadruplé au cours des dix dernières années, alors que les taux d’intérêt mondiaux ont grimpé en flèche.
Pour honorer le remboursement de leur dette, ces pays à faible revenu réduisent leurs dépenses en matière d’éducation, de santé et d’autres services publics. Ce faisant, ils sacrifient également leur droit à un avenir meilleur. (…)
Lors des réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI cette année, le FMI a averti que les inégalités mondiales se creusaient et que « les pays les plus pauvres prenaient encore plus de retard ».
(…) Les pays africains paient leurs emprunts quatre fois plus que les États-Unis et huit fois plus que les économies européennes les plus riches, selon les recherches menées par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Notre accès au financement du développement et du climat dépend de la fin de cette discrimination financière.
Il est plus urgent que jamais de rendre le système financier international plus équitable, plus sensible aux besoins réels des pays en développement et plus représentatif de la communauté mondiale. (…)
L’année dernière à Paris, lors d’un sommet mondial convoqué par le président français Emmanuel Macron, 32 pays, dont le Sénégal, se sont mis d’accord sur le Pacte de Paris pour les peuples et la planète (P4).
Nous cherchons à rassembler le plus grand nombre de pays possible, de tous les continents et de tous les niveaux de revenus, en surmontant les divisions. (…)
Nous invitons d’autres pays à rejoindre le Pacte de Paris afin de réécrire les règles de la finance mondiale, de donner aux pays en développement un plus grand poids dans les institutions financières internationales et de mobiliser des fonds pour une croissance durable. Nous espérons ainsi créer un nouvel ordre financier mondial et inclusif, adapté au XXIe siècle ».
Le président de la transition, chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré, a procédé à l’inauguration d’une nouvelle unité industrielle de transformation des produits oléagineux du Burkina, ce lundi 29 avril 2024 à Bobo-Dioulasso, dans la région des Hauts-Bassins.
À l’issue de la coupure du ruban, le Capitaine Ibrahim Traoré a lancé un appel à tous les opérateurs économiques à se lancer dans l’industrialisation en vue de transformer nos produits sur place pour que le Burkina soit un pays d’exportateur de produits finis et non le contraire.
Il a également invité les agriculteurs à s’investir davantage pour cultiver la matière première.
Le chef de l’Etat a par ailleurs exprimé le souhait du gouvernement d'accompagner tous les opérateurs économiques qui vont se lancer dans la production de nos produits.
« Il faut saluer la promotrice qui est un exemple de résilience parce qu’il y a un an de cela que nous avons appris toutes ses difficultés à mettre en place l’usine.
Voilà pourquoi le gouvernement s’est engagé à l’accompagner parce que nous tenons à ce que nos produits qui sont produits ici soient transformés ici pour les Burkinabè. Que nous ne soyons pas des importateurs de produits finis mais des exportateurs de produits finis.
C’est notre vision, voilà pourquoi nous l’avons accompagné et nous souhaitons accompagner tous les opérateurs économiques qui vont se lancer dans la transformation de nos produits pour que les Burkinabè puissent avoir l’emploi sur place et consommer ce qui est produit », a déclaré le président Traoré.
À en croire le chef de l’État, « c’est aussi un appel lancé à ces opérateurs de ne pas hésiter à se lancer dans l’industrialisation, parce que nous allons les accompagner ; un appel aussi à tous les producteurs de se lancer dans l’agriculture, car ce sont des produits oléagineux qui seront transformés (arachides, sésame, soja et autres, et il y a une place où ça pourra être bien commercialisé et transformé pour nous ».
Selon la Présidente directrice générale (PDG) du nouveau complexe industriel, Oumou DIALLO/TRAORE, il s’agira de produire et de commercer le beurre de karité brut et raffiné, l’huile alimentaire raffinée à base d’oléagineux.
Outre l’huile alimentaire, l’usine produira également des aliments pour bétail et volaille au profit des éleveurs ainsi que du savon.
D’un coût de réalisation d’environ 18 milliards F CFA, cette première phase de l’unité industrielle a une capacité de transformation de plus de 300 tonnes d’amandes de karité et d’oléagineux par jour, selon la P-DG.
Notons que cette usine va permettre la création de 800 emplois directs et de près de 50 000 indirects pour les femmes, un soutien de l’État à l’effort de l’industrie du Burkina.
Les pays de l’AES pèseront 62,3 milliards de dollars de PIB cumulé en 2024 avec en tête le Burkina Faso qui dépassera le Mali, selon les données publiées par le Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre de ses perspectives économiques régionales publiées au cours de ce mois d’avril 2024.
En effet, le Burkina Faso deviendra la quatrième économie de la zone CFA en 2024, selon les données de l'institution.
L'économie du Burkina qui était estimée à 20,3 milliards de dollars en 2023, atteindra 21,9 milliards de dollars en 2024.
Le Mali qui occupait la quatrième place de la zone CFA avec un PIB de 20,6 milliards de dollars en 2023, se retrouvera avec 21,66 milliards de dollars en 2024.
Ainsi, il cède sa place au Burkina qui deviendra la quatrième économie de la zone CFA en 2024.
L'économie du pays des hommes intègres est devancée respectivement par les économies de la Côte d’Ivoire (1er avec 86,91 milliards de dollars), du Cameroun ( 2e avec 53,20 milliards de dollars) et du Sénégal (3e avec 35,45 milliards de dollars).
Le Bénin est 6e avec un PIB de 21,37 milliards de dollars, suivi du Gabon qui enregistrera un PIB de 21,01 milliards de dollars.
Le Niger occupera la 8e place avec 18,81 milliards de dollars de PIB.
Le Tchad, la République Démocratique du Congo, la Guinée équatoriale et le Togo sont respectivement classés 9e, 10e, 11e et 12e.
« Comment, en cette ère de changements profonds, faire en sorte que le secteur bancaire et financier reste solide et résilient ? » C’est autour de cette problématique que s’est tenue, ce mercredi 21 février 2024, dans les locaux de l'Agence principale à Ouagadougou, la 1re rencontre trimestrielle, au titre de l'année 2024, réunissant la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) et l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina (APBEF-B) de l'Union monétaire ouest-africaine. Objectif : examiner les enjeux et défis communs auxquels la profession bancaire est confrontée dans le contexte spécifique de chacun des Etats membres de l'Union.
Cette rencontre périodique, instituée depuis 2014 et qui entre dans le cadre de l'interaction dynamique entre les deux structures, a été conjointement présidée par le Directeur national de la BCEAO pour le Burkina, Armand Badiel, et le président de l'APBEF-B, Diakarya Ouattara. Elle a enregistré la participation des Directeurs généraux des banques et établissements financiers ou de leurs représentants.
Selon le Directeur national de la BCEAO pour le Burkina, Armand Badiel, c'est une réunion qui a permis d'avoir une lecture croisée de la vision des directeurs généraux des banques et établissements financiers pour qu'ensemble, ils puissent construire une lecture commune de la situation et de ce qui peut être engagé pour accompagner le financement de l'économie.
Les échanges ont ainsi porté sur la situation actuelle de l'environnement économique et financier, les défis qui s’imposent et les perspectives qui se dégagent tant sur le plan macro-économique que sur celui du fonctionnement du secteur.
Il en ressort que l’année 2023 a été un test de résistance des banques face à une réduction sensible en 2022 de la liquidité due à l’envergure du volume des transferts sur l'extérieur pour le règlement de la facture d'importations et des engagements financiers des Etats, notamment au titre du paiement des échéances de la dette extérieure.
Fort heureusement, les liquidités supplémentaires offertes par la Banque centrale à ses guichets de refinancement en faveur du système bancaire ont permis d'atténuer les tensions aiguës de trésorerie et de desserrer les contraintes de financement de la campagne cotonnière qui se sont élevées à 3 011 milliards de FCFA en 2023, apprend-on.
Ainsi, l’ensemble des créances sur les secteurs public et privé s’élevait à 4 293,8 milliards de FCFA à fin décembre 2023, soit une hausse de 4,9% par rapport à la même période en 2022.
En particulier, les banques ont soutenu l'économie par un accroissement de 5,8% des crédits en faveur des ménages et des entreprises non financières nationales, en dépit d'une augmentation sensible du coût effectif des ressources des établissements bancaires.
Par ailleurs, on retient des échanges que l’économie mondiale a une probabilité d'enregistrer une croissance plus forte que prévu en 2024.
Au niveau de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), l'activité économique continue de maintenir son dynamisme, avec un taux de croissance attendu de 6,5%.
Concernant le Burkina Faso, en dépit d'un contexte difficile, l'activité économique devrait croître d’environ 5,8%, preuve d'une résilience remarquable de ce pays aux chocs successifs subis ces dernières années.
Le secteur bancaire du Burkina se porte bien
Selon le Directeur national de la BCEAO du Burkina, « le secteur bancaire et financier montre une bonne résilience et il faut se satisfaire de cette solidité de notre système bancaire ».
Le président de l'APBEF-B, Diakarya Ouattara, pour sa part, a assuré que « le secteur bancaire se portait bien » en fin 2023, même si ce fut une année de chocs, de difficultés et d'enjeux.
« Les banques et établissements financiers de notre pays ont pu travailler et dégager des performances assez appréciables. Il y a une situation de résilience qui se dégage. Au titre du financement de l'économie, il y a eu une évolution d’ensemble, bien que le taux de croissance soit moindre que celui de 2022 », a-t-il ajouté.
A l’en croire, au titre des ressources, l’on peut estimer que malgré les difficultés de liquidité connues au cours de 2023, « les banques s’en sortent bien avec un niveau de dépôts assez acceptable, ce qui nous permet d’emboîter avec plus de sérénité l’exercice 2024 ».
S’agissant du retrait du Burkina de la CEDEAO, il déclare qu’il y a moins d’inquiétudes à se faire, car « l’essentiel de nos activités commerciales se déroule avec la plupart des pays de l’UEMOA qui sont nos voisins immédiats et qui nous donnent accès aux différents ports ». Et d’insister : « Pour l’instant, il n’y a pas de panique. C’est une situation apolitique que nous vivons et nous pensons qu’il est prévu des mécanismes de négociation avec les Etats qui ne sont pas de l’UEMOA, pour faire en sorte que le secteur privé n’ait pas trop d’impact avec cette décision ».
Perspectives pour l’exercice 2024 du secteur bancaire au Burkina
Les acteurs bancaires ont souligné que 2024 est une année qui commence avec beaucoup de défis dans notre pays et dans la sous-région.Le défi majeur auquel ils sont confrontés est la fragilité de l'environnement macro-économique dans lequel ils évoluent. La priorité en cette année est donc la préservation de la stabilité et des fondements d'une croissance durable et inclusive.
De plus, la disponibilité des ressources dans l'immédiat est une forte contrainte, ont-ils affirmé. Par conséquent, le mouvement de consolidation des institutions opérant dans le secteur bancaire pourrait être une tendance fondamentale permettant aux banques et établissements financiers de se conformer, dans les délais requis, aux nouvelles exigences imposées par le régulateur qu’est la BCEAO, en matière de capital social minimum, fixé à 20 milliards de FCFA depuis le 1er janvier 2024.
Par ailleurs, une attention accrue sera accordée à la transparence dans la tarification des services et au renforcement des mécanismes de protection des intérêts des déposants et des clients, car elle constitue un réel enjeu pour consolider la confiance des déposants dans le système bancaire.
L’année 2022 n’aura pas été un long fleuve tranquille pour l’économie burkinabè. Le pays a en effet connu des soubresauts, notamment avec un changement de régime à deux reprises, la guerre en Ukraine, la forte appréciation du dollar et surtout la double crise sécuritaire et alimentaire qui a sévi au niveau national. Sur le plan économique, l’année écoulée, pour de nombreux Burkinabè, pourrait être assimilée à la période 68-72. Retour sur l’actualité économique burkinabè en 2022.
En 2022, le Burkina Faso a connu deux coups d’Etat : le premier le 24 janvier et le second le 30 septembre. Ces évènements ont eu certainement un fort impact sur la vie économique de la Nation. Même si les institutions n’ont pas tenté d’évaluer cet impact économique, on peut retenir la suspension de l’exécution des budgets au sein de plusieurs administrations publiques, des collectivités territoriales, etc., qui a entraîné l’arrêt de certains services ou travaux publics. Cela a donc perturbé le fonctionnement de l’économie burkinabè et mis au chômage ou en difficulté financière des citoyens ainsi que des entreprises.
Toujours en 2022, le pays a enregistré une crise inflationniste sans précédent ayant dépassé celle de tous les autres pays membres de l’espace UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). La période de pic a été le troisième trimestre de l’année écoulée. En effet, cette inflation a atteint 18% en août, soit le pic en 2022. Ensuite, elle est respectivement redescendue à 17 puis 15% en septembre et octobre 2022. Cette situation a non seulement des causes externes telles que la guerre en Ukraine, la forte appréciation du dollar (monnaie de paiement internationale) par rapport à d’autres monnaies comme l’euro, avec laquelle le franc CFA est en parité fixe (1€ = 655,975 F CFA), mais aussi et surtout des causes internes qui sont la forte dépendance de l’économie burkinabè vis-à-vis de l’extérieur (c’est une économie de consommation), la crise sécuritaire qui a occasionné un déplacement massif de plus de 1,8 million de Burkinabè sur le plan national, la mauvaise campagne saisonnière que le pays a connue en 2022, etc.
Sur le plan fiscal, au 30 juin 2022, la Direction générale des impôts (DGI) avait recouvré près de 584,59 milliards de F CFA sur une prévision de 550,33 milliards de F CFA, soit un taux de réalisation de plus de 106,23%. Rapporté aux prévisions annuelles de 1 105 milliards de F CFA retenues dans la loi de finances 2022, ce taux de recouvrement a été de 52,63%. Dans la même période, la Direction générale des douanes (DGD) a recouvré près de 423,55 milliards de F CFA, sur une prévision de recettes de 354,99 milliards de F CFA, soit un taux de recouvrement de 119,31%. Rapporté aux prévisions annuelles de 772,49 milliards de F CFA retenues dans la loi de finances 2022, ce taux de recouvrement est de 54,83% pour cette direction. Les performances réalisées par les deux régies de recettes, pour la première moitié de l’année 2022, présagent une bonne atteinte des objectifs en fin d’année.
En 2022 également, le Millennium challenge corporation (MCC) du gouvernement américain a suspendu ses activités avec le Burkina Faso, à la suite du coup d’Etat du 24 janvier 2022. En septembre 2022, le Conseil d’administration du MCC a voté la fin de l’assistance du MCC au Burkina Faso. Ce faisant, il prive le pays des 260 milliards de francs CFA prévus dans le cadre du second compact pour soutenir une croissance économique durable et inclusive, particulièrement dans le domaine des énergies renouvelables. Dans la même lancée, Washington a suspendu le Burkina de l’African Growth Opportunities Act (AGOA), un programme unilatéral de préférences commerciales qui offre aux pays éligibles la possibilité d’exporter, sans frais de douane ni quota sur le marché américain.
En 2023, les Burkinabè sont confrontés à d’énormes défis pour la survie de la Nation
L’année 2022, c’est le moins qu’on puisse dire, a été particulièrement éprouvante pour le Burkina Faso. Et les Burkinabè auront plusieurs défis à relever en 2023. Sur les plans économique et financier, le défi majeur pour les populations, ce sera à la fois de renouer avec un niveau de vie acceptable et de mettre fin aux multiples crises qui gangrènent la société, à travers une saine gestion des affaires publiques. Cette gouvernance saine suppose une gestion dénuée de corruption et une répartition équitable des richesses. Il s’agira donc de lutter contre ce fléau qu'est la corruption sous toutes ses formes et de manière efficace. Si les institutions publiques n'y parviennent pas, vains seront les efforts déployés dans la lutte contre les autres fléaux tout aussi ravageurs qui minent la société burkinabè.
L’Assemblée législative de transition (ALT) a adopté à l’unanimité le budget de l’Etat, exercice 2023, le 24 décembre 2022. Ce budget donne quitus au gouvernement de rechercher 604,5 milliards de F CFA à l’extérieur pour combler le manque à gagner. Par ailleurs, la commission pluridisciplinaire chargée de la réception et de la gestion des contributions pour le fonds de soutien à l’effort de guerre a mobilisé plus de 59 millions de F CFA en moins d’un moins de fonctionnement. Retour sur l’actualité économique de ces derniers jours.
L’actualité économique au Burkina a été marquée par le vote du budget de l’Etat, exercice 2023, par l’Assemblée législative de transition le 24 décembre 2022. Ce budget s'établit à 2 631,3 milliards de FCFA en recettes et à 3 235,9 milliards de FCFA en dépenses, soit un déficit budgétaire de 604,7 milliards de FCFA. Il est consacré à 28,42% au secteur de la défense-sécurité, à 11,5% au secteur de la santé, soit 266,7 milliards de F CFA, à 30%, soit 689,5 milliards, à l’éducation comprenant le préscolaire, le primaire, le secondaire, le supérieur, la formation professionnelle et technique. Le développement rural, composé des ministères de l’Agriculture, des Ressources animales et celui de l’Environnement, de l’eau et assainissement, s’en sort avec 5% du budget, soit 116,4 milliards de F CFA et enfin l’humanitaire avec 2,1% du budget, c’est-à-dire 48,6 milliards.
Par ailleurs, les syndicats des travailleurs du public et du privé, réunis au sein du l’Unité d’action syndicale (UAS), ont au cours de la semaine marqué leur refus d’accorder le prélèvement de 1% sur le salaire net des travailleurs dans le cadre de la mobilisation des fonds pour soutenir l’effort de guerre. Au-delà de l’IUTS qui était supposé être un impôt transitoire, les travailleurs du Burkina ne souhaitent pas accorder une part de leur salaire à un « ministère qui refuse un audit de la gestion des ressources mises à sa disposition depuis l’avènement de l’insécurité ». Par ailleurs, les travailleurs trouvent que plusieurs poches financières existent, telles que les restes à recouvrer, les sources d’évasion fiscale, l’audit de certains ministères et institutions, etc., mais que le gouvernement refuse d’explorer.
La commission pluridisciplinaire chargée de la réception et de la gestion des dons dans le cadre du fonds de soutien à la guerre a, en outre, dressé un premier bilan de 59 millions de F CFA mobilisés. Les dons en espèces à travers les opérateurs Moov Money et Orange Money ainsi que les transactions sur le compte Trésor s’élèvent à 59 944 542 FCFA. Cette commission n’est qu’à un mois de son installation. Au regard de l’objectif de départ qui est de 106 milliards de F CFA, il y a encore du chemin à faire.