vendredi 6 décembre 2024

actuactuecContrairement à l’idée reçue selon laquelle c’est la diaspora ivoirienne qui transfère le plus d’argent au Burkina, en raison de la forte communauté burkinabè qui réside en Eburnie, c’est la diaspora ghanéenne qui arrive en tête du classement avec plus de 123 milliards de F CFA. Au contraire, c’est pour la Côte d’Ivoire que les fonds reçus proviennent en premier de sa diaspora installée au Burkina, avec plus de 118 milliards de F CFA. Par ailleurs, la BCEAO, créée le 12 mai 1962, célèbre 60 ans d’existence les 24 et 25 novembre 2022. Retour sur l’actualité économique de ces derniers temps.

Au Burkina Faso, c’est cette mesure du directeur général des impôts de suspendre les activités de formation et les ateliers délocalisés, à compter de la fin du mois de novembre 2022, qui a alimenté la rubrique économique des médias. Le DG des impôts souligne dans son communiqué que le budget 2022 de l’Etat rencontre quelques difficultés, d’où la nécessité d’opérer des ajustements afin de prendre en charge les actions prioritaires. Cette mesure, cela est certain, rencontre l’assentiment de ceux qui pointent du doigt les charges de fonctionnement de l’administration burkinabè, eux qui ont d’ailleurs toujours dénoncé cette pratique, surtout récurrente en fin d’année. Le DG des impôts informe cependant que ces activités pourraient reprendre au cours du premier trimestre de 2023. Dans la même lancée, le ministre du Commerce a maintenu la mesure qui suspend l’exportation des céréales (mil, maïs, sorgho, etc.) et du niébé sur toute l’étendue du territoire national. En conséquence, la délivrance des autorisations spéciales d’exportation de céréales a été également suspendue.

Sur le secteur du transfert de capitaux de la diaspora burkinabè, une étude de Migration policy institute (MPI) souligne que la diaspora ghanéenne est le principal pourvoyeur de fonds en direction du Burkina. En effet, selon cette étude, celle-ci transfère un peu plus de 123 milliards de francs CFA. L’Italie arrive en deuxième position avec environ 30 milliards de francs CFA. Le Mali est troisième avec plus de 26 milliards de francs CFA devant respectivement la France, le Niger, le Gabon, le Bénin, l’Allemagne, l’Espagne et la Suisse, tous dans le top 8 du classement. L’étude de MPI n’a cependant pas considéré tous les pays, si bien que des pays comme la Côte d’Ivoire, où vit une forte communauté burkinabè, de même que les Etats-Unis, n’ont pas figuré dans ce classement.

Plus loin dans ledit rapport, MPI déclare que les données disponibles sur les envois de fonds vers l’Afrique montrent que plusieurs pays du continent tirent leurs fonds de diasporas installées dans d’autres pays africains, contrairement à l’idée faussement répandue selon laquelle les migrants africains enverraient de l’argent dans le pays d’origine, systématiquement à partir de l’Europe ou des USA. Sur ce dernier volet, le Burkina est le pays où la diaspora ivoirienne transfère le plus d’argent à son pays d’origine, soit 118 milliards de F CFA. Le Ghana reste le premier pays pourvoyeur du Burkina avec ses 123 milliards de F CFA. Le Niger et le Bénin tirent le maximum de leurs transferts de leurs diasporas nigérianes.

Sur le marché financier, des sociétés de courtage boursier de 7 pays d'Afrique se sont connectées le vendredi 18 novembre, à l'occasion du début de la phase 1 des activités sur la plateforme d'interconnexion des bourses africaines. Elle (la plateforme) cumule actuellement un total de valorisation de 1 495 milliards $ pour les 7 premiers marchés participant à ce projet. Il s’agit des Bourses de l’UEMOA (la BRVM), de Casablanca (Maroc), de Lagos (Nigeria), de Johannesbourg (Afrique du Sud), de Nairobi (Kenya), d’Egypte et de l'Île Maurice. Deux autres entités qui ont rejoint l'initiative récemment, le Botswana et le Ghana, seront intégrées dans le cadre de la 2e phase du projet, qui interviendra en 2023. Selon l'Association des marchés financiers d'Afrique (ASEA), qui a communiqué cette information, l’objectif recherché est de « faciliter les transactions transfrontalières et la libre circulation des capitaux sur le continent ».

Etienne Lankoandé

craecLes Etats-Unis vont exclure le Burkina de l’African Growth and opportunity act (AGOA), à compter du 1er janvier 2023. Ainsi, aucune exportation du Burkina Faso vers les Etats-Unis ne pourra désormais plus bénéficier d’exonérations douanières, ce qui réduit du même coup la compétitivité du Faso. Au sein de l’UEMOA, les tensions inflationnistes internationales ont réduit les réserves de change de la BCEAO de 2225,3 milliards de F CFA et de 1,9 mois leur capacité à assurer les importations des pays membres. Retour sur l’actualité économique.

A compter du 1er janvier 2023, le Burkina Faso ne sera plus bénéficiaire de l’African growth and opportunity act (AGOA), un accord commercial qui lie la première puissance mondiale aux pays africains. C’est du moins l’annonce faite le 2 novembre 2022 par la Maison-Blanche, qui a justifié cette décision par l'absence de progrès vers un retour à la démocratie, après les deux coups d'Etat militaires perpétré au Faso depuis début 2022. L’AGOA est une loi américaine sur les opportunités de croissance en Afrique qui vise à faciliter les exportations africaines vers les États-Unis. Elle permet aux pays bénéficiaires d’exporter beaucoup de produits aux États-Unis, hors douanes. Quand on examine les statiques, on constate que dans la note trimestrielle des statistiques du commerce extérieur de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) 2021, les Etats-Unis ne figurent pas parmi le top dix des pays clients du Burkina Faso. Au 4e trimestre 2021, le total des exportations du Burkina s’élevait à 2 794,6 milliards de F CFA, celles en direction des Etats-Unis étaient de 3 à 4 milliards de F CFA et environ 1 milliard de F CFA bénéficient de l’AGOA. Au regard des statistiques, cette « fatwa » de l’Oncle Sam aura donc un impact sur l’économie burkinabè, certes, mais celui-ci ne sera pas pour autant très alarmant. Dans un communiqué, l'ambassadrice américaine au Commerce, Katherine Tai, a insisté sur la nécessité pour le « Burkina Faso de prendre les décisions nécessaires pour répondre aux conditions de l'accord et au retour de la démocratie ».

Dans l’espace UEMOA, les pressions inflationnistes internationales continuent de créer des soucis aux économies des pays membres. Sur le plan commercial notamment, il y a un alourdissement de leurs factures d’importations, à en croire la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). En effet, les réserves de change gérées par ladite banque ont été amputées de 2225,3 milliards de F CFA sur les 9 premiers mois de 2022 pour s’établir à 11 811,1 milliards de F CFA en fin septembre 2022. Un niveau qui garantit 4,6 mois d’importations de biens et services aux pays membres de l’Union, contre près de 6,5 mois d’importations il y a un an, soit une baisse de 1,9 mois d’importations.

La Banque mondiale, abondant dans le même sens, indique que les données disponibles entre juin et septembre 2022 révèlent que 84,2 % des économies à faible revenu, 88,9 % de celles à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et 93 % des économies à revenu intermédiaire supérieur ont enregistré des taux d’inflation supérieurs à 5 %, un grand nombre d’entre elles affichant même une inflation à deux chiffres. La part des pays à revenu élevé touchés par la montée de l’inflation dans l’alimentation atteint désormais 87,5 %. Ces tensions inflationnistes ont même conduit les commerçants ghanéens à prendre d’assaut les rues pour exiger le départ du président de la République.

Etienne Lankoandé

gouvernmm31 octobre 2014 - 31 octobre 2022, cela fait huit ans qu’une insurrection populaire a balayé le régime de Blaise Compaoré qui a régné pendant 27 ans. A côté des crimes de sang, commis pendant ces 27 années pour des mobiles de pouvoir et de mainmise financière, il y a évidemment des crimes économiques et financiers. Les successeurs de Blaise n’ont pas fait mieux sur ce dernier volet. Quid de l’héritage de la gouvernance de Compaoré au Burkina ?

Au-delà des crimes de sang tels les assassinats de Sankara et de ses compagnons, de Norbert Zongo, de Dabo Boukari, du juge Nébié, de Justin Zongo, des militaires au sein du Régiment de sécurité présidentiel (RSP) et dans d’autres corps, etc., les crimes économiques ont également marqué d’une tache indélébile le régime de Blaise Compaoré. La mauvaise gouvernance des structures étatiques, le clientélisme, la corruption, le détournement de deniers publics…, la liste est bien longue. Les espoirs du Burkinabè moyen de pouvoir bien se soigner, éduquer convenablement ses enfants, se nourrir, s’habiller et se loger décemment se sont envolés sous les 27 ans de présidence de Blaise Compaoré. Les chiffres sur les crimes économiques de ces 27 ans, s’ils existent, sont difficiles à trouver. Les personnes ou structures incriminées n’ayant pas fait l’objet de poursuites judiciaires, par respect pour la présomption d’innocence, Radars Info Burkina ne fera pas mention de cas de crimes à proprement parler. Mais ils ont fait la pluie et le beau temps pendant la période sous revue au grand dam des hommes dits intègres. Les lanceurs d’alertes n’ont pas manqué de le révéler tout le long de la gouvernance de l’ex-président du Faso.

Le Burkina porte encore les séquelles de la gestion chaotique qui a été réservée à son économie sous cette ère. Pire, la rouille qui a attaqué le système de gouvernance a été si profonde qu’il a paru impossible de l’endiguer. Les successeurs de Compaoré n’ont pas pu s’empêcher de replonger dans le même mode de gouvernance ; crimes économiques et financiers, entraves à la justice, etc. De l’affaire Guiro sous Compaoré, on est arrivé à l’affaire charbon fin après lui. Le pouvoir d’achat du Burkinabè s’est davantage érodé, les emplois ont continué à se faire rares. Les crimes économiques jadis combattus ont continué de plus belle, empêchant la société de rompre avec la situation de pauvreté dans laquelle elle a vécu assez longtemps. Compaoré est parti, le désert continue d’avancer. La quantité de produits d’élevage que produisait le Burkina a continué à chuter, les produits agricoles ont subi le même sort.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, et cette fois-ci eu égard à l’insécurité qui a poussé les Burkinabè dans un avoir ras-le-bol, la commémoration de l’insurrection de 2014 pour la 8e année a trouvé le Burkina Faso dans une autre phase de transition, après une pseudo-insurrection. Les nouveaux tenants du pouvoir semblent avoir compris la racine du mal. Mieux que leurs prédécesseurs, ils semblent détenir la solution au problème et peut-être n’ont pas connu la rouille qui a entamé l’intégrité de ceux qui ont travaillé avec le régime de Compaoré. Ils veulent un partenariat respectueux de la souveraineté du Burkina, réduire le train de vie de l’Etat ainsi que les lourdeurs administratives. Ils veulent aussi repenser l’agriculture et la technologie au Burkina ; bref, l’éléphant annoncé est arrivé bien géant. Reste à voir s’il jouit de toutes ses facultés physiques et mentales pour livrer une guerre sans merci aux problèmes du Burkinabè, qui n’a que trop souffert.

Etienne Lankoandé

economieactuLe Burkina Faso est caractérisé par une population majoritairement jeune (plus de 80 % de celle-ci a moins de 36 ans) en 2018. Les différentes études réalisées sur les conditions de vie des ménages révèlent que le chômage est essentiellement urbain. Selon le dernier rapport de suivi des indicateurs de la direction générale de l’Economie et de la Planification, en fin août 2022, on note une baisse des recrutements dans le privé de 56,7% par rapport à la fin août 2021. Selon le même rapport, l’encours de la dette publique s’établit à 6 355,1 milliards de FCFA au 30 juin 2022 contre 6 147,2 milliards de FCFA au 31 mars 2022. Revue de l’actualité économique.

Selon le rapport de suivi des indicateurs, en fin août 2022, de la direction générale de l’Economie et de la Planification (DGEP), le nombre d’emplois créés en dehors des recrutements de la Fonction publique (estimé à 8 335 en août 2021) enregistre une nouvelle baisse. Estimé à 3 438 en fin août 2022, il est en baisse de 56,7% en glissement annuel. Cependant, le nombre d’emplois créés au mois d’août 2022, estimé à 558, est en hausse de 23,7% par rapport au mois de juillet 2022. Les statistiques de l’Institut national de la statistique et de la statistique (INSD) estimaient en 2018 la population active, au sens du BIT, à 5 774 992 individus, soit 45% de la population en âge de travailler. Pour l’INSD, 3,7% de cette population représentent les chômeurs BIT. 11,6% peuvent travailler mais ne cherchent pas d’emploi et le taux de ceux qui désirent travailler mais ne cherchent pas d’emploi et ne sont pas disponibles est de 7,8%. Parmi les problèmes majeurs de l’économie burkinabè figure donc, non pas le chômage, mais la question du pouvoir d’achat, lié à la rémunération des travailleurs. Dans le public, le ratio « masse salariale rapportée aux recettes fiscales » ressort à 50,7% en fin juillet 2022, en baisse de 6,5 points de pourcentage par rapport à fin juillet 2021, selon le rapport de la DGEP. L’INSD, quant à elle, indexe son analyse des indicateurs du travail décent aux litiges et infractions sur le lieu de travail ainsi qu’aux différents modes de règlement des litiges et infractions. Leur répartition dans l’espace et leur nombre (80 394 infractions sur le lieu du travail en 2018, contre 68 852 en 2017, selon l’INSD) en disent long sur la situation de l’économie nationale.

Toujours selon le rapport de la DGEP, l’encours de la dette publique s’établit à 6 355,1 milliards de FCFA au 30 juin 2022 contre 6 147,2 milliards de FCFA au 31 mars 2022, soit un accroissement de 207,9 milliards de FCFA. Cette hausse est plus tirée par la composante intérieure (+4,8%) que celle extérieure (+1,8%). L’encours de la dette est composé de 2 942,7 milliards de FCFA de dette extérieure (46,3%) et de 3 412,3 milliards de FCFA de dette intérieure (53,7%). Une ventilation de l’encours de la dette publique par monnaie au 30 juin 2022 indique une prédominance de la dette libellée en monnaie nationale XOF (60,0%) par rapport à celle libellée en monnaie étrangère (40,0%).

Au Ghana voisin, l’inflation record de 37% et la dépréciation chronique du cedi par rapport au dollar ont conduit les commerçants de la capitale à observer un mouvement d’humeur le 19 octobre 2022. Ils ont notamment décrété une grève de trois jours, à partir de cet instant, pour protester contre la vie de plus en plus chère suite à la guerre en Ukraine. La hausse générale du niveau des prix, exacerbée depuis l’invasion russe en Ukraine, impacte énormément toutes les économies africaines, et davantage les plus vulnérables.

Etienne Lankoandé

aapelmLe Burkina Faso est le premier client du Togo au premier trimestre 2022, avec 17% des exportations togolaises. L’usine de raffinerie de produits pétroliers de Dangote est achevée à 97%. Le Nigeria, qui y voit un espoir macro-économique (création de richesses et regain de valeur pour le naira nigérian), va bientôt mettre un terme aux importations de produits pétroliers raffinés. Le Gabon reste, pour la deuxième année consécutive, le pays le plus riche d’Afrique, juste devant le Botswana, avec 8 017 dollars par habitant (environ 5,4 millions FCFA) au début de l’année 2022. Retour sur l’actualité économique.

Le Burkina Faso est le premier client du Togo au premier trimestre 2022, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED), avec 17% des exportations du pays pour une valeur de 26,067 milliards de F CFA. Quant aux pays fournisseurs du Togo, c’est la Chine qui vient en première position, avec une part relative de 13,6% des importations du trimestre, devant la Russie : 12,1%. Le Burkina Faso ne figure pas sur la liste des dix pays fournisseurs du Togo. Au premier trimestre 2022, les exportations togolaises de biens ont progressé de 9,4%, soit un glissement annuel de 153,7 milliards FCFA. Les importations ont aussi augmenté de 30 % en valeur et de 10 % en quantité.

La construction de Dangote Oil Refinery, la raffinerie de produits pétroliers du magnat nigérian Dangote (l’homme le plus riche d’Afrique), est achevée à 97%, rapportent plusieurs sources citant l’Autorité nigériane de réglementation du pétrole intermédiaire et en aval (NMDPRA). Cette raffinerie dont le coût est estimé à 15 milliards de dollars, soit environ 10 000 milliards de F CFA, va générer plus de 100 000 emplois directs. Avec cette usine, le Nigeria, deuxième pays producteur de pétrole en Afrique derrière l’Angola, va très bientôt en finir avec les importations de produits pétroliers raffinés, qui lui coûte environ 50 milliards de dollars par an soit environ 33 570 milliards de F CFA. C’est un espoir pour ce pays le plus peuplé d’Afrique parce qu’au-delà de la création d’emplois, cette usine devrait impacter significativement les devises du Nigeria en atténuant la pression sur le naira (monnaie nationale) et susciter un afflux important de devises tiré des ventes.

Dans son rapport sur les Produits intérieurs bruts (PIB) par habitant des pays africains, publié le 11 octobre dernier, le Centre d’études et de réflexion sur le monde francophone (CERMF) relève que le Gabon est, pour la 2e année consécutive, le pays le plus riche d’Afrique (hors très petits pays), avec un PIB par habitant qui se chiffre à 8 017 dollars, soit environ 5,4 millions FCFA au début de l’année 2022. Ce PIB est supérieur à celui du Botswana qui arrive juste derrière le Gabon avec un PIB qui s’établit à la même période à 7 348 dollars (4,9 millions FCFA) par habitant. Notons que les PIB du Gabon et du Botswana sont en hausse par rapport à la même période en 2021 où ils s’établissaient respectivement à 3,9 millions FCFA et 3,7 millions FCFA.

Dans le monde de la finance internationale, le Guinéen Facinet Sylla a été choisi pour représenter un groupe de 23 pays africains, appelé Groupe II Afrique, au Conseil d’administration du Fonds monétaire international. Ce sont : le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la République centrafricaine, les Comores, la République démocratique du Congo, la République du Congo, la Côte d’Ivoire, Djibouti, le Gabon, la Guinée Conakry, la Guinée-Bissau, la Guinée équatoriale, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, Maurice, le Niger, le Rwanda, São Tomé et Príncipe, le Sénégal, le Tchad et le Togo.

Etienne Lankoandé

banqueAprès une inflation record de 8,1% en juillet 2022, le taux d’inflation a culminé à 8,5% en août 2022 au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), tiré par les produits alimentaires. Au niveau international, Mark Zuckerberg a perdu 79 milliards d’euros, soit plus de la moitié de sa fortune, selon le magazine américain Forbes. En Afrique centrale, la dette des pays membres de la CEMAC envers la France a atteint 1500 milliards de F CFA. Retour sur l’actualité économique de ces derniers jours.

Le taux d’inflation dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) est ressorti à 8,5% en août 2022 en glissement annuel, après un niveau record de 8,1% en juillet. « L’accélération du rythme de progression du niveau général des prix est essentiellement imputable à la composante  « Produits alimentaires » (+14,1%), dont la contribution globale à l’inflation totale est passée de 6,2 points de pourcentage en juillet 2022 à 6,4 points en août 2022. Le niveau élevé de l’inflation en fin août 2022 s’explique également par les hausses enregistrées au niveau des fonctions « Transports » (+7,0%) et « Logement » (+6,0%).

En Afrique centrale, la dette des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) envers la France a atteint 1 468 milliards de FCFA (2,2 milliards d’euros) au 31 décembre 2021. L’encours de cette dette connaît une hausse de 5% par rapport au précédent exercice et comporte des disproportions très déséquilibrées selon les Etats. Le tableau d’endettement publié par la Direction générale du trésor français indique que sur la période considérée, le Cameroun concentre 67 % de cette ardoise, ce qui équivaut à une dette de 992 milliards de FCFA (1,5 milliard d’euros).

Selon Forbes, Mark Zuckerberg, le P-DG de Facebook, a perdu plus de la moitié de sa fortune (76,8 milliards de dollars) depuis septembre 2021, ce qui l’a fait passer de la 3e à la 11e place du classement Forbes des 400 personnes les plus riches des États-Unis. Avec une valeur de 57,7 milliards de dollars (53,9 milliards d’euros) sur la liste de cette année, qui utilise les cours de bourse du 2 septembre, Zuckerberg est 11e derrière l’héritier de Walmart Jim Walton. Personne en Amérique n’a perdu autant d’argent que Zuckerberg au cours de l’année écoulée, informe le magazine.

Au Burkina Faso, un rapport de la Commission bancaire de la BCEAO a suscité un tollé sur la toile contre certaines institutions financières de la place. Selon la commission bancaire, deux banques au Burkina Faso ont été sanctionnées pour leur implication dans des actes de blanchissement de capitaux et de financement du terrorisme. Cette information avait amené certains individus malintentionnés à associer le nom et l’image de certaines banques de la place, dont Wendkuni Bank International (WBI), à ce financement du terrorisme.  Cela a été démenti formellement par la banque elle-même qui a assuré qu’elle ne faisait l’objet d’aucune sanction de la part de la BCEAO. « De ce fait, nous vous rassurons de la poursuite de nos activités dans nos différentes agences aux horaires habituels », avait écrit la banque dans le démenti.

Etienne Lankoandé

actv econoL’économie burkinabè a connu des perturbations pendant au moins 48 heures en raison du coup d’Etat qui a duré du 30 septembre au 2 octobre 2022. Dans l’espace UEMOA, les enquêtes de la BCEAO auprès des ménages des grandes villes indiquent un taux de chômage de 16,7% au deuxième trimestre 2022. Dans le même temps, la proportion de la population en âge de travailler et qui est employée s’est établie à 44,6%. Au sein du même espace communautaire, la BRVM a été admise au sein des grandes bourses du monde. Retour sur l’actualité économique.

Le Burkina Faso a été plongé dans une situation de trouble consécutive au coup d’Etat du 30 septembre au 2 octobre 2022. Cette situation a nécessité la fermeture de plusieurs lieux de commerce dans beaucoup de villes du Burkina, la suspension des vols aériens, l’arrêt du transport ; bref, l’économie a connu un grand ralentissement. Les services publics et privés ont dû interrompre le service. En attendant que des structures étatiques ou privées dressent leur bilan, le constat amène à s’interroger sur le préjudice économique durant les deux jours de trouble. La capitale Ouagadougou, qui concentre plus de la moitié du transport routier et du transport aérien, qu’elle concède un tant soit peu à la ville de Bobo-Dioulasso, a été inaccessible aux compagnies, qu’elles soient aériennes ou terrestres, au moins pendant plus de 24 heures. Le constat en termes de chiffres n’en serait pas moins important, pour une économie déjà dans le coma. Cela interpelle sur l’importance des questions économiques qui, bien maîtrisées, constituent une guerre de gagnée pour le MPSR, version 2, en qui nombre de Burkinabè voient un espoir de lendemains meilleurs.

Au sein de l’UEMOA, le taux de chômage (au sens du BIT) observé dans les principales agglomérations des pays du l’Union est ressorti à 16,7% au 2e trimestre 2022, selon les enquêtes de la BCEAO auprès des ménages. L’analyse de ce taux montre un chômage d’environ 27,3% chez les jeunes de 15-24 ans et un chômage de 22,6% au sein de la population âgée de 25 à 34 ans contre un chômage de 10,2% chez les adultes de 35 à 64 ans. Chez les femmes, le taux de chômage est de 20,1% contre 14,3% chez les hommes. A l’opposé, le taux d’occupation, qui est la proportion de la population en âge de travailler et qui est employée, s’est établi à 44,6%.

Sur le marché boursier, la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) de l’UEMOA a été acclamée en tant que membre à part entière de la Fédération mondiale des bourses (WFE), lors de la 61e Assemblée générale du WFE. Elle devient ainsi la 10e Bourse africaine, avec le Ghana Stock Exchange (admis aussi à la même assemblée), et la 3e en Afrique de l’Ouest à être reconnue mondialement, par ses pairs, pour la conformité aux meilleurs standards internationaux en matière boursière, notamment en termes de réglementation, de systèmes d’information, d’ouverture à l’international, de mécanismes de sécurité et de protection des épargnants. La BRVM a passé avec succès toutes les évaluations du WFE en 2021.

Etienne Lankoandé

revueactuLa Conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO a pris des sanctions diplomatiques, économiques et financières contre la République de Guinée et ses dirigeants. Au Togo voisin, le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, a engagé des mesures pour permettre aux citoyens togolais de faire face à la vie de plus en plus chère due à la crise multidimensionnelle. Sur le plan monétaire, le bitcoin garde sa tendance baissière face au dollar américain. Retour sur l’actualité économique de ces derniers jours.

Le bitcoin a poursuivi sa chute, commencée depuis novembre 2021, pour se situer en bas de 18 750 dollars le dimanche 26 septembre. Alors que ce cryptoactif avait atteint en novembre 2021 la barre de 67 000 dollars, cette chute vertigineuse donne du fil à retordre aux spéculateurs de cette monnaie. En effet, les acheteurs de cette monnaie en novembre 2021 ont perdu, en l’espace de 10 mois, 75% de leur investissement. La même difficulté peut concerner des pays comme le Salvador, qui ont fait de la reine des cryptomonnaies (le bitcoin en l’occurrence) une devise nationale.

Au sein de la sous-région ouest-africaine, la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO a tenu une session extraordinaire à New York, le 22 septembre 2022, au cours de laquelle des sanctions ont été prises contre la République de Guinée et ses autorités. Il s’agit du rappel des ambassadeurs des pays membres de la CEDEAO auprès de la République de Guinée et de la suspension de toute assistance et transaction financière en faveur dudit pays par les institutions financières de la CEDEAO, notamment de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO. Il y a eu également le gel des avoirs financiers et l’interdiction de voyager qui ont ciblé certaines personnalités dont le président de la Transition, le colonel Mamadi Doumbouya. La CEDEAO prévient qu’il y aura des sanctions plus sévères si les autorités n’adoptent pas, dans un délai d’un mois, à compter du 22 septembre 2022, une durée de transition raisonnable et acceptable.

Au Togo voisin, le président Faure a décidé d’allouer un montant annuel de 22,5 milliards de francs CFA pour l’augmentation de 10% de la valeur indiciaire des salaires et pensions de retraite pour les fonctionnaires civils et militaires et les retraités du secteur public. Un budget annuel de 8,8 milliards de francs CFA a également été disponibilisé pour une revalorisation additionnelle de 5% de la pension de retraite pour tous les retraités du secteur public et du secteur privé et une indemnité mensuelle de transport de 10 000 francs CFA à titre exceptionnel pour chaque fonctionnaire de l’Etat, payable hors bulletin. En janvier dernier, Faure Gnassingbé avait accordé « aux fonctionnaires des secteurs public et parapublic et aux retraités une avance d’un mois de salaire remboursable». Les bénéficiaires du reliquat de cette avance ont été gratifiés des 8 mois restants à rembourser. Il accorde également une gratification spéciale de 3 milliards francs CFA par transfert monétaire direct au profit des parents d’élèves pour l’achat des fournitures scolaires et une subvention de 2,5 milliards de francs CFA pour l’acquisition des manuels d’écriture et de lecture pour les élèves de l’enseignement primaire. Il a aussi été décidé une augmentation de la subvention pour les engrais, de la subvention aux produits pétroliers et de la subvention au gaz domestique, respectivement de 6 ; 30 et 7,7 milliards de francs CFA. Quant aux mesures fiscales prises en faveur du secteur privé dans le cadre de l’Etat d’urgence sanitaire, elles ont été reconduites.

Etienne Lankoandé

aabfPlus de prise en charge des pauses-déjeuner lors des activités délocalisées, instruit le chef du gouvernement burkinabè, qui y voit une double charge pour le budget de l’Etat. Il a par ailleurs donné des instructions pour qu’au moins 40% des marchés d’approvisionnement en hydrocarbures reviennent à des entreprises nationales. Sur le plan financier, l’Afrique compte 139 000 individus dont la fortune serait égale ou supérieure à 1 million de dollars. Retour sur les faits qui ont marqué l’actualité économique ces derniers temps.

Le Premier ministre, Albert Ouédraogo, à travers une circulaire en date du 16 septembre 2022 adressée à tout ministre et président d’institution, interdit la prise en charge des pauses déjeuner lors des activités délocalisées à l’intérieur du pays. « Ces pauses déjeuner servies aux participants, qui bénéficient déjà d’une indemnité de mission, constituent une double dépense effectuée au détriment du budget de l’État eu égard aux dispositions des articles 2 et 3 du décret n°2012-735/PRES/PMMEF du 21 septembre 2012 portant indemnité de mission à l’intérieur du pays applicables aux agents de l’État », lit-on dans ladite note.

Par ailleurs, le premier ministre a déploré le fait que les Sociétés étrangères d’hydrocarbure ne payent pas d’impôts ni de cotisations sociales au profit de l’Etat burkinabè. De ce fait, « elles ne contribuent ni à la création d’emplois ni au transfert de compétences », a regretté le Premier ministre Albert Ouédraogo. En effet, selon l’Agence d’information du Burkina (AIB), qui cite une circulaire du Premier ministre en date du 30 juin 2022, « aucune société ne dispose de siège ni de représentation et ne sont pas de droit burkinabè, malgré le volume des affaires réalisées par les sociétés étrangères au Burkina ». Le Premier ministre a ainsi ordonné dans la circulaire qu’au moins 40% des marchés d’approvisionnement en hydrocarbures soient fournis par les entreprises locales compétentes.

Sur le plan international, le Nigeria a perdu son rang de premier producteur de pétrole d’Afrique au profit de l’Angola. En effet, selon la commission nigériane de production de pétrole, la production pétrolière en août dernier est tombée à 972 000 barils par jour, contre environ 1,1 million de barils par jour en juillet. Cela a permis à l’Angola de dépasser le Nigeria en termes de production mensuelle de pétrole pour la 3e fois en 2022. Et selon VOA Afrique, le Nigeria risque d’occuper bientôt le 3e rang africain après la Libye au moment où les prix du pétrole ont bondi à cause de la crise russo-ukrainienne. D’autre part, le Nigeria est le premier pays africain et le onzième au monde en termes d’adoption des cryptomonnaies, selon la société américaine Chainalysis. Il devance le Maroc et le Kenya à l’échelle panafricaine, qui constituent avec lui les trois pays africains dans le top 20 du classement.

Selon le rapport sur la richesse en Afrique de l’agence Henley and Partners, en 2022 le continent compte 136 000 individus dont la fortune serait égale ou supérieure à 1 million de dollars américains, c’est-à-dire plus de 650 millions de F CFA. Parmi eux, ceux qu’on peut qualifier de multimillionnaires, c’est-à-dire les personnes dont la fortune se situe entre 10 et 99 millions de dollars, seraient de 6 700. Dans le même temps, le continent compte 305 millionnaires détenant plus de 100 millions de FCFA chacun et 21 milliardaires. Le rapport souligne que la ville de Johannesburg compte le plus de millionnaires sur le continent, juste devant Cape Town et Le Caire.

Sur le plan historique, les Pays-Bas ont prévu de s'excuser officiellement pour leur passé esclavagiste et comptent engager un fonds de 203 millions $, soit plus de 130 milliards de F CFA, pour financer des projets visant à sensibiliser le public à l'héritage de l'esclavage, selon l’agence de presse Bloomberg.

Etienne Lankoandé

aaecoLe Burkina Faso a encore battu le record en matière de flambée des prix dans l’espace UEMOA en juillet 2022. Par ailleurs, au premier semestre de 2022, le pays a fait un bond dans les recouvrements fiscaux, par rapport à 2022, où ils s’établissaient à 1214,91 milliards de F CFA contre 1071,87 milliards en 2021. Quant aux ressources des établissements de crédit de l’UMOA, elles ont connu une haussée de 19,2% au terme de l’année 2021 comparativement à 2020. Retour sur quelques faits de l’actualité économique de ces derniers jours.

Avec un taux d’inflation de 18,2% en juillet 2022, le Burkina Faso détient, pour une énième fois, la tête du peloton dans l’augmentation des prix des biens dans l’espace UEMOA, devant le Mali (11,8%) et le Sénégal (11,0%), selon les Instituts nationaux de la statistique de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Après donc le mois de juin, où le Burkina a connu une inflation de 17,8%, le pays enregistre une hausse de 0,4 point. Dans l’ensemble de l’espace UEMOA, qui regroupe huit pays d’Afrique de l’ouest, cette inflation est de 8,1% en moyenne. Le Bénin qui a enregistré en juin 2022, une inflation négative (-2,6%) est encore le seul pays qui a enregistré une inflation négative (une baisse des prix) de -1,0% en juillet. Est-on en droit de remettre en cause, les avantages de l’intégration monétaire dans cet espace communautaire, quand on sait que la stabilité des prix (inflation moindre et non disparates) est l’un des principaux indicateurs d’une intégration avantageuse pour tous.

Sur le plan budgétaire, les recettes de l'Etat burkinabè sont passées de 1 071,87 milliards F CFA au 30 juin 2021 à 1 214,91 milliards F CFA au 30 juin 2022, soit une hausse de plus de 143 milliards de F CFA, selon le Conseil des ministres du 31 août 2022.  En dépense, le budget de l’Etat a déjà exécuté 1398,59 milliards de F CFA, ce qui dégage un déficit budgétaire de 183,68 milliards de F CFA. Ce niveau de mobilisation s’explique par l’accroissement de 17,83% du recouvrement des recettes ordinaires, selon le gouvernement. Quant aux recettes extraordinaires, leur recouvrement (30,75% des prévisions), a connu une baisse de 25,04 milliards F CFA, comparé à la même période en 2021 et se chiffrent à 104,26 milliards F CFA.

Sur le plan de la grogne sociale, les travailleurs de la marie centrale de Ouagadougou, ont réclamé près de 20 mois d’arriérés de salaire, le jeudi 1er septembre 2022. Ils sont près de 418 travailleurs, selon les plaignants, qui sont concernés par la situation parmi lesquels une trentaine est décédée. Le montant total de ces arriérés, ainsi que les catégories professionnelles des concernés n’ont pas encore été précisés. La délégation spéciale a été invitée à se pencher sur la question pour apurer les dus le plus tôt possibles.

Sur le plan sous-régional, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a lancé le 1er septembre 2022, le Programme régional de formation professionnelle (PROFOR) dont l’objectif global est de lutter contre le chômage dans les pays membres de l’UEMOA. Selon l’Institution sous régionale, des difficultés restent insurmontables à cause de la faiblesse de la formation professionnelle, le peu d’engouement des jeunes vers ces formations et l’inadéquation entre l’offre de formation et les défis de développement, principalement pour la satisfaction des besoins des entreprises. Neuf (9) pays dont le Tchad sont concernés par ce programme d’environ 3,6 milliards F CFA. Pour le président de la commission de l’UEMOA, Abdoulaye Diop, ce programme est une bouffée d’oxygène car il viendra crever l’envie des jeunes qui peuvent être tentés par l’aventure terroriste, faute de travail ou en situation de sous-emploi.

Sur le plan financier, les ressources des établissements de crédit de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) ont connu une hausse de 19,2% au terme de l’année 2021 par rapport à 2020, selon les données de la Commission Bancaire de l’Union. Ces ressources se sont établies à 45 631,5 milliards de FCFA à fin 2021 contre 38 691,7 milliards de FCFA à fin 2020, soit une augmentation de 6 939,8 milliards de FCFA. Selon la Commission bancaire « elles se décomposent en dépôts et emprunts (85,7%), fonds propres nets (10,5%) et autres ressources (3,8%) ».

Etienne Lankoandé

  1. Les Plus Récents
  2. Les Plus Populaires
  1. Articles vedettes