jeudi 24 octobre 2024

xebomafA l’issue d’un Conseil des ministres, le gouvernement togolais a annoncé le 11 août dernier la privatisation de la Banque togolaise pour le commerce et l’industrie (BTCI) au profit du groupe burkinabè IB Holding.

IB Holding prend la tête d'un établissement instable qui traverse des moments difficiles mais dispose d'un grand potentiel. En effet, après un bénéfice de 18,7 milliards de F CFA en 2017, BTCI a vu ses performances chuter avec une perte de 3,8 milliards de F CFA en 2018. Fin 2019, les pertes se chiffraient à 263 millions de F CFA, selon les dernières données consultées.

Lancée au début de l'année 2021 au Togo, IB Holding a pour mission la prise de participation d'entreprises du secteur bancaire et financier. Elle était pressentie depuis un moment pour reprendre cette banque publique togolaise. Et dans le cadre de ce rachat, la firme burkinabè va acquérir «  une partie des actions détenues par l'Etat togolais », qui conserve tout de même 10% du capital. Avec le rachat de la BTCI, la holding financière propriété de Mahamadou Bonkoungou, patron du groupe EBOMAF, frappe un grand coup sur le marché international.

Mahamadou Bonkoungou qui contrôle IB Bank, présente au Burkina et à Djibouti, a également un œil rivé sur le marché ivoirien. Le Togo est le deuxième pays de la zone UEMOA à recevoir l’expertise du Burkinabè Mahamadou Bounkougou.

La Banque togolaise pour le commerce et l’industrie, société d’économie mixte de droit togolais, a été créée le 30 avril 1974 et a un capital de 7 milliards de FCFA

www.radarsburkina.net

vaha uneLe président français dans la capitale ivoirienne où il célèbre la fête de Noël a fait des annonces « majeures » avec le président ivoirien sur le franc CFA et son passage à l’Eco. Des annonces qui selon eux répondent aux critiques formulées par rapport à l’ingérence de la France dans la gestion de cette monnaie. Pour comprendre les enjeux de ces réformes, Radars Info Burkina a tendu son micro à Geoffroy Vaha, journaliste, chef du desk économique de 3tv et Wat Fm.


Radars Info Burkina : Alassane Ouattara       et Emmanuel Macron ont fait des annonces importantes par rapport au franc CFA, comment vous appréciez le contexte des annonces ?

Geoffroy Vaha : Pour moi, c’est une victoire importante d’étape. Car ces décisions ne sont pas forcément l’émanation des chefs d’Etat mais le fruit des mouvements de jeunes et des populations africaines qui mettent assez de pression sur la politique générale française en Afrique.

RB : Emmanuel Macron et Bruno Lemaire, son ministre des Finances, ont affirmé que ces réformes répondent aux critiques de la jeunesse africaine, croyez-vous en cela ?

GV: Bien évidemment ! Il y a eu trop d’annonces et de tâtonnements autour du CFA et de l’Eco. Il aurait fallu la pression des jeunes pour que la France et les chefs d’Etat africains abordent cette question avec beaucoup de sérieux.  Au niveau de la CEDEAO, il y avait eu beaucoup de débats d’abord autour de l’idéologie car derrière une monnaie, il y a une vision et une philosophie. Celle du CFA posait problème. 

vaha 2RB : Quelle est donc l’idéologie de la nouvelle monnaie l’Eco ?

GV : Il y a des chefs d’Etat de l’UEMOA, dont Alassane Ouattara, qui souhaitent maintenir une monnaie qui est toujours liée à la France avec parité fixe et des critères de convergence  avec l’euro et les pays comme le Nigeria et le Ghana qui ont leur propre monnaie qu’ils ont entretenue avec beaucoup de sacrifices et qui leur assure une certaine santé économique. Ces deux pays de la CEDEAO n’accepteront pas de renoncer à cette souveraineté monétaire pour revenir dans un espace qui est sous contrôle de la France. Ils l’ont posé comme préalable

RB : Comment vous analysez les réformes qui ont été annoncées ?

GV : Il est vrai qu’il y a eu des changements majeurs, notamment le changement de nom du franc CFA qui devient Eco, le retrait des administrateurs de l’UEMOA, ce qui veut dire qu’il y en avait, contrairement a ce qu’avait dit le président ivoirien. Ces réformes sont certes importantes mais elles ne sont qu’une victoire d’étape car  dire que la France ne nommera plus d’administrateur ne signifie pas qu’elle ne sera plus présente.

RB : Pensez-vous que ces réformes permettront enfin au Nigeria et au Ghana d’intégrer la monnaie unique ouest-africaine ?

GV : En fait il y a deux Eco, il y a d’abord le franc CFA version Eco, dont les dirigeants de l’UMOA souhaitent maintenir la parité fixe uniquement avec l’euro et avec un arrimage avec la France.  Alors que le Ghana et le Nigeria veulent une monnaie  avec une philosophie africaine arrimée avec une parité à plusieurs autres monnaies. Vous voyez que les positions sont tranchées. Et pendant que les débats sont en cours à Abuja, l’UEMOA, via Alassane Ouattara, annonce d’autres réformes en disant que les autres nous rejoindront quand ils seront prêts. Si c’était vraiment pour la monnaie unique , ils se seraient accordés sur la date de sa mise en œuvre avec la CEDEAO. Comme l’a dit un grand économiste, je pense que le franc CFA n’a fait que changer de nom.

Propos recueillis par Péma Néya

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comc uneChaque année, ce sont des milliers d’entreprises qui voient le jour au Burkina. Mais rares sont celles qui arrivent à survivre dans l'univers hautement concurrentiel du secteur privé. Pour remédier à cette situation, de jeunes experts et entrepreneurs mettent leurs expériences au service des entreprises en difficulté.

Selon un rapport publié par la maison de l’Entreprise du Burkina Faso en 2016, le taux de mortalité des entreprises au pays des hommes intègres est estimé à plus de 16%. Le même rapport indique que dès le 4e anniversaire de ces entreprises, le risque d’échec est plus élevé, avec une vitesse de survenance plus grande pour les entreprises créées par des femmes que celles créées par des hommes. Un chiffre interpellateur, au regard du nombre d’emplois perdus à cause de la fermeture de ces entreprises.

Prosper Couldiati est expert-comptable et président d’une association qui vient en aide aux entreprises en difficulté. A l'en croire, la plupart des entreprises en difficulté connaissent des problèmes d’information, de formation et de gestion de leurs responsables.

Mais étrangement, les entreprises fondées par des autodidactes sont celles qui s’en sortent le mieux, toujours selon M. Couldiati.  « Nous avons constaté que  les entreprises créées pas  des personnes non instruites  prospèrent plus que celles qui ont été créées par des diplômés », nous a-t-il confié.

comc 2L’efficacité des entrepreneurs autodidactes tient à la passion qui les anime dans la conduite de leur entreprise. Certains parmi eux sont issus d’une famille d’entrepreneurs dont ils ont hérité de la grande expérience en matière de gestion.  Une connaissance du terrain qui leur donne une longueur d'avance par rapport à ceux qui ont été formés dans des instituts ou des universités. « Ceux qui ont été formés dans les universités ou instituts n’ont pas forcément la maîtrise de l’entrepreneuriat », a-t-il ajouté.

Pourtant, le Burkina Faso dispose d’opportunités énormes pour qui veut entreprendre. Mais de l’avis de Prosper Couldiati, ces opportunités sont surtout saisies par les entreprises étrangères qui s’implantent sur le territoire burkinabè. «Il y a des secteurs économiques importants sur lesquels règnent des entrepreneurs venus de la sous-région. Ils s’en sortent même mieux que nos entrepreneurs nationaux. Il faut que nos entrepreneurs arrivent à s’imposer au niveau national et même sous-régional», affirme-t-il.

Selon M. Couldiati, le Burkina Faso peut avoir de grands opérateurs économiques qui pourront employer des milliers  de personnes et contribuer ainsi à booster l’économie du pays. Toutefois, des mesures d’accompagnement de l’Etat en matière de formation, de financement et de protectionnisme des entreprises locales sont nécessaires.

Le secteur privé est fondamental pour des pays comme le Burkina Faso, où l’Etat peine à trouver de l’emploi aux jeunes. Le développement et  l’accompagnement des entreprises peuvent constituer une réponse dans la lutte contre le chômage.

Péma Néya

samao uneEspace de valorisation et de célébration des potentialités géologiques et minières du continent africain, la Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO) se tiendra à Ouagadougou pour la quatrième fois du 26 au 28 septembre 2019. Point de convergence des investisseurs, banquiers, scientifiques et opérateurs miniers, la SAMAO se tient cette année sous le thème « Exploitation des ressources minérales et opportunités d’industrialisation de l’Afrique », avec pour pays invité d’honneur le Canada.

2e pays minier le plus dynamique en Afrique, le Burkina Faso compte à ce jour 13 mines  avec une production annuelle estimée à 53 tonnes en 2018. Une performance que le pays souhaite maintenir et voir évoluer en s’ouvrant au monde à travers la SAMAO. Trois jours durant, les participants venus de divers horizons partageront leurs expériences et feront connaître les potentialités de leurs pays à travers panels et expositions. Et le thème retenu cette année  entend susciter des débats en vue de dégager des stratégies dans le but de renforcer les interactions entre l’exploitation des ressources minérales et l’industrialisation du continent africain. « Cette exploitation doit davantage contribuer au développement des autres types d’industries comme les raffineries, les sidérurgies, les industries de services aux mines et les industries de développement de technologies. Il s’agira à terme de s’inscrire dans une dynamique d’implémentation de projets miniers intégrés qui ne manqueront pas de tirer vers le haut les industries agroalimentaires et manufacturières », a dit le ministre des Mines et des Carrières, Oumarou Idani.

Considérée comme l’édition de la maturité, la 4e SAMAO connaîtra une série d’innovations. Il s’agit, entre autres, de la programmation de sessions techniques, de l’adoption de panels débats ainsi que de l’instauration d’un concours du meilleur stand. samao 2Déjà à la troisième édition, la SAMAO avait enregistré 21 pays et  1 900 participants, et les organisateurs n’en attendent pas moins pour la présente édition. Le choix porté sur le Canada comme pays invité d’honneur s’explique par les interactions entre les secteurs miniers canadien et burkinabè. A cet effet, les actifs du pays invité d’honneur sur le secteur minier burkinabè se chiffrent à 3,39 milliards de dollars, soit environ 2 000 milliards de francs CFA. En outre, sur les 13 mines en exploitation au pays des hommes intègres, 7 sont canadiennes et sur les 3 en construction, 2 le sont également.

Se prononçant sur l’exploitation minière au Burkina Faso, le ministre des Mines n’a pas manqué de traduire son inquiétude face à la situation sécuritaire qui se dégrade et qui impacte les activités minières. « A cause de la situation sécuritaire, nous constatons un ralentissement des opérations minières dans certaines régions. Ce qui nous inquiète dans la mesure où s’il n’y a pas d’exploration minière dans 5, 10 ans, ce coup se ressentira, parce que c’est l’exploration qui permet de développer des gisements et de construire les mines ». Une situation que le ministère a essayé de pallier en développant un partenariat avec le ministère de la Défense pour assurer la sécurité des mines. Certaines mines ont construit des casernes et des contingents y ont été envoyés.

En ce qui concerne le fonds minier, objet d’intérêt ces derniers temps, Oumarou Idani a rappelé que c’est une cagnotte qui a pour but d’harmoniser la contribution du secteur minier au financement du développement local, avec une participation des mines à hauteur de 1% de leurs chiffres d’affaires. Ce fonds est réparti entre toutes les régions et communes du pays, afin que toutes puissent profiter des retombées de l’extraction minière. Pour l’année 2019, il a affirmé que les ressources fournies par les sociétés et qui constituent une avance s’élèvent à environ 12 milliards de FCFA. Elles devraient être versées aux collectivités dans les prochains jours.

Armelle Ouédraogo

fpo uneLes 18, 19 et 20 juillet 2019, se tiendra à Ouagadougou un forum pour une formalisation plus accrue et une facilitation des activités des unités économiques informelles agricoles et non agricoles. Troisième du genre, ce forum vise à identifier les différentes raisons de l’évolution de manière informelle d’une bonne partie d’entrepreneurs du Burkina Faso. A ce rendez-vous, plus de 400 participants sont attendus.

Environ 77% des jeunes travailleurs sont dans l’informel agricole, 16,5% sont dans celui non agricole et seulement 6% dans le secteur formel. C’est ce qu’ont conclu les études sur les conditions de vie des ménages de 2010. Cependant, il se trouve qu’entre 2004 et 2012, ce secteur a représenté 49,2% du PIB.  C’est conscients de ces réalités que les responsables d’associations du secteur informel, lors de la rencontre gouvernement-secteur privé, ont sollicité la reprise de ce cadre de concertation qu’est le forum national de l’économie informelle.

Pour Brice Noël Yago, conseiller technique représentant le ministre de la Jeunesse et de la Promotion de l’entrepreneuriat des jeunes, « l’objectif général de ce forum est d’offrir un espace de dialogue aux travailleurs de l’économie informelle et de dégager les axes prioritaires pour une transition de celle-ci vers l’économie formelle ».

fpo 2Il sera également un cadre de dialogue direct avec le président du Faso et d’évaluation des recommandations du 2e forum. Selon Ibrahim Ouédraogo, représentant des entrepreneurs à la Chambre de commerce, « ce forum, ce sont les commerçants que nous représentons qui ont demandé sa tenue car il a été suspendu après les évènements des 30 et 31 octobre 2014 ».

Selon lui, nombre de ses pairs évoluent dans l’informel pour plusieurs raisons et il convient de poser le problème dans ce cadre afin d’y trouver des solutions pour une meilleure organisation des différents secteurs d’activité.

Ce forum regroupera un millier de participants venant de toutes les régions du Burkina Faso et de tous les secteurs d’activité pour partager les bonnes pratiques en Afrique et ailleurs.

Au nombre des raisons qui présideront à la tenue de cette rencontre, Ibrahim Ouédraogo indique que c’est grâce aux recommandations du deuxième qu’il y a eu la création de la banque agricole qui est une aubaine pour le développement de l’entrepreneuriat agricole. De même, selon lui, le forum constitue un cadre de sensibilisation pour la formalisation de plusieurs entrepreneurs qui évoluent dans l’informel et ne peuvent de ce fait profiter de certains avantages tels les crédits et les différents financements des institutions étatiques ou non.

Saâhar-Iyaon Christian Somé Békuoné

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