Espace de valorisation et de célébration des potentialités géologiques et minières du continent africain, la Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO) se tiendra à Ouagadougou pour la quatrième fois du 26 au 28 septembre 2019. Point de convergence des investisseurs, banquiers, scientifiques et opérateurs miniers, la SAMAO se tient cette année sous le thème « Exploitation des ressources minérales et opportunités d’industrialisation de l’Afrique », avec pour pays invité d’honneur le Canada.
2e pays minier le plus dynamique en Afrique, le Burkina Faso compte à ce jour 13 mines avec une production annuelle estimée à 53 tonnes en 2018. Une performance que le pays souhaite maintenir et voir évoluer en s’ouvrant au monde à travers la SAMAO. Trois jours durant, les participants venus de divers horizons partageront leurs expériences et feront connaître les potentialités de leurs pays à travers panels et expositions. Et le thème retenu cette année entend susciter des débats en vue de dégager des stratégies dans le but de renforcer les interactions entre l’exploitation des ressources minérales et l’industrialisation du continent africain. « Cette exploitation doit davantage contribuer au développement des autres types d’industries comme les raffineries, les sidérurgies, les industries de services aux mines et les industries de développement de technologies. Il s’agira à terme de s’inscrire dans une dynamique d’implémentation de projets miniers intégrés qui ne manqueront pas de tirer vers le haut les industries agroalimentaires et manufacturières », a dit le ministre des Mines et des Carrières, Oumarou Idani.
Considérée comme l’édition de la maturité, la 4e SAMAO connaîtra une série d’innovations. Il s’agit, entre autres, de la programmation de sessions techniques, de l’adoption de panels débats ainsi que de l’instauration d’un concours du meilleur stand. Déjà à la troisième édition, la SAMAO avait enregistré 21 pays et 1 900 participants, et les organisateurs n’en attendent pas moins pour la présente édition. Le choix porté sur le Canada comme pays invité d’honneur s’explique par les interactions entre les secteurs miniers canadien et burkinabè. A cet effet, les actifs du pays invité d’honneur sur le secteur minier burkinabè se chiffrent à 3,39 milliards de dollars, soit environ 2 000 milliards de francs CFA. En outre, sur les 13 mines en exploitation au pays des hommes intègres, 7 sont canadiennes et sur les 3 en construction, 2 le sont également.
Se prononçant sur l’exploitation minière au Burkina Faso, le ministre des Mines n’a pas manqué de traduire son inquiétude face à la situation sécuritaire qui se dégrade et qui impacte les activités minières. « A cause de la situation sécuritaire, nous constatons un ralentissement des opérations minières dans certaines régions. Ce qui nous inquiète dans la mesure où s’il n’y a pas d’exploration minière dans 5, 10 ans, ce coup se ressentira, parce que c’est l’exploration qui permet de développer des gisements et de construire les mines ». Une situation que le ministère a essayé de pallier en développant un partenariat avec le ministère de la Défense pour assurer la sécurité des mines. Certaines mines ont construit des casernes et des contingents y ont été envoyés.
En ce qui concerne le fonds minier, objet d’intérêt ces derniers temps, Oumarou Idani a rappelé que c’est une cagnotte qui a pour but d’harmoniser la contribution du secteur minier au financement du développement local, avec une participation des mines à hauteur de 1% de leurs chiffres d’affaires. Ce fonds est réparti entre toutes les régions et communes du pays, afin que toutes puissent profiter des retombées de l’extraction minière. Pour l’année 2019, il a affirmé que les ressources fournies par les sociétés et qui constituent une avance s’élèvent à environ 12 milliards de FCFA. Elles devraient être versées aux collectivités dans les prochains jours.
Armelle Ouédraogo