L’Association Citoyenne pour la Défense des Droits des Administrés (ACDDA) a au cours d’une conférence de presse, tenue le mercredi 08 février 2023 à Ouagadougou, dénoncé la dépravation des mœurs au Burkina en particulier à Ouagadougou. Ainsi, elle a invité les autorités à avoir un regard sur « les maisons d’habitation transformées en maison de passe ». Ce mercredi 15 février 2023, une équipe de Radarsburkina.net a rencontré le président de ladite association, Séni Congo, pour en savoir davantage sur cette affaire de chambres closes.
Selon Séni Congo, concernant les chambres de passe, il est constaté que dans les différents quartiers de la ville de Ouagadougou et partout au Burkina, les maisons à usage d’habitation sont utilisées par des individus malintentionnés pour en faire des ‘’chambres closes’’ communément appelées ‘’chambres de passe’’.
« Ces personnes trompent la vigilance de tous en disant que ce sont des auberges, pourtant notre constat est tout autre : les conditions ne sont pas réunies pour que ce soit des auberges », a-t-il clamé.
Cette dénonciation n’est pas un fait du hasard ! En effet, le président de l’ACDDA explique que tout est parti d’un cas pratique dont les membres de l’association ont été témoins.
« Dans le quartier Rayongo, quelqu’un a érigé une maison où il a écrit « auberge » alors que ce n’était pas le cas. Nous avons essayé de le raisonner mais il n’a pas voulu écouter », révèle le président de l’ACDDA.
En tant qu’association citoyenne, c’est une pratique qui porte atteinte aux bonnes mœurs et à l’éducation des enfants dans les différents quartiers, a affirmé M. Congo.
Ainsi, dit-il, « nous sommes allés dénoncer l’indélicat à la mairie et le maire a procédé à la fermeture dudit lieu.
« À ce sujet, le maire nous a confié avoir reçu des appels provenant de certaines hautes autorités l’invitant à déclasser l’endroit pour le mettre dans le lot des maisons à usage commercial afin que le propriétaire puisse continuer son activité commerciale. Mais il dit avoir refusé le déclassement », explique notre interlocuteur.
Mais ce propriétaire de chambres closes a persisté pour continuer son travail et il a été ainsi convoqué à la justice et le jugement a eu lieu au Tribunal de grande instance Ouaga 2.
Au cours du jugement au tribunal, il est ressorti des explications des voisins que la nuit, les bruits des locataires de cette maison dérangent la quiétude. Aussi, des préservatifs déjà utilisés sont parfois jetés sur la route au vue des enfants. Cela met leur vie en danger car ceux-ci les ramassent pour jouer, ne sachant pas ce que c’est.
Une enquête de la gendarmerie a également confirmé que la maison ne répondait pas aux normes d’une auberge, selon les dires de Séni Congo.
Suite à ce procès, le parquet a condamné le propriétaire à fermer. Ce dernier a fait appel, un deuxième jugement a eu lieu et le verdict est attendu le 17 février 2023.
Convaincue, cette association estime que ce genre de pratiques est fréquent au Burkina. C’est pourquoi elle reste déterminée à les combattre.
« Vous ne pouvez pas utiliser une maison à usage d’habitation pour en faire des chambres de passe, de surcroît là où habitent des gens ! Ce n’est pas possible ! Il y a des endroits destinés à ces pratiques », s’est-il insurgé.
Par ailleurs, l’association dit exhorter les autorités à faire des contrôles dans les prétendues auberges dans les quartiers et vérifier si elles répondent aux normes. Enfin elle invite la population à dénoncer toute pratique contraire aux valeurs de la société.
Flora Sanou