La Tabaski 2020 sera célébrée le vendredi 31 juillet au Burkina Faso. A quelques jours de cette fête musulmane, Tigme Zanma, manager d’artistes qui excelle aussi dans la commercialisation du bétail, met les bouchées doubles pour satisfaire la clientèle, l’engouement étant grand. Radars Info Burkina est allé à sa rencontre. Lisez plutôt.
A Saaba, quartier périphérique de Ouagadougou, Ibrahim Nébié, plus connu sous le nom de Tigme Zanma, a fait escale au bord d’une route menant au lieu de son activité d’élevage pour acheter du fourrage pour ses bêtes. Par la suite, c’est devant un moulin qu’il marque un arrêt. Là-bas, c’est pour s’approvisionner en son de maïs. « Pour faire ce travail, il faut de la passion, du temps et de l’amour. J’exerce cette activité depuis longtemps mais le déclic de ce business, je l'ai eu en 2016 », a-t-il expliqué.
Il précise que les difficultés, elles, ont surtout trait aux aliments et au ravitaillement. «Pour les tourteaux, il te faut un gros budget dont nous ne disposons pas. Donc il faut associer le son aux petites quantités de tourteaux. Quant au son, il faut être à chaque fois le premier au moulin pour la réservation, puisque les petits ménages pratiquent aussi l’élevage. Pour la paille fraîche, il faut l'acheter ou aller soi-même la couper. En saison sèche, on est obligé de payer le fourrage avec les revendeurs », a précisé Tigme Zanma.
Dans la cour de Tigme Zanma, les moutons sont dans un espace bien clôturé. Après avoir déposé le son dans le magasin, il fait sortir une bâche, un couteau et un tronc d’arbre. C’est pour découper les tiges de maïs afin de les servir aux ruminants. « Ici, je dispose d’une vingtaine de têtes de moutons. Les autres, particulièrement les plus gros, sont à Wemtenga», dit-il.
«Par exemple ce que je suis en train de faire est un travail très difficile. Il y a un broyeur de végétaux. Si j’avais la possibilité d’avoir cette machine, je ne souffrirais pas ainsi et la production s’accélérerait. La machine est très rapide. En plus, il y a la possibilité de broyer l'herbe et de la conserver. Actuellement, il n’y a pas beaucoup d’herbe dans la nature à cause de l’arrivée tardive des pluies. Une situation qui coïncide avec la fête de Tabaski », a indiqué le manager d’artistes et entrepreneur.
En ce qui concerne l’écoulement, il se déroule bien. « Il y a certains de mes clients de longue date qui me sont restés fidèles en raison de la qualité de mes services. Le plus grand nombre de clients aujourd’hui, c’est grâce aux réseaux sociaux, notamment Facebook, que je les ai. Actuellement, les prix des animaux à notre disposition varient de 50 000 à 400 000 F », a fait savoir Tigme Zanma.
«Pour la Tabaski 2020 l’engouement est déjà grand. Nous recevons beaucoup d’appels de clients pour la réservation. Notre objectif, c’est de pouvoir satisfaire notre clientèle », a-t-il relevé.
Il a en outre souligné que cette année, le ravitaillement est difficile à cause de l’insécurité. « En effet, ce sont les grandes villes du Sahel qui nous ravitaillaient. Actuellement, c’est le marché de Dori qui nous ravitaille mais les gens ont peur d’y aller à cause de l'insécurité», a regretté M. Nébié.
«Le gros problème, c’est l’accès aux fonds. Comme d’habitude, nous transformons les difficultés en opportunités. Depuis 2017, Radars Info Burkina nous accompagne. Cette visibilité que votre média nous donne a contribué à l’évolution de notre activité. Mais s’il y a la possibilité d’avoir des financements, c’est encore mieux. Au niveau des banques, l’obtention des prêts n’est pas chose aisée. Au niveau des projets et programmes étatiques pour jeunes, j’aimerais vraiment qu’on mette l’accent sur les projets méritants et non sur les militants. On ne peut pas mettre en compétition quelqu’un qui est déjà en activité et quelqu'un qui vient de commencer à exercer», a-t-il conclu.
Aly Tinto