Les derniers matchs du championnat burkinabè de 1re division se sont joués du samedi 7 mars au dimanche 9 mars 2020. Après ces matchs, le championnat a été suspendu, coronavirus oblige. Le fait marquant cette saison, c’est le limogeage en cascade des entraîneurs de D1. Sur 16, 10 ont eu leur contrat suspendu pour insuffisance de résultats. D’où vient le problème ? Est-ce pour incompétence ?
Sur 16 entraîneurs du championnat de 1re division, 10 ont été limogés avant même la fin du championnat. Que dire si après 10 matchs on enregistre zéro victoire ? C’est le cas de l’AS SONABEL de Mousso Ouédraogo, dit Morinho. A Royal FC et l’ASEC de Koudougou, après le limogeage des coachs Boubacar Kebé et Alain Nana, les choses ont commencé à rentrer dans l’ordre. La preuve, depuis que le dernier cité est parti, l’ASEC a remporté 3 des 4 derniers matchs et fait un match nul. Cela veut dire que quelque part, le discours du coach ne passait pas, dirait l’analyste et journaliste sportif John William Somda. Pour un club comme l’AS SONABEL, 10 rencontres sans un point, c’est inadmissible. C’est le même cas avec Moussa Sanogo (Falcao) avec le Rail club du Kadiogo (RCK). Le club n’a engrangé aucun point après 7 journées. Seulement chez les « Faucons », il aurait fallu être un peu plus patient de même qu’à l’Union sportive de Ouagadougou (USO). Laurent Ouédraogo avait sans conteste besoin d’un peu plus de temps pour trouver la formule. A l’AS Police, l’entraîneur Drissa Congo a dû démissionner parce que ça ne suivait pas.
A priori, on ne peut pas qualifier ces entraîneurs d’incompétents, leur limogeage n’étant pas forcément une remise en cause de leurs qualités techniques. En effet, on peut connaître son métier mais ne pas arriver à transmettre son savoir. Il ne faudrait pas non plus perdre de vue le fait que certains dirigeants ne sont ni patients ni conséquents avec eux-mêmes parce qu’ils n’ont pas de projet dans lequel ils inscrivent les entraîneurs. De l’avis d’Adama Salembéré, journaliste sportif à l’Agence d’information du Burkina (AIB), quand tu es entraîneur d’une équipe, si les résultats ne suivent pas, on peut mettre en cause non seulement ton talent, mais aussi ton management. « Ce n’est pas forcément la faute à l’entraîneur, parce qu’au niveau des dirigeants, la pression est telle que l’entraîneur n’arrive plus à s’en sortir », a-t-il soutenu. Il y a aussi le fait qu’au Burkina, rares sont ces clubs qui payent normalement leurs entraîneurs. « C’est une source de démotivation de ces derniers, qui peuvent cumuler 4 à 5 mois d’arriérés de salaire », a-t-il ajouté. Pour le journaliste sportif, sur cette question, la poire doit être coupée en deux.
Obissa