samedi 23 novembre 2024

20e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo : « Tant qu’on n’aura pas François Compaoré dans les filets de la justice burkinabè, on ne pourra pas se réjouir », Grégoire Traoré

mère norbert20 ans après l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, les Burkinabè sont toujours dans l’attente de la justice et de la vérité pour l'homme des médias. Cependant, l’avis favorable de la justice française sur l’extradition de François Compaoré est un ouf de soulagement pour beaucoup, car cela semble être la clé de la vérité dans ce dossier. Radars Info Burkina a recueilli quelques avis à ce sujet.

Georgette Zongo, sœur de Norbert Zongo : «  Nous avons toujours espéré et continuons d’espérer que  même si c’est dans cent ans, la justice fera son travail. Même si celle-ci ne juge pas François Compaoré,  le bon Dieu va le juger.  L’avis favorable de la justice française sur son extradition nous conforte davantage dans notre quête de justice ».

Maître Bénéwendé Sankara : « 20 après, le dossier Norbert Zongo semble être à la case départ pour la simple raison que l’instruction du dossier n’a pas commencé véritablement  il y a vingt ans. L’instruction sérieuse du dossier Norbert Zongo et compagnons n’a commencé qu’avec la fuite de l’ancien président Blaise Compaoré. Ce qui a permis à la justice, à la faveur de l’insurrection, de s’autosaisir sur la base d’éléments, de gens qui sont aujourd’hui inculpés comme François Compaoré, lui-même étant sous main de la justice. Je dois dire qu’on ne pourra parler d’évolution que lorsque le juge d’instruction rendra une ordonnance de renvoi devant une juridiction de jugement. Nous sommes veritablement au stade d’instruction où il y a des auditions, des confrontations.  Il y a ce qu’on appelle la réunion des éléments de preuve à charge tout comme à décharge. Je veux simplement rassurer l’opinion que les avocats qui sont constitués  veillent d’abord à un procès équitable et également au principe du respect des droits de la défense, du contradictoire et à la manifestation de la vérité. Je pense que quel que soit le temps mis, le jour viendra.

bénéwendéLa justice française s’est effectivement acquittée d’un premier devoir qui est celui de mettre, dans le cadre de la commission rogatoire internationale, à la disposition de la justice burkinabè les documents déclassifiés des auditions et d’autres pièces. C’est un premier lot que nous venons de recevoir, nous attendons dans les prochains jours d’autres types de documents. En clair, la France, à travers l’engagement de son président Macron  tenu à Ouagadougou,  a respecté cette obligation de coopérer avec le Burkina Faso qui a pris des actes majeurs comme revoir le Code pénal, ratifié les accords de coopération judiciaire entre le Burkina et la France, pour permettre l’évolution sereine du dossier Norbert Zongo. Donc quelque part, c’est une volonté politique qui s’est également affirmée et nous pensons que cette volonté doit se poursuivre jusqu’au bout pour que nous n’ayons pas d’obstacle artificiel pouvant remettre en cause justement les décisions de justice ».

traoré grégoireTraoré Grégoire, SG du Syndicat national des agents des impôts et des domaines : « Il y a 20 ans qu’était assassiné l’émérite journaliste Norbert Zongo. 20 ans, c’est un événement majeur dans la vie d’un citoyen.  Si on disait que ce mouvement pouvait tenir jusqu'à aujourd’hui  je pense qu’il y a beaucoup qui n’allait pas parier sur cela. Mais les gens sont toujours debout pour exiger  vérité et justice, c'est-à-dire qu’il y a une très grande réception, nous espérons que la vérité qui a toujours été recherchée pendant ces deux dernières décennies, puisse voir le jour dans de très brefs délais. L’avis favorable de la France est une lueur d’espoir, dans la mesure où nous pensons que c’est l’élément clé dans ce procès et nous nous disons, en tant qu’organisation démocratique, que c’est aussi la conséquence de la mauvaise gestion gouvernementale de nos Etats. Sinon en principe, il n’y avait pas à lancer un mandat  d’arrêt dans la mesure où il a fui le pays, si on l’a laissé partir. L’avis favorable de la France est tout de même un pas mais, tant que nous n’aurons pas François Compaoré dans les filets de la justice burkinabè, nous ne pourrons pas nous réjouir ».

souleymaneSouleymane Nébié, SG du SYNTER : « 20 ans après l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, vous constaterez que notre peuple est toujours dans la rue en quête de lumière et de vérité sur cet assassinat. En 20 ans, il y a eu des  hauts et des bas, mais le constat que l’on peut faire, c’est qu’en ce 20e anniversaire il y a des avancées. L’un des pas les plus récents, c’est l’avis favorable de la France sur l’extradition de François Compaoré qui est un acteur majeur de cette affaire. Il est évident que cette étape n’est pas achevée  mais déjà, c’est le fruit de la bataille qui est menée annuellement malgré tout  ce qui a été fait pour qu’à un moment donné le peuple soit découragé. Véritablement, on peut dire qu’on avance. Le plus important, c’est que le peuple soit déterminé à faire en sorte que la vérité soit dite ».

 

Propos recueillis par Edwige Sanou

Comments (0)

There are no comments posted here yet

Leave your comments

  1. Posting comment as a guest.
Attachments (0 / 3)
Share Your Location
  1. Les Plus Récents
  2. Les Plus Populaires
  1. Articles vedettes