Suite à l’admission de cette activiste de la société civile dans un centre de santé pour de meilleurs soins, le Collectif dignité et liberté pour Safiatou Lopez a donné le mercredi 05 décembre 2018 une conférence au centre national de presse Norbert Zongo. Une occasion pour ce mouvement d’indiquer que depuis l’arrestation de Dame Lopez le 29 août 2018 à son domicile à Ouaga 2000, son dossier n’a connu aucune avancée.
Après trois mois de détention à la MACO, Safiatou Zongo a été admise dans un centre de santé pour des soins car, à en croire ce collectif qui la défend, ses conditions d’incarcération sont précaires et dégradent continuellement sa santé. « Elle est en chaise roulante… elle ne peut pas se tenir debout. Depuis son admission pour des soins jusqu’aujourd’hui, il n’y a pas eu d’évolution », confie Siaka Coulibaly, analyste politique et président dudit Collectif. Pour Adama Badolo, membre de ce regroupement, depuis son incarcération, aucun élément de preuve n’a été brandi par la justice contre Mme Lopez. « Nous sommes au regret de dire que la justice n’a pu apporter les éléments de l’existence d’une opération de déstabilisation qui impliquerait Lopez Zongo », souligne-t-il.
Selon les conférenciers du jour, les accusations portées contre Dame Lopez ne sont qu’un grotesque montage et il ne s’agit, ni plus ni moins, que d’une traque politico-judiciaire, à l’instar d’autres affaires similaires bien connues comme celles Auguste Denise Barry et Naïm Touré. En plus d’être détenue à la MACO en lieu et place de la MACA alors qu’elle est poursuivie par la justice militaire pour des faits supposés de complot contre l’Etat et non par le Tribunal de grande instance de Ouagadougou, toutes les demandes de mise en liberté provisoire de la leader d’OSC ont été systématiquement rejetées par la justice. Ce que ne manque pas de dénoncer le Collectif dignité et liberté pour Safiatou Lopez. « Il convient de condamner fermement cette remise en cause dangereuse des libertés individuelles, des droits de l’homme, de la démocratie et de l’Etat de droit par les autorités judiciaires, sécuritaires et le gouvernement du président Roch Marc Christian Kaboré », a déclaré Adama Badolo.
En rappel, les raisons ayant présidé à l’arrestation de Dame Lopez étaient, entre autres, tentative de déstabilisation du régime en place.
Edwige Sanou