Ce jeudi 29 novembre 2018, la musique reggae jamaïcaine a été inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Selon le comité ad hoc de l’UNESCO qui a traité ce dossier introduit par l’Etat jamaïcain, cette musique a des vertus incommensurables.
Grâce à sa contribution à la prise de conscience internationale sur les questions « d’injustice, de résistance, d’amour et d’humanité et sa dimension à la fois cérébrale, sociopolitique, sensuelle et spirituelle, la musique reggae jamaïcaine a été inscrite au patrimoine mondial immatériel le jeudi 29 novembre dernier. Ce style musical a rejoint une grande famille d’environ 400 membres constituée de chants et de danses. En Afrique et précisément au Burkina Faso, cette musique a marqué la jeunesse d’une certaine génération et fut en vogue pendant des décennies. De nos jours, rares sont les personnes d’un certain âge qui ignorent le 11 mai, date anniversaire du décès de celui que l’on a souvent considéré comme le roi du reggae, Bob Marley. Ce genre musical au pays des hommes intègres a des adeptes, au point que des artistes musiciens en ont fait leur cheval de bataille. Nous avons pu rencontrer certains pour voir comment ils ont accueilli cette nouvelle.
Pour KONE Salif, artiste musicien « reggae maker », « c’est avec une grande joie que je l’ai accueillie car c’est reconnaître une cause juste et si ce n’était aujourd’hui, plus tard il l’aurait fallu. Généralement au Burkina Faso, on considère le reggae man comme un drogué, ce qui n’est pas vrai. Si je prends mon exemple la simple cigarette je ne la fume pas ». Pour ce dernier les artistes musiciens de ce genre musical devraient éviter de prêter le flanc. Il ajoute que cette musique est très noble.
Pour Freeman Tapélé, autre artiste musicien, « cela ne m'a rien fait, parce qu’on n’a pas besoin de cette reconnaissance politicienne. Nous qui sommes dans ce style musical nous connaissons sa valeur, nous n’avons pas besoin que des personnes le reconnaissent. Si je vous dis que je suis content c’est comme si cette musique n’a de valeur qu’à partir de cette reconnaissance. Nous, nous critiquons ce que l’on voit d’anormal dans la société dans le but d’améliorer les choses. Nous ne sommes contre personne, on fait notre boulot et on laisse les gens dire ce qu’ils veulent ».
En rappel, ce genre musical a connu son envol dans les années 1960 en Jamaïque et a porté haut les couleurs de ce pays. Ce qui a milité en faveur de son inscription au patrimoine mondial. Nous nous posons la question de savoir quand un genre musical burkinabè aura aussi ce mérite.
Saâhar-Iyaon Christian SOME BEKOUNE