Sur invitation de la Coordination nationale des syndicats de l'éducation (CNSE), les enseignants burkinabè observent des sit-in tous les lundis et mercredis de 7 heures à 10 heures.Une équipe de Radars Info Burkina a fait un tour dans certains établissements de la place pour constater les faits.
Il est 8 heures 10 minutes, le sit-in à l’école Kossodo vient de débuter. Deux groupes d’enseignants se sont formés.Une enseignante nous a signifié que les élèves vont retourner en classe à 10 heures. Mais en attendant, ils sont obligés de rester dans la cour.
Selon le directeur de l’école A, Sibiri Idrissa Ouédraogo, son école n’a pas bénéficié des fournitures ni de cantine depuis le début de cette année scolaire. « C’est l’association des parents d’élèves qui nous a doté de boîtes de craies et de bancs », a-t-il déclaré. Il est par ailleurs choqué que la population estime que les enseignants vont en grève pour des raisons salariales. « Comment pouvez-vous imaginer qu’avec cet harmattan, il y ait des écoles sous paillotes ?», s’interroge-t-il. De l’avis de monsieur Ouédraogo, la lutte des enseignants vise essentiellement l’amélioration de leurs conditions de travail.
Idrissa Sibiri Ouédraogo montrant l’un des bâtiments qui se fissure
Une visite guidée de l’école avec le directeur nous a permis de voir des infrastructures dégradées et délabrées, des classes exigües au regard du nombre d’élèves pléthorique.
A l’école primaire Nazemsé B de la Patte d’oie, l’ambiance est plutôt mitigée. En effet, un groupe composé de trois enseignants et une enseignante, sous un hangar, échange pendant que les élèves sont en classe. Après un tour devant les salles de classe, nous avons constaté qu’il y a des enseignants qui dispensent des cours. Dans certaines classes, les élèves, seuls maître à bord, faisaient la lecture. A notre passage, les directeurs étaient absents. Les enseignants ont refusé de se prononcer.
A l’école primaire Nazemsé de la Patte d’oie, les élèves sont en classe aux heures du sit-in
Quant à l’école Koubri Nabmanegia de Balkuy, le constat est similaire à celui de Nazmsé B. La porte de la direction est fermée. Des enseignants dans certaines salles de classe et des élèves sans leurs encadreurs dans d’autres salles.
Selon Sibiri Idrissa Ouédraogo, le sit-in reste effectif jusqu’à nouvel ordre.
Cryspin LAOUNDIKI