vendredi 3 mai 2024

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Lutte contre le paludisme : Quand les moustiquaires imprégnées sont utilisées à d'autres fins

38126931 270022037115880 6776273639244300288 nIl est bien connu de tous qu'en terme de données statistiques le paludisme est non seulement la première raison de consultation dans les formations sanitaires du Burkina Faso, mais aussi la première cause de mortalité, particulièrement chez les enfants de moins de cinq ans. Pour lutter contre ce problème de santé publique, le ministère de la santé avait entrepris des campagnes de distribution gratuite de moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée d'action (MILDA) aux populations. Malheureusement, certaines personnes n’utilisent pas cette arme de protection contre les moustiques à bon escient : les moustiquaires sont souvent utilisées à d’autres fins.

 

Dans le cadre de la prévention du paludisme, le gouvernement burkinabè, à travers son ministère de la santé et ses partenaires techniques et financiers à savoir le Fonds mondial, l'USAID, l'UNICEF et le Projet formation et recherche sur le paludisme de la coopération italienne, a entrepris depuis 2010 des campagnes de distribution gratuite aux populations, de moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée d'action (MILDA). Les différentes campagnes enregistrées en 2010, 2013 et 2016 ont permis de mettre à la disposition des ménages recensés sur l'ensemble du territoire national plusieurs dizaines de millions de MILDA dont la bonne et régulière utilisation est un gage de protection contre les piqûres de l'anophèle femelle, vecteur de transmission du paludisme.

La campagne de 2016, à elle seule, a permis la distribution de plus de dix millions cinq cents mille MILDA à plus de trois millions cent soixante sept mille ménages, pour un coût global d'environ vingt-deux milliards de francs CFA. C'est donc dire que les moyens financiers que le gouvernement burkinabè et ses partenaires déploient dans la lutte contre le paludisme sont fort importants et il convient de louer ces efforts consentis pour assurer aux populations une bonne santé, surtout quand on sait qu’au Burkina Faso, le contexte est tel que, tout est prioritaire.

38047757 270020903782660 6016535791923101696 nCependant, force est de reconnaître que certains comportements des populations bénéficiaires semblent malheureusement travailler à annihiler tous ces efforts louables qui visent à bouter le paludisme hors du Burkina Faso. En effet, le constat est fait que certains ménages, au lieu de dormir sous ces MILDA, les utilisent à contrario pour protéger des aires de cultures en zone urbaine contre les intrusions des animaux en divagation; une pratique pour le moins regrettable qui détourne royalement les MILDA de leur utilité fondamentale.

La durée de vie de l'imprégnation des MILDA est comprise entre cinq et sept ans. Or, la fraicheur et l'état quelquefois quasiment neuf de la plupart des MILDA utilisées aux fins de protection de cultures, laissent penser que ce ne sont pas celles distribuées en 2010 lors de la première campagne, devenues aujourd'hui inefficaces. Tout porte au contraire à croire que ce sont les MILDA des campagnes de 2013 et 2016 qui seraient l'objet de cet usage détourné, alors que leurs imprégnations ont toujours leurs principes actifs.

Comment arriver donc à des résultats satisfaisants dans la lutte contre le paludisme si ces MILDA acquises à coûts de milliards sont ainsi utilisées à des fins autres que celles pour lesquelles elles ont été conçues et distribuées, c'est-à-dire protéger les ménages contre les piqûres des moustiques? Comment peut-on parler véritablement de développement si d'un côté les politiques avec le concours des experts mettent en œuvre des actions pour sortir les populations du bourbier de la pauvreté et de la maladie, avec de grands financements chèrement acquis, et que, de l'autre côté, les bénéficiaires que sont les populations n'arrêtent pas de faire montre d'irresponsabilité et d’incivisme ?

On se souvient que des parcelles en zone non inondables avaient été attribuées aux sinistrés lors des inondations du 1er septembre 2009. On y avait même ajouté des tôles et des sacs de ciment pour aider à la construction de nouvelles habitations. Mais malheureusement, certains sinistrés trop opportunistes n'avaient trouvé mieux que de vendre toute l’aide apportée par l’Etat et repartir s'installer dans les mêmes zones inondables d'où ils avaient été déguerpis.

Le développement est une action collective qui implique que tous travaillent dans le même sens, pour atteindre le même objectif. Sans cela, on continuerait à parler sempiternellement de développement sans jamais y parvenir, simplement parce que pendant que certains construisent, d'autres se font le plaisir machiavélique de démolir.

 

Yessy BAKO (correspondant Bobo-Dioulasso)

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